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Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées

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2.3.1.2.1 <strong>Le</strong>s effets du stress<br />

‣ Qualification <strong>de</strong>s effets<br />

Ces conséquences concernent tout d’abord le troupeau, dont l’état et, ainsi, la production sont<br />

amoindris par le stress provoqué par l’attaque (S. Bacha et al., 2007 ; Estrosi et Spagnou, 2003 45 ).<br />

Chez les brebis en fin <strong>de</strong> gestation, le stress engendre <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> production d’agneaux à<br />

court terme, en renforçant les risques <strong>de</strong> retournement <strong>de</strong> matrice, d’avortement et à plus<br />

long terme, en augmentant les risques futurs d’infertilité <strong>de</strong> ces reproductrices (liés à <strong>de</strong> tels<br />

avortements). Une baisse du poids <strong>de</strong>s agneaux à la naissance, impactant leur vitalité et<br />

leur croissance ultérieure, est également notée.<br />

Chez les brebis mises en lutte, un blocage <strong>de</strong>s chaleurs ou une perte embryonnaire, se<br />

concluant par une infertilité, peuvent s’observer. La perte <strong>de</strong> béliers tués par le prédateur<br />

provoque également un retard dans la mise en lutte.<br />

Chez les agneaux broutards en pleine croissance, la prise <strong>de</strong> poids est contrariée par le<br />

stress. Pour la compenser, l’éleveur <strong>de</strong>vra, soit, repousser la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> vente pour laisser le<br />

temps à l’agneau d’atteindre le poids visé pour la vente, soit, vendre <strong>de</strong>s agneaux à un poids<br />

se situant en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> la norme.<br />

De manière générale, l’ensemble du troupeau pâtit <strong>de</strong> ce stress et une perte <strong>de</strong> poids qu’il<br />

faudra compenser en <strong>de</strong>scente d’estive est signalée par les éleveurs.<br />

En ce qui concerne les élevages laitiers, le stress peut avoir pour inci<strong>de</strong>nce une chute <strong>de</strong> la<br />

production laitière.<br />

Enfin, la perte <strong>de</strong> brebis allaitante induit un non sevrage <strong>de</strong>s orphelins.<br />

<strong>Le</strong>s attaques provoquent donc une perte indirecte <strong>de</strong> production, visible par <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente<br />

amoindris ou un surcoût d’affouragement pour compenser la perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s animaux.<br />

Toutefois, le niveau <strong>de</strong> stress est variable selon les attaques : si certaines ne provoquent que peu <strong>de</strong><br />

mouvements dans le troupeau, d’autres peuvent s’avérer très violentes et génératrices <strong>de</strong> stress<br />

important chez les animaux. S. Bacha et al. (2007) qualifient trois types d’état comportemental du<br />

troupeau après une attaque : calme, dérangement, affolement. Ainsi, dans le premier cas, aucune<br />

conséquence liée au stress n’est répertoriée. En revanche, dans le <strong>de</strong>rnier cas, l’affolement <strong>de</strong>s bêtes<br />

conduit à un stress important, générant <strong>de</strong>s pertes indirectes conséquentes. En outre, l’affolement<br />

peut faire véritablement éclater le troupeau, dont les bêtes se retrouvent dispersées sur l’ensemble <strong>de</strong><br />

l’alpage. La recherche <strong>de</strong>s bêtes perdues prend alors un temps important, d’autant plus lorsque les<br />

conditions <strong>de</strong> vulnérabilité du troupeau sont maximales c'est-à-dire, dans <strong>de</strong>s conditions<br />

météorologiques et/ou topographiques mauvaises (brouillard, embroussaillement).<br />

‣ Essai <strong>de</strong> quantification <strong>de</strong>s effets<br />

<strong>Le</strong> barème d’in<strong>de</strong>mnisation prévoit une prise en charge <strong>de</strong> ces pertes indirectes. Mais permet-il <strong>de</strong><br />

couvrir leur coût réel <br />

Si plusieurs travaux tentent <strong>de</strong> quantifier le coût <strong>de</strong> ces pertes, il semble difficile d’en dégager une<br />

évaluation représentative pour l’ensemble <strong>de</strong>s exploitations : les étu<strong>de</strong>s portent sur un nombre<br />

d’exploitations insuffisant pour permettre une montée en généralité <strong>de</strong>s résultats. <strong>Le</strong>s éléments<br />

45 Estrosi C., Spagnou D., 2003, Prédateurs et pastoralisme <strong>de</strong> montagne : priorité à l’homme, Commission d’enquête,<br />

<strong>Rapport</strong> n°825<br />

ACTeon – Cemagref – Evaluation <strong>de</strong> l’impact socio économique du loup sur les systèmes pastoraux dans les Alpes<br />

Françaises<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>Phase</strong> I - Dec 2009<br />

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