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Traité d'économie politique - Institut Coppet

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Toute cette vieille <strong>politique</strong> tombera. L’habileté sera de mériter la préférence, et non de<br />

la réclamer de force. Les efforts qu’on fait pour s’assurer la domination ne procurent jamais<br />

qu’une grandeur factice qui fait nécessairement de tout étranger un ennemi. Ce système<br />

produit des dettes, des abus, des tyrans et des révolutions ; tandis que l’attrait d’une<br />

convenance réciproque procure des amis, étend le cercle des relations utiles ; et la prospérité<br />

qui en résulte est durable, parce qu’elle est naturelle.<br />

Chapitre X. Quelles transformations subissent les capitaux dans<br />

le cours de la production.<br />

Nous avons (chapitre 3) vu de quoi se composent les capitaux productifs d’une nation, et<br />

quels sont leurs usages. Il fallait le dire alors pour embrasser l’ensemble des moyens de<br />

production. Nous allons observer maintenant ce qui leur arrive dans le cours de la<br />

production, comment ils se conservent et comment ils s’accroissent.<br />

Pour ne point fatiguer l’esprit du lecteur par des abstractions, je commencerai par des<br />

exemples, et je les choisirai dans les faits les plus communs. Les principes généraux en<br />

sortiront ensuite d’eux-mêmes, et le lecteur sentira la possibilité de les appliquer à tous les<br />

autres cas sur lesquels il voudra porter un jugement sain.<br />

Lorsqu’un cultivateur fait lui-même valoir ses terres, outre la valeur de sa terre, il doit<br />

posséder un capital, c’est-à-dire une valeur quelconque composée en premier lieu des<br />

défrichements et constructions, qu’on peut, si l’on veut, considérer comme faisant partie de<br />

la valeur du fonds, mais qui sont cependant des produits de l’industrie humaine et un<br />

accroissement de la valeur du fonds 90 . Cette portion du capital s’use peu ; quelques<br />

réparations faites à mesure suffisent pour lui conserver son entière valeur. Si ce cultivateur<br />

trouve chaque année, sur les produits de l’année, de quoi subvenir à ces réparations, cette<br />

portion du capital se trouve par là perpétuellement maintenue.<br />

Une seconde partie du capital de ce même cultivateur se compose d’outils aratoires,<br />

d’ustensiles, de bestiaux qui s’usent plus rapidement, mais qui s’entretiennent et au besoin<br />

se renouvellent de même aux dépens des produits annuels de l’entreprise, et conservent<br />

ainsi leur valeur entière.<br />

Enfin, il faut des provisions de plusieurs espèces, des semences, des denrées, des<br />

fourrages pour l’entretien des hommes et des animaux, de l’argent pour le salaire des<br />

manouvriers, etc. 91 Remarquez que cette portion du capital se dénature tout-à-fait dans le<br />

conviens, qu’à parler dans le sens des intérêts de l’Angleterre, c’était une fort mauvaise mesure ; mais je ne<br />

conviens pas qu’il n’ait rien servi à sa prépondérance militaire.<br />

90 Arthur Young, dans sa Revue de I’Agriculture française, ne donne point d’évaluation de la portion<br />

permanente et fixée du capital employé sur les terres de l’ancienne France ; seulement il estime qu’elle est<br />

inférieure d’environ 36 francs par acre anglais, à la portion équivalente des capitaux ainsi employés en<br />

Angleterre. Ainsi, en admettant la supposition modeste que les améliorations des terres, en France, s’élèvent à la<br />

moitié seulement de celles de l’Angleterre, on évaluerait le capital ainsi fixé dans l’ancienne France à 36 francs<br />

par acre ; ce qui, en comptant 131 millions d’actes en France, donnerait 4 milliards 716 millions de francs pour<br />

cette portion seulement du capital français.<br />

91 Le même auteur, qui vient d’être cité, estime qu’en France ces deux dernières portions du capital employé à<br />

l’agriculture (j’entends les outils, bestiaux, provisions d’entretien, etc.) peuvent être évaluées à 48 francs par<br />

acre, soit à 6 milliards 288 millions pour toute la France, le fort portant le faible. En ajoutant cette portion du<br />

capital français à la précédente, nous trouverions qu’on peut évaluer à il milliards la portion du capital de<br />

l’ancienne France qui est employée à l’industrie agricole. Le même auteur évalue au double ce même capital en<br />

Angleterre, proportion gardée de l’étendue du territoire.

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