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GENERALITES CONCERNANT LES REGIMES DE NEUTRE

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lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

Michel Lambert<br />

250<br />

240<br />

V3-N<br />

V1-N<br />

230<br />

220<br />

210<br />

200<br />

190<br />

V2-N<br />

Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P<br />

180<br />

0h<br />

2h<br />

4h<br />

6h<br />

8h<br />

10h<br />

12h<br />

14h<br />

16h<br />

18h<br />

20h<br />

22h<br />

<strong>GENERALITES</strong> <strong>CONCERNANT</strong><br />

<strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong><br />

Synthèse du livre<br />

« <strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong><br />

ET<br />

<strong>LES</strong> SCHEMAS <strong>DE</strong>S LIAISONS A LA TERRE<br />

(Editions DUNOD) »<br />

1


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

Généralités concernant les régimes de neutre<br />

Synthèse du livre « Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre »<br />

1. <strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> ET LE SYSTEME ELECTRIQUE.........................5<br />

1.1 Les paramètres 5<br />

1.2 Le facteur de mise à la terre 5<br />

1.3 Les déséquilibres 6<br />

1.4 Les surtensions temporaires 8<br />

1.5 Le facteur de défaut de mise à la terre 8<br />

1.6 Le capacitif homopolaire 9<br />

1.7 Les courants de défaut 10<br />

2. <strong>LES</strong> MATERIELS <strong>DE</strong> MISE A LA TERRE <strong>DE</strong>S <strong>NEUTRE</strong>S.............................11<br />

2.1 Les transformateurs 11<br />

2.2 Les résistances de point neutre 11<br />

2.3 Les inductances de point neutre monophasées 12<br />

2.4 Les dispositifs triphasés 12<br />

3. REFLEXIONS AUTOUR <strong>DE</strong>S <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> ...................................15<br />

3.1 Les S.L.T en basse tension 15<br />

3.2 Les S.L.T sur les réseaux HTA 15<br />

3.3 Les S.L.T. et les régimes de neutre 16<br />

4. <strong>LES</strong> PLANS <strong>DE</strong> PROTECTION .......................................................................17<br />

5. EXISTE-T-IL UN BON REGIME <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> ...............................................18<br />

6. <strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> SUR <strong>LES</strong> RESEAUX PUBLICS ........................19<br />

7. EN CONCLUSION ............................................................................................20<br />

8. LE LIVRE..........................................................................................................20<br />

2


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

Le contexte<br />

Les exploitants des réseaux d’énergie électrique ont l’obligation d’assurer à tout moment,<br />

l’alimentation en énergie électrique aux usagers qui en font la demande. A cet effet, les réseaux<br />

doivent être capables d’évoluer en fonction des besoins et des impératifs techniques.<br />

A l’origine, les réseaux d’énergie électrique ont été conçus pour répondre aux exigences de sûreté dans<br />

la desserte de l’énergie. La préoccupation des exploitants allait alors vers la recherche d’un compromis<br />

entre les investissements et la maîtrise des contraintes techniques. Depuis, les réseaux ont connus bien<br />

des évolutions sous la pression des normes et des utilisateurs. C’est pourquoi les choix qui ont<br />

prévalus durant le 20 eme siècle sont aujourd’hui réévalués.<br />

La performance d’un réseau dépend de la fiabilité présentée par les différents constituants, par la<br />

manière de les concevoir, de les construire, de les maintenir et de les exploiter.<br />

L’architecture d’un réseau influe directement sur le comportement du système électrique. Présentant<br />

une topologie de faible réactance, elle offre la puissance de court-circuit nécessaire au confort des<br />

usagers domestiques ainsi qu’au bon fonctionnement des processus industriels. Le régime de neutre<br />

d’un réseau intervient sur les contraintes provoquées par les déséquilibres homopolaires. L’ensemble<br />

est consolidé par un plan de protection assurant l’élimination rapide des défauts.<br />

Le choix d’un régime de neutre est le résultat d’un compromis entre des impératifs dont les critères<br />

d’appréciations relèvent de la qualité du produit électricité, de la continuité de la fourniture, de la<br />

sécurité des biens et des personnes ainsi que la réduction des coûts.<br />

La maîtrise des contraintes provoquées par les déséquilibres homopolaires est obtenue par des<br />

dispositions techniques cohérentes. Dans ce cadre, l’exploitant d’un réseau d’énergie électrique doit<br />

garantir le mode de fixation du neutre à la terre, réaliser des prises de terre de qualité et établir le<br />

schéma d’exploitation afin d’obtenir, au meilleur coût, la qualité de service attendue par les usagers.<br />

Les « schémas des liaisons à la terre » dont le concept est issu des normes traitant de la protection des<br />

personnes, sont souvent confondus avec les régimes de neutre. Parallèlement, les exploitants des<br />

réseaux ont l’habitude de classer les régimes de neutre suivant leur mode de gestion. Cela est de nature<br />

à entraîner la confusion entre le régime de neutre et le «schéma de liaison à la terre ». En réalité, ces<br />

concepts sont le manche et la cognée d’un même outil.<br />

Sur un réseau d’énergie électrique, le régime de neutre et le schéma des liaisons à la terre sont des<br />

dispositions associées. Le premier décrit le comportement du système électrique en présence d’un<br />

déséquilibre homopolaire. Le second définit le mode de raccordement des masses et des neutres sur le<br />

réseau.<br />

Lorsque l’on étudie les régimes de neutre, on est forcément conduit à s’interroger sur l’existence d’un<br />

bon régime de neutre. Le livre « Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre » est<br />

d’abord un travail d'éclaircissement sur le fonctionnement d’un réseau d’énergie électrique soumis à<br />

un déséquilibre homopolaire. C’est ensuite l’inventaire des dispositions qui doivent être prises en<br />

cohérence avec le choix du régime du neutre.<br />

3


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

Avertissement<br />

Le régime du neutre d’un réseau d’énergie électrique détermine le<br />

comportement du système électrique en présence d’un déséquilibre<br />

homopolaire. Dans ce document nous réserverons l’appellation « Régime de<br />

neutre » à la position du neutre dans le système électrique.<br />

Les traitements physiques des neutres et des masses seront représentés par les<br />

« Schémas des liaisons à la terre »<br />

4


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

1. Les régimes de neutre et le système électrique<br />

1.1 Les paramètres<br />

Considérons un court-circuit monophasé sur un réseau HTA dont le neutre est relié à la terre par<br />

l’intermédiaire du transformateur de puissance. Dans notre exemple, il n’existe pas de lien entre les<br />

impédances homopolaires des réseaux 63 kV et 20 kV.<br />

A l’endroit du défaut, les paramètres sont représentés dans le schéma équivalent.<br />

Zo est l’impédance homopolaire du dispositif physique de mise à la terre du neutre du réseau.<br />

Zod et Zos correspondent aux capacités homopolaires du réseau.<br />

Zo ligne et Zo câble sont les impédances homopolaires longitudinales du départ en défaut.<br />

L’ensemble de ces impédances constitue l’impédance homopolaire (Zor) du réseau.<br />

Zd = Zd source + Zd câble + Zd ligne est l’impédance directe du réseau en amont du défaut. Elle est<br />

sensiblement égale à l’impédance inverse Zi du réseau 1 .<br />

1.2 Le facteur de mise à la terre<br />

Il est représenté sur le schéma par le rapport<br />

Zor<br />

F <br />

Zd<br />

Il dépend fortement du régime de neutre.<br />

On considère généralement qu’un régime de neutre est direct à la terre si le facteur de mise à la terre<br />

est inférieur à trois.<br />

Les réseaux de distribution publique basse tension ont, aux bornes secondaires du transformateur<br />

HTA/BT, un facteur de mise à la terre F sensiblement égale à 1.<br />

Les réseaux de transport 400 kV Français ont un profil de facteur de mise à la terre 1 F 3.<br />

En présence d’un déséquilibre homopolaire, le comportement du réseau dépend de ce facteur. Sa<br />

connaissance permet d’évaluer les performances du plan de protection, les contraintes diélectriques à<br />

la fréquence fondamentale, la déformation du triangle des tensions, le capacitif homopolaire et les<br />

valeurs relatives des courants développés par les courts-circuits monophasés, biphasés à la terre et<br />

triphasés.<br />

1 Zd Zi si le lieu du défaut est proche électriquement des groupes de production.<br />

5


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

1.3 Les déséquilibres<br />

Ils sont provoqués par les courts-circuits et les charges dissymétriques. Leur existence modifie<br />

l’équilibre des grandeurs électriques en présence.<br />

‣ Le déséquilibre homopolaire affecte le système des tensions simples. Il modifie le rendement des<br />

charges monophasées. Un déséquilibre homopolaire induit du déséquilibre inverse.<br />

Vi<br />

‣ Le déséquilibre inverse est représenté par le taux de composante inverse .<br />

Vd<br />

Il affecte le système des tensions composées et perturbe le rendement des charges raccordées entre les<br />

phases.<br />

Le déséquilibre inverse induit par le déséquilibre homopolaire dépend du régime de neutre et de la<br />

puissance de court-circuit au point considéré. Le taux de composante inverse est d’autant plus<br />

important que la puissance de court-circuit est faible et que le déséquilibre homopolaire est important.<br />

Exemple 1: Déséquilibre de charge sur un réseau basse tension dont le neutre est distribué.<br />

250<br />

V3-N<br />

V1-N<br />

V3<br />

399 V<br />

60,7 A<br />

In<br />

240<br />

251 V<br />

240 V<br />

230<br />

220<br />

382 V<br />

T<br />

239 V<br />

V1<br />

210<br />

N<br />

16,2 V 245 V<br />

200<br />

190<br />

V2-N<br />

Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P<br />

62,3 A<br />

187 V<br />

396 V<br />

180<br />

I2<br />

V2<br />

0h<br />

2h<br />

4h<br />

6h<br />

8h<br />

10h<br />

12h<br />

14h<br />

16h<br />

18h<br />

Il existe un courant dans le neutre et un déplacement de point neutre V N-T. L’équilibre des tensions simples est<br />

affecté. On est en présence d’un déséquilibre homopolaire. Les tensions composées étant légèrement<br />

déséquilibrées, le réseau est également le siège d’un léger déséquilibre inverse.<br />

6


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

Exemple 2 : Courts-circuits sur un réseau 20 kV.<br />

Court-circuit monophasé<br />

Court-circuit biphasé<br />

C’est un déséquilibre homopolaire<br />

Les tensions simples sont déséquilibrées. Il existe un<br />

courant dans le neutre. Les tensions composées sont<br />

dans une moindre proportion déséquilibrées. Il existe<br />

également un léger déséquilibre inverse.<br />

C’est un déséquilibre inverse<br />

Les tensions composées sont fortement déséquilibrées.<br />

Il s’ensuit un déséquilibre des tensions simples.<br />

Il n’existe pas de courant dans le neutre. Il n’y a donc<br />

pas de déséquilibre homopolaire.<br />

En conclusion Un déséquilibre homopolaire s’identifie par la présence de composantes homopolaires<br />

dont l’amplitude dépend du choix du régime de neutre.<br />

1.3.1 Action du régime de neutre sur les déséquilibres<br />

Considérons le cas d’un réseau insulaire présentant une faible puissance de court-circuit.<br />

examinons le comportement du système électrique en sortie de centrale.<br />

1) Le neutre 20 kV est mis directement à la terre<br />

U31<br />

Nous<br />

V3<br />

V1<br />

U23<br />

V2<br />

U12<br />

Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de<br />

32 %. Le courant de défaut est de 350 A.<br />

2) On installe une impédance 80+j40 2<br />

U31<br />

V3<br />

U23<br />

V1<br />

V2<br />

Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de<br />

10 %. Le courant de défaut est de 110 A.<br />

En conclusion L’augmentation de l’impédance homopolaire du réseau réduit le déséquilibre des<br />

tensions composées.<br />

U12<br />

2 Attention ! Sur un réseau HTA de faible PCC, le choix de l’impédance de mise à la terre du neutre doit faire l’objet d’une étude concernant<br />

notamment l’amplitude des surtensions temporaires.<br />

7


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

1.3.2 Les surtensions temporaires<br />

Elles sont créées par les déséquilibres homopolaires. Ne durant que le temps de l’événement, elles<br />

dépendent du régime de neutre et de l’importance du déséquilibre homopolaire.<br />

Examinons le cas d’un défaut<br />

monophasé affectant la phase 1 d’un<br />

réseau 20 kV.<br />

La simulation montre que les phases 2 et<br />

3 sont le siège d’une surtension. La<br />

tension V1 est égale, quant à elle, à la<br />

montée en potentiel de la prise de terre au<br />

lieu du défaut. Les tensions composées ne<br />

sont que faiblement modifiées. Il existe un<br />

déplacement de point neutre.<br />

Fixons la valeur de la résistance du<br />

défaut à 10 et faisons varier Zn.<br />

Les surtensions temporaires sur les<br />

phases saines à l’endroit du défaut<br />

dépendent de la valeur du facteur de<br />

mise à la terre en ce point.<br />

Les surtensions temporaires augmentent<br />

fortement à partir d’une impédance de<br />

point neutre de 5 Pour cette valeur, le<br />

facteur de mise à la terre F est égal à 3.<br />

Tensions phases-terre (V)<br />

20000<br />

18000<br />

16000<br />

14000<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

Résistance du défaut = 10<br />

V3<br />

V2<br />

V1<br />

0<br />

0,25<br />

0,5<br />

1<br />

1,5<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

10<br />

40<br />

80<br />

300<br />

600<br />

900<br />

Impédance du neutre)<br />

1.4 Le facteur de défaut de mise à la terre<br />

Attention !<br />

Il ne faut pas confondre le facteur de mise à la terre F et facteur de défaut de mise à la terre .<br />

V<br />

A la fréquence industrielle, il représente la valeur de la surtension , provoquée sur les phases<br />

Vn<br />

saines par un court-circuit monophasé.<br />

Pour Rm=0, il est défini par la relation<br />

<br />

3 <br />

1<br />

F F²<br />

2 F<br />

3<br />

Xo/Xd > 100<br />

3<br />

Xo/Xd = 3<br />

1,25<br />

Xo/Xd = 1<br />

=1<br />

Pour un facteur de mise à la terre égal à 1, il n’y a pas de surtension.<br />

Si le facteur de mise à la terre est grand, la tension simple tend vers une valeur de tension composée.<br />

Pour F=3, les surtensions sont maîtrisées.<br />

3 Pour F=Xo/Xd<br />

8


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

1.5 Le capacitif homopolaire<br />

On définit le capacitif homopolaire comme étant, lors d’un court-circuit avec la terre, le courant dérivé<br />

par les réactances de capacité homopolaire (Xco) des lignes et des câbles. Le courant de défaut est<br />

alors composé du capacitif du réseau et du courant dans le neutre. La montée en potentiel de la prise<br />

de terre locale Vm= Rm x Jdéfaut qui en résulte peut, dans certaines conditions, être amplifiée et<br />

porter atteinte à la sécurité des biens et des personnes.<br />

Zn est résistif<br />

Du schéma équivalent on en déduit la valeur du courant résiduel de capacité 3Ico.<br />

Zd<br />

Zi<br />

3 Vn<br />

3 Vo<br />

Xco<br />

Zo<br />

Zno<br />

Zo T<br />

Jdéfaut<br />

3 Rm<br />

3 Zn<br />

Zo<br />

3Vo 3Vn <br />

et<br />

Zd Zi Zo 3Rm<br />

3Ico <br />

3Vo<br />

Xco<br />

3Vn <br />

Zno<br />

Xco<br />

ZnoZd<br />

Zi 3Rm Xco.<br />

Zno<br />

3Vn<br />

Si Rm=0 et Zd=Zi=0 alors Vn<br />

Vo<br />

et 3Ico<br />

donc 3Ico= 3Vn.Co<br />

Xco<br />

Zo<br />

F<br />

Si Rm=0, Zd=Zi et F on obtient 3Vo 3Vn .<br />

Zd<br />

2 F<br />

Vn 3Vn Coω<br />

Si F=1, Vo<br />

et 3Ico Vn Coω .<br />

3<br />

3<br />

A l’aide d’une simulation on examine la variation du courant de capacité homopolaire pour différentes<br />

valeurs du facteur de mise à la terre dans le cas d’un défaut monophasé. On fixe la tension du réseau,<br />

les impédances directe et inverses, la réactance de capacité homopolaire et la résistance du défaut. On<br />

calcule le courant de capacité résiduel 3Ico max et on fait varier Zn. On compare les valeurs 3Ico (%<br />

de3Ico max ) pour des valeurs d’impédances de mise à la terre du neutre purement résistives ou purement<br />

inductives.<br />

La valeur du « capacitif » dépend du<br />

100<br />

Résistance<br />

%<br />

facteur de mise à la terre au point de<br />

90<br />

Inductance<br />

défaut.<br />

80<br />

Pour une impédance directe et une<br />

70<br />

résistance de défaut donnée, le<br />

60<br />

capacitif est d’autant plus important<br />

que le facteur de mise à la terre est<br />

grand.<br />

La norme CEI 909 précise que les conditions qui<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

<br />

permettent de prendre en compte les capacités<br />

10<br />

homopolaires pour le calcul des courants de courtcircuit<br />

0<br />

Facteur de mise à la terre Zo/Zd<br />

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

9


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

1.6 Les courants de défaut<br />

Durant un court-circuit à la terre, les courants de défaut dépendent du régime de neutre. Dans le cas du<br />

neutre direct à la terre (F 3), le comportement du réseau, en présence d’un déséquilibre homopolaire<br />

présente une particularité que nous allons examiner.<br />

Considérons un réseau 20 kV. On étudie le courant de défaut à la terre pour un défaut biphasé à la<br />

terre. On compare ce courant à celui produit par un défaut monophasé pour différentes valeurs de F.<br />

Valeur du courant de défaut à la terre Jdéf= g(F) sur un réseau 20kV<br />

(Pcc= 200 MVA)<br />

18000<br />

Jdéfaut (A)<br />

16000<br />

14000<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

Neutre direct à la terre<br />

Court-circuit biphasé<br />

avec la terre<br />

Court-circuit<br />

monophasé<br />

Neutre impédant<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

0 1 3 10 20 50 100<br />

Facteur de mise à la terre<br />

Pour F=1, les courants de défaut à la terre sont égaux à Icc tri (6000 A dans l’exemple).<br />

Lorsque le facteur de mise à la terre est inférieur à 1 (cas des réseaux Nord Américains), le courant de<br />

défaut maximal est obtenu pour un court-circuit biphasé à la terre.<br />

Sur de tels réseaux, l’étude des circuits de terre doit être réalisée pour un défaut bi+T.<br />

RTE (EDF) fixe le facteur de mise à la terre dans un intervalle compris entre un et trois garantissant ainsi que le<br />

Vn<br />

courant de court-circuit n’excèdera pas IccTri .<br />

Zd<br />

Rapport des valeurs de courant à la terre<br />

2<br />

1,8<br />

1,6<br />

Idef bi / Idef mono<br />

1,4<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,7<br />

0,5<br />

RPN 40 <br />

0,2<br />

0<br />

0 1 3 10 20 50 100 120<br />

Facteur de mise à la terre<br />

Le rapport des courants de défaut à la terre varie avec la valeur du facteur de mise à la terre.<br />

Jdéfaut bi<br />

2 <br />

0,5. L’exploitant doit tenir compte de cette propriété pour le réglage des<br />

Jdéfaut mono<br />

protections contre les défauts d’isolement à la masse.<br />

Afin de détecter les défauts biphasés à la masse sur les réseaux dont le neutre est impédant, ERDF<br />

Ineutre<br />

règle les protections masse tableau à une valeur 0,8 (In est l’intensité maximale dans le<br />

2<br />

neutre du réseau). Si In=300 A, 120A .<br />

10


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

2. Les matériels de mise à la terre des neutres<br />

2.1 Les transformateurs<br />

Le tableau résume l’utilisation des différents transformateurs.<br />

Régime de neutre vue du secondaire Couplage Utilisations<br />

F 1<br />

.yn<br />

Transformateurs de groupe<br />

Distribution Basse Tension<br />

Neutre direct F 3 Yn.yn Flux forcé Tous niveaux de tension et<br />

toutes puissances<br />

2.2 Les résistances de point neutre<br />

Lorsque l’on souhaite limiter fortement le courant dans le neutre du réseau, on utilise souvent une<br />

résistance de point neutre connectées entre le neutre du réseau et la terre<br />

Insertion dans le neutre du transformateur<br />

Neutre artificiel crée par une bobine triphasée<br />

Une Résistance de point neutre est définie par sa tenue thermique et son intensité maximale admissible<br />

en permanence. Elle doit être capable de supporter les contraintes imposées par les pratiques<br />

d’exploitation (manœuvres et cycles d’automatismes).<br />

11


lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

2.3 Les inductances de point neutre monophasées<br />

Une inductance est définie par sa tenue thermique et par l’intensité maximale admissible en<br />

permanence. Elle doit en outre résister aux effets temporaires des courants de défaut.<br />

En présence d’un capacitif homopolaire important, l’utilisation d’une inductance pure risque de<br />

provoquer le dysfonctionnement d’un plan de protection constitué de relais à maximum d’intensité<br />

résiduelle. Une telle pratique est réservée aux réseaux essentiellement aériens ou lorsque l’on réalise<br />

un régime de neutre faiblement impédant 4 .<br />

Elles sont insérées dans les connexions de mise à la terre des<br />

neutres des transformateurs. Par rapport aux résistances, elles<br />

présentent l’avantage d’être plus robustes, moins encombrantes et<br />

ne nécessitant qu’un entretien réduit. Elles sont d’un coût<br />

d’exploitation beaucoup plus faible.<br />

La plus simple est constituée d’un solénoïde bobiné autour d’un<br />

support amagnétique.<br />

Afin de pouvoir installer ces inductances au sol tout en<br />

garantissant la sécurité des personnes, on peut immerger<br />

l’inductance dans une cuve remplie d’un diélectrique liquide.<br />

Les dispositifs de fixation sont alors constitués de shunts<br />

magnétiques chargés de préserver la cuve de la circulation du flux<br />

produit par la bobine.<br />

2.4 Les dispositifs triphasés<br />

Disposant d’un enroulement couplé en triangle ou en zigzag, ils se comportent comme un générateur<br />

de courant homopolaire. Ils ont essentiellement deux fonctions :<br />

Ils créent localement un point neutre dans le système électrique.<br />

Ils assurent la mise à la terre du neutre du réseau à la place des transformateurs.<br />

Ils peuvent dans certains cas alimenter les auxiliaires du site. On privilégie l’installation de ces<br />

dispositifs lorsque l’on veut :<br />

limiter l’amplitude de certaines perturbations,<br />

éliminer le couplage homopolaire entre deux réseaux reliés à un même transformateur,<br />

assurer la mise à la terre du neutre au niveau du jeu de barres,<br />

compenser partiellement le capacitif homopolaire du réseau,<br />

Réduire le bruit du réseau.<br />

Principe général<br />

La figure ci-dessus illustre l’effet générateur homopolaire. La mise à la terre du neutre est constituée<br />

d’une inductance triphasée dont l’impédance homopolaire est: Zo=20+j120.<br />

L’effet générateur homopolaire ne peut avoir lieu que si le raccordement triphasé est garanti. La<br />

protection par fusibles est déconseillée.<br />

4 Les réseaux HTA Britanniques utilisent ces dispositifs pour limiter le courant dans le neutre à 4000 A.<br />

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Le 30/12/2011<br />

2.4.1 Les bobines de point neutre<br />

Elles sont constituées de six bobines couplées en zigzag. Elles peuvent être installées seules ou en<br />

association avec une résistance en fonction du facteur de qualité souhaité et du plan de protection<br />

utilisé.<br />

Photo<br />

TRANSFIX<br />

Sur un réseau capacitif, il est intéressant<br />

d’associer une bobine zigzag à une<br />

résistance de point neutre.<br />

Convenablement dimensionnée, cette<br />

association compense partiellement le<br />

capacitif homopolaire du réseau.<br />

En présence d’un court circuit à la terre,<br />

elle crée une composante active de la<br />

puissance homopolaire qui peut être<br />

détectée par les relais de puissance<br />

active résiduelle (PWH).<br />

R<br />

BPN<br />

Zigzag<br />

2.4.2 Les transformateurs de point neutre<br />

Ils sont installés sur les jeux de barres ou<br />

« en biberon » dans l’environnement des<br />

transformateurs. Ils peuvent assurer par<br />

exemple la mise à la terre des tertiaires de<br />

compensation des transformateurs<br />

d’interconnexion, Ils alimentent dans ce<br />

cas, en soutirage, les ventilateurs et les<br />

pompes de circulation d’huile ainsi que les<br />

auxiliaires du poste.<br />

La photo ci-contre représente deux<br />

transformateurs Y.d , 63 kV/10 kV de 5MVA qui<br />

assurent la mise à la terre du neutre 63 kV<br />

ainsi que l’alimentation d’un transformateur<br />

de service auxiliaire.<br />

2.4.3 Les générateurs homopolaires<br />

Pour limiter l’ampleur des dommages causés aux groupes de production par les défauts à la masse, les<br />

exploitants limitent les courants de défaut à la terre à une dizaine d’Ampères. Ils utilisent souvent un<br />

dispositif, raccordé au jeu de barres de la centrale, abusivement appelé « générateur homopolaire ».<br />

Le transformateur dispose d’un enroulement couplé<br />

en triangle chargé par une résistance. L’ensemble se<br />

comporte alors comme une résistance. Le TC placé<br />

dans la mise à la terre du neutre alimente la protection<br />

masse stator des groupes raccordés au jeu de barres.<br />

Ce dispositif doit comporter un circuit magnétique à flux<br />

libre ou être constitué de trois transformateurs<br />

monophasés de puissance. On utilise également des<br />

transformateurs de tension. Dans ce dernier cas, le<br />

« générateur homopolaire » 5 peut assurer l’alimentation<br />

des circuits de mesure et de protection. Le dispositif peut<br />

comporter un tertiaire couplé en étoile pour alimenter les<br />

auxiliaires. EDF déconseille cette solution.<br />

5 Cette appellation devrait être normalement attribuée à tous les dispositifs chargés de créer un point neutre artificiel.<br />

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Le 30/12/2011<br />

2.4.4 Les impédances de compensation<br />

Principe<br />

Le principe de la bobine d’extinction a été présenté<br />

par le Professeur PETERSEN au début du 20 éme<br />

siècle. Elle est constituée d’inductances accordées<br />

au capacitif du réseau et associées à une résistance<br />

de forte valeur.<br />

A l’accord, l’impédance homopolaire du réseau est<br />

fixée par la valeur de la résistance. Le courant de Bobine Alstom<br />

défaut est alors très faible (15 à 40 A).<br />

Sous réserve d’être convenablement accordée au capacitif homopolaire du réseau, une bobine<br />

d’extinction, par son action sur l’amplitude du courant de défaut, assure les fonctions suivantes :<br />

Elle transforme certains défauts fugitifs en défauts auto extincteurs.<br />

Elle réduit les montées en potentiel des prises de terre<br />

Le comportement du réseau, dont le neutre est compensé, est très proche de ceux exploités avec un<br />

neutre isolé.<br />

La mise en œuvre d’une bobine d’extinction doit être associée à un plan de protection comportant des<br />

relais de puissance active homopolaire (PWH), spécifiés pour les réseaux à neutre compensé. On<br />

complète le dispositif par des relais à maximum de tension homopolaire dont le rôle est de détecter les<br />

défauts résistants.<br />

Constitution (cas de la bobine Alstom)<br />

Le point neutre artificiel est<br />

créé par une bobine zigzag.<br />

L’inductance de réglage est<br />

constituée d’une combinaison<br />

de quatre gradins commandés<br />

par un automate, lui même<br />

piloté par un système d’accord.<br />

L’insertion d’une résistance de<br />

forte valeur en parallèle sur<br />

l’inductance de réglage permet<br />

d’injecter, durant le défaut, une<br />

composante active détectée par<br />

le plan de protection constitué<br />

de relais PWH.<br />

Le facteur de mise à la terre étant souvent supérieur à 500, les surtensions temporaires sont maximales.<br />

Pour certains désaccords (3Ico>In), elles peuvent atteindre des valeurs supérieures à la tension<br />

composée de service.<br />

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Le 30/12/2011<br />

3. Réflexions autour des régimes de neutre<br />

Les normes font souvent référence aux schémas de raccordement du neutre et des masses avec la terre.<br />

Autrefois on appelait régimes de neutre ce qu’aujourd’hui on dénomme « Schémas de Liaison à la<br />

terre (S.L.T) ». Certains, aujourd’hui, affirment que « régime de neutre » et « schéma de liaison à la<br />

terre » désignent les mêmes choses. D’autres estiment que l’appellation « Régime de neutre » doit être<br />

proscrite et être remplacée par la dénomination « Schéma de liaison à la terre ». Les exploitants des<br />

réseaux d’énergie électriques utilisent, quant à eux, couramment la notion de régime de neutre avec un<br />

classement qui leur est propre. Enfin, les régimes de neutre ont été différenciés dans cet ouvrage en<br />

considérant le fonctionnement du système électrique en présence d’un déséquilibre homopolaire. Il<br />

faut reconnaître que cette cacophonie est de nature à troubler un lecteur peu averti.<br />

Examinons par exemple la classification des exploitants. Ils connaissent quatre régimes de neutre :<br />

Le neutre isolé;<br />

Le neutre direct à la terre;<br />

Le neutre impédant;<br />

Le neutre compensé.<br />

En ne considérant que l’aspect physique des choses, il existe des risques de confusion car:<br />

- Une impédance de point neutre n’implique pas forcément un neutre impédant;<br />

- Un neutre isolé peut être un neutre impédant qui s’ignore,<br />

- Un neutre relié directement à la terre ne crée pas forcément un neutre direct à la terre.<br />

Afin de faciliter la communication entre experts, il convient de définir ce qui relève du régime de<br />

neutre et de ce qui est du domaine du schéma de liaison à la terre.<br />

Dans ce document, la frontière entre neutre direct à la terre et neutre impédant a été définie en prenant<br />

en compte le facteur de mise à la terre et son influence sur le comportement du système électrique en<br />

présence d’un déséquilibre homopolaire. C’est ainsi qu’un neutre direct à la terre est défini pour F≤3.<br />

Il faut reconnaître que lorsqu’il s’agit d’étudier un réseau BT, cette notion présente peu d’intérêt.<br />

Quoique…..<br />

Issus des normes, les schémas de liaison à la terre, décrivent les raccordements physiques des neutres<br />

et des masses. En toute rigueur, le raccordement des masses ne concerne pas le fonctionnement d’un<br />

réseau en présence d’un déséquilibre homopolaire. On constate déjà qu’il y a une différence entre la<br />

notion de régime de neutre et le concept des schémas de liaison à la terre.<br />

3.1 Les S.L.T en basse tension<br />

Les schémas de liaison à la terre sont définis en France dans la norme NFC 15-100.<br />

Chaque schéma est décrit à partir d’un couple de lettres.<br />

‣ La première lettre définit l’état électrique du neutre du réseau par rapport à la terre<br />

‣ La deuxième lettre représente le mode de raccordement des masses par rapport au neutre ou la<br />

terre.<br />

‣ La troisième lettre décrit la relation entre le neutre et les masses<br />

3.2 Les S.L.T sur les réseaux HTA<br />

Les schémas de liaison à la terre sont définis dans les normes NFC C13-100 et NFC 13-200.<br />

Aux deux premières lettres définies par la norme NFC 15-100, la NFC 13-100 et la NFC 13-200<br />

ajoutent une troisième lettre qui représente la position des masses du poste de livraison.<br />

La position des neutres et des masses sont représentés par trois lettres.<br />

La première (« I » ou « T ») définit le traitement du neutre;<br />

<br />

<br />

La deuxième (« T » ou «N ») définit le mode de raccordement des masses;<br />

La troisième (« N », « R », « S ») définit les interconnexions éventuelles entre les réseaux de<br />

terre.<br />

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Le 30/12/2011<br />

3.3 Les S.L.T. et les régimes de neutre<br />

Si on considère qu’un régime de neutre direct à la terre présente un facteur de mise à la terre 3, le<br />

schéma de la liaison du neutre avec la terre ne permet pas, à lui seul, de définir le régime de neutre du<br />

réseau ou du moins, de préciser le comportement du système électrique en présence d’un déséquilibre<br />

homopolaire.<br />

Exemple 1:<br />

Dans le cas d’un réseau BT dont le SLT est de type TT, on pourra affirmer que le régime de neutre est<br />

direct à la terre si le transformateur comporte un enroulement couplé en triangle ou en zigzag. Si la<br />

puissance de court-circuit du réseau en amont du transformateur est grande devant la puissance de<br />

court-circuit naturelle du transformateur, le facteur de mise à la terre sera sensiblement égal à 1. Le<br />

courant de court-circuit monophasé sera du même ordre de grandeur que le courant de court-circuit<br />

triphasé.<br />

Si le transformateur est couplé en étoile-étoile, le facteur de mise à la terre sera supérieur à 3. Le<br />

réseau fonctionnera avec un régime de neutre impédant mal adapté à l’alimentation des charges<br />

dissymétriques raccordées entre phase et neutre. Le courant de court-circuit monophasé sera plus<br />

faible que le courant de court-circuit triphasé.<br />

Exemple 2 :<br />

Examinons le cas d’un réseau industriel BT isolé alimenté par un groupe électrogène 400V, 650 kVA,<br />

X’d=19,5%, Xo= 3,2%. Le schéma de liaison à la terre est de type TN.<br />

Zo 3,2<br />

Le facteur de mise à la terre est F 0, 16<br />

Zd 19,5<br />

On a affaire à un régime de neutre direct à la terre un peu particulier. En effet, la contrainte maximale<br />

de courant à la terre à lieu dans le cas d’un court-circuit biphasé à la terre. Le circuit de terre devra<br />

donc être étudié pour ce court-circuit.<br />

On pourra ajouter une résistance de point neutre afin de remonter le facteur de mise à la terre. Pour<br />

atteindre F=2 par exemple, il faudra insérer une RPN de 13 . On restera dans un régime de neutre<br />

direct à la terre. Dans ces conditions, le courant de court-circuit monophasé sera inférieur au courant<br />

de court-circuit triphasé.<br />

Sur de tels réseaux, on peut effectuer le rapprochement entre un neutre direct à la terre et un S.L.T de<br />

type TT ou TN à la condition d’utiliser des transformateurs HTA/BT triangle/étoile ou étoile zigzag.<br />

C’est généralement le cas. Quoique…………<br />

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Le 30/12/2011<br />

4. Les plans de protection<br />

Ils doivent respecter les principes généraux suivants:<br />

Afin de préserver la sécurité des personnes et l’intégrité des matériels électriques, tout défaut<br />

intervenant sur un élément du réseau ou raccordé à celui-ci doit être détecté rapidement et<br />

éliminé par le plan de protection.<br />

Pour répondre aux obligations de continuité de la fourniture d’énergie électrique, le processus<br />

d’élimination du défaut doit respecter les principes de sélectivité.<br />

Les usagers et les processus industriels doivent bénéficier à tout moment des services définis<br />

d’une manière contractuelle et réglementaire 6 .<br />

La définition d’un plan de protection doit être étudiée en cohérence avec le régime de neutre.<br />

A titre indicatif, les critères de détection des défauts à la terre sont résumés dans le tableau cidessous.<br />

Régime de<br />

Critères de détection des courts-circuits monophasés<br />

neutre<br />

Code CEI UN> IN>> PN>> QN>><br />

Z< X< IN> I IN<br />

<br />

<br />

Critère Ur Ir Pr Qr Sr Z X Ir I Ir<br />

Code ANSI F59N F50N F67N F67N F67N F21 F21 F67N F87 F87N<br />

Isolé ***<br />

II<br />

(étude)<br />

**<br />

II<br />

(étude)<br />

*<br />

II<br />

Direct ***<br />

II<br />

Impédant<br />

R+jX<br />

**<br />

II<br />

Impédant jX **<br />

(étude)<br />

Compensé **<br />

II<br />

***<br />

II<br />

NC<br />

***<br />

II<br />

***<br />

II<br />

**<br />

II<br />

**<br />

II<br />

* * ***<br />

II<br />

***<br />

***<br />

II<br />

*** ***<br />

(étude)<br />

* **<br />

(étude)<br />

* **<br />

6 Les services essentiels concernent la qualité de service, le régime de neutre, le plan de tension, la puissance de court-circuit, la pureté de<br />

l’onde électrique, etc.<br />

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Le 30/12/2011<br />

5. Existe-t-il un bon régime de neutre <br />

La réponse est complexe. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à une réunion d’experts sur le sujet.<br />

« S’il y avait un régime de neutre autorisant un faible investissement, un coût réduit d’exploitation et<br />

une excellente qualité de service, on le saurait ».<br />

Sur les réseaux BT:<br />

<br />

<br />

Le régime de neutre le plus utilisé est le neutre direct à la terre (TT ou TN). Il permet au<br />

réseau d’accueillir les charges monophasées déséquilibrées et asynchrones sous réserve que le<br />

neutre soit distribué. Le plan de protection est simple et sélectif. Le facteur de mise à la terre<br />

est normalement compris entre 0,9 et 3.<br />

Si l’on privilégie la protection des travailleurs tout en bénéficiant du maintien de la fourniture<br />

durant un défaut monophasé, on peut exploiter le réseau avec un neutre isolé (IT). Le plan de<br />

protection est alors rustique mais non sélectif.<br />

Sur les réseaux HTA:<br />

<br />

<br />

<br />

Si l’on souhaite maîtriser les montées en potentiel des prises de terre, le neutre isolé est une<br />

excellente solution, y compris pour les réseaux isolés de faible PCC, sous réserve que le<br />

capacitif du réseau soit négligeable. Cette solution offre également une bonne qualité de<br />

service. Les réseaux dont le neutre est isolé sont cependant le siège de surtensions temporaires<br />

importantes. Le plan de protection n’est pas sélectif. La recherche de défaut est délicate.<br />

Le neutre compensé offre également une bonne qualité de service y compris pour les réseaux<br />

isolés de faible PCC, le plan de protection est sélectif mais onéreux. Le coût des accessoires<br />

pour l’exploitation du réseau est important. Les surtensions temporaires sont également<br />

importantes.<br />

Sur les réseaux dont le neutre est direct à la terre (F3), le niveau des surtensions temporaires<br />

est maîtrisé. L’isolement en mode commun des équipements peut être réduit.<br />

Ces réseaux sont bien adaptés à l’alimentation des charges monophasées lorsque le neutre est<br />

distribué. Les plans de protection sont simples et sélectifs. La détection des défauts résistants<br />

est par contre délicate à réaliser. La qualité de service n’est pas la meilleure, elle nécessite une<br />

mise en œuvre soignée et coûteuse des circuits et des prises de terre.<br />

Ce régime de neutre est bien adapté aux réseaux de faible PCC présentant un fort capacitif<br />

homopolaire avec en contrepartie une dégradation de la qualité du système de tension.<br />

La limitation du courant dans le neutre (100 à 4000 A) est une solution intermédiaire qui<br />

nécessite de coordonner le courant maximal de défaut à la terre avec la valeur de la résistance<br />

de la prise de terre de référence. Sur les réseaux présentant un fort capacitif, il existe des cas<br />

où la limitation du courant de neutre ne permet pas de limiter le courant de défaut. Il faut alors<br />

envisager une compensation partielle ou totale du courant de capacité homopolaire ou tendre<br />

vers un neutre direct à la terre.<br />

Sur ces réseaux, les surtensions temporaires peuvent tendre vers la valeur de la tension<br />

composée. Les plans de protection sont parfois complexes. La qualité de service est<br />

satisfaisante sous réserve de respecter quelques règles.<br />

Sur les réseaux HTB:<br />

<br />

<br />

Les ouvrages dont la tension est inférieure à 225 kV sont souvent exploités avec un facteur de<br />

mise à la terre inférieure à 3. Les courants de court-circuit monophasés sont cependant limités.<br />

Certains réseaux 110 kV Allemands sont exploités avec un neutre compensé.<br />

Sur les ouvrages THT (>150 kV), le coût de l’isolement est si important que l’exploitant a<br />

intérêt à utiliser les régimes de neutre direct à la terre.<br />

En France, les facteurs de mise à la terre des réseaux 400 kV doivent respecter la condition<br />

1 F 3. Si F>1, le courant de défaut à la terre est maximal lors d’un court-circuit<br />

monophasé et n’excède pas la valeur du courant de court-circuit triphasé. Avec F 3, les<br />

surtensions temporaires sont maîtrisées.<br />

Lorsque le réseau est alimenté par plusieurs sources interconnectées, il est nécessaire<br />

d’assurer la gestion des neutres afin de maintenir le facteur de mise à la terre du réseau dans<br />

l’intervalle souhaité. Il faut également noter que ce régime de neutre offre, aux protections de<br />

distances, les conditions d’une bonne sélectivité.<br />

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Le 30/12/2011<br />

6. Les régimes de neutre sur les réseaux publics<br />

Sur de tels réseaux, le choix du régime de neutre est conditionné par l’histoire. Son évolution dépend<br />

du niveau de développement du pays, de sa géographie et de la répartition de sa population. Il arrive<br />

cependant que les influences géopolitiques fassent abstraction des critères techniques et économiques.<br />

Les erreurs peuvent alors s’avérer coûteuses.<br />

On est souvent amené à examiner, à titre de comparaison, le comportement des réseaux actuellement<br />

exploités dans le monde par les différentes compagnies d’électricité. On découvre alors que quelque<br />

soit leur régime de neutre, ces réseaux fonctionnent correctement sous réserve de respecter la<br />

cohérence du régime de neutre et des dispositions associées. Aujourd’hui, la tendance est la suivante:<br />

Haute tension (HTB)<br />

Neutre impédant ou neutre direct à la terre<br />

Moyenne tension (HTA)<br />

Basse tension<br />

EUROPE<br />

ETATS UNIS<br />

AUSTRALIE<br />

ASIE<br />

AFRIQUE<br />

Neutre impédant ou compensé<br />

Neutre direct à la terre<br />

Selon influences<br />

Neutre direct à la terre<br />

‣ Quelques pays exploitent encore des réseaux HTA à neutre isolé: ITALIE, IRLAN<strong>DE</strong>,<br />

RUSSIE, JAPON, ALLEMAGNE…<br />

‣ En GRAN<strong>DE</strong> BRETAGNE les réseaux HTA sont exploités avec des neutres directs à la terre<br />

ou faiblement impédants.<br />

‣ Sur les réseaux HTA ALLEMAND, la pratique était la suivante dans les années 90:<br />

10kV 20kV 30kV<br />

Neutre isolé 9,6% 30409 km 655 km 1052 km<br />

Neutre compensé 85,7% 86779 km 184097 km 14110 km<br />

Neutre impédant 4,7% 11480 km 3988 km 11 km<br />

Certaines compagnies d’électricité ALLEMAN<strong>DE</strong> réfléchissent cependant à l’opportunité de<br />

passer au neutre faiblement impédant sur des réseaux de câbles vieillissants.<br />

‣ Actuellement, les réseaux HTA FRANCAIS sont exploités avec un neutre impédant et résistif.<br />

Afin de répondre aux exigences de qualité et de sécurité, EDF a entrepris depuis le début des<br />

années 90 la migration de ces réseaux vers une exploitation à neutre compensé.<br />

Les démarches initiées par la FRANCE et certaines compagnies ALLEMAN<strong>DE</strong>S peuvent<br />

paraître contradictoires. Elles s’expliquent cependant par l’histoire et la constitution de leurs<br />

réseaux HTA.<br />

Dans quelques dizaines d’années, l’exploitant Français devra peut-être réfléchir à une<br />

migration de son régime de neutre compensé vers un régime faiblement impédant ou même<br />

direct à la terre.<br />

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lambert.michelp@orange.fr<br />

Le 30/12/2011<br />

7. En conclusion<br />

Le choix d’un régime de neutre d’un réseau d’énergie électrique s’inscrit dans le cadre plus général de<br />

la recherche de la performance.<br />

Lorsqu’il s’agit de choisir un régime de neutre, il convient de prendre en compte:<br />

La qualité du produit,<br />

La sécurité des biens et des personnes,<br />

La maîtrise des coûts d’investissement et d’exploitation<br />

La décision doit s’appuyer sur des éléments objectifs définis à partir d’une étude de cohérence mettant<br />

en scène la résistance de la prise de terre de référence, la puissance de court-circuit et le capacitif du<br />

réseau.<br />

Le concepteur s’attachera à prendre en compte les particularités et la vocation du réseau et se méfiera<br />

des solutions toutes faites qui, par ailleurs, ont fait leurs preuves. Il étudiera ensuite le plan de<br />

protection associé au régime de neutre en cohérence avec les obligations de qualité et de sécurité.<br />

8. Le livre<br />

Le livre « Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre » comporte les chapitres<br />

suivants :<br />

Partie A<br />

Les déséquilibres homopolaires et les régimes de neutre<br />

Chapitre 1 Initiation aux composantes symétriques<br />

Décomposition d’un système électrique ;<br />

Equation générale d’un court-circuit ;<br />

La mesure des composantes symétriques ;<br />

L’utilisation des composantes symétriques ;<br />

Définition d’un système électrique.<br />

Chapitre 2 Les déséquilibres<br />

Les déséquilibres inverses ;<br />

Les déséquilibres homopolaires ;<br />

Synthèse.<br />

Chapitre 3 Les paramètres du réseau<br />

Le schéma équivalent d’un défaut monophasé ;<br />

Les impédances ;<br />

La résistance du défaut ;<br />

Le facteur de mise à la terre ;<br />

Synthèse.<br />

Chapitre 4 Les régime de neutre<br />

Les schémas des liaisons à la terre ;<br />

Les S.L.T et les régimes de neutre ;<br />

Le régime de neutre direct à la terre ;<br />

Le régime de neutre isolé ;<br />

Le régime de neutre impédant :<br />

Le régime de neutre compensé ;<br />

Synthèse.<br />

Chapitre 5 Choix d’un régime de neutre<br />

Description des ouvrages ;<br />

Schéma de l’infrastructure principale ;<br />

Caractéristiques des ouvrages ;<br />

L’étude ;<br />

Synthèse.<br />

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Le 30/12/2011<br />

Partie B<br />

Les dispositions associées<br />

Chapitre 6 Les matériels de mise à la terre<br />

Présentation générale des matériels ;<br />

Les transformateurs ;<br />

Les transformateurs de mise à la terre ;<br />

Les bobines d’inductance d’extinction d’arc ;<br />

Les impédances de point neutre ;<br />

Définition d’un dispositif de mise à la terre ;<br />

Synthèse.<br />

Chapitre 7 Les plans de protection contre les défauts à la terre<br />

Présentation d’un plan de protection ;<br />

Les protections homopolaires ;<br />

Les protections à maximum de tension homopolaire ;<br />

Les protections à maximum d’intensité homopolaire ;<br />

Les protections à maximum de puissance homopolaire ;<br />

Les relais directionnels de courant homopolaire ;<br />

Le plan de protection et le neutre compensé ;<br />

Les automatismes réenclencheurs ;<br />

Les disjoncteurs shunts.<br />

Chapitre 8 L’exploitation des ouvrages<br />

Les essais ;<br />

L’exploitation des réseaux ;<br />

L’exploitation d’un réseau en régime perturbé ;<br />

Etudes de perturbations particulières ;<br />

Synthèse.<br />

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