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Traité d'économie politique - Institut Coppet

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laisse la plus grande liberté de contracter dans tout ce qui tient au prêt à intérêt. Au moyen<br />

de cette liberté, il est difficile que des capitaux disponibles restent sans être employés, et il<br />

devient Dès lors présumable qu’il y a autant d’industrie mise en activité que le comporte<br />

l’état actuel de la société.<br />

Mais il convient de donner une très grande attention à ces mots : la quantité des capitaux<br />

disponibles ; car c’est cette quantité seulement qui influe sur le taux de l’intérêt ; c’est des<br />

seuls capitaux dont on peut et dont on veut disposer, qu’on peut dire qu’ils sont dans la<br />

circulation ; un capital dont l’emploi est trouvé et commencé, n’étant plus offert, ne fait<br />

plus partie de la masse des capitaux qui sont dans la circulation ; son prêteur n’est plus en<br />

concurrence avec les autres prêteurs, à moins que l’emploi ne soit tel que le capital puisse<br />

être facilement réalisé de nouveau pour être appliqué à un autre emploi.<br />

Ainsi, un capital prêté à un négociant et qu’on peut retirer de ses mains en le prévenant<br />

peu de temps d’avance, et encore mieux un capital employé à escompter des letres de<br />

change (ce qui est un moyen de prêter au commerce), sont des capitaux facilement<br />

disponibles, et qu’on peut consacrer à tout autre emploi qu’on jugerait préférable.<br />

Il en est à peu près de même d’un capital que son maître emploierait par lui-même à un<br />

commerce facile à liquider, comme celui des épiceries. La vente des marchandises de ce<br />

genre, au cours, est une opération facile et exécutable en tout temps. Une valeur ainsi<br />

employée peut être réalisée, rendue, si elle était empruntée, prêtée de nouveau, employée<br />

dans un autre commerce, ou appliquée à tout autre usage. Si elle n’est pas toujours<br />

actuellement dans la circulation, elle y est au moins très prochainement ; et la plus<br />

prochainement disponible de toutes les valeurs, est celle qui est en monnaie. Mais un capital<br />

dont on a construit un moulin, une usine, et même des machines mobilière et de petites<br />

dimensions, est un capital engagé, et qui, ne pouvant désormais servir à aucun autre usage,<br />

est retiré de la masse des capitaux en circulation, et ne peut plus prétendre à aucun autre<br />

profit que celui de la production à laquelle il est voué. Et remarquez qu’un moulin, une<br />

machine, ont beau être vendus, leur valeur capitale n’est point par là restituée à la<br />

circulation ; si le vendeur en dispose, l’acheteur ne dispose plus du capital qu’il a consacré à<br />

cette acquisition. La somme des capitaux disponibles reste la même.<br />

Cette remarque est importante pour apprécier justement les cause déterminantes, non<br />

seulement du taux de l’intérêt des capitaux qu’on prête, mais aussi des profits qu’on fait sur<br />

les capitaux qu’on emploie, et dont il sera question tout à l’heure.<br />

On s’imagine quelquefois que le crédit multiplie les capitaux. Cette erreur, qui se trouve<br />

fréquemment reproduite dans une foule d’ouvrages, dont quelques-uns sont même écrits ex<br />

professo sur l’économie <strong>politique</strong>, suppose une ignorance absolue de la nature et des<br />

fonctions des capitaux. Un capital est toujours une valeur très réelle, et fixée dans une<br />

matière ; car les produits immatériels ne sont pas susceptibles d’accumulation. Or, un<br />

produit matériel ne saurait être en deux endroits à la fois, et servir à deux personnes en<br />

même temps. Les constructions, les machines, les provisions, les marchandises qui<br />

composent mon capital, peuvent en totalité être des valeurs que j’ai empruntées : dans ce<br />

cas, j’exerce une industrie avec un capital qui ne m’appartient pas, et que je loue ; mais, à<br />

coup sûr, ce capital que j’emploie n’est pas employé par un autre. Celui qui me le prête s’est<br />

interdit le pouvoir de le faire travailler ailleurs. Cent personnes peuvent mériter la même<br />

confiance que moi ; mais ce crédit, cette confiance méritée ne multiplie pas la somme des

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