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Apprendre ou pratiquer le français avec Jacques BREL - WBI

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L’homme<br />

Fils d’un industriel belge, <strong>Jacques</strong> Brel a, dès son plus jeune âge, <strong>le</strong> g<strong>ou</strong>t p<strong>ou</strong>r l’art de la scène et<br />

la création de textes. Elève peu motivé (sauf en français), plus intéressé par <strong>le</strong>s récits de voyage<br />

et <strong>le</strong>s pitreries destinées à faire rire ses camarades que par <strong>le</strong>s matières enseignées par ses<br />

professeurs, il travail<strong>le</strong> dès 18 ans dans l’usine d’emballage de son père, t<strong>ou</strong>t en continuant à se<br />

produire dans une tr<strong>ou</strong>pe de théâtre amateur. Il se marie à 21 ans <strong>avec</strong> Miche, dont il aura trois<br />

fil<strong>le</strong>s. Malgré une certaine bonne volonté, il s’ennuie dans la fabrique familia<strong>le</strong> et fréquente<br />

assidument <strong>le</strong>s cabarets de Bruxel<strong>le</strong>s où il tente ses premiers essais d’auteur-compositeurinterprète.<br />

Dès l’âge de 24 ans, il fait la t<strong>ou</strong>rnée des cabarets de Paris où il multiplie <strong>le</strong>s<br />

auditions, sans se déc<strong>ou</strong>rager par l’enchainement des refus. Peu à peu, il commence à se faire<br />

connaitre et enregistre son premier disque en direct, en studio <strong>avec</strong> t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s musiciens,<br />

conditions qu’il ne v<strong>ou</strong>dra jamais quitter malgré <strong>le</strong>s possibilités techniques offertes par<br />

l’évolution du matériel et des procédés d’enregistrement.<br />

Pendant cinq ans, <strong>le</strong> public, dér<strong>ou</strong>té par ses allures provincia<strong>le</strong>s et l’<strong>ou</strong>trance de son<br />

interprétation, ne lui réservera qu’un accueil mitigé. C’est à l’âge de 29 ans, en 1958, après<br />

l’enregistrement de plusieurs 33 t<strong>ou</strong>rs, qu’il conquiert son public lors d’un concert à l’Olympia.<br />

Conseillé par ses amis musiciens, il abandonne la guitare, « trop limitée musica<strong>le</strong>ment » et se<br />

consacre entièrement au travail du chant et de la voix. Grâce à un travail acharné et solitaire, sa<br />

voix acquiert « amp<strong>le</strong>ur et puissance, devient chaude et convaincante ». Il perd presque t<strong>ou</strong>t<br />

accent belge, « même si <strong>le</strong>s « r » r<strong>ou</strong><strong>le</strong>nt encore un peu » (O. Todd, 1984, p. 122). C’est un Brel<br />

véritab<strong>le</strong> homme de scène et maitre de sa très forte personnalité, qui triomphera pendant huit<br />

ans dans des t<strong>ou</strong>rnées internationa<strong>le</strong>s.<br />

Au sommet de sa gloire, à 37 ans (en 1966), après « quinze années d’am<strong>ou</strong>r », Brel décide<br />

d’abandonner la chanson p<strong>ou</strong>r faire autre chose. Comédien né, il quitte la scène des music-halls<br />

p<strong>ou</strong>r cel<strong>le</strong> des théâtres et du cinéma. Il t<strong>ou</strong>rne comme acteur dans une dizaine de films 1 , monte<br />

une comédie musica<strong>le</strong> (L’homme de la Mancha, 1968) et réalise lui-même deux films (Franz,<br />

1972 ; Le Far West, 1973). En même temps que ce changement de carrière, naissent en lui deux<br />

autres passions : la voi<strong>le</strong> et l’avion. Dès 1967, il devient copropriétaire d’un voilier et deux ans<br />

plus tard, il s’achète un avion et suit des c<strong>ou</strong>rs de pilotage. Il va p<strong>ou</strong>voir enfin concrétiser ses<br />

rêves de voyages et d’aventures.<br />

En 1974, huit ans plus tard, il décide de faire <strong>le</strong> t<strong>ou</strong>r du monde et achète un voilier. Mais il tombe<br />

malade dès <strong>le</strong> début du voyage. Il s’instal<strong>le</strong> alors aux i<strong>le</strong>s Marquises. Il achète un petit avion et fait<br />

de celui-ci un taxi p<strong>ou</strong>r aider la population loca<strong>le</strong>. Deux ans plus tard, t<strong>ou</strong>ché par la maladie, il<br />

doit ret<strong>ou</strong>rner à Bruxel<strong>le</strong>s faire des examens médicaux, mais rejoint t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs l’i<strong>le</strong> de Hiva-Oa,<br />

malgré un climat défavorab<strong>le</strong> à sa santé. En 1977, il revient à la chanson et enregistre un dernier<br />

disque. Il repart aux Marquises et meurt à Paris en 1978, après s’être battu contre <strong>le</strong> cancer qui<br />

lui rongeait <strong>le</strong> p<strong>ou</strong>mon.<br />

C’est donc à force de ténacité et grâce à un formidab<strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt d’interprète que Jaques Brel, cet<br />

<strong>ou</strong>ragan, ce survolté, s’est forgé une place d’or dans <strong>le</strong> monde de la chanson. Une volonté<br />

d’action immense, une détermination sauvage caractérisent cet homme exubérant et pudique<br />

qui a forcé l’attention d’un public sévère et a réussi à se faire respecter et aimer de lui. Mais quel<br />

est donc <strong>le</strong> secret du phénomène Brel <br />

1<br />

Les risques du métier (André Cayatte), 1967; La bande à Bonnot (Philippe F<strong>ou</strong>rastier), 1968; Mon<br />

onc<strong>le</strong> Benjamin (Ed<strong>ou</strong>ard Molinaro), 1969; Mont-Dragon (Jean Valère), 1970 ; Les Assassins de l’ordre<br />

(Marcel Carné), 1971; L’Aventure c’est l’aventure (Claude Lel<strong>ou</strong>ch), 1972; Le Bar de la F<strong>ou</strong>rche (Alain<br />

Levent), 1972 ; L’Emmerdeur (Ed<strong>ou</strong>ard Molinaro), 1972.<br />

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