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. REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies

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NOTRE<br />

SCENE<br />

LES CERISES AU KIRSCH .<br />

Du 23 février 2011 au 20 mars 2011<br />

Théâtre de la Vieille Grille - Paris<br />

Tendres <strong>et</strong> sucrées.<br />

Le théâtre de la Vieille Grille nous livre actuellement un spectacle<br />

intimiste de la Compagnie Bessa. C’est dans un cadre tout à fait<br />

pittoresque que nous goutons à ces cerises au Kirsch emmenée<br />

par <strong>La</strong>urence Sendrowicz, qui, non contente d’être auteur <strong>et</strong><br />

comédienne de c<strong>et</strong>te très jolie pièce, est également la traductrice<br />

de l’auteur israélien Hanokh Levin.<br />

C<strong>et</strong>te pièce aborde un thème peu commun ou peu représenté au<br />

théâtre, à savoir le devoir de transmission de nos ainés qui ont<br />

enduré le calvaire de la seconde guerre mondiale. Mais<br />

l’idée principale de ce spectacle consiste davantage à prendre à<br />

revers le lieu commun de la souffrance légitime éprouvée pendant la guerre <strong>et</strong> de représenter avec optimisme<br />

ces événements tragiques. C<strong>et</strong>te affection à la résilience perm<strong>et</strong> d’aborder avec une certaine philosophie<br />

l’existence en prônant ce que la vie offre de meilleur. C<strong>et</strong>te assise consacre une construction solide de<br />

l’individu, ce que <strong>La</strong>urence Sendrowicz nous assène dans ce spectacle <strong>et</strong> qui tient lieu de leçon de vie. « <strong>La</strong><br />

construction sur du vide » assure une prise sans pareille à l’existence. Aborder avec humour, ce spectacle<br />

nous appelle à la prise de conscience que la survie, dans certains cas, peut se gagner dans une certaine dose<br />

de confiance, d’optimisme <strong>et</strong> de foi en dépit des pires avatars de la guerre. Le propos de la pièce nous est livré<br />

avec beaucoup de talent <strong>et</strong> d’humour sur une scène dépouillée à l’extrême avec pour seul accessoire un<br />

tabour<strong>et</strong> censé représenter son grand-père, Léon.<br />

En offrant, des cerises au kirsch aux spectateurs, elle se présente sous l’identité de Mickaël, le p<strong>et</strong>it fils de<br />

Léon. Des cerises qui sont le péché mignon de Léon. Face au questionnement de Mickaël, Léon se livre avec<br />

réalisme sans jamais verser dans le « pathos ». Mickaël, contre toute attente, versera <strong>et</strong> revendiquera c<strong>et</strong><br />

héritage tragique que Léon garde pour lui. Ce qui émeut Mickaël n’a jamais eu de prises sur son grand père.<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowicz incarne tour à tour Léon, sa fille qui pleure souvent <strong>et</strong> Mickaël son fils. Ces pleurs<br />

permanents témoignent implicitement de sa dépression récurrente qui l’invite à faire siens les souvenirs de son<br />

propre père.<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowicz nous raconte le parcours de Léon <strong>et</strong> de son frère Maxime, âgés de dix ans dans l’enfer<br />

de la guerre. Entrecoupées des réflexions <strong>et</strong> des questions de Mickaël, Léon poursuit l’histoire de sa jeunesse<br />

troublée. Privés très vite de leurs parents, ils vont découvrir le monde avec force optimisme <strong>et</strong> caractère. Ces<br />

qualités leur perm<strong>et</strong>tront de surmonter leurs épreuves. <strong>La</strong>urence évoque ici trois générations, du grand père au<br />

p<strong>et</strong>it-fils en passant par la fille. Une lignée qui constitue en elle-même un véritable défi. « En 1942, personne<br />

n’aurait parié que je sois un jour grand-père. »<br />

Cependant c<strong>et</strong>te très belle pièce mériterait d’être écourtée pour gagner davantage en efficacité. Les ruptures<br />

entre les personnages sont évidentes mais souffrent d’un ton uniforme qui bride le rythme du spectacle. Il n’en<br />

demeure pas moins que <strong>La</strong>urence Sendrowicz établit une bien belle prestation toute en finesse <strong>et</strong> en<br />

sensibilité. Et ces cerises que Léon affectionne tant sont bien tendres <strong>et</strong> sucrées !<br />

<strong>La</strong>urent Schteiner<br />

28 février 2011<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -

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