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Traité d'économie politique - Institut Coppet

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agents naturels, dont le principal, mais non pas le seul à beaucoup près, est la terre<br />

cultivable, et que nulle autre que ces trois sources ne produit une valeur, une richesse<br />

nouvelle.<br />

Parmi les agents naturels, les uns sont susceptibles d’appropriation, c’est-à-dire de<br />

devenir la propriété de ceux qui s’en emparent, comme un champ, un cours d’eau ; d’autres<br />

ne peuvent s’approprier, et demeurent à l’usage de tous, comme le vent, la mer et les<br />

fleuves qui servent de véhicule, l’action physique ou chimique des matières les unes sur les<br />

autres, etc.<br />

Nous aurons occasion de nous convaincre que cette double circonstance d’être et de ne<br />

pas être susceptibles d’appropriation pour les agents de la production, est très favorable à la<br />

multiplication des richesses. Les agents naturels, comme les terres, qui sont susceptibles<br />

d’appropriation, ne produiraient pas à beaucoup près autant, si un propriétaire n’était assuré<br />

d’en recueillir exclusivement le fruit, et s’il n’y pouvait, avec sûreté, ajouter des valeurs<br />

capitales qui accroissent singulièrement leurs produits. Et, d’un autre côté, la latitude<br />

indéfinie laissée à l’industrie de s’emparer de tous les autres agents naturels, lui permet<br />

d’étendre indéfiniment ses progrès. Ce n’est pas la nature qui borne le pouvoir productif de<br />

l’industrie ; c’est l’ignorance ou la paresse des producteurs et la mauvaise administration<br />

des états.<br />

Ceux des agents naturels qui sont susceptibles d’être possédés deviennent des fonds<br />

productifs de valeurs, parce qu’ils ne cèdent pas leur concours sans rétribution, et que cette<br />

rétribution fait partie, ainsi que nous le verrons plus tard des revenus de leurs possesseurs.<br />

Contentons-nous, quant à présent, de comprendre l’action productive des agents naturels,<br />

quels qu’ils soient, déjà connus ou qui sont encore à découvrir 68 .<br />

Chapitre V. Comment se joignent l’industrie, les capitaux et les<br />

agents naturels pour produire.<br />

Nous avons vu de quelle manière l’industrie, les capitaux et les agents naturels<br />

concourent, chacun en ce qui les concerne, à la production ; nous avons vu que ces trois<br />

éléments de la production sont indispensables pour qu’il y ait des produits créés ; mais pour<br />

cela, il n’est point nécessaire qu’ils appartiennent à la même personne.<br />

Une personne industrieuse peut prêter son industrie à celle qui ne possède qu’un capital<br />

et un fonds de terre.<br />

Le possesseur d’un capital peut le prêter à une personne qui n’a qu’un fonds de terre et<br />

de l’industrie.<br />

produite par le moulin est une autre valeur entièrement nouvelle, de même que le fermage d’une terre est une<br />

valeur autre que celle de la terre, une valeur qu’on peut consommer sans altérer celle du fonds. Si un capital<br />

n’avait pas en lui-même une faculté Productive indépendante de celle du travail qui l’a créé, comment se<br />

pourrait-il faire qu’un capital pût fournir un revenu à perpétuité, indépendamment du profit de l’industrie qui<br />

l’emploie Le travail qui a créé le capital recevrait donc un salaire après qu’il a cessé ; il aurait une valeur<br />

infinie ; ce qui est absurde. On s’apercevra plus tard que toutes ces idées ne sont pas de simple spéculation.<br />

68 On objectera ici que les agents naturels non appropriés, comme la pression de l’atmosphère dans les<br />

machines à vapeur, ne sont pas productifs de valeur. Leur concours étant gratuit, dit-on, il n’en résulte aucun<br />

accroissement dans la valeur échangeable des produits, seule mesure de la richesse. Mais on verra plus tard que<br />

toute utilité produite qui ne se fait pas payer au consommateur équivaut à un don qu’on lui fait, à une<br />

augmentation de son revenu.

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