Optimiser l'impact nutritiOnnel des interventiOns sécurité alimentaire ...

de la saisonnalité et aboutit à des réponses inadaptées aux besoins des populations pendant les
périodes critiques de l’année (voir l’Encadré 10 pour en savoir plus). Vous pouvez également vous
référer au calendrier saisonnier de la Recommandation pratique n°2.
Encadré 10 : saisonnalité et sous-nutrition
Dans Seasons of Hunger : Fighting Cycles of Quiet Starvation Among the World’s Rural Poor, ACF
se penche sur les conséquences d’une saisonnalité encore trop souvent négligée. La plupart des
pauvres dans le monde vivent de l’agriculture et l’élevage en zones rurales. Pour ces ménages, la
pauvreté, le cycle vicieux de la faim et la maladie sont des phénomènes dynamiques qui vont et
viennent dans le courant d’une année et varient en fonction de la production, du prix et du climat.
Les épisodes de faim les plus graves dans le monde arrivent pour la plupart non pas au cours
des conflits et des désastres naturels mais pendant la saison de la faim qui revient tous les ans,
« lorsque les stocks des récoltes de l’année précédente ont diminué et qu’il reste peu de nourriture
disponible sur les marchés, ce qui provoque une explosion des prix ».
Le rapport préconise l’adoption systématique de trois mesures en priorité dans les pays
extrêmement affectés par la période de soudure :
• Le pré-positionnement de ressources en matière de nutrition et de santé au cours
des mois qui précèdent et pendant la période de soudure pour réduire la mortalité et la
morbidité (par exemple, aliments thérapeutiques riches en nutriments ou aide alimentaire
afin de prévenir une augmentation de la malnutrition aigüe modérée).
• La fourniture prévisible de transferts monétaires ou de nourriture, ou de travail
pendant la période de soudure.
• L’indexation des transferts monétaires sur les l’évolution des prix pour protéger les
ménages les plus pauvres de l’impact de la volatilité des marchés. La crise mondiale
récente du prix des denrées alimentaires a bien illustré de quelle manière la volatilité des
prix peut rapidement accroitre le nombre de personnes souffrant de la faim.
n 6.1.2 Prendre en compte les aspects socioculturel et économique des
systèmes nutritionnels et alimentaires
La compréhension des us et coutumes en matière de nutrition et d’alimentation est cruciale car les
facteurs socioculturels affectent grandement la répartition et la consommation d’aliments
ou l’utilisation des revenus au sein du ménage. Il est par exemple très courant que le bétail
ne soit abattu et consommé qu’en dernier recours, alors même que les taux de malnutrition sont
alarmants ou que les légumes cultivés dans le potager soient uniquement dédiés à la vente. Il
ne s’agit pas là d’un problème en soi mais il est important de prendre cet aspect en compte
afin de maximiser l’impact de l’intervention. Si les légumes sont systématiquement vendus, la
sensibilisation devrait inclure des aspects tels que la promotion d’un régime alimentaire sain et
nutritif grâce à la consommation de produits disponibles sur les marchés, plutôt que se concentrer
uniquement sur la consommation de produits cultivés par les ménages eux-mêmes. Voir le Policy
Brief ACF ‘Considering Culture in Nutrition and Food Systems’.
En plus des aspects socioculturels, la viabilité économique (le fait qu’un ménage soit en mesure
d’investir dans une activité même après la fin du projet) joue un rôle majeur dans l’assurance d’un
impact durable au projet.
n 6.1.3 Créer des liens et des synergies avec les autres interventions
L’impact nutritionnel des interventions en SAME peut être accru si l’intervention est mise en lien
avec d’autres programmes pertinents. A l’échelle nationale et internationale, un certain nombre
d’initiatives existent actuellement, notamment SUN et REACH (voir l’Encadré 12 sur l’initiative
REACH). Chacune d’elle adopte une approche multisectorielle qui nécessite l’implication d’un
grand nombre d’acteurs. Les gouvernements sont en charge des initiatives à l’échelle nationale.
Optimiser l’impact nutritionnel des interventions sécurité alimentaire et moyens d’existence 49