Expérimentation technique pommes de terre - Chambre d'agriculture

POMMES DE TERRE
Expérimentations techniques
2012

QUALIPOM’NORD
5 ème édition
Le rendez-vous
des professionnels
de la pomme de terre
QUALIPOM’NORD
Jeudi
27 juin
2013
à Chocques
à 10 min de la sortie A26 de Béthune
>
>
matériels en exposition
démonstrations
> village d’exposants
> plate-forme d’expérimentations
pommes de terre, blé et oignons
Retrouvez toutes les innovations techniques en pommes de terre
Conception et réalisation : Service communication de la Chambre d’agriculture de région du Nord-Pas de Calais - VM-201200017
CONTACTS :
Chambre d’agriculture de région
du Nord-Pas de Calais :
Service pommes de terre : 03 28 54 00 23
accueil dés 9h30
parking gratuit
PLAN D’ACCES :
Sur l’exploitation de Gabriel et Jacques DELORY
Vers Lillers
rue de l’Abbaye à Chocques
D181 - rue de l’abbaye
Vers Oblinghem
Qualipom
GPS :
50°32’47’’03 N
2°35’5’’21 E
Vers Béthune
3

Sommaire
- GESTION DE L’INTERCULTURE p.5
- TRAVAIL DU SOL SANS LABOUR p.7
- FERTILISATION AZOTEE :
LOCALISATION DE L’ENGRAIS A LA PLANTATION p.9
- MÉTHODES ALTERNATIVES AU DÉSHERBAGE CHIMIQUE p.12
- TECHNIQUE DE PULVÉRISATION BAS VOLUME p.15
- EVALUATION DU DESHERBAGE LOCALISE p.18
- EVALUATION DE DIFFERENTS PROGRAMMES HERBICIDES
CONTRE LE DATURA p.20
-ETUDE DE SOLANUM SISYMBRIIFOLIUM, PLANTE PIEGE DES
NEMATODES A KYSTES DE LA POMME DE TERRE p.22
SYNTHESE ET ANALYSE DES RESULTATS
Ce document technique a été rédigé par Céline OLIVIER, conseillère pomme de terre, avec la
participation des conseillers spécialisés en Pomme de terre de la Chambre d’agriculture de région
du Nord-Pas de Calais.
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos remerciements à l’ensemble des producteurs qui ont participé aux diverses
expérimentations.
4

GESTION DE L’INTERCULTURE
OBJECTIFS
• Mesurer les impacts technico-économiques de la couverture
hivernale des sols sur la culture de pommes de terre.
• Tester des espèces qui permettraient d’apporter une plusvalue,
notamment en termes de qualité de présentation via
les glucosinolates des crucifères (moutardes blanche et
surtout brune), ou des associations à base de légumineuses.
MODALITES TESTEES
Deux essais ont été réalisés sur Bintje à Deulémont chez
Monsieur Hemelsdael et à Marly chez Monsieur Lebrun.
Modalités testées: témoin sol nu, moutardes blanche et
brune avec 4 répétitions. Les vitrines attenantes en espèces
pures ou mélanges n’ont pas été suivies jusque l’arrachage.
ITINÉRAIRES TECHNIQUES
Marly
précédent blé pailles enlevées
aucun apport organique
semis au semoir à céréales, le 18 août 2011
destruction de la moutarde brune par broyage suivi rapidement d’une
incorporation au déchaumeur fin novembre (simple broyage pour la
moutarde blanche)
implantation des pommes de terre sans labour
Deulémont
précédent blé pailles enlevées
apport de fumier bovin avant semis
semis au semoir à céréales, le 30 août 2011
destruction le 15 novembre au cover-crop (2 passages pour la moutarde
brune pour bien mulcher, un seul passage pour la blanche)
implantation des pommes de terre sans labour
RÉSULTATS
Développement des couverts à la mi-novembre
Tonnes de MS / ha
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
Développement des couverts à Marly (semis 18/11/2011)
2,7
Moutarde
blanche
3,1 3,1
Moutarde
brune
1,6
Radis +
Vesce
A Marly, les développements ont été assez élevés, favorisés
par une date de semis plutôt précoce, mais pénalisés par
une faible disponibilité en azote. Malgré ce stress azoté,
les légumineuses associées ne se sont pas exprimées en
raison d’un semis trop tardif pour ces espèces (notamment
1,7
Avoine
fourragère +
Pois
protéagineux
Phacélie
1,2
Avoine
brésilienne
2,7
Avoine
fourragère +
Féverole
un mélange moutarde brune + trèfle d’alexandrie avec un
trèfle inexistant, non pesé). La féverole associée à l’avoine
s’est, quant à elle, très bien comportée.
Tonnes de MS / ha
A Deulémont, les développements ont été très importants.
Malgré un semis plus tardif, la forte disponibilité en azote
a boosté les couverts de type crucifères ou phacélie, et
céréales dans une moindre mesure. Les légumineuses ne
se sont pas exprimées (semis trop tardif + azote disponible).
Dans le mélange moutarde brune + trèfle d’alexandrie, le
trèfle était également chétif (non pesé).
Profils azotés et conseils de fumure
Seules les modalités sol nu, moutarde blanche et moutarde
brune ont été suivies jusqu’à la récolte.
kg N minéral / ha
5,0
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
Développement des couverts à Deulémont (semis 30/08/2011)
4,7
Moutarde
blanche
3,9
Moutarde
brune
Reliquats azotés sortie hiver
Témoin sol nu
0
20
40
60
80
100
120
2,9
Radis +
Vesce
Marly (22/03/12) Deulémont (30/03/12)
Moutarde
blanche
3,1
Avoine
fourragère
+ Féverole
+ Vesce
commune
Moutarde
brune
Témoin sol nu
Moutarde
blanche
30 - 60 cm
0 - 30 cm
Moutarde
brune
Les disponibilités en azote à l’automne de chaque site
se retrouvaient dans les reliquats : assez faibles à Marly,
très élevés à Deulémont. Au niveau de chaque site, les
profils azotés en sortie d’hiver étaient similaires entre les
différentes modalités.
Etant donné les dates précoces de destruction des
couverts et les dates plutôt tardives de mesure des reliquats,
les fournitures résiduelles d’azote par les couverts peuvent
être estimées à 5 uN. Les conseils de fumure sont au final
identiques à Deulémont, et légèrement inférieurs au témoin
à Marly (7 à 15 uN).
Rendement et qualité des tubercules
En termes de productivité, aucune différence significative
n’a pu être mise en évidence quels que soient les calibres.
A Deulémont, les écarts de productivité se creusent
pourtant en +50 mm, sans que ce soit discriminant sur
le plan statistique. Les proportions de +50mm sont plus
importantes à Marly, mais les rendements restent très
homogènes entre modalités.
4,1
Phacélie
3,2
2,2
Colza Avoine
fourrager fourragère
+ Féverole
1,8
Seigle +
Vesce
3,0
Avoine
brésilienne
5

En termes de critères de qualité, aucune différence significative
n’a pu être mise en évidence sur la matière sèche
ou l’indice gale, pourtant l’une des attentes du couvert de
moutarde brune dans un contexte de risque très élevé en
gale (historique des parcelles et sensibilité variétale). Les
notes de présentation ou de maladies sont également
similaires entre modalités, et même entre sites.
Sites
Deulémont
2012
Marly 2012
Modalité
Rendement
+35 mm
(t/ha)
Rendement
+50 mm
(t/ha)
Présentation
(note de 1 à 7)
Matière
sèche
( % )
Gale réseau
(note de 0 à 3)
Gale pustule
(note de 0 à 3)
Rhizoctone
(note de 0 à 3)
Indice gale
(note de 0=indemne à
100=recouvert à
100%)
Témoin 57,2 35,3 6,8 20,8 3,0 0,0 0,5 54
Moutarde blanche 55,8 32,1 6,5 20,2 3,0 0,0 0,5 55
Moutarde brune 59,3 39,8 6,8 20,8 3,0 0,0 0,0 57
Témoin 53,6 46,9 7,0 21,4 3,0 0,0 0,0 59
Moutarde blanche 52,6 44,3 7,0 21,5 3,0 0,0 0,0 58
Moutarde brune 51,7 44,4 7,0 21,8 3,0 0,0 0,0 58
CONCLUSION
La couverture hivernale a permis de piéger les nitrates et
de protéger les sols en interculture. Elle a par contre eu peu
d’effet sur le rendement et la qualité des pommes de terre.
Les couverts pièges à nitrates, type crucifères, n’ont pas
impacté la conduite de la fertilisation azotée de la culture,
et les associations à base de légumineuses ne se sont
pas suffisamment développées pour permettre de réduire
significativement les fumures.
L’effet potentiellement biofumigant de la moutarde brune sur
la gale de la pomme de terre n’a pas été mis en évidence,
et ce malgré de bons voire très bons développements des
couverts, et un mulchage soigné des biomasses fraîches
de moutarde brune.
6

TRAVAIL DU SOL SANS LABOUR
OBJECTIFS
DECOMPACTAGE
Comparer les résultats technico-économiques des implantations
de pommes de terre réalisées avec et sans labour
dans des dispositifs annuels ou pluri-annuels. La technique
du sans labour a utilisé différents outils de substitution à
la charrue pour obtenir un décompactage proche de la
profondeur de labour ou un déchaumage approfondi.
DESCRIPTION DES ESSAIS
• Localisation : Vimy (Artois).
• Type de sol : limon moyen battant.
• Modalités testées: labour, travail superficiel et
décompactage.
• Dispositif en bandes sans répétition.
ITINERAIRE TECHNIQUE
• Récolte du blé : 05/08/2011
• Travail du sol
• Plantation : 10/05/2012, Variété Krone
• Apports d’azote : 180 kg/h
Très forte activité biologique. La zone non travaillée présente des traces profondes
de tassement avec une structure feuilletée à 25/30 cm.
TRAVAIL SUPERFICIEL
Date Labour Décompactage Superficiel
10/02/12 Labour Décompactage
10/04/12 Reprise Vibroculteur Reprise Vibroculteur Vibroculteur
10/05/12 Vibroculteur
Herse rotative
Vibroculteur
Herse rotative
Vibroculteur
Herse rotative
LABOUR
Très forte activité biologique. Le travail du sol est de très bonne qualité (décompactage
et préparation de sol). Dans la zone des anciens labours (25-30 cm), la présence
d’une zone de tassement est visible. Très forte sédimentation dans l’inter-butte.
Les trois modalités présentent une bonne structure dans la
partie reprise et préparation de sol.
Très bonne activité biologique avec forte présence de vers de terre. Sol très émietté
dans les horizons de surface. Le labour très émietté présente quelques zones
reprises en masse. Il repose sur un fond assez dur, très marqué sur lequel viennent
buter les racines.
La modalité «labour» se caractérise par un fond de
labour très marqué ayant des conséquences sur l’enracinement.
Les deux autres modalités sont plus homogènes en
dessous de 18 cm.
7

RESULTATS
CONCLUSION
60
50
40
30
20
10
0
Rendement net >35 mm
49,3 49,5
45,0
décompactage superficiel labour
Ces essais confirment la bonne implantation sans labour de la
pomme de terre en sols légers de type limon ou limon sableux.
Les profondeurs de travail doivent être adaptées à la qualité
des structures via l’observation de profils. Si en l’absence
de semelle, un simple déchaumage approfondi ou un léger
pseudo-labour suffit, en présence de tassement dans l’horizon
15-30 cm et en conditions sèches non irriguées, la zone
doit être fracturée pour faciliter le passage des racines vers
les horizons inférieurs. Dans ces situations, l’emploi d’un
décompacteur bien réglé en très bonnes conditions semble
préférable à l’approfondissement des labours (dilution de la
matière organique).
Aucune différence de rendement n’est constatée quel que
soit le travail du sol.
Si la différence entre le labour et les autres préparations est
de 5 t/ha environ, elle n’est néanmoins pas significative. Les
rendements obtenus dans les différentes répétitions sont
trop variables (écart type important de 6 à 8 t/ha).
60
50
Rendement net> 35 >35 mm mm
en fonction de la pRésence ou non d’inteRcultuRe
49,1 46,8
40
30
20
10
0
avec interculture
sans interculture
L’interculture n’influe pas sur le rendement. Si les résultats
sont légèrement favorables à l’interculture, cette tendance
est gommée par la grande variabilité observée entre les
différentes répétitions (écart type important de 8 t/ha).
8

FERTILISATION AZOTEE : LOCALISATION
DE L’ENGRAIS A LA PLANTATION
OBJECTIF
Confirmer l’intérêt de l’incorporation de l’engrais à la plantation.
Une réduction de la fertilisation azotée est-elle possible
grâce à cette méthode par rapport à une fertilisation en plein,
sans impacter les performances en termes de rendement
Matériel utilisé
Apport en localisé : utilisation d’un incorporateur de la
marque CADART. Ce dernier est intercalé entre l’outil de
travail du sol et la planteuse. Il se compose de huit coutres
enfouisseurs (deux par route) munies chacune d’un injecteur .
MODALITES TESTEES
La parcelle
L’essai a été réalisé avec la variété Markies, plantée en
buttage définitif le 16 avril dans une parcelle du GAEC du
Lobel à Blendecques.
Type de sol : Limon (17% argile), 15‰ de MO.
Précédent blé, paille enfuie. Pas d’apport organique.
Dernière pomme de terre : 2006.
Défanage : 9 septembre. Arrachage : 19 septembre.
Calcul de la dose d’apport
Calcul du bilan azoté selon la méthode Azobil.
BESOINS
Besoin de la culture 250
Reliquat post récolte 13
FOURNITURES
Reliquat utilisable sur 45 cm 35
Minéralisation humus 53
Minéralisation résidus céréales
pailles
-20
enlevées
LOCALISATION DE L’AZOTE DANS LA BUTTE
Effet engrais vert 0
BILAN 195
Dose calculée de 195 u d’azote/ha.
Modalités étudiées
Différentes doses d’azote apportées en localisé à la plantation
sous forme de solution azotée N 39 sont comparées à
différentes doses d’apport effectuées en plein à la plantation
sous forme d’ammonitrate 27.
Modalité Mode d’application Dose
L X-40 N liquide en localisé Dose calculée - 40 unités = 155 u
L XF N liquide en localisé Dose calculée = 195 u fractionnée
(155u à la plantation puis 40u en végétation)
L X N liquide en localisé Dose calculée = 195 u
L X+40 N liquide en localisé Dose calculée + 40 unités = 235 u
L X+80 N liquide en localisé Dose calculée + 80 unités = 275 u
A X-40 Ammonitrate en plein Dose calculée - 40 unités = 155 u
A XF Ammonitrate en plein Dose calculée = 195 u fractionnée
(155u à la plantation puis 40u en végétation)
A X Ammonitrate en plein Dose calculée = 195 u
A X+40 Ammonitrate en plein Dose calculée + 40 unités = 235 u
A X+80 Ammonitrate en plein Dose calculée + 80 unités = 275 u
T - Non fertilisé
Pour chaque route, l’azote est déposé 10 cm en dessous
du plant et 10 cm de part et d’autre de l’axe de plantation.
L’ammonitrate 27 est, quant à lui, apporté en plein juste
avant la plantation.
RESULTATS
Impact des doses d’azote sur le rendement
Rendement brut > 35 mm (t/ha)
60
50
40
30
20
10
0
42,0
44,4
54,3
55,5
témoin X-40
155
XF
195
rdt brut >35 mm Plein
51,4 52,3
60,6 59,5 60,3
53,6
X
X+40
195
235
rdt brut >35 mm Localisé
50,4
X+80
275
9

Le rendement obtenu dans les témoins non fertilisés s’élève
en moyenne à 42 t/ha.
En application en plein, le rendement croît avec la dose
d’azote puis se stabilise à environ 52 t/ha à partir de la dose
conseillée (dose X = 195 u). Avec l’application localisée, le
rendement se stabilise à 60 t/ha à partir de la dose conseillée
(dose X = 195 u).
Quelle que soit la modalité, le fractionnement de l’azote
n’apporte pas un gain de rendement.
Rendement brut > 35mm optimal (t/ha)
50
40
30
20
10
0
Rendement brut >35 mm d’azote en fonction
du mode d’application
52,3 54,3
250
195
Plein ammonitrate
rdt brut >35 mm optimal
Avec la dose conseillée (X=195 u), le rendement optimal
obtenu est de 52,3 t/ha. Par le biais de la localisation, on
atteint un rendement semblable avec 20 % d’azote en moins.
155
Localisé solution azotée
dose d'azote optimale
200
150
100
50
0
dose d'azote optimale (U/ha)
Le nombre de tubercules diminue dès la dose X+80. Cette
baisse est significative pour la modalité appliquée en plein.
20
15
10
5
0
18,2
18,2
nbre de tubercules
18,2
témoin X-40 XF
155 195
nbre tubercules >35mm/pied
Plein
18,8 18,2
17,7
16,7
Type d’apport
nbre tubercules >35 mm/pied
Plein 17,6
Localisé 17,4
Le mode d’application n’influe pas sur ce critère : la moyenne
est semblable en plein et en localisé.
• La teneur en matière sèche
La matière sèche diminue dès la dose X+80 apportée en
localisée. Cette différence n’est cependant pas significative.
matière sèche (%)
18,0
17,1
16,8
15,3
X X+40 X+80
195 235 275
nbre tubercules >35mm/pied
Localisé
100%
80%
60%
40%
20%
0%
% de tubercules > 50 mm
59%
62%
(grand)
(petit)
Plein
Localisé
24,0
23,5
23,0
22,5
22,0
21,5
21,0
20,5
23,7
témoin X-40
155
23,5 23,4
23,0 22,9
22,7
22,6
MS Plein
XF
195
X
195
MS Localisé
23,6
22,9
22,9
X+40
235
21,7
X+80
275
Le pourcentage de matière sèche est en moyenne plus
faible avec un apport en localisé.
Le pourcentage en gros tubercules n’est pas impacté par le
mode d’application : il est proche de 60 %, que l’azote ait
été apporté en plein ou en localisé.
Type d’apport
% MS
Plein 23,2
Localisé 22,6
Impact des doses d’azote sur la qualité
• Le nombre de tubercules par pied
Globalement, le nombre de tubercules de plus de 35 mm
par pied varie peu selon les modalités.
10

• La teneur en nitrates des tubercules
La teneur en nitrates dans les tubercules est faible (bien
en dessous du seuil maximum recommandé de 200 ppm),
quelle que soit la dose ou la modalité d’apport de l’azote.
Il existe cependant une corrélation entre la teneur en nitrates
et la dose d’azote dans la modalité « application localisée »:
plus la dose d’azote est élevée, plus la teneur en nitrates
des tubercules augmente.
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
23
teneur en nitrates (ppm)
témoin X-40
155
nitrates tubercules Plein
58 abc
54 abc
43 abc
35 abc
26 bc
26 bc
19 c
XF
195
X
195
75 ab
X+40
235
Type d’apport
Nitrates (ppm)
Plein 32
Localisé 56
21 c
83 a
X+80
275
nitrates tubercules Localisé
La présence de nitrates est en moyenne plus élevée lorsque
l’azote est apporté en localisé.
CONCLUSION
L’intérêt d’un apport d’engrais azoté en localisé est ici
confirmé. Les rendements obtenus sont identiques à ceux
d’un apport en plein avec 20% d’engrais en moins, sans
altération de la qualité du tubercule, ni augmentation des
reliquats post-récolte.
L’expérimentation s’est basée sur le calcul d’un besoin en
azote de 250 u pour la variété Markies. Les résultats obtenus
valident le tableau des besoins de la Chambre d’agriculture.
Ainsi, en dessous de 250 u, le rendement diminue. Une dose
plus élevée entraîne un léger gain au niveau du rendement
mais dégrade la matière sèche et le reliquat post-récolte.
TEMPS DE RETOUR SUR
INVESTISSEMENT
Coût du matériel : 14 000 €
Gain d’azote à l’hectare : 20%, soit 40 u sur 200 u
habituellement apportés en ammonitrate 27%, soit 46 €
Gain changement forme d’azote : passage de l’ammonitrate
27% à l’azote liquide 39% : 48 €/ha
Soit un gain annuel de 94 €/ha, et un retour sur investissement
de :
• 15 ans avec 10 ha de pommes de terre
• 6 ans avec 25 ha de pommes de terre
• 3 ans avec 50 ha de pommes de terre
Une subvention de 20% à 40% peut être attribuée en fonction
de la localisation de l’exploitation et du type d’aide (PVE
ou MAE).
Impact des doses d’azote sur l’environnement
Le reliquat azoté mesuré après récolte dans les témoins
non fertilisés s’élève à 87 kg/ha (la moitié étant dans les
30 premiers centimètres).
Quelle que soit la dose d’azote et la modalité d’application, le
reliquat reste semblable à celui du témoin. Seule la modalité
X+80 localisée produit un reliquat très élevé de 225 kg/ha.
11

EVALUATION DE METHODES ALTERNATIVES
UTILISATION DE LA HERSE ETRILLE EN DESHERBAGE
OBJECTIF
Evaluer les méthodes alternatives au désherbage chimique
en remplaçant tout ou partie des traitements herbicides
par le passage d’outils mécaniques (herse étrille et buttoir).
MODALITES TESTEES
L’essai a été conduit avec la variété Fontane, implantée le
17 mai à Crochte à l’EARL de l’abbaye.
Deux buttoirs ont été utilisés :
- fRaise butteuse Rsf 2000 Rumpstad
Ce buttoir a été utilisé pour reformer les buttes après le
premier passage de la herse, avant la sortie des plantes.
La fraise émiette la terre et empêche la formation de mottes
pour une préparation fine du sol. Sa vitesse de travail est
de 3 km/h.
Un désherbage 100% mécanique a été comparé à un désherbage
mixte (mécanique + chimique). La parcelle du producteur
représente la modalité de référence 100% chimique.
Dates
d’intervention
100%
mécanique
Mixte
100% chimique
17 mai plantation plantation plantation
29 mai buttage
1er juin préémergeance
dit « à
l’aveugle »
hersage
hersage
05 juin buttage buttage
Centium 36 CS
0,1 l/ha
Sencoral Ultradispersible
200 g/ha
Défi 3 l/ha
- butoiR de conception aRtisanale
Le butoir a permis de reformer les buttes après la levée
des pommes de terre (suite au 2 ème passage de la herse). 5
dents de vibroculteur grattent l’inter-butte et un soc reforme
ensuite la butte. La vitesse de travail est de 6 km/h.
20 juin hersage
25 juin
Elden 30 g/ha + Trend 0,2 l/ha
+ Sencoral Ultradispersible
100 g/ha
02 juillet buttage
MATERIEL UTILISE
Pour l’essai, la herse Treffler a été utilisée :
CONDITIONS DE CULTURE
Le printemps très pluvieux a retardé la plantation. Les
interventions mécaniques ont été réalisées dans des
conditions difficiles entre deux pluies. L’action des
désherbants racinaires a, elle, été optimale.
12
- HeRse étRille tReffleR : chaque dent est reliée à un ressort
lui même raccordé à un câble de tension. Toutes les dents
subissent la même pression et épousent parfaitement le
terrain. La dent passe par le dessous de la végétation en
formant un mouvement « d’extirpage ».

AU DESHERBAGE 100% CHIMIQUE :
DE LA POMME DE TERRE
Le 1 er hersage a été réalisé « à l’aveugle », sur des pommes
de terre non encore levées (5 cm sous la butte, photo 1) et
des adventices au stade cotylédons - 2 feuilles.
photo 2
Essai hersé
Parcelle
producteur butée
Le dernier passage de butoir a reformé les buttes avec les
plaques non dégradées, ce qui a favorisé le redémarrage
de certaines adventices.
Le traitement chimique de la modalité mixte (Elden +
Sencoral) a été réalisé le 26 juin sur des adventices au
stade cotylédons-2 feuilles, essentiellement des renouées
des oiseaux et quelques chénopodes sur les pommes de
terre de 15-20 cm.
Début juillet, les pommes de terre de la parcelle ont montré
des signes de carence. Une analyse de terre a confirmé un
déficit en phosphore et potassium. L’essai a néanmoins été
poursuivi, toutes les modalités étant atteintes.
RESULTATS
L’efficacité du désherbage
photo 3 photo 4
photo 1
Ce passage a démonté les buttes (photo 2) et a permis de
sortir les adventices au stade fil blanc (photo 3). Les mauvaises
herbes les plus développées on été plus difficilement
délogées (photo 4).
100%
80%
60%
64% a
62% a
71% a
100% a
66% b
Le buttage suivant a été réalisé en conditions humides. Une
croûte s’est formée sur les buttes, rendant difficile la levée
des pommes de terre.
Au 14 juin, les pommes de terre étaient au stade émergence
dans l’essai alors qu’elles avaient déjà atteint 10 cm dans
la parcelle du producteur (photo 5).
40%
20%
0%
0% b 0% b0% b 0% c
chénopodes
renouées des
oiseaux
renouées
persicaires
13%
8%
0%
morelles
100% chimique 100% Mécanique Mixte
Parcelle
producteur
photo 5
Essai
Le 2 ème hersage, effectué uniquement dans la modalité
100% mécanique, a cassé la croûte des buttes en plaques
(photo 6). Certaines mauvaises herbes sont restées sur ces
plaques (photo 7).
photo 6 photo 7
• Dans le témoin (photo 8), les chénopodes (24/m²) et les
renouées des oiseaux (18/m²) sont les plus nombreux. Des
renouées persicaires (4/m 2 ) très développées et des morelles
(2/m 2 ) étaient visibles mais étouffées par d’autres adventices.
• Le désherbage 100% chimique permet d’obtenir une
bonne efficacité, les quelques plantes restantes sont peu
développées (coty-4 feuilles).
• Le désherbage mixte (mécanique + chimique) donne
également de bons résultats (photo 9), sauf sur renouées des
oiseaux, le spectre des herbicides post-levée étant moins
efficace sur cette adventice.
• Par contre, le désherbage mécanique (photo 10) ne présente
aucune efficacité : les adventices arrachées lors du hersage
n’ont pas toutes séchées et certaines se sont repiquées. Avec
la pluie de nouvelles levées ont suivi chaque passage de
travail de sol. Afin d’éviter de salir la parcelle d’essai, cette
modalité a nécessité 3 passages de désherbage manuel.
13

Photo 8 _témoin
Photo 10 _100% mécanique Photo 9_ mixte
La sélectivité des interventions
Les pommes de terre ont présenté des symptômes de
carence qui ont freiné leur développement. Dans la partie
100% chimique, les plantes ont finalement recouvert le
rang, contrairement à la modalité 100% mécanique. Les
conditions de travail de sol en sont la cause : les fenêtres de
passage des outils mécaniques ont été très étroites, il a fallu
« forcer ». Ainsi, le 1 er buttage de l’essai a été réalisé sur
une terre non ressuyée. Une croûte s’est formée sur la butte
et a entraîné un retard de levée des pommes de terre. Ce
retard n’a jamais été rattrapé.
L’IFT est réduit de 50% dans la modalité mixte mais le coût
du désherbage augmente de 20 €/ha.
Dans la modalité 100% mécanique, l’IFT est nul. Le coût
atteint 195,2€, soit 76€/ha de plus que le désherbage réalisé
par l’agriculteur.
Coût chimique
(€/ha)
Coût mécanique
(€/ha)
100% chimique Mixte 100% mécanique
59,3 € 41,9 € -
59,6 € 97,6 € 195,2 €
Coût total (€/ha) 118,9 € 139,5 € 195,2 €
IFT* 1,2 0,6 0
*IFT = Indice de Fréquence de Traitement = nombre de doses homologuées par hectare.
Programmes MS nbre tub.
>35 /pied
rdt net >35 rdt net >50
CONCLUSION
100% chimique 24,4 9,3 31,3 a 21,1 a
Mixte 23,3 7,5 23,8 b 15,6 b
100% mécanique 24,2 7,3 23,3 b 15,4 b
Les problèmes de vigueur observés au champ se sont
confirmés à l’arrachage. Dans la modalité 100% chimique, le
rendement + 35 mm est de 31 t/ha, contre 23,8 t/ha dans la
modalité mixte et 23,3 t/ha dans la modalité 100% mécanique.
Cette différence de rendement s’observe également sur le
rendement gros calibres (>50 mm).
Ces passages mécaniques ont entraîné une perte moyenne
de 2 tubercules par pied.
La différence de rendement entre la modalité 100% chimique
et le reste de l’essai se situe essentiellement dans les
calibres 50-60 mm.
Dans les conditions de l’année 2012 (printemps et début d’été
très pluvieux), la modalité 100% mécanique ne permet pas
de contrôler la flore adventice présente. La modalité mixte,
qui allie deux passages mécaniques (hersage et buttage) à
un traitement chimique (en post levée) permet de contrôler
presque toute la flore sauf les renouées des oiseaux qui
ne correspondent pas au spectre des herbicides utilisés.
Les mauvaises conditions de travail du sol ont entraîné une
perte de rendement de 26%.
En 2012, les programmes mécanique et mixte n’égalent pas
les performances d’un programme 100% chimique.
D’un point de vue pluriannuel, nous obtenons une baisse de
rendement de 11% avec un désherbage 100% mécanique
et un rendement diminué de 8% avec un désherbage mixte.
2006 2007 2009 2010 2011 2012
Rendement net des programmes testés
35
Répartition des calibres selon les modalités
100%
chimique
41,7 48,8 45,3 41,5 69,2 31,3
Rdt t/ha
30
25
20
15
10
5
rdt >75
rdt 60-75
rdt 50-60
rdt 35-50
rdt

PULVERISATION BAS VOLUME DANS
LA LUTTE ANTI-MILDIOU
OBJECTIF
Déterminer si la technique de pulvérisation bas volume
permet de réduire la dose de fongicide, tout en maintenant
une protection de qualité.
N°
modalités
Nom
de la modalité
Volume de
bouillie
Dose
MODALITES TESTEES
L’essai, réalisé sur variété Bintje, a été planté le 18 mai sur
une parcelle d’Auchy-les-Mines. Afin d’obtenir une pression
mildiou importante, l’essai a été implanté à proximité d’un
essai mildiou contaminé et une aspersion a été réalisée du
24 juillet au 15 août.
La plantation étant tardive, les plants étaient germés. Aucun
traitement n’a donc été réalisé à la plantation contre les pathogènes
du sol. Avec les conditions climatiques de l’année, le
rhizoctone s’est développé limitant le développement foliaire
des pommes de terre qui n’ont jamais recouvert le rang.
L’essai a été mené sur des plantes à la végétation peu développée.
1 Dose réduite bas volume 63 l/ha 75 %
2 Dose pleine bas volume 63 l/ha 100 %
3
Dose réduite
volume normal
144 l/ha 75 %
4
Dose pleine
volume normal
144 l/ha 100 %
5 Témoin Non traité
PROGRAMME DE TRAITEMENT
Les traitements sont déclenchés selon Miléos jusqu’à la mise
en route de l’aspersion, Ensuite, ils ont été systématiques
tous les 7 jours.
15

Le choix des produits appliqués a été fonction du stade de la pomme de terre et de la pluviométrie annoncée :
tRaitement date pRoduit Raisonnement
dose
100%
HeuRe T°C HygRométRie vent
T0
5 juin
Dithane
Neotec
Traitement de couverture
1 kg/ha
T1 14-juin Raman Top
pluie annoncée
>20mm
0,5 l/ha 6h30 6,7°C 94% nul
T2
21-juin
Dithane
Neotec
pas de pluie annoncée 2 kg/ha 6h15 15°C 93% léger
T3 26-juin Acrobat début croissance active 2 kg/ha 7h 13,3°C 89% nul
T4 4 juil. Acrobat croissance active 2 kg/ha 6h15 15°C 92% léger
T5 10 juil. Raman Top pluie 0,5 l/ha 6h30 14,6°C 94% nul
T6 17 juil. Revus pluie 0,6 l/ha 6h30 15°C 92% fort
T7 23 juil. Shirlan pluie 0,4 l/ha 6h30 13°C 94% nul
T8 30 juil. Raman Top
risque de pluie dans la
1/2 h
0,5 l/ha 6h30 10,5°C 97% léger
16
T9 6 août Shirlan antisporulant 0,4 l/ha 6h30 12°C 94% fort
T10 13 août Shirlan antisporulant 0,4 l/ha 8h30 18°C 80% nul
T11 20 août Shirlan antisporulant 0,4 l/ha 8h30 20°C 85% faible
L’essai adjacent a été contaminé le 15 juin. Les premières taches de mildiou ont été observées dans les témoins de l’essai
le 10 juillet.

RESULTATS
Une différence existe cependant entre les modalités traitées
à 75% de la dose et celles traitées à pleine dose. Ces
dernières étant moins détruites (15% de destruction contre
28%).
CONCLUSION
Les conditions climatiques de cette année, accompagnées
d’une aspersion dès la rarification des pluies en août, ont
permis d’obtenir l’apparition d’une très forte pression mildiou
sur l’essai. Les témoins touchés le 10 juillet étaient
complètement détruits dès la mi-août.
Le mildiou, une fois installé dans les témoins est rapidement
développé pour arriver à une destruction totale des témoins
dès mi-août. La maladie est apparue dans les parcelles
traitées, le 23 juillet. Avec des plantes peu développées, le
feuillage était bien couvert par le produit, même dans les
étages inférieurs et les bords, quel que soit le volume utilisé.
% de destruction des plantes
Les modalités les plus touchées sont celles traitées à 75%
de la dose.
Le bon niveau global de la protection (30% de destruction
au maximum) s’explique par la faible végétation.
Au 5 septembre, date de la dernière notation, 15 jours après
le dernier traitement fongicide, la modalité traitée à 100% de
la dose à volume de bouillie de 144 l/ha, est la moins détruite.
% de destruction des plantes
100%
100%
80%
60%
40%
20%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Pourcentage de destruction des plantes
notation du 05 septembre 2012
15 jours Les après lettres définissent dernier traitement des
groupes statistiques
homogènes.
Les lettres définissent
des groupes statistiques
17% bc
100 % dose
vol. réduit
32% b
75% dose
vol. réduit
Destruction des plantes en
fonction du volume de bouillie
(notation 05 sept.)
18%
25%
12% c
100% dose
vol. plein
% de destruction des plantes
100%
80%
60%
40%
20%
25% bc
75% dose
vol. plein
100% a
témoin
Destruction des plantes en
fonction de la dose de produit
(notation 05 sept.)
15% b
28% a
Les traitements étant réalisés sur une végétation très peu
développée, les conditions de traitement n’ont pas été
fortement discriminantes (le produit a facilement atteint tous
les étages et les côtés des plantes).
Le bas volume (63 l/ha) a été moins efficace face aux traitements
à 144 l/ha. Cette différence n’est cependant pas statistiquement
significative. Par contre, la différence d’efficacité
entre la dose pleine et la dose réduite est statistiquement
significative, en faveur de la dose pleine.
Ainsi, la meilleure protection a été mesurée dans la
parcelle traitée à 100% de la dose avec un volume de
bouillie de 144 l/ha. Viennent ensuite les modalités 100% de
dose en bas volume et 75% de dose en volume normal. Le
pourcentage de destruction le plus important a été observé
avec une dose de 75% appliquée en bas volume.
Les quatre années d’essais réalisés par le Chambre
d’ agriculture permettent d’établir que :
- La réduction de dose des fongicides n’est pas
envisageable.
- La protection anti-mildiou en pomme de terre étant
principalement basée sur des produits de contact, le
recouvrement du feuillage par la bouillie est le facteur
essentiel à respecter (cf. tableau de rappel du volume
de bouillie minimal à respecter en fonction du type de
produit et du type de buse).
- Des conditions de traitement optimales (forte hygrométrie,
absence de vent) sont nécessaires, surtout en
cas de baisse du volume de bouillie.
- L’utilisation d’un mouillant permet d’améliorer la qualité
de la pulvérisation (étalement des gouttes), mais
pas l’efficacité des traitements s’ils sont réalisés en
bonnes conditions.
- Les sels qui présentent des propriétés hygroscopiques
peuvent être intéressants en condition d’hygrométrie
moyenne.
0%
144 l/ha 63 l/ha
0%
dose pleine 100% dose réduite 75%
Volume de bouillie minimal à respecter en fonction du type de produit et du type de
buse (source Arvalis)
Les pommes de terre étant très peu développées, les conditions
de traitement étaient faiblement discriminantes. Dans
ces conditions, aucune différence statistique n’a été observée
entre les traitements à plein volume et ceux réalisés à
bas volume (respectivement 18% et 25% de destruction).
Type de buse Produit de contact Produit systémique
Fente classique 100 l/ha 50 l/ha
Injection d’air 150 l/ha 80 l/ha
17

EVALUATION DU DESHERBAGE LOCALISE
EN POMME DE TERRE :
OBJECTIF
Evaluer une méthode de localisation de l’apport des herbicides
sur le haut de la butte, les flancs étant nettoyés
mécaniquement. En réduisant de 2/3 la quantité d’herbicide
à l’hectare, cette méthode est en accord avec les objectifs
de diminution d’utilisation des produits phytosanitaires et de
baisse d’IFT (Indice de Fréquence de Traitement).
MODALITES TESTÉES
Dates
d’intervention
Plein
Localisé
Localisé +
nettoyage
flancs
19 mai plantation/buttage
23 mai
31 mai désherbage plein
plantation/
buttage +
désherbage
localisé
plantation/
buttage +
désherbage
localisé
03 juillet sarclage
Coût mécanique 64€ 64€ 102€
Coût
désherbage
93€ 22€ 22€
Coût total 157€ 86€ 124€
IFT 1,5 0,4 0,4
Le programme désherbage réalisé :
Centium 36 CS 0,2 l/ha, Challenge 600 2 l/ha, Sencoral
Ultradispersible 300 g/ha.
Le buttoir utilisé pour le sarclage des flancs de butte est un
buttoir à disques avec les griffes relevées.
RESULTATS
L’efficacité du désherbage est visuellement identique, quelle
que soit la modalité. S’il n’était pas nécessaire de passer le
buttoir pour sarcler le flanc des buttes suffisamment propres,
le protocole a tout de même été suivi dans sa totalité.
MATERIEL UTILISE
Pour l’essai, les Ets Cadart ont créé une rampe de désherbage
localisé attachée à la planteuse-buteuse qui permet
d’appliquer de la bouillie herbicide sur le haut de la butte
(20 cm de large) juste après la plantation.
Désherbé en
plein
Désherbé en localisé, sarclé au premier plan, non sarclé au fond
Au comptage, sous le couvert des pommes de terre, quelques
adventices du stade cotylédons au stade 6 feuilles ont été
observées.
18

morelles mourons orties
Programmes
%
efficacité
nbre
/ m²
%
efficacité
nbre
/ m²
%
efficacité
nbre
/ m²
desherbage
plein
desherbage
localisé
desherbage
localisé
+sarclage
97% 0,5 b 73% 4 b 100% 0
52% 8 ab 65% 5 b 100% 0
64% 6 ab 89% 2 b 89% 0,5
témoin - 17 a - 13 a - 5
Aucun problème de sélectivité n’a été observé. Si des plantes
ont été abimées lors du passage du buttoir à cause du cadre
un peu bas, elles s’étaient relevées 3 jours plus tard.
Pour éviter d’abimer les plantes au sarclage, il est possible
d’utiliser un buttoir spécifique au travail en végétation (cadre
surélevé) : l’écoridger d’AVR.
ecoridger d’AVR
CONCLUSION
Dans les conditions de l’année, le désherbage localisé a
été un succès. En effet, l’efficacité désherbage est similaire
dans la modalité traitée en plein par rapport aux modalités
traitées en localisé sur le haut de la butte.
Les conditions météorologiques pluvieuses du printemps et
du début d’été ont favorisé l’action des herbicides racinaires.
De ce fait, le sarclage des flancs des buttes ne s’est pas
révélé nécessaire.
Ainsi, cette année, il a été possible d’obtenir un désherbage
satisfaisant en ne traitant que sur 27% de la parcelle.
19

EVALUATION DE DIFFERENTS PROGRAMMES
HERBICIDES CONTRE LE DATURA
Modalités
Traitement n°1 30/05/12 pré-levée
Traitement n°2 12/06/12
post-levée
A Sencoral 0,5kg Sencoral 0,1kg
B
Sencoral 0,5kg
Sencoral 0,1kg + Elden
0,04kg + Trend 90 0,2l
C Métric 1,5l
D
Sencoral 0,5kg + Centium 36
CS 0,3l
E Métric 1,5l Sencoral 0,1kg
F Métric 1,5l
Sencoral 0,1kg + Elden
0,04kg + Trend 90 0,2l
G
Centium 36 CS 0,2l + Challenge
600 2l + Sencoral 0,3kg
H
Centium 36 CS 0,25l + Challenge
600 2l + Sencoral 0,3kg
Le datura, Datura stramonium, est une plante toxique qui
produit des alcaloïdes puissants.
Cette plante présente un risque important lors des récoltes
de légumes à destination de la transformation car des
fragments peuvent contaminer les denrées et provoquer
des intoxications pour le consommateur.
Au-delà des risques de toxicité, c’est une adventice coriace
qui peut produire jusqu’à 500 graines par bogue et une
dizaine de bogues par plante. Les graines peuvent survivre
près de 30 ans et faire des levées échelonnées.
I
J
K
L
M
Métric 1,5l + Challenge 600 2l
Centium 36 CS 0,3l + Challenge
600 2l + Sencoral 0,3kg
Racer ME 2l + Centium 36 CS
0,25l
Racer ME 1l + Centium 36 CS
0,25l + Challenge 600 2l
Bastille 2kg
OBJECTIF
N
Bastille 2 kg + Centium 36 CS
0,2l
Le Datura est de plus en plus présent dans le Nord-Pas
de Calais. Afin de contrôler cette adventice dès sa levée,
et ainsi ne pas être obligé d’arracher les plantes à la main,
différents programmes herbicides ont été testés dans le
cadre de cet essai.
MODALITES TESTEES
L’essai a été conduit dans une parcelle à Verlinghem (59237)
chez Jean-Paul Decherf avec la variété Magnum, plantée
le 16 mai.
15 programmes de désherbage ont été testés sur 3 répétitions.
O
Bastille 2 kg + Challenge 600 2l
Métric est un mélange de Métribuzine et de Clomazone.
1,5 l de Métric apporte l’équivalent de 0,5 kg de Sencoral
Ultradispersible et de 0,25 l de Centium 36 CS.
RESULTATS
Le printemps, très humide, a facilité l’action des herbicides
racinaires, et a impacté la sélectivité des produits (cf. notation
de phytotoxicité réalisée le 12 juin). Un impact d’autant plus
important que le traitement pré-levée a été réalisé moins
d’une semaine avant la levée des pommes de terre (levée
le 05 juin). Cependant, les symptômes de phytotoxicité
n’étaient plus visibles 10 jours après, sauf dans les modalités
les plus marquées (K et L) où il a fallu attendre 10 jours
supplémentaires.
20

Les conditions n’ont pas été assez discriminantes pour
observer des différences d’efficacité significatives entre les
programmes de désherbage.
Quelques tendances se dégagent néanmoins :
• le Sencoral Ultradispersible présente une utilité dans
la lutte contre le datura. Un minimum de 0,5 kg/ha est
nécessaire en pré-levée. Un apport en post-levée permet
de compléter l’action.
• le Centium 36 CS renforce l’action du Sencoral UD
en pré-levée.
• 2 l/ha de Racer ME associés à 0,25 l/ha de Centium 36
CS donnent un résultat satisfaisant. Ce mélange appliqué
si prêt de l’émergence entraine une phytotoxicité importante,
sans bloquer la croissance des pommes de terre.
• Le Bastille, employé à 2 l/ha, possède une très bonne
efficacité sur Datura. Son action est renforcée par le
Challenge 600 à 2l/ha.
CONCLUSION
Différents programmes herbicides ont été testés pour établir
une stratégie de lutte contre le Datura.
La métribuzine doit être la base du programme de pré-levée,
mais avec un minimum de 0,5 kg/ha de produit commercial.
Le Flufénacet, contenu dans le Bastille complète l’action
de la Métribuzine. Ainsi, dans notre essai, le Bastille utilisé
à 2 kg/ha, renforcé par 2 l/ha de Challenge 600 présente
la meilleure efficacité.
Le Centium 36 SC et le Racer ME ont démontré également
un certain intérêt sur cette adventice.
En post-levée, la Métribuzine peut renforcer le programme
pré-levée.
21

ETUDE DE SOLANUM SISYMBRIIFOLIUM,
PLANTE PIEGE DES NEMATODES A KYSTES
DE LA POMME DE TERRE
OBJECTIF
Solanum Sisymbriifolium est une plante piège qui pourrait
être utilisée pour désinfester les parcelles atteintes par les
nématodes à kystes. L’objectif de l’essai est d’étudier son
mode d’implantation en grande parcelle (densité, travail du
sol, semoir) et de vérifier sa résistance aux herbicides afin
de pouvoir promouvoir l’utilisation de cette plante.
ETAT DES CONNAISSANCES
La lutte contre les nématodes à kystes est compliquée.
C’est pourquoi, l’utilisation de plantes pièges Solanum
sisymbriifolium semble être une solution qui pourrait venir
compléter les méthodes de lutte existantes.
Une étude de 2005 met en avant l’intérêt de Solanum sisymbriifolium
comme plante piège des nématodes à kystes et la
nécessité de son développement. Cependant, l’efficacité de
cette plante est étroitement liée à sa qualité d’implantation.
Bien implantée, elle permet de réduire 80% de la population
des nématodes à kystes. Le Solanum sisymbriifolium a
besoin d’un sol réchauffé pour germer et se développe très
lentement (obligation de lutter contre la concurrence des
adventices avec un programme de désherbage).
SENSIBILITE DES SOLANUM
SISYMBRIIFOLIUM AUX HERBICIDES
Kystes sur radicelles
de pommes de terre
Les nématodes à kystes de la pomme de terre Globodera
rostochiensis et Globodera pallida sont des ravageurs
de la pomme de terre présents dans les grandes zones de
production d’Europe. Ils provoquent d’importantes pertes
de rendement et, en tant qu’organismes de quarantaine,
leur lutte est obligatoire.
Il n’existe pas de solution unique pour éliminer ces nématodes,
il est donc nécessaire de combiner un ensemble de
facteurs pour baisser leur population :
- Allonger la rotation (diminution naturelle de 20%
de la population par année sans pomme de terre),
- Gérer les repousses de pommes de terre dans la
rotation,
- Implanter des variétés résistantes pour ne pas multiplier
les nématodes, tout en sachant que la grande
majorité des variétés résistantes le sont uniquement
à Globodera rostochiensis. Le risque est d’installer
une inversion de la population de nématodes avec
une multiplication des Globodera pallida (cas dans
certaines parcelles en Angleterre),
- Utiliser des méthodes de lutte chimique : les microgranulés
(Fosthiazate et Oxamyl) permettent un meilleur
rendement en réduisant fortement l’impact du
nématode l’année de l’application, mais n’empêchent
pas la multiplication des nématodes. L’utilisation
de fumigant est une solution coûteuse et provoque
l’éradication de toute la vie dans le sol ; de plus des
cas de résistances sont apparus aux Etats-Unis où
cette solution a été abandonnée.
Des essais réalisés en terrines sous serre ont permis de
démontrer que le Solanum sisymbriifolium ne pouvait pas
être désherbé comme une pomme de terre : trop sensible à
l’ensemble des matières actives, sauf à la Clomazone qui
peut être appliquée seule à 0,25 l/ha de produit commercial
(Centium 36 CS) et au Rimsulfuron (Elden).
Le spectre d’action de ces matières actives n’étant pas
suffisant pour obtenir un désherbage efficace, il faudra diminuer
la pression des adventices en combinant faux semis,
application de Centium 36 CS en pré-levée et traitement en
post-levée avec de l’Elden.
ETUDE DU MODE D’IMPLANTATION DU
SOLANUM SISYMBRIIFOLIUM
3 lieux de culture
- Lieu I
Semis de graines nues à 3 kg/ha (origine Carneau).
Semis en ligne à 14 cm entre les lignes, roulage effectué
après implantation.
Date de semis : 25 mai 2012, levée 05 juin 2012.
150 U d’azote apportés avant semis.
- Lieu II
Semis à 3 kg/ha (semé à 20 kg/ha en mélange avec un
support inerte), fournit par Vandijke Semo (Pays Bas).
Semis avec un semoir combiné d’une herse rotative.
Date de semis : 31 mai 2012, levée 12 juin 2012.
60 U d’azote apportés sous forme de lisier de porc.
- Lieu III
Semis de graines nues à 3 kg/ha (origine Carneau).
Semis début juin à la volée puis bâché avec un P17.
Destruction par broyage, début septembre.
22

Modalités étudiées
Lieu I Lieu II Lieu III
Désherbage manuel
Notations :
Densité réelle
Biomasse des parties
aériennes
RESULTATS
Test de différents programmes
de
désherbage :
- Post levee (2F) Elden 40
g/ha + Trend 0,2 l/ha
- Pré-levée Centium 36
CS 0,2 l/ha – Post-levée
(2F) Elden 40 g/ha + Trend
0,2 l/ha
Notations:
Phytotoxicité des désherbages
Biomasse des parties
aériennes
Désherbage manuel
Notations :
Comportement sous
bâche
Biomasse des
parties aériennes
Développement des plantes
Lieu I
Après un début difficile (implantation longue : 10 cm en
1 mois), les plantes se sont très bien développées pour
atteindre une hauteur de plus d’1 mètre (septembre) avec
une densité de 100 plantes/m².
Au stade cotylédons, les plantules ont subit des attaques
d’altises. Aucun traitement n’a été réalisé, certaines plantes
ont perdu la moitié de leurs cotylédons, mais la majorité a
réussi à passer ce stade critique.
Malgré la forte pression mildiou de l’année, les plantes
n’ont pas été touchées par le mildiou, ni par aucune autre
maladie, même en l’absence de traitement.
Levée le 12 juin au 04 juillet, les plantes font 5 à 10 cm.
Le 06 août, elles mesurent plus de 30 à 40 cm.
Le désherbage avec l’Elden n’a induit aucune phytotoxicité.
Le Centium 36 CS a provoqué un blanchissement des
plantes et un léger retard dans leur développement, ce qui
n’est pas souhaitable au vu de la lenteur naturelle de leur
implantation.
Elden
Centium 36 CS puis Elden
Biomasse des parties aériennes
Les biomasses aériennes des plantes ont été réalisées le
10 septembre.
Modalités rdt fanes t/ha MS fanes t/ha N fanes kg/ha
Lieu I 42,7 11,3 263,4
Lieu II 22,8 3,8 115,1
PDT Markies 38,5 5,2 115,1
La différence de développement des Solanum sisymbriifolium
entre le lieu I et le lieu II est observé (respectivement
43 t/ha et 23 t/ha de fanes), tout comme la carence en azote
(moitié moins d’azote /ha).
Lorsqu’elles se développent normalement, les Solanum
sisymbriifolium produisent deux fois plus de matière sèche
que les pommes de terre (en ce qui concerne le système arien).
Lieu III
La totalité des plantes semées a été détruite par les limaces
dès le stade cotylédons.
CONCLUSION
9 juillet 3 août
Levée du 05 juin au 09 juillet, les plantes font 10 cm.
Le 03 août, elles mesurent plus de 50 cm.
La racine est une racine pivotante fine, la biomasse de la
plante se situe principalement dans le système aérien (85%
système aérien, 15% système racinaire).
Lieu II
L’apport de lisier n’a pas été suffisant : les plantes ont manifesté
des symptômes de carence azotée (jaunissement,
taille limitée à 40 cm).
Quelques symptômes d’attaques d’altises ont été également
observés, mais sans conséquence sur le développement
des plantes.
4 juillet 6 août
Les premiers résultats obtenus avec Solanum sisymbriiflolium
sont encourageants. Nous avons précisé les modalités
de semis : il faut rouler le semis pour homogénéiser la levée.
C’est une plante qui est très longue à s’installer, une protection
vis à vis des adventices est nécessaire, car elle est
très peu compétitive le 1 er mois après la levée. Ensuite, sa
croissance est très rapide pour atteindre plus d’un mètre en
septembre. Cette plante est résistante au mildiou.
Par contre, elle est exigeante en azote (besoin d’au moins
150 unités). Sa rusticité face à la sécheresse n’a pu être
évaluée cette année.
Les Solanum sisymbriifolium occupent la parcelle à la place
d’une culture, il n’est pas envisageable que son implantation
échoue. Il est donc important de connaître parfaitement les
modalités de mise en œuvre et ses performances avant de
l’implanter en parcelle.
Avec un potentiel de réduction de la population de nématodes
à kystes de l’ordre de 80%, le Solanum sisymbriifolium
représente un mode de lutte intéressant.
Attention pour le moment, le Solanum sisymbriifolium
n’est pas reconnu en tant que culture, se posent alors les
questions de la déclaration PAC et de la possibilité de
fertiliser et de désherber.
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