Les huissiers de justice au cœur du processus - ufficiale giudiziario ...
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Le nouve<strong>au</strong> journal <strong>de</strong>s <strong>huissiers</strong> <strong>de</strong> <strong>justice</strong><br />
XI<br />
dossier<br />
conférence finale <strong>du</strong> projet eje<br />
décidé <strong>de</strong> mettre leur expérience <strong>au</strong> profit <strong>de</strong>s institutions européennes et <strong>de</strong> définir les éléments <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>res<br />
d’une saisie européenne <strong>de</strong>s avoirs bancaires, en se fondant sur les meilleures pratiques tout en prenant en compte<br />
les spécificités <strong>de</strong> chacun. <strong>Les</strong> conclusions <strong>de</strong> ces échanges, qui sont disponibles sur le site Internet EJE, ont été<br />
transmises à la Commission européenne. Le 25 juillet 2011, la Commission européenne publiait une proposition <strong>de</strong><br />
règlement portant création d’une ordonnance européenne <strong>de</strong> saisie conservatoire <strong>de</strong>s comptes bancaires, <strong>de</strong>stinée<br />
à faciliter le recouvrement <strong>de</strong> créances transfrontalières en matière civile et commerciale (COM(2011) 445 final).<br />
Cette conférence a été ainsi l’occasion <strong>de</strong> revenir sur cette proposition <strong>de</strong> règlement, d’entendre les avis <strong>de</strong> différentes<br />
parties prenantes <strong>au</strong> <strong>processus</strong> décisionnel et <strong>de</strong> présenter, <strong>de</strong>vant un important <strong>au</strong>ditoire, la position <strong>de</strong>s<br />
partenaires EJE.<br />
La Commission européenne, en la personne <strong>de</strong> Sakia Kleine-Tebbe, a ouvert les trav<strong>au</strong>x en rappelant que la procé<strong>du</strong>re<br />
conservatoire <strong>de</strong> saisie <strong>de</strong>s avoirs bancaires existe dans le droit national <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s Etats membres. Elle<br />
est considérée comme une procé<strong>du</strong>re rapi<strong>de</strong> et efficace pour lutter contre le problème <strong>de</strong>s déf<strong>au</strong>ts <strong>de</strong> paiement,<br />
problème préoccupant en temps <strong>de</strong> crise car une entreprise qui ne peut recouvrer sa créance à temps éprouvera <strong>de</strong>s<br />
difficultés financières qui pourraient la con<strong>du</strong>ire à la faillite. La Commission européenne a souligné que, dans l’Union<br />
européenne, près d’un million <strong>de</strong> petites entreprises éprouvent <strong>de</strong>s difficultés pour recouvrer leurs créances transfrontières<br />
et, que chaque année, jusqu’à 600 millions d’euros <strong>du</strong>s ne sont pas recouvrés. Cependant, les entreprises<br />
sont le plus souvent réticentes à intenter <strong>de</strong>s actions en <strong>justice</strong> dans un <strong>au</strong>tre Etat membre en vue <strong>de</strong> recouvrer la<br />
somme qui leur est <strong>du</strong>e, pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> coûts ou encore <strong>de</strong> délais. Pourtant, à l’inverse, il est aisé <strong>de</strong> déplacer<br />
<strong>de</strong>s fonds d’un Etat membre à un <strong>au</strong>tre et <strong>de</strong> répartir ses avoirs entre plusieurs comptes bancaires situés dans<br />
différents Etats membres, alors même que le gel <strong>de</strong>s avoirs d’un débiteur sur un compte bancaire <strong>du</strong> débiteur situé<br />
à l’étranger fonctionne mal, en raison <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s législations nationales. Telle est la raison pour laquelle<br />
la proposition <strong>de</strong> règlement <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong> juillet 2011 vise à inst<strong>au</strong>rer une procé<strong>du</strong>re <strong>au</strong>tonome et optionnelle,<br />
qui s’appliquerait en situation transfrontière et qui s’ajouterait <strong>au</strong>x régimes nation<strong>au</strong>x existants. Elle est actuellement<br />
en discussion <strong>au</strong> Conseil et <strong>au</strong> Parlement européen.<br />
La Commission européenne a présenté les principales caractéristiques <strong>de</strong> la nouvelle procé<strong>du</strong>re. L’ordonnance sera<br />
conservatoire, ce qui signifie qu’elle n’<strong>au</strong>ra pour effet que <strong>de</strong> bloquer temporairement le compte <strong>du</strong> débiteur, sans<br />
que l’argent qui y est détenu puisse être versé <strong>au</strong> créancier. Elle sera ren<strong>du</strong>e dans le cadre d’une procé<strong>du</strong>re non<br />
contradictoire (« ex parte »), permettant ainsi un effet <strong>de</strong> surprise. Des règles communes <strong>de</strong> procé<strong>du</strong>re, relatives <strong>au</strong><br />
tribunal compétent, <strong>au</strong>x conditions <strong>de</strong> délivrance, à la divulgation <strong>de</strong>s avoirs <strong>du</strong> débiteur, <strong>au</strong>x délais ou encore <strong>au</strong>x<br />
voies <strong>de</strong> recours sont également prévues.<br />
Jorge Pegado Liz, membre <strong>du</strong> Comité économique et social européen (CESE) et rapporteur sur la proposition <strong>de</strong><br />
règlement portant création d’une ordonnance européenne <strong>de</strong> saisie conservatoire <strong>de</strong>s comptes bancaires, a pour sa<br />
part présenté l’avis <strong>du</strong> CESE sur cette proposition, adopté le 26 avril <strong>de</strong>rnier.<br />
Jorge Pegado Liz a fait savoir que le CESE se félicitait <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong> la proposition. Il estime néanmoins<br />
que cette proposition <strong>de</strong>vrait s’accompagner d’une initiative parallèle, qui <strong>au</strong>rait d’ailleurs dû logiquement avoir été<br />
présentée avant, concernant la transparence <strong>du</strong> patrimoine <strong>du</strong> débiteur. Le CESE salue le fait que la Commission ait