Comment garder le cap en période de crise ? - CCI Côte-d'Or

Dans l’air du temps/ insertion
Une année charnière pour
l’emploi des handicapés
La moitié des entreprises b o u r g u i g n o n n e s n e respecte pas la l o i q u i les o b l i g e à recruter 6 % de p e r s o n n e s
handicapées. Po u r ta n t, t o u t devrait les y inciter : le renforcement des pénalités dès 2010 et les avantages
q u’offrent les différentes o p t i o n s d’e m b a u c h e possibles.
«Un actif sur deux sera confronté
à une situation de handicap,
notamment avec l’allongement
de la vie professionnelle », indique
Lahouari Merabti, le délégué de l’Agefiph en
Bourgogne (Association nationale pour la
gestion du fonds d’insertion professionnelle
des handicapés). Aujourd’hui, déjà, les travailleurs
handicapés représentent 8 % des
demandeurs d’emploi, soit 1 656 personnes
en Côte-d’Or. Or, battons en brèche les
idées reçues : neuf embauches sur dix ne
nécessitent aucun aménagement de poste
et « 93 % des employeurs qui ont recruté une
personne handicapée se disent satisfaits »,
souligne Lahouari Merabti, qui fait référence
à l’enquête Louis Harris réalisée en 2005.
En Bourgogne, seulement la moitié des
Témoignage
Vu des côtés des entreprises
À Dijon, une entreprise a pris le
problème à bras le corps : la Caisse
d’Épargne Bourgogne-Franche
Comté. Onze personnes handicapées
ont été recrutées en contrat de
professionnalisation par cette banque,
dans le cadre d’un programme de
formation monté spécifiquement pour
ce public avec l’université. Outre ces
démarches volontaires, pour aider les
entreprises à monter en puissance,
le MEDEF opère des diagnostics
personnalisés, dans une centaine
d’établissements chaque année en
Côte-d’Or et dans l’Yonne. Il leur établit
des préconisations précises, utiles
pour se mettre en conformité avec la
loi. En juin dernier, le syndicat patronal
a même créé un club entreprise et
handicap, en partenariat avec l’Agefiph,
qui sert de lieu de ressource.
entreprises de plus de 20 salariés respectent
la loi, qui leur impose d’employer au moins
6 % de personnes handicapées, faute de
quoi elles doivent payer une contribution
à l’Agefiph. « 50 % des entreprises ne
remplissent pas leurs obligations et 25 %
n’ont aucun travailleur handicapé, précise
Lahouari Merabti. Or, d’ici à 2010, si elles ne
font rien, elles seront fortement pénalisées. »
En Bourgogne, 1 281 établissements sur
les 2 464 effectivement assujettis, paient
une contribution à l’Agefiph, ce qui représente…
9,9 millions d’euros. Actuellement,
le montant des pénalités sont pour elles de
400 à 600 fois le montant du SMIC horaire
multiplié par le nombre de personnes
handicapées non embauchées. Il s’élèvera à
1 500 fois le montant du SMIC horaire pour
les entreprises qui n’engageraient aucune
démarche avant 2010. « Cela représentera
le salaire d’une personne au SMIC », traduit
Lahouari Merabti. Les entreprises ont pourtant
le choix dans les solutions à mettre en
œuvre. Outre l’embauche classique de personnes
entrant dans le périmètre de la loi
(qui s’assortit d’aides versées par l’Agefiph,
renforcées depuis janvier, pour faire face
à la crise), elles peuvent recruter des
personnes handicapées via l’intérim. Elles
peuvent également accueillir des stagiaires
handicapés dans le cadre de la formation
professionnelle ou encore recourir à la
sous-traitance, par exemple avec des ESAT
(établissements et services d’aide par le
travail), dont la plupart (12) se sont réunis,
en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, en un GIE
baptisé « Les Ateliers de Bourgogne ».
Fait étonnant que relève Sylvain Vacheresse,
le directeur de Cap Emploi-GIPE 21 (réseau
spécialisé pour l’insertion professionnelle
des personnes handicapées en milieu ordinaire
de travail) : « C’est dans les entreprises
de moins de 20 salariés que l’emploi des
personnes handicapées progresse le plus vite,
alors qu’elles ne sont pas concernées par la
loi. » Exemple en Côte-d’Or : elles recrutent
60 à 70 % des personnes qui sont passées
par Cap Emploi 21.
en savoir plus
www.agefiph.fr
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N° 18 Mai Juin 2009