Optimiser l'impact nutritiOnnel des interventiOns sécurité alimentaire ...

n 4.2.3 Rendre compte de la promotion nutritionnelle et du changement des
comportements, tout particulièrement en matière de pratiques nutritionnelles
Afin de maximiser l’impact du projet, il est indispensable de prévoir un volet de promotion
nutritionnelle pour les projets de courte durée et d’inclure une stratégie de changement des
comportements si l’intervention est plus longue. Les messages délivrés lors de la promotion
nutritionnelle seront définis en collaboration avec les équipes de la nutrition et de SMPS et délivrés
par les équipes en charge dudit projet. La stratégie pour le changement de comportement, à l’inverse,
nécessite du temps car elle vise à modifier des comportements fortement ancrés et est définie et
pilotée par ou avec le support rapproché des équipes SMPS 37 .
Il est fort probable que le pays dans lequel vous travaillez ait développé son propre agenda
nutritionnel (notamment un protocole national de prise en charge de la malnutrition aigüe, des
guides alimentaires nationaux, des messages nutritionnels spécifiques et du matériel d’IEC). Si ces
ressources sont disponibles et sont en accord avec les protocoles et les standards prônés par ACF, il
faudra utiliser le matériel et les ressources existants et travailler avec les ministères concernés quand
cela est possible.
On peut mesurer des changements dans les comportements et les pratiques au moyen d’enquêtes
CAP (Connaissances, Attitudes et Pratiques) Avant/Après. Il est assez facile de mesurer un
changement en matière de connaissances mais beaucoup plus difficile d’apprécier un changement
durable dans les pratiques et les comportements. Voir la Recommandation pratique n°8 pour
davantage d’informations sur la promotion nutritionnelle et les stratégies de changement des
comportements. Voir également les Tableaux 6 et 7 pour des exemples d’indicateurs de cadre
logique.
n 4.3 Envisager l’intervention comme un processus soumis à des facteurs favorisant ou
contraignant la réussite de l’intervention, à travers la Théorie de Programme
Ne considérez pas que l’intervention produira automatiquement l’effet escompté. Par exemple, le potentiel
des aliments d’origine animale comme les œufs, la viande, le poisson ou encore les produits laitiers pour
combattre les déficiences en micronutriments sont largement connus dans les pays où l’alimentation est à
base de céréales 38,39 . Cependant, promouvoir l’élevage de petits animaux ne se traduit pas nécessairement
par une augmentation de la consommation de produits d’origine animale. L’expérience montre que les
animaux peuvent être soit conservés comme un capital d’investissement (ex. bovins ou petits ruminants),
vendus sur le marché pour couvrir d’autres dépenses (ex. frais scolaires, frais de santé) et ne pas améliorer
la diversité alimentaire.
Il est donc primordial de s’assurer que la logique de déroulement du programme soit adaptée au
contexte dans lequel on se trouve. La Théorie de Programme 40 est un outil utile dans ce cas. Il consiste
à identifier chaque étape du cheminement depuis l’intervention (exécution des activités, utilisation effective
37/ La Recherche Formative constitue le socle d’une stratégie de changement des comportements efficace et consiste
en l’analyse des comportements, attitudes et pratiques d’un groupe cible, la compréhension des manières de voir de
ce groupe cible, la compréhension des facteurs qui influencent leurs comportements, et la définition de la meilleure
façon de les atteindre. Plusieurs méthodes de Recherche Formative sont utilisées pour définir des interventions de
changement de comportements, dont l’analyse des freins, les essais de pratiques améliorées, la déviance positive, les
discussions de groupe, les interviews individuelles, les groupes support pour l’accompagnement du changement, le
renforcement des pratiques positives, et l’identification de stratégies d’adaptation.
38/ Allen, LH, 2003, ‘Interventions for Micronutrient Deficiency Control in Developing Countries: Past, Present and Future
‘in the Journal of Nutrition, 133, pp. 3875S–3878S.
39/ Neumann, C, Muphy, SP, Gewa, C, Grillenberger, M, Bwibo, N, 2007, ’Meat Supplementation Improves Growth,
Cognitive, and Behavioral Outcomes in Kenyan Children’, in the Journal of Nutrition, 137, pp. 1119- 1123.
40/ Habicht, JP, Gretel, H, Lapp, J, 2009, Methodologies to Evaluate the Impact of Large Scale Nutrition Programs, Doing
Impact Evaluation # 13, World Bank, Washington DC.
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Optimiser l’impact nutritionnel des interventions sécurité alimentaire et moyens d’existence