Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées
Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées
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d’un <strong>de</strong>s éleveurs qui voit « le bénéfice <strong>de</strong> [son] système d’élevage économe en main d’œuvre<br />
disparaître à cause du temps passé, <strong>de</strong>s allers et venues permanents […], du travail qu’il ne peut plus<br />
faire chez lui ».<br />
2.3.2.4.3 <strong>Le</strong>s chiens <strong>de</strong> protection<br />
La présence <strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> protection dans les troupeaux engendre également <strong>de</strong>s coûts<br />
supplémentaires dont les différentes références bibliographiques estiment différemment. Si Bacha<br />
(OREAM) en 2002 évalue l’entretien d’un chien <strong>de</strong> protection à 2000 Frs/an soit 300 € environ, Fabre<br />
et Labaudy (Centre Alpin et Rhodanien d’Ethnologie) chiffrent ce surcoût à 500 euros par individu et<br />
par an alors que le CERPAM, dans les actes du séminaire Loup-Elevage, 2007, estime que l’entretien<br />
d’un chien <strong>de</strong> protection s’élève à 624 € (forfait appliqué dans la mesure 323 c). Par ailleurs, il faut<br />
compter, selon les cas, <strong>de</strong> un à six individus pour une protection efficace selon la taille <strong>de</strong>s troupeaux<br />
ce qui constitue un budget non négligeable.<br />
2.3.2.4.4 Limites <strong>de</strong> ces évaluations économiques<br />
Certaines <strong>de</strong> ces estimations <strong>de</strong>s surcoûts supportés par les éleveurs suite à la réapparition du loup<br />
ne tiennent pas systématiquement compte <strong>de</strong>s programmes d’accompagnement mis à disposition. Si<br />
ceux-ci ne couvrent visiblement pas toutes les inci<strong>de</strong>nces directes et indirectes <strong>de</strong> la mise en place<br />
<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong>s précautions prises (surcoût alimentaire, investissement plus<br />
important…), il n’est pas précisé à quelle hauteur ils compensent réellement les surcharges, ni à<br />
quelle hauteur les éleveurs ont recours à ces contrats (les éleveurs réalisant souvent eux-mêmes un<br />
certains nombre <strong>de</strong> dépenses pour la protection du troupeau).<br />
<strong>Le</strong>s systèmes d’élevage restent, par ailleurs très variés et les conséquences directes et indirectes <strong>de</strong><br />
la présence du loup en matière <strong>de</strong> rentabilité économique connaissent autant <strong>de</strong> situations différentes.<br />
On pourra donc noter une gran<strong>de</strong> variation <strong>de</strong> ces impacts économiques que les moyennes ne<br />
peuvent retranscrire.<br />
Enfin, les chiffres sont issus <strong>de</strong> documents datant, pour certain <strong>de</strong> 2002 présentant alors <strong>de</strong>s résultats<br />
liés aux situations <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>. Il est donc important <strong>de</strong> relativiser ces chiffres qui n’intègrent pas<br />
les évolutions récentes (augmentation <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s troupeaux par exemple).<br />
2.3.2.5 …sur l’environnement naturel<br />
<strong>Le</strong>s changements <strong>de</strong> pratique ont également un potentiel impact sur l’environnement.<br />
L’abandon <strong>de</strong> la coucha<strong>de</strong> libre au profit <strong>de</strong>s parcs <strong>de</strong> regroupement nocturne provoque <strong>de</strong>s impacts<br />
écologiques et paysagers sur les estives.<br />
La coucha<strong>de</strong> libre, souvent pratiquée au mois d’août, permet <strong>de</strong> réduire le déplacement <strong>de</strong>s troupeaux<br />
et, ainsi, l’érosion <strong>de</strong>s versants fragiles. Or, les passages répétés du troupeau dans certaines zones<br />
<strong>de</strong> l’alpage, liés aux allers-retours journaliers vers le parc <strong>de</strong> nuit, provoquent leur dégradation et leur<br />
érosion (Fabre et <strong>Le</strong>baudy, 2002).<br />
La nécessité <strong>de</strong> ramener quotidiennement le troupeau dans le parc <strong>de</strong> nuit impose au berger <strong>de</strong><br />
raccourcir les circuits <strong>de</strong> pâturage. A l’instar <strong>de</strong>s quartiers trop risqués, les zones trop éloignées pour<br />
permettre cette nouvelle organisation sont abandonnées, engendrant leur sous-pâturage et, à long<br />
ACTeon – Cemagref – Evaluation <strong>de</strong> l’impact socio économique du loup sur les systèmes pastoraux dans les Alpes<br />
Françaises<br />
<strong>Rapport</strong> <strong>Phase</strong> I - Dec 2009<br />
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