Optimiser l'impact nutritiOnnel des interventiOns sécurité alimentaire ...

n 6.2.1 Promouvoir la production agricole de subsistance familiale
L’augmentation de la production agricole de subsistance familiale, à travers notamment les jardins
potagers (« Kitchen gardens »), l’horticulture et/ou l’élevage du bétail a le potentiel d’améliorer
l’apport alimentaire en encourageant les ménages à produire tout au long de l’année sur un petit
lopin de terre autour/aux environs de leur maison. Cela permet aux femmes de cultiver des fruits et
légumes, d’élever des petits animaux tout en réalisant leur tâches domestiques et en s’occupant de
leurs enfants. Cela peut potentiellement être la première source de revenu du ménage et un moyen
également d’accéder à des aliments variés tout au long de l’année, y compris durant la contresaison.
Dans de nombreux pays où travaille ACF, les déficiences en micronutriments sont dues à des régimes
alimentaires principalement à base de céréales. Non seulement ces régimes sont souvent pauvres
en micronutriments 48 , mais ils représentent d’importantes sources d’acide phytique et de fibres
alimentaires, qui inhibent l’absorption et/ou la rétention de nutriments tels que le fer et le zinc 49 . La
production maraichère de proximité est un bon moyen d’augmenter la valeur nutritionnelle du
régime alimentaire en micronutriments si le produit est consommé à la maison (voir l’Encadré
14 pour un exemple de jardin en « trou de serrure »). Le micro jardinage en sacs peut également être
proposé dans les zones où l’accès à la terre est limité (par exemple, les zones urbaines, les camps
de réfugiés ou de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays). Vous pouvez également
consulter les programmes concluants de jardins potagers mis en place par HKI au Bangladesh et au
Cambodge en vous rendant sur http://www.hki.org/reducing-malnutrition/homestead-food-production/
Afin de maximiser les bénéfices, il est conseillé de :
• Promouvoir les différentes cultures (fruits, légumes et légumineuses) pour diversifier les
récoltes tout au long de l’année.
• Introduire des plantes vivaces telles que arbres fruitiers, manioc, Moringa (voir l’Encadré 16).
• Encourager les agriculteurs à consommer les aliments qu’ils produisent.
• Construire des potagers de démonstration afin de permettre la reproduction du projet à plus
grande échelle.
• Inclure la promotion de la nutrition. Consultez la Recommandation pratique n°8.
• Encourager les systèmes de micro irrigation.
Encadré 14 : Le jardin en « trou de serrure » sur de petites parcelles de terre
Un jardin en « trou de serrure » est un jardin rond et surélevé, soutenu par des pierres. En dessous, la
première couche de terre a été retirée, aplanie et recouverte de plusieurs couches de compost fabriqué
localement (fumier, déchets organiques, épaves métalliques, cendres de bois, résidus végétaux,
balayures de la cour, etc). Un panier central, fait de bâtons et rempli d’herbes et de feuilles sert à
l’irrigation : on y verse de l’eau qui se répand dans tout le jardin clos. Un petit chemin menant au panier
central permet de jardiner sans avoir besoin de se pencher (économie de main-d’oeuvre). La surface du
sol est en pente pour permettre à l’eau de s’écouler. Les jardins en « trou de serrure » sont construits
dans les endroits où il est difficile de construire des jardins normaux (zones rocheuses, sols peu
profonds ou compacts des zones arides, etc.) et souvent près des habitations pour faciliter l’arrosage
avec les eaux usées ménagères. Comparés aux jardins de légumes classiques, les jardins en « trou de
serrure » nécessitent moins de travail (intérêt notamment pour les personnes âgées et les personnes
malades), moins d’eau et aucun engrais et pesticides coûteux. Un jardin en « trou de serrure » comporte
également des avantages comparatifs importants puisque sa structure assure la fertilité du sol pour
5 à 7 ans et permet de produire de la nourriture tout au long de l’année, même sous des températures
extrêmes. Il peut produire au moins 5 variétés de légumes en une seule fois, aidant ainsi à la diversité alimentaire.
48/ Neumann, C, Bwibo, SP, Murphy, SP, Sigman, S, Whaley, S, Allen, L, Guthrie, D, Weiss, RE, Demment, MW, 2003,
‘Animal source foods improve dietary quality, micronutrient status, growth and cognitive function in Kenyan school
children: Background, study design and baseline findings’ in the Journal of Nutrition, 133(11S-II), pp 3941S–3949S
49/ Gibson, RS, 1994, ‘Content and bioavailability of trace elements in vegetarian diets’ in the American Journal of
Clinical Nutrition, 59 (5 Suppl.), pp1223S–1232S.
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Optimiser l’impact nutritionnel des interventions sécurité alimentaire et moyens d’existence