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. REVUE DE PRESSE - La Strada et compagnies

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. <strong>REVUE</strong> <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> .<br />

LA STRADA ET CIES<br />

CATHERINE GUIZARD<br />

06 60 43 21 13<br />

01 48 40 97 88<br />

lastrada-cguizard@wanadoo.fr<br />

www.lastrada<strong>et</strong><strong>compagnies</strong>.com


<strong>PRESSE</strong> VENUE<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


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Myrtha Liberman<br />

"Les Coups de cœur de Myrtha"<br />

"LES CERISES AU KIRSCH"<br />

écrit <strong>et</strong> joué par <strong>La</strong>urence Sendrowicz<br />

Mise en scène de Nafi Salah.<br />

Un adolescent d'aujourd'hui s'interroge sur le passé de son grand père pendant la guerre.<br />

Récit émouvant sur la mémoire <strong>et</strong> la transmission.<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowicz, excellente comédienne joue c<strong>et</strong>te pièce à plusieurs voix avec un talent rare,<br />

dans une mise en scène dépouillée <strong>et</strong> très efficace.<br />

Grand moment d'émotion pure.<br />

Ne ratez pas ce spectacle.<br />

Théâtre de la Vieille Grille- Paris,<br />

jusqu'au 20 Mars.<br />

Réservations 01 47 07 22 11<br />

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- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


.<br />

Les cerises au Kirsch, une histoire triste racontée avec joie au théâtre de la Vieille<br />

Grille<br />

le 25 février 2011<br />

par Amelie Blaustein Niddam<br />

Le minuscule théâtre de la Vieille Grille, écrin yiddish au cœur du Ve arrondissement accueille une tendre pièce<br />

écrite <strong>et</strong> mise en scène par <strong>La</strong>urence Sendrowicz, joliment intitulée « Les cerises au Kirsch ». Une plongée dans<br />

l’héritage de la Shoah pour une famille juive aujourd’hui.<br />

Michael a 17 ans en 2009, une maman qui pleure beaucoup <strong>et</strong> un « pépé » qui se gratte à force de ne jamais parler de<br />

« ça ». Il s’appelle Léon, en 1942, il a 10 ans, ses parents ont été « emmenés à l’est ». Avec Maxime, son p<strong>et</strong>it frère<br />

maxime, ils ont été cachés chez une dame à Bruxelles puis trimbalés de maisons d’enfants en maisons d’enfants. Le<br />

jeune Michaël raconte c<strong>et</strong>te histoire, la sienne <strong>et</strong> celle d’un peuple entier.<br />

Le spectacle est un seul en scène aux moyens minuscules portée par la comédienne <strong>La</strong>urence Sendrowicz qui joue<br />

Léon, Maxime, Michaël <strong>et</strong> plus rarement sa mère. Elle entre en scène par le fond de la salle, en distribuant au public<br />

des succulentes cerises au kirsch. On apprendra plus tard que ces friandises étaient celles partagée entre Léon <strong>et</strong> son<br />

père avant la guerre.<br />

Le spectacle aborde la question du silence des déportés <strong>et</strong> des enfants cachés. <strong>La</strong> troisième génération, celle du p<strong>et</strong>it<br />

fils essaie de savoir <strong>et</strong> fait parler le vieil homme. Il raconte tout avec énormément d’humour arguant puisqu’il est<br />

vivant que son histoire n’est pas une histoire triste, d’ailleurs, il l’affirme « mon passé a le goût sucré de l’alcool qui<br />

se répand sur la langue. Il y en a dont la mémoire est beaucoup plus amère ».<br />

L’humour glisse bien sûr dans la mélancolie. Le texte dit bien l’unicité de chaque histoire d’enfant caché si semblable<br />

<strong>et</strong> si différente des autres dans le même instant. Le texte ne tombe jamais dans l’horreur <strong>et</strong> ne cherche jamais à<br />

susciter une trop grande émotion. Armée de son pantalon à br<strong>et</strong>elles, la comédienne circule bien entre les personnages<br />

<strong>et</strong> les univers. C’est dans sa visite parisienne du 14 juill<strong>et</strong> qu’elle excelle le plus.<br />

Une pièce sensible à découvrir.<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


Blog Marie Ordinis<br />

26 février 2011<br />

Les Cerises au kirsch<br />

Itinéraire d’un enfant sans ombre<br />

Ecrit <strong>et</strong> interprété par <strong>La</strong>urence Sendrowicz, mise en scène : Nafi Salah<br />

Musique : Yaccov Salah, costumes : Méïr Salah, lumière : Pascal Noël<br />

Elle est c<strong>et</strong> enfant qui raconte <strong>et</strong> ne cessera de le faire sur le plateau nu qu’elle ne<br />

quittera que pour quelques rapides évasions du genre escapades en coulisses.<br />

Elle, comédienne dense mais aussi <strong>et</strong> d’abord auteur, traductrice <strong>et</strong> redoutable<br />

femme de convictions, devient sur scène un personnage qui se dédouble à l’aide de<br />

br<strong>et</strong>elles très élastiques qu’elle recale régulièrement sur ses épaules après s’en être<br />

débarrassée.<br />

Elle raconte <strong>et</strong> raconte encore : 1942… Léon, 10 ans, « un enfant sans ombre »<br />

mais caché ici <strong>et</strong> là (voyez homes <strong>et</strong> maisons d’enfants) pour les raisons que l’on<br />

connaît, est happé par son passé <strong>et</strong> celui de ses parents <strong>et</strong> grands parents. Léon<br />

c’est <strong>La</strong>urence, <strong>et</strong> le grand-père c’est elle aussi. <strong>La</strong>urence Sendrowicz veut nous<br />

replonger dans le « plus grand drame collectif de l’Histoire contemporaine » <strong>et</strong> son<br />

m<strong>et</strong>teur en scène ajoute qu’elle nous propose « une course pour la survie vers <strong>et</strong><br />

avec le public, un questionnement d’aujourd’hui qui interpelle aussi demain ».<br />

Les lumières <strong>et</strong> les musiques sont aidantes, troublantes <strong>et</strong> belles ; <strong>et</strong> à la toute fin<br />

la comédienne descendue dans la salle, la traverse, nous quitte, mais nous restons<br />

dans le sillage de l’auteur.<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


Les cerises au kirsch ou itinéraire d'un enfant sans ombre<br />

du 23 Février au 20 Mars 2011 au Théâtre de la Vieille Grille<br />

par EVELYNE TRAN, THEATRE AU VENT<br />

27.02.11<br />

Écrit <strong>et</strong> interprété par <strong>La</strong>urence Sendrowicz. Mise en scène de Nafi Salah Musique originale : Yaacov Salah<br />

- Costumes : Méïr Salah — Lumière : Pascal Noël. Au Théâtre de la Vieille Grille, 1, rue Puits de l’Ermite<br />

75 005 Paris. Réservations 01.47.07.22.11. Du 23 Février au 20 Mars 2011 du mercredi au samedi à 21 h.<br />

Dimanche à 17 h 30.<br />

On les appelle des fous ceux qui entendent des voix dans leur tête, ces voix qui surviennent souvent à<br />

l’adolescence <strong>et</strong> accaparent l’être sans qu’il puisse saisir pourquoi. Les histoires familiales ne se déclinent<br />

pas toujours sur un joli album de photos ou à l’aide d’un arbre généalogique pimpant. Parfois, elles<br />

pourraient se comparer à un escalier découvert par inadvertance, en soulevant un rideau censé le cacher.<br />

Et à côté de marches encore propres, en avançant un peu, ce sont des plus anciennes ébréchées <strong>et</strong><br />

poussiéreuses que l’enfant découvre en tremblant comme s’il venait de pénétrer dans un lieu interdit. Si<br />

l’enfant spontanément soulève le rideau, favorisant un courant d’air, en s’engageant dans l’escalier,<br />

l’angoisse le gagne parce qu’il devient prisonnier de l’obscurité sans pouvoir se raccrocher à la rampe.<br />

Ces impressions sont indicibles <strong>et</strong> solitaires, elles empoignent l’enfant plus perméable, plus disponible<br />

aussi que l’adulte. Il est né le divin enfant, il est fêté, adulé, on astique la maison pour son arrivée.<br />

Comment dire que la naissance d’un enfant, ce n’est pas seulement une histoire de reproduction.<br />

Il n’y a pas de génération spontanée aussi bien pour les légumes, les plantes que les humains. Nous ne<br />

naissons pas de rien. Ça fait très étrange de se le dire. Certaines femmes pourraient se demander si ce n’est<br />

pas pour conjurer la mort qu’elles ont souhaité donner la vie. Que la naissance puisse faire écho à la mort,<br />

c’est vraiment trop lourd comme idée <strong>et</strong> pourtant…<br />

Dans c<strong>et</strong>te histoire familiale à travers trois générations, <strong>La</strong>urence Sendrowicz ne se perd pas en<br />

considérations métaphysiques ou religieuses, elle parcourt un chemin de voix qui se répondent à travers le<br />

tissu léger, tangible de vies presque parallèles, oui toujours sur la même route, séparée seulement par<br />

quelques années. Comme elle interprète chacune de ces voix, parfois l’on ne sait plus si c’est l’enfant de la<br />

3e génération qui parle ou celui de la première. L’histoire est captivante, car elle est racontée par des<br />

enfants que l’on entend réellement vivre, converser, se disputer. Comment tromperait-on l’absence des<br />

parents qui ne sont jamais revenus Les paroles se traversent, elles s’unissent non pas pour conjurer le<br />

sort, mais pour lui apporter de la lumière, de l’espérance. On peut construire sur du vide dit le jeune enfant<br />

devenu grand-père. On s’aperçoit alors que la douleur est immense, irrationnelle alors même qu’il prétend<br />

être rationnel. Il s’agit d’une histoire banale d’enfants juifs, arrachés à leurs parents, dit <strong>La</strong>urence<br />

Sendrowscz. J’ajouterai qu’elle est tellement banale qu’elle peut toucher n’importe quel humain qu’il soit<br />

juif ou non.<br />

Elles sont parmi nous ces voix parce qu’elles ont des choses à dire. C’est aussi ça le théâtre, donner la<br />

possibilité à une auteure interprète, aussi naturelle, juste <strong>et</strong> pudique que <strong>La</strong>urence Sendrowcz de<br />

s’exprimer. Parfois, il faut oser parler de ses douleurs enfouies. Ce travail est salutaire pour nous adultes<br />

qui nous rappellent comment enfants, nous tournions autour de l’arbre avant de recueillir au vol, ravi,<br />

l’une de ses feuilles. C’était un signe de bonheur.<br />

Évelyne Trân<br />

Paris, le 27 Février 2011<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


NOTRE<br />

SCENE<br />

LES CERISES AU KIRSCH .<br />

Du 23 février 2011 au 20 mars 2011<br />

Théâtre de la Vieille Grille - Paris<br />

Tendres <strong>et</strong> sucrées.<br />

Le théâtre de la Vieille Grille nous livre actuellement un spectacle<br />

intimiste de la Compagnie Bessa. C’est dans un cadre tout à fait<br />

pittoresque que nous goutons à ces cerises au Kirsch emmenée<br />

par <strong>La</strong>urence Sendrowicz, qui, non contente d’être auteur <strong>et</strong><br />

comédienne de c<strong>et</strong>te très jolie pièce, est également la traductrice<br />

de l’auteur israélien Hanokh Levin.<br />

C<strong>et</strong>te pièce aborde un thème peu commun ou peu représenté au<br />

théâtre, à savoir le devoir de transmission de nos ainés qui ont<br />

enduré le calvaire de la seconde guerre mondiale. Mais<br />

l’idée principale de ce spectacle consiste davantage à prendre à<br />

revers le lieu commun de la souffrance légitime éprouvée pendant la guerre <strong>et</strong> de représenter avec optimisme<br />

ces événements tragiques. C<strong>et</strong>te affection à la résilience perm<strong>et</strong> d’aborder avec une certaine philosophie<br />

l’existence en prônant ce que la vie offre de meilleur. C<strong>et</strong>te assise consacre une construction solide de<br />

l’individu, ce que <strong>La</strong>urence Sendrowicz nous assène dans ce spectacle <strong>et</strong> qui tient lieu de leçon de vie. « <strong>La</strong><br />

construction sur du vide » assure une prise sans pareille à l’existence. Aborder avec humour, ce spectacle<br />

nous appelle à la prise de conscience que la survie, dans certains cas, peut se gagner dans une certaine dose<br />

de confiance, d’optimisme <strong>et</strong> de foi en dépit des pires avatars de la guerre. Le propos de la pièce nous est livré<br />

avec beaucoup de talent <strong>et</strong> d’humour sur une scène dépouillée à l’extrême avec pour seul accessoire un<br />

tabour<strong>et</strong> censé représenter son grand-père, Léon.<br />

En offrant, des cerises au kirsch aux spectateurs, elle se présente sous l’identité de Mickaël, le p<strong>et</strong>it fils de<br />

Léon. Des cerises qui sont le péché mignon de Léon. Face au questionnement de Mickaël, Léon se livre avec<br />

réalisme sans jamais verser dans le « pathos ». Mickaël, contre toute attente, versera <strong>et</strong> revendiquera c<strong>et</strong><br />

héritage tragique que Léon garde pour lui. Ce qui émeut Mickaël n’a jamais eu de prises sur son grand père.<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowicz incarne tour à tour Léon, sa fille qui pleure souvent <strong>et</strong> Mickaël son fils. Ces pleurs<br />

permanents témoignent implicitement de sa dépression récurrente qui l’invite à faire siens les souvenirs de son<br />

propre père.<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowicz nous raconte le parcours de Léon <strong>et</strong> de son frère Maxime, âgés de dix ans dans l’enfer<br />

de la guerre. Entrecoupées des réflexions <strong>et</strong> des questions de Mickaël, Léon poursuit l’histoire de sa jeunesse<br />

troublée. Privés très vite de leurs parents, ils vont découvrir le monde avec force optimisme <strong>et</strong> caractère. Ces<br />

qualités leur perm<strong>et</strong>tront de surmonter leurs épreuves. <strong>La</strong>urence évoque ici trois générations, du grand père au<br />

p<strong>et</strong>it-fils en passant par la fille. Une lignée qui constitue en elle-même un véritable défi. « En 1942, personne<br />

n’aurait parié que je sois un jour grand-père. »<br />

Cependant c<strong>et</strong>te très belle pièce mériterait d’être écourtée pour gagner davantage en efficacité. Les ruptures<br />

entre les personnages sont évidentes mais souffrent d’un ton uniforme qui bride le rythme du spectacle. Il n’en<br />

demeure pas moins que <strong>La</strong>urence Sendrowicz établit une bien belle prestation toute en finesse <strong>et</strong> en<br />

sensibilité. Et ces cerises que Léon affectionne tant sont bien tendres <strong>et</strong> sucrées !<br />

<strong>La</strong>urent Schteiner<br />

28 février 2011<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


Les Cerises au kirsch, écrit <strong>et</strong> interprété par <strong>La</strong>urence Sendrowicz au Théâtre de la<br />

Vieille Grille par Philippe Delhumeau<br />

Posté par angelique lagarde le 2 mars 2011<br />

Les Cerises au kirsch © Thérèse Gacon<br />

Les Cerises au kirsch<br />

Itinéraire d'un enfant sans ombre<br />

Ecrit <strong>et</strong> interprété par <strong>La</strong>urence Sendrowicz<br />

Mise en scène de Nafi Salah<br />

Au Théâtre de la Vieille Grille jusqu’au 20 mars 2011<br />

Du mercredi au samedi à 21h00, dimanche à 17h30<br />

Le temps des cerises au kirsch, alcools doux-amers d'une vie<br />

Le Théâtre de la Vieille Grille, un lieu de convivialité niché au cœur d'un charmant quartier du Vème<br />

arrondissement, invite à découvrir une pièce émouvante, Les Cerises au kirsch. A l'ombre de l'étoile Jaune, le<br />

texte de <strong>La</strong>urence Sendrowicz brille dans le firmament intemporel de l'histoire mouvementée d'une famille de<br />

la Shoah à nos jours. <strong>La</strong> mise en scène réalisée par Nafi Salah, un concentré en clair-obscur à l'image des<br />

évènements marquant le destin de Léon, Maxime <strong>et</strong> Mickaël.<br />

<strong>La</strong> pièce commence par la dégustation d'une cerise au kirsch enrobée de chocolat. <strong>La</strong> profondeur du plaisir sucré lié à<br />

la note alcoolisée, le même équilibre fragile qu’entre rires <strong>et</strong> larmes. En 1942, les parents de Léon âgé de dix ans <strong>et</strong> de<br />

son p<strong>et</strong>it frère âgé de sept ans sont envoyés à l'Est. De ce fait, les enfants trouvent refuge à Bruxelles chez une dame.<br />

Désormais, leur destin alterne entre péripéties heureuses <strong>et</strong> malheureuses. Ballottés d'homes en maisons d'enfants,<br />

leur itinéraire croise la route du temps, des souvenirs <strong>et</strong> des difficultés du quotidien. Un long périple jalonné par les<br />

blessures de l'enfance, la barbarie des hommes, le déclin de tout un peuple.<br />

En 2009, Mickaël, dix-sept ans, se veut le porte-voix pour raconter l'histoire des personnages de sa famille. Les mots<br />

sont forts, empreints de réalisme sur la lie du doute <strong>et</strong> l'espoir. Il prend souvent son grand-père pour modèle <strong>et</strong><br />

souhaiterait, comme lui, étudier la chimie. Quand il évoque sa mère, c'est pour parler de ses pleurs incessants. Rien<br />

d'autre. Le récit effectue des allers-r<strong>et</strong>ours constants entre le passé <strong>et</strong> le présent. Les silences glissent avec discrétion<br />

sur la question des déportés. Ce va-<strong>et</strong>-vient déstabilise un peu le public - auditeur car il est parfois difficile de ne pas<br />

décrocher du fil de l'histoire. <strong>La</strong> subtilité de l'interprétation de <strong>La</strong>urence Sendrowicz perm<strong>et</strong> justement de ne pas se<br />

noyer entre les remous tragiques du passé <strong>et</strong> la volonté actuelle du p<strong>et</strong>it-fils de se frayer son chemin à venir.<br />

<strong>La</strong> comédienne, seule en scène, joue de la br<strong>et</strong>elle selon le personnage qu'elle reproduit. Sur le plateau, l'ombre de<br />

<strong>La</strong>urence fuit l'ensemble des personnages représentés, la lumière savamment dosée pose son halo sur les<br />

déambulations de la conteuse qui virevolte de-ci, delà.<br />

L'écriture de <strong>La</strong>urence Sendrowicz traduit aussi bien avec force, vérité <strong>et</strong> sensibilité les faits poignants d'hier que<br />

ceux qui bousculent le monde d'aujourd'hui.<br />

Les Cerises au kirsch, un texte où les images volent le présent pour le graver dans la mémoire collective.<br />

Philippe Delhumeau<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


Théâtre du blog<br />

Les Cerises au Kirsch<br />

2 mars, 2011 | critique |<br />

Les Cerises au Kirsch écrit <strong>et</strong> interprété par <strong>La</strong>urence Sendrowicz, mise en scène de Nafi Salah.<br />

Une fois entré dans ce p<strong>et</strong>it lieu magique qu'est le Théâtre de la<br />

Vieille Grille, le spectateur est accueilli par <strong>La</strong>urence<br />

Sendrowicz, traductrice de l'œuvre d'Hanokh Levin qu'elle<br />

contribua à faire connaître en France. Elle distribue des cerises<br />

au kirsch enrobées de chocolat, puis monte sur scène pour<br />

incarner tous les personnages de l'histoire : Léon, qui a dix ans<br />

en 1942, devenu grand-père en 2009, ou encore Mickaël, son<br />

p<strong>et</strong>it-fils de dix-sept ans qui découvre comme nous son histoire.<br />

Léon est un enfant juif, qui perd ses parents durant la seconde<br />

guerre mondiale <strong>et</strong> qui doit se cacher chez une dame à Bruxelles<br />

avec son p<strong>et</strong>it frère. Privé de ses parents, il est obligé de grandir<br />

très vite, <strong>et</strong> s'occuper de lui, <strong>et</strong> se débrouiller en temps de guerre.<br />

Comme le dit la phrase du Léon actuel qui ouvre le spectacle : « En 1942, personne n'aurait misé un sou<br />

sur le fait que je devienne grand-père un jour ». Le texte qui fait la part belle aux allers <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ours entre le<br />

présent <strong>et</strong> ce passé douloureux montre la tentative du vieil homme, symbole de toute une génération<br />

déchirée par la guerre, qui, de façon humble <strong>et</strong> sincère, tente de comprendre son propre parcours <strong>et</strong> de le<br />

transm<strong>et</strong>tre à son p<strong>et</strong>it-fils. Ces cerises au kirsch représentent un souvenir pour lui qui avait pour habitude<br />

de les savourer avec son père.<br />

C'est de façon simple que le m<strong>et</strong>teur en scène Nafi Salah dirige son actrice. Sur le plateau, elle apporte un<br />

banc désigné « grand-père » <strong>et</strong> ses escarpins à talons rouges posés dans un coin symbolisent une mère qui<br />

reste mu<strong>et</strong>te. <strong>La</strong>urence Sendrowicz,en fait, n'incarne pas vraiment les personnages avec des changements<br />

n<strong>et</strong>s de voix, d'expression ou de posture, mais prend bien en charge le récit avec des codes clairs de<br />

costume. Ses br<strong>et</strong>elles désignent un personnage, puis elle en enlève une, voire les deux pour montrer<br />

qu'elle en incarne un autre. C<strong>et</strong>te gestion du récit fonctionne, mais reste un peu monotone dans la mesure<br />

où les différents personnages restent sur le même plan.<br />

Mais il aurait fallu aller encore plus loin dans le théâtre-récit en créant la figure d'un conteur ou d'un<br />

narrateur, qu'on distinguerait des personnages. Dans c<strong>et</strong>te histoire où les voix s'entremêlent, l'actrice<br />

trouve le temps de créer de jolies images, notamment la course folle des deux frères à la fin de la guerre,<br />

qui s'évadent du « château », (probablement une maison d'enfants) où ils ont trouvé refuge, pour une<br />

escapade à Paris voir les feux d'artifice du 14 juill<strong>et</strong>. Sur le chemin, Léon est émerveillé par les<br />

bouquinistes de la Seine <strong>et</strong>, chose rare pour lui, leurs étalages de livres. Il s'arrête devant chacun d'entre<br />

eux à la recherche de Jean Barois de Roger Martin du Gard, ce livre représentatif d'une jeunesse en<br />

mutation, entre religion <strong>et</strong> vérité scientifique, qui décrit le parcours d'un homme. Celui de Léon cristallise<br />

celui d'une génération marquée par la Shoah, comme l'indique le sous-titre du spectacle : Itinéraire d'un<br />

enfant sans ombre.<br />

Davi Juca<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


holybuzz<br />

Théâtre :<br />

Mardi 8 mars 2011, par Pierre François<br />

Les Cerises au kirsch<br />

« Les cerises au kirsch » est un spectacle presque gai sur un suj<strong>et</strong> dramatique. En 1942, un<br />

enfant juif échappe à la rafle qui déporte ses parents. Commence alors pour lui des séjours<br />

de familles en homes clandestins, dans lesquels il perd son nom <strong>et</strong> ne peut se construire<br />

d’histoire. Pourtant, il deviendra grand-père. Ce fait éclaire d’un rayon de bonheur la<br />

rencontre qui a lieu sur scène entre les sentiments du gamin réfugié qu’il fut <strong>et</strong> ceux de son<br />

p<strong>et</strong>it fils qui a envie de raconter l’histoire de sa famille.<br />

<strong>La</strong> force de ce spectacle réside dans le fait que loin de manier le pathos, il reconstitue la<br />

mentalité enfantine de celui qui vivait des évènements dramatiques sans s’en rendre compte.<br />

Cela lui donne une fraîcheur qui rejoint l’enfant que nous avons tous été.<br />

<strong>La</strong> comédienne qui interprète tous les personnages (<strong>et</strong> est la traductrice en France de Hanokh<br />

Levin) a choisi pour jouer c<strong>et</strong>te pièce un lieu plus convivial qu’un simple théâtre : « la<br />

Vieille Grille », cabar<strong>et</strong> de quarante places. Le résultat en est un spectacle intime <strong>et</strong><br />

chaleureux, n’étant les bruits de la rue qui parfois parviennent jusque dans la salle.<br />

Pierre FRANCOIS<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


Le temps des cerises<br />

A-t-on le droit de témoigner d'un événement dont on n'a pas été témoin Est-il possible d'être<br />

habités par des mémoires qui ne nous appartiennent pas Jusqu'où la parole parvient-elle à<br />

enserrer le sens d'un aveu qui n'attend que d'être formulé Autant de questions auxquelles<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowicz tente de répondre dans un monologue fait de constants aller-r<strong>et</strong>ours entre<br />

passé <strong>et</strong> présent, histoire collective <strong>et</strong> itinéraires individuels. De r<strong>et</strong>our au théâtre de la Vieille Grille,<br />

un an après avoir contribué à l'adaptation de Menschel <strong>et</strong> Romanska du dramaturge israélien<br />

Hanokh Levin, l'auteur y interprète son propre texte : Les Cerises au kirsch.<br />

Lumières tamisées. Un tabour<strong>et</strong>. Une paire de chaussures à talons rouges. Des br<strong>et</strong>elles qu'on m<strong>et</strong> ou<br />

qu'on enlève, comme pour signifier que le passé ne peut se raconter que par métonymie. Le décor est<br />

posé : sobre, sans manquer de charme - à l'image de la maison de la Vieille Grille, ce p<strong>et</strong>it théâtre qui a été<br />

tour à tour cabar<strong>et</strong>, café-concert <strong>et</strong> cave à vin. Il suffit d'un geste sur l'espace carré de la scène pour qu'on<br />

pénètre les plis d'une période révolue, trop souvent réduite à ses conséquences tragiques. Autrement dit, dans c<strong>et</strong>te pénombre<br />

dénuée de tout accessoire superflu, hausser les épaules, faire une grimace, courir sans avancer - sinon dans l'écart qui sépare le<br />

public du rideau épais au fond de la salle - sont aussi bien des actions fonctionnelles au déroulement de la pièce que des moyens de<br />

détourner l'attention du spectateur des faits évoqués, afin que l'ampleur d'un drame collectif ne puisse effacer celle, tout aussi<br />

lacérante, quoique potentiellement aphasique, des vicissitudes personnelles.<br />

Elle est seule, mais ils sont trois, voire quatre. Léon, 10 ans, caché avec son p<strong>et</strong>it frère chez<br />

une dame à Bruxelles, lorsqu'au tout début des années 1940 la guerre l'oblige à se séparer de<br />

sa famille. Mickaël, 17 ans en 2009, p<strong>et</strong>it-fils de Léon avec lequel il dialogue <strong>et</strong> qui lui rappelle,<br />

c<strong>et</strong>te fois d'une voix brisée, transformée par le temps, qu'en 1942 "personne n'aurait misé un<br />

sou sur le fait [qu'il] devienne grand-père un jour". <strong>La</strong> mère, enfin, une femme sans nom qui fait<br />

le lien entre deux générations, réduite au silence dans ce passage de relais <strong>et</strong> pourtant toujours<br />

présente : à plusieurs reprises, on entend ses larmes sous forme d'onomatopées - des "plic" <strong>et</strong><br />

des "ploc", qui entrecoupent de manière inattendue le récit principal. Le choix d'une économie<br />

matérielle dans la mise en scène <strong>et</strong> la maîtrise du jeu d'acteur - qui n'en est pas un, justement -<br />

semblent atteindre le but premier de toute représentation qui se voudrait à la fois bienfaisante<br />

<strong>et</strong> nécessaire : abriter dans un lieu tiède <strong>et</strong> r<strong>et</strong>iré la possibilité d'un partage, d'une entente<br />

commune susceptible de brouiller les clivages entre les mots <strong>et</strong> les choses, la littérature <strong>et</strong> la vie.<br />

Proche du texte, malgré le décalage entre langue écrite <strong>et</strong> adresse directe à l'auditoire, ce conte qui nous est destiné pour que l'on<br />

puisse nous aussi en transm<strong>et</strong>tre la mémoire balance sans cesse entre le rythme syncopé d'une comptine <strong>et</strong> le langage imagé de la<br />

poésie. En apparence polyphonique, il ne décline en réalité qu'une seule <strong>et</strong> même instance énonciatrice qui fait de son corps le<br />

réceptacle d'une narration plurielle, caractérisée par le déplacement du point de vue ainsi que l'emploi récurrent de l'analepse.<br />

Introduite par l'ajout ou le r<strong>et</strong>rait d'un accessoire, celle-ci se réalise sans que nul autre élément n'intervienne sur scène pour informer<br />

d'un éventuel r<strong>et</strong>our en arrière. Eclairages <strong>et</strong> sons ne sont là que pour accentuer une ambiance ou simuler la présence d'un feu<br />

d'artifice ; ils ne constituent en aucun cas l'arrière-plan de la diégèse, qui se satisfait des mouvements <strong>et</strong> des postures choisis par la<br />

comédienne pour dessiner avec grâce, <strong>et</strong> non sans ironie, les éclats d'une histoire qui ne saurait faire l'obj<strong>et</strong> d'un compte rendu<br />

linéaire.<br />

C'est probablement par le biais de ce qu'on pourrait qualifier de "grammaire des gestes" que<br />

l'on peut saisir la réussite de la collaboration entre une écrivaine, <strong>La</strong>urence Sendrowicz,<br />

acceptant exceptionnellement d'incarner ses propres personnages, <strong>et</strong> un m<strong>et</strong>teur en scène,<br />

Nafi Salah, de r<strong>et</strong>our au théâtre après de nombreuses années consacrées en priorité à la<br />

peinture <strong>et</strong> aux arts plastiques. Tous deux, à la ville comme à la scène, s'engagent dans une<br />

démarche visant à interroger la place de la fiction dans le processus de reconstitution d'un<br />

événement traumatique. <strong>La</strong> présence de ce dernier, dans leurs travaux, ne répond jamais à<br />

une simple ambition pédagogique ; en réalité, elle atteste d'un intérêt documentaire profond,<br />

justifié non seulement par leur propre vécu, mais aussi, <strong>et</strong> c'est en cela que se joue la nuance,<br />

par la prise de conscience du fait que nous vivons dans une époque hantée par les disparitions.<br />

Qu'elles soient matérielles - les témoins directs des grandes catastrophes qui ont marqué le XXe siècle - ou qu'elles résultent d'une<br />

rupture invisible dans les modalités de conservation de toute mémoire communautaire <strong>et</strong> transgénérationnelle - à titre d'exemple, le<br />

progressif détachement du suj<strong>et</strong> vis-à-vis du passé dont il est issu, au sein des sociétés capitalistes les plus avancées -, ces<br />

disparitions nourrissent, pour reprendre les mots de Nafi Salah, "un questionnement d'aujourd'hui qui interpelle aussi demain".<br />

Et c'est bien cela qui frappe dès la fin de la pièce : c<strong>et</strong>te impression que son actualité ne pourra se révéler qu'a posteriori. Puisque, s'il<br />

est indéniable que Les cerises au kirsch abordent un suj<strong>et</strong> brûlant, il serait réducteur d'en mesurer la pertinence dans l'immédiat, sans<br />

tenir compte des arrière-goûts qu'elles laissent présager. Ainsi le laisse entendre l'avertissement de la comédienne avant même que le<br />

spectacle ne commence, quand elle passe dans les rangs <strong>et</strong> invite les gens à une dégustation en guise d'entrée en matière : "M<strong>et</strong>tez<br />

tout dans la bouche ; laissez l'alcool se répandre sur la langue ; savourez le mélange de chocolat <strong>et</strong> de liqueur… <strong>et</strong> surtout attention<br />

au noyau!"<br />

Guido Furci & Marion Duvernois<br />

Le 11/03/11<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


Les Cerises au Kirsch<br />

Publié par Caroline de Suresnes dans Théâtre le 13 mars 2011<br />

Les larmes d'une mère<br />

Dans le quartier des arènes de Lutèce <strong>et</strong> de la rue Mouff<strong>et</strong>ard siège un charmant p<strong>et</strong>it théâtre. <strong>La</strong> vielle grille<br />

est une scène à la programmation éclectique <strong>et</strong> pour le moins intéressante. L’étonnante découverte est ici celle<br />

d’un seul en scène sur la Shoah. Et Mikaël, le personnage, nous l’annonce « Mon histoire n’est pas une<br />

histoire triste ».<br />

Mikaël, jeune adolescent, vient pour faire un one man show, il a prévu de raconter des blagues <strong>et</strong> de faire rire<br />

l’assemblée. Seulement très vite il parle de sa mère <strong>et</strong> le passé le rattrape car le suj<strong>et</strong> est épineux. Pourquoi sa<br />

mère pleure-t-elle en permanence Bien sûr il y a les parents de grand-père qui ont été déportés mais… Cela<br />

soulève une question, pourquoi est-ce qu’à l’annonce de la déportation de ses arrières-grand-parents tout le<br />

monde semble comprendre mieux que lui les raisons de tant de larmes <br />

Devoir de mémoire<br />

Crédit photo Thérèse Gacon<br />

Une comédienne, l’auteure de ce texte sensible, drôle <strong>et</strong> touchant, seule en scène qui interprète<br />

successivement les parcours d’un adolescent, Mikaël, <strong>et</strong> de son grand-père, Léo. Non seulement on croit<br />

parfaitement que la comédienne est un ado puis un homme relativement âgé mais on parvient très bien à<br />

suivre leur histoire. Alors que tout le monde lui demande de raconter l’horreur, Léo, lui, préfère se raccrocher à<br />

son seul souvenir d’avant guerre : Les cerises au Kirsch qu’il mangeait avec son père! Ce devoir de mémoire<br />

imposé <strong>et</strong> rabâché au p<strong>et</strong>it Mikaël le tracasse. Il est de la génération suivante, il ne comprend pas qu’un grandpère<br />

si souriant puisse faire tant pleurer sa mère.<br />

Problème de communication puisque chacun à sa façon se renferme. <strong>La</strong> famille reste dans le trouble <strong>et</strong><br />

l’adolescent a du mal à se construire. Mikaël aimerait bien plonger dans la vie, simplement il est contraint de<br />

trainer le poids d’un passé qui lui est cruellement étranger. Dès le départ, la comédienne nous emmène dans<br />

son histoire en nous offrant une cerise au Kirsch, faisant écho à la réplique répétée de Léo « le goût d’une<br />

cerise au Kirsch ». En un rien de temps, par l’enfilage d’une br<strong>et</strong>elle qui symbolise le personnage du grandpère<br />

on comprend qui parle. Le ton <strong>et</strong> la posture se modifient insensiblement, le jeu est aussi nuancé <strong>et</strong> coloré<br />

que l’écriture.<br />

Mon histoire, dit Léo, n’a pas d’importance, elle est absolument banale ! Mikaël parvient tout de même à le<br />

faire développer un peu. Itinéraire d’un enfant juif. Un gamin tout ce qu’il y a de plus normal, <strong>et</strong> qui, comme<br />

Michaël aujourd’hui, ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Avec son p<strong>et</strong>it frère, il a fui <strong>et</strong> survécu,<br />

balloté de foyer en foyer <strong>et</strong> pour quelle vie <br />

Ce n’est pas triste, rabâche-t-il en grattant à l’excès sa plaque d’exéma. Tout est amené dans le symbolisme <strong>et</strong><br />

la simplicité, la lumière, le décor <strong>et</strong> la direction laissent place à ce que l’on nous raconte. Pas besoin d’en faire<br />

plus, le spectateur est à l’écoute <strong>et</strong> ému. <strong>La</strong> pièce ne contient pas d’information, rien de nouveau sur c<strong>et</strong>te<br />

période terrible mais des sensations <strong>et</strong> des images de vie concrète telle qu’elle était <strong>et</strong> surtout les répercutions<br />

réelles. On ne nous j<strong>et</strong>te pas un drame de plus avec musique larmoyante. Ici, sur la scène de la vieille grille il y<br />

a de la vie <strong>et</strong> à travers l’histoire de c<strong>et</strong>te famille c’est celle de trois générations qui nous est narrée, trois<br />

générations qui ont du mal à se rencontrer.<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -


par Stéphanie Fromentin<br />

le dimanche de 6h43 à 6h47<br />

dimanche 13 mars 2011<br />

Cerises au kirsh, laurence Sendrowitz<br />

Une pièce à prendre sinon avec des pinc<strong>et</strong>tes, du moins avec<br />

délicatesse car elle s’attaque à un suj<strong>et</strong> éminemment sensible : la<br />

shoah. Une attaque non frontale puisqu'au lieu de nous raconter<br />

une énième version du plus grand drame du 20ème siècle,<br />

<strong>La</strong>urence Sendrowizc traite de la répercussion de ce traumatisme<br />

sur les générations qui ont suivi ce drame. Un suj<strong>et</strong> qu'elle tente<br />

non pas de dédramatiser, mais plutôt de comprendre. Un suj<strong>et</strong> lourd<br />

mais traité sans pesanteur : Les Cerises au kirsch ou l’itinéraire<br />

d’un enfant sans ombre…<br />

- L E S C E R I S E S A U K I R S C H -

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