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Traité d'économie politique - Institut Coppet

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clôtures, bestiaux, usines, machines, bâtiments de mer, marchandises et provisions de toute<br />

espèce, appartenant à des français ou à leur gouvernement dans toutes les parties du<br />

monde ; qu’on y joigne les meubles et les ornements, les bijoux, l’argenterie et tous les<br />

effets de luxe ou d’agrément qu’ils possédaient à la même époque, et l’on verra que les 2<br />

milliards 200 millions de numéraire ne sont qu’une assez petite portion de toutes ces<br />

valeurs 59 .<br />

Beeke évaluait, en 1799, la totalité des capitaux de l’Angleterre à 2 milliards 300<br />

millions sterling<br />

60 (plus de 55 milliards de nos francs), et la valeur totale des espèces qui<br />

circulaient en Angleterre avant cette époque, suivant les personnes qui l’ont portée le plus<br />

haut, n’excédait pas 47 millions sterling 61 , c’est-à-dire, la cinquantième partie de son capital<br />

environ. Smith ne l’évaluait qu’à 18 millions : ce ne serait pas la cent vingt-septième partie<br />

de son capital.<br />

Nous verrons plus loin comment les valeurs capitales consommées dans les opérations<br />

productives, se perpétuent par la reproduction. Contentons-nous, quant à présent, de savoir<br />

que les capitaux sont entre les mains de l’industrie un instrument indispensable sans lequel<br />

elle ne produirait pas. Il faut, pour ainsi dire, qu’ils travaillent de concert avec elle. C’est ce<br />

concours que je nomme le service productif des capitaux.<br />

Chapitre IV. Des agents naturels qui servent à la production des<br />

richesses, et notamment des fonds de terre.<br />

Indépendamment des secours que l’industrie tire des capitaux, c’est-à-dire des produits<br />

qu’elle a déjà créés, pour en créer d’autres, elle emploie le service et la puissance de divers<br />

agents qu’elle n’a point créés, que lui offre la nature, et tire de l’action de ces agents<br />

naturels une portion de l’utilité qu’elle donne aux choses.<br />

Ainsi, lorsqu’on laboure et qu’on ensemence un champ, outre les connaissances et le<br />

travail qu’on met dans cette opération, outre les valeurs déjà formées dont on fait usage,<br />

comme la valeur de la charrue, de la herse, des semences, des vêtements et des aliments<br />

consommés par les travailleurs pendant la production a lieu, il y a un travail exécuté par le<br />

sol, par l’air, par l’eau, par le soleil, auquel l’homme n’a aucune part, et qui pourtant<br />

concourt à la création d’un nouveau produit qu’on recueillera au moment de la récolte.<br />

C’est ce travail que je nomme le service productif des agents naturels.<br />

Cette expression, agents naturels, est prise ici dans un sens fort étendu ; car elle<br />

comprend non seulement les corps inanimés dont l’action travaille à créer des valeurs, mais<br />

encore les lois du monde physique, comme la gravitation qui fait descendre le poids d’une<br />

horloge, le magnétisme qui dirige l’aiguille d’une boussole, l’élasticité de l’acier, la<br />

pesanteur de l’atmosphère, la chaleur qui se dégage par la combustion, etc.<br />

Souvent la faculté productive des capitaux s’allie si intimement avec la faculté<br />

productive des agents naturels, qu’il est difficile et même impossible d’assigner exactement<br />

la part que chacun de ces agents prend à la production. Une serre où l’on cultive des<br />

59 Arthur Young, dans son Voyage en France, malgré l’idée médiocre qu’il donne de l’agriculture française en<br />

1789, évalue la somme des capitaux employés seulement dans l’agriculture de ce pays, à plus de 11 milliards. Il<br />

croit qu’en Angleterre elle s’élève proportionnellement au double de cette somme.<br />

60 Observations on the produce of the income tax.<br />

61 Pitt, qu’on soupçonne d’avoir exagéré la quantité du numéraire, l’évalue à 44 millions pour l’or ; et Price, à 3<br />

millions pour l’argent, ce qui fait bien 47 millions.

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