Comment garder le cap en période de crise ? - CCI Côte-d'Or

Faut-il en profiter pour innover
Comme son nom l’indique, forcément, l’asso ciation
Bourgogne Innovation ne dira pas le contraire. Son rôle
consiste, en effet, à sensibiliser les TPE/PME à la nécessité
d’innover. « La crise, nous y sommes. Un jour, on va en
sortir. Et ce jour-là, ceux qui auront innové feront la différence »,
affirme Daniel Micard, directeur de Bourgogne Innovation. Sur les
400000 euros de dotation que les pouvoirs publics lui ont versés
pour favoriser l’innovation en 2009, cette association en avait déjà
engagé plus de 30 % fin mars. Autrement dit, les entreprises ont compris que
c’était l’heure de se pencher sur la question. Ici, c’est un industriel qui cherche à
améliorer les flux de sa production. Là, il s’agit d’un sous-traitant qui, en raison
de la crise, cherche à développer des produits propres. « Avec des aides allant de
1000 à 10000 euros, nous accompagnons les premiers pas d’un chef d’entreprise
innovant, nous lui mettons le pied à l’étrier. Après, quand il est question de lancements
industriel ou commercial qui impliquent des montants de 100 000 euros à un
million d’euros, OSEO prend le relais », explique Daniel Micard. OSEO Derrière
ces quatre lettres, il y a un établissement public dont la mission consiste à soutenir
l’innovation et la croissance des PME, en partageant avec elles les risques lors
des phases clés de leur cycle de vie. Pascal Vigoureux, précise : « Notre objectif
est d’aider les entreprises à mettre un produit ou un service sur le marché. Nous
leur demandons de faire un budget intégrant tout ce qui est nécessaire à sa mise en
place. Plus tard, nous présentons leur dossier à une commission d’attribution des
aides où nos partenaires publics sont présents. »
en savoir plus
– Bourgogne Innovation – 03 80 78 07 77 – bourgogneinnovation.org
– OSEO Bourgogne – 03 80 78 82 40 – oseo.fr
Témoignage
Un e douloureuse expérience
Fin 2007, Jean Lapenta jette son dévolu sur un garage automobile, à Semur-en-
Auxois. Face aux banquiers, il expose avec transparence son projet et pose la
seule question qui le préoccupe : « Cela vous semble-t-il réaliste » La réponse
ne se fait pas attendre : « Votre expérience, votre projet… Tout se tient parfaitement
», lui répondent en substance et en chœur deux banquiers. Ni une ni
deux, Jean Lapenta décide donc d’aller plus loin avec le vendeur et, à l’été 2008,
trouve un accord sur le prix de cession de son futur garage. Les banques sont
toujours là, derrière lui. Et puis, soudainement, à l’automne 2008 qui coïncide
avec l’avènement de la crise bancaire, tout tombe à l’eau. Son dossier passe
devant le comité des engagements, instance bancaire qui donne le feu vert
officiel au financement d’un projet. En guise de feu vert, c’est un feu rouge. Jean
Lapenta raconte : « J’apprends qu’il m’aurait fallu 30 % et non 15 % d’apport.
En raison de la crise, les banques avaient entre temps durci les conditions de leurs
prêts. Je leur ai dit qu’il ne fallait pas faire d’amalgame entre l’industrie automobile
et un garage de campagne qui fonctionne avec la clientèle locale. » Mais rien
n’y fait. Amer, Jean Lapenta a aujourd’hui changé son fusil d’épaule : « Je ne
peux pas attendre que la crise s’estompe. Je vais partir sur une formule de franchise
où, au lieu de pérenniser dix emplois, je vais travailler seul. Je suis en colère car tout
était clair, bien ficelé. OSEO, au vu de mon dossier, était même prêt à garantir le
risque à hauteur de 50 % avec un partenaire banquier. »
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N° 18 Mai Juin 2009