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Réductions ciblées des coûts s - mutual learning programme

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Réductions ciblées <strong>des</strong> coûts salariaux, notamment pour les bas<br />

salaires: évaluation néerlandaise<br />

1 Introduction<br />

Diminuer la charge <strong>des</strong> coûts salariaux indirects pour les employeurs est une <strong>des</strong> priorités de<br />

la politique néerlandaise de l'emploi depuis plusieurs années. L'idée est de favoriser la<br />

limitation <strong>des</strong> salaires et de réduire les coûts de la main-d'œuvre, notamment <strong>des</strong> travailleurs<br />

peu qualifiés. La main-d'œuvre peu qualifiée constitue l'un <strong>des</strong> problèmes majeurs <strong>des</strong><br />

décideurs politiques car le taux de chômage <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés est environ deux fois<br />

plus élevé que le taux de chômage moyen. C'est pour cette raison que le gouvernement<br />

néerlandais a mis en œuvre plusieurs mesures spécifiques, dont une, la SPAK 1 , a été étudiée<br />

lors de la première réunion d'évaluation par les pairs.<br />

En vertu de la mesure SPAK, les employeurs ont droit à une réduction <strong>des</strong> cotisations<br />

patronales pour les salariés qui ne gagnent pas plus de 115 % du salaire minimum légal 2 . Cette<br />

mesure élimine environ 60 % <strong>des</strong> cotisations patronales ou un peu plus de 10 % de la totalité<br />

<strong>des</strong> coûts salariaux, au niveau du salaire minimum légal.<br />

Ce rapport de synthèse de l'évaluation comprend un résumé tous les documents préparés avant<br />

la réunion ainsi que <strong>des</strong> exposés qui ont été faits et <strong>des</strong> discussions qui ont eu lieu lors de la<br />

réunion. Il décrit tout d'abord le contexte du marché néerlandais du travail pour la maind'œuvre<br />

peu qualifiée et le raisonnement qui a conduit à l'introduction de la mesure de<br />

subvention salariale. Il explique ensuite en détail la conception et le mode d'application de la<br />

mesure. Les résultats <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d'évaluation effectuées jusqu'ici sont résumés dans la section<br />

suivante. Cette section se fonde principalement sur les documents préparés par le ministère<br />

néerlandais <strong>des</strong> affaires sociales et de l'emploi et par l'expert du bureau central du plan 3 . La<br />

cinquième section du chapitre porte sur les analyses <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> pays pairs qui ont<br />

participé à l'évaluation. Dans quelle mesure ont-ils besoin d'une telle mesure vu la situation<br />

actuelle sur leur marché du travail Les documents de réaction <strong>des</strong> experts de pays pairs ont<br />

servi de fondement à cette section. Le chapitre se termine par une impression générale de la<br />

transposabilité de la mesure en examen.<br />

2 Contexte du marché du travail et considérations politiques<br />

1<br />

2<br />

3<br />

SPAK est l'abréviation néerlandaise de Specifieke Afdrachtskorting (réduction ciblée <strong>des</strong> impôts sur le salaire et <strong>des</strong> cotisations sociales).<br />

Pour les salariés qui travaillent au moins 36 heures par semaine, un employeur ne peut demander à bénéficier de la mesure SPAK que si le<br />

salarié ne gagne pas plus de 115 % du salaire minimum légal. Pour les salariés qui travaillent moins de 36 heures par semaine, une fraction<br />

de cette valeur limite maximale est d'application. Supposons qu'un salarié travaille 20 heures par semaine, il n'est éligible pour la SPAK<br />

que si son salaire est inférieur à 20/36 de 115 % du salaire minimum légal.<br />

Cf. la liste bibliographique pour les références.<br />

1


Comme dans la plupart <strong>des</strong> États membres, les travailleurs peu qualifiés sont un <strong>des</strong> groupes<br />

les plus défavorisés sur le marché du travail. Les travailleurs dont le niveau d'éducation est<br />

celui de l'enseignement primaire ou secondaire inférieur sont moins susceptibles d'être<br />

employés que les travailleurs ayant un niveau d'éducation plus élevé. En outre, non seulement<br />

le taux de chômage mais la durée du chômage <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés sont plus élevés<br />

que la moyenne.<br />

La faible position <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés sur le marché du travail reflète le piège dans<br />

lequel ils sont coincés tant sur le plan de la productivité que du chômage. Le piège de la<br />

productivité est dû au fait que la plupart <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés ne sont pas<br />

suffisamment productifs pour compenser les coûts salariaux encourus par les employeurs. Par<br />

conséquent, cela coûte trop cher aux employeurs de les embaucher. En outre, les incitations<br />

financières ne sont pas suffisantes pour amener les chômeurs peu qualifiés à chercher<br />

activement un emploi ou à accepter un emploi. Des impôts auxquels s'ajoute le retrait de<br />

d'allocations signifie que l'acceptation d'un emploi ne leur apporte pratiquement aucune<br />

satisfaction en termes d'augmentation du revenu disponible.<br />

Cependant, dans les années 1980, il est devenu clair que le piège de la productivité était la<br />

cause la plus importante du chômage parmi les travailleurs peu qualifiés 4 . À l'époque, la<br />

demande de main-d'œuvre peu qualifiée était nettement insuffisante pour répondre à l'offre.<br />

Deux types de mesure ont été envisagés comme solutions éventuelles. Le premier impliquait<br />

une formation et une éducation en vue d'accroître la productivité <strong>des</strong> chômeurs concernés afin<br />

qu'ils soient plus employables au niveau de salaire donné. Mais dans la pratique, il est devenu<br />

manifeste que le niveau éducatif de nombreux chômeurs ne pouvait pas être relevé de manière<br />

significative. Le deuxième type de mesure, qui vise à accroître la demande de main-d'œuvre,<br />

a donc été envisagé.<br />

Une mesure qui a souvent été suggérée consistait à réduire les salaires minimaux parce que<br />

ceux-ci étaient responsables, pensait-on, du piège de la productivité <strong>des</strong> travailleurs peu<br />

qualifiés. Mais la recherche a montré qu'il n'est pas avantageux en termes d'emploi de réduire<br />

le niveau du salaire minimum quand il est gagné par moins de cinq pour-cent de tous les<br />

travailleurs, ce qui était et est actuellement le cas aux Pays-Bas 5 . L'expérience <strong>des</strong> États-Unis<br />

montre que dans certaines circonstances, l'impact sur l'emploi peut même être négatif. De<br />

toute façon, pour avoir un effet, <strong>des</strong> salaires minimaux plus bas doivent aller de pair avec <strong>des</strong><br />

niveaux d'allocation moindres. Mais l'augmentation <strong>des</strong> niveaux d'allocation a été nettement<br />

inférieure à la croissance <strong>des</strong> salaires pendant la dernière décennie, ce qui rend cette option<br />

irréaliste. Des mesures fiscales pourraient, par conséquent, être plus efficaces que <strong>des</strong><br />

politiques de salaire minimum pour faire croître l'emploi <strong>des</strong> travailleurs dont la productivité<br />

est faible et donc réduire le nombre de chômeurs parmi eux. Grâce à ces mesures fiscales,<br />

l'écart entre la productivité et les coûts salariaux minimaux <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés peut<br />

être comblé afin de rendre ces travailleurs plus attrayants pour les employeurs. Le point à<br />

retenir est donc que la mesure SPAK a été introduite en 1996 et que son introduction a été<br />

suscitée par la situation sur le marché du travail au milieu <strong>des</strong> années 1990, à une époque qui a<br />

connu plus qu'aujourd'hui une offre excédentaire de main-d'œuvre.<br />

Le gouvernement qui est entré en fonction en 1994 a choisi un allègement fiscal ciblé pour les<br />

travailleurs à bas salaires au lieu d'une réduction fiscale générale. Cet allègement a été<br />

4<br />

5<br />

Il se peut qu'aujourd'hui, la situation soit différente et que le piège du chômage ait plus d'importance. Nous reviendrons sur ce point dans<br />

ce rapport.<br />

Teulings, Vogels et van Dieten, 1998.<br />

2


introduit en plus de la politique générale de modération salariale. Vu le ralentissement de la<br />

croissance économique et la pénurie d'emplois disponibles, une réduction de la charge fiscale<br />

<strong>des</strong> employeurs a été préférée à un renforcement <strong>des</strong> incitations pour les chômeurs. La<br />

réduction <strong>des</strong> cotisations patronales devait rendre plus attrayante pour les employeurs<br />

l'embauche de personnel peu qualifié et donc peu rémunéré.<br />

Ce point de vue a conduit à l'introduction de deux subventions <strong>des</strong> coûts salariaux qui<br />

concernaient le bas de l'échelle du marché du travail: les travailleurs peu qualifiés. La SPAK<br />

est une réduction <strong>des</strong> coûts salariaux pour tous les travailleurs à bas salaire, qu'ils soient déjà<br />

<strong>des</strong> salariés ou qu'ils soient nouvellement embauchés. La mesure VLW offre une réduction<br />

<strong>des</strong> coûts salariaux pour chaque chômeur à long terme embauché en plus. La SPAK était un<br />

projet entièrement neuf, tandis que l'initiative VLW a été précédée par la loi Vermeend-Moor<br />

et le KRA, qui étaient <strong>des</strong> mesures comparables. Les deux mesures sont décrites dans la<br />

section qui suit.<br />

Ni la SPAK ni la VLW n'ont été introduites seules. Elles sont soutenues par un large éventail<br />

de mesures qui peuvent être qualifiées de politiques actives du marché du travail, comme<br />

l'orientation professionnelle et la formation par le service public de l'emploi et les emplois<br />

subventionnés (dits emplois Melkert). D'autres mesures avaient été mises en place<br />

précédemment comme le gel du salaire minimum légal et <strong>des</strong> prestations sociales et<br />

l'abaissement <strong>des</strong> échelles salariales dans les conventions collectives. Il est à noter que le<br />

gouvernement néerlandais n'a pas d'influence directe sur les salaires, étant donné que les<br />

conventions collectives sont rédigées par les partenaires sociaux. Il existe néanmoins <strong>des</strong><br />

possibilités d'influencer indirectement l'évolution <strong>des</strong> salaires en discutant avec les partenaires<br />

sociaux. Le gouvernement leur demande de fixer les échelles <strong>des</strong> rémunérations les plus<br />

basses au niveau du salaire minimum ou au moins à un niveau proche. Si ce n'est pas le cas, le<br />

gouvernement peut décider de ne pas étendre les conventions collectives.<br />

Ces dernières années, la situation sur le marché du travail a changé. Aujourd'hui, il faut aussi<br />

stimuler l'offre de main-d'œuvre car elle est parfois inférieure à la demande. Le gouvernement<br />

néerlandais envisage actuellement d'introduire un crédit d'impôt sur les revenus salariaux<br />

parce que les incitations financières à prendre un emploi au niveau du salaire minimum sont<br />

considérées comme trop limitées pour certains chômeurs. Le fait que le niveau <strong>des</strong> prestations<br />

sociales soit lié au niveau du salaire minimum n'incite pas vraiment à accepter un emploi<br />

faiblement rémunéré. La réduction fiscale envisagée sera offerte à quiconque gagne plus de<br />

50 % du salaire minimum légal. Pour les rémunérations de l'ordre de 50 % du salaire<br />

minimum, la réduction fiscale est de zéro. Elle passe à environ 680 EUR pour les niveaux<br />

salariaux supérieurs au salaire minimum. Donc le crédit d'impôt sur les revenus salariaux est<br />

<strong>des</strong>tiné à rendre le travail payant. Il sera introduit en complément aux mesures telles que<br />

SPAK et VLW.<br />

3


3 Conception et mise en œuvre de la mesure<br />

La SPAK a été introduite le 1 er janvier 1996. Le groupe cible est constitué <strong>des</strong> travailleurs qui<br />

gagnent au maximum 115 % du salaire minimum légal. Une subvention salariale pour ces<br />

travailleurs est offerte aux employeurs et déduite du précompte professionnel et <strong>des</strong><br />

cotisations à la sécurité sociale. Cette réduction peut être demandée pour les travailleurs<br />

nouvellement embauchés ainsi que pour ceux qui travaillent déjà pour l'employeur. Il n'y a pas<br />

de durée limite pour la réduction fiscale.<br />

En 1996, la réduction <strong>des</strong> coûts salariaux s'est élevée à un maximum de 538 EUR par<br />

personne employée par an 6 . En 1997, elle est passée à 830 EUR et en 1998, elle a encore été<br />

augmentée pour passer à 1 660 EUR. En 1999, les employeurs recevaient une réduction de<br />

1 809 EUR par an pour chaque travailleur adulte à plein temps éligible pour la SPAK. La<br />

réduction totale <strong>des</strong> coûts salariaux, quand la SPAK est demandée, est de 10 %. Cette année,<br />

le gouvernement néerlandais a dépensé quelque 800 millions d'EUR pour cette mesure de<br />

politique fiscale. Le tableau 4.1 présente la réduction <strong>des</strong> coûts salariaux au titre de la SPAK.<br />

Tableau 4.1 La réduction <strong>des</strong> coûts salariaux au titre de la SPAK en EUR (travailleur adulte à<br />

plein temps, 1999)<br />

Salaire minimum Sans la SPAK Avec la SPAK<br />

Revenu net 10 177 10 177<br />

Revenu brut 13 922 13 922<br />

Coûts salariaux 17 040 15 230<br />

Contribution totale 6 862 5 053<br />

Contribution <strong>des</strong> salariés 3 745 3 745<br />

Contribution <strong>des</strong><br />

3 117 1 308<br />

employeurs<br />

% de la SPAK de la<br />

- 58 %<br />

contribution <strong>des</strong><br />

employeurs<br />

% de la SPAK <strong>des</strong> coûts<br />

salariaux<br />

- 10,6%<br />

Source: Ministère <strong>des</strong> affaires sociales et de l'emploi, 1999.<br />

La SPAK pourrait avoir pour effet négatif de réduire la mobilité fonctionnelle <strong>des</strong> travailleurs.<br />

Le fait de faire passer le salaire d'un travailleur au-<strong>des</strong>sus du seuil de 115 % impliquerait que<br />

le travailleur n'est plus éligible pour la SPAK. En vue de réduire les coûts marginaux de la<br />

mobilité vers le haut, une mesure SPAK supplémentaire a été introduite en janvier 1997, qui<br />

est appelée la SPAK transitoire (dénommée t-SPAK). Pour les travailleurs gagnant plus de<br />

115 % mais moins de 130 % du salaire minimum légal, les employeurs peuvent demander la<br />

moitié du montant de la SPAK normale. Cette t-SPAK n'est octroyée que pour les travailleurs<br />

pour lesquels l'employeur a demandé précédemment la SPAK normale et qui sont restés au<br />

6<br />

Ce montant est offert pour les travailleurs à plein temps de plus de 23 ans. Il existe aussi une mesure SPAK pour les jeunes travailleurs de<br />

15 à 23 ans. Plus la personne employée est âgée, plus le montant de la SPAK est élevé mais le maximum est de 538 EUR par an.<br />

4


service du même employeur.<br />

Contrairement à la SPAK normale, la t-SPAK est temporaire et n'est offerte que pendant deux<br />

ans après que l'éligibilité à la réduction SPAK normale a pris fin. Il est à noter que le<br />

pourcentage de travailleurs passant d'un salaire inférieur à 115 % du salaire minimum légal à<br />

un salaire supérieur à ce seuil n'a pas baisé depuis l'introduction de la réduction normale. Le<br />

développement de la t-SPAK n'est donc pas basé sur <strong>des</strong> preuves empiriques concernant les<br />

barrières <strong>des</strong> progressions salariales.<br />

En 1998, un autre changement important a été apporté à la SPAK, lequel a eu pour effet<br />

d'appliquer la limite de 115 % du salaire minimum légal aux salariés travaillant au moins 36<br />

heures par semaines au lieu de 32 heures. Pour les salariés travaillant moins d'heures par<br />

semaine, une valeur limite inférieure qui est proportionnelle au nombre d'heures est<br />

d'application. À cause de ce chargement, un grand nombre de travailleurs à temps partiel ayant<br />

<strong>des</strong> salaires horaires relativement élevés ne rentrent plus dans le champ d'application de la<br />

mesure. Ces critères d'éligibilité plus stricts visaient à prendre plus spécifiquement pour cible<br />

de la mesure les travailleurs à plein temps peu rémunérés.<br />

Pour les chômeurs de longue durée, la SPAK est soutenue par la VLW. Les employeurs qui<br />

embauchent <strong>des</strong> chômeurs de longue durée 7 se qualifient pour cette subvention supplémentaire<br />

qui réduit encore leurs coûts salariaux. La réduction conjointe s'élève à 23 % de la totalité <strong>des</strong><br />

coûts salariaux. La VLW est payée pendant un maximum de quatre ans. La subvention<br />

supplémentaire pour les chômeurs de longue durée est considérée comme une compensation<br />

pour le fait qu'ils ont souvent perdu l'habitude de travailler et ont besoin de temps pour<br />

atteindre à nouveau un niveau normal de productivité.<br />

La procédure administrative de la SPAK a été gardée délibérément simple. Les employeurs<br />

n'ont qu'à réduire le montant de l'impôt dû. La SPAK a été intégrée dans <strong>des</strong> logiciels standard<br />

pour l'administration <strong>des</strong> salaires.<br />

De l'avis du ministère néerlandais <strong>des</strong> affaires sociales et de l'emploi, le système SPAK<br />

présente plusieurs avantages:<br />

Le système est simple en ce sens qu'il n'entraîne pas de frais administratifs supplémentaires<br />

puisque les employeurs n'ont qu'à réduire le montant de l'impôt dû.<br />

Il a un caractère structurel; la durée illimitée de la réduction fiscale présente un avantage, étant<br />

donné que les allègements structurels <strong>des</strong> coûts salariaux ont, dit-on généralement, un impact<br />

plus grand sur l'emploi que les systèmes temporaires.<br />

Il est d'un bon rapport coût-efficacité parce qu'il s'adresse spécifiquement aux emplois à bas<br />

salaires. Le budget requis pour cette mesure est inférieur celui qui est nécessaire pour les<br />

allègements fiscaux généraux.<br />

Il est non discriminatoire car il s'adresse à tous les travailleurs peu rémunérés.<br />

Les niveaux du salaire minimum et du minimum social ne sont pas affectés par la mesure.<br />

Malgré ces avantages, le système présente aussi <strong>des</strong> inconvénients que le ministère reconnaît.<br />

Ces inconvénients ont fait l'objet d'une discussion pendant l'évaluation et sont expliqués dans<br />

les sections suivantes.<br />

7<br />

Aux Pays-Bas,, les chômeurs de longue durée sont ceux qui n'ont plus de travail depuis au moins 12 mois.<br />

5


4 Résultats de l'évaluation<br />

Plusieurs étu<strong>des</strong> sur la SPAK ont été entreprises 8 . Elles fournissent <strong>des</strong> informations, entre<br />

autres, sur le pourcentage <strong>des</strong> groupes cibles touchés et sur les caractéristiques <strong>des</strong><br />

participants. À l'heure actuelle, une étude sur les effets nets de la SPAK sur l'emploi,<br />

notamment sur l'emploi <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés est en cours.<br />

Au total, la SPAK touche environ un million de travailleurs, ce qui représente près de 20 % de<br />

la population active 9 . En 1997, la SPAK touchait 88 % de son groupe cible (cf. tableau 4.2).<br />

Le t-SPAK est demandée pour près de 80 % de son groupe cible.<br />

Tableau 4.2 Couverture de la SPAK et de la t-SPAK dans leurs groupes cibles et par rapport<br />

à la totalité de l'emploi dans le secteur privé en 1997<br />

Mesure<br />

Pourcentage du groupe<br />

cible touché<br />

Pourcentage par rapport à la<br />

totalité de l'emploi<br />

En pourcentages<br />

SPAK 88,3 19,9<br />

t-SPAK 79,2 0,5<br />

Source: Venema, P.M. et R. Spijkerman, “Arbeidsvoorwaardenontwikkelingen in<br />

1997” (Développements <strong>des</strong> conditions d'emploi en 1997), Inspection du travail,<br />

Ministère <strong>des</strong> affaires sociales et de l'emploi, 1999.<br />

Dans le tableau 4.3, les travailleurs pour lesquels la SPAK a été demandée sont comparés à la<br />

totalité <strong>des</strong> travailleurs sur la base de plusieurs caractéristiques socio-économiques et<br />

caractéristiques de l'emploi.<br />

Tableau 4.3<br />

Caractéristiques <strong>des</strong> travailleurs SPAK et de la totalité <strong>des</strong> travailleurs, secteur<br />

privé, 1997<br />

Caractéristique socioéconomique<br />

/ de l'emploi<br />

Travailleurs SPAK<br />

%<br />

Totalité <strong>des</strong><br />

travailleurs<br />

%<br />

Sexe<br />

masculin 27 59<br />

féminin 72 41<br />

Âge<br />

15-22 ans 20 9<br />

>=23 ans 80 91<br />

Niveau d'éducation<br />

8<br />

9<br />

Van Nes, 1998, Venema et Spijkerman, 1999.<br />

Ces chiffres se rapportent au secteur privé. On ne dispose pas de chiffres comparables pour le secteur public.<br />

6


primaire 19 7<br />

secondaire 53 45<br />

secondaire professionnel 10 26<br />

supérieur professionnel 2 12<br />

universitaire 0 3<br />

inconnu 15 7<br />

Semaine de travail<br />

Temps plein (100%) 24 67<br />

Temps partiel (40-100%) 36 21<br />

Temps partiel (


<strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés qui ont déjà un emploi, ce qui ne réduit évidemment pas le<br />

chômage dans le groupe cible. Par ailleurs, la SPAK ne vise pas seulement à réduire le<br />

chômage en stimulant la création de nouveaux emplois mais aussi à maintenir les emplois<br />

existants pour les travailleurs peu qualifiés en diminuant structurellement les coûts salariaux.<br />

C'est pourquoi, d'après le ministère néerlandais <strong>des</strong> affaires sociales et de l'emploi, le budget<br />

dépensé pour les travailleurs peu qualifiés qui avaient déjà un travail avant l'introduction de la<br />

SPAK ne peut être entièrement considéré comme pur poids mort. Il faudrait en tenir compte<br />

lors de l'évaluation <strong>des</strong> effets de poids mort et de déplacement de la SPAK. L'étude évaluation<br />

actuellement en cours fournira <strong>des</strong> estimations de ces effets.<br />

Outre la perte due au poids mort, la question <strong>des</strong> effets de déplacement et d'évincement est<br />

aussi importante. Il se pourrait que les chômeurs peu qualifiés soient employés à cause de la<br />

SPAK au détriment d'autres travailleurs qui ne font pas partie du groupe cible. L'éventuel effet<br />

de déplacement de la SPAK implique principalement le remplacement de travailleurs qui<br />

gagnent <strong>des</strong> salaires dépassant la valeur limite par <strong>des</strong> travailleurs qui sont prêts à accepter un<br />

salaire inférieur à 115 pour-cent du minimum légal.<br />

Le bureau central du plan (BCP) néerlandais a évalué l'effet potentiel d'une mesure similaire à<br />

la SPAK et d'une subvention générale <strong>des</strong> coûts salariaux sur la totalité de l'emploi en faisant<br />

appel au modèle MIMIC. Il s'agit d'un modèle d'équilibre général de l'économie néerlandaise.<br />

Certains <strong>des</strong> effets estimés sont repris dans le tableau 4.4.<br />

8


Tableau 4.4 Estimation <strong>des</strong> effets macro-économiques de la SPAK et d'une réduction<br />

universelle <strong>des</strong> coûts salariaux dans le cas où la charge fiscale <strong>des</strong> employeurs est<br />

réduite de 0,5 % du PIB, financée par une réduction <strong>des</strong> dépenses publiques.<br />

Effet sur:<br />

Mesure similaire à<br />

la SPAK a)<br />

Réduction<br />

universelle <strong>des</strong> coûts<br />

salariaux<br />

Pourcentages<br />

Emploi 0,9 0,4<br />

dont Parmi les non<br />

5,4 -0,6<br />

qualifiés<br />

Parmi les peu qualifiés 0,0 -0,4<br />

Parmi les hautement<br />

0,4 -0,4<br />

qualifiés<br />

Offre de main-d'œuvre (en heures) -0,1 0,1<br />

dont Soutiens de famille -0,2 0,0<br />

Partenaires 0,3 0,2<br />

Personnes isolées -0,2 0,1<br />

55+ -0,3 0,0<br />

Changements<br />

absolus<br />

Taux de chômage -0,7 -0,2<br />

dont Parmi les non<br />

-3,6 -0,4<br />

qualifiés<br />

Parmi les peu qualifiés -0,4 -0,2<br />

Parmi les hautement<br />

-0,3 -0,2<br />

qualifiés<br />

Part du chômage à long terme -3,8 -1,2<br />

Nombre d'allocations de chômage (x<br />

1,000)<br />

-37 -16<br />

a) Ces chiffres indiquent les effets d'une réduction <strong>des</strong> coûts salariaux qui diminue avec<br />

le taux salaire horaire d'un travailleur. Cette réduction diffère de la SPAK qui baisse de<br />

manière discontinue à un niveau de revenu de 115 % du salaire minimum. Ces réductions<br />

discontinues ne peuvent être simulées par le modèle MIMIC pour <strong>des</strong> raisons techniques.<br />

Le BCP en conclut que les réductions fiscales pour les travailleurs peu qualifiés sont plus<br />

efficaces pour accroître l'emploi qu'une exemption fiscale universelle. Cela est vrai<br />

notamment pour les non qualifiés. La réduction du taux général de chômage est de 0,2 % pour<br />

une subvention pour tous. Mais elle est de 0,7 % avec une réduction ciblée (cf. tableau 4.4).<br />

La différence entre les réductions <strong>des</strong> coûts salariaux générales et ciblées est encore plus<br />

prononcée quand on tient compte de la diminution du taux de chômage <strong>des</strong> non qualifiés et<br />

<strong>des</strong> peu qualifiés.<br />

Mais l'expert néerlandais du BCP attire aussi l'attention sur les inconvénients d'une réduction<br />

fiscale ciblée. Cette réduction pourrait, par exemple, faire obstacle à l'investissement dans le<br />

capital humain <strong>des</strong> salariés non qualifiés à cause de la charge fiscale marginale élevée. Cette<br />

théorie plausible n'a toutefois pas été confirmée par <strong>des</strong> résultats empiriques. Au contraire, la<br />

9


part <strong>des</strong> salariés qui dépassent le niveau limite de 115 % du salaire minimum légal a augmenté<br />

depuis l'introduction de la SPAK: elle est passée de 12 % en 1995 (avant l'introduction de la<br />

SPAK) à 17 % en 1996 et à 15 % en 1997. En réaction à la critique mentionnée par l'expert<br />

néerlandais, le ministère <strong>des</strong> affaires sociales et de l'emploi a introduit la t-SPAK, comme<br />

nous l'avons précisé dans la section précédente. Un autre inconvénient est le gros effet de<br />

poids mort attendu. Il faut toutefois noter que tout allègement fiscal implique certaines pertes<br />

sèches. Moins l'allègement est ciblé, plus la perte sèche est grande. Par conséquent, la SPAK<br />

est considérée comme générant moins de pertes sèches qu'une exemption fiscale universelle<br />

pour les employeurs.<br />

De plus, la mesure semble attirer une offre supplémentaire de main-d'œuvre de la part de<br />

groupes de travailleurs qui en général n'ont pas droit à <strong>des</strong> allocations de chômage comme les<br />

femmes mariées et les jeunes. Dans le même temps, les chiffres du tableau indiquent que<br />

l'offre de main-d'œuvre, mesurée en nombre d'heures fournies, diminue en raison de la SPAK.<br />

Ces observations donnent à penser que la SPAK augmente la participation au travail et, quand<br />

le chômage parmi les peu qualifiés reste inchangé, on en déduit que l'emploi au bas de<br />

l'échelle sur le marché du travail a été stimulé, ce qui est l'objectif de la mesure.<br />

5 Évaluation <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> pays pairs<br />

Des représentants <strong>des</strong> gouvernements autrichien, belge, allemand, suédois et finlandais ont<br />

participé à la réunion d'évaluation néerlandaise. Un expert PAMT indépendant de chaque pays<br />

a également pris part à la réunion. Tous les pays ont indiqué s'ils estimaient nécessaire<br />

d'introduire une mesure comparable à la mesure néerlandaise. En gros, les pays peuvent être<br />

répartis en deux catégories. Certains d'entre eux, comme la Belgique, ont déjà mis en œuvre<br />

<strong>des</strong> mesures similaires, tandis que d'autres ne l'ont pas encore fait. Les représentants et les<br />

experts <strong>des</strong> deux catégories de pays ont considéré la mesure néerlandaise sous <strong>des</strong> angles<br />

différents en fonction de leur propre contexte national. Le contexte institutionnel est jugé<br />

particulièrement important.<br />

À part un déséquilibre est-ouest du chômage, la principale ligne de démarcation sur le marché<br />

allemand du travail se situe entre la main-d'œuvre hautement qualifiée et la main-d'œuvre peu<br />

qualifiée d'après l'expert allemand. Le chômage parmi les personnes sans éducation formelle<br />

est trois fois plus élevé que le taux moyen de chômage. La distribution inégale du chômage<br />

parmi la main-d'œuvre peu et hautement qualifiée résulte de l'accent de plus en plus soutenu<br />

mis sur les produits de haute qualité de l'économie allemande qui requièrent une main-d'œuvre<br />

de plus en plus qualifiée. Jusqu'à ces derniers temps, le haut niveau de chômage parmi les<br />

travailleurs peu qualifiés ne posait pas vraiment un problème en termes de coûts de maind'œuvre<br />

car l'Allemagne n'a pas de salaire minimum officiel. De plus, les emplois offrant <strong>des</strong><br />

salaires de moins de 630 DEM par mois (appelés geringfügige Beschäftigung) n'étaient pas<br />

soumis à <strong>des</strong> cotisations sociales.<br />

Cependant, vu les mesures prises pour élargir la couverture du système de sécurité sociale,<br />

l'emploi peu qualifié n'est plus exempté <strong>des</strong> contributions à la sécurité sociale, ce qui l'a rendu<br />

plus onéreux. Depuis le relèvement simultané du niveau d'imposition <strong>des</strong> travailleurs qui ont<br />

plus d'un emploi, la demande et l'offre de main-d'œuvre dans ce segment sont en déclin. La<br />

mesure néerlandaise mérite donc d'être prise en considération pour contrecarrer cette<br />

évolution et pour améliorer les perspectives d'emploi <strong>des</strong> travailleurs peu qualifiés. Le<br />

10


principal obstacle réside dans le financement, vu qu'en Allemagne, la mesure devrait être<br />

financée sans avoir d'incidence sur le budget.<br />

En Finlande, le bas de l'échelle sur le marché du travail pose aussi un problème. Les<br />

employeurs souhaitent vivement minimiser les emplois peu productifs, ce qui engendre en<br />

permanence un nouveau chômage. Les Pays-Bas ont précisément introduit le type de mesure<br />

qui a suscité un vif débat en Finlande. La Finlande pourrait mettre à profit la mesure<br />

néerlandaise pour désamorcer le piège de la productivité. Mais comme l'expert allemand,<br />

l'expert finlandais a soulevé la question du financement. Il a expliqué que l'introduction d'une<br />

mesure comparable à la SPAK en Finlande entraînerait une diminution <strong>des</strong> emplois<br />

subventionnés car il n'existe pas de moyens budgétaires supplémentaires disponibles. Cela ne<br />

serait acceptable que si les effets combinés <strong>des</strong> réductions fiscales sur le chômage sont<br />

suffisants. Malheureusement, ces effets n'ont pas encore été clairement prouvés. Mais la durée<br />

illimitée de la SPAK la rend attrayante par comparaison avec la durée limitée <strong>des</strong> emplois<br />

subventionnés (en général six mois).<br />

De l'avis <strong>des</strong> experts, une mesure comme la SPAK pourrait représenter une diversification<br />

intéressante de la politique finlandaise. Mais elle devrait concerner plus spécifiquement les<br />

chômeurs de longue durée et les contrats d'emploi à plein temps, vu qu'une mise en œuvre<br />

plus large de la SPAK n'est pas possible en Finlande à cause <strong>des</strong> restrictions budgétaires. La<br />

SPAK pourrait être utilisée pour promouvoir le développement de régions rurales afin de<br />

ralentir l'exode vers la région urbanisée de la Finlande méridionale. Le niveau salarial<br />

maximum auquel la SPAK est applicable pourrait, par exemple, être plus élevé dans les<br />

régions reculées qu'en Finlande méridionale.<br />

Ce point de vue est en partie partagé par la représentante du gouvernement finlandais mais<br />

elle avait aussi certains doutes quant à la possibilité d'appliquer cette mesure en Finlande. À<br />

son avis, le fait que la mesure diminue les incitations à investir dans l'éducation et les<br />

qualifications représente un inconvénient majeur. Il ne faut pas qu'il en résulte un piège <strong>des</strong><br />

compétences. Des étu<strong>des</strong> finlandaises ont montré que les réductions <strong>des</strong> contributions à la<br />

sécurité sociale ont une incidence relativement faible sur l'emploi et qu'elles devraient être<br />

considérables pour relever le niveau de l'emploi de manière substantielle. Mais par rapport à<br />

l'éducation, les effets potentiels à court terme <strong>des</strong> mesures comparables à la mesure SPAK<br />

sont attrayants.<br />

Le marché autrichien du travail diffère fondamentalement à certains égards du marché<br />

néerlandais du travail. L'Autriche a le taux d'emploi le plus élevé et le taux de chômage le plus<br />

bas de tous les pays de l'UE. De plus, le chômage de longue durée est moindre que dans les<br />

autres États membres et les problèmes du marché du travail ne sont pas concentrés parmi les<br />

travailleurs peu qualifiés. Les raisons de cette position assez favorable de l'Autriche résident<br />

dans le système très différencié <strong>des</strong> salaires minimaux contractuels et les différences<br />

régionales. De surcroît, <strong>des</strong> produits de basse technologie sont couramment fabriqués en<br />

Autriche. Par conséquent, il n'existe pas de piège de la productivité mais bien un piège du<br />

chômage. Pour le résorber, l'introduction d'un crédit d'impôt sur le revenu salarial, évoquée<br />

par le gouvernement néerlandais, devrait être envisagée en Autriche. Cela inciterait les<br />

chômeurs à accepter du travail.<br />

Le chômage de longue durée en Autriche touche surtout les travailleurs plus âgés qui<br />

perçoivent en majorité une pension de retraite anticipée ou une pension d'incapacité. Par<br />

conséquent, une mesure comme la SPAK n'est pas vraiment nécessaire, du moins pas une<br />

11


mesure visant la main-d'œuvre peu qualifiée. Mais, bien entendu, l'idée d'une réduction <strong>des</strong><br />

coûts salariaux peut s'appliquer à d'autres catégories de travailleurs. La mesure néerlandaise<br />

semble un moyen prometteur pour combattre le chômage (de longue durée) parmi les<br />

travailleurs plus âgés en Autriche. Le piège de la productivité est considérable pour les<br />

salariés plus âgés. Leurs salaires contractuels minimaux sont élevés parce que l'ancienneté<br />

joue un rôle important dans la détermination du salaire. Un abattement fiscal permanent sur<br />

les salaires <strong>des</strong> travailleurs plus âgés pourrait réduire le piège de la productivité.<br />

L'expert suédois a déclaré explicitement que la position sur le marché du travail <strong>des</strong> peu<br />

qualifiés est moins problématique en Suède qu'aux Pays-Bas. Pourtant, les travailleurs peu<br />

qualifiés présentent aussi un taux de chômage quelque peu plus élevé en Suède. Mais la plus<br />

grande différence entre les taux de chômage et d'emploi est celle qui existe entre ceux qui ont<br />

un diplôme universitaire et ceux qui n'en ont pas. Vu cet état de choses, la PAMT devrait être<br />

focalisée non seulement sur les peu qualifiés mais aussi sur le groupe <strong>des</strong> chômeurs de longue<br />

durée en général. Ce groupe comprend <strong>des</strong> personnes peu qualifiées mais aussi <strong>des</strong> minorités<br />

ethniques, <strong>des</strong> handicapés et <strong>des</strong> personnes âgées. On pense en Suède qu'il est plus important<br />

de réduire le piège du chômage que de diminuer le piège de la productivité.<br />

La philosophie suédoise consiste à dire qu'une participation élevée à la main-d'œuvre est<br />

nécessaire pour donner aux individus une possibilité d'être économiquement indépendant. Les<br />

subventions <strong>des</strong> coûts salariaux introduites en Suède vise par conséquent à répartir de manière<br />

plus égale le chômage et la durée du chômage dans la population active (c'est-à-dire l'équité<br />

du marché du travail). Les expériences faites dans le domaine <strong>des</strong> subventions <strong>des</strong> coûts<br />

salariaux montre que les effets de déplacement de ces subventions sont d'environ 70 %, ce qui<br />

est considérable. Mais quand on réfléchit à l'objectif de ces subventions, les effets de<br />

déplacements sont en fait les bienvenus.<br />

Jusqu'à présent, aucune mesure hautement ciblée relative aux coûts salariaux n'a été introduite<br />

en Suède. Ces mesures spécifiquement ciblées, telles celles pour les chômeurs de longue<br />

durée, devraient faire partie d'un vaste train de mesures PAMT comme, par exemple, les<br />

activités obligatoires de recherche d'un emploi, l'éducation pour éviter les goulots<br />

d'étranglement sur le marché du travail, les subventions à l'activité indépendante et la<br />

formation sur le tas subventionnée. La fonction préventive de l'éducation <strong>des</strong> jeunes a de plus<br />

été soulignée par l'expert suédois.<br />

La Belgique a mis en œuvre un certain nombre de <strong>programme</strong>s du marché du travail qui sont<br />

similaires à la SPAK et à la VLW néerlandaises. Le ‘Plan Bas Salaires’ poursuit, par<br />

exemple, les mêmes buts que la SPAK. Il existe néanmoins une différence importante, à<br />

savoir que la réduction est offerte pour les travailleurs dont les salaires se situent dans une<br />

plage allant de 80 à 145 % du salaire minimum général. De plus, le montant de la réduction<br />

est proportionnel au temps de travail. Le plan ‘Avantage à l’embauche’ est, dans une certaine<br />

mesure, comparable au plan VLW néerlandais. En tenant compte <strong>des</strong> plans du gouvernement,<br />

l'expert belge pense que l'on passera dans un proche avenir <strong>des</strong> mesures conditionnelles à <strong>des</strong><br />

mesures inconditionnelles et plus spécifiquement à <strong>des</strong> mesures qui ne requerront plus une<br />

augmentation de l'emploi net au niveau de l'entreprise. De plus, le budget relatif pour <strong>des</strong><br />

mesures spécifiques pour les peu qualifiés diminuera probablement.<br />

Ce type de mesures étant déjà mis en œuvre en Belgique, l'utilité de l'évaluation par les pairs<br />

de la SPAK réside dans l'échange d'expériences et dans les leçons qui peuvent être tirées d'une<br />

analyse <strong>des</strong>criptive et d'une analyse d'incidence. Les points importants à prendre en<br />

12


considération lors de la mise au point de réductions <strong>des</strong> coûts salariaux sont le degré de<br />

ciblage, l'introduction d'une réduction conditionnelle ou inconditionnelle, la durée de la<br />

réduction (permanente ou temporaire) et le niveau de la réduction (forfaitaire ou<br />

proportionnelle). Certains de ces points ont été discutés pendant cette évaluation.<br />

6 Discussion<br />

Les discussions ont porté principalement sur la conception et les effets de la SPAK. Une<br />

attention particulière a été accordée au ciblage de la mesure. De plus, la question générale de<br />

savoir si la SPAK est une mesure appropriée à mettre en œuvre dans les pays pairs a été<br />

débattue.<br />

Les représentants de certains pays ont indiqué que le contexte actuel de leur marché national<br />

du travail ne requiert pas une subvention <strong>des</strong> coûts salariaux similaire à la SPAK qui concerne<br />

spécifiquement les travailleurs peu qualifiés, vu que ceux-ci ne constituent pas un groupe à<br />

problèmes sur le marché du travail. Cela a été dit explicitement par les experts autrichien et<br />

suédois. L'expert belge a signalé qu'une subvention similaire <strong>des</strong> coûts salariaux avait déjà été<br />

mise en œuvre en Belgique et que, par conséquent, l'introduction d'une mesure supplémentaire<br />

similaire à la SPAK ne s'imposait pas. Les représentants finlandais et allemand voient certains<br />

avantages dans l'introduction d'une mesure du type SPAK dans leur pays mais ils ont <strong>des</strong><br />

doutes quand aux exigences budgétaires.<br />

L'idée générale d'une réduction ciblée <strong>des</strong> coûts salariaux plaisait beaucoup à la plupart <strong>des</strong><br />

participants qui ont dit qu'il faudrait en tenir compte lors du développement <strong>des</strong> politiques<br />

actives du marché du travail. Seuls les participants belges ont mis en doute la nécessité d'un<br />

ciblage, notamment eu égard aux effets macro-économiques. Mais il a été admis par ailleurs<br />

qu'il se pouvait que certaines mesures ne visent pas réduire le chômage global mais à accroître<br />

la flexibilité et l'équité du marché du travail.<br />

Une possibilité qui a été envisagée lors de la discussion sur le groupe cible <strong>des</strong> subventions<br />

<strong>des</strong> coûts salariaux consiste à introduire spécifiquement une telle subvention pour les<br />

travailleurs plus âgés. Cette suggestion a été très bien accueillie par la plupart <strong>des</strong> pays pairs<br />

car ils sont tous confrontés à une société vieillissante et la position sur le marché du travail<br />

<strong>des</strong> travailleurs plus âgés est problématique dans tous les pays. Prendre les travailleurs plus<br />

âgés pour cible de la réduction <strong>des</strong> coûts salariaux lisserait les profils salariaux. Il a cependant<br />

été observé que l'introduction d'une telle mesure pour les travailleurs plus âgés devrait être<br />

combinée dans certains pays, comme aux Pays-Bas, avec une réforme <strong>des</strong> régimes de retraite<br />

anticipée. Ces régimes sont assez attrayants tant pour les employeurs que pour les salariés, ce<br />

qui entraverait le bon fonctionnement d'une réduction <strong>des</strong> coûts salariaux.<br />

Pour l'Allemagne, il est essentiel de cibler la mesure. Le représentant et l'expert allemands<br />

sont en effet très préoccupés par le fait qu'une réduction <strong>des</strong> coûts salariaux pourrait attirer<br />

une offre supplémentaire de main-d'œuvre au lieu de diminuer le chômage. Cela pourrait être<br />

évité en prenant les travailleurs plus âgés pour cible de la réduction <strong>des</strong> coûts salariaux. Cette<br />

suggestion est jugée intéressante, vu que le chômage de longue durée en Allemagne se<br />

concentre dans une certaine mesure parmi les travailleurs plus âgés. Les participants<br />

autrichiens ont aussi vu les avantages certains d'une réduction ciblée <strong>des</strong> coûts salariaux pour<br />

les travailleurs plus âgés. Une telle mesure pourrait contribuer à fournir <strong>des</strong> emplois aux<br />

13


travailleurs plus âgés et même accroître leurs taux d'activité qui sont faibles en Autriche. Le<br />

représentant suédois a indiqué qu'une réduction ciblée <strong>des</strong> coûts salariaux, pour les travailleurs<br />

plus âgés par exemple, est préférable à <strong>des</strong> subventions régulières pour certains secteurs ou<br />

certaines industries.<br />

Mais outre le ciblage <strong>des</strong> travailleurs plus âgés, un ciblage régional <strong>des</strong> subventions <strong>des</strong> coûts<br />

salariaux pourrait aussi être envisagé. Les Pays-Bas et la Belgique ont déjà recours à un<br />

ciblage régional: les critères d'éligibilité pour la VLW et le plan belge de type VLW diffèrent<br />

pour les gran<strong>des</strong> villes. Dans celles-ci, la réduction peut être demandée pour les travailleurs<br />

qui ont été au chômage pendant six mois, tandis que dans d'autres régions, la durée du<br />

chômage est fixée à douze mois. Cette différence selon les régions pourrait s'avérer<br />

intéressante pour la Finlande et l'Autriche mais il n'existe pas d'avis généralement partagé sur<br />

ce point, bien que de manière générale on estime qu'il ne faut pas mélanger les politiques<br />

régionales et les politiques actives du marché du travail. En Suède, la différenciation régionale<br />

<strong>des</strong> réductions <strong>des</strong> coûts salariaux n'a pas donné lieu à <strong>des</strong> expériences très positives. Cette<br />

approche risque de devenir très opaque et bureaucratique.<br />

En ce qui concerne la conception de la mesure, le fait de savoir si la réduction <strong>des</strong> coûts<br />

salariaux doit être forfaitaire ou proportionnelle a fait l'objet d'un débat. Une réduction<br />

proportionnelle dégressive présente le gros avantage de réduire la charge fiscale marginale qui<br />

pourrait avoir un effet négatif sur l'investissement dans le capital humain représenté par les<br />

travailleurs pour lesquels la réduction est accordée. L'expérience belge montre que la<br />

réduction proportionnelle dégressive <strong>des</strong> coûts salariaux est très compliquée et souvent<br />

difficile à comprendre pour les différents employeurs.<br />

Pour terminer, le débat a porté sur le fait que les subventions <strong>des</strong> coûts salariaux viennent en<br />

complément d'autres mesures politiques comme les incitations et la formation. Le marché<br />

actuel du travail est caractérisé par une demande non satisfaite, notamment la demande qui est<br />

difficile à satisfaire et qui existe parallèlement à un nombre considérable de chômeurs. Dans<br />

une telle situation, la formation et les incitations sont importants pour faire correspondre<br />

l'offre et la demande de main-d'œuvre. L'incitation offerte sous la forme d'un crédit d'impôts<br />

sur le revenu salarial est une mesure qui est jugée prometteuse à cet égard par certains pays<br />

pair. Il faut aussi noter que la formation est considérée comme très importante par tous les<br />

pays participants. Tous les participants reconnaissent néanmoins qu'il n'est pas possible de<br />

‘résoudre tous les problèmes par l'éducation’, comme cela a été dit. Il est donc généralement<br />

accepté qu'il faudrait introduire une réduction ciblée <strong>des</strong> coûts salariaux conjointement avec<br />

d'autres mesures politiques.<br />

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