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Traité d'économie politique - Institut Coppet

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Ensuite on n’a plus payé qu’en papier, parce qu’une livre sterling de papier valait moins<br />

encore qu’une livre sterling d’or telle que les lois monétaires la voulaient.<br />

Ce qui vient d’être dit de l’or et de l’argent, peut être dit de l’argent et du cuivre, et en<br />

général de la valeur relative de tous les autres métaux. Il n’est pas plus sage de dire que la<br />

quantité de cuivre contenue dans cent centimes vaut autant que l’argent contenu dans un<br />

franc, qu’il ne l’est de dire que la quantité d’argent contenue dans quatre écus de 5 francs<br />

vaut autant que l’or contenu dans une pièce de 20 francs.<br />

Cependant la proportion fixée par la loi entre le cuivre et les métaux précieux, n’a pas eu<br />

de très grands inconvénients, en ce que la loi n’a pas autorisé à payer idifféremment en<br />

cuivre ou en métaux précieux les sommes stipulées en livres terling ou en francs ; de<br />

manière quela seule monnaie avec laquelle on puisse acquitter légalement les sommes qui<br />

surpassent la valeur des pièces d’argent, c’est l’argent ou l’or. On peut dire que ces deux<br />

métaux sont les seules monnaies légales. Les pièces de cuivre ou de billon 238 sont seulement<br />

considérées comme des coupures, des espèces de billets de confiance, de signes<br />

représentant une pièce d’argent trop petite pour être frappée en monnaie. Je ne connais<br />

guère que la Chine où la monnaie légale soit de cuivre, et où l’argent dont on fait usage<br />

représente du cuivre.<br />

Le gouvernement, qui met en circulation des coupures qui ne sont autre chose que des<br />

billets de confiance, devrait toujours les échanger, à bureau ouvert, contre de l’argent, du<br />

moment qu’on lui en rapporte un nombre suffisant pour égaler une pièce d’argent. C’est le<br />

seul moyen de s’assurer qu’il n’en reste pas entre les mains du public au-delà de ce qu’en<br />

réclament les menus échanges et les appoints. S’il en restait plus, les pièces de cuivre ne<br />

pouvant avoir les mêmes avantages pour leur possesseur que l’or ou l’argent qu’elles<br />

représentent, mais qu’elles ne valent pas, il chercherait à s’en défaire, soit en les vendant à<br />

perte, soit en payant de préférence avec cette monnaie les menues denrées, qui<br />

renchériraient en raison de cela, soit enfin en plaçant ces pièces dans les paiements qu’il a à<br />

faire, en plus grande proportion que ne l’exigent les appoints.<br />

Le gouvernement, qui est intéressé à ce qu’on ne les vende pas à perte, attendu qu’il<br />

disposerait moins avantageusement de celles qu’il met en circulation, autorise<br />

ordinairement le dernier parti. Avant 1808, par exemple, on était autorisé à Paris à payer en<br />

monnaie de cuivre 1 sur 40 des sommes qu’on devait ; ce qui produisait un effet pareil à une<br />

altération dans le titre des monnaies. Une somme de monnaie valant un peu moins, en<br />

raison de cette circonstance, les vendeurs de toute espèce de marchandises, qui, sans savoir<br />

les causes qui influent sur la valeur des monnaies, connaissent très bien ce que les monnaies<br />

valent, faisaient leur prix en conséquence.<br />

Chaque vendeur, armé d’une balance et d’un creuset, ne s’arrête pas à vérifier le titre et<br />

le poids des monnaies ; mais les gens qui font le commerce des matières d’or et d’argent, ou<br />

d’autres métiers analogues, sont perpétuellement occupés à comparer la valeur des métaux<br />

précieux contenus dans les monnaies avec la valeur courante de ces mêmes monnaies, pour<br />

tirer parti des bénéfices que peut laisser leur différence ; et les opérations mêmes qu’ils font<br />

pour obtenir ce bénéfice, tendent toujours à établir la valeur courante des monnaies au<br />

niveau de leur valeur réelle.<br />

La quantité de cuivre qu’on est forcé de recevoir influe de même sur le change avec<br />

l’étranger. Une lettre de change payable en francs à Paris, se vend certainement moins cher<br />

à Amsterdam, lorsqu’une partie de sa valeur doit être payée en cuivre ; de même qu’elle<br />

vaudrait moins si le franc contenait une moindre quantité d’argent fin et plus d’alliage.<br />

238 On appelle billon un alliage dans lequel il entre un quart ou moitié d’argent fin, et où le reste est du cuivre.

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