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Fertiliser les prairies avec les lisiers - Chambre d'Agriculture des ...

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FERTILISER LES PRAIRIES<br />

AVEC LES LISIERS<br />

Fiche réalisée par l’équipe Productions Végéta<strong>les</strong><br />

Les <strong>prairies</strong> représentent une part importante de la S.A.U. dans certaines régions <strong>des</strong><br />

Deux-Sèvres (60 % de la surface dans le Bocage par exemple). Une surface qui reçoit<br />

encore très peu de lisier. Pourtant l’herbe permet de limiter <strong>les</strong> risques de <strong>les</strong>sivage<br />

et offre <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> d’épandage moins contraignantes dans la réglementation<br />

(Directive Nitrates).<br />

BIEN CONNAITRE LA VALEUR DES LISIERS AVANT D’EPANDRE<br />

Tableau : composition moyenne (en kg ou unités/m 3 )<br />

N P 2 0 5 K 2 0 Ca0 Mg0<br />

Bovins 4 2 5 2 0.7<br />

Porcs 5 4 3 3 1.3<br />

Canards 7.5 6.5 4.5 7 1.9<br />

Pou<strong>les</strong> pondeuses 6.8 9.5 5.5 16.5 1.4<br />

Veaux 2.8 1.4 2.7 1.5 0.3<br />

Lapins 9 13 7.4<br />

Mais ces valeurs moyennes ne rendent pas compte d’une réalité : la grande variabilité <strong>des</strong><br />

effluents liqui<strong>des</strong> d’où un manque de précision pour l’optimisation de la fertilisation.<br />

- Septembre 2011<br />

Exemple : teneur en azote de 90 analyses de lisier de porcs (résultats CA 79) :<br />

• Minimum : 1.5<br />

• Maximum : 7<br />

La composition varie selon :<br />

• le type d’animaux et leur alimentation,<br />

• la durée de stockage,<br />

• la dilution (importante pour <strong>les</strong> effluents liqui<strong>des</strong>).<br />

COMMENT CONNAITRE VOS LISIERS DE FAÇON PLUS FIABLE <br />

Analyser <strong>les</strong> <strong>lisiers</strong><br />

MESURE DE TERRAIN<br />

Densimètre : mesure la matière sèche,<br />

estime le phosphore et la potasse à partir<br />

de tab<strong>les</strong> de correspondance.<br />

Quantofix/agro-lisier : mesure l’azote<br />

ammoniacal, estime par calcul l’azote total<br />

MESURE EN LABORATOIRE<br />

Plus complète (Matières Organiques, N Total<br />

et NH4, P 2 0 5 , K 2 0, Mg0, Ca0, etc…)<br />

Il s’agit de mesures réel<strong>les</strong> et non<br />

d’estimation.<br />

Attention à bien homogénéiser le lisier avant la prise d’échantillon.<br />

P a g e 1/4


Disponibilité <strong>des</strong> éléments<br />

Bien souvent, <strong>les</strong> apports de P 2 0 5 et K 2 0 limitent la dose d’engrais de ferme nécessaire pour l’équilibre de<br />

la fertilisation, la compensation pouvant être pour 1, 2 ou 3 années de l’exportation.<br />

L’efficacité vis-à-vis du potassium est équivalente à un engrais minéral. Par contre, elle va être plus faible<br />

vis-à-vis du phosphore <strong>avec</strong> <strong>les</strong> <strong>lisiers</strong> de porcs (85 %) et surtout <strong>avec</strong> <strong>les</strong> <strong>lisiers</strong> de volail<strong>les</strong> (65%).<br />

Enfin, dans <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> recevant régulièrement <strong>des</strong> <strong>lisiers</strong>, <strong>les</strong> besoins <strong>des</strong> cultures en soufre, magnésium<br />

et oligo-éléments sont généralement couvert.<br />

La quantité d’azote disponible la première année diffère selon le type de lisier :<br />

• Lisier de porc : 70 % de l’azote total sont disponib<strong>les</strong> à partir du 10 ème jour.<br />

• Lisier de bovin : 50 % de l’azote total sont disponib<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> 10 mois.<br />

ÉPANDAGE SUR PRAIRIE DEJA IMPLANTEE OU AU SEMIS<br />

L’épandage <strong>des</strong> <strong>lisiers</strong> qui contiennent à la fois de l’azote minéral et de l’azote organique rapidement<br />

minéralisable, limite leur utilisation sur <strong>les</strong> pério<strong>des</strong> proches <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> cultures et après <strong>les</strong> mois<br />

d’hiver à forte pluviométrie. Leur utilisation pour <strong>les</strong> semis d’automne est déconseillée en raison de la<br />

rapidité d’action <strong>des</strong> <strong>lisiers</strong> et <strong>des</strong> risques de <strong>les</strong>sivage hivernal.<br />

ACTION LENTE<br />

Lisier bovin<br />

Lisier lapin<br />

ACTION RAPIDE<br />

Lisier porc<br />

Lisier veau<br />

Lisier volaille (*)<br />

Période d’épandage conseillée PRINTEMPS – FIN D’ETE PRINTEMPS – FIN D’ETE<br />

Quantités/ha conseillées<br />

Réglementation de l’épandage<br />

Distance d’épandage<br />

30 à 40 m 3 lisier bovin<br />

10 à 20 m 3 lisier lapin<br />

25 m 3 lisier porc<br />

40 m 3 lisier veau<br />

15 m 3 lisier poule/canard<br />

Interdiction du 15 novembre au 15 janvier sur <strong>prairies</strong> implantées.<br />

Ne pas épandre sur sol gelé, en cas de fortes pluies et sur fortes pentes.<br />

100 m <strong>des</strong> habitations<br />

35 m cours d’eau<br />

50 m puits<br />

500 m <strong>des</strong> étangs de pisciculture<br />

(*) Utilisation déconseillée, mais possible en cas de <strong>prairies</strong> non pâturées au printemps.<br />

PRECAUTIONS – RECOMMANDATIONS SANITAIRES<br />

Les problèmes d’appétence sont rares, sauf en cas de salissement du feuillage, suite à une période sèche<br />

prolongée.<br />

Limitation <strong>des</strong> risques sanitaires (salmonelle, etc…)<br />

RISQUE INFECTIEUX SUR L’ELEVAGE<br />

NON<br />

3 à 4 semaines entre épandage et pâturage<br />

OUI<br />

2 mois entre épandage et pâturage<br />

Lisier de plus de 2 mois sans nouvel apport<br />

Lisier traité à la cyanamide calcique<br />

P a g e 2/4


ASSURER UNE REPARTITION REGULIERE DU PRODUIT TOUT EN MAITRISANT LES<br />

PERTES<br />

La tonne à lisier<br />

Munie d’une buse qui projette le lisier en l’air permet d’épandre <strong>des</strong> <strong>lisiers</strong> de toutes consistances, mais la<br />

régularité de la répartition va dépendre du modèle de buse et ce dispositif favorise <strong>les</strong> nuisances et <strong>les</strong><br />

pertes gazeuses.<br />

Certains équipements permettent d’améliorer la qualité de l’épandage et de limiter <strong>les</strong> pertes gazeuses par<br />

volatilisation.<br />

Par contre, ils nécessitent la présence de répartiteur hacheur en sortie de citerne. Ils conviennent surtout à<br />

<strong>des</strong> <strong>lisiers</strong> de porc à cause <strong>des</strong> risques de bouchage.<br />

Rampe d’épandage <strong>avec</strong> pendillard (tous <strong>les</strong> 30 cm)<br />

Elle limite <strong>les</strong> odeurs mais le dépôt du lisier sur l’herbe reste favorable à la volatilisation.<br />

Rampe d’épandage <strong>avec</strong> injecteur à disques (<strong>les</strong> enfouisseurs pour <strong>les</strong> sols nus<br />

ne conviennent pas aux <strong>prairies</strong>)<br />

Les injecteurs à disques sont efficaces pour limiter la volatilisation sans provoquer de dégâts sur la prairie<br />

(sauf en cas de printemps sec si <strong>les</strong> sillons restent ouverts). Cet équipement limite la largeur de travail<br />

(3 m).<br />

La rampe d’épandage <strong>avec</strong> sabots de dépôt de surface<br />

Les matériels à sabots déposent le lisier au sol sous le couvert végétal. Ils sont efficaces pour limiter la<br />

volatilisation à condition que l’herbe atteigne déjà quelques centimètres de pousse.<br />

Cet équipement se développe, il présente l’intérêt d’être moins sensible au bouchage grâce à une nouvelle<br />

conception (trémie + gouttières de <strong>des</strong>cente traînées sur le sol). Il permet un travail sur <strong>des</strong> largeurs<br />

comprises entre 3 et 6 m.<br />

Réduction <strong>des</strong> pertes (en comparaison à un dépôt direct sur l’herbe (type pendillards) :<br />

• Injecteurs à disques : 80 %<br />

• Sabot de dépôt de surface : 50 à 80 %<br />

• Dilution du lisier : 25 à 50 %<br />

P a g e 3/4


OPTIMISER L’UTILISATION DES LISIERS SUR PRAIRIES<br />

Complément minéral à apporter en N, P, K sur différents types de <strong>prairies</strong><br />

pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> différents types d’engrais de ferme ont été apportés<br />

Hypothèses :<br />

Apports tous <strong>les</strong> 2 ans de :<br />

cas n° 1 : 25 m 3 /ha de lisier de porc au printemps, en surface (60 N, 85 P, 75 K)*<br />

cas n° 2 : 30 m 3 /ha de lisier de bovin au printemps, en surface (60 N, 60 P, 150 K)*<br />

cas n° 3 : 20 m 3 /ha de lisier de canard de printemps, en surface (75 N, 85 P, 90 K)*<br />

* : fourniture du fumier en N, P, K l’année de l’apport<br />

Caractéristiques prairia<strong>les</strong> retenues : 5 et 9 T/MS pour <strong>des</strong> <strong>prairies</strong> de graminées pures ou en mélange<br />

graminées légumineuses selon 3 types de systèmes (pâturage dominant, fauche/pâture, fauche<br />

uniquement).<br />

Besoins de la prairie en N, P, K pour 5 T/MS : 125 N, 30 P, 115 K<br />

Besoins de la prairie en N, P, K pour 9 T/MS : 225 N, 54 P, 207 K<br />

Fournitures en azote :<br />

Minéralisation + arrières<br />

effets organiques<br />

Contribution <strong>des</strong><br />

légumineuses<br />

Restitutions au pâturage<br />

5 T / MS<br />

9 T / MS<br />

5 T / MS<br />

9 T / MS<br />

5 T / MS<br />

9 T / MS<br />

PATURE DOMINANTE FAUCHE / PATURE FAUCHE DOMINANTE<br />

80<br />

120<br />

Source : Fertilisation <strong>des</strong> <strong>prairies</strong> à dominante de graminées – Doc CRA Pays de Loire<br />

Apports réguliers en phosphore et en potasse depuis 2 ans de l’ordre de 50 à 100 unités.<br />

25<br />

43<br />

21<br />

38<br />

Combien apporter en complément minéral <br />

L’année de l’apport, <strong>les</strong> besoins en phosphore et en potassium de la prairie sont couverts quel<strong>les</strong><br />

que soient <strong>les</strong> hypothèses retenues, en raison <strong>des</strong> retours organiques fréquents et <strong>des</strong> apports<br />

réguliers en P et K. Il n’y a donc pas de complément minéral à apporter.<br />

Par contre, l’année suivante, s’il n’y a pas d’apport organique envisagé, penser à apporter un<br />

complément minéral en phosphore et en potassium sur <strong>les</strong> <strong>prairies</strong> à fort potentiel à dominante fauche.<br />

Le raisonnement portera uniquement sur l’azote l’année de l’apport<br />

Complément minéral azoté à apporter après un apport de 25 m 3 /ha de lisier de porc (cas n° 1), 30 m 3 /ha<br />

de lisier de bovin (cas n° 2), 20 m 3 /ha de lisier de canard (cas n° 3) :<br />

60<br />

90<br />

25<br />

43<br />

13<br />

28<br />

60<br />

90<br />

25<br />

43<br />

8<br />

18<br />

Graminées pures<br />

5 T / MS<br />

9 T / MS<br />

Graminées + légumineuses<br />

5 T / MS<br />

9 T / MS<br />

PATURE DOMINANTE FAUCHE / PATURE FAUCHE DOMINANTE<br />

Cas 1 et 2 Cas 3 Cas 1 et 2 Cas 3 Cas 1 et 2 Cas 3<br />

0<br />

35<br />

0<br />

0<br />

0<br />

20<br />

0<br />

0<br />

15<br />

90<br />

0<br />

30<br />

0<br />

75<br />

0<br />

15<br />

20<br />

105<br />

0<br />

45<br />

10<br />

90<br />

0<br />

30<br />

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