GENERALITES CONCERNANT LES REGIMES DE NEUTRE
GENERALITES CONCERNANT LES REGIMES DE NEUTRE
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lambert.michelp@orange.fr<br />
Le 30/12/2011<br />
Michel Lambert<br />
250<br />
240<br />
V3-N<br />
V1-N<br />
230<br />
220<br />
210<br />
200<br />
190<br />
V2-N<br />
Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P<br />
180<br />
0h<br />
2h<br />
4h<br />
6h<br />
8h<br />
10h<br />
12h<br />
14h<br />
16h<br />
18h<br />
20h<br />
22h<br />
<strong>GENERALITES</strong> <strong>CONCERNANT</strong><br />
<strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong><br />
Synthèse du livre<br />
« <strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong><br />
ET<br />
<strong>LES</strong> SCHEMAS <strong>DE</strong>S LIAISONS A LA TERRE<br />
(Editions DUNOD) »<br />
1
lambert.michelp@orange.fr<br />
Le 30/12/2011<br />
Généralités concernant les régimes de neutre<br />
Synthèse du livre « Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre »<br />
1. <strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> ET LE SYSTEME ELECTRIQUE.........................5<br />
1.1 Les paramètres 5<br />
1.2 Le facteur de mise à la terre 5<br />
1.3 Les déséquilibres 6<br />
1.4 Les surtensions temporaires 8<br />
1.5 Le facteur de défaut de mise à la terre 8<br />
1.6 Le capacitif homopolaire 9<br />
1.7 Les courants de défaut 10<br />
2. <strong>LES</strong> MATERIELS <strong>DE</strong> MISE A LA TERRE <strong>DE</strong>S <strong>NEUTRE</strong>S.............................11<br />
2.1 Les transformateurs 11<br />
2.2 Les résistances de point neutre 11<br />
2.3 Les inductances de point neutre monophasées 12<br />
2.4 Les dispositifs triphasés 12<br />
3. REFLEXIONS AUTOUR <strong>DE</strong>S <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> ...................................15<br />
3.1 Les S.L.T en basse tension 15<br />
3.2 Les S.L.T sur les réseaux HTA 15<br />
3.3 Les S.L.T. et les régimes de neutre 16<br />
4. <strong>LES</strong> PLANS <strong>DE</strong> PROTECTION .......................................................................17<br />
5. EXISTE-T-IL UN BON REGIME <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> ...............................................18<br />
6. <strong>LES</strong> <strong>REGIMES</strong> <strong>DE</strong> <strong>NEUTRE</strong> SUR <strong>LES</strong> RESEAUX PUBLICS ........................19<br />
7. EN CONCLUSION ............................................................................................20<br />
8. LE LIVRE..........................................................................................................20<br />
2
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Le 30/12/2011<br />
Le contexte<br />
Les exploitants des réseaux d’énergie électrique ont l’obligation d’assurer à tout moment,<br />
l’alimentation en énergie électrique aux usagers qui en font la demande. A cet effet, les réseaux<br />
doivent être capables d’évoluer en fonction des besoins et des impératifs techniques.<br />
A l’origine, les réseaux d’énergie électrique ont été conçus pour répondre aux exigences de sûreté dans<br />
la desserte de l’énergie. La préoccupation des exploitants allait alors vers la recherche d’un compromis<br />
entre les investissements et la maîtrise des contraintes techniques. Depuis, les réseaux ont connus bien<br />
des évolutions sous la pression des normes et des utilisateurs. C’est pourquoi les choix qui ont<br />
prévalus durant le 20 eme siècle sont aujourd’hui réévalués.<br />
La performance d’un réseau dépend de la fiabilité présentée par les différents constituants, par la<br />
manière de les concevoir, de les construire, de les maintenir et de les exploiter.<br />
L’architecture d’un réseau influe directement sur le comportement du système électrique. Présentant<br />
une topologie de faible réactance, elle offre la puissance de court-circuit nécessaire au confort des<br />
usagers domestiques ainsi qu’au bon fonctionnement des processus industriels. Le régime de neutre<br />
d’un réseau intervient sur les contraintes provoquées par les déséquilibres homopolaires. L’ensemble<br />
est consolidé par un plan de protection assurant l’élimination rapide des défauts.<br />
Le choix d’un régime de neutre est le résultat d’un compromis entre des impératifs dont les critères<br />
d’appréciations relèvent de la qualité du produit électricité, de la continuité de la fourniture, de la<br />
sécurité des biens et des personnes ainsi que la réduction des coûts.<br />
La maîtrise des contraintes provoquées par les déséquilibres homopolaires est obtenue par des<br />
dispositions techniques cohérentes. Dans ce cadre, l’exploitant d’un réseau d’énergie électrique doit<br />
garantir le mode de fixation du neutre à la terre, réaliser des prises de terre de qualité et établir le<br />
schéma d’exploitation afin d’obtenir, au meilleur coût, la qualité de service attendue par les usagers.<br />
Les « schémas des liaisons à la terre » dont le concept est issu des normes traitant de la protection des<br />
personnes, sont souvent confondus avec les régimes de neutre. Parallèlement, les exploitants des<br />
réseaux ont l’habitude de classer les régimes de neutre suivant leur mode de gestion. Cela est de nature<br />
à entraîner la confusion entre le régime de neutre et le «schéma de liaison à la terre ». En réalité, ces<br />
concepts sont le manche et la cognée d’un même outil.<br />
Sur un réseau d’énergie électrique, le régime de neutre et le schéma des liaisons à la terre sont des<br />
dispositions associées. Le premier décrit le comportement du système électrique en présence d’un<br />
déséquilibre homopolaire. Le second définit le mode de raccordement des masses et des neutres sur le<br />
réseau.<br />
Lorsque l’on étudie les régimes de neutre, on est forcément conduit à s’interroger sur l’existence d’un<br />
bon régime de neutre. Le livre « Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre » est<br />
d’abord un travail d'éclaircissement sur le fonctionnement d’un réseau d’énergie électrique soumis à<br />
un déséquilibre homopolaire. C’est ensuite l’inventaire des dispositions qui doivent être prises en<br />
cohérence avec le choix du régime du neutre.<br />
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Le 30/12/2011<br />
Avertissement<br />
Le régime du neutre d’un réseau d’énergie électrique détermine le<br />
comportement du système électrique en présence d’un déséquilibre<br />
homopolaire. Dans ce document nous réserverons l’appellation « Régime de<br />
neutre » à la position du neutre dans le système électrique.<br />
Les traitements physiques des neutres et des masses seront représentés par les<br />
« Schémas des liaisons à la terre »<br />
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Le 30/12/2011<br />
1. Les régimes de neutre et le système électrique<br />
1.1 Les paramètres<br />
Considérons un court-circuit monophasé sur un réseau HTA dont le neutre est relié à la terre par<br />
l’intermédiaire du transformateur de puissance. Dans notre exemple, il n’existe pas de lien entre les<br />
impédances homopolaires des réseaux 63 kV et 20 kV.<br />
A l’endroit du défaut, les paramètres sont représentés dans le schéma équivalent.<br />
Zo est l’impédance homopolaire du dispositif physique de mise à la terre du neutre du réseau.<br />
Zod et Zos correspondent aux capacités homopolaires du réseau.<br />
Zo ligne et Zo câble sont les impédances homopolaires longitudinales du départ en défaut.<br />
L’ensemble de ces impédances constitue l’impédance homopolaire (Zor) du réseau.<br />
Zd = Zd source + Zd câble + Zd ligne est l’impédance directe du réseau en amont du défaut. Elle est<br />
sensiblement égale à l’impédance inverse Zi du réseau 1 .<br />
1.2 Le facteur de mise à la terre<br />
Il est représenté sur le schéma par le rapport<br />
Zor<br />
F <br />
Zd<br />
Il dépend fortement du régime de neutre.<br />
On considère généralement qu’un régime de neutre est direct à la terre si le facteur de mise à la terre<br />
est inférieur à trois.<br />
Les réseaux de distribution publique basse tension ont, aux bornes secondaires du transformateur<br />
HTA/BT, un facteur de mise à la terre F sensiblement égale à 1.<br />
Les réseaux de transport 400 kV Français ont un profil de facteur de mise à la terre 1 F 3.<br />
En présence d’un déséquilibre homopolaire, le comportement du réseau dépend de ce facteur. Sa<br />
connaissance permet d’évaluer les performances du plan de protection, les contraintes diélectriques à<br />
la fréquence fondamentale, la déformation du triangle des tensions, le capacitif homopolaire et les<br />
valeurs relatives des courants développés par les courts-circuits monophasés, biphasés à la terre et<br />
triphasés.<br />
1 Zd Zi si le lieu du défaut est proche électriquement des groupes de production.<br />
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Le 30/12/2011<br />
1.3 Les déséquilibres<br />
Ils sont provoqués par les courts-circuits et les charges dissymétriques. Leur existence modifie<br />
l’équilibre des grandeurs électriques en présence.<br />
‣ Le déséquilibre homopolaire affecte le système des tensions simples. Il modifie le rendement des<br />
charges monophasées. Un déséquilibre homopolaire induit du déséquilibre inverse.<br />
Vi<br />
‣ Le déséquilibre inverse est représenté par le taux de composante inverse .<br />
Vd<br />
Il affecte le système des tensions composées et perturbe le rendement des charges raccordées entre les<br />
phases.<br />
Le déséquilibre inverse induit par le déséquilibre homopolaire dépend du régime de neutre et de la<br />
puissance de court-circuit au point considéré. Le taux de composante inverse est d’autant plus<br />
important que la puissance de court-circuit est faible et que le déséquilibre homopolaire est important.<br />
Exemple 1: Déséquilibre de charge sur un réseau basse tension dont le neutre est distribué.<br />
250<br />
V3-N<br />
V1-N<br />
V3<br />
399 V<br />
60,7 A<br />
In<br />
240<br />
251 V<br />
240 V<br />
230<br />
220<br />
382 V<br />
T<br />
239 V<br />
V1<br />
210<br />
N<br />
16,2 V 245 V<br />
200<br />
190<br />
V2-N<br />
Mesures effectuées le 8 Janvier 1995 au point P<br />
62,3 A<br />
187 V<br />
396 V<br />
180<br />
I2<br />
V2<br />
0h<br />
2h<br />
4h<br />
6h<br />
8h<br />
10h<br />
12h<br />
14h<br />
16h<br />
18h<br />
Il existe un courant dans le neutre et un déplacement de point neutre V N-T. L’équilibre des tensions simples est<br />
affecté. On est en présence d’un déséquilibre homopolaire. Les tensions composées étant légèrement<br />
déséquilibrées, le réseau est également le siège d’un léger déséquilibre inverse.<br />
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Le 30/12/2011<br />
Exemple 2 : Courts-circuits sur un réseau 20 kV.<br />
Court-circuit monophasé<br />
Court-circuit biphasé<br />
C’est un déséquilibre homopolaire<br />
Les tensions simples sont déséquilibrées. Il existe un<br />
courant dans le neutre. Les tensions composées sont<br />
dans une moindre proportion déséquilibrées. Il existe<br />
également un léger déséquilibre inverse.<br />
C’est un déséquilibre inverse<br />
Les tensions composées sont fortement déséquilibrées.<br />
Il s’ensuit un déséquilibre des tensions simples.<br />
Il n’existe pas de courant dans le neutre. Il n’y a donc<br />
pas de déséquilibre homopolaire.<br />
En conclusion Un déséquilibre homopolaire s’identifie par la présence de composantes homopolaires<br />
dont l’amplitude dépend du choix du régime de neutre.<br />
1.3.1 Action du régime de neutre sur les déséquilibres<br />
Considérons le cas d’un réseau insulaire présentant une faible puissance de court-circuit.<br />
examinons le comportement du système électrique en sortie de centrale.<br />
1) Le neutre 20 kV est mis directement à la terre<br />
U31<br />
Nous<br />
V3<br />
V1<br />
U23<br />
V2<br />
U12<br />
Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de<br />
32 %. Le courant de défaut est de 350 A.<br />
2) On installe une impédance 80+j40 2<br />
U31<br />
V3<br />
U23<br />
V1<br />
V2<br />
Le taux de composante inverse aux bornes des groupes 400V est de<br />
10 %. Le courant de défaut est de 110 A.<br />
En conclusion L’augmentation de l’impédance homopolaire du réseau réduit le déséquilibre des<br />
tensions composées.<br />
U12<br />
2 Attention ! Sur un réseau HTA de faible PCC, le choix de l’impédance de mise à la terre du neutre doit faire l’objet d’une étude concernant<br />
notamment l’amplitude des surtensions temporaires.<br />
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Le 30/12/2011<br />
1.3.2 Les surtensions temporaires<br />
Elles sont créées par les déséquilibres homopolaires. Ne durant que le temps de l’événement, elles<br />
dépendent du régime de neutre et de l’importance du déséquilibre homopolaire.<br />
Examinons le cas d’un défaut<br />
monophasé affectant la phase 1 d’un<br />
réseau 20 kV.<br />
La simulation montre que les phases 2 et<br />
3 sont le siège d’une surtension. La<br />
tension V1 est égale, quant à elle, à la<br />
montée en potentiel de la prise de terre au<br />
lieu du défaut. Les tensions composées ne<br />
sont que faiblement modifiées. Il existe un<br />
déplacement de point neutre.<br />
Fixons la valeur de la résistance du<br />
défaut à 10 et faisons varier Zn.<br />
Les surtensions temporaires sur les<br />
phases saines à l’endroit du défaut<br />
dépendent de la valeur du facteur de<br />
mise à la terre en ce point.<br />
Les surtensions temporaires augmentent<br />
fortement à partir d’une impédance de<br />
point neutre de 5 Pour cette valeur, le<br />
facteur de mise à la terre F est égal à 3.<br />
Tensions phases-terre (V)<br />
20000<br />
18000<br />
16000<br />
14000<br />
12000<br />
10000<br />
8000<br />
6000<br />
4000<br />
2000<br />
0<br />
Résistance du défaut = 10<br />
V3<br />
V2<br />
V1<br />
0<br />
0,25<br />
0,5<br />
1<br />
1,5<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
10<br />
40<br />
80<br />
300<br />
600<br />
900<br />
Impédance du neutre)<br />
1.4 Le facteur de défaut de mise à la terre<br />
Attention !<br />
Il ne faut pas confondre le facteur de mise à la terre F et facteur de défaut de mise à la terre .<br />
V<br />
A la fréquence industrielle, il représente la valeur de la surtension , provoquée sur les phases<br />
Vn<br />
saines par un court-circuit monophasé.<br />
Pour Rm=0, il est défini par la relation<br />
<br />
3 <br />
1<br />
F F²<br />
2 F<br />
3<br />
Xo/Xd > 100<br />
3<br />
Xo/Xd = 3<br />
1,25<br />
Xo/Xd = 1<br />
=1<br />
Pour un facteur de mise à la terre égal à 1, il n’y a pas de surtension.<br />
Si le facteur de mise à la terre est grand, la tension simple tend vers une valeur de tension composée.<br />
Pour F=3, les surtensions sont maîtrisées.<br />
3 Pour F=Xo/Xd<br />
8
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Le 30/12/2011<br />
1.5 Le capacitif homopolaire<br />
On définit le capacitif homopolaire comme étant, lors d’un court-circuit avec la terre, le courant dérivé<br />
par les réactances de capacité homopolaire (Xco) des lignes et des câbles. Le courant de défaut est<br />
alors composé du capacitif du réseau et du courant dans le neutre. La montée en potentiel de la prise<br />
de terre locale Vm= Rm x Jdéfaut qui en résulte peut, dans certaines conditions, être amplifiée et<br />
porter atteinte à la sécurité des biens et des personnes.<br />
Zn est résistif<br />
Du schéma équivalent on en déduit la valeur du courant résiduel de capacité 3Ico.<br />
Zd<br />
Zi<br />
3 Vn<br />
3 Vo<br />
Xco<br />
Zo<br />
Zno<br />
Zo T<br />
Jdéfaut<br />
3 Rm<br />
3 Zn<br />
Zo<br />
3Vo 3Vn <br />
et<br />
Zd Zi Zo 3Rm<br />
3Ico <br />
3Vo<br />
Xco<br />
3Vn <br />
Zno<br />
Xco<br />
ZnoZd<br />
Zi 3Rm Xco.<br />
Zno<br />
3Vn<br />
Si Rm=0 et Zd=Zi=0 alors Vn<br />
Vo<br />
et 3Ico<br />
donc 3Ico= 3Vn.Co<br />
Xco<br />
Zo<br />
F<br />
Si Rm=0, Zd=Zi et F on obtient 3Vo 3Vn .<br />
Zd<br />
2 F<br />
Vn 3Vn Coω<br />
Si F=1, Vo<br />
et 3Ico Vn Coω .<br />
3<br />
3<br />
A l’aide d’une simulation on examine la variation du courant de capacité homopolaire pour différentes<br />
valeurs du facteur de mise à la terre dans le cas d’un défaut monophasé. On fixe la tension du réseau,<br />
les impédances directe et inverses, la réactance de capacité homopolaire et la résistance du défaut. On<br />
calcule le courant de capacité résiduel 3Ico max et on fait varier Zn. On compare les valeurs 3Ico (%<br />
de3Ico max ) pour des valeurs d’impédances de mise à la terre du neutre purement résistives ou purement<br />
inductives.<br />
La valeur du « capacitif » dépend du<br />
100<br />
Résistance<br />
%<br />
facteur de mise à la terre au point de<br />
90<br />
Inductance<br />
défaut.<br />
80<br />
Pour une impédance directe et une<br />
70<br />
résistance de défaut donnée, le<br />
60<br />
capacitif est d’autant plus important<br />
que le facteur de mise à la terre est<br />
grand.<br />
La norme CEI 909 précise que les conditions qui<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
<br />
permettent de prendre en compte les capacités<br />
10<br />
homopolaires pour le calcul des courants de courtcircuit<br />
0<br />
Facteur de mise à la terre Zo/Zd<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />
9
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Le 30/12/2011<br />
1.6 Les courants de défaut<br />
Durant un court-circuit à la terre, les courants de défaut dépendent du régime de neutre. Dans le cas du<br />
neutre direct à la terre (F 3), le comportement du réseau, en présence d’un déséquilibre homopolaire<br />
présente une particularité que nous allons examiner.<br />
Considérons un réseau 20 kV. On étudie le courant de défaut à la terre pour un défaut biphasé à la<br />
terre. On compare ce courant à celui produit par un défaut monophasé pour différentes valeurs de F.<br />
Valeur du courant de défaut à la terre Jdéf= g(F) sur un réseau 20kV<br />
(Pcc= 200 MVA)<br />
18000<br />
Jdéfaut (A)<br />
16000<br />
14000<br />
12000<br />
10000<br />
8000<br />
6000<br />
Neutre direct à la terre<br />
Court-circuit biphasé<br />
avec la terre<br />
Court-circuit<br />
monophasé<br />
Neutre impédant<br />
4000<br />
2000<br />
0<br />
0 1 3 10 20 50 100<br />
Facteur de mise à la terre<br />
Pour F=1, les courants de défaut à la terre sont égaux à Icc tri (6000 A dans l’exemple).<br />
Lorsque le facteur de mise à la terre est inférieur à 1 (cas des réseaux Nord Américains), le courant de<br />
défaut maximal est obtenu pour un court-circuit biphasé à la terre.<br />
Sur de tels réseaux, l’étude des circuits de terre doit être réalisée pour un défaut bi+T.<br />
RTE (EDF) fixe le facteur de mise à la terre dans un intervalle compris entre un et trois garantissant ainsi que le<br />
Vn<br />
courant de court-circuit n’excèdera pas IccTri .<br />
Zd<br />
Rapport des valeurs de courant à la terre<br />
2<br />
1,8<br />
1,6<br />
Idef bi / Idef mono<br />
1,4<br />
1,2<br />
1<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,7<br />
0,5<br />
RPN 40 <br />
0,2<br />
0<br />
0 1 3 10 20 50 100 120<br />
Facteur de mise à la terre<br />
Le rapport des courants de défaut à la terre varie avec la valeur du facteur de mise à la terre.<br />
Jdéfaut bi<br />
2 <br />
0,5. L’exploitant doit tenir compte de cette propriété pour le réglage des<br />
Jdéfaut mono<br />
protections contre les défauts d’isolement à la masse.<br />
Afin de détecter les défauts biphasés à la masse sur les réseaux dont le neutre est impédant, ERDF<br />
Ineutre<br />
règle les protections masse tableau à une valeur 0,8 (In est l’intensité maximale dans le<br />
2<br />
neutre du réseau). Si In=300 A, 120A .<br />
10
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Le 30/12/2011<br />
2. Les matériels de mise à la terre des neutres<br />
2.1 Les transformateurs<br />
Le tableau résume l’utilisation des différents transformateurs.<br />
Régime de neutre vue du secondaire Couplage Utilisations<br />
F 1<br />
.yn<br />
Transformateurs de groupe<br />
Distribution Basse Tension<br />
Neutre direct F 3 Yn.yn Flux forcé Tous niveaux de tension et<br />
toutes puissances<br />
2.2 Les résistances de point neutre<br />
Lorsque l’on souhaite limiter fortement le courant dans le neutre du réseau, on utilise souvent une<br />
résistance de point neutre connectées entre le neutre du réseau et la terre<br />
Insertion dans le neutre du transformateur<br />
Neutre artificiel crée par une bobine triphasée<br />
Une Résistance de point neutre est définie par sa tenue thermique et son intensité maximale admissible<br />
en permanence. Elle doit être capable de supporter les contraintes imposées par les pratiques<br />
d’exploitation (manœuvres et cycles d’automatismes).<br />
11
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Le 30/12/2011<br />
2.3 Les inductances de point neutre monophasées<br />
Une inductance est définie par sa tenue thermique et par l’intensité maximale admissible en<br />
permanence. Elle doit en outre résister aux effets temporaires des courants de défaut.<br />
En présence d’un capacitif homopolaire important, l’utilisation d’une inductance pure risque de<br />
provoquer le dysfonctionnement d’un plan de protection constitué de relais à maximum d’intensité<br />
résiduelle. Une telle pratique est réservée aux réseaux essentiellement aériens ou lorsque l’on réalise<br />
un régime de neutre faiblement impédant 4 .<br />
Elles sont insérées dans les connexions de mise à la terre des<br />
neutres des transformateurs. Par rapport aux résistances, elles<br />
présentent l’avantage d’être plus robustes, moins encombrantes et<br />
ne nécessitant qu’un entretien réduit. Elles sont d’un coût<br />
d’exploitation beaucoup plus faible.<br />
La plus simple est constituée d’un solénoïde bobiné autour d’un<br />
support amagnétique.<br />
Afin de pouvoir installer ces inductances au sol tout en<br />
garantissant la sécurité des personnes, on peut immerger<br />
l’inductance dans une cuve remplie d’un diélectrique liquide.<br />
Les dispositifs de fixation sont alors constitués de shunts<br />
magnétiques chargés de préserver la cuve de la circulation du flux<br />
produit par la bobine.<br />
2.4 Les dispositifs triphasés<br />
Disposant d’un enroulement couplé en triangle ou en zigzag, ils se comportent comme un générateur<br />
de courant homopolaire. Ils ont essentiellement deux fonctions :<br />
Ils créent localement un point neutre dans le système électrique.<br />
Ils assurent la mise à la terre du neutre du réseau à la place des transformateurs.<br />
Ils peuvent dans certains cas alimenter les auxiliaires du site. On privilégie l’installation de ces<br />
dispositifs lorsque l’on veut :<br />
limiter l’amplitude de certaines perturbations,<br />
éliminer le couplage homopolaire entre deux réseaux reliés à un même transformateur,<br />
assurer la mise à la terre du neutre au niveau du jeu de barres,<br />
compenser partiellement le capacitif homopolaire du réseau,<br />
Réduire le bruit du réseau.<br />
Principe général<br />
La figure ci-dessus illustre l’effet générateur homopolaire. La mise à la terre du neutre est constituée<br />
d’une inductance triphasée dont l’impédance homopolaire est: Zo=20+j120.<br />
L’effet générateur homopolaire ne peut avoir lieu que si le raccordement triphasé est garanti. La<br />
protection par fusibles est déconseillée.<br />
4 Les réseaux HTA Britanniques utilisent ces dispositifs pour limiter le courant dans le neutre à 4000 A.<br />
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2.4.1 Les bobines de point neutre<br />
Elles sont constituées de six bobines couplées en zigzag. Elles peuvent être installées seules ou en<br />
association avec une résistance en fonction du facteur de qualité souhaité et du plan de protection<br />
utilisé.<br />
Photo<br />
TRANSFIX<br />
Sur un réseau capacitif, il est intéressant<br />
d’associer une bobine zigzag à une<br />
résistance de point neutre.<br />
Convenablement dimensionnée, cette<br />
association compense partiellement le<br />
capacitif homopolaire du réseau.<br />
En présence d’un court circuit à la terre,<br />
elle crée une composante active de la<br />
puissance homopolaire qui peut être<br />
détectée par les relais de puissance<br />
active résiduelle (PWH).<br />
R<br />
BPN<br />
Zigzag<br />
2.4.2 Les transformateurs de point neutre<br />
Ils sont installés sur les jeux de barres ou<br />
« en biberon » dans l’environnement des<br />
transformateurs. Ils peuvent assurer par<br />
exemple la mise à la terre des tertiaires de<br />
compensation des transformateurs<br />
d’interconnexion, Ils alimentent dans ce<br />
cas, en soutirage, les ventilateurs et les<br />
pompes de circulation d’huile ainsi que les<br />
auxiliaires du poste.<br />
La photo ci-contre représente deux<br />
transformateurs Y.d , 63 kV/10 kV de 5MVA qui<br />
assurent la mise à la terre du neutre 63 kV<br />
ainsi que l’alimentation d’un transformateur<br />
de service auxiliaire.<br />
2.4.3 Les générateurs homopolaires<br />
Pour limiter l’ampleur des dommages causés aux groupes de production par les défauts à la masse, les<br />
exploitants limitent les courants de défaut à la terre à une dizaine d’Ampères. Ils utilisent souvent un<br />
dispositif, raccordé au jeu de barres de la centrale, abusivement appelé « générateur homopolaire ».<br />
Le transformateur dispose d’un enroulement couplé<br />
en triangle chargé par une résistance. L’ensemble se<br />
comporte alors comme une résistance. Le TC placé<br />
dans la mise à la terre du neutre alimente la protection<br />
masse stator des groupes raccordés au jeu de barres.<br />
Ce dispositif doit comporter un circuit magnétique à flux<br />
libre ou être constitué de trois transformateurs<br />
monophasés de puissance. On utilise également des<br />
transformateurs de tension. Dans ce dernier cas, le<br />
« générateur homopolaire » 5 peut assurer l’alimentation<br />
des circuits de mesure et de protection. Le dispositif peut<br />
comporter un tertiaire couplé en étoile pour alimenter les<br />
auxiliaires. EDF déconseille cette solution.<br />
5 Cette appellation devrait être normalement attribuée à tous les dispositifs chargés de créer un point neutre artificiel.<br />
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Le 30/12/2011<br />
2.4.4 Les impédances de compensation<br />
Principe<br />
Le principe de la bobine d’extinction a été présenté<br />
par le Professeur PETERSEN au début du 20 éme<br />
siècle. Elle est constituée d’inductances accordées<br />
au capacitif du réseau et associées à une résistance<br />
de forte valeur.<br />
A l’accord, l’impédance homopolaire du réseau est<br />
fixée par la valeur de la résistance. Le courant de Bobine Alstom<br />
défaut est alors très faible (15 à 40 A).<br />
Sous réserve d’être convenablement accordée au capacitif homopolaire du réseau, une bobine<br />
d’extinction, par son action sur l’amplitude du courant de défaut, assure les fonctions suivantes :<br />
Elle transforme certains défauts fugitifs en défauts auto extincteurs.<br />
Elle réduit les montées en potentiel des prises de terre<br />
Le comportement du réseau, dont le neutre est compensé, est très proche de ceux exploités avec un<br />
neutre isolé.<br />
La mise en œuvre d’une bobine d’extinction doit être associée à un plan de protection comportant des<br />
relais de puissance active homopolaire (PWH), spécifiés pour les réseaux à neutre compensé. On<br />
complète le dispositif par des relais à maximum de tension homopolaire dont le rôle est de détecter les<br />
défauts résistants.<br />
Constitution (cas de la bobine Alstom)<br />
Le point neutre artificiel est<br />
créé par une bobine zigzag.<br />
L’inductance de réglage est<br />
constituée d’une combinaison<br />
de quatre gradins commandés<br />
par un automate, lui même<br />
piloté par un système d’accord.<br />
L’insertion d’une résistance de<br />
forte valeur en parallèle sur<br />
l’inductance de réglage permet<br />
d’injecter, durant le défaut, une<br />
composante active détectée par<br />
le plan de protection constitué<br />
de relais PWH.<br />
Le facteur de mise à la terre étant souvent supérieur à 500, les surtensions temporaires sont maximales.<br />
Pour certains désaccords (3Ico>In), elles peuvent atteindre des valeurs supérieures à la tension<br />
composée de service.<br />
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Le 30/12/2011<br />
3. Réflexions autour des régimes de neutre<br />
Les normes font souvent référence aux schémas de raccordement du neutre et des masses avec la terre.<br />
Autrefois on appelait régimes de neutre ce qu’aujourd’hui on dénomme « Schémas de Liaison à la<br />
terre (S.L.T) ». Certains, aujourd’hui, affirment que « régime de neutre » et « schéma de liaison à la<br />
terre » désignent les mêmes choses. D’autres estiment que l’appellation « Régime de neutre » doit être<br />
proscrite et être remplacée par la dénomination « Schéma de liaison à la terre ». Les exploitants des<br />
réseaux d’énergie électriques utilisent, quant à eux, couramment la notion de régime de neutre avec un<br />
classement qui leur est propre. Enfin, les régimes de neutre ont été différenciés dans cet ouvrage en<br />
considérant le fonctionnement du système électrique en présence d’un déséquilibre homopolaire. Il<br />
faut reconnaître que cette cacophonie est de nature à troubler un lecteur peu averti.<br />
Examinons par exemple la classification des exploitants. Ils connaissent quatre régimes de neutre :<br />
Le neutre isolé;<br />
Le neutre direct à la terre;<br />
Le neutre impédant;<br />
Le neutre compensé.<br />
En ne considérant que l’aspect physique des choses, il existe des risques de confusion car:<br />
- Une impédance de point neutre n’implique pas forcément un neutre impédant;<br />
- Un neutre isolé peut être un neutre impédant qui s’ignore,<br />
- Un neutre relié directement à la terre ne crée pas forcément un neutre direct à la terre.<br />
Afin de faciliter la communication entre experts, il convient de définir ce qui relève du régime de<br />
neutre et de ce qui est du domaine du schéma de liaison à la terre.<br />
Dans ce document, la frontière entre neutre direct à la terre et neutre impédant a été définie en prenant<br />
en compte le facteur de mise à la terre et son influence sur le comportement du système électrique en<br />
présence d’un déséquilibre homopolaire. C’est ainsi qu’un neutre direct à la terre est défini pour F≤3.<br />
Il faut reconnaître que lorsqu’il s’agit d’étudier un réseau BT, cette notion présente peu d’intérêt.<br />
Quoique…..<br />
Issus des normes, les schémas de liaison à la terre, décrivent les raccordements physiques des neutres<br />
et des masses. En toute rigueur, le raccordement des masses ne concerne pas le fonctionnement d’un<br />
réseau en présence d’un déséquilibre homopolaire. On constate déjà qu’il y a une différence entre la<br />
notion de régime de neutre et le concept des schémas de liaison à la terre.<br />
3.1 Les S.L.T en basse tension<br />
Les schémas de liaison à la terre sont définis en France dans la norme NFC 15-100.<br />
Chaque schéma est décrit à partir d’un couple de lettres.<br />
‣ La première lettre définit l’état électrique du neutre du réseau par rapport à la terre<br />
‣ La deuxième lettre représente le mode de raccordement des masses par rapport au neutre ou la<br />
terre.<br />
‣ La troisième lettre décrit la relation entre le neutre et les masses<br />
3.2 Les S.L.T sur les réseaux HTA<br />
Les schémas de liaison à la terre sont définis dans les normes NFC C13-100 et NFC 13-200.<br />
Aux deux premières lettres définies par la norme NFC 15-100, la NFC 13-100 et la NFC 13-200<br />
ajoutent une troisième lettre qui représente la position des masses du poste de livraison.<br />
La position des neutres et des masses sont représentés par trois lettres.<br />
La première (« I » ou « T ») définit le traitement du neutre;<br />
<br />
<br />
La deuxième (« T » ou «N ») définit le mode de raccordement des masses;<br />
La troisième (« N », « R », « S ») définit les interconnexions éventuelles entre les réseaux de<br />
terre.<br />
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Le 30/12/2011<br />
3.3 Les S.L.T. et les régimes de neutre<br />
Si on considère qu’un régime de neutre direct à la terre présente un facteur de mise à la terre 3, le<br />
schéma de la liaison du neutre avec la terre ne permet pas, à lui seul, de définir le régime de neutre du<br />
réseau ou du moins, de préciser le comportement du système électrique en présence d’un déséquilibre<br />
homopolaire.<br />
Exemple 1:<br />
Dans le cas d’un réseau BT dont le SLT est de type TT, on pourra affirmer que le régime de neutre est<br />
direct à la terre si le transformateur comporte un enroulement couplé en triangle ou en zigzag. Si la<br />
puissance de court-circuit du réseau en amont du transformateur est grande devant la puissance de<br />
court-circuit naturelle du transformateur, le facteur de mise à la terre sera sensiblement égal à 1. Le<br />
courant de court-circuit monophasé sera du même ordre de grandeur que le courant de court-circuit<br />
triphasé.<br />
Si le transformateur est couplé en étoile-étoile, le facteur de mise à la terre sera supérieur à 3. Le<br />
réseau fonctionnera avec un régime de neutre impédant mal adapté à l’alimentation des charges<br />
dissymétriques raccordées entre phase et neutre. Le courant de court-circuit monophasé sera plus<br />
faible que le courant de court-circuit triphasé.<br />
Exemple 2 :<br />
Examinons le cas d’un réseau industriel BT isolé alimenté par un groupe électrogène 400V, 650 kVA,<br />
X’d=19,5%, Xo= 3,2%. Le schéma de liaison à la terre est de type TN.<br />
Zo 3,2<br />
Le facteur de mise à la terre est F 0, 16<br />
Zd 19,5<br />
On a affaire à un régime de neutre direct à la terre un peu particulier. En effet, la contrainte maximale<br />
de courant à la terre à lieu dans le cas d’un court-circuit biphasé à la terre. Le circuit de terre devra<br />
donc être étudié pour ce court-circuit.<br />
On pourra ajouter une résistance de point neutre afin de remonter le facteur de mise à la terre. Pour<br />
atteindre F=2 par exemple, il faudra insérer une RPN de 13 . On restera dans un régime de neutre<br />
direct à la terre. Dans ces conditions, le courant de court-circuit monophasé sera inférieur au courant<br />
de court-circuit triphasé.<br />
Sur de tels réseaux, on peut effectuer le rapprochement entre un neutre direct à la terre et un S.L.T de<br />
type TT ou TN à la condition d’utiliser des transformateurs HTA/BT triangle/étoile ou étoile zigzag.<br />
C’est généralement le cas. Quoique…………<br />
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Le 30/12/2011<br />
4. Les plans de protection<br />
Ils doivent respecter les principes généraux suivants:<br />
Afin de préserver la sécurité des personnes et l’intégrité des matériels électriques, tout défaut<br />
intervenant sur un élément du réseau ou raccordé à celui-ci doit être détecté rapidement et<br />
éliminé par le plan de protection.<br />
Pour répondre aux obligations de continuité de la fourniture d’énergie électrique, le processus<br />
d’élimination du défaut doit respecter les principes de sélectivité.<br />
Les usagers et les processus industriels doivent bénéficier à tout moment des services définis<br />
d’une manière contractuelle et réglementaire 6 .<br />
La définition d’un plan de protection doit être étudiée en cohérence avec le régime de neutre.<br />
A titre indicatif, les critères de détection des défauts à la terre sont résumés dans le tableau cidessous.<br />
Régime de<br />
Critères de détection des courts-circuits monophasés<br />
neutre<br />
Code CEI UN> IN>> PN>> QN>><br />
Z< X< IN> I IN<br />
<br />
<br />
Critère Ur Ir Pr Qr Sr Z X Ir I Ir<br />
Code ANSI F59N F50N F67N F67N F67N F21 F21 F67N F87 F87N<br />
Isolé ***<br />
II<br />
(étude)<br />
**<br />
II<br />
(étude)<br />
*<br />
II<br />
Direct ***<br />
II<br />
Impédant<br />
R+jX<br />
**<br />
II<br />
Impédant jX **<br />
(étude)<br />
Compensé **<br />
II<br />
***<br />
II<br />
NC<br />
***<br />
II<br />
***<br />
II<br />
**<br />
II<br />
**<br />
II<br />
* * ***<br />
II<br />
***<br />
***<br />
II<br />
*** ***<br />
(étude)<br />
* **<br />
(étude)<br />
* **<br />
6 Les services essentiels concernent la qualité de service, le régime de neutre, le plan de tension, la puissance de court-circuit, la pureté de<br />
l’onde électrique, etc.<br />
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Le 30/12/2011<br />
5. Existe-t-il un bon régime de neutre <br />
La réponse est complexe. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à une réunion d’experts sur le sujet.<br />
« S’il y avait un régime de neutre autorisant un faible investissement, un coût réduit d’exploitation et<br />
une excellente qualité de service, on le saurait ».<br />
Sur les réseaux BT:<br />
<br />
<br />
Le régime de neutre le plus utilisé est le neutre direct à la terre (TT ou TN). Il permet au<br />
réseau d’accueillir les charges monophasées déséquilibrées et asynchrones sous réserve que le<br />
neutre soit distribué. Le plan de protection est simple et sélectif. Le facteur de mise à la terre<br />
est normalement compris entre 0,9 et 3.<br />
Si l’on privilégie la protection des travailleurs tout en bénéficiant du maintien de la fourniture<br />
durant un défaut monophasé, on peut exploiter le réseau avec un neutre isolé (IT). Le plan de<br />
protection est alors rustique mais non sélectif.<br />
Sur les réseaux HTA:<br />
<br />
<br />
<br />
Si l’on souhaite maîtriser les montées en potentiel des prises de terre, le neutre isolé est une<br />
excellente solution, y compris pour les réseaux isolés de faible PCC, sous réserve que le<br />
capacitif du réseau soit négligeable. Cette solution offre également une bonne qualité de<br />
service. Les réseaux dont le neutre est isolé sont cependant le siège de surtensions temporaires<br />
importantes. Le plan de protection n’est pas sélectif. La recherche de défaut est délicate.<br />
Le neutre compensé offre également une bonne qualité de service y compris pour les réseaux<br />
isolés de faible PCC, le plan de protection est sélectif mais onéreux. Le coût des accessoires<br />
pour l’exploitation du réseau est important. Les surtensions temporaires sont également<br />
importantes.<br />
Sur les réseaux dont le neutre est direct à la terre (F3), le niveau des surtensions temporaires<br />
est maîtrisé. L’isolement en mode commun des équipements peut être réduit.<br />
Ces réseaux sont bien adaptés à l’alimentation des charges monophasées lorsque le neutre est<br />
distribué. Les plans de protection sont simples et sélectifs. La détection des défauts résistants<br />
est par contre délicate à réaliser. La qualité de service n’est pas la meilleure, elle nécessite une<br />
mise en œuvre soignée et coûteuse des circuits et des prises de terre.<br />
Ce régime de neutre est bien adapté aux réseaux de faible PCC présentant un fort capacitif<br />
homopolaire avec en contrepartie une dégradation de la qualité du système de tension.<br />
La limitation du courant dans le neutre (100 à 4000 A) est une solution intermédiaire qui<br />
nécessite de coordonner le courant maximal de défaut à la terre avec la valeur de la résistance<br />
de la prise de terre de référence. Sur les réseaux présentant un fort capacitif, il existe des cas<br />
où la limitation du courant de neutre ne permet pas de limiter le courant de défaut. Il faut alors<br />
envisager une compensation partielle ou totale du courant de capacité homopolaire ou tendre<br />
vers un neutre direct à la terre.<br />
Sur ces réseaux, les surtensions temporaires peuvent tendre vers la valeur de la tension<br />
composée. Les plans de protection sont parfois complexes. La qualité de service est<br />
satisfaisante sous réserve de respecter quelques règles.<br />
Sur les réseaux HTB:<br />
<br />
<br />
Les ouvrages dont la tension est inférieure à 225 kV sont souvent exploités avec un facteur de<br />
mise à la terre inférieure à 3. Les courants de court-circuit monophasés sont cependant limités.<br />
Certains réseaux 110 kV Allemands sont exploités avec un neutre compensé.<br />
Sur les ouvrages THT (>150 kV), le coût de l’isolement est si important que l’exploitant a<br />
intérêt à utiliser les régimes de neutre direct à la terre.<br />
En France, les facteurs de mise à la terre des réseaux 400 kV doivent respecter la condition<br />
1 F 3. Si F>1, le courant de défaut à la terre est maximal lors d’un court-circuit<br />
monophasé et n’excède pas la valeur du courant de court-circuit triphasé. Avec F 3, les<br />
surtensions temporaires sont maîtrisées.<br />
Lorsque le réseau est alimenté par plusieurs sources interconnectées, il est nécessaire<br />
d’assurer la gestion des neutres afin de maintenir le facteur de mise à la terre du réseau dans<br />
l’intervalle souhaité. Il faut également noter que ce régime de neutre offre, aux protections de<br />
distances, les conditions d’une bonne sélectivité.<br />
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6. Les régimes de neutre sur les réseaux publics<br />
Sur de tels réseaux, le choix du régime de neutre est conditionné par l’histoire. Son évolution dépend<br />
du niveau de développement du pays, de sa géographie et de la répartition de sa population. Il arrive<br />
cependant que les influences géopolitiques fassent abstraction des critères techniques et économiques.<br />
Les erreurs peuvent alors s’avérer coûteuses.<br />
On est souvent amené à examiner, à titre de comparaison, le comportement des réseaux actuellement<br />
exploités dans le monde par les différentes compagnies d’électricité. On découvre alors que quelque<br />
soit leur régime de neutre, ces réseaux fonctionnent correctement sous réserve de respecter la<br />
cohérence du régime de neutre et des dispositions associées. Aujourd’hui, la tendance est la suivante:<br />
Haute tension (HTB)<br />
Neutre impédant ou neutre direct à la terre<br />
Moyenne tension (HTA)<br />
Basse tension<br />
EUROPE<br />
ETATS UNIS<br />
AUSTRALIE<br />
ASIE<br />
AFRIQUE<br />
Neutre impédant ou compensé<br />
Neutre direct à la terre<br />
Selon influences<br />
Neutre direct à la terre<br />
‣ Quelques pays exploitent encore des réseaux HTA à neutre isolé: ITALIE, IRLAN<strong>DE</strong>,<br />
RUSSIE, JAPON, ALLEMAGNE…<br />
‣ En GRAN<strong>DE</strong> BRETAGNE les réseaux HTA sont exploités avec des neutres directs à la terre<br />
ou faiblement impédants.<br />
‣ Sur les réseaux HTA ALLEMAND, la pratique était la suivante dans les années 90:<br />
10kV 20kV 30kV<br />
Neutre isolé 9,6% 30409 km 655 km 1052 km<br />
Neutre compensé 85,7% 86779 km 184097 km 14110 km<br />
Neutre impédant 4,7% 11480 km 3988 km 11 km<br />
Certaines compagnies d’électricité ALLEMAN<strong>DE</strong> réfléchissent cependant à l’opportunité de<br />
passer au neutre faiblement impédant sur des réseaux de câbles vieillissants.<br />
‣ Actuellement, les réseaux HTA FRANCAIS sont exploités avec un neutre impédant et résistif.<br />
Afin de répondre aux exigences de qualité et de sécurité, EDF a entrepris depuis le début des<br />
années 90 la migration de ces réseaux vers une exploitation à neutre compensé.<br />
Les démarches initiées par la FRANCE et certaines compagnies ALLEMAN<strong>DE</strong>S peuvent<br />
paraître contradictoires. Elles s’expliquent cependant par l’histoire et la constitution de leurs<br />
réseaux HTA.<br />
Dans quelques dizaines d’années, l’exploitant Français devra peut-être réfléchir à une<br />
migration de son régime de neutre compensé vers un régime faiblement impédant ou même<br />
direct à la terre.<br />
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Le 30/12/2011<br />
7. En conclusion<br />
Le choix d’un régime de neutre d’un réseau d’énergie électrique s’inscrit dans le cadre plus général de<br />
la recherche de la performance.<br />
Lorsqu’il s’agit de choisir un régime de neutre, il convient de prendre en compte:<br />
La qualité du produit,<br />
La sécurité des biens et des personnes,<br />
La maîtrise des coûts d’investissement et d’exploitation<br />
La décision doit s’appuyer sur des éléments objectifs définis à partir d’une étude de cohérence mettant<br />
en scène la résistance de la prise de terre de référence, la puissance de court-circuit et le capacitif du<br />
réseau.<br />
Le concepteur s’attachera à prendre en compte les particularités et la vocation du réseau et se méfiera<br />
des solutions toutes faites qui, par ailleurs, ont fait leurs preuves. Il étudiera ensuite le plan de<br />
protection associé au régime de neutre en cohérence avec les obligations de qualité et de sécurité.<br />
8. Le livre<br />
Le livre « Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre » comporte les chapitres<br />
suivants :<br />
Partie A<br />
Les déséquilibres homopolaires et les régimes de neutre<br />
Chapitre 1 Initiation aux composantes symétriques<br />
Décomposition d’un système électrique ;<br />
Equation générale d’un court-circuit ;<br />
La mesure des composantes symétriques ;<br />
L’utilisation des composantes symétriques ;<br />
Définition d’un système électrique.<br />
Chapitre 2 Les déséquilibres<br />
Les déséquilibres inverses ;<br />
Les déséquilibres homopolaires ;<br />
Synthèse.<br />
Chapitre 3 Les paramètres du réseau<br />
Le schéma équivalent d’un défaut monophasé ;<br />
Les impédances ;<br />
La résistance du défaut ;<br />
Le facteur de mise à la terre ;<br />
Synthèse.<br />
Chapitre 4 Les régime de neutre<br />
Les schémas des liaisons à la terre ;<br />
Les S.L.T et les régimes de neutre ;<br />
Le régime de neutre direct à la terre ;<br />
Le régime de neutre isolé ;<br />
Le régime de neutre impédant :<br />
Le régime de neutre compensé ;<br />
Synthèse.<br />
Chapitre 5 Choix d’un régime de neutre<br />
Description des ouvrages ;<br />
Schéma de l’infrastructure principale ;<br />
Caractéristiques des ouvrages ;<br />
L’étude ;<br />
Synthèse.<br />
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Le 30/12/2011<br />
Partie B<br />
Les dispositions associées<br />
Chapitre 6 Les matériels de mise à la terre<br />
Présentation générale des matériels ;<br />
Les transformateurs ;<br />
Les transformateurs de mise à la terre ;<br />
Les bobines d’inductance d’extinction d’arc ;<br />
Les impédances de point neutre ;<br />
Définition d’un dispositif de mise à la terre ;<br />
Synthèse.<br />
Chapitre 7 Les plans de protection contre les défauts à la terre<br />
Présentation d’un plan de protection ;<br />
Les protections homopolaires ;<br />
Les protections à maximum de tension homopolaire ;<br />
Les protections à maximum d’intensité homopolaire ;<br />
Les protections à maximum de puissance homopolaire ;<br />
Les relais directionnels de courant homopolaire ;<br />
Le plan de protection et le neutre compensé ;<br />
Les automatismes réenclencheurs ;<br />
Les disjoncteurs shunts.<br />
Chapitre 8 L’exploitation des ouvrages<br />
Les essais ;<br />
L’exploitation des réseaux ;<br />
L’exploitation d’un réseau en régime perturbé ;<br />
Etudes de perturbations particulières ;<br />
Synthèse.<br />
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