Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées
Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées Rapport de Phase I - Le monde des Pyrénées
En cas de risque trop important, les éleveurs et les bergers abandonnent le pâturage de certains quartiers (notamment ceux de l’automne) : les quartiers d’automnes chez les éleveurs préalpins des Alpes Maritimes sont particulièrement risqués, par leur relief ou leur embroussaillement. Cette évolution concerne moins les éleveurs montagnards dont les parcours de demi-saison sont plus faciles et dont les marges de manœuvre sont réduites. Enfin, les éleveurs doivent parfois abandonner l’alpage lorsque celui-ci présente une vulnérabilité trop importante, de manière provisoire par une descente d’estive précoce ou de manière définitive. Outre l’impact technique, organisationnel et économique de tels changements, l’impact social est fortement présent chez ces professionnels : c’est en effet la vision de leur propre métier qui est en jeu. Les pratiques préconisées pour la protection déplacent l’enjeu de production vers celui de protection. La compétence des gardiens de troupeau se juge désormais par sa capacité à protéger son troupeau et non à produire de beaux tardons. De même, le triptyque des « bonnes pratiques » et par là même l’identité professionnelle est niée par l’abandon de tardon et donc de la production d’agneaux « naturels ». 2.3.2.4 …sur la rentabilité économique Les mesures de protection ne sont pas, comme précisé précédemment anodines en terme d’impacts sur la rentabilité économique de l’exploitation. Selon les études traitant des impacts économiques les principaux postes de dépenses supplémentaires résident dans l’alimentation, l’augmentation du temps de travail et l’entretien des chiens de protections. 2.3.2.4.1 Les surcoûts alimentaires Les surcoûts alimentaires sont provoqués par une modification de l’organisation de la conduite du troupeau dans l’objectif de le protéger. Les surcoûts de ce poste sont de différents ordres. Bacha insiste premièrement sur le changement de montagne dont les modifications de montants de loyers peuvent influer plus ou moins fortement sur les charges liées à l’alimentation. Il explique également, que l’anticipation du retour en plaine va nécessiter un approvisionnement en ressources alimentaires de compensation tel que du foin ou de l’herbe sur pied entraînant des dépenses additionnelles. D’autre part, le temps consacré antérieurement au fauchage de foin se reporte sur la surveillance du troupeau, nécessitant alors le comblement de ces ressources par la nécessaire acquisition de foin. Enfin, l’entretien du « vassieu », dont la tradition de le mener sur les quartiers de proximité a été abandonnée avec l’arrivée du loup, devient également une surcharge financière. Tableau 33 : Surcoûts alimentaires liés directement à la réapparition du loup Surcoûts Système de production Année alimentaires (Frs) Surcoûts alimentaires (€) Elevage ovin spécialisé de montagne 1998 - - 1998 - - Herbassier de Crau 1999 - - 2000 - - Elevage ovin de la Vésubie 1994 - - ACTeon – Cemagref – Evaluation de l’impact socio économique du loup sur les systèmes pastoraux dans les Alpes Françaises Rapport Phase I - Dec 2009 102
1995 -10500 -1600,7 1996 -10725 -1635,0 1997 -30555 -4658,1 1998 -26386 -4022,5 1999 -13144 -2003,8 2000 -13429 -2047,2 1998 -61048 -9306,7 Elevage ovin de Camargue 1999 -102200 -15580,3 2000 -31600 -4817,4 Préalpin sédentaire spécialisé ovin 2000 - - Source : Bacha, S. 2002, l’impact des prédations causées par les loups auprès des élevages ovins de Provence-Alpes-Côte D’azur Si certaines exploitations sont peu sensibles aux surcharges alimentaires, grâce à l’assistance d’une personne ou par choix de mener le troupeau dans les alpages jusqu’à son terme, d’autres connaissent des surcoûts conséquents. Selon Patrick Fabre et Guillaume Lebaudy, ces surcoûts alimentaires varieraient de 2,5 à 10 euros par brebis. Ce chiffre, ramené à la moyenne de la région PACA en 2002, estimé par Bacha à 20 euros par brebis, représente jusqu’à 50% supplémentaire des charges alimentaires. 2.3.2.4.2 Le surcroit de travail La présence du loup et la mise en place des mesures de protection ont engendré une augmentation des tâches à réalisées aussi bien concernant le montage des filets de protection, l’accroissement du temps de gardiennage ou l’entretien des chiens de protection auxquelles s’ajoutent les travaux suite à la survenue d’attaques (constats, soins, recherche d’animaux…). Ces temps de travail supplémentaires ont été évalués dans les deux études suivantes : Tableau 34 : Surcroît de travail généré par le retour des loups selon Bacha 2002 ACTeon – Cemagref – Evaluation de l’impact socio économique du loup sur les systèmes pastoraux dans les Alpes Françaises Rapport Phase I - Dec 2009 103
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Source : Bacha, S. 2002, l’impact <strong>de</strong>s prédations causées par les loups auprès <strong>de</strong>s élevages ovins <strong>de</strong><br />
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Si certaines exploitations sont peu sensibles aux surcharges alimentaires, grâce à l’assistance d’une<br />
personne ou par choix <strong>de</strong> mener le troupeau dans les alpages jusqu’à son terme, d’autres<br />
connaissent <strong>de</strong>s surcoûts conséquents. Selon Patrick Fabre et Guillaume <strong>Le</strong>baudy, ces surcoûts<br />
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PACA en 2002, estimé par Bacha à 20 euros par brebis, représente jusqu’à 50% supplémentaire <strong>de</strong>s<br />
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La présence du loup et la mise en place <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> protection ont engendré une augmentation<br />
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Tableau 34 : Surcroît <strong>de</strong> travail généré par le retour <strong>de</strong>s loups selon Bacha 2002<br />
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Françaises<br />
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