. REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies
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Les cerises au Kirsch, une histoire triste racontée avec joie au théâtre de la Vieille<br />
Grille<br />
le 25 février 2011<br />
par Amelie Blaustein Niddam<br />
Le minuscule théâtre de la Vieille Grille, écrin yiddish au cœur du Ve arrondissement accueille une tendre pièce<br />
écrite <strong>et</strong> mise en scène par <strong>La</strong>urence Sendrowicz, joliment intitulée « Les cerises au Kirsch ». Une plongée dans<br />
l’héritage de la Shoah pour une famille juive aujourd’hui.<br />
Michael a 17 ans en 2009, une maman qui pleure beaucoup <strong>et</strong> un « pépé » qui se gratte à force de ne jamais parler de<br />
« ça ». Il s’appelle Léon, en 1942, il a 10 ans, ses parents ont été « emmenés à l’est ». Avec Maxime, son p<strong>et</strong>it frère<br />
maxime, ils ont été cachés chez une dame à Bruxelles puis trimbalés de maisons d’enfants en maisons d’enfants. Le<br />
jeune Michaël raconte c<strong>et</strong>te histoire, la sienne <strong>et</strong> celle d’un peuple entier.<br />
Le spectacle est un seul en scène aux moyens minuscules portée par la comédienne <strong>La</strong>urence Sendrowicz qui joue<br />
Léon, Maxime, Michaël <strong>et</strong> plus rarement sa mère. Elle entre en scène par le fond de la salle, en distribuant au public<br />
des succulentes cerises au kirsch. On apprendra plus tard que ces friandises étaient celles partagée entre Léon <strong>et</strong> son<br />
père avant la guerre.<br />
Le spectacle aborde la question du silence des déportés <strong>et</strong> des enfants cachés. <strong>La</strong> troisième génération, celle du p<strong>et</strong>it<br />
fils essaie de savoir <strong>et</strong> fait parler le vieil homme. Il raconte tout avec énormément d’humour arguant puisqu’il est<br />
vivant que son histoire n’est pas une histoire triste, d’ailleurs, il l’affirme « mon passé a le goût sucré de l’alcool qui<br />
se répand sur la langue. Il y en a dont la mémoire est beaucoup plus amère ».<br />
L’humour glisse bien sûr dans la mélancolie. Le texte dit bien l’unicité de chaque histoire d’enfant caché si semblable<br />
<strong>et</strong> si différente des autres dans le même instant. Le texte ne tombe jamais dans l’horreur <strong>et</strong> ne cherche jamais à<br />
susciter une trop grande émotion. Armée de son pantalon à br<strong>et</strong>elles, la comédienne circule bien entre les personnages<br />
<strong>et</strong> les univers. C’est dans sa visite parisienne du 14 juill<strong>et</strong> qu’elle excelle le plus.<br />
Une pièce sensible à découvrir.<br />
- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -