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Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées

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elayés ici doivent donc être plutôt considérés pour nos étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas comme le résultat d’étu<strong>de</strong>s<br />

exploratoires et seront à confirmer avec un plus large échantillon <strong>de</strong> situations.<br />

S. Bacha et al. (2007) confrontent leur évaluation <strong>de</strong>s pertes indirectes et leur in<strong>de</strong>mnisation du<br />

barème en cours en 2006. Celui-ci prévoyait :<br />

- un montant <strong>de</strong> 0,80€ par animal du troupeau attaqué, plafonné à 300 têtes,<br />

- majoré, pour les troupeaux bénéficiant <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protection, d’un montant <strong>de</strong> 0,40€ par<br />

animal pour une tranche supplémentaire <strong>de</strong> 300 têtes.<br />

Basant leurs calculs sur un troupeau protégé <strong>de</strong> 1200 têtes, ils montrent ainsi que l’in<strong>de</strong>mnisation<br />

forfaitaire couvre la perte en marge brute (estimée à 30€ par agneau) <strong>de</strong> 12 agneaux, c'est-à-dire<br />

l’équivalent d’une baisse <strong>de</strong> 0,01 point <strong>de</strong> productivité. Un tel écart <strong>de</strong> productivité, très inférieur aux<br />

variations interannuelles proches <strong>de</strong> 0,1 point, serait indiscernable par les éleveurs. Or, ceux-ci<br />

rapportent <strong>de</strong>s pertes importantes lors d’attaques sur <strong>de</strong>s lots en fin <strong>de</strong> gestation ou en lutte,<br />

qu’ils décèlent aisément.<br />

S’appuyant sur <strong>de</strong>ux exemples d’exploitations ayant subi <strong>de</strong>s attaques, ils estiment que la perte<br />

réelle <strong>de</strong>s agneaux ne pourrait être compensée qu’à condition <strong>de</strong> cumuler cinq à dix in<strong>de</strong>mnisations<br />

forfaitaires.<br />

Ils rapportent ainsi le cas d’un éleveur <strong>de</strong>s Bouches du Rhône transhumant en Isère et<br />

possédant 1900 brebis mères. Durant <strong>de</strong>ux années consécutives, les attaques <strong>de</strong> loups ont<br />

provoqué respectivement 52 et 70 avortements, représentant une perte <strong>de</strong> 4% <strong>de</strong> la<br />

production d’agneau attendue.<br />

<strong>Le</strong> second exemple concerne une exploitation <strong>de</strong>s Alpes Maritimes dont le taux <strong>de</strong> prolificité<br />

du troupeau est suivi durant neuf années. <strong>Le</strong> taux <strong>de</strong> prolificité moyen initial était <strong>de</strong> 1,34<br />

avec une variabilité <strong>de</strong> 0,06 point. La multiplication <strong>de</strong>s attaques et leur concentration en<br />

automne ont provoqué une baisse importante durant <strong>de</strong>ux années du taux, celui-ci chutant à<br />

1,16.<br />

Si ces <strong>de</strong>ux exemples illustrent <strong>de</strong>s situations singulières, nous l’avons évoqué, ils ne peuvent être<br />

considérés comme représentatifs <strong>de</strong>s pertes indirectes occasionnées aux troupeaux ovins. Une<br />

évaluation économique généralisée <strong>de</strong> telles pertes est difficile à réaliser et se confronterait<br />

inévitablement à l’hétérogénéité <strong>de</strong>s situations. Selon ces auteurs, le principe d’une in<strong>de</strong>mnisation<br />

forfaitaire ne répond pas à une telle hétérogénéité. <strong>Le</strong>s coûts <strong>de</strong>s pertes indirectes peuvent<br />

dépasser le forfait lorsque le troupeau subit <strong>de</strong>s attaques violentes et particulièrement stressantes. A<br />

l’inverse, lors d’attaques « calmes », les pertes sont minimes et en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnisations perçues.<br />

<strong>Le</strong> barème d’in<strong>de</strong>mnisation a été, <strong>de</strong>puis, modifié et prévoit une compensation plus importante dans le<br />

cas <strong>de</strong>s troupeaux protégés par <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection.<br />

- L’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s pertes indirectes s’élève toujours à un montant <strong>de</strong> 0,80 € par animal,<br />

dans un plafond <strong>de</strong> 300 têtes.<br />

- Lorsque le troupeau est protégé, une in<strong>de</strong>mnisation supplémentaire est calculée sur la base<br />

<strong>de</strong> 0,40€ par animal constituant le troupeau au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 300 animaux, sans aucun<br />

plafonnement.<br />

- <strong>Le</strong> paiement <strong>de</strong> ce forfait est limité à quatre attaques par an (MEEDM, 2009) 46 .<br />

L’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s pertes indirectes sur un troupeau protégé <strong>de</strong> 1200 têtes s’élève donc à 600€,<br />

c'est-à-dire à l’équivalent d’un manque à produire <strong>de</strong> 20 agneaux (600€/30€), soit un écart <strong>de</strong><br />

46<br />

MEEDM, 2009, Information sur la révision du barème d’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s dégâts dus au loup, circulaire DEB/PEM n°2009, 9<br />

juillet 2009, Paris<br />

ACTeon – Cemagref – Evaluation <strong>de</strong> l’impact socio économique du loup sur les systèmes pastoraux dans les Alpes<br />

Françaises<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>Phase</strong> I - Dec 2009<br />

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