. REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies

. REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies . REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies

lastradaetcompagnies.com
from lastradaetcompagnies.com More from this publisher
14.01.2015 Views

Les Cerises au Kirsch Publié par Caroline de Suresnes dans Théâtre le 13 mars 2011 Les larmes d'une mère Dans le quartier des arènes de Lutèce et de la rue Mouffetard siège un charmant petit théâtre. La vielle grille est une scène à la programmation éclectique et pour le moins intéressante. L’étonnante découverte est ici celle d’un seul en scène sur la Shoah. Et Mikaël, le personnage, nous l’annonce « Mon histoire n’est pas une histoire triste ». Mikaël, jeune adolescent, vient pour faire un one man show, il a prévu de raconter des blagues et de faire rire l’assemblée. Seulement très vite il parle de sa mère et le passé le rattrape car le sujet est épineux. Pourquoi sa mère pleure-t-elle en permanence Bien sûr il y a les parents de grand-père qui ont été déportés mais… Cela soulève une question, pourquoi est-ce qu’à l’annonce de la déportation de ses arrières-grand-parents tout le monde semble comprendre mieux que lui les raisons de tant de larmes Devoir de mémoire Crédit photo Thérèse Gacon Une comédienne, l’auteure de ce texte sensible, drôle et touchant, seule en scène qui interprète successivement les parcours d’un adolescent, Mikaël, et de son grand-père, Léo. Non seulement on croit parfaitement que la comédienne est un ado puis un homme relativement âgé mais on parvient très bien à suivre leur histoire. Alors que tout le monde lui demande de raconter l’horreur, Léo, lui, préfère se raccrocher à son seul souvenir d’avant guerre : Les cerises au Kirsch qu’il mangeait avec son père! Ce devoir de mémoire imposé et rabâché au petit Mikaël le tracasse. Il est de la génération suivante, il ne comprend pas qu’un grandpère si souriant puisse faire tant pleurer sa mère. Problème de communication puisque chacun à sa façon se renferme. La famille reste dans le trouble et l’adolescent a du mal à se construire. Mikaël aimerait bien plonger dans la vie, simplement il est contraint de trainer le poids d’un passé qui lui est cruellement étranger. Dès le départ, la comédienne nous emmène dans son histoire en nous offrant une cerise au Kirsch, faisant écho à la réplique répétée de Léo « le goût d’une cerise au Kirsch ». En un rien de temps, par l’enfilage d’une bretelle qui symbolise le personnage du grandpère on comprend qui parle. Le ton et la posture se modifient insensiblement, le jeu est aussi nuancé et coloré que l’écriture. Mon histoire, dit Léo, n’a pas d’importance, elle est absolument banale ! Mikaël parvient tout de même à le faire développer un peu. Itinéraire d’un enfant juif. Un gamin tout ce qu’il y a de plus normal, et qui, comme Michaël aujourd’hui, ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Avec son petit frère, il a fui et survécu, balloté de foyer en foyer et pour quelle vie Ce n’est pas triste, rabâche-t-il en grattant à l’excès sa plaque d’exéma. Tout est amené dans le symbolisme et la simplicité, la lumière, le décor et la direction laissent place à ce que l’on nous raconte. Pas besoin d’en faire plus, le spectateur est à l’écoute et ému. La pièce ne contient pas d’information, rien de nouveau sur cette période terrible mais des sensations et des images de vie concrète telle qu’elle était et surtout les répercutions réelles. On ne nous jette pas un drame de plus avec musique larmoyante. Ici, sur la scène de la vieille grille il y a de la vie et à travers l’histoire de cette famille c’est celle de trois générations qui nous est narrée, trois générations qui ont du mal à se rencontrer. - L E S C E R I S E S A U K I R S C H -

par Stéphanie Fromentin le dimanche de 6h43 à 6h47 dimanche 13 mars 2011 Cerises au kirsh, laurence Sendrowitz Une pièce à prendre sinon avec des pincettes, du moins avec délicatesse car elle s’attaque à un sujet éminemment sensible : la shoah. Une attaque non frontale puisqu'au lieu de nous raconter une énième version du plus grand drame du 20ème siècle, Laurence Sendrowizc traite de la répercussion de ce traumatisme sur les générations qui ont suivi ce drame. Un sujet qu'elle tente non pas de dédramatiser, mais plutôt de comprendre. Un sujet lourd mais traité sans pesanteur : Les Cerises au kirsch ou l’itinéraire d’un enfant sans ombre… - L E S C E R I S E S A U K I R S C H -

Les Cerises au Kirsch<br />

Publié par Caroline de Suresnes dans Théâtre le 13 mars 2011<br />

Les larmes d'une mère<br />

Dans le quartier des arènes de Lutèce <strong>et</strong> de la rue Mouff<strong>et</strong>ard siège un charmant p<strong>et</strong>it théâtre. <strong>La</strong> vielle grille<br />

est une scène à la programmation éclectique <strong>et</strong> pour le moins intéressante. L’étonnante découverte est ici celle<br />

d’un seul en scène sur la Shoah. Et Mikaël, le personnage, nous l’annonce « Mon histoire n’est pas une<br />

histoire triste ».<br />

Mikaël, jeune adolescent, vient pour faire un one man show, il a prévu de raconter des blagues <strong>et</strong> de faire rire<br />

l’assemblée. Seulement très vite il parle de sa mère <strong>et</strong> le passé le rattrape car le suj<strong>et</strong> est épineux. Pourquoi sa<br />

mère pleure-t-elle en permanence Bien sûr il y a les parents de grand-père qui ont été déportés mais… Cela<br />

soulève une question, pourquoi est-ce qu’à l’annonce de la déportation de ses arrières-grand-parents tout le<br />

monde semble comprendre mieux que lui les raisons de tant de larmes <br />

Devoir de mémoire<br />

Crédit photo Thérèse Gacon<br />

Une comédienne, l’auteure de ce texte sensible, drôle <strong>et</strong> touchant, seule en scène qui interprète<br />

successivement les parcours d’un adolescent, Mikaël, <strong>et</strong> de son grand-père, Léo. Non seulement on croit<br />

parfaitement que la comédienne est un ado puis un homme relativement âgé mais on parvient très bien à<br />

suivre leur histoire. Alors que tout le monde lui demande de raconter l’horreur, Léo, lui, préfère se raccrocher à<br />

son seul souvenir d’avant guerre : Les cerises au Kirsch qu’il mangeait avec son père! Ce devoir de mémoire<br />

imposé <strong>et</strong> rabâché au p<strong>et</strong>it Mikaël le tracasse. Il est de la génération suivante, il ne comprend pas qu’un grandpère<br />

si souriant puisse faire tant pleurer sa mère.<br />

Problème de communication puisque chacun à sa façon se renferme. <strong>La</strong> famille reste dans le trouble <strong>et</strong><br />

l’adolescent a du mal à se construire. Mikaël aimerait bien plonger dans la vie, simplement il est contraint de<br />

trainer le poids d’un passé qui lui est cruellement étranger. Dès le départ, la comédienne nous emmène dans<br />

son histoire en nous offrant une cerise au Kirsch, faisant écho à la réplique répétée de Léo « le goût d’une<br />

cerise au Kirsch ». En un rien de temps, par l’enfilage d’une br<strong>et</strong>elle qui symbolise le personnage du grandpère<br />

on comprend qui parle. Le ton <strong>et</strong> la posture se modifient insensiblement, le jeu est aussi nuancé <strong>et</strong> coloré<br />

que l’écriture.<br />

Mon histoire, dit Léo, n’a pas d’importance, elle est absolument banale ! Mikaël parvient tout de même à le<br />

faire développer un peu. Itinéraire d’un enfant juif. Un gamin tout ce qu’il y a de plus normal, <strong>et</strong> qui, comme<br />

Michaël aujourd’hui, ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Avec son p<strong>et</strong>it frère, il a fui <strong>et</strong> survécu,<br />

balloté de foyer en foyer <strong>et</strong> pour quelle vie <br />

Ce n’est pas triste, rabâche-t-il en grattant à l’excès sa plaque d’exéma. Tout est amené dans le symbolisme <strong>et</strong><br />

la simplicité, la lumière, le décor <strong>et</strong> la direction laissent place à ce que l’on nous raconte. Pas besoin d’en faire<br />

plus, le spectateur est à l’écoute <strong>et</strong> ému. <strong>La</strong> pièce ne contient pas d’information, rien de nouveau sur c<strong>et</strong>te<br />

période terrible mais des sensations <strong>et</strong> des images de vie concrète telle qu’elle était <strong>et</strong> surtout les répercutions<br />

réelles. On ne nous j<strong>et</strong>te pas un drame de plus avec musique larmoyante. Ici, sur la scène de la vieille grille il y<br />

a de la vie <strong>et</strong> à travers l’histoire de c<strong>et</strong>te famille c’est celle de trois générations qui nous est narrée, trois<br />

générations qui ont du mal à se rencontrer.<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!