14.01.2015 Views

Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées

Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées

Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La présence <strong>de</strong> chiens <strong>de</strong> protection dans un troupeau n’est pas toujours aisée et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un<br />

certain temps d’adaptation entre celui-ci et les bêtes du troupeau, les chiens <strong>de</strong> conduite, le berger<br />

et l’éleveur (Moret, 2007) 59 . Dans les premiers temps, leur présence peut occasionner un stress<br />

auprès <strong>de</strong>s brebis non habituées à vivre en compagnie d’un canidé.<br />

<strong>Le</strong>s brebis peuvent également pâtir <strong>de</strong> mauvaises attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> protection. Jeunes, ils ont<br />

besoin <strong>de</strong> jouer et s’en prennent parfois aux agneaux, leur mordillant les oreilles. Ce sont là <strong>de</strong>s<br />

comportements à corriger par l’éleveur.<br />

<strong>Le</strong>s déplacements du chien dans le troupeau peuvent également le déranger et menacer sa<br />

tranquillité.<br />

Par ailleurs, le MEEDDAT et le MAP (2008) pointent un problème d’intégration avec les bovins, lié<br />

au comportement même <strong>de</strong>s animaux ainsi qu’au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion par lots.<br />

2.3.2.2 … sur le berger et l’éleveur<br />

Lorsqu’elles se montrent efficaces, les mesures <strong>de</strong> protection procurent chez les gardiens un<br />

sentiment <strong>de</strong> tranquillité et un apaisement <strong>de</strong> leur stress et <strong>de</strong> leur tension quotidiens (Egger, 2006) 60 .<br />

Mais leur mise en place accroît sensiblement la charge <strong>de</strong> travail ainsi que sa pénibilité. La secon<strong>de</strong><br />

nouvelle tâche qui incombe à l’éleveur et au berger correspond en effet à la protection du troupeau.<br />

Si pour la plupart <strong>de</strong>s exploitations, elle représente du temps <strong>de</strong> gardiennage, elle constitue<br />

également, pour les éleveurs utilisant normalement <strong>de</strong>s parcs <strong>de</strong> pâturages, un accroissement du<br />

travail dans l’entretien <strong>de</strong>s parcs et les visites aux animaux (Gar<strong>de</strong> et al., 2007).<br />

Cette charge supplémentaire <strong>de</strong> travail est d’autant plus importante lorsque les changements <strong>de</strong><br />

pratique concernent <strong>de</strong>s troupeaux aux effectifs plus réduits qu’en alpage. Elle est, en outre,<br />

démultipliée dans le cas :<br />

<strong>de</strong>s éleveurs qui fonctionnent habituellement en gardiennage partiel (en « lâché-dirigé ») et<br />

qui doivent adopter un gardiennage permanent sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s longues (dans les Préalpes<br />

méridionales et le Mercantour),<br />

<strong>de</strong>s éleveurs abandonnant les parcs clôturés pour un gardiennage permanent en montagne.<br />

2.3.2.2.1 Gardiennage<br />

‣ Des tâches supplémentaires<br />

La nécessité d’un gardiennage serré et permanent augmente la présence humaine à la surveillance<br />

du troupeau et notamment durant <strong>de</strong>s horaires habituellement consacrés à la vie familiale, à du temps<br />

libre ou aux tâches <strong>de</strong> la vie courante (Gar<strong>de</strong> et al., 2007). C’est le cas <strong>de</strong> la présence du gardien à la<br />

chôme, en dépit <strong>de</strong> l’heure du déjeuner, du travail <strong>de</strong> regroupement pour la mise en parc du troupeau<br />

tard en soirée ou la sortie <strong>de</strong> parc tôt le matin ou encore du gardiennage par mauvais temps et dans<br />

<strong>de</strong>s terrains difficiles, surtout à l’automne.<br />

De même, lorsque le troupeau pâture dans <strong>de</strong>s quartiers éloignés <strong>de</strong> la bergerie principale, la<br />

nécessité d’une présence humaine à proximité du troupeau durant la nuit impose à certains gardiens<br />

59<br />

Moret A., 2007, « L’utilisation <strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> protection dans les Alpes françaises », Actes du séminaire technique <strong>de</strong>s 15<br />

et 16 juin 2006 Loup Elevage S’ouvrir à la complexité, Aix en Provence, pp.118-129<br />

60<br />

Egger S., 2006, Pastres, bedigues et loups. L'impact du loup sur les bergers d'alpage dans les Alpes du Sud, mémoire <strong>de</strong><br />

Master II recherche sciences politiques, IEP Grenoble<br />

ACTeon – Cemagref – Evaluation <strong>de</strong> l’impact socio économique du loup sur les systèmes pastoraux dans les Alpes<br />

Françaises<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>Phase</strong> I - Dec 2009<br />

96

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!