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Habilitation à diriger des recherches Alberto Bramati - Laboratoire ...

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<strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel<br />

UMR CNRS 8552<br />

Université Pierre et Marie Curie<br />

Ecole normale supérieure<br />

<strong>Habilitation</strong> à <strong>diriger</strong> <strong>des</strong> <strong>recherches</strong><br />

Spécialité : Physique Quantique<br />

présentée par :<br />

<strong>Alberto</strong> <strong>Bramati</strong><br />

Soutenue le ... devant le jury composé de :<br />

Izo Abram<br />

Claude Delalande<br />

Luigi A. Lugiato<br />

...<br />

Rapporteur<br />

Rapporteur<br />

Rapporteur


Table <strong>des</strong> matières<br />

Table <strong>des</strong> matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . i<br />

Partie i Curriculum vitae 1<br />

Partie ii Résumé <strong>des</strong> travaux 13<br />

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

1. Réduction du bruit quantique dans les lasers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

1.2 Les dio<strong>des</strong> laser à ruban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

1.3 Les lasers semiconducteur à cavité verticale (VCSELs) . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

1.4 Les applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

1.5 Publications personnelles sur le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

1.6 Publications jointes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices . . . . . . . 49<br />

2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

2.2 Bistabilité à l’angle magique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

2.3 Émission corrélée de polaritons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

2.4 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

2.5 Publications personnelles sur le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

2.6 Publications jointes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

3. Atomes froids et fluctuations quantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

3.2 Rotation auto-induite et origine physique de la réduction de bruit . . . . . . . . . . . . 66<br />

3.3 Réduction du bruit quantique de polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

3.4 Génération d’états intriqués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

3.5 Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

3.6 Publications personnelles sur le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

3.7 Publications jointes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2) 95<br />

4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

4.2 Effets de focalisation et défocalisation dans la conversion paramétrique de fréquence . 96<br />

4.3 Vortex optiques et formation contrôlée de pattern de solitons . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

i


ii<br />

Table <strong>des</strong> matières<br />

4.4 Reconstruction d’images digitales par formation contrôlée de solitons spatiaux . . . . . 101<br />

4.5 Publications personnelles sur le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

4.6 Publications jointes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115


Première partie<br />

Curriculum vitae


<strong>Alberto</strong> <strong>Bramati</strong><br />

Maître de Conférences à l’Université Pierre et Marie Curie - Paris 6<br />

Né le 14 mars 1967<br />

Marié, 2 enfants<br />

Italien<br />

Service national accompli<br />

Adresse professionelle : <strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel, tour 12 1 er étage, Université Pierre et Marie<br />

Curie, 75 252 Paris Cedex 05, Tél. : 01 44 27 43 93, fax : 01 44 27 38 45<br />

Adresse électronique : bramati@spectro.jussieu.fr<br />

Formation<br />

1995-98 Préparation du doctorat au <strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel (bourse de la Communauté Européenne<br />

dans le cadre du programme TMR) sous la direction d’Elisabeth Giacobino:<br />

Etude du bruit quantique dans les lasers à semiconducteur et à solide. Mention très<br />

honorable avec félicitations du Jury<br />

1994-95 Stage au <strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel : Production d’états comprimés du rayonnement<br />

par lasers à semi-conducteur.<br />

1994 Stage à l’Université de Milan : Réalisation d’un laser à CO2 pour l’étude de la dynamique<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur.<br />

1993 Diplômé de l’Université de Milan (Laurea in Fisica), Mention : 110/110 avec félicitations<br />

du Jury. Les options choisies dans mon cursus d’étu<strong>des</strong> m’ont permis d’obtenir l’équivalence<br />

au D.E.A de physique quantique.<br />

Thématiques scientifiques<br />

2001-04 Optique Quantique dans les semi-conducteurs et les gaz d’atomes froids au <strong>Laboratoire</strong><br />

Kastler Brossel(Maître de Conférences à Paris VI)<br />

1999-01 Optique non linéaire et propagation de solitons au Département de Physique de l’Université<br />

de Côme, sous la direction de Paolo Di Trapani et Luigi Lugiato (Stage postdoctoral).<br />

1999 Spectroscopie atomique pompe sonde en cellule mince au <strong>Laboratoire</strong> <strong>des</strong> Physique<br />

<strong>des</strong> Lasers, Université Paris 13 (A.T.E.R.)<br />

Compétences linguistiques<br />

• Français : lu, écrit, parlé couramment<br />

• Anglais : lu, écrit, parlé couramment<br />

• Italien : langue maternelle


Expériences d’enseignement<br />

Maître de conférences à l’université P. et M.Curie - Paris VI<br />

2004-05 Travaux pratiques de Physique DEUG SCVT<br />

Travaux pratiques de Lasers<br />

DEA PEAM<br />

Travaux pratiques de Lasers<br />

Maîtrise<br />

Travaux pratiques de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

Travaux pratiques de Lasers<br />

Licence<br />

Travaux dirigés de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

2003-04 Travaux pratiques de Lasers DEA PEAM<br />

Travaux pratiques de Lasers<br />

Maîtrise<br />

Travaux dirigés de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

Travaux pratiques de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

2002-03 Travaux pratiques de Lasers DEA PEAM<br />

Travaux pratiques de Lasers<br />

Maîtrise<br />

Travaux dirigés de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

Travaux pratiques de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

2001-02 Travaux dirigés de Biophysique DEUG SCVT<br />

Travaux pratiques de Biophysique<br />

DEUG SCVT<br />

Travaux dirigés de Mécanique et Électrocinétique DEUG MIAS<br />

Travaux pratiques de Mécanique et Électrocinétique DEUG MIAS<br />

ATER à l’université Paris XIII<br />

1998-99 Travaux dirigés de Théorie <strong>des</strong> Signaux DEUG SM<br />

Travaux pratiques de Théorie <strong>des</strong> Signaux<br />

DEUG SM<br />

Cours d’Électronique<br />

DEUG MIAS<br />

Travaux dirigés d’Electronique<br />

DEUG MIAS<br />

Travaux pratiques d’Electronique<br />

DEUG MIAS<br />

Vacataire à l’Université d’Evry Val d’Essonne<br />

1997-98 Travaux dirigés de Mécanique DEUG SM<br />

Travaux Dirigés de Thermodynamique<br />

DEUG SM<br />

Travaux Dirigés de Optique Géométrique et Physique DEUG SM


Expériences d’encadrement<br />

Encadrement de thèses<br />

2004- Co-encadrement de la thèse de Charles Leyder (Effets nonlinéaires et quantiques dans<br />

les microcavités)<br />

Co-encadrement de la thèse de Fabrizio Villa (Réalisation d’une source de vide comprimé<br />

à 852nm)<br />

Co-encadrement de la thèse de Jean Cviklinski (Transfert de squeezing champatomes)<br />

2002- Co-encadrement de la thèse de Marco Romanelli (Effets non linéaires et quantiques<br />

dans les microcavités)<br />

Co-encadrement de la thèse de Aurélien Dantan (Transfert de squeezing champatomes)<br />

2001-03 Co-encadrement de la thèse de Vincent Josse (Squeezing de polarisation et génération<br />

de faisceaux intriqués dans les atomes froids)<br />

1999-01 Co-encadrement de la thèse de Stefano Minardi (Génération, caractérisation et<br />

contrôle de solitons spatiaux excités par impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> matériaux<br />

à non linéarité quadratique)<br />

Encadrement de stages<br />

2004 Encadrement de Charles Leyder, stage de DEA, 3 mois<br />

Encadrement de Fabrizio Villa, stage pré-doctoral de 6 mois<br />

Encadrement de Thomas Golding, stage de licence, 2 semaines<br />

2003 Encadrement de Nathalie Capela, stage optionnel de licence, 2 semaines<br />

Encadrement de Diana Garcia-Lopez, stage optionnel de licence, 2 semaines<br />

2002 Encadrement de Marco Romanelli, stage-prédoctoral de 3 mois<br />

2001 Encadrement de Gianni Blasi, diplôme de laurea italien, 12 mois<br />

1998 Encadrement de Gregorio Herdoiza, stage de Magistère, 2 mois<br />

1997 Encadrement de Guillaume Le Gris, stage de Magistère, 2 mois<br />

1996 Participation à l’encadrement de Jean-Pierre Hermier, stage de DEA, 2 mois


Publications scientifiques<br />

Revues internationales à comité de lecture<br />

1. Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., Title: Manipulation and storage of optical field<br />

and atomic ensemble quantum states, à paraître dans Laser Physics<br />

2. Baas A., Karr J.-Ph, Romanelli M., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., Phys. Rev. B, 70, 161307(R) (2004)<br />

Title: Optical bistability in semiconductor microcavities in the nondegenerate parametric oscillation<br />

regime: analogy with the optical parametric oscillator<br />

3. Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Europhys. Lett., 67 (6), pp. 881-886 (2004), Title: Entanglement<br />

storage in atomic ensembles<br />

4. Romanelli M., Giacobino E., <strong>Bramati</strong> A, Opt. Lett., 29, 1629 (2004). Title: Optimal intensity noise<br />

reduction in Vcsels by Polarization-selective attenuation<br />

5. Josse V., Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., J. Opt. B: Quantum Semiclass. Opt. , 6, S532,<br />

(2004) Title: Entanglement and Squeezing in a two mode system: theory and experiment<br />

6. Josse V., Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., Phys. Rev. Lett., 92, 123601 (2004)<br />

Title: Continuos variable entanglement using cold atoms<br />

7. Josse V., Dantan A., Vernac L., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., Phys. Rev.Lett., 91, 103601/1,<br />

(2003) Title: Polarization squeezing with cold atoms<br />

8. Josse V., Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., J. Opt. B: Quantum Semiclass. Opt.,<br />

5, S1, (2003) Title: Polarization Squeezing in a four-level system<br />

9. <strong>Bramati</strong> A., Hermier J.-P., Jost V., Giacobino, E., Eur. Phys. J. D, 19, 421, (2002) Title: Intensity<br />

noise of injected Nd:YVO4 microchip lasers<br />

10. Conti, C.; Trillo, S.; Di Trapani, P.; Kilius, J.; <strong>Bramati</strong>, A.; Minardi, S.; Chinaglia, W.; Valiulis,<br />

G., J. Opt. Soc. Am. B, 19,852, (2002) Title: Effective lensing effects in parametric frequency<br />

conversion<br />

11. Minardi, S.; Molina-Terriza, G.; <strong>Bramati</strong>, A.; Di Trapani, P.; Torner, L.; Torres, J.P.; Petrov, D.V.;<br />

Soto-Crespo, J.M., Opt.Photonics News, 12, 63, (2001) Title: Controllable patterns of parametric<br />

solitons<br />

12. Di Trapani, P.; <strong>Bramati</strong>, A.; Minardi, S.; Chinaglia, W.; Conti, C.; Trillo, S.; Kilius, J.; Valiulis, G.,<br />

Phys. Rev. Lett., 87,183902/1, (2001) Title: Focusing versus defocusing nonlinearities due to<br />

parametric wave mixing<br />

13. <strong>Bramati</strong>, A.; Chinaglia, W.; Minardi, S.; Di Trapani, P., Opt. Lett.,26, 1409, (2001) Title: Reconstruction<br />

of blurred images by controlled formation of spatial solitons<br />

14. Molina-Terriza, G.; Minardi, S.; <strong>Bramati</strong>, A.; Di Trapani, P.; Torner, L., Opt. Express, 9, 110 (2001)<br />

Title: Demonstration of vortex-induced beam shaping in seeded second-harmonic generation<br />

15. Hermier, J.-P.; <strong>Bramati</strong>, A.; Khoury, A.Z.; Josse, V.; Giacobino, E.; Schnitzer, P.; Michalzik, R.;<br />

Ebeling, K.J., IEEE J. Quantum., 37, 87, (2001) Title: Noise characteristics of oxide-confined<br />

vertical-cavity surface-emitting lasers<br />

16. Hermier, J.-P.; Maurin, I.; Giacobino, E.; Schnitzer, P.; Michalzik, R.; Ebeling, K.J.; <strong>Bramati</strong>, A.;<br />

Khoury, A.Z., New J. Phys., 2, (2000) Title: Quantum noise in VCSELs<br />

17. <strong>Bramati</strong>, A.; Hermier, J.-P.; Jost, V.; Giacobino, E., Phys. Rev. A, 62, 043806/1, (2000) Title:<br />

Feedback control and nonlinear intensity noise of Nd:YVO4 microchip lasers


18. Briaudeau, S.; Saltiel, S.; Leite, J.R.R.; Oria, M.; <strong>Bramati</strong>, A.; Weis, A.; Bloch, D.; Ducloy, M., J.<br />

Phys. IV, 10, 145, (2000) Title: Recent developments in sub-Doppler spectroscopy in a thin cell<br />

19. Hermier, J.-P.; <strong>Bramati</strong>, A.; Khoury, A.Z.; Giacobino, E.; Poizat, J.-P.; Chang, T.J.; Grangier, Ph.,<br />

J. Opt. Soc. Am. B, 16, 2140, (1999) Title: Spatial quantum noise of semiconductor lasers<br />

20. <strong>Bramati</strong>, A.; Hermier, J.P.; Jost, V.; Giacobino, E.; Fulbert, L.; Molva, E.; Aubert, J.J., Eur. Phys.<br />

J. D, 6, 513, (1999) Title: Effects of pump fluctuations on intensity noise of Nd:YVO4 microchip<br />

lasers<br />

21. <strong>Bramati</strong>, A.; Hermier, J.-P.; Khoury, A.Z.; Giacobino, E.; Schnitzer, P.; Michalzik, R.; Ebeling, K.J.;<br />

Poizat, J.-P.; Grangier, P., Opt. Lett., 24, 893, (1999) Title: Spatial distribution of the intensity noise<br />

of a vertical-cavity surface-emitting semiconductor laser<br />

22. <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.; Marin, F.; Hermier, J.-P.; Giacobino, E., Laser Phys., 8, 703, (1998) Title:<br />

Quantum optics and sub-shot noise spectroscopy with squeezed semiconductor lasers<br />

23. <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.; Marin, F.; Giacobino, E., J. Mod. Opt., 44, 1929, (1997) Title: Quantum<br />

noise models for semiconductor lasers: is there a missing noise source<br />

24. Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.; Giacobino, E., Opt. Commun., 140, 146, (1997) Title: Demonstration<br />

of high sensitivity spectroscopy with squeezed semiconductor lasers<br />

25. Boscolo, I.; <strong>Bramati</strong>, A.; Malvezzi, M.; Prati, F., Phys. Rev., 55, 738, (1997) Title: Three-mode<br />

rotating pattern in a CO2 laser with high cylindrical symmetry<br />

26. Giacobino, E.; Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V., J. Nonlinear Opt. Phys. Mater., 5, 863, (1996) Title:<br />

Quantum noise reduction in lasers<br />

27. Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Giacobino, E.; Zhang, T.-C.; Poizat, J.-Ph.; Roch, J.-F.; Grangier, P., Phys.<br />

Rev. Lett., 75, 4606, (1995) Title: Squeezing and intermode correlations in laser dio<strong>des</strong><br />

28. Zhang, T.-C.; Poizat, J.P.; Grelu, P.; Roch, J.-F.; Grangier, P.; Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.;<br />

Levenson, M.D.; Giacobino, E., Quantum Semiclass. Opt., 7, 601, (1995) Title: Quantum noise<br />

of free-running and externally-stabilized laser dio<strong>des</strong><br />

29. Boscolo, I.; Lugiato, L.A.; Prati, F.; Benzoni, T.; <strong>Bramati</strong>, A., Opt. Commun., 115, 379, (1995)<br />

Title: Low order mode interaction in CO2 lasers with different experimental configurations


Articles soumis et en préparation<br />

1. Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Title: Atomic quantum memory: cavity vs single pass schems,<br />

soumis à Phys. Rev. A<br />

2. Dantan A., Treps N., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Title: Teleportation of an atomic ensemble quantum<br />

state, soumis à Phys. Rev. Lett.<br />

3. Giacobino E., Karr J.-Ph, Baas A, Messin G., Romanelli M., <strong>Bramati</strong> A., Title :Quantum coherent<br />

effects in cavity exciton polariton systems, soumis à Phys.Rev.B<br />

4. Faccio D, Di Trapani P., Bragheri F., Liberale C., Degiorgio V., <strong>Bramati</strong> A., Minardi S., Dubietis A.,<br />

Matijosius A., Piskarkas R., Varanavicius A. Title: Far-field spectral characterization of conical<br />

emission and filamentation in Kerr media, soumis à JOSA B<br />

5. Maurin I., Romanelli M., <strong>Bramati</strong> A.; Hermier J. P., Khoury A. Z., Giacobino E. Title: Theoretical<br />

model for multimode Vcsels, en preparation (Phys. Rev. A)<br />

6. Maurin I., Hermier J. P., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. Protsenko I., Grangier Ph. Title: Light-voltage<br />

correlations in semiconductor laser, en preparation (Phys. Rev. A)<br />

7. Romanelli M., Karr J.-Ph, Leyder C., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. Title: Correlated polariton emission<br />

in semiconductor microcavities, en préparation (Phys. Rev. Lett.)<br />

8. Baas A., Romanelli M., Karr J.-Ph, Leyder C., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. Title: Spatial coherence<br />

of polaritons in semiconductor microcavities en préparation (Phys. Rev. Lett.)<br />

9. Romanelli M., Hermier J.-P., Giacobino E., <strong>Bramati</strong> A., Title: Truly single mode operation in Vcsels<br />

by Polarization and frequency selective feedback, in preparation (JOSA B).<br />

Proceedings<br />

1. Zhang T.C., Poizat J.P., Grelu P., Roch J. F. Grangier P., Marin F, <strong>Bramati</strong> A., Jost V., Levenson<br />

M. D., Giacobino E., in "Fourth International Conference on Squeezed States and Uncertainty<br />

Relations", Eds. D. Han, Kuuchui Peng, Y.S. Kim, V.I. Man’ko, NASA Conference Publication,<br />

1996 p. 529 : "Phase noise Reduction of Laser Dio<strong>des</strong>"<br />

2. Giacobino E., Marin F., <strong>Bramati</strong> A., Jost V., Poizat J.P., Roch J. F., Grangier P., Zhang T.C., in<br />

"Fourth International Conference on Squeezed States and Uncertainty Relations", Eds. D. Han,<br />

Kuuchui Peng, Y.S. Kim, V.I. Man’ko, NASA Conference Publication, 1996 p. 593 : "Quantum<br />

noise in Laser Dio<strong>des</strong>"<br />

3. Grangier P., Poizat J.P., Zhang T.C., Marin F., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., in "Microcavities and<br />

Photonic Bandgaps", Eds. J. Rarity and C. Weisbuch, 1996, p. 477-488 : "Quantum intensity<br />

noise of laser dio<strong>des</strong>"<br />

4. Giacobino E., Jost V., <strong>Bramati</strong> A. in "Fifth International Conference on Squeezed States and<br />

Uncertainty Relations" (1997) : "Generation of squeezed states with semiconductor lasers" (Balonfüred,<br />

Hongrie, 27-31 may).<br />

5. Briaudeau S., Saltiel S., Leite J.R.R., Oria M., <strong>Bramati</strong> A., Weis A., Bloch D., Ducloy M. in J.<br />

de Phys. IV, 10 (2000) proceedings of COLOQ 6 (september 1999, Bordeaux) "Recent developments<br />

in sub-doppler spectroscopy in a thin cell"<br />

6. <strong>Bramati</strong> A., Marin F., Hermier J.-P., Maurin I. Giacobino E., Travagnin M., Lugiato L.A., in "International<br />

Workshop on Optics and Spectroscopy" (Hanoï, 2000), World Scientific (2000): "Semiconductor<br />

lasers with reduced noise for high sensitivity spectroscopy"<br />

7. Hermier J.-P., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., Schnitzer P., Ebeling K. J., 6th International Conference<br />

on Squeezed States and Uncertainty Relations (1999) (NASA/CP - 2000 - 209899, 56)


8. Maurin I., Hermier J.-P., <strong>Bramati</strong> A., Ducci S., Giacobino E., Kolobov M., Zelaquett Khoury A. , J.<br />

Phys. IV, 4 pr5-257 (2002)<br />

9. V. Josse, A. Dantan, L. Vernac, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, E. Giacobino, 8th International Conference<br />

on Squeezed States and Uncertainty Relations (2003) ( Rinton Press-2003-165)<br />

10. J.Ph. Karr, A. Baas, M. Romanelli, A. <strong>Bramati</strong> et E.Giacobino, "Parametric oscillation in semiconductor<br />

microcavities: nonlinear and quantum effects", à paraître dans Phys. Stat. Sol. C (2004).<br />

Conférences internationales<br />

1. <strong>Bramati</strong> A., Marin F., Jost V., Giacobino E., European Research Conference on Quantum Optics<br />

(1997): "Squeezing in semiconductor lasers and applications to sub-shot noise spectroscopy"<br />

(Poster, Castelvecchio Pascoli, 13-18 septembre).<br />

2. <strong>Bramati</strong> A., Jost V., Hermier J.-P., Khoury A. Z., Marin F., Giacobino E., European Quantum<br />

Electronics Conference (1998): "Stabilisation schemes and intensity noise of diode pumped solid<br />

state lasers. " (Communication Orale, Glasgow, 14-18 septembre)<br />

3. <strong>Bramati</strong> A., Khoury A. Z., Hermier J.-P., Giacobino E., European Quantum Electronics Conference<br />

(1998): "Transverse mo<strong>des</strong> correlations and intensity noise in VCSELs." (Communication<br />

Orale, Glasgow, 14-18 septembre)<br />

4. Giacobino E., Fabre C., Courty J.-M., <strong>Bramati</strong> A., Jost V., Marin F., Messin G., Eleuch H., Bégon<br />

C., Seminar on Fundamental Optics IV (1997): "Quantum optics and cavity QED with semiconductors"<br />

(Kühtai, 12-17 janvier).<br />

5. <strong>Bramati</strong> A., Jost V., Hermier J.-P., Khoury A. Z., Marin F., Giacobino E., European Quantum<br />

Electronics Conference (1999): "Stabilisation schemes and intensity noise of diode pumped solid<br />

state lasers." (Poster, Palma di Majorca, 2-6 octobre).<br />

6. Hermier J.-P., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., Schnitzer P., Ebeling K. J., 6th International Conference<br />

on Squeezed States and Uncertainty Relations (1999) : "Squeezed light generated by injection<br />

locked VCSELs" (Communication orale, Naples, 24-29 mai)<br />

7. Hermier J.-P., Maurin I, <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. International Quantum Electronics Conference<br />

(2000): "Intensity noise correlations in Vertical Cavity Surface-Emitting Lasers." (Communication<br />

orale, Nice, 10-15 septembre)<br />

8. Hermier J.-P., Maurin I, <strong>Bramati</strong> A., Khoury A.Z., Giacobino E. International Quantum Electronics<br />

Conference (2000): "Quantum Spin Flip model for Vertical Cavity Surface-Emitting Lasers."<br />

(Poster, Nice, 10-15 septembre)<br />

9. Maurin I, Hermier J.-P., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. International Quantum Electronics Conference<br />

(2000): "Pump-Blocking and intensity noise in semiconductor lasers." (Communication orale,<br />

Nice, 10-15 septembre)<br />

10. <strong>Bramati</strong> A., Chinaglia W., Minardi S., Di Trapani P., CLEO Conference (2000): "Reconstruction<br />

of blurred images via controlled spatial-solitons formation" (Communication orale, Nice, 10-15<br />

septembre)<br />

11. Di Trapani P., <strong>Bramati</strong> A., Chinaglia W., Minardi S., Trillo S., Kilius J., Valiulis G., CLEO Conference<br />

(2000): "Threshold asymmetry for soliton formation in up and down conversion due to<br />

self-focusing and self-defocusing (2) interaction" (Post deadline, Nice, 10-15 septembre)<br />

12. Di Trapani P., <strong>Bramati</strong> A., Minardi S., Chinaglia W., Trillo S., Conti C., Kilius J., Valiulis G., OSA<br />

Nonlinear Guided Waves Conference (2001):“Asymmertical formation of parametric solitons”<br />

(Communication Orale, Clerawater, USA, 25-28 Mars 2001)


13. Valiulis G., Kilius J., Jedrkiewicz O., <strong>Bramati</strong> A., Minardi S., Conti C.,Trillo S., Piskarskas A., Di<br />

Trapani P., CLEO Conference (2001):“Space-time nonlinear compression and three-dimensional<br />

complex trapping in normal dispersion”, (Post deadline, Baltimore, USA, 6-11 Mai )<br />

14. V. Josse, L. Vernac, M. Pinard, A. <strong>Bramati</strong>, E. Giacobino, IQEC Proceedings, Moscou 21-27 juin<br />

(2002) " Light interacting with atomic systems: polarization squeezing and EPR type correlations"<br />

15. V. Josse, A. Dantan, L. Vernac, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, E. Giacobino, EQEC Proceedings, Munich,<br />

juin (2003) "Polarisation squeezing and EPR correlations with cold atoms"<br />

16. M. Romanelli, I. Maurin, J.-P. Hermier, A. <strong>Bramati</strong>, E. Giacobino, A.Z. Khoury, EQEC Proceedings,<br />

Munich, juin (2003) "Spatial distribution of intensity noise in vertical cavity surface emitting<br />

lasers<br />

17. A. <strong>Bramati</strong>, V. Josse, A. Dantan, L. Vernac, M. Pinard, E. Giacobino, 8th International Conference<br />

on Squeezed States and Uncertainty Relations , Mexico, Juin (2003) Invited talk<br />

18. V. Josse, A. Dantan, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, E. Giacobino, IQEC Proceedings, San Francisco,<br />

mai (2003)<br />

19. A. <strong>Bramati</strong>, V. Josse, A. Dantan, L. Vernac, M. Pinard, E. Giacobino, International conference<br />

on modern problem of laser physiscs , Novosibirsk, août (2004) Invited talk<br />

20. J.Ph. Karr, A. Baas, M. Romanelli, A. <strong>Bramati</strong> et E.Giacobino, Congrès PLMCN4 (Saint-Petersbourg,<br />

29 juin - 3 juillet 2004), "Parametric oscillation in semiconductor microcavities: nonlinear and<br />

quantum effects" (communication orale).


Conférences nationales<br />

1. <strong>Bramati</strong> A., Marin F., Jost V., Giacobino E., Congrès de la Société Française de Physique (1997):<br />

"Spectroscopie par laser à semi-conducteur au-<strong>des</strong>sous du bruit quantique standard" (Poster,<br />

Paris, 7-10 juillet)<br />

2. Poizat J.P., Zhang T.C. Roch J. F., Grangier P., Marin F., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., Quatrième<br />

Colloque sur les lasers et l’Optique Quantique (1995) : "Bruit quantique <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> laser" (Poster,<br />

Palaiseau, 6-8 novembre)<br />

3. <strong>Bramati</strong> A., Chinaglia W., Minardi S., Di Trapani P., National Conference on Physics of Matter<br />

(2000): "Reconstruction of blurred images via controlled spatial-solitons formation", (Poster,<br />

Genova, 12-16 jiun)<br />

Responsabilités<br />

Responsabilités scientifiques<br />

• Referee pour l’American Physical Society, Optical Society of America et European Physical Journal<br />

D.<br />

• Co-ordinateur de l’ACI Nanosciences-Nanotechnologies "Mémoires Quantiques"<br />

• Responsable scientifique de facto pour le laboratoire Kastler Brossel du réseau européen VISTA<br />

(Vcsels for Information Society Technology Applications)<br />

Autres<br />

• Membre suppléant de la CSE section 30-Paris VI.<br />

• Responsable de l’installation d’un nouveau laboratoire d’optique non-linéaire à Côme


Deuxième partie<br />

Résumé <strong>des</strong> travaux


Introduction<br />

Ce mémoire d’habilitation retrace mon parcours de recherche, qui a commencé en 1992 avec la<br />

préparation de mon diplôme de "Laurea" à l’Université de Milan. Les domaines de recherche dans lesquels<br />

peuvent s’inscrire mes activités sont essentiellement la physique <strong>des</strong> lasers, l’optique quantique<br />

et l’optique non linéaire. Avant de détailler les principaux résultats de mes travaux ainsi que les projets<br />

que je poursuis actuellement, je donnerai dans cette section, en guise d’introduction, une <strong>des</strong>cription<br />

concise de l’ensemble <strong>des</strong> mes activités de recherche.<br />

Mon premier contact avec la recherche scientifique coïncide donc avec la préparation du diplôme<br />

de Laurea (1 an) sous la direction du Prof. Boscolo et du Prof. Lugiato, suivie d’un stage (8 mois)<br />

dans le même groupe: le sujet que j’ai traité était la conception et la réalisation d’un laser à CO 2 pour<br />

l’étude de l’interaction entre mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur. L’analyse théorique, basée sur la<br />

résolution <strong>des</strong> équations de Maxwell-Bloch du laser, montre que les domaines de stabilité <strong>des</strong> solutions<br />

dépendent, entre autres, du nombre de Fresnel N de la cavité et de la séparation en fréquence<br />

entre les mo<strong>des</strong> transverses. Dans une cavité laser standard, ces paramètres sont déterminés par la<br />

géométrie de la cavité (rayons de courbure <strong>des</strong> miroirs, longueur de cavité, dimensions transverses)<br />

et ils sont donc inaccessibles à l’expérimentateur. L’étude envisagée exigeait au contraire la possibilité<br />

de contrôler et de faire varier ces paramètres afin de vérifier les prévisions fournies par le modèle<br />

théorique. Nous avons donc réalisé un résonateur optique particulier avec deux lentilles à l’intérieur<br />

de la cavité. On peut montrer que, lorsqu’on change la distance entre les lentilles, un tel résonateur<br />

est équivalent à une cavité Fabry-Pérot avec un miroir à rayon de courbure variable. L’analyse de la<br />

cavité, effectuée à l’aide du formalisme de matrices ABCD, montre que faire varier la distance entre<br />

les lentilles équivaut à changer trois paramètres du laser : le désaccord entre le mode TEM 00 et le<br />

centre de la courbe de gain, la séparation en fréquence entre les mo<strong>des</strong> transverses et le nombre de<br />

Fresnel de la cavité. Le résonateur optique ainsi réalisé a donc permis de vérifier expérimentalement<br />

la validité <strong>des</strong> prédictions théoriques. En particulier, nous avons analysé l’interaction entre les mo<strong>des</strong><br />

transverses appartenant aux deux premières familles (TEM 00 , TEM 10 , TEM 01 ) et montré un très bon<br />

accord quantitatif les diagrammes de stabilité de solutions et les résultats expérimentaux. Ensuite je<br />

me suis dédié à la réalisation d’un laser à CO 2 à haute symétrie cylindrique, en minimisant les sources<br />

d’astigmatisme dans la cavité laser. Dans un tel résonateur, les mo<strong>des</strong> transverses d’une même famille<br />

sont effectivement dégénérés en fréquence. L’intérêt d’un tel système est qu’il permet de mettre<br />

en évidence la spécificité du comportement dynamique <strong>des</strong> lasers de classe B, comme le CO 2 , par<br />

rapport aux lasers de classe A (laser He-Ne par exemple). En particulier, nous avons montré que les<br />

trois mo<strong>des</strong> de Gauss-Laguerre dégénérés de la famille q = 2, dans un laser CO 2 à haute symétrie<br />

cylindrique produisent un pattern tournant pour lequel la dégénérescence en fréquence est levée. La<br />

fréquence de rotation est déterminée par l’interaction non linéaire avec le milieu atomique. Ce comportement<br />

est une exemple du phénomène dit de antifrequency locking, typique <strong>des</strong> laser de classe<br />

B. Au contraire dans les lasers de classe A, une famille dégénérée <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> transverses forme <strong>des</strong><br />

patterns réguliers stationnaires caractérisés par un certain nombre de singularités de phase. Je ne détaillerai<br />

pas dans le mémoire ces travaux sur l’étude de la dynamique <strong>des</strong> laser à CO 2 : une <strong>des</strong>cription<br />

15


16 Introduction<br />

complète se trouve dans les références [Boscolo 95, Boscolo 97].<br />

Après cette activité éminemment classique, j’ai décidé de perfectionner mes connaissances dans<br />

le domaine de la physique quantique: pour cela j’ai d’abord effectué un stage, suivi ensuite par la<br />

préparation du doctorat, au laboratoire Kastler-Brossel, avec Elisabeth Giacobino, de 1995 à 1998.<br />

Mon stage pré-doctoral et ma thèse ont porté sur l’étude détaillée du bruit quantique dans les<br />

lasers et sur sa réduction afin d’obtenir <strong>des</strong> états comprimés du rayonnement. Le principe physique<br />

repose sur le lien étroit qui existe entre le bruit de pompe et la statistique de bruit du champ émis par<br />

un laser. Dans le cas <strong>des</strong> lasers pompés électriquement il correspond à l’idée intuitive que si chaque<br />

électron produit un photon, le bruit de photon reproduit électronique, c’est à dire le bruit du courant de<br />

pompe. L’utilisation d’une pompe à très faible bruit et une bonne efficacité de conversion de la puissance<br />

de pompe en puissance lumineuse permettent alors de transférer la statistique de la pompe à<br />

la statistique du flux de photons émis par le laser, aboutissant à une compression significative du bruit<br />

d’intensité. Les lasers à semi-conducteur se révèlent très adaptés à l’application directe de ce principe,<br />

d’une part grâce à la possibilité de disposer assez aisément de courants d’alimentation (pompe)<br />

à très faible bruit par rapport au bruit quantique standard et, d’autre part, grâce au rendement quantique<br />

très élevé (supérieur à 60%) qu’ils présentent. Cependant, pour obtenir <strong>des</strong> états comprimés à<br />

température ambiante, il s’avère nécessaire d’utiliser, en combinaison avec une pompe régulière, <strong>des</strong><br />

techniques d’affinement spectral telles que l’injection optique et l’insertion du laser dans une cavité<br />

étendue, qui améliorent le fonctionnement monomode du laser. Nous avons ainsi obtenu une compression<br />

de bruit de l’ordre de 30% au-<strong>des</strong>sous du bruit quantique standard [Zhang 95, <strong>Bramati</strong> 97]<br />

ce qui constitue le meilleur résultat à température ambiante atteint à l’heure actuelle au niveau mondial.<br />

En outre, dans le but d’expliquer l’importance <strong>des</strong> techniques citées plus haut dans la production<br />

d’états comprimés, nous avons contribué d’une manière décisive à l’éclaircissement du rôle fondamental<br />

joué par les mo<strong>des</strong> longitudinaux du laser, qui, en dépit de leur faible puissance, influencent<br />

fortement le bruit d’intensité total. Plus précisément nous avons montré que les états sub-poissoniens<br />

du rayonnement résultent <strong>des</strong> très fortes anticorrélations entre les fluctuations <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux<br />

et celles du mode principal [Marin 95]. Ce phénomène d’anticorrélation est l’analogue quantique<br />

de ce qu’est connu comme "anti-phase dynamics" dans le domaine de la théorie classique <strong>des</strong> lasers.<br />

Pour montrer l’intérêt de telles sources à bruit réduit, nous avons monté une expérience de spectroscopie<br />

visant à améliorer la sensibilité dans la détection de signaux de faible absorption. Il s’agit<br />

d’une expérience de spectroscopie modulée en fréquence de haute sensibilité sur le Césium à 852<br />

nm. La disponibilité de faisceaux laser avec un bruit d’intensité jusqu’à 1,2 dB (25%) en <strong>des</strong>sous du<br />

bruit quantique standard et l’utilisation d’un montage spécifique assurant une faible absorption effective<br />

dans le Césium ont permis d’atteindre la valeur de 3,9x10 −8 pour le signal détectable minimum, résultat<br />

qui démontre que les techniques les plus sophistiquées de haute sensibilité sont transposables aux<br />

dio<strong>des</strong> laser à bruit réduit et permettent d’améliorer encore les performances [Marin 97, <strong>Bramati</strong> 98].<br />

Dans une autre expérience, nous avons étudié les effets du pompage régulier sur <strong>des</strong> lasers à<br />

solide, notamment sur <strong>des</strong> minicristaux de Nd:YVO 4 . Ces lasers répondent bien aux critères nécessaires<br />

à l’application du principe de la pompe régulière : seuil d’oscillation assez bas et efficacité de<br />

conversion de l’ordre de 30%. Les prévisions théoriques montrent que ces lasers sont susceptibles de<br />

produire <strong>des</strong> états comprimés en intensité dans <strong>des</strong> conditions accessibles à l’expérience. L’obstacle<br />

majeur qui s’oppose à leur réalisation pratique est constitué par le fort excès de bruit à haute fréquence<br />

(5-10 MHz) engendré par l’oscillation de relaxation [<strong>Bramati</strong> 99a]. On peut pallier cet inconvénient en<br />

utilisant une rétroaction électronique avec une réponse en fréquence bien adaptée, afin de réduire<br />

considérablement le pic de l’oscillation de relaxation, tout en préservant les effets non classiques dans<br />

la région basse fréquence du spectre de bruit. Avec cette technique nous avons obtenu une réduction


Introduction 17<br />

de bruit de 10 dB au niveau du pic de relaxation et nous avons mis en évidence l’existence d’effets non<br />

linéaires dans le spectre de bruit [<strong>Bramati</strong> 00]. La réduction de bruit à basse fréquence était d’environ<br />

5 dB. Même si le bruit reste encore supérieur au bruit quantique standard, les résultats sont en bon<br />

accord avec l’analyse théorique que nous avons effectuée et montrent que le principe de la pompe<br />

régulière peut être utilisé pour améliorer considérablement les performances de bruit <strong>des</strong> lasers à solide.<br />

La technique de l’injection optique a aussi été utilisée avec succès pour supprimer l’oscillation de<br />

relaxation [<strong>Bramati</strong> 02].<br />

Enfin, nous avons étudié les caractéristiques de bruit d’un nouveau type de composants : les microlasers<br />

à cavité verticale (VCSELs). Nous avons obtenu une compression de bruit de 0,75 dB (15%)<br />

sous le bruit quantique standard [Hermier 01]. Notre analyse montre que la compression de bruit observée<br />

est due à <strong>des</strong> phénomènes d’anticorrélations entre mo<strong>des</strong> transverses appartenant aux polarisations<br />

orthogonales. Une étude approfondie de ces anticorrélations a été effectuée analysant la<br />

distribution spatiale transverse du bruit d’intensité [<strong>Bramati</strong> 99b, Hermier 01].<br />

Après ma thèse, j’ai effectué un séjour de 8 mois, comme attaché temporaire d’enseignement et<br />

recherche, au <strong>Laboratoire</strong> de Physique <strong>des</strong> Lasers (Paris 13), sous la direction de Martial Ducloy.<br />

L’activité de recherche de ce groupe porte principalement sur l’étude de l’interaction entre un système<br />

atomique confiné et un environnement diélectrique. Les trois principaux sujets de recherche sont<br />

l’interaction entre atome et surface diélectrique, la spectroscopie atomique en cellule mince de vapeur,<br />

la stabilisation en fréquence <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> lasers. Le sujet sur lequel j’ai effectué mon activité de<br />

recherche concerne la spectroscopie sub-Doppler en cellule mince. Pour une vapeur diluée, la géométrie<br />

de la cellule peut influencer la forme de raies spectrales, notamment lorsque les effets transients,<br />

dépendant de la vitesse <strong>des</strong> atomes, deviennent importants. Le groupe du LPL avait déjà observé<br />

<strong>des</strong> signaux sub-Doppler dans la transmission, sous incidence normale, d’un faisceau résonnant à<br />

travers <strong>des</strong> cellules de Césium d’épaisseur variable entre 10 et 1000 µm. Dans ces expériences, effectuées<br />

sur la raie D 2 du Césium, l’absorption est réduite au centre de la raie grâce au pompage<br />

optique hyperfin qui est efficace seulement pour les rares atomes qui se déplacent parallèlement à la<br />

paroi et qui expérimentent un temps d’interaction long sans être sensibles à l’élargissement Doppler.<br />

L’expérience que j’ai montée au LPL est une expérience de spectroscopie d’absorption saturée avec<br />

pompe et sonde contre propageant et spatialement séparées. La séparation entre pompe et sonde<br />

sélectionne naturellement les atomes en incidence rasante par rapport à la paroi, qui seuls contribuent<br />

au signal. L’intérêt de cette configuration expérimentale est qu’elle permet d’accéder facilement aux<br />

atomes avec vitesses normales à la paroi arbitrairement petites et pourrait être utilisée pour <strong>des</strong> mesures<br />

de désorption. Dans une expérience préliminaire sur la raie D 2 du Césium, j’ai pu observer un<br />

signal d’absorption saturée dans une cellule de 20 µm d’épaisseur. Il s’agit de la réponse <strong>des</strong> atomes<br />

pompés par le faisceau central et sondés par le faisceau en anneau 4 mm plus loin. Cela correspond<br />

à une sélection de vitesses normales à la paroi de 2 m/s, valeur déjà meilleure que celle de 5 m/s<br />

normalement obtenue sur la raie D 2 .<br />

Ensuite, après le poste d’ATER, j’ai effectué un séjour post-doctoral de deux ans à l’Università degli<br />

Studi dell’Insubria de Côme dans le groupe du Prof. Di Trapani.<br />

L’activité de recherche de ce groupe concerne principalement l’étude expérimentale de phénomènes<br />

optiques à non-linéarité quadratique en régime d’impulsions ultra-courtes (picosecon<strong>des</strong>, femtosecon<strong>des</strong>)<br />

et haute puissance. Deux thèmes principaux font l’objet d’investigations approfondies:<br />

l’activité de développement de nouvelles sources de génération paramétrique d’une part; et, d’autre<br />

part l’étude <strong>des</strong> structures auto-organisées dans <strong>des</strong> matériaux non linéaires (solitons spatiaux et temporels,<br />

patterns) pour <strong>des</strong> applications dans le domaine du contrôle ultra-rapide et tout-optique de la<br />

lumière. Je me suis concentré plus particulièrement sur l’étude et la caractérisation <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong>


18 Introduction<br />

solitons spatiaux dans <strong>des</strong> cristaux χ (2) . Nous avons élucidé le rôle fondamental joué par le processus<br />

de "cascading" dans la formation et la stabilité <strong>des</strong> solitons spatiaux en régime de génération de seconde<br />

harmonique et d’amplification paramétrique: cette étude a permis de modéliser d’une façon plus<br />

appropriée les effets de auto-focalisation et auto-défocalisation expérimentés par l’onde fondamentale<br />

et par la seconde harmonique et d’expliquer l’asymétrie du seuil de formation <strong>des</strong> solitons en fonction<br />

du paramètre d’accord de phase (∆k) [Di Trapani 01, Conti 02].<br />

Parallèlement à cette thématique fondamentale, j’ai mené une activité de recherche plus appliquée,<br />

visant à exploiter les propriétés <strong>des</strong> solitons spatiaux paramétriques pour le traitement tout optique de<br />

l’information. Un schéma de calcul tout optique, basé sur la possibilité de contrôler la formation de<br />

patterns réguliers de solitons a été démontré expérimentalement [Molina-Terriza 01]. Enfin, l’excitation<br />

<strong>des</strong> solitons et leur propagation sans diffraction ont été appliquées pour la reconstruction d’images<br />

digitales brouillées par <strong>des</strong> effets de diffraction [<strong>Bramati</strong> 01]. Une <strong>des</strong>cription détaillée <strong>des</strong> ces travaux<br />

est donnée dans le chapitre 4 de ce mémoire.<br />

Depuis septembre 2001 je suis Maître de Conférences à l’Université Pierre et Marie Curie et j’effectue<br />

mon activité de recherche au sein du groupe d’optique quantique du <strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel.<br />

Le groupe se concentre sur l’étude et le contrôle <strong>des</strong> fluctuations de la lumière à l’aide <strong>des</strong> différents<br />

systèmes optiques. Mes principaux axes de recherche sont les suivants:<br />

Réduction du bruit quantique dans les lasers semi-conducteur:<br />

Les fluctuations d’intensité du faisceau émis par les lasers semi-conducteurs sont réduites par<br />

l’application du principe de la pompe régulière et <strong>des</strong> techniques d’affinement spectral qui induisent un<br />

fonctionnement monomode du laser. Nous avons observé une réduction du bruit d’intensité au <strong>des</strong>sous<br />

du bruit quantique standard dans les dio<strong>des</strong> laser à ruban et dans les laser semi-conducteurs<br />

à cavité verticale (VCSELs). Cependant le taux de réduction atteint est inférieur aux prévision théoriques<br />

<strong>des</strong> modèles simples considérant le laser comme monomode. Pour mieux comprendre l’origine<br />

de cet excès de bruit, nous comparons les résultats expérimentaux avec <strong>des</strong> modèles quantiques qui<br />

prennent en compte différentes sources <strong>des</strong> bruit (facteur de Petermann, blocage de Pauli, mo<strong>des</strong><br />

transverses). Notre équipe est engagée dans le réseau européen VISTA, qui vise à l’optimisation <strong>des</strong><br />

caractéristiques de ce type de laser pour en améliorer les performances dans les applications industrielles<br />

(télécommunications, optoélectronique).<br />

Les résultats obtenus au laboratoire depuis ma thèse de doctorat sur cette thématique sont discutés<br />

dans le chapitre 1 de cette dissertation.<br />

Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semi-conductrices :<br />

Dans ces systèmes l’interaction entre la matière et le rayonnement présente <strong>des</strong> caractéristiques<br />

inhabituelles, donnant lieu au régime de couplage fort avec un champ incident. Par ailleurs, ces systèmes<br />

présentent de fortes non-linéarités, dues aux interactions entre excitons. Un modèle simple de<br />

non-linéarités excitoniques prévoit une réduction du bruit quantique dans la lumière réfléchie par la<br />

microcavité, à condition que l’excès de bruit dû à l’interaction avec les phonons soit assez faible, c’està-dire<br />

à basse température (4K). Une expérience a été mise en place pour étudier les fluctuations<br />

de la lumière réfléchie, émise ou transmise par une telle microcavité sous une excitation laser résonnante<br />

et non résonnante. En régime de forte excitation laser, grâce à notre méthode de détection,<br />

nous avons identifié <strong>des</strong> non-linéarités géantes de type paramétrique dans l’émission <strong>des</strong> microcavités.<br />

Par ailleurs, nous avons observé une réduction du bruit thermique, puis une réduction du bruit


Introduction 19<br />

quantique sur les polaritons de microcavité. Ces résultats ouvrent la voie à l’utilisation de microcavités<br />

semi-conductrices pour le traitement quantique de l’information.<br />

Les derniers développements et les projets concernant cette ligne de recherche font l’objet du chapitre<br />

2 du manuscript.<br />

Interaction de la lumière avec <strong>des</strong> atomes froids de césium en cavité optique :<br />

Dans la dernière décennie il a été montré au laboratoire que les non linéarités de type Kerr présentées<br />

par les atomes permettent de modifier les fluctuations quantiques de la lumière et de générer<br />

<strong>des</strong> états comprimés du champ électromagnétique. Récemment nous avons montré que ces systèmes<br />

possèdent <strong>des</strong> propriétés très prometteuses pour le domaine de l’information quantique : la possibilité<br />

de produire "squeezing" de polarisation, faisceaux intriqués et "squeezing" <strong>des</strong> variable atomiques. Le<br />

contrôle <strong>des</strong> fluctuations atomiques ouvre la voie à la réalisation d’une mémoire quantique atomique.<br />

Ces <strong>recherches</strong> sont menées grâce à <strong>des</strong> crédits récurrents et contractuels provenant du CNRS, du<br />

Ministère de la recherche, de la Communauté Européenne. Nous avons obtenu 30 keuros <strong>des</strong> crédits<br />

spécifiques du CNRS pour l’acquisition d’une source laser, 100 keuros dans le cadre de l’AC<br />

nanosciences-nanotechnologies (projet "Démonstration d’une mémoire quantique à atomes ou à solide<br />

" dont je suis co-ordinateur, en collaboration avec une équipe de l’Institut Fresnel de Marseille).<br />

Notre équipe est aussi engagée dans les contrat européen QUICOV et COVAQUIAL (200 keuros) qui<br />

visent à la réalisation d’états comprimés de spin atomique et <strong>des</strong>mémoires quantiques atomiques.<br />

La <strong>des</strong>cription détaillée de ce sujet de recherche, ainsi que de ses perspectives est présentée dans<br />

le chapitre 3 du manuscript.


1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

1.1 Introduction<br />

Dans la plupart <strong>des</strong> modèles théoriques décrivant le laser, la statistique du mécanisme de pompage<br />

dans le niveau excité de la transition laser est assumée implicitement ou explicitement poissonnienne,<br />

hypothèse tout à fait naturel compte tenu du caractère aléatoire de l’excitation soit-elle optique<br />

ou électrique. Cette hypothèse se traduit par le résultat bien connu que le champ électromagnétique<br />

émis par un laser (assez au <strong>des</strong>sus du seuil d’oscillation pour négliger le bruit lié à l’émission spontanée)<br />

est dans un état cohérent.<br />

Cependant les fluctuations d’intensité d’un faisceau laser peuvent être modifiés en agissant sur le<br />

processus de pompage. L’idée physique très simple est la suivante: supposons d’exciter avec un flux<br />

constant d’atomes le niveau excité du laser; si la conversion atomes excités-photons est très élevée<br />

(idéalement égale à 1) on s’attend à retrouver cette régularité dans les flux <strong>des</strong> photons émis par le<br />

laser. Pour que cette condition soit réalisée il faut que le taux de désexcitation par émission stimulée<br />

soit très grand devant ceux <strong>des</strong> pertes non radiatives et de l’émission spontanée. Cela garantit le<br />

transfert de la statistique de pompe aux photons intracavité. Si, de plus, le taux de décroissance de<br />

photons dû aux pertes internes à la cavité laser est négligeable par rapport à celui dû au couplage<br />

vers l’extérieur, le transfert sera assuré aussi au faisceau émis par le laser. Évidemmment, comme<br />

l’émission stimulée et le couplage à l’extérieur de la cavité sont <strong>des</strong> processus aléatoires, le retard entre<br />

la création d’un atome excité et l’émission d’un photon laser est variable. Pour retrouver la statistique<br />

régulière de la pompe, il faut donc mesurer la statistique <strong>des</strong> photons dans un intervalle de temps long<br />

devant les constantes de temps caractéristiques <strong>des</strong> ces processus.<br />

En synthèse, trois conditions doivent être satisfaites pour produire un état comprimé en intensité<br />

avec un laser: les fluctuations de la pompe doivent être réduites sous la limite quantique standard,<br />

l’efficacité quantique du laser doit être très élevée, le temps de mesure doit être grand devant les<br />

constantes de temps qui caractérisent le laser.<br />

Le concept de pompage régulier (flux constant d’atomes pompés dans le niveau excité) a été<br />

introduit pour la première fois par Golubev et Sokolov [Golubev 84] au début <strong>des</strong> années 1980. À la<br />

suite de ces travaux, il est apparu clairement que les lasers à semiconducteur étaient très adaptés pour<br />

la réalisation expérimentale du principe de la pompe régulière: dans ce type de laser le pompage est<br />

électrique et les fluctuations du courant de pompe peuvent être facilement comprimées sous le bruit<br />

de grenaille (shot noise). Dans le circuit d’alimentation de la diode laser les électrons sont dans un<br />

régime diffusif et, dans ce cas, le bruit associé au courant injecté dans la jonction laser est donné par<br />

le bruit thermique de la résistance de charge (connu en électronique comme bruit Johnson-Niquist), à<br />

condition qu’elle soit grande devant la résistance interne de la diode laser (typiquement de quelques<br />

ohms). Le bruit thermique est inversement proportionnel à la valeur R de la résistance tandis que le<br />

bruit de grenaille (lié au caractère corpuscolaire <strong>des</strong> électrons) est proportionnel au courant moyen<br />

dans le circuit. Il suffit donc d’augmenter la résistance pour atteindre une compression de bruit de la<br />

pompe importante. En pratique une résistance de 50-100 ohm en série avec la diode laser assure un<br />

pompage régulier. De plus les dio<strong>des</strong> laser présentent une efficacité quantique de conversion électron-<br />

21


22 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

photon très élevée (supérieure à 60%) et possèdent un seuil d’oscillation très faible, ce qui permet de<br />

travailler très au <strong>des</strong>sus du seuil (jusqu’à 10 fois).<br />

La première observation expérimentale de la réduction du bruit d’intensité dans une diode laser<br />

pompée par un courant régulé a été réalisée par Yamamoto en 1986 [Yamamoto 86, Machida 86].<br />

Toutefois, la simple application du pompage régulier n’est en générale pas suffisante pour générer <strong>des</strong><br />

états non classiques du rayonnement: il est nécessaire de la combiner avec de techniques d’affinement<br />

spectral (injection optique, cavité étendue) qui améliorent le comportement monomode du laser et<br />

permettent de passer sous la limite quantique standard.<br />

J’ai commencé à travailler sur ce sujet en novembre 1994 lors de mon stage pré-doctoral au <strong>Laboratoire</strong><br />

Kastler Brossel, suivi par ma thèse de doctorat (1995-98). À cette époque plusieurs groupes<br />

avaient réussi dans la production d’états comprimés en intensité grâce à la suppression du bruit<br />

de pompe et à l’utilisation de techniques précédemment évoquées [Richardson 91a, Freeman 93a,<br />

Freeman 93b, Wang 93, Freeman 95]. En dépit <strong>des</strong> résultats expérimentaux allant jusqu’à <strong>des</strong> compressions<br />

de bruit de 70% pour <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> lasers refroidies à la température de l’hélium liquide, plusieurs<br />

points restaient à élucider avant de parvenir à une compréhension complète du phénomène. En<br />

particulier le rôle joué par les techniques d’affinement spectral n’était pas encore éclairci. La motivation<br />

principale de ma thèse était donc de mieux comprendre les processus physiques responsables de la<br />

compression de bruit pour en améliorer les performances. Il s’agissait d’un enjeu important compte<br />

tenu <strong>des</strong> perspectives d’applications promises à ce type de lasers de grande maniabilité et compacité,<br />

couvrant un large domaine spectral et produisant une lumière comprimée sur une large bande de<br />

fréquence.<br />

Dans la première partie de ce chapitre je décrirai les expériences réalisées avec les dio<strong>des</strong> laser<br />

à ruban dans trois différentes configurations expérimentales: diode laser libre, diode laser injecté et<br />

diode laser en cavité étendue. Les résultats marquant de cette étude, c’est à dire la mise en évidence<br />

de fortes anticorrélations au niveau quantique entre le mode principal et le mo<strong>des</strong> latéraux et l’introduction<br />

du concept de "squeezing" monomode crucial pour les applications, seront discutés. Ensuite je<br />

montrerai comme la tentative d’interprétation <strong>des</strong> résultats expérimentaux dans le cadre <strong>des</strong> modèles<br />

théoriques <strong>des</strong> lasers communément utilisés se heurte à <strong>des</strong> difficultés qui suggèrent l’existence <strong>des</strong><br />

sources de bruit supplémentaires.<br />

La deuxième partie du chapitre est consacrée à la présentation <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong> expériences que<br />

j’ai menées sur un type différent de laser semiconducteur à émission de surface qui eut un développement<br />

important au cours de ma thèse.<br />

La dernière partie du chapitre traite <strong>des</strong> applications de la lumière comprimée produite à l’aide <strong>des</strong><br />

dio<strong>des</strong> lasers: le pompage optique à faible bruit <strong>des</strong> micro-laser à solide et la spectroscopie de haute<br />

sensibilité.<br />

1.2 Les dio<strong>des</strong> laser à ruban<br />

Parmi les nombreux types de dio<strong>des</strong> lasers disponibles dans le commerce j’ai sélectionné celles qui<br />

possédaient les caractéristiques les plus adaptées pour la production d’états comprimés du champs<br />

électromagnétique. Il s’agit <strong>des</strong> lasers semiconducteur en GaAsAl à puits quantiques avec un guide<br />

d’onde obtenu par variation de l’indice de réfraction (constructeur Spectra Diode Laser). Ces lasers<br />

possèdent un seuil d’oscillations faible (de l’ordre de 20 mA), un courant maximal d’alimentation assez<br />

élevé (jusqu’à 180 mA) et une efficacité quantique différentielle très élevée (65-70%). La combinaison<br />

de ces caractéristiques permet d’atteindre <strong>des</strong> régimes de fonctionnement avec une efficacité quantique<br />

totale allant jusqu’à 50% et de satisfaire ainsi un <strong>des</strong> critères introduits plus haut, indispensable à


1.2 Les dio<strong>des</strong> laser à ruban 23<br />

l’observation d’une compression de bruit. Ces lasers ont un fonctionnement nominalement monomode<br />

longitudinal: les mo<strong>des</strong> latéraux présentent une atténuation de −25 dB par rapport au mode principal.<br />

Ce taux de réjection, suffisant pour considérer le laser réellement monomode pour la plupart <strong>des</strong> application,<br />

se révèle insatisfaisant lorsqu’on s’intéresse au bruit quantique <strong>des</strong> ces lasers. L’application du<br />

principe de la pompe régulière est assurée par <strong>des</strong> alimentations stabilisées fabriquées au laboratoire,<br />

utilisant <strong>des</strong> composants à faible bruit et délivrant un courant dont le bruit est très inférieur au shot<br />

noise. Un soin particulier est aussi prêté à la stabilisation en température de ces lasers: le module PID<br />

et l’élément Peltier interne à la diode laser garantissent un asservissement au centième de degré.<br />

1.2.1 Configuration expérimentale et résultats<br />

Comme je l’ai rappelé plus haut, l’utilisation de techniques d’affinement spectral telles que l’insertion<br />

de la diode dans une cavité étendue et l’injection optique, en améliorant le comportement monomode<br />

du laser, permet de franchir la limite quantique standard et d’observer une réduction du bruit<br />

d’intensité (amplitude squeezing). Je présente ici les principales caractéristiques de ces techniques.<br />

1.2.1.1 La diode en cavité étendue<br />

Le montage d’une diode laser sur réseau fait partie <strong>des</strong> techniques classiques de réduction de<br />

largeur de raie par implantation du laser en cavité étendue [Labachelerie 92]. La diode et le réseau<br />

sont montés en configuration de Littrow : l’ordre 1 du réseau est renvoyé sur la diode (24% de la<br />

puissance incidente), et l’ordre 0 (60%) constitue le faisceau de sortie. La cavité est donc formée par la<br />

face arrière de la diode et par le réseau. Ce montage permet d’abaisser le seuil de la diode, de réduire<br />

considérablement la largeur de raie et de balayer la longueur d’onde de la diode. Typiquement le seuil<br />

de la diode sur réseau est de 13 − 15 mA alors que,dans les mêmes conditions de température, la<br />

diode libre présente un seuil de 18 − 20 mA. La largeur de raie (quelques MHz) peut se réduire encore<br />

avec une cavité plus longue [Harvey 91]. Ainsi, il est possible, au moyen d’une cavité de quelques<br />

dizaines <strong>des</strong> centimètres de réduire la largeur de raie d’une diode commerciale de 40 MHz à moins<br />

de 10 kHz . L’utilisation du réseau permet en outre de balayer un large domaine de longueurs d’onde<br />

avec <strong>des</strong> sauts d’un mode à l’autre, mais également de balayer continûment la fréquence de la diode<br />

sur plusieurs GHz (variation de la longueur de la cavité à l’aide de la cale piézo-électrique solidaire au<br />

réseau) [Maki 93]. La plage de balayage d’une diode sur réseau est de l’ordre de ± 10 nm autour de<br />

la longuer d’onde nominale de la diode libre (déterminée par la température de fonctionnement et le<br />

courant d’alimentation).<br />

1.2.1.2 L’injection optique<br />

Le montage d’un laser en injection répond à un schéma très simple mettant en jeu deux lasers.<br />

L’un, le laser esclave, est celui dans lequel est injecté le signal émis par l’autre, le laser maître. Plusieurs<br />

conditions expérimentales doivent être remplies pour réaliser l’injection. Les deux lasers doivent<br />

être susceptibles d’osciller exactement à la même fréquence, leur recouvrement spatial doit être correct<br />

et le laser maître ne doit pas être déstabilisé par le retour du signal qu’il envoie vers l’esclave, ce<br />

qui exige l’emploi d’isolateurs optiques. Lorsque l’injection fonctionne, la phase de l’esclave se bloque<br />

sur celle du maître. Le montage que nous avons utilisé est le suivant: le laser maître est constitué par<br />

une diode sur réseau, dont la longueur d’onde nominale est, à quelques nanomètres près, égale à<br />

celle de l’esclave. Le faisceau maître, après avoir traversé une lame demi-onde, une paire de prismes<br />

anamorphoseurs et un isolateur optique qui le protège du retour de lumière, est envoyé vers l’esclave<br />

à travers la fenêtre latérale d’un isolateur optique. Le faisceau de sortie du laser esclave traverse l’isolateur<br />

et est détecté. Une lame demi-onde, placée juste avant l’isolateur, permet d’ajuster la puissance<br />

injectée dans l’esclave. La puissance injectée dans l’esclave est assez faible, puisqu’elle ne représente


24 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

pas plus de 5 mW . L’avantage de ce type de montage consiste dans le fait que le couplage spatial et<br />

de polarisation entre laser maître et esclave se font automatiquement. L’injection exige également un<br />

bon accord en fréquence entre les deux lasers. Le laser esclave oscillera sur celui de ses mo<strong>des</strong> longitudinaux<br />

le plus proche du mode du laser maître. Ce mode longitudinal n’est donc pas nécessairement<br />

le mode principal. Cependant, il ne doit pas se situer trop loin de celui-ci sur la courbe de gain de<br />

la diode. A température ambiante, il est possible d’asservir sur une plage de l’ordre de 1 nm de part<br />

et d’autre de la longueur d’onde du laser libre. De plus, il est possible de modifier légèrement la fréquence<br />

du laser maître d’un GHz environ, sans détruire l’asservissement, de sorte que le laser injecté<br />

possède une réelle capacité de balayage en fréquence, suffisante notamment pour couvrir <strong>des</strong> raies<br />

d’absorption atomiques.<br />

J’ai étudié le bruit d’intensité <strong>des</strong> plusieurs dio<strong>des</strong> lasers dans les deux configurations décrites précédemment.<br />

Le bruit quantique est mesuré grâce à une détection homodyne équilibrée et les spectres<br />

de bruit sont enregistrés sur un analyseur de spectre. J’ai observé une réduction de bruit d’intensité<br />

pour un courant d’alimentation supérieur à 50 mA (correspondant à 2.8 fois la valeur du seuil laser)<br />

pour la diode injectée et à 30 mA (2.4 fois le seuil) pour la diode sur réseau. Le squeezing optimal<br />

observé pour le laser injecté est de 1.4 dB à 130 mA (2.3 dB après correction <strong>des</strong> pertes de détection).<br />

Le meilleur résultat pour la diode sur réseau est de 1.2 dB (1.6 dB corrigés): cela est dû aux pertes<br />

importantes du réseau [Zhang 95].<br />

Ces résultats restent les meilleurs au niveau mondial pour la réduction de bruit d’intensité observé<br />

à température ambiante à l’aide d’une diode laser.<br />

1.2.2 Le rôle <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux<br />

La réalisation d’états comprimés en intensité à l’aide de dio<strong>des</strong> laser apparaît donc étroitement<br />

liée au comportement modal du laser. À l’époque où j’effectuais ces expériences, les arguments proposés<br />

dans la littérature internationale [Freeman 93a, Wang 93] pour expliquer la raison pour laquelle<br />

la suppression <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> latéraux réduit le bruit d’intensité du laser sous le bruit quantique standard<br />

suggéraient que, ces mo<strong>des</strong> étant très bruyants, plus faible est leur puissance, moins importante est<br />

leur contribution au bruit de l’intensité totale. Cependant une telle explication néglige complètement la<br />

possibilité de l’existence <strong>des</strong> corrélations entre mo<strong>des</strong>, qui avaient été déjà observées dans <strong>des</strong> lasers<br />

multimo<strong>des</strong> (avec plusieurs mo<strong>des</strong> au <strong>des</strong>sus du seuil) [Inoue 92,Agrawal 88,Elsässer 86,Kitching 95].<br />

Pour mieux comprendre les mécanismes physiques à la base de la réduction de bruit dans ces<br />

lasers, j’ai effectué une analyse spectrale très détaillée de la radiation émise par une diode laser<br />

fonctionnant en trois configurations différentes: diode libre, diode injectée et diode sur réseau. En<br />

particulier, la puissance et le bruit associés à chaque mode longitudinal ont été étudiés.<br />

Afin d’étudier les mo<strong>des</strong> longitudinaux de la diode, nous avons envoyé le faisceau dans un monochromateur<br />

de haute résolution (0,03 nm), capable d’isoler distinctement les mo<strong>des</strong> de la diode,<br />

eux-mêmes séparés de 1,2 Å. A la sortie de cet instrument, nous avons pris <strong>des</strong> spectres montrant,<br />

sur plusieurs nanomètres, la répartition de la puissance entre les mo<strong>des</strong>.<br />

En condition de fonctionnement normal, la diode libre présente le comportement modal suivant:<br />

la puissance <strong>des</strong> premiers mo<strong>des</strong> longitudinaux est typiquement de −25 dB par rapport au mode<br />

principal et la puissance totale contenue dans l’ensemble <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux (plus de 150 mo<strong>des</strong><br />

sont détectables) correspond à environ −18 dB par rapport au mode principal. Dans la plupart <strong>des</strong><br />

applications de telles performances autoriseraient à parler de diode monomode. En revanche, nous<br />

verrons que, pour la réduction de bruit, les effets <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux jouent encore un rôle très<br />

important à ces niveaux de puissance.<br />

Dans la diode injectée les mo<strong>des</strong> longitudinaux sont beaucoup plus atténués que dans la diode


1.2 Les dio<strong>des</strong> laser à ruban 25<br />

libre. La résolution instrumentale du monochromateur ne nous permet de mesurer la puissance qu’à<br />

partir du cinquième mode longitudinal. Nous avons mesuré une puissance inférieure a −45 dB par<br />

rapport au mode principal avec une puissance totale dans les mo<strong>des</strong> longitudinaux d’environ −30 dB.<br />

Dans la configuration sur réseau, la puissance <strong>des</strong> premiers mo<strong>des</strong> détectables (autour du quinzième<br />

mode longitudinal) est de −55 dB par rapport au mode principal ; la puissance dans tous les<br />

mo<strong>des</strong> longitudinaux <strong>des</strong>cend à −35 dB. Monter la diode sur réseau se révèle la technique la plus<br />

efficace pour avoir un laser monomode.<br />

Les propriétés de bruit de chaque mode longitudinal ont été mesurées avec un montage analogue<br />

au précédent : le faisceau laser est envoyé dans le monochromateur et détecté après la fente de sortie<br />

grâce à une détection homodyne équilibrée.<br />

Le monochromateur introduit <strong>des</strong> pertes, de l’ordre de 70 à 85 % de la puissance lumineuse<br />

envoyée. Le signal transmis permet néanmoins d’évaluer (en appliquant la correction correspondante)<br />

le rapport du bruit d’intensité au bruit quantique standard, tant que ce rapport est supérieur à 5 − 10%.<br />

Considérons d’abord la diode libre : le bruit en intensité sur le faisceau total (mesuré avant le monochromateur)<br />

est généralement assez faible, de l’ordre de 2 à 4 dB au-<strong>des</strong>sus du bruit quantique<br />

standard. En revanche, le bruit du mode principal (mesuré à la sortie du monochromateur) présente<br />

un excès d’environ 40 dB au-<strong>des</strong>sus du bruit quantique standard. Le bruit d’intensité <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux<br />

doit donc être comparable à celui du mode principal, bien que leur puissance soit beaucoup<br />

plus faible, comme nous l’avons vu plus haut. Cela a été effectivement observé expérimentalement<br />

comme en témoigne la figure 1.2.2 qui montre le bruit du mode principal et <strong>des</strong> quatre premiers mo<strong>des</strong><br />

longitudinaux.<br />

Fig. 1.1 – Bruit d’intensité du mode principal et <strong>des</strong> premiers mo<strong>des</strong> latéraux<br />

De plus, si l’on ouvre progressivement la fente de sortie du monochromateur, on constate que<br />

l’excès de bruit tombe à 32 dB, puis à 30 dB, montrant <strong>des</strong> échelons très nets pour <strong>des</strong> largeurs<br />

de la fente qui correspondent à la détection <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux adjacents au mode principal<br />

(mo<strong>des</strong> ± 1, ± 2 et ainsi de suite). Ces observations démontrent clairement que le bruit d’intensité<br />

de la diode libre est la résultante de la forte anticorrélation entre les fluctuations du mode principal<br />

et celles <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux. Quand la fente est complètement ouverte, on peut estimer à une


26 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

quinzaine le nombre de mo<strong>des</strong> parvenant à la détection. Pourtant, le bruit reste encore bien plus élevé<br />

qu’à l’entrée du monochromateur, ce qui montre que l’anticorrélation qui permet aux mo<strong>des</strong> latéraux<br />

de compenser le bruit du mode principal met en jeu l’ensemble <strong>des</strong> 160 mo<strong>des</strong> détectables par le<br />

monochromateur. La même procédure expérimentale a été appliquée à la diode injectée. Typiquement<br />

l’intensité totale de la diode injectée présente une réduction de bruit de −2.3 dB sous le bruit quantique<br />

standard. En revanche, comme pour la diode libre, le bruit du mode principal montre un excès de bruit<br />

qui peut varier de 1 à 10 dB au-<strong>des</strong>sus du bruit quantique standard selon les conditions d’alignement,<br />

la puissance injectée, la fréquence du maître, tandis que la réduction de bruit sur l’intensité totale<br />

reste la même. C’est donc l’anticorrélation du bruit <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux qui compense l’excès<br />

de bruit du mode principal et permet la génération d’états comprimés. La diode injectée constitue un<br />

cas remarquable de laser multimode comprimé sous le bruit quantique standard. L’analyse spectrale du<br />

faisceau émis par la diode sur réseau n’a révélé aucune différence entre le bruit de l’intensité totale et le<br />

bruit du mode principal : dans ce cas, les mo<strong>des</strong> longitudinaux sont effectivement négligeables et nous<br />

pouvons parler d’état comprimé monomode (single-mode squeezing). Ce concept est de fondamentale<br />

importance pour les applications au pompage optique <strong>des</strong> laser à solide et à la spectroscopie de haute<br />

sensibilité. Les expérimentations que nous avons menées ont donc contribué à éclaircir de manière<br />

définitive le rôle <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux et <strong>des</strong> techniques d’affinement spectral pour la production<br />

d’états comprimés [Marin 95]. L’obligation d’utiliser de telles techniques pour obtenir une réduction<br />

de bruit sous le bruit quantique standard est liée au fait que les anticorrélations entre le bruit du<br />

mode principal et celui <strong>des</strong> nombreux mo<strong>des</strong> longitudinaux, bien que très fortes, ne sont pas parfaites.<br />

Cela explique la dépendance du bruit de l’intensité totale par rapport au taux de réjection <strong>des</strong> mo<strong>des</strong><br />

longitudinaux. En effet, pour <strong>des</strong> anticorrélations parfaites, le bruit d’intensité est indépendent de la<br />

puissance de mo<strong>des</strong> longitudinaux et est idéalement le même que pour un laser monomode. En réalité,<br />

à défaut d’une complète anticorrélation, les mo<strong>des</strong> longitudinaux très bruyants sont responsables, dès<br />

que leur puissance devient non négligeable, de l’excès de bruit observé sur l’intensité totale, comme<br />

dans le cas de la diode libre. L’atténuation considérable <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux, réalisée grâce aux<br />

techniques précédemment décrites, permet de s’affranchir de leur effet néfaste, et d’atteindre <strong>des</strong><br />

réductions de bruit selon les modalités que nous avons présentées. Les résultats obtenus ont été<br />

interprétés qualitativement à l’aide d’un modèle phénoménologique multimode basé sur les équations<br />

de Langevin. Pour rendre compte <strong>des</strong> observations (très fortes mais non parfaites anticorrélations<br />

entre mo<strong>des</strong>) nous avons modifié un modèle pour un laser multimode avec élargissement homogène<br />

en ajoutant un terme de auto-saturation pour chaque mode dû à ses propres fluctuations. Dans ce cas<br />

les corrélations entre mode principal et mo<strong>des</strong> latéraux se dégradent quand la puissance <strong>des</strong> mo<strong>des</strong><br />

augmente, engendrant une augmentation du bruit de l’intensité totale.<br />

1.2.3 Comparaison théorie-expérience<br />

Nous avons établi, dans la section précédente, que les techniques d’affinement spectral utilisées<br />

permettent de négliger l’effet <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> longitudinaux sur le bruit d’intensité du laser. Nous pouvons<br />

donc considérer le laser comme monomode. Dans ce cas, la réduction de bruit maximale attendue<br />

est égale à l’efficacité quantique du laser, si on suppose que l’on supprime complètement le bruit de<br />

pompe. En effet, très au-<strong>des</strong>sus du seuil, le bruit lié à l’émission spontanée devient négligeable et<br />

seuls les processus aléatoires dus à l’imparfaite conversion <strong>des</strong> électrons de pompe en photons lasant<br />

peuvent contribuer à ramener le bruit du faisceau émis vers le bruit quantique standard. Ce simple<br />

raisonnement est en bon accord avec les résultats expérimentaux obtenus pour <strong>des</strong> forts taux de pompage<br />

(environ 75 fois au-<strong>des</strong>sus du seuil) [Kilper 96b]. Pour <strong>des</strong> taux de pompage plus faibles, comme<br />

dans notre cas, d’autres sources de bruit sont à considérer : notamment le bruit lié à l’émission spon-


1.3 Les lasers semiconducteur à cavité verticale (VCSELs) 27<br />

tanée et stimulée. De plus, il est intéressant de tenir compte du bruit du mécanisme de pompe. Dans<br />

ces conditions, nous avons comparé les résultats expérimentaux avec les prévisions théoriques <strong>des</strong><br />

différents modèles quantiques du laser (2 ou 3 niveaux) dans lesquels la statistique du bruit pompe est<br />

inclue. La comparaison entre théorie et expérience montre que un accord raisonnable peut être obtenu<br />

en ajoutant du bruit de pompe. Cependant cela est en contradiction avec le principe de la pompe<br />

régulière vérifié expérimentalement et met en évidence la nécessité de développer un modèle plus<br />

complet pour prédire correctement les propriétés du bruit quantique dans les lasers à semiconducteur.<br />

En particulier <strong>des</strong> sources <strong>des</strong> bruit supplémentaires doivent être prises en compte [<strong>Bramati</strong> 97]. Ces<br />

travaux ont suscité un grand intérêt autour <strong>des</strong> mécanismes responsables de la dégradation du squeezing<br />

dans les lasers semiconducteur et nombreux articles autant théoriques qu’expérimentales sont<br />

parus et continuent de paraître sur ce sujet.<br />

Dans la littérature internationale deux effets sont indiqués comme les principaux responsables de<br />

cet excès de bruit: le facteur de Petermann [Petermann 79, Cheng 96, Van der Lee 00] et le blocage<br />

de Pauli [Travagnin 00, Schuster 95]. Le premier dérive de la projection dans le mode lasant du bruit<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur sous le seuil d’oscillation et est dû à <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> propres non<br />

orthogonaux dans la cavité laser. Le deuxième est représenté par la diminution du taux de pompage<br />

à cause de la saturation de la transition lasante: si le nombre <strong>des</strong> porteurs augmente au <strong>des</strong>sus<br />

de sa valeur stationnaire, plus de porteurs injectés trouveront <strong>des</strong> états quantiques occupés et par<br />

conséquence un nombre inférieur parmi eux pourra atteindre la jonction laser. Cela conduit à une<br />

dégradation de la suppression du bruit de pompe. L’équivalent macroscopique du blocage de Pauli est<br />

le courant de fuite qui produit <strong>des</strong> fluctuations de tensions mesurables aux bornes de la jonction laser.<br />

Dans le prolongement de mon travail de thèse comme enseignant-chercheur à l’Université Pierre<br />

et Marie Curie, je me suis intéressé à ce problème en collaboration avec Philippe Grangier et Igor<br />

Protsenko, dans le cadre du réseau européen VISTA. Nous nous proposons de trouver une quantité<br />

mesurable qui permette d’identifier sans ambiguïté les contributions <strong>des</strong> différentes sources de bruit.<br />

Pour cela nous avons étudié expérimentalement et théoriquement le bruit d’intensité du faisceau émis<br />

par une diode laser sur réseau, le bruit de tension aux bornes de la diode laser dû au courant de<br />

fuite et les corrélations entre le bruit de tension et le bruit d’intensité de la lumière [Richardson 91b].<br />

Les fluctuations de tension sont mesurées grâce à un circuit spécialement conçu et à un analyseur<br />

de spectre. Un correlateur fournit les corrélations entre bruit lumineux et bruit de tension. L’analyse<br />

théorique <strong>des</strong> caractéristiques du laser est effectuée grâce à un modèle basé sur l’approche de forces<br />

de Langevin quantiques et prends en compte le bruit dû au facteur de Petermann et aux fluctuations<br />

du courant de fuite comme sources de bruit supplémentaires. La comparaison détaillée <strong>des</strong> résultats<br />

expérimentaux avec les prévisions de ce modèle indique clairement que les excès de bruit provenant<br />

respectivement du facteur de Petermann et du courant de fuite contribuent d’une façon différente aux<br />

corrélations entre le bruit d’intensité du faisceau laser et les fluctuations de tension sur la jonction.<br />

Donc, la mesure de ces corrélations et l’ajustement <strong>des</strong> données expérimentales par le modèle théorique<br />

permet d’estimer les contributions <strong>des</strong> sources de bruit supplémentaires mentionnées ci-<strong>des</strong>sus<br />

avec une précision qu’on ne saurait atteindre par la simple mesure du bruit d’intensité [Maurin 04a].<br />

1.3 Les lasers semiconducteur à cavité verticale (VCSELs)<br />

Au cours de ma thèse de doctorat un nouveau type de laser semiconducteur commençait à être de<br />

plus en plus utilisé dans les applications. Il s’agissait <strong>des</strong> lasers semiconducteur à microcavité. À cette<br />

époque, malgré le progrès enregistré dans le domaine <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> conventionnelles, les performances<br />

fournies par les lasers semiconducteur à microcavité pompés par pompage électrique étaient bien


28 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

plus médiocres : le bruit d’intensité était typiquement un ordre de grandeur au-<strong>des</strong>sus du shot noise<br />

[Goobar 95]. Cela était d’autant plus surprenant que les lasers semiconducteur à microcavité avaient<br />

été considérés comme les sources idéales pour la productions d’états comprimés en intensité grâce<br />

aux nombreux et importants avantages par rapport aux dio<strong>des</strong> lasers conventionnelles. Dans les lasers<br />

à microcavité la longueur de la cavité est de l’ordre de la longueur d’onde de la lumière émise. Cette<br />

caractéristique implique que ces lasers fonctionnent dans un régime où <strong>des</strong> effets d’électrodynamique<br />

quantique deviennent non négligeables [Kleppner 81]. En particulier, l’extrême réduction du volume de<br />

la cavité modifie l’émission spontanée du milieu actif et augmente sensiblement la fraction canalisée<br />

dans le mode lasant. Cela se traduit par une sensible diminution du courant de seuil d’oscillation, qui<br />

peut être inférieur au milliampère pour les meilleurs dispositifs. Cette valeur très basse du seuil permet<br />

d’atteindre <strong>des</strong> régimes de forts taux de pompage, nécessaires à la réduction du bruit quantique. De<br />

plus, les lasers semiconducteur à microcavité présentent <strong>des</strong> miroirs avec <strong>des</strong> valeurs très élevées<br />

du coefficient de réflexion ( > 99%), nécessaires pour compenser le fait que le gain par passage est<br />

faible à cause <strong>des</strong> dimensions réduites de la cavité. Cela implique que la finesse de ces dispositifs est<br />

supérieure d’environ deux ordres de grandeur à celle de dio<strong>des</strong> laser traditionnelles.<br />

Parmi les lasers semiconducteur à microcavité, un type particulier de dispositif connaissait un développement<br />

important : les VCSELs, (vertical cavity surface emitting lasers). La géométrie spécifique<br />

à ces lasers miniaturisés (la lumière est émise orthogonalement à la couche semiconductrice et parallèlement<br />

au sens de propagation du courant d’alimentation) la possibilité de moduler très rapidement<br />

leur courant d’alimentation (grâce à la taille réduite) ainsi que leur symétrie cylindrique (facilité de couplage<br />

à une fibre optique) font de ces lasers les dispositifs idéaux pour <strong>des</strong> nombreuses applications<br />

dans le domaine optoélectronique. Il est clair que pour ces applications, en particulier pour la transmission<br />

<strong>des</strong> données en télécommunications, le bruit du laser est un facteur d’importance fondamentale<br />

susceptible de limiter les performances <strong>des</strong> systèmes. Il était donc très important d’effectuer une analyse<br />

approfondie <strong>des</strong> caractéristiques de bruit <strong>des</strong> ces lasers aussi bien pour les applications que du<br />

point de vue de la physique fondamentale.<br />

En effet les Vcsels présentent aussi <strong>des</strong> caractéristiques très intéressantes vis-à-vis du bruit quantique:<br />

efficacité quantique élevée, faible seuil d’oscillation, fonctionnement monomode longitudinal (imposé<br />

par la longueur de cavité) et donc élimination du bruit associé à la compétition entre mo<strong>des</strong>,<br />

possibilité d’application directe du principe de la pompe régulière grâce au pompage électrique. Sur<br />

la base de l’expérience acquise sur les dio<strong>des</strong> laser, les vcsels apparaissaient comme <strong>des</strong> bons candidats<br />

pour produire <strong>des</strong> états comprimés. Cependant, certaines caractéristiques qui constituent <strong>des</strong><br />

atouts pour les applications, sont responsables d’une dégradation <strong>des</strong> performances de bruit.<br />

En particulier, les propriétés de symétrie ont <strong>des</strong> conséquences sur les propriétés de polarisation<br />

de la lumière émise par les VCSELs : contrairement au cas <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> lasers traditionnelles<br />

où la polarisation principale est fixée par la forte anisotropie de la jonction laser, dans les VCSELs,<br />

en principe, on n’a pas de contraintes sur la polarisation. L’état de polarisation du VCSEL est très<br />

sensible à <strong>des</strong> effets tels que <strong>des</strong> faibles anisotropies dans la structure cristalline ou dans les miroirs,<br />

et <strong>des</strong> phénomènes de competition et de bistabilité entre les différents mo<strong>des</strong> de polarisation,<br />

observés dans ces lasers, ont fait l’objet de nombreuses étu<strong>des</strong> théoriques et expérimentales<br />

[Jewell 89, Chang 91, Kent 94, Travagnin 97, Regalado 97, Jansen 97, Hofmann 97]. De plus, le fonctionnement<br />

monomode transverse n’est en général pas atteint et on peut observer une émission avec<br />

plusieurs mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur [Huffaker 94]. L’oscillation simultanée de deux mo<strong>des</strong><br />

de polarisation orthogonale observée dans ces lasers a confirmé l’existence de phénomènes d’anticorrélation.<br />

Bien que la première observation expérimentale de réduction de bruit d’intensité ait été<br />

effectuée avec un VCSEL multimode transverse en exploitant les corrélations [Kilper 97], ce type de


1.3 Les lasers semiconducteur à cavité verticale (VCSELs) 29<br />

fonctionnement reste un facteur limitant pour les performances de ces lasers. Je détaillerai par la suite<br />

les expériences que j’ai menées sur plusieurs échantillons de VCSELs fabriqués à l’Université d’Ulm<br />

et que j’avais pré-sélectionnés (choisissant les mieux adaptés pour l’observation d’effets quantiques)<br />

lors d’un séjour d’une semaine dans le groupe du Prof. Ebeling.<br />

1.3.1 Réduction de bruit dans un lasers multimode<br />

Nous avons tout d’abord étudié les caractéristiques de bruit <strong>des</strong> vcsels en régime de fonctionnement<br />

libre, avec un pompage régulier. Un travail systématique a été effectué sur les quelques centaines<br />

<strong>des</strong> microlasers dont nous disposions. Il s’agit <strong>des</strong> vcsels dans lequel le confinement optique est assuré<br />

par oxydation sélective. Le diamètre de la région active varie entre 3 et 20 µm. De façon générale,<br />

sont les dispositifs avec un diamètre plus petit qui présentent les meilleurs caractéristiques vis-à vis<br />

du bruit quantique: faible seuil, haute efficacité quantique et comportement monomode. Cependant,<br />

nous n’avons pu observer d’états comprimés avec <strong>des</strong> vcsels monomode: cela est dû au fait que le<br />

comportement monomode est conservé seulement pour <strong>des</strong> courants d’alimentation assez faibles (inférieurs<br />

à 5 fois le seuil d’oscillation). Lorsque le courant est augmenté au <strong>des</strong>sus de cette valeurs<br />

les vcsels présentent toujours un comportement multimode transverse. Bien que ce régime soit en<br />

principe moins favorable à la production d’états comprimés, la présence de fortes corrélations entre<br />

mo<strong>des</strong> peut en permettre l’observation. Le meilleur résultat obtenu a été une compression de bruit de<br />

0.75 dB pour un vcsel en régime multimode: 6 mo<strong>des</strong> transverses distincts oscillent simultanément<br />

sur deux polarisations orthogonales [Hermier 01]. Lorsque le courant est ultérieurement augmenté les<br />

nombre <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> oscillant devient trop important et une dégradation <strong>des</strong> performances de bruit est<br />

observée, avec l’apparition d’excès de bruit.<br />

Pour essayer d’améliorer les caractéristiques de bruit <strong>des</strong> vcsels, et en s’appuyant sur l’expérience<br />

acquise avec les dio<strong>des</strong> lasers, nous avons décide d’injecter les vcsels. Le laser maître est une diode<br />

laser sur reseau dont la qualité optique du faisceau a été améliorée grâce à une fibre monomode.<br />

Nous avons observé l’effet de l’injection sur <strong>des</strong> microlasers qui présentent de l’excès de bruit en<br />

régime de fonctionnement libre: dans tous les cas examinés, l’injection améliore les performances du<br />

laser, diminuant son bruit. Lorsque le bruit du laser libre est élevé (de l’ordre de 10 dB d’excès de bruit),<br />

grâce à l’injection, on peut <strong>des</strong>cendre au bruit quantique standard. Pour une situation au départ plus<br />

favorable (excès de bruit du laser libre limité à quelques décibels), l’injection permet de produire <strong>des</strong><br />

états comprimés. L’analyse spectral du faisceau émis par le laser esclave révèle que l’injection, bien<br />

que favorisant l’oscillation sur le mode TEM 00 , ne permet pas d’atteindre un régime complètement<br />

monomode. En effet, les mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur, à cause du couplage imparfait, sont<br />

seulement partialement affectés par l’injection d’un mode TEM 00 dans la cavité.<br />

1.3.2 Effets spatiaux sur le bruit d’intensité<br />

L’élargissement homogène de la courbe de gain dans les lasers semiconducteur induit <strong>des</strong> fortes<br />

anticorrélations entre mo<strong>des</strong> qui rendent possible l’émission radiative dans différents mo<strong>des</strong> sans que<br />

cela introduise du bruit sur l’intensité totale du faisceau émis par le laser. Néanmoins, comme nous<br />

l’avons mis en évidence pour les dio<strong>des</strong> laser à ruban, <strong>des</strong> faibles inhomogénéités peuvent dégrader<br />

les corrélations et augmenter le bruit total. Les anticorrélations jouent donc un rôle crucial dans la<br />

détermination <strong>des</strong> performances de bruit du laser. Dans la section précédente nous avons montré l’importance<br />

<strong>des</strong> anticorrélations entre différents mo<strong>des</strong> pour la production d’états comprimés en intensité<br />

dans les vcsels. Ce phénomène, déjà observé pour les dio<strong>des</strong> laser à ruban, se révèle encore plus<br />

riche dans le cas <strong>des</strong> vcsels grâce au fait que les anticorrélations possèdent une structure spatiale<br />

dans le plan transverse induite par la présence de mo<strong>des</strong> transverses différents. La compréhension de<br />

cette structure présente aussi un certain intérêt du point de vue pratique, notamment pour le couplage


30 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

avec une fibre: en effet le bruit dû aux mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur peut s’interpréter comme<br />

une fluctuation de la position du faisceau dans le plan transverse [Fabre 95].<br />

Dans le but de établir une analyse quantitative de ce phénomène, je me suis limité au cas simple<br />

d’un vcsel avec seulement deux mo<strong>des</strong> transverses au-<strong>des</strong>sus du seuil: les mo<strong>des</strong> TEM 00 et TEM 01 ,<br />

polarisés orthogonalement. Les caractéristiques du bruit <strong>des</strong> ces deux mo<strong>des</strong> ainsi que leur corrélation<br />

sont étudiées en mesurant la distribution spatiale du bruit d’intensité du faisceau laser dans le plan<br />

transverse [<strong>Bramati</strong> 99b, Hermier 99].<br />

Dans le schéma expérimental le faisceau laser est coupé progressivement à l’aide d’une lame de<br />

rasoir mobile placée sur le trajet du faisceau et le bruit d’intensité est mesuré en fonction de la position<br />

de la lame. Comme la distribution d’intensité dans le plan transverse est différente pour les deux<br />

mo<strong>des</strong>, la contribution de chaque mode au bruit total d’intensité dépend de la position de la lame par<br />

rapport au faisceau. Il en résulte de gran<strong>des</strong> variations du bruit d’intensité en fonction de la position de<br />

la lame. Le bruit quantique standard est calibré très soigneusement à l’aide d’une diode laser et d’une<br />

détection homodyne équilibrée. Dans cette situation simple avec seulement deux mo<strong>des</strong>, nous avons<br />

développé un modèle phénoménologique qui prend en compte la structure transverse <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> et<br />

qui permet de prévoir les variations du bruit d’intensité avec la position de la lame. L’accord entre les<br />

résultats expérimentaux et les courbes théoriques est très satisfaisant.<br />

Un résultat intéressant fourni par ce modèle montre que, pour <strong>des</strong> anticorrélations quasi-parfaites<br />

et un rapport entre les puissances <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> adapté, la simple opération de couper un faisceau dont<br />

le bruit total est au-<strong>des</strong>sus du shot noise peut conduire à l’observation d’une réduction de bruit sur le<br />

faisceau coupé. Cet effet est lié à l’exploitation optimale <strong>des</strong> anticorrélations et sera détaille dans la<br />

section suivante.<br />

Actuellement, dans le cadre du réseau européen Vista et en collaboration avec A.Z. Khoury de<br />

l’Université de Niteroi au Brésil, je m’intéresse à nouveau au problème de la modélisation <strong>des</strong> effets<br />

spatiaux dans les vcsels. Nous avons développé un modèle quantique complet basé sur l’approche<br />

de Langevin quantique. Ce modèle inclut la structure transverse <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> qui oscillent ainsi que les<br />

corrélations spatiales créées par la compétition <strong>des</strong> différents mo<strong>des</strong>. Le modèle prend en compte<br />

aussi la dépendance spatiale de la pompe et permet l’oscillation simultanée <strong>des</strong> deux mo<strong>des</strong> transverses<br />

(TEM 00 et TEM 01 ). L’accord entre les prévisions de ce modèle et les résultats expérimentaux<br />

est satisfaisant et il est obtenu sans paramètres libre dans le modèle: tous les paramètres nécessaires<br />

aux simulations sont en effet mesurés ou déduits de la littérature [Maurin 04b].<br />

1.3.3 Exploitation optimale <strong>des</strong> anticorrélations<br />

Comme nous l’avons vu dans les sections précédentes, les anticorrélations sont cruciales pour<br />

déterminer le bruit d’intensité dans un vcsel. La possibilité, évoquée plus haut, de réduire sous le bruit<br />

quantique standard le bruit d’un faisceau contenant deux mo<strong>des</strong> transverses différents en le coupant à<br />

l’aide d’une lame en est une démonstration claire. Cette technique, qui est très bien adaptée à l’étude<br />

de la distribution spatial du bruit, présente par ailleurs, quelques limitations si l’on cherche à obtenir<br />

la meilleure réduction de bruit possible. En effet il est impossible d’agir indépendamment sur les deux<br />

mo<strong>des</strong> et son efficacité est donc fixée par la structure transverse <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> et par leur corrélation.<br />

La réflexion, dans le cadre du réseau Vista, sur les moyens pour contrôler et exploiter les corrélations,<br />

nous a amené, pour s’affranchir de ces contraintes, à développer une nouvelle technique<br />

applicable au cas général d’un laser avec deux polarisations orthogonales oscillant simultanément<br />

(plusieurs mo<strong>des</strong> transverses peuvent osciller dans chaque polarisation). L’idée est la suivante: les<br />

deux polarisations orthogonales sont séparées à l’aide d’un cube polariseur et celle qui présente le<br />

bruit le plus élevé subit une atténuation appropriée afin que son niveau de bruit s’équilibre avec celui


1.3 Les lasers semiconducteur à cavité verticale (VCSELs) 31<br />

de l’autre polarisation. Ensuite les deux faisceaux sont recombinés pour donner un nouveau faisceau<br />

avec un bruit plus faible que le faisceau initial. L’opération d’équilibrage du bruit par une atténuation<br />

sélective en polarisation permet d’exploiter d’une façon optimale les fortes anticorrélations entre les<br />

polarisations qui caractérisent ces lasers.<br />

Ces résultats très intuitifs sont confirmés par une analyse théorique qui permet d’écrire le bruit<br />

d’intensité normalisé au bruit quantique standard pour le faisceau total après atténuation. Grâce à<br />

cette modélisation nous avons déduit la condition de réduction optimale de bruit: les excès de bruit <strong>des</strong><br />

deux polarisations doivent être égaux. Cela correspond au fait qu’on ne peut agir que sur les parties<br />

classiques <strong>des</strong> fluctuations, le mieux qu’on peut faire étant de les équilibrer. Lorsque l’atténuation<br />

optimale est appliquée, le bruit d’intensité du vcsel est réduit à sa valeur minimale, qui est fixée par<br />

la valeur de la corrélations entre polarisations. De plus l’analyse théorique nous a permis de déduire<br />

un critère qui relie les bruits de chaque polarisation au degré minimum de corrélation nécessaire pour<br />

produire un état comprimé. Ce critère indique clairement le régime de fonctionnement propice à la<br />

production d’états comprimés en intensité grâce aux anticorrélations entre mo<strong>des</strong> de polarisation: plus<br />

faible est l’excès de bruit d’un mode de polarisation, plus faible sera l’anticorrélation nécessaire; le<br />

cas limite étant représenté par un mode avec un bruit égal au bruit quantique standard pour lequel<br />

toute valeur de l’anticorrélation permettra de <strong>des</strong>cendre au-<strong>des</strong>sous de la limite quantique standard.<br />

Inversement, lorsque les deux mo<strong>des</strong> de polarisations ont de forts excès de bruit, situation qui se<br />

présente le plus souvent dans l’expérience, la corrélation requise pour avoir <strong>des</strong> effets quantiques est<br />

pratiquement égale à -1. Cela explique pourquoi, bien que les anticorrélations soient presque parfaites,<br />

il est néanmoins difficile d’obtenir <strong>des</strong> états comprimés.<br />

Pour montrer l’efficacité de la méthode d’atténuation sélective en polarisation nous avons effectué<br />

une expérience avec un laser qui présentait deux mo<strong>des</strong> de polarisation avec <strong>des</strong> bruit légèrement<br />

différents. En appliquant la condition d’atténuation optimale, nous avons obtenu une réduction de bruit<br />

maximale d’environ 7 dB en excellent accord avec la prévision théorique. Le fait remarquable est<br />

que cette importante réduction du bruit est obtenue avec une atténuation sélective en polarisation qui<br />

correspond à seulement 4% de l’intensité totale; un simple filtrage (non sélectif en polarisation) de la<br />

même valeur sur le faisceau total aurait donné une réduction de bruit de 0.2 dB [Romanelli 04a].<br />

1.3.4 Contrôle de l’émission par retour optique<br />

Nous avons vu que le faisceau émis par les vcsels est souvent composé <strong>des</strong> deux polarisations<br />

linéaires orthogonales et peut contenir <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur. Nous avons aussi<br />

montré que, grâce aux fortes anticorrélations entre polarisations le faisceau émis présente un bruit assez<br />

faible et parfois même une compression de bruit, en dépit du fort excès de bruit de chaque polarisation<br />

[Hermier 01]. D’autre part, si un élément polariseur est inséré sur le chemin optique du faisceau,<br />

on observe une grande augmentation du bruit. Il est clair que cela constitue une sévère limitation pour<br />

les applications. Donc, le contrôle <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de polarisation dans les vcsels est d’importance capitale<br />

pour leur utilisation pratique. De même, le contrôle de la structure transverse de l’émission (TEM 00 ) est<br />

indispensable dans les applications. La situation est d’autant plus complexe que, même si l’émission<br />

moyenne du vcsel exhibe une polarisation linéaire bien définie et un seul mode transverse, le laser<br />

ne peut en général être considéré comme monomode, lorsqu’on s’intéresse à ses propriétés de bruit:<br />

les fluctuations du mode de la polarisation qui n’oscille pas contribuent au bruit total et le même effet<br />

d’augmentation de bruit à la traversée d’un polariseur est observé. De la même façon les mo<strong>des</strong> transverses<br />

d’ordre supérieur sous le seuil contribuent au bruit total. D’après cette discussion, il apparaît<br />

clairement que, pour affirmer que le faisceau émis par un vcsel est monomode en polarisation, on ne<br />

peut se contenter d’étudier les caractéristique de l’émission moyenne (polarization, spectre optique),


32 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

mais une analyse approfondie du bruit est nécessaire. De même, pour tester les caractéristiques du<br />

faisceau dans le plan transverse, une analyse <strong>des</strong> propriétés spatiales du bruit est requise.<br />

Une technique simple, efficace et largement utilisée pour améliorer les performances <strong>des</strong> lasers<br />

est de les placer dans une cavité étendue. Nous avons étudié la possibilité d’obtenir un "vrai" fonctionnement<br />

monomode d’un vcsel multimode grâce au retour optique provenant de la cavité étendue.<br />

Deux configurations différentes ont été étudiées: le retour sélectif en polarisation et le retour<br />

sélectif en polarisation et fréquence. D’autres groupes ont déjà appliqué ces techniques au vcsels<br />

[Marino 03,Besnard 97] avec <strong>des</strong> résultats encourageants. Il faut souligner, d’autre part, qu’aucun <strong>des</strong><br />

ces groupes n’a effectué <strong>des</strong> mesures de bruit. L’originalité de notre démarche consiste dans le fait<br />

que nous nous concentrons sur les propriétés de bruit de l’émission laser, que, seules, permettent de<br />

déterminer sans ambiguïté le caractère monomode ou multimode du faisceau laser.<br />

Avec le retour polarisé nous observons une complète suppression d’une polarisation: les effets<br />

indésirables décrits plus haut à la traversée d’un polariseur sont complètement éliminés. Le faisceau<br />

est monomode en polarisation. Cependant le retour polarisé ne permet pas de contrôler l’émission sur<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> transverses d’ordre supérieur. Pour parvenir à leur suppression il est nécessaire d’introduire<br />

dans la cavité externe un élément sélectif en fréquence, tel qu’un réseau de diffraction. Dans ce cas,<br />

la mesure du bruit de la polarisation et de la distribution spatiale du bruit montrent qu’un régime de<br />

fonctionnement monomode transverse et de polarisation est réalisé [Romanelli 04b].<br />

1.4 Les applications<br />

Parallèlement à la production d’états comprimés à l’aide de dio<strong>des</strong> laser, au cours de ma thèse<br />

de doctorat je me suis aussi intéressé aux applications possibles de ces lasers aux caractéristiques<br />

de bruit si particulières. Très clairement deux domaines de recherche nous sont apparus comme les<br />

mieux adaptés pour exploiter le propriétés de faible bruit <strong>des</strong> faisceaux émis par les dio<strong>des</strong> lasers: le<br />

pompage optique de lasers à solide et la spectroscopie de haute sensibilité.<br />

1.4.1 Pompage optique <strong>des</strong> micro-lasers Nd:YVO 4<br />

Dans <strong>des</strong> nombreuses applications, telles que la détection <strong>des</strong> on<strong>des</strong> gravitationnelles ou la spectroscopie<br />

de haute sensibilité, l’utilisation de lasers avec une très grande stabilité en fréquence et un<br />

faible bruit d’intensité est indispensable. Au milieu <strong>des</strong> années 1990 il était donc nécessaire d’effectuer<br />

une étude approfondie <strong>des</strong> caractéristiques de bruit de différents types de lasers. En particulier, les<br />

lasers à solide (Nd:YAG, Nd:YVO 4 ) pompés par dio<strong>des</strong> laser, qui avaient commencé à remplacer les<br />

laser à gaz dans les applications, se présentaient comme les candidats idéaux pour satisfaire ces exigences.<br />

Plusieurs groupes se sont donc attachés à l’étude <strong>des</strong> caractéristiques de bruit de ces lasers<br />

dans le but d’en améliorer les performances [Nilsson 89,Arie 92]. C’est dans ce cadre que s’inscrivent<br />

les expériences que j’ai menées sur les effets du bruit de pompe dans les laser à solide.<br />

L’idée maîtresse de ce travail était de transposer à ces lasers le principe de la pompe régulière<br />

utilisé pour les lasers à semiconducteur et de rechercher les conditions expérimentales dans lesquelles<br />

ces lasers seraient susceptibles d’émettre d’états comprimés du rayonnement.<br />

Dans un premier temps j’ai effectué une analyse théorique détaillée <strong>des</strong> caractéristiques du bruit<br />

d’intensité dans ces lasers et <strong>des</strong> effets du bruit de pompe sur le bruit d’intensité: le modèle théorique<br />

utilisé pour décrire la dynamique <strong>des</strong> lasers et leurs propriétés de bruit est basé sur l’approche de<br />

Langevin quantique et prend en compte le bruit de pompe [Kolobov 93]. Le spectre de bruit d’intensité<br />

de ces lasers est dominé, comme pour les lasers à semiconducteur, par l’oscillation de relaxation.<br />

À différence <strong>des</strong> lasers à semiconducteur, pour lesquels le pic de bruit se situe autour de quelques<br />

gigahertz, dans les lasers à solide il est dans une gamme <strong>des</strong> fréquences variable du kilohertz au


1.4 Les applications 33<br />

megahertz, selon les paramètres de la cavité. Pour <strong>des</strong> fréquences supérieures à la fréquence de<br />

l’oscillation de relaxation le bruit d’intensité du laser tend vers un état cohérent, pour <strong>des</strong> fréquences<br />

bien inférieures il dépend fortement du bruit du mécanisme de pompe.<br />

Il était donc impératif d’utiliser <strong>des</strong> lasers dont l’oscillation de relaxation est à la fréquence la plus<br />

haute possible pour que les effets de la suppression du bruit de pompe, obtenue par pompage optique<br />

à l’aide d’une diode laser à bruit comprimé, se situent dans une gamme de fréquence accessible à<br />

l’expérience.<br />

Nous avons donc sélectionné <strong>des</strong> microlasers constitués par <strong>des</strong> cristaux d’YVO 4 dopés au Néodyme,<br />

de 300 µm d’épaisseur. L’oscillation de relaxation est de l’ordre de quelques megahertz (entre<br />

5 et 10 MHz). Ces lasers émettent de la lumière laser infrarouge à 1064 nm, lorsqu’ils sont pompés<br />

par un rayonnement vers 810 nm. Grâce au coefficient d’absorption très élevé à la longueur<br />

d’onde de la pompe l’efficacité de conversion de la pompe (le rendement de conversion <strong>des</strong> photons<br />

de longueur d’onde 810 nm en photons de longueur d’onde 1064 nm) est très importante (jusqu’à<br />

40%) [Bernard 93,Kintz 90,Washio 76,Taira 91] et le seuil d’oscillation est par conséquence très faible<br />

(4-5 mW). Enfin, grâce à la cavité très courte et à une courbe de gain étroite ils sont monomode longitudinal<br />

et transverse (TEM 00 ), ce qui permet d’éviter la compétition entre mo<strong>des</strong> oscillants qui serait<br />

néfaste pour le bruit. Les conditions nécessaire à l’observation d’une réduction de bruit d’intensité par<br />

suppression du bruit de pompe sont donc satisfaites.<br />

La réalisation expérimentale utilise comme source pour le pompage optique une diode laser SDL<br />

sur réseau ou injectée : le pompage optique peut être effectué dans <strong>des</strong> conditions de faible bruit.<br />

Nous avons comparé le bruit du laser YVO dans ces conditions au bruit observ é avec une pompe<br />

bruyante (obtenue en déréglant volontairement la diode). En cas de pompage à faible bruit, le niveau<br />

de bruit, dans la partie à basse fréquence du spectre, est considérablement plus faible (jusqu’à 30 dB<br />

de différence) qu’en cas de pompe bruyante. Cela montre bien les possibilités ouvertes à l’application<br />

du principe de la pompe régulière [Becher 98a, Becher 98b, <strong>Bramati</strong> 99a].<br />

Les niveaux de bruit d’intensité <strong>des</strong> faisceaux émis par les microlasers sont en bon accord avec le<br />

prévision du modèle sauf à très basse fréquence (


34 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

pourquoi notre démarche se distingue <strong>des</strong> techniques de rétroaction classiques, puisque nous évitons<br />

précisément de rétroagir sur le domaine de fréquence où nous comptons observer les effets quantiques<br />

attendus du principe de la pompe régulière. Sans cette précaution, ces effets se trouveraient<br />

détruits par la rétroaction. Cette contrainte supplémentaire rend la mise au point de la rétroaction très<br />

délicate. Nous avons cependant réussi à faire décroître le maximum de l’oscillation de relaxation d’une<br />

dizaine de dB, tout en nous assurant que l’effet du circuit de rétroaction à basse fréquence était complètement<br />

négligeable. Comme conséquence de la diminution du pic de l’oscillation de relaxation nous<br />

avons observé une nette diminution du bruit à basse fréquence (de l’ordre de 5 à 7 dB). Dans ces<br />

conditions le bruit mesuré à basse fréquence est en accord avec les prévisions du modèle linéarisé.<br />

Ces résultats mettent clairement en évidence l’existence d’effets non linéaires dus à l’oscillation de<br />

relaxation responsables de l’excès de bruit constaté dans la partie à basse fréquence du spectre, par<br />

rapport aux prévisions théoriques. Cependant le bruit reste supérieure au bruit quantique standard.<br />

Parallèlement à la mise en oeuvre expérimentale de la boucle de rétroaction, nous avons développé<br />

un traitement semi-classique de la rétroaction électro-optique [Mertz 93, Mertz 91]. Son intégration<br />

au modèle pour le laser libre permet d’obtenir un modèle quantique décrivant les propriétés de<br />

bruit du laser en présence de la rétroaction.<br />

Le traitement théorique <strong>des</strong> effets non linéaires est très complexe. En général il requiert la prise en<br />

compte de termes d’ordre supérieur dans l’équation de Fokker-Planck et dans ce cas les équations de<br />

Langevin ne sont plus valables. Dans notre cas, les non-linearités proviennent de la présence de forts<br />

excès de bruit à certaines fréquences. Dans la mesure où ces fluctuations restent négligeables devant<br />

les valeurs moyennes, on peut proposer une méthode consistant à rajouter de termes correctifs aux<br />

équations de Langevin. Cette approche nous a permis d’estimer les effets non linéaires à basses fréquences<br />

dus au pic de l’oscillation de relaxation: la valeur calculée (12 fois la limite quantique standard<br />

à 30 kHz) est en très bon accord avec l’expérience [<strong>Bramati</strong> 00].<br />

Une autre méthode très utilisée pour éliminer le pic de l’oscillation de relaxation recourt à l’injection<br />

optique. Les analyses théoriques montrent en effet que, pour le laser injecté, l’amortissement<br />

de l’oscillation de relaxation est généralement beaucoup plus grand (deux ordres de grandeur dans<br />

notre cas) que pour le laser libre. L’injection, non seulement ”écrase” l’oscillation de relaxation, mais,<br />

de plus, elle n’affecte pas le bruit à basse fréquence, qui reste étroitement lié aux fluctuations de la<br />

pompe [Harb 96, Ralph 96, Fontenelle 95]. Cette technique est donc bien adaptée à nos objectifs : elle<br />

pourrait nous permettre de profiter de la réduction du bruit par élimination de l’oscillation de relaxation,<br />

tout en gardant les effets bénéfiques provenant du pompage à faible bruit. Nous avons donc décidé de<br />

réaliser expérimentalement l’injection optique du microlaser. Pour l’interprétation théorique <strong>des</strong> résultats,<br />

nous avons utilisé un modèle quantique basé sur l’approche de Langevin [Fontenelle 95] décrivant<br />

le laser injecté.<br />

De plus la mise en oeuvre expérimentale de cette technique est en principe beaucoup plus simple<br />

du point du vue technique par rapport à la réalisation de la boucle de rétroaction non standard précédemment<br />

décrite. Malheureusement nous nous sommes heurtés à <strong>des</strong> difficultés pratiques : nous<br />

ne disposions que d’un laser à YAG Lightwave pour injecter le microlaser Nd:YVO 4 . Or, l’écart en<br />

fréquence entre les deux lasers est de 120 GHz, c’est à dire beaucoup plus grand que la bande<br />

d’injection. Il a donc fallu stabiliser le cristal d’YVO 4 à une température d’environ 100 ◦ C pour rendre<br />

possible l’injection. Le chauffage du cristal s’accompagne d’une nette dégradation <strong>des</strong> performances<br />

du microlaser, notamment en ce qui concerne le seuil d’oscillation et l’efficacité quantique. Cela constitue<br />

un obstacle majeur à l’observation d’une quelconque amélioration <strong>des</strong> performances du microlaser<br />

à basse fréquence par rapport à celles obtenus à température ambiante. Nous nous sommes donc<br />

contentés de vérifier que l’oscillation de relaxation est effectivement écrasée en régime d’injection et


1.4 Les applications 35<br />

que les prévisions théoriques sont en bon accord avec l’expérience [<strong>Bramati</strong> 02].<br />

Dressons un bilan <strong>des</strong> résultats: le meilleur résultat a été obtenu dans le cas du microlaser avec rétroaction<br />

électronique : le bruit d’intensité est de 7 dB au-<strong>des</strong>sus du bruit quantique standard à 40 kHz.<br />

Nous sommes encore loin de la génération d’états comprimés : les deux obstacles principaux sont<br />

représentés par l’oscillation de relaxation et par le bruit de pompe. Le premier peut être surmonté à<br />

l’aide <strong>des</strong> techniques que nous venons de décrire (rétroaction ou injection). Quant au deuxième, il est<br />

vrai que nous disposons <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> laser à bruit d’intensité comprimé, mais la compression est de<br />

l’ordre de 40% et, compte tenu <strong>des</strong> pertes optiques inévitables et de l’absorption imparfaite du cristal,<br />

la compression effective vue par le microlaser est considérablement plus faible (autour de 15%). Les<br />

puissances délivrées par les dio<strong>des</strong> lasers sont, elles aussi, insuffisantes : typiquement nous disposions<br />

au maximum de 70 mW correspondant à un fonctionnement du microlaser 10 fois au-<strong>des</strong>sus<br />

du seuil (les effets non classiques sont observables pour de taux de pompage plus élevés, supérieurs<br />

a 20). Une autre difficulté vient du fait que le spectre de bruit <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> lasers n’est pas plat mais<br />

présente un léger excès de bruit (∼ 3 dB), notamment à basses fréquences (≤ 300 kHz), où les effets<br />

non classiques dus à la réduction du bruit de pompe sont susceptibles d’être observés. L’amélioration<br />

<strong>des</strong> performances <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> laser constitue donc un préalable à l’observation d’états comprimés du<br />

rayonnement dans les microlasers Nd:YVO 4. Notons cependant que le résultat obtenu, 7 dB seulement<br />

d’excès de bruit au-<strong>des</strong>sus du bruit quantique standard, reste une <strong>des</strong> meilleures performances<br />

publiées à ce jour dans la littérature pour ce type de laser.<br />

1.4.2 Spectroscopie de haute sensibilité<br />

Une autre application directe <strong>des</strong> faisceaux à bruit d’intensité comprimé est la spectroscopie<br />

de haute sensibilité. En effet la sensibilité atteinte dans <strong>des</strong> mesures de spectroscopie laser traditionnelle<br />

est limitée par le bruit de photons <strong>des</strong> faisceaux lumineux qui sont utilisés dans l’expérience<br />

[Gertz 85, Wong 85, Janik 86, Carlisle 89]. À cette époque les progrès réalisés dans la production<br />

d’états non classiques du rayonnement avaient ouvert <strong>des</strong> possibilités nouvelles pour améliorer<br />

la sensibilité dans diverses expériences d’optique : interférometrie, communications optiques et spectroscopie<br />

[Yurke 87]. En particulier, en spectroscopie, <strong>des</strong> expériences utilisant de montages capables<br />

de réduire les fluctuations quantiques sous la limite quantique et donc d’accroître la sensibilité ultime<br />

de la mesure avaient déjà été réalisées. Nous pouvons rappeler ici l’expérience de Kimble [Polzik 92a]<br />

et celle conduite au laboratoire par l’équipe de Claude Fabre [Souto 97], utilisant <strong>des</strong> OPO, et les expériences<br />

de Steel [Kilper 96a] et de Yamamoto [Kasapi 97] qui utilisent de dio<strong>des</strong> lasers sous le bruit<br />

quantique standard.<br />

Nous avons réalisé une expérience de spectroscopie FM de haute sensibilité [Bjorklund 80] pour la détection<br />

<strong>des</strong> signaux d’absorption avec élargissement Doppler et sous-Doppler produits par la transition<br />

D 2 du 133 Cs à 852 nm, utilisant de dio<strong>des</strong> laser avec un bruit d’intensité d’environ 1 dB sous le shot<br />

noise. Cette propriété <strong>des</strong> sources laser permet en principe de mettre en évidence <strong>des</strong> signaux sous le<br />

bruit quantique standard qui ne seraient pas dé tectables en utilisant un laser avec un bruit d’intensité<br />

limité au bruit quantique standard. Nous avons essayé différentes configurations expérimentales pour<br />

les sources lasers et différentes techniques de modulation afin d’améliorer le rapport signal à bruit et<br />

tester la sensibilité ultime associée à cette technique:<br />

1) Configuration en cavité étendue : la source est une diode laser sur réseau ; la modulation de<br />

fréquence est produite par un modulateur électro-optique.<br />

2) Injection par une diode sur réseau : la source est une diode laser injectée ; le laser maître est<br />

modulé en phase par un modulateur électro-optique.<br />

3) Injection par une diode laser DBR : la source est une diode laser injectée ; le laser maître est


36 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

directement modulé en courant.<br />

Le meilleur résultat, obtenu avec la troisième configuration, conduit à une sensibilité (pour un rapport<br />

signal à bruit égal à 1) de 3.9 x 10 −8 avec une bande de détection de 10 Hz et un indice de<br />

modulation β = 0,25.<br />

L’originalité de notre expérience par rapport aux expériences citées précédemment est que nous<br />

nous sommes placés dans les conditions exactes d’une expérience de spectroscopie de haute sensibilité,<br />

en évitant soigneusement toute saturation du signal par la sonde laser et que nous avons évalué<br />

en détail la sensibilité maximale accessible pour la comparer aux performances obtenues avec <strong>des</strong><br />

lasers non comprimés.<br />

Nous avons ainsi montré que les métho<strong>des</strong> classiques de spectroscopie de haute sensibilité se<br />

transfèrent bien aux lasers à bruit comprimé. La sensibilité ultime que nous avons obtenu est supérieure<br />

aux valeurs publiées dans la littérature [Carlisle 89] et pourrait être encore améliorée avec <strong>des</strong><br />

lasers plus comprimés [Marin 97].<br />

1.5 Publications personnelles sur le sujet<br />

1. Maurin I., Romanelli M., <strong>Bramati</strong> A.; Hermier J. P., Khoury A. Z., Giacobino E. Title: Theoretical<br />

model for multimode Vcsels, en preparation (Phys. Rev. A)<br />

2. Maurin I., Hermier J. P., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. Protsenko I., Grangier Ph. Title: Light-voltage<br />

correlations in semiconductor laser, en preparation (Phys. Rev. A)<br />

3. Romanelli M., Hermier J.-P., Giacobino E., <strong>Bramati</strong> A., Title: Truly single mode operation in Vcsels<br />

by Polarization and frequency selective feedback, in preparation (JOSA B).<br />

4. Romanelli M., Giacobino E., <strong>Bramati</strong> A, Opt. Lett., 29, 1629 (2004). Title: Optimal intensity noise<br />

reduction in Vcsels by Polarization-selective attenuation<br />

5. <strong>Bramati</strong> A., Hermier J.-P., Jost V., Giacobino, E., Eur. Phys. J. D, 19, 421, (2002) Title: Intensity<br />

noise of injected Nd:YVO4 microchip lasers<br />

6. Hermier, J.-P.; Maurin, I.; Giacobino, E.; Schnitzer, P.; Michalzik, R.; Ebeling, K.J.; <strong>Bramati</strong>, A.;<br />

Khoury, A.Z., New J. Phys., 2, (2000) Title: Quantum noise in VCSELs<br />

7. Hermier, J.-P.; <strong>Bramati</strong>, A.; Khoury, A.Z.; Josse, V.; Giacobino, E.; Schnitzer, P.; Michalzik, R.;<br />

Ebeling, K.J., IEEE J. Quantum., 37, 87, (2001) Title: Noise characteristics of oxide-confined<br />

vertical-cavity surface-emitting lasers<br />

8. <strong>Bramati</strong>, A.; Hermier, J.-P.; Jost, V.; Giacobino, E., Phys. Rev. A, 62, 043806/1, (2000) Title:<br />

Feedback control and nonlinear intensity noise of Nd:YVO4 microchip lasers<br />

9. Hermier, J.-P.; <strong>Bramati</strong>, A.; Khoury, A.Z.; Giacobino, E.; Poizat, J.-P.; Chang, T.J.; Grangier, Ph.,<br />

J. Opt. Soc. Am. B, 16, 2140, (1999) Title: Spatial quantum noise of semiconductor lasers<br />

10. <strong>Bramati</strong>, A.; Hermier, J.P.; Jost, V.; Giacobino, E.; Fulbert, L.; Molva, E.; Aubert, J.J., Eur. Phys.<br />

J. D, 6, 513, (1999) Title: Effects of pump fluctuations on intensity noise of Nd:YVO4 microchip<br />

lasers<br />

11. <strong>Bramati</strong>, A.; Hermier, J.-P.; Khoury, A.Z.; Giacobino, E.; Schnitzer, P.; Michalzik, R.; Ebeling, K.J.;<br />

Poizat, J.-P.; Grangier, P., Opt. Lett., 24, 893, (1999) Title: Spatial distribution of the intensity noise<br />

of a vertical-cavity surface-emitting semiconductor laser<br />

12. <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.; Marin, F.; Hermier, J.-P.; Giacobino, E., Laser Phys., 8, 703, (1998) Title:<br />

Quantum optics and sub-shot noise spectroscopy with squeezed semiconductor lasers<br />

13. <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.; Marin, F.; Giacobino, E., J. Mod. Opt., 44, 1929, (1997) Title: Quantum<br />

noise models for semiconductor lasers: is there a missing noise source


1.6 Publications jointes 37<br />

14. Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.; Giacobino, E., Opt. Commun., 140, 146, (1997) Title: Demonstration<br />

of high sensitivity spectroscopy with squeezed semiconductor lasers<br />

15. Giacobino, E.; Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V., J. Nonlinear Opt. Phys. Mater., 5, 863, (1996) Title:<br />

Quantum noise reduction in lasers<br />

16. Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Giacobino, E.; Zhang, T.-C.; Poizat, J.-Ph.; Roch, J.-F.; Grangier, P., Phys.<br />

Rev. Lett., 75, 4606, (1995) Title: Squeezing and intermode correlations in laser dio<strong>des</strong><br />

17. Zhang, T.-C.; Poizat, J.P.; Grelu, P.; Roch, J.-F.; Grangier, P.; Marin, F.; <strong>Bramati</strong>, A.; Jost, V.;<br />

Levenson, M.D.; Giacobino, E., Quantum Semiclass. Opt., 7, 601, (1995) Title: Quantum noise<br />

of free-running and externally-stabilized laser dio<strong>des</strong><br />

1.6 Publications jointes


38 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers


1.6 Publications jointes 39


40 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers


1.6 Publications jointes 41


42 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

July 1, 1999 / Vol. 24, No. 13 / OPTICS LETTERS 893<br />

Spatial distribution of the intensity noise of a vertical-cavity<br />

surface-emitting semiconductor laser<br />

A. <strong>Bramati</strong>, J.-P. Hermier, A. Z. Khoury, and E. Giacobino<br />

<strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel, Université Pierre et Marie Curie, Ecole Normale Supérieure, Centre National de la Recherche Scientifique,<br />

4 place Jussieu, F-75252 Paris Cedex 05, France<br />

P. Schnitzer, R. Michalzik, and K. J. Ebeling<br />

Department of Optoelectronics, University of Ulm, Albert-Einstein-Allee 45, D-89069 Ulm, Germany<br />

J.-Ph. Poizat and Ph. Grangier<br />

<strong>Laboratoire</strong> Charles Fabry de l’Institut d’Optique, B.P. 147, F91403 Orsay Cedex, France<br />

Received April 5, 1999<br />

We studied anticorrelated quantum f luctuations between the TEM 00 and the TEM 01 transverse mo<strong>des</strong> of a<br />

vertical-cavity surface-emitting semiconductor laser by measuring the transverse spatial distribution of the<br />

laser beam intensity noise. Our experimental results are found to be in good agreement with the predictions<br />

of a phenomenological model that accounts for quantum correlations between transverse mo<strong>des</strong> in a light<br />

beam. © 1999 Optical Society of America<br />

OCIS co<strong>des</strong>: 250.7260, 140.5960, 270.6570, 230.5440.<br />

During the past few years a major effort has been<br />

put into the development of vertical-cavity surfaceemitting<br />

semiconductor lasers (VCSEL’s). This new<br />

type of semiconductor laser has some distinct advantages<br />

compared with conventional edge-emitting semiconductor<br />

lasers. VCSEL’s have a lower threshold,<br />

a high quantum efficiency, and a single longitudinal<br />

mode. Single-transverse-mode operation reasonably<br />

high above threshold has also been observed. 1<br />

These features make VCSEL’s good candidates for<br />

use in the generation of amplitude-squeezed light. 2,3<br />

In general, single-mode operation is more <strong>des</strong>irable.<br />

However, as the driving current is increased, highorder<br />

transverse mo<strong>des</strong> may appear. 4,5 Even in this<br />

case, strong anticorrelations between the transverse<br />

mo<strong>des</strong> have permitted the realization of amplitu<strong>des</strong>queezed<br />

light. 6 Multimode squeezed light has also<br />

been observed with longitudinal mo<strong>des</strong> 7,8 and with polarization<br />

mo<strong>des</strong> 9 in edge-emitting lasers. In semiconductor<br />

lasers the homogeneously broadened gain<br />

profile permits strong anticorrelations between mo<strong>des</strong><br />

and makes possible radiative emission into different<br />

mo<strong>des</strong> without introducing noise into the total laser<br />

output photon stream. It must be mentioned, however,<br />

that in some cases small inhomogeneities can<br />

degrade the anticorrelations and increase the total<br />

intensity noise. 8 Anticorrelations thus play a crucial<br />

role in the overall quantum noise of the output<br />

laser beam.<br />

We have measured the anticorrelations between<br />

transverse mo<strong>des</strong> in a VCSEL by investigating its<br />

spatial intensity noise profile. We compared our<br />

experimental results with the predictions of a<br />

phenomenological quantum model. Only a few measurements<br />

of the spatial structure of the intensity noise<br />

10 – 14<br />

were already performed, and our investigations<br />

enabled us to know the details of this structure with<br />

reference to the shot-noise level. We show here that a<br />

decrease of noise, and even squeezing, can be obtained<br />

when the beam is partially screened.<br />

In our setup the laser beam is screened by a movable<br />

razor blade, and the intensity noise is measured as a<br />

function of the position y of the blade 11 (see Fig. 1).<br />

In our situation the only two relevant mo<strong>des</strong> are<br />

the orthogonally linearly polarized TEM 00 and TEM 01<br />

mo<strong>des</strong>. As they exhibit different transverse intensity<br />

distributions, their respective contributions to the total<br />

intensity noise depend on the position of the blade.<br />

To model the processes involved in our experiment<br />

we consider a beam composed of two transverse mo<strong>des</strong>,<br />

TEM 00 and TEM 01 , with different frequencies and<br />

orthogonal linear polarizations. We therefore consider<br />

these two mo<strong>des</strong> to be incoherent. To calculate the<br />

intensity noise of the detected part of the beam we<br />

can model the razor blade as a beam splitter with<br />

position-dependent transmissivity t and ref lectivity<br />

r. Because the transverse intensity distribution is<br />

Fig. 1. Experimental setup. The razor blade is mounted<br />

upon a motorized translation stage.<br />

0146-9592/99/130893-03$15.00/0 © 1999 Optical Society of America


1.6 Publications jointes 43<br />

894 OPTICS LETTERS / Vol. 24, No. 13 / July 1, 1999<br />

different for the two mo<strong>des</strong>, we must consider different<br />

transmissivities and ref lectivities for each mode. We<br />

denote the photon number operators that correspond<br />

to the overall beam and to the TEM 00 and TEM 01<br />

mo<strong>des</strong> n, n 00 , and n 01 , respectively. The intensity<br />

transmissivities for mode i at a given position y of the<br />

blade are given by<br />

T 00 y p 2 w p p <br />

T 01 y 4 p 2 w 3p p <br />

Z 1`<br />

y<br />

Z 1`<br />

y<br />

exp22u 2 w 2 du , (1)<br />

u 2 exp22u 2 w 2 du , (2)<br />

where w is the size of the beam. The degree of<br />

correlation C between the two mo<strong>des</strong> is defined as<br />

C dn2 2 dn 00 2 1 dn 01 2 <br />

2dn 002 dn 012 1/2 , (3)<br />

where dn are the variances of the corresponding<br />

quantities. In the case of perfect correlations, C <br />

1; in the case of perfect anticorrelations, C 21.<br />

We define the normalized variance v 0i :dn i2 :n i ,<br />

where : : means that normal ordering is used. The<br />

value of v 0i represents excess noise if it is positive<br />

and squeezing if it is negative. The ratio between<br />

the intensities of the two mo<strong>des</strong> q is defined as q <br />

n 00 n 01 . All the parameters used in this model<br />

have a physical significance and can be measured<br />

independently.<br />

The total intensity noise S y (normalized to the<br />

shot noise) when the razor blade is at position y can<br />

be calculated by standard methods used for beam<br />

splitters 15 :<br />

S y <br />

T 00 yq<br />

T 00 yq 1 T 01 y 1 1 T 00 yv 00 <br />

1<br />

T 01 y<br />

T 00 yq 1 T 01 y 1 1 T 01 yv 01 <br />

Let us now consider the case of perfect anticorrelations,<br />

for which C 21. In Fig. 2 we have plotted the<br />

shot-noise level and the normalized intensity noise versus<br />

the position of the blade for the parameters given<br />

in the figure. The normalization of the intensity noise<br />

is made with the shot noise corresponding to the intensity<br />

of the beam, which is a function of the position of<br />

the blade. The most interesting feature is that amplitude<br />

noise squeezing is possible for some positions of<br />

the blade. One can therefore obtain amplitude squeezing<br />

from a beam that has an intensity noise above<br />

the shot noise by partially screening the beam, even<br />

if the intensity noise of each transverse mode is above<br />

the shot-noise level.<br />

The laser used in the experiment is a high-quantumefficiency<br />

oxide confined GaAsAlGaAs VCSEL (made<br />

at the Department of Optoelectronics of the University<br />

of Ulm 1 ) of 7-mm diameter. The top (bottom)<br />

mirror has a ref lectivity of 99.8% (99%). The device<br />

has an emission wavelength of 840 nm. It<br />

is driven by a low-noise current source and thermally<br />

stabilized with active temperature stabilization<br />

(drift as small as 0.01 ± Ch). The light beam is collimated<br />

by an antiref lection-coated microscope objective<br />

with a large numerical aperture (N.A., 0.6) to<br />

avoid optical losses. The thresholds of the various<br />

transverse mo<strong>des</strong> are the following: I th0 1.2 mA<br />

for mode TEM 00 , I th1 2.4 mA for mode TEM 01 , and<br />

I th2 2.8 mA for the next transverse mode. To measure<br />

the intensity noise we use only one photodiode<br />

(FND100; bandwidth, 10 kHz–30 MHz; quantum efficiency,<br />

90%). The shot-noise reference is obtained<br />

by balanced detection of a diode laser beam that has<br />

a value of intensity noise close to that of the shot<br />

noise. The shot noise obtained with this method was<br />

in agreement within 0.1 dB with the noise obtained by<br />

thermal light generating the same dc current on the<br />

photodiode. The photodiode is connected via an amplifier<br />

to a spectrum analyzer. In our experiment we<br />

could also perform a spectral analysis of the laser<br />

beam with a high-resolution monochromator (0.03 nm<br />

at 840 nm). At the output of the monochromator, a<br />

Glan polarizer (extinction ratio, 10 24 ) allows us to measure<br />

the polarization of the mo<strong>des</strong>.<br />

The experimental procedure consists first of the independent<br />

measurement of each parameter of Eq. (4).<br />

The intensity noise and the intensity of the beam are<br />

then recorded versus the position of the blade and compared<br />

with the prediction of Eq. (4) with no adjustable<br />

parameters.<br />

The electrical driving current is adjusted such<br />

that the VCSEL operates with only two transverse<br />

mo<strong>des</strong>, i.e., I th1 , I op 2.52 mA , I th2 . Using a<br />

monochromator and a polarizer, we can verify that the<br />

TEM 00 and the TEM 01 mo<strong>des</strong> have linear and mutually<br />

T 00 yT 01 y<br />

1 2<br />

T 00 yq 1 T 01 y Cq1 1 v 00 1 1 v 01 1/2 .<br />

(4)<br />

Fig. 2. Normalized intensity noise spectrum versus the<br />

position of the razor blade normalized to the size of the<br />

beam. v 00 480.6, v 01 28.22, C 21, q 0.11.


44 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

July 1, 1999 / Vol. 24, No. 13 / OPTICS LETTERS 895<br />

actual intensity of the cut beam [curve (c) of Fig. 3].<br />

This shows that spatial control may be of great importance<br />

when it is related to the intensity noise<br />

of a VCSEL.<br />

This research was supported by the European<br />

Strategic Program for R&D in Information Technology<br />

(ACQUIRE 20029) and the European Community<br />

Training and Mobility of Researchers (TMR) ‘‘Microlasers<br />

and Cavity QED’’ programs (contract ERBFM-<br />

RXCT 96-00066). A. <strong>Bramati</strong> had the support of TMR<br />

fellowship ERBFMBI CT950204. J.-P. Hermier’s<br />

e-mail address is hermier@spectro.jussieu.fr.<br />

Fig. 3. Normalized intensity noise versus the position<br />

of the razor blade normalized to the size of the beam.<br />

(a) Theoretical prediction, (b) experimental results. The<br />

parameters are C 20.98, v 00 80.2, v 01 3648, and<br />

q 34.8. (c) Normalized intensity noise that would be<br />

obtained by attenuation of the full beam to the intensity<br />

of the cut beam when the blade is at position y.<br />

orthogonal polarizations. We measure the intensity<br />

of each mode (separating the mo<strong>des</strong> with a Glan<br />

polarizer), which gives the values of the quantities<br />

n 00 , n 01 , and q. From the measured intensity noise<br />

of each mode we determine the values v 00 and v 01 of the<br />

excess noise. The measured total intensity noise gives<br />

the value of dn 2 . We then calculate the correlation<br />

C, using Eq. (3). The size w of the beam is measured<br />

when the laser is single mode, i.e., for a driving current<br />

I such that I th0 , I , I th1 .<br />

In Fig. 3 are plotted the experimental results and<br />

predictions of our model at an analysis frequency of<br />

15 MHz. The agreement between theory and experiment<br />

is very good, even though there is a significant<br />

uncertainty for the experimental points at the right in<br />

Fig. 3. This uncertainty is due to the fact that these<br />

points correspond to very low intensities. As expected,<br />

because v 00 and v 01 are large, strong variations in the<br />

intensity noise are observed as the position of the blade<br />

is varied. Owing to the correlations between these two<br />

mo<strong>des</strong>, it can be seen that the noise is decreased below<br />

the normalized noise of the full beam attenuated to the<br />

References<br />

1. D. Wiedenmann, P. Schnitzer, C. Jung, M. Grabherr,<br />

R. Jager, R. Michalzik, and K. J. Ebeling, Appl. Phys.<br />

Lett. 73, 717 (1998).<br />

2. Y. Yamamoto, S. Machida, and O. Nilsson, Phys. Rev.<br />

A 34, 4025 (1986).<br />

3. J.-L. Vey and W. Elsässer, Opt. Lett. 23, 721 (1998).<br />

4. J. Martin-Regalado, S. Balle, and M. San Miguel, Opt.<br />

Lett. 22, 460 (1997).<br />

5. J. Martin-Regalado, F. Prati, M. San Miguel, and N. B.<br />

Abraham, IEEE J. Quantum Electron. 33, 765 (1997).<br />

6. D. C. Kilper, P. A. Roos, and J. L. Carlsten, Phys. Rev.<br />

A 55, R3323 (1997).<br />

7. S. Inoue, H. Ohzu, S. Machida, and Y. Yamamoto, Phys.<br />

Rev. A 46, 2757 (1992).<br />

8. F. Marin, A. <strong>Bramati</strong>, E. Giacobino, T.-C. Zhang, J.-Ph.<br />

Poizat, J.-F. Roch, and P. Grangier, Phys. Rev. Lett. 75,<br />

4606 (1995).<br />

9. D. C. Kilper, D. G. Steel, R. Craig, and D. R. Scifres,<br />

Opt. Lett. 21, 1283 (1996).<br />

10. M. D. Levenson, W. H. Richardson, and S. H. Perlmutter,<br />

Opt. Lett. 14, 779 (1989).<br />

11. J.-Ph. Poizat, T. Chang, O. Ripoll, and Ph. Grangier,<br />

J. Opt. Soc. Am. B 15, 1757 (1998).<br />

12. G. Giacomelli, F. Marin, M. Gabrysch, K. H. Gulden,<br />

and M. Moser, Opt. Commun. 146, 136 (1998).<br />

13. G. Giacomelli and F. Marin, Quantum Semiclassic. Opt.<br />

10, 469 (1998).<br />

14. F. Marin and G. Giacomelli, Quantum Semiclassic. Opt.<br />

1, 128 (1999).<br />

15. M. O. Scully and M. S. Zubairy, Quantum Optics<br />

(Cambridge U. Press, Cambridge, 1997), p. 125.


1.6 Publications jointes 45<br />

July 15, 2004 / Vol. 29, No. 14 / OPTICS LETTERS 1629<br />

Optimal intensity noise reduction in multimode vertical-cavity<br />

surface-emitting lasers by polarization-selective attenuation<br />

Marco Romanelli, Elisabeth Giacobino, and <strong>Alberto</strong> <strong>Bramati</strong><br />

<strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel, Université Pierre et Marie Curie, Case 74, 4 Place Jussieu, F75252 Paris, France<br />

Received December 1, 2003<br />

We study in detail the effect of the anticorrelation of the polarization mo<strong>des</strong> on the total intensity noise of a<br />

vertical-cavity surface-emitting laser. We show that small polarization-dependent losses can greatly improve<br />

the total intensity noise, and we determine and experimentally demonstrate the conditions necessary for<br />

optimal intensity noise reduction. © 2004 Optical Society of America<br />

OCIS co<strong>des</strong>: 270.2500, 140.5960.<br />

In the past few years it has been shown that polarization<br />

effects are crucial in determining the noise<br />

properties of vertical-cavity surface-emitting lasers 1 – 7<br />

(VCSELs). Often two orthogonal linear polarizations<br />

are active, and both exhibit a large excess of intensity<br />

noise; however, the intensity noise of the total beam is<br />

much lower since the polarizations are strongly anticorrelated.<br />

Because of the coexistence of different transverse<br />

mo<strong>des</strong>, spatial effects can also be present, both on<br />

the average emission 8,9 and on the spatial distribution<br />

of noise. 10,11 In Refs. 10 and 11 it was shown that, by<br />

partially screening with a movable razor blade a beam<br />

containing a TEM 00 and a TEM 01 mode, one could obtain<br />

a reduction of the total intensity noise by more<br />

than a simple attenuation effect for certain favorable<br />

positions of the razor blade. This technique, which is<br />

well adapted for studying the spatial distribution of the<br />

intensity noise, presents some limitations if one is interested<br />

in the best noise reduction: It does not allow<br />

one to act independently on each of the mo<strong>des</strong>, and its<br />

efficiency actually depends on the transverse spatial<br />

distribution of the lasing mo<strong>des</strong> and on the correlation.<br />

In this Letter we implement a novel technique for the<br />

general case of a VCSEL simultaneously lasing on two<br />

orthogonal polarizations. We show experimentally<br />

that by introducing appropriate attenuation on one<br />

polarization we can fully exploit the anticorrelations<br />

between the two polarizations and reduce the total<br />

intensity noise to a minimal value, which depends on<br />

the characteristics of the laser. We also develop a<br />

simple analysis that allows us to calculate the optimal<br />

attenuation and to establish a quantum correlation<br />

criterion that links the intensity noise of each polarization<br />

to the minimum degree of correlation needed<br />

for squeezing.<br />

A schematic of our technique is shown in Fig. 1:<br />

The two linear polarizations are separated with a<br />

polarizing beam splitter, then the one with the larger<br />

amount of noise, indicated as polarization 2 in Fig. 1,<br />

is attenuated with a variable attenuator. The two<br />

beams are then again superimposed to reconstruct<br />

a single, improved beam. Normalized intensity<br />

noise ST of the beam, after passing through the<br />

polarization-selective attenuation scheme, can be<br />

derived with standard techniques of quantum optics,<br />

as discussed in Ref. 11, to which we refer the reader<br />

for further details:<br />

ST 1 1 qv 1 1 T 2 v 2 2TCq1 1 v 1 1 1 v 2 12<br />

q 1 T<br />

1 1 ET , (1)<br />

where q n 1 n 2 is the ratio of the optical power<br />

of one polarization to the other (n i is the average<br />

number of photons in polarization i 1, 2); v i <br />

dni 2 n i 2 1 is the excess noise of polarization<br />

i 1, 2 normalized to the shot-noise level; C <br />

dn 1 dn 2 dn1 2 dn2 2 12 is the correlation of the two<br />

polarizations; and T is the intensity transmission<br />

coefficient of the variable attenuator. Equation (1)<br />

is normalized to the shot-noise level corresponding to<br />

the total transmitted intensity. We point out that<br />

our scheme is of general applicability, since it is not<br />

inf luenced by the spatial distribution of the optical<br />

power in the two polarizations nor by the number of<br />

mo<strong>des</strong> that eventually contribute to the emission.<br />

From Eq. (1) it is clear that, to have intensity squeezing,<br />

the following condition must be satisfied:<br />

ET , 0 , (2)<br />

Fig. 1. Experimental setup for polarization-selective attenuation:<br />

The two orthogonal linear polarizations are<br />

separated with a polarizing beam splitter (PBS) and then<br />

superimposed again after suitable attenuation of the polarization<br />

exhibiting the higher noise.<br />

0146-9592/04/141629-03$15.00/0 © 2004 Optical Society of America


46 1. Réduction du bruit quantique dans les lasers<br />

1630 OPTICS LETTERS / Vol. 29, No. 14 / July 15, 2004<br />

which is equivalent to the following condition for correlation<br />

C:<br />

qv 1 1 T 2 v 2<br />

C , 2<br />

2Tq1 1 v 1 1 1 v 2 . (3)<br />

12<br />

We can easily see from expression (3) that we must<br />

have C , 0; that is, the two polarizations must be<br />

anticorrelated. We can rewrite expression (3) in the<br />

following form:<br />

C 2 .<br />

qv 1 2 T 2 v 2 2<br />

4T 2 q1 1 v 1 1 1 v 2 1 v 1 v 2<br />

1 1 v 1 1 1 v 2 . (4)<br />

The second term of expression (4) depends on the laser<br />

characteristics, whereas the first one can be modified,<br />

since it contains transmission T. Thus with our<br />

polarization-selective attenuation scheme we can minimize<br />

the value of C needed for entering the quantum<br />

regime by setting<br />

qv 1 T 2 optv 2 . (5)<br />

Equation (5) means that T opt is the value for which<br />

the excess noises (the classical noises) coming from the<br />

two polarizations gives equal absolute contributions to<br />

the noise of the improved beam. This corresponds to<br />

the fact that this method allows us to act on only the<br />

classical part of the f luctuations: The best that one<br />

can do is to make them equal in the two polarizations.<br />

However, this fully classical technique does not prevent<br />

one from obtaining a squeezed beam if correlations are<br />

sufficient. Substituting Eq. (5) into expression (4), we<br />

find the following quantum correlation criterion (see<br />

also Ref. 12):<br />

current I th is 4.3 mA, and the emission wavelength is<br />

830 nm. Both polarizations are active at threshold,<br />

and they always coexist at higher pump values.<br />

Parameter q n 1 n 2 is bounded between 1.13 and<br />

1.35 when pump current I is increased from I th to 3I th .<br />

Experimental results correspond to I 2.23I th . The<br />

device is driven by an ultralow-noise current source<br />

and thermally stabilized to within 1 mK. The beam<br />

is detected with a photodiode FND-100 (bandwidth of<br />

10 kHz to 30 MHz, detection efficiency of 90%), and<br />

the intensity noise, after a suitable low-noise amplifier,<br />

is recorded on a spectrum analyzer. The shot-noise<br />

calibration is done with a halogen lamp for various<br />

incident optical powers. We carefully checked the<br />

linear dependence of the calibrated shot-noise signal<br />

with the optical power incident on the photodiode. We<br />

measured the optical power of both polarizations, and<br />

their intensity noise, as well as the intensity noise of<br />

the total beam, to determine quantities q, v 1 , v 2 , C in<br />

Eq. (1).<br />

To illustrate the potential of our method, we chose<br />

a laser that exhibits different intensity noise on the<br />

two polarizations (Fig. 2): This allows us to apply<br />

polarization-selective attenuation. Inserting the measured<br />

values (see caption of Fig. 3) into Eq. (1), we find<br />

the curve plotted in Fig. 3. We report normalized<br />

intensity noise ST of the total beam as a function of<br />

transmission T of polarization 2. When T 0, only<br />

C 2 .<br />

v 1 v 2<br />

1 1 v 1 1 1 v 2 . (6)<br />

Expression (6) fixes the minimal value needed for<br />

the correlation to have squeezing. This value depends<br />

on the noise of the two polarizations: In particular,<br />

if one polarization is at the shot noise (for example,<br />

v 1 0), any anticorrelation different from zero is sufficient<br />

for the total beam to be squeezed; in the opposite<br />

case, when excess noise is strong, v i 1 1 v i , practically<br />

perfect anticorrelation is required to enter the<br />

quantum regime. These two regimes (quasi-singlemode<br />

and ideal two-mode case) were identif ied as good<br />

candidates for squeezing in Ref. 5, in which the role of<br />

anticorrelations in two-mode VCSELs was investigated<br />

with a semiclassical laser model. It is worth noting<br />

that T opt and the value of T for which the noise is<br />

minimal are in general different; however, they are<br />

coincident in the classical limit v 1 , v 2 .. 1, C 21,<br />

which corresponds to our experimental situation.<br />

In the following we show an experimental application<br />

of the polarization-selective attenuation<br />

principle discussed above. We used an oxide-confined<br />

GaAsAlGaAs VCSEL provided by the Department of<br />

Optoelectronics of the University of Ulm. 13 The active<br />

medium contains three 8-nm-thick GaAs quantum<br />

wells, and it has a diameter of 24 mm. Threshold<br />

Fig. 2. Absolute intensity noise of polarization 1 (lower<br />

trace) and polarization 2 (upper trace). The traces are<br />

recorded at a noise frequency of 6 MHz.<br />

Fig. 3. Solid curve, normalized intensity noise ST as a<br />

function of intensity transmission T, as calculated from<br />

Eq. (1). The measured parameters are q 1.162, v 1 <br />

21, 519, v 2 30, 512, and C 20.999. Dots, experimental<br />

data. The noise of the unfiltered beam is 21.2 dB.<br />

Optimal noise reduction leads to a 14.4-dB noise level for<br />

T opt 0.908.


1.6 Publications jointes 47<br />

July 15, 2004 / Vol. 29, No. 14 / OPTICS LETTERS 1631<br />

Fig. 4. Normalized intensity noise of the total beam<br />

(upper trace) and of the beam after optimal polarizationselective<br />

attenuation (lower trace) for T T opt 0.908.<br />

polarization 1 is detected, and the intensity noise is<br />

more than 40 dB above the shot noise. When T 1,<br />

the whole beam is detected, and the intensity noise is<br />

2 orders of magnitude lower thanks to the anticorrelations<br />

of the two polarizations. The best condition is<br />

reached for T opt 0.908: In this situation the anticorrelations<br />

are fully exploited, balancing the noise<br />

contributions of the two polarizations. This results<br />

in a strong noise reduction of 7.8 dB with respect to<br />

the noise level of the unfiltered beam. Experimental<br />

data, also reported in Fig. 3, show good agreement<br />

with the predicted values. Figure 4 shows the best<br />

noise reduction, achieved for optimal polarizationselective<br />

attenuation: We obtained a maximal noise<br />

reduction of 6.8 dB with only 4% attenuation of the<br />

total intensity, which corresponds to 9% attenuation<br />

of polarization 2, which is in excellent agreement with<br />

the predicted values of Fig. 3.<br />

To have an idea of the efficiency of polarizationselective<br />

attenuation, we can compare the obtained<br />

noise reduction with the one that could be obtained by<br />

simply removing 4% of power from the beam: This<br />

would be only 0.2 dB. Moreover, the optimized beam<br />

has almost the same power as the original beam, since<br />

96% of the total intensity is retained. The minimal<br />

intensity noise measured after polarization-selective<br />

attenuation remains well above the shot-noise level<br />

(14 dB). The physical reason for that is clear from<br />

expression (6): In fact, both polarizations display<br />

huge excess noise (40 dB), and then, to fulfill expression<br />

(6), C 2 should be different from 1 and not more<br />

than 10 24 , an order of magnitude smaller than our<br />

measured value (C 20.999).<br />

From expression (6) it is evident that the best case<br />

for squeezing is when one polarization has low excess<br />

noise. In this case the value needed for C is also low.<br />

Such a situation was investigated by Kaiser et al., 6<br />

who reported the case of a VCSEL with strong suppression<br />

of secondary polarization, in which the main<br />

polarization displayed only 2 dB of excess noise (the excess<br />

noise of the secondary polarization was 20 dB).<br />

From expression (6) we deduce that in this case C <br />

20.6 is a sufficient value for squeezing: Actually, this<br />

corresponds to the value reported by Kaiser et al., 6 who<br />

observed squeezing on the total intensity.<br />

In conclusion, we have proposed a simple technique<br />

that permits one to fully exploit the anticorrelations<br />

and reduce the intensity noise to an optimal value<br />

in VCSELs. We have experimentally demonstrated<br />

6.8 dB of noise reduction while maintaining 96% of<br />

the original beam power. The proposed scheme is<br />

extremely general since it does not depend on the<br />

number of lasing mo<strong>des</strong> in each polarization, nor is<br />

it inf luenced by the spatial intensity distribution of<br />

the mo<strong>des</strong>. We have also given, by simple theoretical<br />

derivations, some insight into the proposed method:<br />

In particular, we have shown the meaning of optimal<br />

transmission T opt , and we have derived a quantum<br />

correlation criterion that links the minimum level<br />

of correlations needed for squeezing to the intensity<br />

noise of each polarization. With respect to this,<br />

we have pointed out that the large excess noise in<br />

each polarization makes it diff icult to approach the<br />

quantum regime.<br />

We thank A. Z. Khoury for useful discussions.<br />

M. Romanelli acknowledges the European network<br />

VCSELs for Information Society Technology Applications<br />

(http://www.physics.ucc.ie/vista2). A. <strong>Bramati</strong>’s<br />

e-mail address is bramati@spectro.jussieu.fr.<br />

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Akulova, and L. A. Coldren, Appl. Phys. Lett. 67, 3697<br />

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11. J.-P. Hermier, A. <strong>Bramati</strong>, A. Z. Khoury, E. Giacobino,<br />

J.-Ph. Poizat, T. J. Chang, and Ph. Grangier, J. Opt.<br />

Soc. Am. B 16, 2140 (1999).<br />

12. N. Treps and C. Fabre, Phys. Rev. A 62, 033816 (2000).<br />

13. D. Wiedenmann, P. Schnitzer, C. Jung, M. Grabherr,<br />

R. Jager, R. Michalzik, and K. J. Ebeling, Appl. Phys.<br />

Lett. 73, 717 (1998).


2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités<br />

semiconductrices<br />

2.1 Introduction<br />

Les matériaux semi-conducteurs jouent un rôle de premier plan dans le domaine de l’opto-électronique<br />

en particulier pour la possibilité qu’ils offrent de réaliser de dispositifs miniaturisés aux excellentes<br />

performances. Les lasers semi-conducteurs étudiés au chapitre 1 en sont un excellent exemple: ce<br />

type de lasers est actuellement le plus répandu et il a remplacé les lasers traditionnels dans nombreuses<br />

applications tant industrielles que scientifiques. Il est donc naturel que l’étude <strong>des</strong> propriétés<br />

<strong>des</strong> matériaux semi-conducteurs constitue un enjeu important. D’ailleurs, l’intérêt porté aux semiconducteurs<br />

n’est pas limité aux domaine <strong>des</strong> applications: comme nous l’avons vu dans le chapitre<br />

précédent, <strong>des</strong> effets quantiques remarquables ont déjà été observés par exemple dans les lasers<br />

semi-conducteurs. Plus récemment, le domaine émergent de l’information quantique, dans lequel les<br />

structures semi-conductrices de basse dimensionnalité pourraient jouer un rôle crucial, a permis de<br />

créer une importante connexion entre les aspects appliqués et fondamentaux de la physique de semiconducteurs.<br />

Actuellement les propriétés non linéaires et quantiques d’une vaste gamme de dispositifs<br />

semi-conducteurs (boîtes et fils quantiques, microcavités semi-conductrices) font l’objet d’étu<strong>des</strong><br />

approfondies d’une part pour mieux comprendre ces structures du point de vue de la physique fondamentale<br />

et d’autre part en vue <strong>des</strong> applications possibles dans l’information quantique (sources de<br />

photons uniques, portes logiques).<br />

Parmi les dispositifs cités ci-<strong>des</strong>sus, les microcavités semi-conductrices passives possèdent <strong>des</strong><br />

propriétés optiques non linéaires très intéressantes et sont <strong>des</strong> bons candidats pour l’observation<br />

d’importants effets quantiques. Ces systèmes sont constitués d’un ou plusieurs puits quantiques placés<br />

dans une cavité optique de haute finesse, réalisée avec <strong>des</strong> miroirs de Bragg et dont la longueur est<br />

de l’ordre de la longueur d’onde.<br />

La caractéristique fondamentale de ces systèmes est que, lorsque ils sont excités optiquement<br />

par un faisceau laser résonnant avec l’énergie de l’exciton dans le puits, le régime de couplage fort<br />

entre excitons et photons [Weisbuch 92] est atteint. Les mo<strong>des</strong> propres de ce système couplé, appelés<br />

polaritons de cavité, sont <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> mixtes exciton-photon à deux dimensions. Les polaritons<br />

existent aussi dans les semi-conducteurs massifs [Hopfield 58, Pekar 60], mais dans ces systèmes<br />

leur couplage au champ électromagnétique ne peut se faire directement. Au contraire, la spécificité<br />

<strong>des</strong> polaritons de microcavités est représentée par la possibilité de les exciter directement par un<br />

champ optique et de les observer aisément en détectant leur composante photonique.<br />

La nature composite <strong>des</strong> polaritons, mi-lumière, mi-matière, leur confère <strong>des</strong> propriétés particulières.<br />

Grâce à leur composante photonique, ils présentent une courbe de dispersion aux variations<br />

très prononcées, et, par ailleurs, ces systèmes manifestent de fortes non-linéarités, dues aux interactions<br />

entre excitons. En régime d’excitation faible, lorsque la densité de polaritons reste modérée, les<br />

polaritons peuvent être considérés comme <strong>des</strong> bosons en interaction. C’est précisément dans cette<br />

situation que <strong>des</strong> phénomènes intéressants tels que la diffusion paramétrique stimulée de polaritons<br />

49


50 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

ou la condensation de Bose de polaritons sont prévus théoriquement et ont récemment commencé à<br />

être étudiés expérimentalement.<br />

La configuration expérimentale qui s’est révélée la plus adaptée pour analyser soigneusement la<br />

dynamique de polaritons est basée sur l’excitation résonnante résolue en angle. En effet cette technique,<br />

grâce à la conservation de l’impulsion, qui couple de façon univoque un polariton de vecteur<br />

d’onde k dans le plan de couches au photon de même vecteur d’onde dans le plan transverse, permet<br />

d’exciter sélectivement les polaritons avec un vecteur d’onde donné; et cela simplement en changeant<br />

l’angle d’incidence du faisceau excitateur sur la microcavité. La détection, résolue en angle, de l’émission<br />

non linéaire de la microcavité permet d’obtenir <strong>des</strong> informations sur les processus de relaxation<br />

de polaritons. De plus, l’utilisation d’un faisceau sonde permet de stimuler la diffusion vers un vecteur<br />

d’onde choisi par l’expérimentateur.<br />

Les premières observations expérimentales d’un processus d’amplification paramétrique de polaritons<br />

ont été effectuées récemment [Savvidis 00, Baumberg 00, Stevenson 00]: un faisceau pompe,<br />

incident avec un certain angle sur la microcavité, crée <strong>des</strong> polaritons de vecteur d’onde k p ; lorsque<br />

l’angle du faisceau pompe coïncide avec un angle particulier dit angle magique, on observe une émission<br />

non linéaire de la microcavité sur deux mo<strong>des</strong> <strong>des</strong> vecteur d’onde 0 et 2k p . La condition d’angle<br />

magique correspond à la conservation à la fois de l’énergie et de l’impulsions dans le plan <strong>des</strong> couches<br />

pour ce processus. Il s’agit donc d’un mélange paramétrique à quatre on<strong>des</strong> de polaritons dans lequel<br />

deux polaritons de pompe sont convertis en un polariton à k = 0 et en un autre à 2k p . Par analogie<br />

avec le processus de conversion paramétrique optique dans les oscillateurs paramétriques optiques<br />

(O.P.O.) les deux faisceaux émis par la microcavité sont appelés "signal" et "complémentaire". Ces résultats<br />

ont ouvert la voie à de nombreuses étu<strong>des</strong> sur l’amplification paramétrique de polaritons parmi<br />

lesquelles on peut rappeler la référence [Saba 01], où les observations sont effectuées à 220K, et la<br />

référence [Senellart 00], où une nouvelle configuration basée sur une excitation non résonnante et une<br />

sonde résonnante est employée.<br />

Dans ce cadre s’inscrit l’activité menée au laboratoire Kastler Brossel, où les effets non linéaire<br />

et quantiques dans les microcavités semi-conductrices sont étudiées depuis 1996, tant sur le plan<br />

théorique qu’expérimental.<br />

Du point de vue théorique, à partir d’un modèle simple de non-linéarités excitoniques il à été montré<br />

que, dans une configuration de mélange à quatre on<strong>des</strong> dégénéré, le comportement du système<br />

présente de fortes analogies avec un milieu Kerr (non linéarité χ (3) )et que l’on peut prévoir une réduction<br />

du bruit quantique de la lumière réfléchie par la microcavité [Karr 04a, Baas 04a], à condition que<br />

l’excès de bruit dû à l’interaction avec les phonons soit assez faible, c’est-à-dire à basse température<br />

(4K).<br />

L’étude de la configuration non dégénérée du mélange à quatre on<strong>des</strong> a permis de prévoir pour les<br />

microcavités l’observation d’autres effets quantiques bien connus dans les O.P.O, comme la génération<br />

de polaritons "jumeaux" ou intriqués quantiquement [Karr 04b].<br />

Du point de vue expérimental de nombreux et importants résultats ont été obtenus au laboratoire:<br />

en régime de forte excitation laser, <strong>des</strong> non-linéarités géantes de type paramétrique dans l’émission<br />

<strong>des</strong> microcavités ont été identifiées [Messin 01]. Ces non-linéarités géantes, observées par d’autres<br />

auteurs, avaient suscité une controverse importante quant à leur origine physique. L’expérience réalisée<br />

au laboratoire a démontré la nature cohérente de l’amplification.<br />

Des phénomènes de bistabilité dus aux non-linéarités de type Kerr et la réduction du bruit quantique<br />

de la lumière émise par la microcavité ont été démontrés expérimentalement [Karr 04a,Baas 04a].<br />

L’intérêt de ces mesures en régime de couplage fort entre le champ lumineux et les excitons du puits<br />

quantique est que la réduction <strong>des</strong> fluctuations quantiques apparaît sur le polariton, champ de nature


2.2 Bistabilité à l’angle magique 51<br />

mixte mi-lumière mi-matière.<br />

Un point important à souligner concerne la spécificité <strong>des</strong> investigations conduites au laboratoire:<br />

en effet l’étude <strong>des</strong> propriétés de microcavités est effectuée en employant <strong>des</strong> outils tant théoriques<br />

qu’expérimentaux typiques de l’optique quantique et qui pourraient se révéler complémentaires aux<br />

techniques traditionnelles utilisées en physique de la matière condensée. L’exemple de la détection<br />

homodyne qui permet d’étudier les propriétés non classiques du champ émis par les microcavités est<br />

symptomatique de cette tendance.<br />

Il y a un an, j’ai commencé à travailler sur ce sujet dans le cadre de la thèse de doctorat de Marco<br />

Romanelli, que je co-dirige. Mon activité s’est concentrée en particulier sur deux aspects: d’une part<br />

la mise en évidence d’un phénomène de bistabilité optique dans un régime d’oscillation paramétrique<br />

non dégénérée et son interprétation sur la base de l’analogie avec un O.P.O. [Baas 04b]; d’autre part<br />

l’observation expérimentale <strong>des</strong> fortes corrélations dans l’émission non linéaire dues à un processus<br />

paramétrique de mélange à quatre on<strong>des</strong> dans une configuration différente de celle à l’angle magique,<br />

faisant appel à deux faisceaux pompes symétriques. Les résultats que nous avons obtenus laissent<br />

présager la possibilité d’observer de polaritons jumeaux et renforcent les perspectives d’utilisation<br />

de microcavités semi-conductrices pour le traitement quantique de l’information. Dans la suite de ce<br />

chapitre, je décrirai ces résultats.<br />

2.2 Bistabilité à l’angle magique<br />

Comme je l’ai évoqué dans l’introduction, <strong>des</strong> fortes analogies existent entre les microcavités semiconductrices<br />

et les oscillateurs paramétriques optiques. Cela est vrai en particulier lorsque la microcavité<br />

est pompée à résonance à l’angle magique: deux polaritons dans le mode de pompe, de vecteur<br />

d’onde k p , sont diffusés d’une façon cohérente dans un couple <strong>des</strong> polaritons <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> signal et<br />

complémentaire, de vecteurs d’onde 0 et 2k p respectivement. En nous appuyant sur l’analogie entre<br />

ce processus et celui de la conversion paramétrique de fréquence dans un O.P.O., nous avons démontré<br />

expérimentalement un régime de bistabilité dans les microcavités qui est tout à fait analogue à celui<br />

observé dans un O.P.O triplement résonnant fonctionnant à désaccord non nul [Lugiato 88, Richy 95].<br />

Les résultats expérimentaux que nous avons obtenus sont compris et reproduits qualitativement à<br />

l’aide du modèle originellement dérivé dans le cadre de la théorie <strong>des</strong> O.P.O et que nous avons adapté<br />

au cas <strong>des</strong> microcavités semi-conductrices.<br />

2.2.1 Configuration expérimental et résultats<br />

Le schéma expérimental est représenté dans la figure 2.1. La microcavité, en GaAs/AlAs, avec trois<br />

puits quantiques à bas contenu d’indium, est excitée par un laser Titane:Saphir continu, monomode.<br />

Le spot d’excitation est de 30 µm et forme un angle d’incidence d’environ 12 ◦ , correspondant à la<br />

condition d’angle magique pour notre échantillon.<br />

La procédure expérimentale suivie pour observer la phénomène de bistabilité est la suivante: la<br />

pompe à l’angle magique est résonnante avec les polaritons de la branche basse; on part d’un désaccord<br />

exciton-cavité fixé et on optimise l’émission non-linéaire à l’angle nul (k = 0) de manière à avoir<br />

le seuil le plus bas possible. Ensuite, sans changer l’angle d’excitation, on décale la pompe en énergie:<br />

cela a comme résultat de faire disparaître l’oscillation paramétrique. Pour retrouver l’émission non<br />

linéaire on déplace le spot d’excitation sur l’échantillon pour compenser le désaccord de la pompe. En<br />

effet, grâce au petit angle entre les miroirs de Bragg de la microcavité, changer le point d’excitation est<br />

équivalent à faire varier la longueur de la cavité et donc les fréquences <strong>des</strong> trois mo<strong>des</strong> de polaritons<br />

considérés (pompe, signal, complémentaire). Si le désaccord initial de la pompe est suffisant, on observe<br />

un comportement bistable de l’émission non linéaire. La bistabilité se manifeste par l’apparition


52 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

Fig. 2.1 – Schéma expérimental. Le miroir avant la lentille de focalisation est monté sur translation pour permettre<br />

de varier l’angle d’incidence sans changer la position du spot d’excitation<br />

du cycle d’hystéresis classique lorsque on détecte l’intensité du mode signal en fonction de la position<br />

du spot d’excitation sur l’échantillon. Une courbe typique est montré en figure 2.2.<br />

Fig. 2.2 – Intensité de l’émission dans le mode signal en fonction de la position du spot d’excitation sur l’échantillon<br />

dans la région de bistabilité. Les images en champ lointain au points tournants de la courbe de<br />

bistabilité sont montrées: la tache brillante de la pompe transmise ainsi que celle de l’émission non<br />

linéaire (à 6 ◦ ) et les anneaux de diffusion Rayleigh correspondants sont clairement visibles<br />

Le fait que le mode signal soit émis à un angle de 6 ◦ (voir la figure 2.2) pourrait sembler en contradiction<br />

avec l’excitation à l’angle magique, pour laquelle on s’attend un signal à k = 0. En effet cela est<br />

strictement vérifié si l’excitation se fait exactement à résonance; lorsque le système est désaccordé la<br />

situation peut être différente: parmi les couples k,2k p − k qui sont solution <strong>des</strong> équations de conservation<br />

de l’énergie et de l’impulsion dans le plan de couches, les mo<strong>des</strong> effectivement oscillant seront<br />

ceux qui présentent le seuil le plus faible.<br />

Il est intéressant de remarquer que le concept d’angle magique est assez controversé et rejeté<br />

par certains auteurs. Une publication récente [Butté 03], dans laquelle l’émission non-linéaire du mode<br />

signal est détectée toujours à k = 0 indépendamment de l’angle d’excitation, conclut sur l’inexistence<br />

de l’angle magique. L’évidence expérimentale claire de l’émission du mode signal à un angle non nul<br />

dans nos mesures (voir insert de gauche de la figure 2.2) nous amène à la conclusion opposée.<br />

Le comportement bistable que nous avons observé dans les microcavités en régime de couplage<br />

fort peut être expliqué dans le cadre d’un modèle simple, adapté à partir <strong>des</strong> précédentes <strong>des</strong>criptions<br />

théoriques du régime bistable dans les O.P.O. triplement résonnants [Lugiato 88,Richy 95]. Le modèle,


2.3 Émission corrélée de polaritons 53<br />

détaillé dans la référence [Baas 04b], permet de déduire la condition de bistabilité, l’intervalle <strong>des</strong><br />

paramètres sur lesquels ce régime est observable ainsi que les vecteurs d’onde <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> signal et<br />

complémentaire en régime bistable. Un bon accord est constaté entre les prévisions du modèle et les<br />

résultats expérimentaux.<br />

L’observation du phénomène de bistabilité à l’angle magique renforce l’analogie <strong>des</strong> microcavités<br />

avec les oscillateurs paramétriques optiques sur laquelle se basent les prédictions d’effets quantiques<br />

dans ces systèmes semi-conducteurs.<br />

2.3 Émission corrélée de polaritons<br />

Comme je l’ai expliqué dans l’introduction, après l’observation dans les microcavités de plusieurs<br />

processus non linéaires dans lesquels l’interaction entre polaritons joue un rôle essentiel (amplification<br />

et oscillation paramétriques, bistabilité optique), actuellement un enjeu important est de mettre<br />

en évidence <strong>des</strong> effets quantiques dans ces structures. Une première observation d’un effet non classique,<br />

comme mentionné plus haut, a été effectué récemment dans notre groupe [Karr 04a]: dans<br />

une configuration correspondante à une amplification paramétrique dégénérée, une réduction sous le<br />

bruit quantique standard <strong>des</strong> fluctuations d’une quadrature du champ électromagnétique émis par la<br />

microcavité a été mesurée.<br />

Ce résultat encourageant, nous a incité à considérer la configuration non dégénérée qui se présente<br />

aussi très prometteuse pour l’observations d’effets quantiques. En effet, dans ce cas on s’attend<br />

à que le processus paramétrique produise <strong>des</strong> polaritons "signal" et "complémentaire" corrélés au niveau<br />

quantique et qui, à leur tour, émettent <strong>des</strong> photons fortement corrélés. Ce phénomène devrait<br />

avoir lieu aussi bien au <strong>des</strong>sus du seuil d’oscillation paramétrique qu’en <strong>des</strong>sous. Dans les premier<br />

cas les corrélations non classiques seraient portées par les fluctuations <strong>des</strong> quadratures <strong>des</strong> faisceaux<br />

brillants émis et seraient détectables en régime de variables continues à l’aide d’une détection<br />

homodyne avec oscillateur local. Dans le deuxième cas les corrélations entre paires de polaritons<br />

se manifesteraient également sur les paires de photons correspondantes et seraient détectables en<br />

régime de comptage de photons.<br />

Les corrélations au <strong>des</strong>sus du seuil d’oscillation paramétrique ont été étudiées théoriquement dans<br />

notre groupe [Karr 04b] dans une configuration typiquement utilisée dans les expériences, dans laquelle<br />

les polaritons sont créés par un faisceau laser résonnant dont l’angle d’incidence est fixé de<br />

façon à obtenir un vecteur d’onde dans le plan <strong>des</strong> couches donné par k p . Cet angle est choisi pour<br />

assurer la conservation de l’énergie et de l’impulsion dans le plan <strong>des</strong> couches pour le processus<br />

{k p ,k p } → {0,2k p } [Savvidis 00].<br />

L’analyse théorique a montré que les corrélations entre signal et complémentaire sont plus fortes<br />

si les deux mo<strong>des</strong> ont la même largeur de raie, ce qui est peu réaliste dans cette géométrie d’excitation<br />

à cause du fait que le complémentaire est fortement couplé à <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> excitoniques de grand<br />

vecteur d’onde et est donc très élargi. De plus les corrélations qui existent entre mo<strong>des</strong> de polaritons à<br />

l’intérieur de la cavité sont fortement réduites dans les faisceaux émis à cause de la grande différence<br />

entre la fraction photonique du signal (≃ 0.5) et du complémentaire (≃ 0.05). Enfin, les intensités du<br />

signal et du complémentaire sont en général très déséquilibrées (le rapport <strong>des</strong> intensités peut varier<br />

entre 10 et 10 4 suivant les caractéristiques de l’échantillon. Ce déséquilibre est souvent imputé au<br />

couplage assez efficace du mode complémentaire avec les mo<strong>des</strong> de fuite de la cavité. Les raisons<br />

que nous avons exposée ci-<strong>des</strong>sus rendent très difficile l’observation de corrélations quantiques dans<br />

cette configuration.<br />

Une solution alternative consiste à utiliser deux faisceaux pompe avec <strong>des</strong> vecteurs d’onde op-


54 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

posés {k p ,−k p }. Dans ce cas tous les processus de diffusion paramétrique suivants {k p ,−k p } →<br />

{k,−k}, avec la condition |k| = |k p |, conservent à la fois énergie et impulsion et sont donc résonnants.<br />

Le signal et le complémentaire ont <strong>des</strong> vecteurs d’onde opposés et ils ont donc la même fraction photonique<br />

et la même largeur de raie; ce qui assure les corrélations maximales entre les faisceaux signal et<br />

complémentaire. D’ailleurs, dans cette configuration, le processus paramétrique de mélange à quatre<br />

on<strong>des</strong> de polaritons est en compétition avec la diffusion élastique de Rayleigh qui est aussi située<br />

sur le cone |k| = |k p |. Je présenterai dans la suite de cette section l’observation expérimentale de ce<br />

processus paramétrique: nous avons mesuré une corrélation de 0.6 entre faisceaux émis avec <strong>des</strong><br />

vecteurs d’onde opposés dans le plan <strong>des</strong> couches. Ces résultats sont très prometteurs en vue de la<br />

génération de mo<strong>des</strong> de polaritons corrélés au niveau quantique.<br />

2.3.1 Configuration expérimentale<br />

La microcavité utilisée est en GaAs/AlAs, avec trois puits quantiques à bas contenu d’indium<br />

(In 0.04 Ga 0.96 As) placés chacun à un maximum du mode du champ dans la cavité. Elle présente un<br />

facteur de qualité élevé et une épaisseur de l’ordre de la longueur d’onde (∼ 1µm). Le "Rabi splitting"<br />

est de 5.6 meV. Le dispositif de l’expérience est montré sur la figure 2.3a.<br />

kp<br />

-kp<br />

Ti:sa<br />

laser<br />

FFP1<br />

PBS<br />

M<br />

f<br />

kp<br />

-kp<br />

MC<br />

FFP2<br />

f<br />

FFP<br />

S1<br />

M<br />

S2<br />

PD1<br />

+/-<br />

PD2<br />

Spectrum<br />

analyser<br />

Fig. 2.3 – Schéma expérimental. Deux faisceaux pompe avec vecteurs d’onde opposés dans le plan de couches<br />

k p et −k p sont focalisés sur la microcavité. L’émission en transmission est collimatée avec une lentille<br />

de focale 50 mm. En champ lointain l’émission a la forme d’un anneau (FFP1). Deux fentes amovibles<br />

S1 et S2 sont utilisés pour masquer les deux pompes et sélectionner l’émission située aux extrémités<br />

du diamètre vertical de l’anneau (FFP2). Les deux portions de l’anneau sont détectées par deux photodio<strong>des</strong>:<br />

la somme et la différence <strong>des</strong> photocourants sont ensuite envoyés à l’analyseur de spectre.<br />

La microcavité est refroidie à 4K dans un cryostat à circulation d’hélium. Le laser de pompe est<br />

un laser Titane:Saphir monomode. Deux faisceaux pompe résonnants avec la branche basse <strong>des</strong>


2.3 Émission corrélée de polaritons 55<br />

polaritons sont focalisés sur l’échantillon avec un diamètre d’environ 40 µm et ils forment un angle<br />

de 6 ◦ avec la normale à l’échantillon. Cet angle est choisi pour s’affranchir de la compétition avec<br />

le canal de diffusion paramétrique {k p ,k p } → {0,2k p } qui est très efficace à l’angle magique (12 ◦<br />

pour notre échantillon). L’image en champ lointain de l’émission de la microcavité est obtenue en<br />

transmission avec une lentille de 50 mm et détectée par une caméra CCD (voir Fig.2.3b). Deux fentes<br />

indépendantes permettent de sélectionner une portion de l’image en champ lointain (voir Fig.2.3c). Les<br />

faisceaux ainsi sélectionnés sont détectés par deux photodio<strong>des</strong> identiques; les deux photocourants<br />

sont ensuite amplifiés et leur somme ou différence envoyée à l’analyseur de spectre.<br />

L’image en champ lointain montre un anneau qui correspond à la condition |k| = |k p |. Comme<br />

nous l’avons déjà remarqué, les contributions provenant de la diffusion de Rayleigh ainsi que de la<br />

diffusion paramétrique de polaritons sont présentes dans cet anneau. Les émissions à k et −k sont<br />

incorrélées dans le premier cas et fortement corrélées dans le deuxième. Donc le degré de corrélations<br />

va dépendre de la contribution relative de ces deux mécanismes. On peut en donner une estimation<br />

en supposant les différents processus indépendants (la diffusion paramétrique et les diffusions Rayleigh<br />

associées à chaque pompe). La contribution de la diffusion paramétrique est alors donnée par<br />

I ps = I 2pumps − I kp − I −kp , où I 2pumps (respectivement I kp , I −kp ) est l’intensité de l’anneau avec les deux<br />

pompes (respectivement avec une seule pompe). De cette manière on peut estimer la contribution<br />

relative de la diffusion paramétrique I ps /I 2pumps typiquement de l’ordre de 20 % de l’intensité totale.<br />

2.3.2 Résultats<br />

Pour mettre en évidence la présence <strong>des</strong> corrélations, nous avons sélectionné et mesuré la radiation<br />

provenant <strong>des</strong> régions diamétralement opposées de l’anneau d’émission, à l’aide de fentes<br />

amovibles. Un résultat typique de cette opération, obtenu pour un désaccord exciton-cavité δ =-0.45<br />

meV et une puissance incidente de 24 mW sur chaque faisceau pompe, est montré sur la figure 2.4.<br />

8<br />

Amplitude de bruit (u.a.)<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (sec.)<br />

Amplitude de bruit (u.a.)<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (sec.)<br />

Fig. 2.4 – Bruit de la somme et différence <strong>des</strong> photocourants (trace a et b respectivement) pour deux positions<br />

différentes <strong>des</strong> fentes en champ lointain. Dans la figure du haut les fentes sélectionnent deux régions<br />

diamétralement opposées sur l’anneau de diffusion; dans la figure du bas les deux régions ne sont<br />

pas symétriques. Fréquence d’analyse de 4MHz<br />

Le bruit de la différence <strong>des</strong> photocourants (trace a) est nettement plus faible que le bruit de


56 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

la somme (trace b): cela est une signature claire de fortes corrélations d’intensité. Dans toutes les<br />

mesures présentées ici, la fréquence d’analyse est fixée à 4 MHz. D’ailleurs, aucune dépendance en<br />

fréquence <strong>des</strong> corrélations n’a été observée dans l’intervalle spectral accessible à la détection (2-30<br />

MHz). Ce comportement n’est pas surprenant; en effet la largeur du spectre <strong>des</strong> corrélations est du<br />

même ordre que la largeur de la résonance <strong>des</strong> polaritons, c’est à dire quelques dizaines de gigahertz.<br />

Pour prouver que les corrélations mesurées proviennent sans ambiguïté du processus de mélange<br />

à quatre on<strong>des</strong> <strong>des</strong> polaritons excité par les deux pompes, nous avons réalisé une série d’expériences<br />

de test.<br />

300<br />

Bruit normalisé<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

0,8<br />

0,7<br />

Corrélation<br />

0,6<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Nonlinéarité<br />

0,25<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Puissance de pompe<br />

Fig. 2.5 – a) bruit de la somme et différence <strong>des</strong> photocourants en fonction de la puissance de pompe. Les<br />

courbes sont normalisées au bruit quantique standard (trait pointillé); b) coefficient de corrélation de<br />

deux photocourants; c) contribution relative du processus non linéaire à l’intensité totale<br />

Dans un premier type d’expériences, nous avons sélectionné <strong>des</strong> régions de l’émission qui ne sont<br />

pas symétriques par rapport au centre de l’anneau (voir la figure 2.4b). Les bruits <strong>des</strong> photocourants<br />

somme et différence sont égaux, ce qui démontre qu’ils sont totalement incorrélés. Plus précisément,<br />

nous avons mesuré <strong>des</strong> corrélations d’intensité non nulles seulement quand les régions sélectionnes<br />

sur l’anneau appartiennent à un même diamètre, c’est à dire quand les polaritons responsables de<br />

l’émission ont <strong>des</strong> vecteurs d’onde opposés.<br />

Dans un deuxième type d’expériences, à partir d’une situation dans laquelle de fortes corrélations<br />

sont présentes, nous avons bloqué un de deux faisceaux pompe. À nouveau la somme et la différence<br />

<strong>des</strong> photocourants sont égales: les deux portions de l’anneau qui étaient corrélées en présence<br />

de deux pompes, deviennent complètement indépendantes lorsque une pompe est bloquée. Pour résumer,<br />

nous avons mesuré <strong>des</strong> corrélations d’intensité non nulles seulement en présence <strong>des</strong> deux


2.4 Perspectives 57<br />

pompes. Ces résultats sont une indication claire que l’origine <strong>des</strong> corrélations observées est effectivement<br />

dans le processus non linéaire {k p ,−k p } → {k,−k}.<br />

La figure 2.5 montre l’évolution de la somme et différence <strong>des</strong> photocourant en fonction de la puissance<br />

de pompe. Il est important de souligner qu’aucun autre paramètre n’est changé; en particulier la<br />

longueur d’onde de pompe n’est pas ajustée pour compenser le décalage vers le bleu (blue shift) de la<br />

résonance du polariton, qui dépend de l’intensité. Cela explique pourquoi la contribution relative de la<br />

diffusion paramétrique diminue à haute intensité. Le bruit de la somme <strong>des</strong> photocourants augmente<br />

considérablement avec la puissance de pompe tandis que le bruit de la différence reste assez faible.<br />

Pour effectuer une analyse quantitative <strong>des</strong> correlations, on définit les corrélations d’intensité normalisées<br />

entre les faisceaux {k,−k} comme<br />

C k,−k (Ω) =<br />

S k,−k (Ω)<br />

√<br />

Sk (Ω)S −k (Ω)<br />

(2-1)<br />

où S k,−k est le spectre <strong>des</strong> corrélations d’intensité (défini comme la transformée de Fourier de la fonction<br />

de corrélation C k,−k (τ) = 〈δI k (t)δI −k (t + τ)〉) et S k ,S −k sont les spectres de bruit d’intensité<br />

<strong>des</strong> deux faisceaux (définis comme la transformée de Fourier de la fonction d’auto corrélation d’intensité<br />

C I (τ) = 〈δI(t)δI(t + τ)〉). Cette quantité vérifie |C k,−k (Ω)| ≤ 1; elle est égale à 1 pour corrélations<br />

parfaites et à −1 pour <strong>des</strong> anticorrélations parfaites. Le spectre <strong>des</strong> corrélations S k,−k peut<br />

se déduire facilement <strong>des</strong> spectres de bruit de la somme et différence <strong>des</strong> intensités (S + ) et (S − ):<br />

S k,−k = (S + − S − )/4, et le spectre de bruit de chaque faisceau peut être mesuré directement en bloquant<br />

l’autre.<br />

La correlation normalisée est tracée sur la figure 2.5c en fonction de la puissance de pompe.<br />

Les corrélations entre les deux portions symétriques de l’anneau augmentent avec la puissance de<br />

pompe jusqu’à une valeur maximale de 0.6, bien que la contribution relative du processus de diffusion<br />

paramétrique, en terme d’intensité émise, diminue.<br />

2.4 Perspectives<br />

Les investigations que nous allons effectuer à court terme seront consacrées à l’observations<br />

d’effets quantiques dans les microcavités. En effet, les fortes corrélations entre polaritons que nous<br />

avons mis en évidence dans le processus de mélange paramétrique à quatre on<strong>des</strong> non dégénéré<br />

sont très encourageants et laissent présager la possibilité d’observer expérimentalement l’intrication<br />

entre mo<strong>des</strong> de polaritons qui a été prévue théoriquement [Karr 04b].<br />

Dans l’expérience précédemment décrite avec deux pompes, bien que les corrélations mesurées<br />

soient élevées, le bruit de la différence <strong>des</strong> photocourants reste au <strong>des</strong>sus du bruit quantique standard.<br />

Cet excès de bruit provient de deux anneaux de diffusion Rayleigh, dont les fluctuations sont<br />

complètement incorrélées. Lorsque les vecteurs d’on<strong>des</strong> <strong>des</strong> deux pompes sont dans un plan horizontal<br />

(k y = 0) et leur composante dans le plan de couches est opposée (k x ,−k x ), les anneaux de diffusion<br />

Rayleigh sont toujours coïncidents avec l’anneau de diffusion paramétrique. Dans cette configuration<br />

expérimentale il est donc impossible de séparer les contributions <strong>des</strong> deux processus. Néanmoins, on<br />

peut trouver d’autres configurations qui permettent de s’affranchir de l’effet indésirable de la diffusion<br />

élastique. Il suffit pour cela de modifier l’angle d’incidence <strong>des</strong> deux pompes, en conférant à leurs<br />

vecteurs d’onde la même composante k y ≠ 0, tout en gardant inaltérées et égales les composantes<br />

selon l’axe x. En imposant la conservation de l’énergie et de l’impulsion dans le plan <strong>des</strong> couches,<br />

on peut montrer que, dans cette nouvelle configuration, l’emission non linéaire due au processus de<br />

mélange à quatre on<strong>des</strong> n’est pas superposée (en champ lointain) aux anneaux Rayleigh. La mise en


58 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

place de cette expérience nous permettra donc d’analyser le processus purement paramétrique sans<br />

contaminations provenant <strong>des</strong> phénomènes parasites.<br />

L’autre aspect de cette expérience qui mérite une étude plus approfondie concerne le régime de<br />

diffusion paramétrique que l’on peut atteindre: l’émission non linéaire due au mélange à quatre on<strong>des</strong><br />

se situe, dans l’espace de k, sur un cercle et <strong>des</strong> corrélations sont observées pour n’importe quel<br />

couple <strong>des</strong> faisceaux diamétralement opposés choisis sur ce cercle; tous les couples possibles contribuent<br />

donc à l’émission. Ce comportement est une forte indication que le processus paramétrique<br />

observé reste sous le seuil d’oscillation: en effet au <strong>des</strong>sus de ce seuil on s’attend à avoir un seul<br />

couple qui oscille (celui pour lequel le seuil est plus faible). Une possibilité pour favoriser le passage au<br />

régime d’oscillation au <strong>des</strong>sus du seuil serait de stimuler le processus avec un faible faisceau sonde<br />

de vecteur d’onde donné et de privilégier ainsi l’oscillation d’un couple particulier de mo<strong>des</strong> de polaritons.<br />

De plus, la configuration pompe-sonde nous permettrait de vérifier les propriétés de cohérence<br />

du processus paramétrique.<br />

La cohérence du champs de polaritons est en effet un autre sujet de recherche important que<br />

nous comptons aborder. La caractérisation <strong>des</strong> propriétés de cohérence est fondamentale pour comprendre<br />

et interpréter les résultats expérimentaux concernant la diffusion stimulée de polaritons ou la<br />

condensation de polaritons. La connaissance de propriétés de cohérence, temporelle et spatiale, <strong>des</strong><br />

polaritons est aussi indispensable en vue <strong>des</strong> applications en régime de contrôle cohérent envisagées<br />

dans le domaine de l’information quantique [Kunderman 03].<br />

Grâce à la nature composite <strong>des</strong> polaritons, mi-lumière, mi-matière, leur cohérence est transférée<br />

au champ émis et peut être étudiée avec les techniques spécifiques de l’optique quantique. Jusqu’à<br />

présent seulement la cohérence temporelle du premier ordre a été étudiée: l’augmentation du temps<br />

de cohérence de l’émission non linéaire à l’angle nul dans les processus de diffusion paramétrique<br />

est démontrée par le rétrécissement spectral au <strong>des</strong>sus du seuil d’oscillation. La cohérence temporelle<br />

au second ordre a été aussi étudiée en mesurant la fonction d’autocorrelation de l’intensité<br />

g (2) (τ) de l’émission non linéaire [Tassone 00]. En revanche la cohérence spatiale <strong>des</strong> polaritons a<br />

été jusqu’à présent très peu analysée, à l’exception de la référence [Tartakovskii 00] où une étude<br />

détaillée de la cohérence spatiale <strong>des</strong> polaritons en régime d’excitation non résonnante est présentée.<br />

Sous excitation résonnante à l’angle magique et au <strong>des</strong>sus du seuil d’oscillation paramétrique,<br />

comme nous l’avons déjà expliqué, il se produit un transfer cohérent de population du mode de pompe<br />

aux mo<strong>des</strong> signal et complémentaire avec l’apparition d’une forte émission non linéaire à l’angle nul.<br />

La cohérence temporelle de ce processus a été étudiée dans [Kunderman 03], mais il n’existe pas à<br />

notre connaissance dan la littérature d’étu<strong>des</strong> expérimentales sur la cohérence spatiale. Il ne s’agit<br />

pas d’un point d’importance mineure: en effet le modèle généralement utilisé pour décrire l’interaction<br />

paramétrique entre polaritons [Ciuti 00, Ciuti 03] ne prend pas en compte la taille spatiale finie<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de polaritons et les suppose cohérents spatialement sur toute la région active de l’échantillon,<br />

ainsi que monomode transverse. Ces hypothèses demandent à être vérifiées expérimentalement,<br />

d’autant plus que <strong>des</strong> structures transverses complexes ont été observées dans l’émission non<br />

linéaire [Houdré 00, Baas 04a, Karr 04a], en suggérant la présence <strong>des</strong> plusieurs mo<strong>des</strong> transverses.<br />

Nous avons déjà effectué <strong>des</strong> mesures préliminaires sur la cohérence spatiale <strong>des</strong> polaritons<br />

[Baas 03] et comptons continuer cette étude d’une façon systématique en utilisant les techniques spécifiques<br />

de l’optique quantique, en particulier pour élucider la question du caractère monomode ou<br />

multimode de l’émission non linéaire. Pour cela il est nécessaire de mesurer les corrélations d’intensité<br />

dans le plan transverse. Deux techniques expérimentales seront utilisées: une détection équilibrée<br />

qui permet de comparer la somme et la différence de bruit de deux portions du faisceau à tester; la mesure<br />

du bruit du faisceau en fonction de la position d’une lame de rasoir qui le masque progressivement


2.5 Publications personnelles sur le sujet 59<br />

(voir chapitre 1).<br />

À plus long terme, une fois observés et caractérisés les effets quantiques, l’étape suivante sera de<br />

transposer aux microcavités semi-conductrices les processus réalisables dans les cavités à atomes,<br />

de manière à utiliser le spin <strong>des</strong> porteurs pour stocker ou traiter l’information quantique.<br />

2.5 Publications personnelles sur le sujet<br />

1. Baas A., Karr J.-Ph, Romanelli M., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., Phys. Rev. B, 70, 161307(R) (2004)<br />

Title: Optical bistability in semiconductor microcavities in the nondegenerate parametric oscillation<br />

regime: analogy with the optical parametric oscillator<br />

2. Giacobino E., Karr J.-Ph, Baas A, Messin G., Romanelli M., <strong>Bramati</strong> A., Title: Quantum coherent<br />

effects in cavity exciton polariton systems, soumis à Phys.Rev.B<br />

3. Romanelli M., Karr J.-Ph, Leyder C., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. Title: Correlated polariton emission<br />

in semiconductor microcavities, en préparation<br />

4. Baas A., Romanelli M., Karr J.-Ph, Leyder C., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E. Title: Spatial coherence<br />

of polaritons in semiconductor microcavities en préparation<br />

2.6 Publications jointes


60 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

PHYSICAL REVIEW B 70, 161307(R) (2004)<br />

Optical bistability in semiconductor microcavities in the nondegenerate parametric oscillation<br />

regime: Analogy with the optical parametric oscillator<br />

A. Baas, J.-Ph. Karr, M. Romanelli, A. <strong>Bramati</strong>, and E. Giacobino<br />

<strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel, Université Paris 6, Ecole Normale Supérieure et CNRS, UPMC Case 74, 4 Place Jussieu,<br />

75252 Paris Cedex 05, France<br />

(Received 21 June 2004; published 22 October 2004)<br />

RAPID COMMUNICATIONS<br />

We report the observation of optical bistability in a microcavity pumped resonantly close to the inflection<br />

point of the lower polariton dispersion. Experimental evidence is given in the form of a hysteresis cycle of the<br />

nonlinear emission as a function of the pump intensity or the position of the excitation spot. The results can be<br />

well understood with simple theoretical considerations that underline the fundamental analogy between our<br />

system and an optical parametric oscillator.<br />

DOI: 10.1103/PhysRevB.70.161307<br />

PACS number(s): 71.35.Gg, 71.36.c, 42.70.Nq, 42.50.p<br />

In semiconductor microcavities in the strong-coupling regime,<br />

the eigenmo<strong>des</strong> of the system are mixed light-matter<br />

fields, the polaritons. This allows to achieve cavity QED effects<br />

involving a light-matter field. Exciting experiments,<br />

such as coherent control 1 or squeezing, 2 have been performed<br />

using four-wave parametric scattering of<br />

polaritons. 3,4 Again, due to the composite nature of the polaritons<br />

of the system, microcavities can be compared either<br />

with Bose–Einstein condensates (BECs), where pure matter<br />

waves are involved, or with optical parametric oscillators<br />

(OPOs), where the nonlinear medium is excited in the transparency<br />

region. 5 The analogy with atomic BECs is most useful<br />

in the context of nonresonant pumping experiments,<br />

which are motivated by the realization of a “polariton<br />

laser.” 6–8 The analogy with OPOs applies to the case of resonant<br />

pumping where two pump polaritons are converted into<br />

a pair of “signal” and “idler” polaritons. 9 The physics of<br />

OPOs may be used as a guide for the research of new effects<br />

in microcavities, such as the production of nonclassical states<br />

of light. 10 In this paper, we report the observation of polaritonic<br />

bistability, which is analogous to the optical bistability<br />

observed in a detuned triply resonant OPO.<br />

Optical bistability has been predicted 11 and observed 12 in<br />

a triply resonant OPO (i.e., the cavity is simultaneously resonant<br />

for the pump, signal, and idler mo<strong>des</strong>). If the three<br />

mo<strong>des</strong> are detuned with respect to the exact cavity resonance,<br />

the condition of oscillation imposes that the detunings<br />

of the signal and idler mo<strong>des</strong> normalized to their half width<br />

at half maximum (HWHM) ( s and i , respectively), be<br />

equal: s = i =. Then, the following condition is required<br />

for the existence of bistability:<br />

p 1,<br />

where p is the detuning of the pump mode normalized to its<br />

HWHM. 13 Bistability can be evidenced by observing a hysteresis<br />

loop in the variations of the signal intensity versus the<br />

pump intensity, or versus the cavity length for a pump intensity<br />

above threshold. Very good agreement has been obtained<br />

between experiment and theory. 12<br />

In semiconductor microcavities pumped resonantly, two<br />

polaritons of the pumped mode of wave vector k p in the<br />

1<br />

plane of the layers can scatter coherently to a pair of signal<br />

and idler mo<strong>des</strong> of wave vector 0 and 2k p , respectively;<br />

optimal efficiency is achieved if the angle of excitation is<br />

chosen so that the pump, signal, and idler are resonant with<br />

the lower polariton branch, which has given rise to the term<br />

of “magic angle.” 14 The analogy with OPOs suggests that<br />

bistability should also appear under certain conditions when<br />

the three mo<strong>des</strong> are detuned with respect to the exact resonance<br />

condition. While in OPOs the detunings can be controlled<br />

by scanning the cavity length, in microcavities it can<br />

be done by moving the excitation spot over the sample surface,<br />

which results in the same thing due to the slight angle<br />

between the cavity mirrors. 15 We did observe bistability, by<br />

scanning either the pump intensity or the position of the<br />

excitation spot. The results are found to be in good agreement<br />

with a model similar to those developed for OPOs. This<br />

is a completely new type of bistability in semiconductor microcavities,<br />

achieved in the strong-coupling regime; it differs<br />

from the one obtained by excitation of the microcavity at<br />

normal incidence (also in the strong-coupling regime), which<br />

is due to the polaritonic Kerr effect. 2,15,16<br />

The experiments are carried out on a 3/2 microcavity,<br />

<strong>des</strong>cribed in detail in Ref. 17. The Rabi splitting is 5.6 meV<br />

and the lower polariton linewidth is of the order of 100 µeV.<br />

The light source is a single mode, tunable, intensity stabilized<br />

Ti:sapphire laser. Spatial filtering by a fiber provi<strong>des</strong> a<br />

well-defined transverse distribution of intensity, <strong>des</strong>cribed by<br />

a Gaussian curve with a waist of 30±2 m. The nonlinear<br />

emission is detected by a photodiode in transmission or reflection.<br />

CCD cameras allow to observe the far field (image<br />

in k-space) in transmission or in reflection.<br />

The sample is excited at a cavity-exciton detuning <br />

(without any probe beam) close to the inflection point of the<br />

lower polariton dispersion at around 12°, above the parametric<br />

threshold, which is of the order of 500 W/cm −2 . The<br />

intensity of the signal beam emitted around k=0 is optimized,<br />

so that the -OPO 5 can be considered as perfectly<br />

tuned. Then, we slightly detune the pump laser by a quantity<br />

E, typically of the order of a few hundreds of µeV, which<br />

results in the disappearance of the parametric oscillation. In<br />

order to obtain it again we have to partially compensate for<br />

the pump detuning by moving the excitation spot on the<br />

1098-0121/2004/70(16)/161307(4)/$22.50 70 161307-1<br />

©2004 The American Physical Society


2.6 Publications jointes 61<br />

RAPID COMMUNICATIONS<br />

BAAS et al. PHYSICAL REVIEW B 70, 161307(R) (2004)<br />

FIG. 1. Variations of the signal output power (in transmission)<br />

as a function of the spot position in the region of bistability. The<br />

pump power is 1150 W/cm 2 , the pump detuning is E<br />

=−0.35 meV. The insets are far-field images taken at the lower and<br />

upper point of bistability. The transmitted pump (at 12°) appears as<br />

a bright spot on the right-hand side of the image, in a ring corresponding<br />

to Rayleigh scattering, where speckle patterns are visible.<br />

The nonlinear emission appears at an angle of about +6° above<br />

threshold (on the same side as the transmitted pump) together with<br />

a second Rayleigh scattering ring.<br />

sample. This results in changing the cavity length, thus<br />

changing simultaneously the frequencies of the three polariton<br />

mo<strong>des</strong> involved; the direction of the motion must be<br />

chosen so as to bring the polariton frequency back towards<br />

the laser frequency.<br />

For an initial cavity-exciton detuning =0 and a range of<br />

laser detunings E in the window −0.14,−0.42 meV, we<br />

observed a hysteresis loop in the variations of the signal<br />

intensity versus the position of the excitation spot (for large<br />

enough pump intensities). An example is shown in Fig. 1.<br />

Then, by choosing a position within the bistable region (corresponding<br />

to a new cavity-exciton detuning ) one can<br />

observe a hysteresis loop in the variations of the signal intensity<br />

versus the pump intensity. An example is shown in<br />

Fig. 2. We now show that this bistability regime can be well<br />

understood by a simple model of the parametric process in<br />

the microcavity.<br />

The microcavity under resonant excitation can be <strong>des</strong>cribed<br />

as a system of three interacting polariton mo<strong>des</strong>, 4<br />

provided it is not too far above the parametric threshold,<br />

when multiple scatterings can occur and more mo<strong>des</strong> have to<br />

be taken into account. 18 We use a classical model 9 which is<br />

sufficient to <strong>des</strong>cribe the main features of the bistability regime.<br />

If the system is perfectly tuned, the signal and idler mo<strong>des</strong><br />

are k=0 and k=2k p , respectively. But if the system is detuned,<br />

the signal and idler wave vectors are not necessarily<br />

0,2k p ; the pair of oscillating mo<strong>des</strong> k,2k p −k is the one<br />

with the lowest threshold. This is in sharp contrast with the<br />

case of triply resonant OPOs, where the signal and idler<br />

wave vectors are fixed by the cavity. On the contrary, microcavities<br />

have a large angular acceptance and do not impose<br />

the signal and idler wave vectors. This effect is illustrated in<br />

the far-field images of the nonlinear emission (in transmission)<br />

shown in the insets of Fig. 1. Both images show the<br />

transmitted pump and the Rayleigh scattering ring, where<br />

FIG. 2. Variations of the signal output power (in transmission)<br />

as a function of the pump power for a pump detuning E<br />

=−0.42 meV. The gray curve is the result of a fit using Eq. (12).<br />

The inset shows more clearly the unstable branch and the series of<br />

intermediate states that are obtained when varying the input intensity<br />

in both directions. The used parameters are p =2.05 and <br />

=1.175.<br />

speckles are well resolved. 19 When crossing one of the bistability<br />

turning points, the nonlinear emission suddenly appears<br />

(or disappears) around 6°, well away from the k=0<br />

direction, together with a ring corresponding to the Rayleigh<br />

scattering as for the pump mode.<br />

In the following, we simply denote the signal and idler<br />

mo<strong>des</strong> by the indices i,s; their wave vectors k,2k p −k will<br />

be determined later on. The evolution equations for the three<br />

polariton mo<strong>des</strong> are<br />

dp s<br />

= − s + iẼ LP k s p s + E int p *<br />

dt<br />

i p 2 p , 2<br />

dp p<br />

= − p + iẼ LP k p p p − 2E int p *<br />

dt<br />

p p s p i − C p<br />

2a A in p ,<br />

dp i<br />

dt = − i + iẼ LP k i p i + E int p s * p p 2 ,<br />

where E int is the nonlinear coupling constant between<br />

polaritons 4 and Ẽ LP k j the lower polariton energy at the<br />

wave vector of the mode j, taking the renormalization by the<br />

pump mode into account. It is related to the bare polariton<br />

energy E LP k j by Ẽ LP k j =E LP k j +2 j p p 2 , where j is the<br />

nonlinear coupling constant between the mode j and the<br />

pump mode. j and a are the linewidths of the mode j and<br />

of the coupling mirror. A in p is the incoming laser field resonant<br />

with the pump mode. We choose the origin of phases so<br />

that A in p be real. C p is the Hopfield coefficient representing<br />

the photon fraction of the polariton in the pump mode. 20<br />

In experiments, the system is first set at resonance for a<br />

given cavity-exciton detuning , and then detuned by changing<br />

the pump energy (by E) and the cavity-exciton detuning<br />

(to a new value ). In order to introduce the corresponding<br />

detunings for the three mo<strong>des</strong>, the equation for each mode j<br />

is rewritten in the rotating frame<br />

3<br />

161307-2


62 2. Effets non linéaires et quantiques dans les microcavités semiconductrices<br />

RAPID COMMUNICATIONS<br />

OPTICAL BISTABILITY IN SEMICONDUCTOR… PHYSICAL REVIEW B 70, 161307(R) (2004)<br />

p˜ jt = p j te iE j t/ ,<br />

where E j is the energy of the mode j for the detuning .<br />

We also introduce the normalized quantities<br />

P s = 2E int<br />

p<br />

1/2<br />

s<br />

i p˜s, P i = 2E int<br />

p<br />

1/2<br />

i<br />

s p˜i,<br />

P p =<br />

E int<br />

1/2<br />

s i<br />

p˜ p,<br />

4<br />

P in p = − E int<br />

s i<br />

1/2 C p<br />

in 2a A p<br />

. 5<br />

p<br />

The stationary regime is given by the following equations:<br />

0 = − 1 + i s P s + P p 2 P i * , 6<br />

0 = − 1 + i p P p − P s P i P p * + P p in , 7<br />

0 = − 1 + i i P i + P p 2 P s * , 8<br />

where j is the detuning of the mode j with respect to the<br />

polariton branch normalized to the relaxation rate: j<br />

=Ẽ LP k j ,−E j / j . These equations are similar to<br />

those used in the <strong>des</strong>cription of a triply resonant OPO. One<br />

difference is that two pump photons (instead of one) are<br />

needed for the parametric process, but this does not significantly<br />

alter the dynamics of the system. More importantly,<br />

there are additional Kerr-like terms due to renormalization<br />

by the pump mode. By combining Eq. (6) with the conjugate<br />

of Eq. (8), one obtains<br />

P s P p 4 − „1 + s i + i s − i … = 0,<br />

from which we deduce the oscillation condition s = i , and<br />

the pump mode intensity P p 2 = 1+ 2 , with = s = i .<br />

Then Eqs. (6) and (8) give P s 2 =P i 2 . From Eq. (7) we<br />

know that the sum of the phases of the two final mo<strong>des</strong> is<br />

fixed: s + i =0, where P s =P s e i s and P i =P i e i i. On the<br />

contrary, the phase difference can take any value. Making the<br />

choice of phase s − i =0, one gets P s = P i and the system<br />

(6)–(8) reduces to the two following equations:<br />

9<br />

0 = P p in − 1 + i p P p − P s 2 P p * , 10<br />

0 = − 1 + iP s + P p 2 P s * . 11<br />

The equations for the stationary state of the four-wave<br />

mixing are found to be formally the same as in the case of<br />

frequency degenerate four-wave mixing P s = P i . The solutions<br />

are given by<br />

P¯ in<br />

p 2 = 1 + 2 P¯ s 4 + 21 − p P¯ s 2 2<br />

+ 1 + p<br />

12<br />

with P¯ in p = P in p 1+ 2 −1/4 and P¯ s= P s 1+ 2 −1/4 . This equation<br />

is similar to the equation giving the stationary solutions in a<br />

triply resonant OPO. 11 In our case however, the detunings <br />

and p depend on the polariton population in the pump mode<br />

due to renormalization effects. Since the pump mode population<br />

is clamped at a fixed value above the parametric<br />

threshold, this only results in a constant shift of and p ,<br />

with respect to the equations of the OPO.<br />

As a consequence, we obtain the same conditions for the<br />

existence of a bistability regime. If p 1, there is at most<br />

one stable stationary state for each value of the input intensity.<br />

For p 1, bistability appears in the interval<br />

p + 2<br />

1 + 2 P¯ in p 2 1 + 2 p .<br />

13<br />

Figure 2 shows a fit of the experimental curve with the<br />

theoretical curve given by Eq. (12). Very good agreement is<br />

obtained. The theoretical curve shows an additional negativeslope<br />

branch in the bistability region, which can be proved to<br />

be unstable. Thus the signal turns on and off at the two<br />

turning points, as schematized in the inset of Fig. 2.<br />

The model also allows to calculate the wave vectors of the<br />

signal and idler mo<strong>des</strong> k,2k p −k. To do this, we minimize<br />

the oscillation threshold P p in 2 = 1+ 2 1+ p 2 as a function<br />

of k. One finds out that when the system is detuned, the<br />

signal-idler pair having the lowest threshold is no longer<br />

0,2k p . For the parameters of Fig. 1, the angle of propagation<br />

of the signal beam is found to shift by about +4°. This is<br />

in good qualitative agreement with the images in Fig. 1,<br />

where the angle of emission of the signal beam is about +6°.<br />

This behavior differs from the one observed in Refs. 14 and<br />

21, where the signal occurs at k=0 whatever the excitation<br />

conditions.<br />

Finally, let us comment on the parameters of observation<br />

of bistability. We did not observe bistability for a laser detuning<br />

−0.14E0 meV. This can be explained with the<br />

bistability condition p 1: the pump has to be sufficiently<br />

detuned. We did not observe bistability for large detunings<br />

such as E−0.42 meV, which is probably due to the fact<br />

that the bistability threshold actually increases more with E<br />

than predicted by the model. In order to get a better agreement<br />

with experiments, the model has to be refined by including<br />

the precise dependence of the polariton linewidths as<br />

a function of the cavity-exciton detuning and the wave<br />

vector.<br />

Thus the main features of this bistability regime are reproduced<br />

by a model adapted from the theory of bistability<br />

in OPOs, that also allows to understand previous experimental<br />

results obtained by Houdré et al. on the same sample. 19<br />

They observed a very steep thresholdlike behavior of the<br />

emission intensity around k=0 versus the pump intensity,<br />

strongly deviating from the standard shape of the parametric<br />

oscillation threshold curves. By taking the parameters in<br />

which this curve was obtained, we have checked that the<br />

system does present bistability because it is detuned with<br />

respect to the optimal conditions of parametric oscillation.<br />

A further point requiring investigation is the transverse<br />

shape of the nonlinear emission. While the images in the<br />

inset of Fig. 1 are well understood in the frame of our model,<br />

by varying the experimental conditions one observes complex<br />

patterns changing with the cavity-exciton detuning and<br />

the excitation intensity. Very similar results were obtained in<br />

Refs. 19 and 22. In Ref. 15 we have developed a simple<br />

161307-3


2.6 Publications jointes 63<br />

RAPID COMMUNICATIONS<br />

BAAS et al. PHYSICAL REVIEW B 70, 161307(R) (2004)<br />

model of transverse effects which gives satisfactory results in<br />

the degenerate configuration of the parametric process,<br />

showing that the transverse patterns can be attributed to a<br />

modification of the shape of the active region, due to the<br />

combined effect of exciton renormalization, the angle between<br />

the cavity mirrors, and the Gaussian distribution of the<br />

excitation spot. A similar study in the nondegenerate geometry<br />

would be an important step forward, since transverse<br />

effects should certainly be taken into account in the evaluation<br />

of the polariton density and the polariton occupation<br />

number.<br />

In a conclusion, we have reported the observation of bistability,<br />

which is a unique feature of the nonlinear dynamics<br />

of polaritons in the parametric oscillation regime. Experimental<br />

results are in good qualitative agreement with a<br />

model adapted from the theory of bistability in OPOs. Further<br />

studies should be devoted to transverse aspects. Experiments<br />

under pulsed excitation would also provide interesting<br />

information on the dynamics of polariton bistability, which<br />

should be very different from the dynamics of OPOs, because<br />

real (and not virtual) material excitations are involved<br />

in the parametric process. 23 Finally, this work confirms the<br />

robustness of the analogy between microcavities and OPOs,<br />

at the base of the prediction of quantum correlated lightmatter<br />

waves. 10,24<br />

We would like to acknowledge fruitful discussions with<br />

C. Fabre, L. Longchambon, S. Kundermann, and N. Treps.<br />

We thank R. Houdré for providing us with the microcavity<br />

sample.<br />

1 S. Kundermann, M. Saba, C. Ciuti, T. Guillet, U. Oesterle, J. L.<br />

Staehli, and B. Deveaud, Phys. Rev. Lett. 91, 107402 (2003).<br />

2 J. Ph. Karr, A. Baas, R. Houdré, and E. Giacobino, Phys. Rev. A<br />

69, 031802 (2004).<br />

3 P. G. Savvidis, J. J. Baumberg, R. M. Stevenson, M. S. Skolnick,<br />

D. M. Whittaker, and J. S. Roberts, Phys. Rev. Lett. 84, 1547<br />

(2000).<br />

4 C. Ciuti, P. Schwendimann, B. Deveaud, and A. Quattropani,<br />

Phys. Rev. B 62, R4825 (2000).<br />

5 J. J. Baumberg, P. G. Savvidis, R. M. Stevenson, A. I. Tartakovskii,<br />

M. S. Skolnick, D. M. Whittaker, and J. S. Roberts, Phys.<br />

Rev. B 62, R16 247 (2000).<br />

6 Y. G. Rubo, F. P. Laussy, G. Malpuech, A. Kavokin, and P. Bigenwald,<br />

Phys. Rev. Lett. 91, 156403 (2003).<br />

7 H. Deng, G. Weihs, D. Snoke, J. Bloch, and Y. Yamamoto, Proc.<br />

Natl. Acad. Sci. U.S.A. 100, 15318 (2003).<br />

8 M. Richard, J. Kasprzak, R. André, R. Romestain, and Le Si<br />

Dang (to be published 2004).<br />

9 D. M. Whittaker, Phys. Rev. B 63, 193305 (2001).<br />

10 J. Ph. Karr, A. Baas, and E. Giacobino, Phys. Rev. A 69, 063807<br />

(2004).<br />

11 L. A. Lugiato, C. Oldano, C. Fabre, E. Giacobino, and R. J.<br />

Horowicz, Il Nuovo Cimento 10, 959 (1988).<br />

12 C. Richy, K. I. Petsas, E. Giacobino, C. Fabre, and L. Lugiato, J.<br />

Opt. Soc. Am. B 12, 456 (1995).<br />

13 C. Fabre, E. Giacobino, A. Heidmann, L. Lugiato, S. Reynaud,<br />

M. Vadacchino, and W. Kaige, Quantum Opt. 2, 159 (1990).<br />

14 R. Butté, M. S. Skolnick, D. M. Whittaker, D. Bajoni, and J. S.<br />

Roberts, Phys. Rev. B 68, 115325 (2003).<br />

15 A. Baas, J. Ph. Karr, H. Eleuch, and E. Giacobino, Phys. Rev. A<br />

69, 023809 (2004).<br />

16 G. Messin, J. Ph. Karr, A. Baas, G. Khitrova, R. Houdré, R. P.<br />

Stanley, U. Oesterle, and E. Giacobino, Phys. Rev. Lett. 87,<br />

127403 (2001).<br />

17 R. P. Stanley, R. Houdré, U. Oesterle, and M. Ilegems, Solid State<br />

Commun. 106, 485 (1998).<br />

18 P. G. Savvidis, C. Ciuti, J. J. Baumberg, D. M. Whittaker, M. S.<br />

Skolnick, and J. S. Roberts, Phys. Rev. B 64, 075311 (2001).<br />

19 R. Houdré, C. Weisbuch, R. P. Stanley, U. Oesterle, and M. Ilegems,<br />

Phys. Rev. Lett. 85, 2793 (2000).<br />

20 All the parameters—polariton energies and linewidths, interaction<br />

constant, and Hopfield coefficient—depend on the cavityexciton<br />

detuning, but this dependence is not noted for the sake<br />

of clarity.<br />

21 N. A. Gippius, S. G. Tikhodeev, V. D. Kulakovskii, D. N. Krizhanovskii,<br />

and A. I. Tartakovskii (unpublished).<br />

22 R. Houdré, C. Weisbuch, R. P. Stanley, U. Oesterle, and M. Ilegems,<br />

Phys. Rev. B 61, R13 333 (2000).<br />

23 S. Kundermann, M. Saba, C. Ciuti, T. Guillet, J. L. Staehli, and B.<br />

Deveaud, cond-mat/0312205 (2003).<br />

24 P. Schwendimann, C. Ciuti, and A. Quattropani, Phys. Rev. B 68,<br />

165324 (2003).<br />

161307-4


3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

3.1 Introduction<br />

Il est bien connu qu’un milieu Kerr idéal placé dans une cavité optique peut modifier les fluctuations<br />

de la lumière qui le traverse et produire <strong>des</strong> états comprimés du rayonnement [Gibbs 76, Lugiato 82].<br />

Un tel milieu est purement dispersif, son interaction non linéaire avec la lumière est complètement<br />

décrite par un coefficient χ (3) et se traduit par un indice de réfraction du milieu qui dépend de l’intensité<br />

incidente. Son effet sur la lumière est donc un déphasage non linéaire. Si cet indice non linéaire<br />

se traduit simplement par un déphasage proportionnel à l’intensité sur la valeur moyenne du champ<br />

lumineux, son effet sur les fluctuations est plus complexe. En effet les fluctuations correspondant à<br />

<strong>des</strong> champs plus faibles que la valeur moyenne sont déphasées différemment <strong>des</strong> fluctuations correspondant<br />

à <strong>des</strong> champs plus élevés. Il en résulte une modification de la distribution <strong>des</strong> fluctuations du<br />

champ, avec, pour certaines composantes <strong>des</strong> fluctuations réduites.<br />

La présence d’une cavité optique exalte d’une part la non-linéarité et d’autre part, dans certaines<br />

conditions, induit le phénomène de bistabilité optique. Aux points tournants de la courbe de bistablité<br />

les fluctuations de la lumière subissent <strong>des</strong> modifications importantes et la génération d’états non<br />

classiques du champs devient particulièrement efficace.<br />

Depuis le début <strong>des</strong> années 1990, avec le développement <strong>des</strong> techniques de refroidissement <strong>des</strong><br />

atomes par laser, il est apparu clairement qu’un nuage d’atomes froids pouvait constituer une bonne<br />

approximation d’un milieu Kerr. En effet, la saturation de la transition optique d’un atome à deux niveaux<br />

fournit un indice de réfraction dépendant de l’intensité. Bien que parler d’un atome à deux niveaux<br />

puisse paraître comme une idéalisation, néanmoins, grâce au pompage optique et si l’interaction se<br />

fait sur une transition fermée, il est possible de trouver <strong>des</strong> atomes réels dont le comportement est bien<br />

décrit par celui d’un système à deux niveaux. De plus, en s’affranchissant de l’effet Doppler, négligeable<br />

dans les atomes froids, car il est inférieur à la largeur naturelle, il est possible de s’approcher de<br />

résonance pour augmenter la non-linéarité, tout en gardant une absorption faible pour préserver les<br />

effets non classiques.<br />

Cette idée a été mise en oeuvre expérimentalement au laboratoire en utilisant un nuage d’atomes<br />

de césium refroidis par laser dans un piège magnéto-optique et placé dans une cavité optique. Les<br />

atomes interagissent avec un faisceau laser polarisé circulairement sur la transition hyperfine 6S 1/2 ,F =<br />

4 → 6P 3/2 ,F = 5 et décalé de résonance d’environ 50 MHz. Avec ce système une réduction de bruit<br />

de 40% sous le bruit quantique standard sur une quadrature du champ électromagnétique a été observé<br />

[Lambrecht 96].<br />

Les arguments qui avaient motivé initialement l’étude <strong>des</strong> états comprimés portaient sur la possibilité<br />

d’améliorer la sensibilité <strong>des</strong> expériences en contournant les limites quantiques standard. Dans<br />

les dernières années, l’intérêt s’est plutôt concentré sur les applications que ces états pourraient<br />

avoir dans le domaine de l’information quantique en variables continues. En effet il est possible, à<br />

partir d’états comprimés, de créer <strong>des</strong> états intriqués, c’est à dire <strong>des</strong> états qui exhibent <strong>des</strong> corrélations<br />

de type Einstein-Podolski-Rosen (EPR) [Einstein 35]. Lorsque deux systèmes sont dans de<br />

tels états intriqués, la connaissance d’une variable d’un système implique la connaissance (à la li-<br />

65


66 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

mite idéale sans incertitude quantique) de la variable associée de l’autre système, même située à<br />

grande distance. Ces états constituent l’ingrédient fondamental <strong>des</strong> principaux protocoles de communication<br />

quantique, notamment pour la téléportation quantique, le codage dense, la cryptographie<br />

quantique [Bennet 93, Braunstein 98, DiVincenzo 95, Julsgaard 01]. En particulier la nature quantique<br />

de l’état de polarisation du champ électromagnétique a suscité un grand intérêt, grâce à la possibilité,<br />

récemment démontrée expérimentalement [Hald 99], de transférer les fluctuations non classiques de la<br />

polarisation aux fluctuations <strong>des</strong> variables atomiques. Cela ouvre la voie à la réalisation d’une mémoire<br />

quantique atomique, composante indispensable dans un futur réseau d’information quantique.<br />

Plusieurs métho<strong>des</strong> permettent de réaliser expérimentalement une réduction de bruit de polarisation:<br />

effet Kerr dans les fibres optiques [Heersink 03], mélange sur un cube polariseur d’un état vide<br />

comprimé avec un champ cohérent intense [Grangier 87,Hald 99] ou de deux faisceaux indépendants<br />

comprimés en quadrature [Bowen 02a]. Plus récemment <strong>des</strong> propositions théoriques [Josse 03a] ont<br />

suggéré de faire propager un champ de polarisation linéaire dans un milieu atomique.<br />

Il y a trois ans, après mon recrutement à l’université Pierre et Marie Curie, j’ai commencé à travailler<br />

sur ce sujet et nous avons décidé d’étudier l’interaction entre un faisceau polarisé linéairement et un<br />

nuage d’atomes froids de césium. Ce changement, en apparence mineur, par rapport à la configuration<br />

habituelle qui prévoit une polarisation circulaire, modifie complètement la physique de l’interaction et<br />

donne lieu à <strong>des</strong> phénomènes très riches aussi bien sur le champ moyen que sur les fluctuations. La<br />

suite de ce chapitre est consacrée à leur <strong>des</strong>cription.<br />

3.2 Rotation auto-induite et origine physique de la réduction de bruit<br />

La configuration expérimentale adoptée est illustrée sur la figure 3.1. Les atomes de césium, piégés<br />

et refroidis dans un piège magnéto-optique, sont placés dans une cavité optique de haute finesse<br />

(environ 60) pour augmenter l’interaction. Ils interagissent sur la transition 6S 1/2 ,F = 4 → 6P 3/2 ,F = 5<br />

avec un faisceau laser polarisé linéairement (selon l’axe x) fourni par un laser Titane:Saphir stabilisé<br />

en fréquence et décalé de 50 MHz dans le rouge de la transition. La puissance du faisceau d’interaction<br />

varie entre 5 et 15 µW. Une faible partie de ce faisceau est transmise par la cavité et permet<br />

d’en asservir la longueur et d’effectuer une analyse de l’état de polarisation du champ. Le faisceau<br />

réfléchi est mélangé avec un oscillateur local, issu du même laser Titane:Saphir, et ses fluctuations<br />

quantiques ainsi que celles du mode vide de polarisation orthogonal sont mesurées à l’aide d’une<br />

détection homodyne (voir figure 3.1).<br />

Lorsque le faisceau qui interagit avec le nuage d’atomes a une polarisation linéaire, les processus<br />

de pompage optique sont plus complexes et dans ces conditions <strong>des</strong> instabilités de polarisation<br />

peuvent apparaître [Cecchi 82, Giacobino 85]. En effet tous les sous-niveaux Zeeman de la transition<br />

hyperfine considérée participent, à priori, au processus (la transition que nous utilisons compte 20<br />

sous-niveaux) et l’instabilité de la polarisation a son origine dans la compétition entre le pompage<br />

optique <strong>des</strong> composantes σ ± circulairement polarisées dans lesquelles on peut décomposer la polarisation<br />

linéaire incidente.<br />

Dans notre expérience, l’analyse de la polarisation du faisceau transmis par la cavité a montré clairement<br />

qu’il existe un seuil d’intensité intra-cavité au <strong>des</strong>sus duquel la polarisation, initialement linéaire,<br />

devient circulaire. Avant cette bascule, la polarisation reste linéaire à l’intérieur de la cavité et <strong>des</strong> effets<br />

très remarquables se produisent sur les fluctuations quantiques du faisceau réfléchi par la cavité: nous<br />

avons observé une réduction de bruit sous la limite quantique standard simultanément sur le mode<br />

de champ moyen et sur le mode vide de polarisation orthogonale. Nous verrons par la suite que le<br />

fait que deux mo<strong>des</strong> du champ soient nécessaires pour décrire l’interaction atomes-rayonnement dans<br />

ce cas (contrairement à la situation avec polarisation incidente circulaire) constitue la grande richesse


3.2 Rotation auto-induite et origine physique de la réduction de bruit 67<br />

Laser Ti:Sa<br />

AOM's<br />

Faisceaux pièges<br />

Repompeur<br />

/2<br />

PBS1<br />

Faisceau<br />

pompe<br />

(R s=0,9)<br />

(R p=0,7)<br />

in T<br />

1=0.1<br />

T<br />

2=610<br />

A x<br />

A y<br />

in<br />

Atomes froids<br />

de césium<br />

-4<br />

Etude <strong>des</strong><br />

résonances<br />

A x<br />

out<br />

A y<br />

out<br />

PZT<br />

Oscillateur<br />

local<br />

PBS2<br />

Mesure <strong>des</strong> fluctuations<br />

Fig. 3.1 – Configuration expérimentale adoptée<br />

de ce système. En effet, d’une part la réduction de bruit sur le mode vide peut s’interpréter en terme<br />

de réduction de bruit de polarisation (Polarization Squeezing) du faisceau réfléchi et, d’autre part, la<br />

réduction simultanée de bruit pour deux mo<strong>des</strong> de polarisation indépendantes permet la production de<br />

faisceaux intriqués en quadrature et en polarisation (Quadrature and Polarization Entanglement).<br />

Pour avoir une compréhension claire de ces effets et en particulier de l’effet physique à l’origine<br />

de la réduction de bruit nous avons décrit ce système complexe par un modèle quantique basé sur<br />

l’approche de Heisenberg-Langevin qui considère <strong>des</strong> atomes à quatre niveaux en X interagissant<br />

avec le faisceau sonde linéairement polarisé (voir figure 3.2).<br />

<br />

3<br />

4<br />

<br />

<br />

<br />

1 2<br />

<br />

A +<br />

A -<br />

Fig. 3.2 – Transition atomique à quatre niveaux en X<br />

L’approximation effectuée est sans doute drastique, compte tenu de tous les effets réels qui sont<br />

négligés (faisceaux pièges, repompeur, profile transverse du faisceau sonde), néanmoins ce modèle


68 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

s’est révélé un outil approprié pour interpreter et prévoir les résultats expérimentaux.<br />

Je ne décrirai pas ici les détails du modèle qui se trouvent dans la référence [Josse 03a]. En<br />

revanche je présenterai qualitativement l’interpretation, issue du modèle, de la bascule de polarisation<br />

en terme de seuil d’oscillation laser pour le mode vide de polarisation orthogonale au champ moyen.<br />

D’une façon générale, à cause <strong>des</strong> phénomènes de pompage optique qui modifient la répartition<br />

<strong>des</strong> populations atomiques dans les sous-niveaux Zeeman du fondamental, un milieu atomique en X<br />

éclairé par un faisceau de polarisation elliptique peut présenter une biréfringence circulaire non-linéaire<br />

qui, à son tour, est responsable de la rotation de la direction de la polarisation du faisceau traversant le<br />

milieu. Cet effet est communément appelé "rotation auto-induite" (Self Rotation) [Rochester 01]. Supposons<br />

maintenant que la polarisation incidente sur le milieu atomique (schématisé par un système à<br />

quatre niveau en X ) est linéaire, comme dans notre cas (horizontale suivant l’axe x). Les deux composantes<br />

circulaires σ ± dans lesquelles elle se décompose, ayant la même intensité, ne perturbent<br />

en principe pas la distribution <strong>des</strong> populations sur les deux sous-niveaux du fondamental (voir la figure<br />

3.2). La biréfringence non linéaire reste donc nulle et les deux mo<strong>des</strong> de polarisation circulaire<br />

subissent le même déphasage non linéaire. La polarisation reste linéaire et ne subit aucune rotation<br />

pendant la traversée du milieu atomique. Cette analyse néglige complètement les fluctuations de la<br />

polarisation ainsi que celles <strong>des</strong> populations atomiques: dans le milieu atomique réel la biréfringence<br />

non linéaire est plutôt un terme fluctuant avec valeur moyenne nulle et cela entraîne <strong>des</strong> fluctuations<br />

de la direction de la polarisation. La rotation de la polarisation du mode du champ moyen A x projette<br />

une partie de ce mode sur le mode vide orthogonal A y , ce qui crée un terme de gain pour ce<br />

mode [Boivin 96] (voir figure 3.3).<br />

y<br />

dA y SR <br />

SR<br />

<br />

x<br />

Fig. 3.3 – Interprétation <strong>des</strong> fluctuations de la polarisation en terme de gain pour le mode vide<br />

Dans notre configuration, grâce à la présence de la cavité, si ce gain est supérieur aux pertes, le<br />

mode vide A y peut osciller entraînant la bascule de la polarisation.<br />

Plus précisément, dans le cadre du modèle théorique que nous avons développé, l’équation d’evolution<br />

en cavité pour le champ vide A y peut s’écrire de cette façon:<br />

1 d<br />

κ dt δA 〈A x 〉 2<br />

y = −(1 + iδ cav )δA y + iδ 0<br />

|〈A x 〉| 2 δA∗ y (3-1)<br />

ou δ cav est le déphasage de la cavité et δ 0 correspond au déphasage atomique pour un système<br />

symétrique (polarisation linéaire et populations équiréparties); les deux quantités sont normalisées à<br />

la demi-largeur de la cavité.<br />

Cette équation a été obtenue dans l’approximation dite de pompage optique valable pour <strong>des</strong><br />

grands désaccords (on élimine adiabatiquement les dipoles optiques et on néglige les populations <strong>des</strong>


3.2 Rotation auto-induite et origine physique de la réduction de bruit 69<br />

niveaux excités) et en négligeant les forces de Langevin (les détails concernant sa dérivation sont<br />

contenus dans la référence [Josse 03a]).<br />

Cette équation est analogue à celle d’un oscillateur paramétrique optique dégénéré (O.P.O.) sous<br />

le seuil d’oscillation [Milburn 81, Collet 84, Collet 85]: le mode vide orthogonal voit un gain non-linéaire<br />

qui dépend de la phase; le terme de gain, comme expliqué plus haut, provient de la rotation autoinduite.<br />

Dans la théorie <strong>des</strong> O.P.O. un terme formellement identique (le rôle du mode A x est joué par la<br />

pompe) permet de prévoir d’importantes réductions de bruit qui ont effectivement été observées dans<br />

les expériences. Sur la base de cette analogie formelle le phénomène de rotation auto-induite pourrait<br />

donc paraître comme très propice à la production d’états de vide comprimé grâce à la propagation<br />

d’un faisceau linéairement polarisé dans un milieu avec biréfringence non-linéaire, comme proposé<br />

dans [Matsko 02].<br />

Cependant, l’analyse que nous avons présentée ici ne tient pas compte du bruit atomique. Or en<br />

régime de pompage optique, la rotation auto-induite est proportionnelle à l’orientation du fondamental<br />

(c’est à dire à la différence <strong>des</strong> populations <strong>des</strong> sous-niveaux du fondamental); elle est donc étroitement<br />

liée aux fluctuations de l’orientation qui affectent ainsi les fluctuations du mode vide du champ<br />

par l’intermédiaire du terme de couplage non linéaire.<br />

Le traitement rigoureux du bruit d’origine atomique montre clairement que l’excès de bruit associé<br />

aux processus de pompage optique est très important et masque complètement la réduction de bruit<br />

à laquelle on pourrait s’attendre en suivant l’analogie mentionnée précédemment.<br />

Pour expliquer théoriquement la réduction de bruit observé sur le mode vide nous devons donc<br />

faire appel à un autre effet physique. De fait, la saturation de chacune de deux transitions atomiques<br />

de la figure 3.2 conduit à une réduction de bruit par effet Kerr sur les deux composantes circulaires σ ± .<br />

Les relations de passage entre la base de polarisation circulaire et linéaire permettent de conclure que<br />

le mode du champ moyen A x et le mode vide A y sont aussi comprimés. L’analyse théorique montre<br />

aussi que, les deux transitions indépendantes étant symétriques, le spectre de bruit de composantes<br />

circulaires est identique. Cela implique que le mo<strong>des</strong> A x et A y sont comprimés pour <strong>des</strong> quadratures<br />

orthogonales, comme confirmé dans l’expérience. La compression de bruit prévue par ce modèle se<br />

produit à <strong>des</strong> fréquences d’analyse assez gran<strong>des</strong> (de l’ordre du MHz), en accord avec l’expérience.<br />

Plus précisément si l’on considère <strong>des</strong> fréquences d’analyse <strong>des</strong> fluctuations gran<strong>des</strong> devant le taux<br />

de relaxation <strong>des</strong> dipoles optiques et le taux d’émission spontanée (limite dite de haute fréquence), les<br />

deux transitions de la figure 3.2, couplées par émission spontanée, deviennent équivalentes à deux<br />

transitions indépendantes à deux niveaux.<br />

Enfin il faut pouvoir négliger l’excès de bruit dû au pompage optique. Les temps caractéristiques de<br />

ce processus sont assez longs (de l’ordre de la dizaine de microsecon<strong>des</strong>) pour que ses effets soient<br />

négligeables il suffit donc de s’intéresser aux fluctuations quantiques du champ dans un domaine de<br />

fréquences gran<strong>des</strong> devant le taux de pompage optique (en pratique quelques MHz).<br />

En conclusion, le modèle théorique que nous avons développé rend compte <strong>des</strong> observations<br />

expérimentales de façon très satisfaisante, hors mis un excès de bruit qui affecte le spectre de bruit<br />

du champ moyen à très basse fréquence et qui est dû d’une part aux faisceaux pièges [Khoury 98]<br />

(la réduction de bruit sur la champ moyen est nettement améliorée lorsque la mesure est effectuée en<br />

coupant les faisceaux pièges) et d’autre part au champ magnétique parasite du piège magnéto-optique<br />

qui constitue une source de relaxation supplémentaire pour le système. Ces deux effets ne sont pas<br />

inclus dans le modèle.<br />

Surtout ce modèle nous a permis de comprendre l’origine physique de la réduction de bruit sur<br />

deux mo<strong>des</strong> du champ et d’éclaircir le rôle joué par le phénomène de rotation auto-induite. Contrairement<br />

à ce qui avait été avancé par d’autres auteurs, celui-ci n’est pas à l’origine de la réduction de


70 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

bruit sur le mode vide orthogonal. C’est encore l’effet Kerr (effet Kerr pour le champ moyen et effet Kerr<br />

croisé pour le mode vide) qui est responsable <strong>des</strong> effets non classiques que nous observons dans les<br />

atomes.<br />

3.3 Réduction du bruit quantique de polarisation<br />

Comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, l’interaction non-linéaire entre atomes et lumière<br />

dans notre système produit une réduction de bruit simultanée sur deux mo<strong>des</strong> du champ électromagnétique.<br />

Nous nous concentrerons dans cette section sur la réduction de bruit du mode vide<br />

orthogonalement polarisé au champ moyen. Le meilleur résultat à été obtenu lorsque la polarisation<br />

reste linéaire à l’intérieur de la cavité et plus précisément lorsqu’on se place juste avant le seuil de<br />

bascule de la polarisation: la reduction de bruit mesurée sur une quadrature du mode vide est de 13%<br />

(18% corrigé <strong>des</strong> pertes).<br />

Le bruit de ce mode est communément appelé Bruit de Polarisation, en effet d’une façon intuitive il<br />

est possible de se convaincre que les fluctuations de ce mode affectent l’état de polarisation du champ.<br />

La mise en évidence de l’équivalence entre la compression <strong>des</strong> fluctuations d’une quadrature du mode<br />

vide orthogonal et la reduction du bruit de polarisation (Polarization Squeezing) requiert tout d’abord<br />

la définition rigoureuse de l’état quantique de polarisation du champ électromagnétique.<br />

3.3.1 Opérateurs de Stokes et définition d’état comprimé en polarisation<br />

En physique classique l’état de polarisation d’un champ est caractérisé à l’aide <strong>des</strong> paramètres<br />

de Stokes et est représenté par un vecteur dans la sphère de Poincaré. Par analogie, en physique<br />

quantique, l’état de polarisation d’un champ quantique est caractérisé grâce aux opérateurs de Stokes<br />

quantiques, définis à partir de leur homologues classiques [Chirkin 93, Korolkova 02]:<br />

Ŝ 0 = Â † xÂx + Â † yÂy (3-2)<br />

Ŝ 1 = Â † xÂx − Â † yÂy (3-3)<br />

Ŝ 2 = Â † xÂy + Â † yÂx (3-4)<br />

Ŝ 3 = i(Â † yÂx − Â † xÂy) (3-5)<br />

 † x et  x (respectivement  † y et  y ) représentent les opérateurs de création et d’annihilation d’un photon<br />

dans le mode du champ polarisé selon l’axe x (respectivement selon l’axe y).<br />

Les opérateurs de Stokes obéissent à <strong>des</strong> relations de commutations analogues à celles d’un moment<br />

angulaire: [Ŝ 0 ,Ŝ i ] = 0 et [Ŝ i ,Ŝ j ] = ε i jk 2iŜ k (i = 1,2,3). Du fait que ces opérateurs ne commutent<br />

pas, leur variances satisfont les inégalités de Heisenberg suivantes: ∆ 2 Ŝ i ∆ 2 Ŝ j ≥ |ε i jk 〈Ŝ k 〉| 2 .<br />

L’état de polarisation d’un champ quantique peut encore être représenté par un vecteur de composantes<br />

S 1 , S 2 , S 3 sur la sphère de Poincaré, mais à différence du champ classique, il sera caractérisé<br />

par un volume d’incertitude.<br />

Pour définir un état comprimé en polarisation il est de toute évidence nécessaire de disposer d’un<br />

état de référence. Cet état constituerait en effet l’analogue de l’état cohérent qui est utilisé comme<br />

référence lorsqu’on s’intéresse à la réduction de bruit <strong>des</strong> quadratures du champ.<br />

L’idée la plus directe consiste à utiliser comme référence l’état cohérent en polarisation, définis<br />

comme l’état pour lequel les deux mo<strong>des</strong> A x et A y sont dans un état cohérent. On peut montrer<br />

[Korolkova 02] que pour un tel état les variances <strong>des</strong> opérateurs de Stokes sont toutes identiques<br />

et égales au bruit quantique standard du faisceau total. Un état est alors dit comprimé en polarisation<br />

si au moins une <strong>des</strong> variances de ses opérateurs de Stokes <strong>des</strong>cend sous cette valeur de référence.


3.3 Réduction du bruit quantique de polarisation 71<br />

Cette définition a effectivement été adoptée dans plusieurs travaux [Korolkova 02, Bowen 02a]<br />

avant que l’on s’aperçoive qu’elle contient <strong>des</strong> incohérences. Le problème vient du fait que l’état cohérent<br />

en polarisation n’est pas un état minimal vis-à-vis <strong>des</strong> inégalités de Heisenberg introduites plus<br />

haut. Il peut donc se produire de situations paradoxales dans lesquelles un état serait comprimé en<br />

polarisation sans violer aucune <strong>des</strong> inégalités de Heisenberg.<br />

Un exemple, qui correspond d’ailleurs à la situation de notre expérience, servira à illustrer ce<br />

concept. Considérons un champ polarisé selon l’axe x; le vecteur de Stokes moyen est orienté suivant<br />

Ŝ 1 et on a 〈Ŝ 0 〉 = 〈Ŝ 1 〉 = αx 2 et 〈Ŝ 2 〉 = 〈Ŝ 3 〉 = 0, avec 〈Â x 〉 = α x réel.<br />

Dans ce cas la seule inégalité de Heisenberg non triviale est ∆ 2 Ŝ 2 ∆ 2 Ŝ 3 ≥ αx 4 . En revanche, aucune<br />

limitation n’est imposée par la mécanique quantique aux fluctuations de Ŝ 1 : les problèmes avec la<br />

définition précédente surgissent précisément à ce stade. En fait, si ∆ 2 Ŝ 1 est inférieur à αx 2 , sur la base<br />

de cette définition, on serait amené à conclure que le faisceau étudié présente une réduction du bruit<br />

de polarisation. En réalité, pour un faisceau polarisé suivant l’axe x, les fluctuations de l’opérateur<br />

de Stokes Ŝ 1 sont proportionnelles aux fluctuations d’amplitude du mode A x (voir définition de Ŝ 1 ): il<br />

s’agit donc simplement d’une réduction du bruit d’intensité qui n’affecte en rien l’état de polarisation du<br />

champ. Plus correctement, dans cette situation, on parlera de réduction du bruit de polarisation sous<br />

la limite quantique standard si ∆ 2 Ŝ 2 ou ∆ 2 Ŝ 3 sont inférieurs à la valeur de référence de l’état cohérent<br />

αx 2 . La discussion ci-<strong>des</strong>sus montre que, dans le cas particulier examiné, les inégalités de Heisenberg<br />

pertinentes concernent exclusivement les opérateurs de Stokes qui sont dans un plan orthogonal au<br />

vecteur de Stokes moyen. Ce résultat peut être généralisé au cas d’une polarisation moyenne quelconque<br />

et nous permet de poser la définition, communément acceptée, d’état comprimé en polarisation:<br />

il s’agit d’un état dont les fluctuations d’un opérateur de Stokes, orthogonal au vecteur de Stokes<br />

moyen, sont inférieures à celles de l’état cohérent avec la même intensité totale [Heersink 03].<br />

3.3.2 Fluctuations du mode vide et réduction du bruit de polarisation<br />

Nous avons observé une réduction de bruit sous le bruit quantique standard de 18% pour une<br />

quadrature du mode vide orthogonal au champ moyen. Grâce au formalisme introduit dans le paragraphe<br />

précédent, nous montrerons que cela signifie que le faisceau considéré, après interaction avec<br />

le milieu atomique, présente une réduction du bruit de polarisation.<br />

Considérons de nouveau le cas de l’expérience. Le faisceau incident sur le nuage atomique est<br />

polarisé suivant l’axe x: en utilisant les définitions <strong>des</strong> opérateurs de Stokes les fluctuations de Ŝ 2 et Ŝ 3<br />

s’écrivent de cette manière:<br />

δŜ 2 = α x (δ † y + δ y ) (3-6)<br />

δŜ 3 = iα x (δ † y − δ y ) (3-7)<br />

où, par simplicité, on a pris réelle la valeur moyenne du champ moyen A x . Les fluctuations de ces<br />

opérateurs de Stokes sont donc proportionnelles aux fluctuations d’amplitude et de phase du mode<br />

vide orthogonal A y : cela démontre formellement l’équivalence entre "squeezing" de polarisation et<br />

"squeezing" en quadrature du mode vide orthogonal. Rappelons ici que, comme le vide n’a pas de<br />

phase privilégiée, parler de quadrature d’amplitude et de phase du mode vide est en toute rigueur un<br />

abus de language: dans ce contexte il faut les entendre par rapport à la phase du champ moyen qui<br />

en constitue la référence.<br />

Les expressions de δŜ 2 et δŜ 3 suggèrent une interprétation physique <strong>des</strong> fluctuations de ces<br />

opérateurs de Stokes, valable bien sûr seulement pour le cas spécifique considéré: δŜ 2 , proportionnel<br />

aux fluctuations d’amplitude du mode vide, est lié aux fluctuations de la direction de la polarisation;


72 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

δŜ 3 , proportionnel aux fluctuations de phase du mode vide, est lié aux fluctuations de l’ellipticité de la<br />

polarisation.<br />

3.3.3 Détection <strong>des</strong> opérateurs de Stokes<br />

Généralement les fluctuations quantiques <strong>des</strong> opérateurs <strong>des</strong> Stokes sont détectées directement,<br />

à l’aide <strong>des</strong> deux photodio<strong>des</strong> équilibrées, un cube polariseur et <strong>des</strong> combinaisons adéquates de<br />

lames demi-onde et quart d’onde, sans utiliser d’oscillateur local [Korolkova 02]. Cela constitue une<br />

simplification certaine du schéma expérimental; cependant pour qu’une telle méthode de détection<br />

puisse fonctionner, il est indispensable de disposer d’un faisceau dont l’intensité totale ne soit pas trop<br />

faible. En pratique une détection directe est envisageable avec un faisceau d’au moins une centaine<br />

de microwatts.<br />

Lorsqu’on s’interesse aux atomes, les puissances en jeu sont souvent plus faibles. Dans notre<br />

expérience le faisceau qui interagit avec le nuage d’atomes froids a une puissance typique de 10µW .<br />

Dans ces conditions l’utilisation de la méthode directe devient impossible et nous avons donc été<br />

amenés à mettre au point une technique originale, faisant appel à un oscillateur local pour détecter les<br />

fluctuations <strong>des</strong> opérateurs de Stokes.<br />

En effet, comme nous l’avons vu plus haut, les fluctuations de δŜ 2 et δŜ 3 sont proportionnelles<br />

aux fluctuations <strong>des</strong> quadratures du mode vide A y que nous pouvons mesurer à l’aide d’une détection<br />

homodyne (voir le schéma expérimentale de la figure 3.1). Un calcul direct montre que, quand le<br />

mode vide est envoyé à la détection homodyne et ses quadratures mesurées, on peut exprimer le<br />

photocourant sortant de la façon suivante:<br />

δi hd ∝ cosθ hd δŜ 2 + sinθ hd δŜ 3 ≡ δŜ θhd (3-8)<br />

Ici θ hd représente la phase relative entre l’oscillateur local et le champ moyen A x . En faisant varier<br />

la phase de l’oscillateur local, nous avons donc accès aux fluctuations <strong>des</strong> différentes combinaisons<br />

linéaires <strong>des</strong> opérateurs Ŝ 2 et Ŝ 3 , c’est à dire aux fluctuations <strong>des</strong> opérateurs Ŝ θhd qui sont dans un<br />

plan orthogonal au vecteur de Stokes moyen (orienté suivant Ŝ 1 dans notre cas).<br />

Pour connaître exactement quel opérateur de Stokes présente <strong>des</strong> fluctuations comprimées au<strong>des</strong>sous<br />

du bruit quantique standard, une information complémentaire est nécessaire: la phase relative<br />

θ hd entre oscillateur local et champ moyen doit être mesurée en même temps que les quadratures du<br />

mode vide.<br />

Le schéma expérimental de cette mesure est représenté sur la figure 3.4: on mélange sur le cube<br />

polariseur de la détection homodyne une portion de l’oscillateur local avec le champ moyen A x ; le<br />

signal d’interference, proportionnel à cosθ hd , est détecté par une photodiode et envoyé avec le signal<br />

issu de la détection homodyne à un oscilloscope en mode XY .<br />

Fig. 3.4 – Principe de la détection <strong>des</strong> fluctuations <strong>des</strong> paramètres de Stokes


3.3 Réduction du bruit quantique de polarisation 73<br />

On obtient <strong>des</strong> courbes de Lissajous caractéristiques qui nous permettent de determiner l’opérateur<br />

de Stokes comprimé (trois exemples sont reportés sur la figure 3.5).<br />

S 3<br />

(a)<br />

S 2<br />

S 2<br />

cos sq<br />

S 3<br />

(b)<br />

S 2<br />

S 2<br />

cos sq<br />

(c)<br />

S 2<br />

S 2<br />

S 3<br />

0<br />

<br />

cos ( dh )<br />

<br />

<br />

<br />

Phase hd<br />

Fig. 3.5 – Bruit de polarisation mesuré pour différentes valeurs de la puissance du faisceau incident<br />

Lorsque θ hd vaut π (respectivement π/2 ) les fluctuations de Ŝ 2 (respectivement Ŝ 3 ) sont mesurés.<br />

Les valeurs intermédiaires fournissent les fluctuations de Ŝ θhd . Dans la courbe (c) le paramètre Ŝ 3 présente<br />

<strong>des</strong> fluctuations comprimées sous le bruit quantique standard (environ 15%) : comme expliqué<br />

précédemment, à cause du fait que le faisceau incident sur le nuage d’atomes est polarisé suivant<br />

l’axe x, les fluctuations de Ŝ 3 correspondent aux fluctuations de l’ellipticité de la polarisation du faisceau.<br />

Cela signifie que, dans les conditions de la courbe (c), l’ellipticité de la polarisation du faisceau<br />

après avoir interagi avec les atomes est mieux définie que celle d’un état cohérent.<br />

En conclusion, nous avons montré que, grâce à l’interaction non linéaire entre un faisceau polarisé<br />

linéairement et un nuage d’atomes froids, on peut produire deux mo<strong>des</strong> comprimés du champ électromagnétique:<br />

le champ moyen et le mode vide orthogonal. Nous avons montré l’équivalence entre


74 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

réduction du bruit de polarisation et compression du bruit de quadrature (Quadrature Squeezing) du<br />

mode vide et nous avons développé une méthode originale pour la détection <strong>des</strong> opérateurs de Stokes<br />

associés à <strong>des</strong> faisceaux de faible puissance, en utilisant un oscillateur local [Josse 03b].<br />

3.4 Génération d’états intriqués<br />

Les états intriqués sont définis comme <strong>des</strong> états quantiques décrivant un système composé <strong>des</strong><br />

deux parties séparables dont la fonction d’onde |ψ〉 ne peut s’écrire comme le produit tensoriel <strong>des</strong><br />

états quantiques |ψ 1 〉 et |ψ 2 〉 de chaque sous-système.<br />

Ces états revêtent une importance fondamentale en mécanique quantique. Depuis la naissance<br />

de cette théorie, l’intrication a été considérée comme une de plus spectaculaires manifestation du caractère<br />

définitivement non classique de la mécanique quantique. En effet le concept d’intrication est<br />

intimement lié à celui de non-localité. Cela fut mis en evidence pour la première fois par Eistein, Podolski<br />

et Rosen, avec la formulation du fameux paradoxe EPR [Einstein 35], qui se base sur l’hypotèse<br />

de réalisme local et qui, refusant l’existence d’actions à distance, suggère le caractère incomplet de la<br />

<strong>des</strong>cription que la mécanique quantique donne du monde physique.<br />

Le débat autour de cette question fondamentale est resté limité au domaine <strong>des</strong> spéculations<br />

philosophiques jusqu’à l’apparition <strong>des</strong> travaux de Bell et à la formulation <strong>des</strong> ses célèbres inégalités<br />

[Bell 64]. Tout système physique se conformant à l’hypothèse de réalisme local doit les vérifier.<br />

L’expérience d’Aspect [Aspect 82] montra que les corrélations entre les photons émis par cascade<br />

radiative dans le calcium violent ces inégalités, démontrant donc le caractère intrinsèquement nonlocal<br />

de la mécanique quantique.<br />

Dans le domaine de l’optique quantique en variables continues, suivant la proposition théorique de<br />

Reid [Reid 89], la première démonstration expérimentale <strong>des</strong> faisceaux présentant <strong>des</strong> corrélations de<br />

type EPR fut réalisée à l’aide <strong>des</strong> faisceaux signal et complémentaire issus d’un oscillateur paramétrique<br />

optique [Ou 92].<br />

Actuellement, le grand intérêt autour <strong>des</strong> systèmes capables de produire de tels faisceaux est<br />

motivé par leur utilisation dans les protocoles d’information quantique (téléportation, cryptographie<br />

quantique).<br />

Plusieurs critères ont été développés pour déterminer le caractère quantique <strong>des</strong> corrélations observés<br />

expérimentalement. Pour quantifier les corrélations quantiques produites par notre système et<br />

démontrer la génération <strong>des</strong> faisceaux intriqués, nous utiliserons dans les paragraphes suivants le<br />

critère de non-séparabilité récemment dérivée par Duan [Duan 00a].<br />

3.4.1 Intrication et réduction de bruit dans un système à deux mo<strong>des</strong><br />

Notre système produit deux mo<strong>des</strong> de polarisation orthogonale comprimés sous le bruit quantique<br />

standard. Cela suggère la possibilité de trouver deux autres mo<strong>des</strong> orthogonalement polarisés,<br />

combinaison linéaire adéquate <strong>des</strong> deux premiers mo<strong>des</strong>, qui présentent <strong>des</strong> corrélations au niveau<br />

quantique.<br />

Pour formaliser cette idée, nous avons développé une méthode générale qui permet de trouver<br />

l’intrication maximale dans un système à deux mo<strong>des</strong> [Josse 04a]. Ici nous ne sommes pas intéressés<br />

à décrire l’interaction produisant un faisceau lumineux aux propriétés quantiques particulières mais<br />

notre but est plutôt de caractériser ces propriétés et de comprendre la relation entre intrication et<br />

réduction de bruit dans un système à deux mo<strong>des</strong>.<br />

Considérons deux mo<strong>des</strong> A a et A b , polarisés orthogonalement; à partir <strong>des</strong> opérateurs de quadra-


3.4 Génération d’états intriqués 75<br />

ture (tournés d’un angle θ dans le repère de Fresnel) de ces mo<strong>des</strong><br />

X α (θ) = A α e −iθ + A † α eiθ , Y α (θ) = X α (θ + π/2) (α = a,b) (3-9)<br />

il est possible de définir <strong>des</strong> opérateurs de type EPR [Einstein 35], qui s’écrivent sous la forme:<br />

[X a + X b ], [Y a −Y b ]. Pour caractériser l’intrication entre deux mo<strong>des</strong> nous utilisons le critère dérivé<br />

récemment par Duan [Duan 00a] et Simon [Simon 00] qui, pour <strong>des</strong> états gaussiens, fournit une condition<br />

suffisante. Ce critère établit que deux mo<strong>des</strong> sont non-séparables si la somme <strong>des</strong> variances <strong>des</strong><br />

opérateurs EPR précédemment définis est inférieur à une valeur de référence qui correspond au cas<br />

où les deux mo<strong>des</strong> sont dans un état cohérent. Son expression est la suivante:<br />

I a,b (θ) = 1 2<br />

[<br />

δ(Xa + X b ) 2 (θ) + δ(Y a −Y b ) 2 (θ) ] < 2 (3-10)<br />

Pour trouver l’intrication maximale il faut donc minimiser la quantité I a ,b(θ) par rapport à θ,a et b.<br />

Réécrivant (3-10) en fonction <strong>des</strong> opérateurs de quadratures (3.4.1) on obtient:<br />

I a,b (θ) = 〈δA † aδA a + δA a δA † a + δA† b δA b + δA b δA † b 〉 + 4|〈δA aδA b 〉|cos[2(θ − θ a,b )] (3-11)<br />

où θ a,b est la phase of 〈δA a δA b 〉. Le minimum est donné par θ = θ a,b ± π/2 et vaut:<br />

I a,b = min<br />

θ I a,b(θ) = 〈δA † aδA a + δA a δA † a + δA † b δA b + δA b δA † b 〉 − 4|〈δA aδA b 〉| (3-12)<br />

Lorsqu’on cherche à quantifier l’intrication entre deux mo<strong>des</strong> il est souhaitable d’utiliser une quantité<br />

qui soit indépendante <strong>des</strong> transformations locales unitaires qu’on pourrait effectuer sur les deux<br />

mo<strong>des</strong> séparément (essentiellement <strong>des</strong> déphasages relatifs). Cette propriété est vérifiée par I a,b<br />

(voir 3-12); de plus il a été récemment démontré [Giedke 03] que cette quantité, pour <strong>des</strong> états gaussiens<br />

symétriques (c’est à dire avec les mêmes propriétés de bruit), est directement reliée à l’intrication<br />

de formation et constitue donc une mesure de l’intrication <strong>des</strong> deux mo<strong>des</strong>.<br />

Il reste maintenant à trouver la base de polarisation pour laquelle la quantité I a,b est minimale.<br />

Les mo<strong>des</strong> correspondants, qu’on indiquera a ∗ et b ∗ seront alors les plus intriqués du système. Le<br />

premier terme de (3-12) représente la trace de la matrice de corrélation <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> a et b et il est<br />

donc invariant par changement de base de polarisation. Les propriétés d’intrication <strong>des</strong> ces mo<strong>des</strong><br />

sont donc complètement déterminées par le terme de corrélation |〈δA a δA b 〉| qu’il faut maximiser.<br />

Cette operation est notablement simplifiée si l’on passe dans une base de polarisation particulière.<br />

Cette base se compose de deux mo<strong>des</strong> orthogonalement polarisés A u et A v pour lesquels la relation<br />

〈δA u δA v 〉 = 0 est vérifiée. Ces deux mo<strong>des</strong> ne sont pas strictement décorrélés, cependant vis-à-vis<br />

du critère de non-séparabilité ils peuvent être considérés comme tels. On peut démontrer qu’il existe<br />

toujours une telle base. De plus on peut lever toute ambiguïté sur son choix imposant que les mo<strong>des</strong><br />

A u et A v aient leur bruit minimal sur la même quadrature Y . Comme nous sommes intéressés ici<br />

seulement aux correlations entre les ellipses de bruit de deux mo<strong>des</strong>, indépendamment du champ<br />

moyen, cette situation peut toujours être réalisée grâce à <strong>des</strong> déphasages relatifs adéquats entre les<br />

deux mo<strong>des</strong>: cela revient à faire tourner une ellipse par rapport à l’autre pour les orienter de la même<br />

façon (voir figure 3.6).<br />

On peut aussi montrer que les mo<strong>des</strong> A u et A v ne sont jamais intriqués et sont les moins corrélés<br />

du système.<br />

En appliquant la relation de changement de base de polarisation,<br />

A a = βA u − αe iφ A v (3-13)<br />

A b = αA u + βe iφ A v (3-14)


76 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

Y<br />

Y v<br />

X v<br />

Y u<br />

A v<br />

A u<br />

X u<br />

X<br />

Fig. 3.6 – Représentation <strong>des</strong> ellipses de bruit de deux mo<strong>des</strong> dans le diagramme de Fresnel: les bruits minimaux<br />

correspondent à la même quadrature Y<br />

le terme de corrélation dans (3-12) devient:<br />

|〈δA a δA b 〉| 2 = α 2 β 2 [ 〈δA 2 u 〉2 + 〈δA 2 v 〉2 − 2〈δA 2 u 〉〈δA2 v 〉cos 2φ ] (3-15)<br />

Il est maximal pour φ = π/2 [π] et α = β = 1/ √ 2. Ce qui donne pour les mo<strong>des</strong> les plus intriqués la<br />

relation suivante:<br />

A a ∗ = 1 √<br />

2<br />

( A u − iA v ) (3-16)<br />

A b ∗ = 1 √<br />

2<br />

( A u + iA v ) (3-17)<br />

Par analogie avec la relation de passage entre mo<strong>des</strong> polarisés linéairement et mo<strong>des</strong> polarisés circulairement,<br />

on peut résumer ce résultat en disant que les mo<strong>des</strong> les plus intriqué du système, a ∗ et<br />

b ∗ sont les mo<strong>des</strong> polarisés "circulairement" par rapport aux mo<strong>des</strong> u et v.<br />

Le terme de corrélation pour le mo<strong>des</strong> les plus intriqués s’écrit en fonction de mo<strong>des</strong> u et v comme:<br />

|〈δA a ∗δA b ∗〉| = max<br />

a,b |〈δA aδA b 〉| = 1 2 [ 〈δA2 u〉 + 〈δA 2 v〉 ]<br />

Grâce à ce résultat nous pouvons enfin écrire l’intrication maximale du système comme la somme <strong>des</strong><br />

bruits minimaux <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> u et v:<br />

I a ∗ ,b ∗<br />

≡ min<br />

a,b I a,b = 〈δX 2 u 〉 min + 〈δX 2 v 〉 min (3-18)<br />

Le résultat remarquable que nous avons obtenu peut être résume de la manière suivante: les mo<strong>des</strong><br />

polarisés circulairement par rapport aux mo<strong>des</strong> u et v exhibent l’intrication maximale du système et<br />

la valeur de cette intrication est égale à la somme <strong>des</strong> bruits minimaux <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> u et v. Ce résultat<br />

formalise donc le lien entre la réduction de bruit et l’intrication dans un système à deux mo<strong>des</strong>.<br />

Il est intéressant d’interpréter les résultats formels qu’on vient de présenter en s’inspirant de la<br />

procédure la plus utilisée expérimentalement pour produire <strong>des</strong> états intriqués. Il est en effet possible<br />

d’exploiter la réduction de bruit sur deux mo<strong>des</strong> indépendants du champ et de la transformer en intrication.<br />

Pour ce faire, on mélange sur une lame séparatrice 50/50, en introduisant au préalable un<br />

déphasage relatif de π/2, deux mo<strong>des</strong> comprimés sur la même quadrature. Cette opération mélange<br />

les quadratures comprimée et bruyante de deux mo<strong>des</strong>: les mo<strong>des</strong> sortants présentent un excès de<br />

bruit fortement corrélé et ils sont donc intriqués (voir figure 3.7(c)).<br />

Or, la relation de passage entre différentes bases de polarisation et celle correspondant à la traversée<br />

d’une lame partiellement réfléchissante sont équivalentes, comme représentée sur la figure 3.7(a).


3.4 Génération d’états intriqués 77<br />

La transformation (3-16, 3-17) qui donne l’expression <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de polarisation les plus intriqués en<br />

fonction <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> u et v fait précisément l’opération qu’on vient de décrire: elle mélange les deux<br />

mo<strong>des</strong> de polarisation comprimés sur la même quadrature avec un déphasage de π/2 entre les deux<br />

(en pratique cela est effectué à l’aide d’une lame quart d’onde). Les deux mo<strong>des</strong> u et v jouent donc le<br />

rôle <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> indépendants.<br />

La figure 3.7(b) illustre la situation où les deux mo<strong>des</strong> comprimés sont mélangés sans déphasage<br />

relatif: la réduction de bruit est conservée.<br />

Avant de passer à la <strong>des</strong>cription de l’expérience, il est importante de souligner que l’analyse que<br />

nous avons développée fournit une méthode générale pour la détermination <strong>des</strong> corrélations maximales<br />

produites par un système à deux mo<strong>des</strong> qui exhibe <strong>des</strong> propriétés quantiques. Cette méthode<br />

se révèle très utile pour l’étude d’une classe de systèmes pour lesquels les corrélations ne proviennent<br />

pas du mélange de mo<strong>des</strong> indépendants mais sont produites par le système lui-même, considéré<br />

comme une boîte noire. Expérimentalement, il suffit en effet de trouver les mo<strong>des</strong> u et v, caractérisés<br />

par le fait que la valeur de I u,v ne depend pas de θ, pour retrouver les mo<strong>des</strong> les plus intriqués du<br />

système. L’oscillateur paramétrique optique est un de ces systèmes et au laboratoire cette méthode a<br />

été effectivement utilisé dans l’équipe de Claude Fabre [Longchambon 03].<br />

3.4.2 Intrication en quadrature<br />

Cette section est consacrée à la <strong>des</strong>cription de l’expérience qui nous a permis de générer <strong>des</strong><br />

états intriqués en quadrature. Je ne rentrerai pas dans les détails qui se trouvent dans les références<br />

[Josse 04a, Josse 04b]. Je m’efforcerai plutôt d’illustrer le principe de la mesure et son originalité.<br />

L’objectif qu’on se propose est de mesurer le critère de non séparabilité de Duan et de déterminer<br />

les mo<strong>des</strong> les plus intriqués produits par l’interaction non linéaire dans notre système. À cet effet on<br />

peut remarquer qu’il est possible de ré-formuler le critère de Duan pour deux mo<strong>des</strong> orthogonaux a<br />

et b et l’écrire comme la somme de variances <strong>des</strong> quadratures de deux mo<strong>des</strong> 1 et 2 (a et b sont les<br />

mo<strong>des</strong> polarisés "circulairement" par rapport aux mo<strong>des</strong> 1 et 2). On a donc:<br />

I a,b (θ) = 1 2<br />

[<br />

δ(Xa + X b ) 2 (θ) + δ(Y a −Y b ) 2 (θ) ] = 〈δX 2 1 (θ)〉 + 〈δX 2 2 (θ)〉 (3-19)<br />

avec A 1 = 1 √<br />

2<br />

(A a + A b ) (3-20)<br />

A 2 = i √<br />

2<br />

(A a − A b ) (3-21)<br />

Cette nouvelle formulation du critère de Duan est particulièrement intéressante parce qu’elle nous<br />

suggère la technique pour mesurer directement la valeur de I a,b (θ): il faut mesurer simultanément la<br />

même quadrature <strong>des</strong> deux mo<strong>des</strong> A 1 et A 2 . Cela peut se faire aisément: les mo<strong>des</strong> A 1 et A 2 , étant<br />

polarisés orthogonalement, peuvent être séparés à l’aide d’une combinaison adéquate de lames à<br />

retard de phase et cube polariseur; sur le même cube, chaque mode est mélangé avec un oscillateur<br />

local et envoyé dans une détection homodyne; les deux détections homodynes sont réglées de façon<br />

à mesurer le bruit de la même quadrature pour les deux mo<strong>des</strong>. Enfin, la somme <strong>des</strong> deux spectres<br />

de bruit donne directement la valeur de I a,b (θ).<br />

Il est important de souligner ici que la méthode généralement utilisée pour determiner les correlations<br />

de type EPR [Reid 89, Ou 92, Bowen 02b], basé sur la séparation <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> a et b, nécessite<br />

deux mesures successives (une pour chaque quadrature); l’originalité de notre méthode consiste précisément<br />

dans le fait qu’elle se base sur une seule mesure simultanée. La différence entre les deux<br />

métho<strong>des</strong> est illustrée sur la figure 3.8.


78 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

A u A v<br />

A a<br />

A u<br />

/2<br />

/4<br />

A b<br />

A a<br />

A v<br />

<br />

2 / <br />

2<br />

A a<br />

PBS<br />

A b<br />

A b<br />

(c)<br />

Fig. 3.7 – Interprétation <strong>des</strong> corrélations. (a) Equivalence entre les transformations correspondantes à la traversée<br />

d’une lame partiellement réfléchissante et à la rotation de la base de polarisation. (b) Conservation<br />

de la réduction de bruit pour les mo<strong>des</strong> mélangés sans déphasage. (c) Génération de mo<strong>des</strong> intriqués<br />

par interference <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> comprimés sur <strong>des</strong> quadratures orthogonales.


3.4 Génération d’états intriqués 79<br />

Faisceau<br />

à<br />

mesurer<br />

Oscillateur<br />

local<br />

b<br />

(a)<br />

A b<br />

A a<br />

A b<br />

OL<br />

Oscillateur<br />

local<br />

a<br />

A a<br />

OL<br />

A a<br />

A b<br />

Détection<br />

homodyne<br />

b<br />

X ( )<br />

b<br />

Détection<br />

homodyne<br />

a<br />

X ( )<br />

a<br />

AS<br />

2<br />

X ( ) X ( )) ><br />

a<br />

a<br />

Faisceau<br />

à<br />

mesurer<br />

(b)<br />

A b<br />

A a<br />

/2 à 22,5°<br />

/4 à 0°<br />

Oscillateur<br />

local<br />

A x<br />

OL<br />

A y<br />

OL<br />

A 2 A 1<br />

A y<br />

OL<br />

A x<br />

OL<br />

A 1<br />

A 2<br />

Détection<br />

homodyne<br />

2<br />

AS 2<br />

2<br />

X ( )><br />

2<br />

Détection<br />

homodyne<br />

1<br />

AS 1<br />

2<br />

X ( )><br />

1<br />

I a,b<br />

( )<br />

Fig. 3.8 – Métho<strong>des</strong> de mesure <strong>des</strong> corrélations de type EPR. (a) Méthode basée sur la séparation spatiale<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> a et b. Deux mesures successives sont nécessaires. (b) Méthode directe avec une seule<br />

mesure.


80 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

Nous avons vu dans les sections précédentes que notre système produit deux mo<strong>des</strong> comprimés<br />

sous le bruit quantique standard: le mode champ moyen A x et le mode vide orthogonal A y . Nous avons<br />

constaté expérimentalement que ces mo<strong>des</strong> sont comprimés pour <strong>des</strong> quadratures orthogonales et<br />

que la valeur de leur intrication I x,y (θ) ne depend pas de θ. Ces propriétés sont prédites par le<br />

modèle théorique qui décrit notre système et proviennent du fait que, dans la limite de haute fréquence,<br />

ce système est symétrique par rapport aux mo<strong>des</strong> polarisés circulairement A + et A − .<br />

Si l’on déphase le mode A y de π/2, les mo<strong>des</strong> ainsi obtenus, A x et iA y constituent une base<br />

de polarisation de type (u,v). L’application du formalisme précédemment développé nous permet de<br />

conclure immédiatement que les mode A +45 et A −45 , polarisés à ±45 degrés par rapport à la base<br />

(x,y) sont les mo<strong>des</strong> les plus intriqués produits par notre système. La mesure de leur intrication a fourni<br />

I +45,−45 (θ) = 1.9, qui correspond bien à la réduction de bruit mesurée pour les deux mo<strong>des</strong> A x et<br />

A y (environ 5% chacun). Cette mesure confirme la production de mo<strong>des</strong> de polarisation orthogonal<br />

non-séparables dans notre système.<br />

3.4.3 Intrication en polarisation<br />

Dans cette section je montrerai que l’intrication de quadrature produite par le système peut être<br />

utilisée pour générer deux faisceaux intriqués en polarisation.<br />

Le concept d’intrication de polarisation s’applique à deux mo<strong>des</strong> de polarisation α et β séparés<br />

spatialement. À chaque faisceau est associé un ensemble <strong>des</strong> paramètres de Stokes. Lorsque ces<br />

faisceaux sont parfaitement polarisés, il est possible de généraliser le critère d’inséparabilité à une<br />

paire de ces opérateurs [Korolkova 02,Bowen 02b,Josse 04b]. On a donc intrication en polarisation si:<br />

Iα,β S = 1 2 [〈δ(Sα 2 + Sβ 2 )2 〉 + 〈δ(S3 α + Sβ 3 )2 〉] < |〈[S2 α ,Sα 3 ]〉| + |〈[Sβ 2 ,Sβ 3<br />

]〉| (3-22)<br />

Ce critère est plus complexe que le précédent: en particulier, à cause <strong>des</strong> relations de commutation<br />

cycliques auxquelles obéissent les opérateurs de Stokes, le critère dépend de l’état de polarisation<br />

<strong>des</strong> faisceaux α et β .<br />

Avant de formaliser la procédure pour la génération d’intrication en polarisation, on peut essayer de<br />

s’en former une représentation physique. Nous disposons <strong>des</strong> faisceaux intriqués en quadrature, c’est<br />

à dire <strong>des</strong> faisceaux qui présentent de fortes corrélations au niveau quantique entre certaines quadratures;<br />

par ailleurs nous avons vu dans la section consacrée à la réduction du bruit de polarisation<br />

que l’état de polarisation d’un faisceau et en particulier ses propriétés quantiques sont complètement<br />

déterminé par les caractéristiques de bruit du mode vide orthogonal au champ moyen. On sait aussi<br />

qu’on peut modifier le bruit de polarisation d’un faisceau cohérent parfaitement polarisé en remplaçant<br />

les fluctuations du mode vide orthogonal cohérent par celles d’un mode vide comprimé: il suffit pour<br />

cela de les mélanger sur un cube polariseur (il s’agit d’une <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> pour produire <strong>des</strong> états<br />

comprimés en polarisation). De la même manière, on peut transposer cette méthode pour la production<br />

non plus de squeezing de polarisation mais d’intrication: on mélange deux faisceaux cohérents<br />

intenses de polarisations orthogonales avec deux faisceaux de faible intensité intriqués en quadrature,<br />

avec les polarisations appropriées. Cette opération modifie l’état de polarisation de chacun <strong>des</strong> deux<br />

faisceau intenses, en lui transférant les fortes corrélations portées par les faisceaux intriqués en quadrature.<br />

L’état de polarisation d’un champ étant caractérisé par ses paramètres de Stokes, on prévoit<br />

d’observer <strong>des</strong> fortes corrélations entre les paramètres de Stokes <strong>des</strong> deux faisceaux.<br />

Dans notre expérience nous mélangeons sur un cube polariseur deux mo<strong>des</strong> de polarisation orthogonale<br />

intriqués en quadrature A a et A b (les mo<strong>des</strong> à ±45 degrés de la section précédente) avec<br />

un faisceau cohérent intense B (voir figure 3.9).


3.4 Génération d’états intriqués 81<br />

Mo<strong>des</strong> intriqués<br />

en quadrature<br />

A b<br />

A a<br />

B x<br />

B x<br />

Faisceau<br />

intense<br />

B y<br />

A b<br />

Faisceau <br />

Intrication<br />

en<br />

polarisation<br />

B y<br />

A a<br />

Faisceau <br />

Fig. 3.9 – Principe de production d’états intriqués en polarisation.<br />

Après le cube on a deux faisceaux, α et β , composés <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> A a et B y sur une sortie, A b et B x<br />

sur l’autre sortie. Les paramètres de Stokes pour ces deux faisceaux sont:<br />

S α 1 = A † aA a − B † yB y S β 1 = B† xB x − A † b A b<br />

S α 2 = A a B † y + A † aB y S β 2 = A† b B x + A b B † x<br />

S α 3 = i(A a B † y − A † aB y ) S β 3 = i(A† b B x − A b B † x)<br />

On indique avec α B , α a , α b les amplitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> champs B, a et b respectivement. θ B désigne la phase<br />

du champ B. Grâce au fait que le champ B est beaucoup plus intense que les champs A a et A b (α B ≫<br />

α a ,α b ), les deux faisceaux sortant du cube polariseur sont polarisés orthogonalement (α suivant l’axe<br />

x et β suivant l’axe y), on a donc: 〈S1 α〉 = −〈Sβ 1 〉 = −α B 2 . Dans ces conditions le critère d’intrication en<br />

polarisation (3-22) s’écrit:<br />

Iα,β S < 2α2 B (3-23)<br />

Toujours en exploitant le fait que le champ B est très intense on peut montrer que les fluctuations <strong>des</strong><br />

paramètres de Stokes <strong>des</strong> faisceaux α et β sont proportionnelles aux quadratures <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> A a et<br />

A b .<br />

δS α 2 = α B δX a (θ B ), δS β 2 = α BδX b (θ B )<br />

δS α 3 = −α B δY a (θ B ), δS β 3 = α BδY b (θ B )<br />

Le critère d’inséparabilité en polarisation est alors directement proportionnel à l’intrication en quadrature<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> A a et A b :<br />

I S α,β = α2 B I a,b (θ B ) (3-24)<br />

Si on fixe la phase θ B du faisceau B par rapport aux mo<strong>des</strong> A a et A b afin d’obtenir I a,b (θ B ) < 2 les<br />

faisceaux α et β sont alors intriqués en polarisation.<br />

Nous avons mesuré successivement les fluctuations <strong>des</strong> paramètres de Stokes S 2 et S 3 <strong>des</strong> faisceaux<br />

α et β en utilisant la combinaison adéquate de lames à retard de phase. Les résultats obtenus<br />

sont consistants avec l’intrication en quadrature mesurée précédemment et confirment la génération<br />

<strong>des</strong> faisceaux intriqués en polarisation.


82 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

3.5 Perspectives<br />

Dans ce chapitre j’ai présenté l’étude approfondie que nous avons effectuée de l’interaction entre<br />

un faisceau laser linéairement polarisé et un nuage d’atomes froids en cavité. Dans cette étude nous<br />

nous sommes concentrés sur les propriétés quantiques acquises par le champ électromagnétique<br />

grâce à l’interaction non linéaire avec les atomes. Les résultats obtenus (réduction du bruit de polarisation,<br />

intrication quantique) ainsi que la <strong>des</strong>cription théorique du système développée constituent<br />

<strong>des</strong> étapes importantes dans la compréhension générale <strong>des</strong> interaction atomes-rayonnement. Dans<br />

ce contexte le point de vue complémentaire assume une extrême importance: étudier comment l’interaction<br />

avec la lumière modifie les fluctuations <strong>des</strong> grandeurs atomiques.<br />

Actuellement, un enjeu majeur dans le domaine de l’information quantique est la réalisation d’une<br />

mémoire pour l’état quantique d’un faisceaux lumineux. En effet, si les photons constituent les moyens<br />

de transport idéaux pour l’information quantique, néanmoins il reste difficile de stocker leur état.<br />

Dans un futur réseau de communications quantiques il apparaît clairement qu’une mémoire quantique<br />

est indispensable: les mémoires joueraient un rôle central, permettant le stockage et puis la relecture<br />

de l’information véhiculée par <strong>des</strong> faisceaux lumineux. En particulier, pour les communications à<br />

longues distance elles permettraient la mise en place de répéteurs quantiques.<br />

L’utilisation d’ensembles atomiques pour la réalisation d’une mémoire quantique pour l’état du<br />

champ est très prometteuse et nombreuses étu<strong>des</strong> ont été effectuée sur ce sujet [Duan 00b,Lukin 03].<br />

En particulier le spin collectif associé aux sous-niveaux du fondamental d’un ensemble d’atomes à trois<br />

niveaux en Λ, grâce à sa longue durée de vie, apparaît comme un bon candidat pour la manipulation<br />

et le stockage de l’information quantique. Différentes configurations ont déjà été étudiées. Nous en<br />

citons trois, mais aucune d’entre elles n’a donné lieu à <strong>des</strong> réalisations expérimentales décisives.<br />

D’une part les expériences récentes de lumière ralentie et de lumière arrêtée [Lukin 00, Liu C. 01]<br />

ont montré qu’il est possible de stocker une impulsion lumineuse dans une vapeur atomique et puis<br />

de la régénérer. Ce type de stockage est fondé sur la transparence induite électromagnétiquement<br />

(E.I.T.) dans <strong>des</strong> atomes à trois niveaux en Λ. Ces systèmes se comportent donc comme de véritables<br />

registres mémoires pour l’impulsion optique. Cependant, le stockage et la régénération ont été<br />

démontrés seulement pour les grandeurs classiques de l’impulsion et aucun test n’a été fait pour les<br />

grandeurs quantiques.<br />

D’autre part, le transfert d’un état quantique du champ (vide comprimé) dans le spin collectif d’un<br />

ensemble atomique ainsi que l’intrication de deux ensembles atomiques ont été démontrés expérimentalement<br />

dans une configuration Raman hors resonance [Julsgaard 01, Schori 02, Julsgaard 04].<br />

Cependant l’efficacité du transfert reste très faible (de l’ordre du pour cent).<br />

Enfin, la possibilité de transférer l’état quantique d’un champ et, en particulier d’un champ à bruit<br />

comprimé, aux grandeurs atomiques et de réduire ainsi les fluctuations d’une composante du spin<br />

collectif d’un ensemble atomiques (SpinSqueezing) rend ces systèmes très intéressants pour les<br />

applications dans le domaine de la métrologie, essentiellement dans la perspective d’améliorer la<br />

précision <strong>des</strong> horloges atomiques. Bien que de nombreuses étu<strong>des</strong> aient été effectuées sur ce sujet<br />

[Wineland 94, Kuzmich 00], aucune application n’a encore été réalisée.<br />

Dans ce context, depuis quelques années, dans le groupe d’optique quantique du laboratoire, on<br />

étudie du point de vue théorique les effets de l’interaction atome-champ sur les grandeur atomiques.<br />

Dans un premier temps, différentes métho<strong>des</strong> pour produire une réduction de bruit sur les variables<br />

atomiques, grâce à l’interaction entre un faisceau laser et un ensemble d’atomes placé dans une cavité<br />

optique ont été explorées théoriquement [Vernac 00].<br />

Ensuite, en relation avec les expériences de lumière ralentie un ensemble d’atomes à trois niveaux<br />

en Λ interagissant avec deux champs en cavité a été étudié. Nous avons d’abord étudié la possibi-


3.5 Perspectives 83<br />

lité de comprimer les fluctuations atomiques avec <strong>des</strong> champs cohérents. Dans ce premier schéma,<br />

les atomes interagissent avec un champ quantique (sonde) en cavité et un champ classique intense<br />

(pompe) en simple passage. Pour de grands désaccords (configuration Raman), le système à trois niveaux<br />

équivaut à un système à deux niveaux effectifs dans lequel le spin associé aux sous-niveaux |1〉<br />

et |2〉 du fondamental peut présenter <strong>des</strong> fluctuations comprimées d’environ 30% lorsque l’interaction<br />

non-linéaire avec les champs est suffisante [Dantan 03]. Par rapport à <strong>des</strong> atomes à deux niveaux, la<br />

configuration en Λ permet d’obtenir plus aisément une forte interaction non-linéaire et présente l’avantage<br />

de comprimer un spin atomique associé aux sous-niveaux fondamentaux, donc de longue durée<br />

de vie. Toutefois, cette compression reste limitée même lorsqu’on augmente arbitrairement l’interaction<br />

non-linéaire ("coopérativité").<br />

Nous avons alors étudié une situation un peu plus complexe en considérant un schéma en double<br />

Λ dans lequel les atomes interagissent également avec un troisième champ résonnant avec les transitions<br />

à un et deux photons (E.I.T.). Ce champ permet de pomper de manière non dissipative les<br />

atomes dans l’état noir (|1〉 + |2〉)/ √ 2. Ce pompage augmente la valeur moyenne du spin atomique,<br />

alors que la cavité permet de comprimer les fluctuations du champ intracavité, réduisant ainsi fortement<br />

les fluctuations relatives du spin atomique. La compression de bruit n’est alors plus limitée quand<br />

la coopérativité augmente, et <strong>des</strong> réductions de bruit de l’ordre de 90% peuvent être atteintes pour <strong>des</strong><br />

paramètres expérimentaux raisonnables.<br />

Plus récemment, dans le cadre d’une ACI que je co-ordonne, nous avons mis au point un schéma<br />

potentiel de mémoire quantique atomique, dans lequel un ensemble d’atomes à trois niveaux en Λ<br />

interagit dans une cavité optique avec un champ pompe dans un état cohérent et un champ sonde<br />

dans un état "vide comprimé". L’interaction avec les champs permet de transférer de manière quasiparfaite<br />

l’état du champ sonde au spin équivalent constitué par les deux sous-niveaux fondamentaux.<br />

Après coupure <strong>des</strong> champs, les atomes sont dans un état comprimé de longue durée de vie, ce qui<br />

constitue une mémoire quantique. L’état atomique comprimé peut alors être "lu", c’est-à-dire, transféré<br />

au champ sonde sortant de la cavité, en rallumant le champ pompe. De plus, nos calculs montrent que<br />

les deux configurations étudiées actuellement, "E.I.T. " ou "Raman", sont équivalentes au niveau de la<br />

conservation <strong>des</strong> grandeurs quantiques [Dantan 04a].<br />

Nous avons aussi montré que, grâce à ce transfert très efficace, il est possible d’intriquer deux<br />

ensembles atomiques à l’aide de deux faisceaux EPR et, enfin, qu’un protocole de téléportation de<br />

l’état quantique d’un ensemble atomique peut être réalisé [Dantan 04b, Dantan 04c].<br />

La démonstration expérimentale d’un transfert quantique entre atomes et champ, dans le schéma<br />

que nous proposons, qui constituerait un premier pas vers l’implémentation d’une mémoire atomique,<br />

n’a pas encore été réalisée. Nous nous proposons de réaliser cette expérience dans le nuage d’atomes<br />

froids de césium dont nous disposons. Toutefois, cela demande au préalable <strong>des</strong> modifications importantes<br />

de notre schéma expérimental.<br />

Tout d’abord il faut isoler dans le césium une transition en Λ: les transition du césium qu’on envisage<br />

d’utiliser sont <strong>des</strong> transitions entre sous-niveaux Zeeman du fondamental 6S,F = 3 et de l’état<br />

excité 6P,F = 2. Les champ pompe et le champ sonde seront polarisés respectivement σ + et σ − .<br />

Compte tenu du pompage optique, l’ensemble doit se comporter comme un système à trois niveaux<br />

interagissant avec deux champs. Pour nous affranchir du bruit parasite dû aux faisceaux pièges, nous<br />

allons réaliser un piège magnéto-optique fonctionnant selon la technique du "dark spot" dans lequel les<br />

atomes piégés n’interagissent plus avec les faisceaux pièges. Dans la configuration finale de l’expérience<br />

les faisceaux pièges seront produits par <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> lasers stabilisées et asservies en fréquence.<br />

Le champ pompe est un champ cohérent émis par un laser Titane:Saphir. Le champ pompe,<br />

comme indiqué par l’analyse théorique, doit être dans un état vide comprimé. Nous avons donc dé-


84 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

marré la réalisation d’une source de vide comprimé à 852 nm: il s’agit d’un oscillateur paramétrique<br />

optique fonctionnant sous le seuil et à dégénérescence. La radiation bleue à 426 nm nécessaire à<br />

pomper un tel dispositif sera obtenue par doublage de fréquence du laser Titane:Saphir. Bien que les<br />

principes de base pour la réalisation du doublage et de la conversion paramétrique soient bien connus,<br />

la réalisation de ces deux sources est loin d’être un objectif de routine à cause de la longueur d’onde<br />

de fonctionnement inhabituelle; en effet la plus part <strong>des</strong> O.P.O. est réalisée à 1064 nm et seulement<br />

deux groupes dans le monde sont dotés <strong>des</strong> sources de ce type à 852 nm [Polzik 92b, Hald 99]. De<br />

plus, ces sources utilisent <strong>des</strong> cristaux non linéaires de KNbO 3 (niobate de potassium) dont la température<br />

d’accord de phase à 852 nm est de 5 C ◦ , ce qui comporte <strong>des</strong> difficultés techniques non<br />

négligeables (cristal en atmosphere contrôlée ou sous vide). Pour éviter ces inconvénients nous avons<br />

décidé d’utiliser pour la cavité de doublage et pour l’O.P.O. de type I un cristal de PPKTP (periodically<br />

poled KTP): l’accord de phase non critique est alors obtenu à température ambiante. Un tel O.P.O.<br />

constituerait donc une première mondiale. Les simulations effectuées montrent qu’on devrait obtenir<br />

une efficacité de doublage d’au moins 50%. Concernant l’O.P.O., si les pertes pour signal et complémentaire<br />

sont faibles, ce qui est optimal pour la réduction du bruit, quelques difficultés pourraient<br />

venir de l’absorption de la pompe à 426 nm et <strong>des</strong> instabilités thermiques qui pourraient en découler.<br />

De solutions alternatives avec d’autres cristaux (tantalate de potassium) sont à l’étude. L’O.P.O de<br />

type I produit un faisceau comprimé en quadrature et il sera donc utilisé pour tester les prévisions<br />

théoriques concernant le transfert de "squeezing" champ-atomes. L’étape successive comportera la<br />

réalisation d’un O.P.O. de type II dégénéré sous le seuil pour produire deux faisceaux intriqués qui seraient<br />

utilisés ensuite pour réaliser expérimentalement les protocoles d’intrication <strong>des</strong> deux ensembles<br />

atomiques et de téléportation d’un état atomique, étudiés théoriquement.<br />

Parallèlement aux expériences avec <strong>des</strong> atomes en cavité, nous envisageons de réaliser aussi <strong>des</strong><br />

expériences en simple passage (sans cavité, le faisceau traverse simplement l’ensemble d’atomes).<br />

Les premières analyses montrent que les résultats obtenus en cavité peuvent se transposer au cas en<br />

simple passage, au prix d’une perte d’efficacité dans le processus de transfer atome-champ [Dantan 04d].<br />

La réduction d’efficacité peut être limitée choisissant judicieusement les paramètres de l’expérience et,<br />

du point de vue expérimental la configuration en simple passage aurait l’avantage de simplifier considérablement<br />

la manipulation et le stockage <strong>des</strong> états quantiques dans un réseau d’information quantique.<br />

La dernière thématique de recherche que nous avons commencée, très récemment, à développer,<br />

dans le cadre de l’ACI et en collaboration avec l’Institut Fresnel de Marseille, concerne la réalisation<br />

d’une mémoire quantique dans les soli<strong>des</strong>. En effet, une expérience de ralentissement et de stockage<br />

de la lumière par E.I.T. a été récemment réalisée dans un cristal de Y 2 SiO 5 dopé avec <strong>des</strong> ions de<br />

terres rares praséodyme [Turukhin 02], montrant que cette ligne de recherche pourrait se révéler très<br />

prometteuse. Ces ions présentent en effet une configuration à trois niveaux et une force d’oscillateur<br />

suffisante pour réaliser l’expérience. Pour aller plus loin vers <strong>des</strong> systèmes plus maniables, notre idée<br />

est d’utiliser <strong>des</strong> composants d’optique intégrée qui seront réalisés à l’Institut Fresnel. Nous proposons<br />

de réaliser <strong>des</strong> gui<strong>des</strong> planaires en SiO 2 et en Ta 2 O 5 dopés avec <strong>des</strong> ions erbium ou praséodyme.<br />

Dans une telle configuration guidée, le champ pompe est localisé dans une couche diélectrique de<br />

quelques centaines de nm d’épaisseur favorisant ainsi le couplage onde/ions. Ces ions sont incorporés<br />

dans le guide planaire monomode par la technique de l’implantation ionique. En jouant sur la dose<br />

d’implantation, il est possible de réaliser une densité volumique suffisante qui doit être capable d’absorber<br />

la totalité de l’impulsion lumineuse pompe après une propagation de l’ordre du cm, condition<br />

nécessaire pour réaliser l’EIT ensuite. Pour les expérience sur les gui<strong>des</strong> dopés à l’erbium on utilisera<br />

un laser titane-saphir ou <strong>des</strong> dio<strong>des</strong> lasers. Pour les gui<strong>des</strong> dopés praséodyme une source laser à 606<br />

nm est en cours de réalisation. En refroidissant à la température de l’azote liquide une diode laser à


3.6 Publications personnelles sur le sujet 85<br />

632nm nous avons obtenu un faisceau laser multimode centré autour de 610nm. En plaçant la diode<br />

laser refroidie dans une cavité externe avec un réseau de diffraction on devrait à la fois atteindre la<br />

longueur d’onde de 606nm et un fonctionnement monomode.<br />

3.6 Publications personnelles sur le sujet<br />

1. Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Title: Atomic quantum memory: cavity vs single pass schems,<br />

soumis à Phys. Rev. A<br />

2. Dantan A., Treps N., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Title: Teleportation of an atomic ensemble quantum<br />

state, soumis à Phys. Rev. Lett.<br />

3. Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., Title: Manipulation and storage of optical field<br />

and atomic ensemble quantum states, à paraître dans Laser Physics<br />

4. Dantan A.,<strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Europhys. Lett., 67 (6), pp. 881-886 (2004), Title: Entanglement<br />

storage in atomic ensembles<br />

5. Josse V., Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Giacobino E., J. Opt. B: Quantum Semiclass. Opt. , 6, S532,<br />

(2004) Title: Entanglement and Squeezing in a two mode system: theory and experiment<br />

6. Josse V., Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., Phys. Rev. Lett., 92, 123601 (2004)<br />

Title: Continuos variable entanglement using cold atoms<br />

7. Josse V., Dantan A., Vernac L., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., Phys. Rev.Lett., 91, 103601/1,<br />

(2003) Title: Polarization squeezing with cold atoms<br />

8. Josse V., Dantan A., <strong>Bramati</strong> A., Pinard M., Giacobino E., J. Opt. B: Quantum Semiclass. Opt.,<br />

5, S1, (2003) Title: Polarization Squeezing in a four-level system<br />

3.7 Publications jointes


86 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

VOLUME 91, NUMBER 10<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

5 SEPTEMBER 2003<br />

Polarization Squeezing with Cold Atoms<br />

V. Josse, A. Dantan, L. Vernac, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, and E. Giacobino<br />

<strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel, Université Pierre et Marie Curie, Ecole Normale Supérieure et CNRS, Case 74,<br />

4 place Jussieu, 75252 Paris Cedex 05, France<br />

(Received 12 May 2003; published 2 September 2003)<br />

We study the interaction of a nearly resonant linearly polarized laser beam with a cloud of cold<br />

cesium atoms in a high finesse optical cavity. We show theoretically and experimentally that the cross-<br />

Kerr effect due to the saturation of the optical transition produces quadrature squeezing on both the<br />

mean field and the orthogonally polarized vacuum mode. An interpretation of this vacuum squeezing as<br />

polarization squeezing is given and a method for measuring quantum Stokes parameters for weak<br />

beams via a local oscillator is developed.<br />

DOI: 10.1103/PhysRevLett.91.103601<br />

PACS numbers: 42.50.Dv, 03.67.Hk, 42.50.Lc<br />

In connection with quantum information technology, a<br />

growing interest has been given to quantum networks<br />

constituted by atomic ensembles and intense light fields<br />

[1]. In particular, the mapping of a quantum polarization<br />

state of light onto an atomic ensemble [2] has motivated<br />

extensive studies of the quantum features of the polarization<br />

of light. Several theoretical schemes to produce<br />

polarization squeezing using Kerr-like media have been<br />

proposed [3] and realized using optical fibers [4]. Other<br />

experimental realizations achieve polarization squeezing<br />

by mixing squeezed vacuum (generated by an optical<br />

parametric oscillator) with a strong coherent beam on a<br />

polarizing beam splitter [2,5] or mixing two independent<br />

quadrature squeezed beams (generated by an optical parametric<br />

amplifier) on a polarizing beam splitter [6]. Very<br />

recently, it has been proposed to propagate a linearly<br />

polarized light beam through an atomic medium exhibiting<br />

self-rotation to generate squeezed vacuum in the<br />

orthogonal polarization [7], which is equivalent to<br />

achieving polarization squeezing.<br />

In previous works [8] the interaction between a cloud of<br />

cold cesium atoms placed in a high finesse optical cavity<br />

and a circularly polarized laser beam nearly resonant<br />

with an atomic transition has been studied. Because of<br />

optical pumping, the atomic medium is conveniently<br />

modeled by an ensemble of two-level atoms. The saturation<br />

of the optical transition gives rise to an intensitydependent<br />

refraction index. It is well known that the<br />

interaction of the light with a Kerr-like medium produces<br />

bistable behavior of the light transmitted by the cavity<br />

and that, at the turning point of the bistability curve, the<br />

quantum fluctuations of the light can be strongly modified<br />

and generate quadrature squeezing [9]. A noise reduction<br />

of 40% has thus been observed in our group [8].<br />

In this Letter, we focus on the theoretical and experimental<br />

investigation of polarization squeezing via the<br />

interaction of a linearly polarized laser beam with cold<br />

cesium atoms. In this configuration, the two-level atom<br />

model is no longer applicable and the situation much more<br />

complicated. We <strong>des</strong>cribe the interaction between light<br />

and the atomic medium by means of an X-like four-level<br />

quantum model based on the linear input-output method.<br />

Our theoretical analysis shows clearly that competitive<br />

optical pumping may result in polarization switching,<br />

and polarization squeezing is predicted by the model<br />

[10]. In agreement with the model we observe quadrature<br />

squeezing in the probe laser mode and in the orthogonal<br />

vacuum mode. Experimentally, we obtain a polarization<br />

squeezing of 13% and we show for the first time that the<br />

quantum Stokes parameters for very weak beams can be<br />

measured together with their phases using a local oscillator<br />

(LO). In our case squeezing is due to cross-<br />

Kerr effect induced by the mean field rather than to the<br />

polarization self-rotation responsible for polarization<br />

switching.<br />

The configuration used in the experiment is <strong>des</strong>cribed<br />

in detail in [8]. In Fig. 1 we present the main features of<br />

the setup. The cesium atoms are cooled in a standard<br />

magneto-optical trap which operates with three orthogonal<br />

circularly polarized trapping beam generated by a<br />

Ti:sapphire laser and an inhomogeneous magnetic field.<br />

FIG. 1. Experimental setup: PBS: polarizing beam splitter;<br />

BS: 10=90 beam splitter; =2: half-wave plate; PZT: piezoelectric<br />

ceramic.<br />

103601-1 0031-9007=03=91(10)=103601(4)$20.00 © 2003 The American Physical Society 103601-1


3.7 Publications jointes 87<br />

VOLUME 91, NUMBER 10<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

5 SEPTEMBER 2003<br />

The trapping Ti:sapphire laser is detuned by 3 times the<br />

linewidth of the upper state on the low frequency side<br />

of the 6S 1=2 , F 4 to 6P 3=2 , F 5 transition. To prevent<br />

atoms from being optically pumped to the 6S 1=2 , F 3<br />

state, we superimpose a diode laser tuned to the 6S 1=2 ,<br />

F 3 to 6P 3=2 , F 4 transition to the trapping beams.<br />

We use a 25 cm long linear cavity built around the cell.<br />

The cavity is close to the hemifocal configuration with a<br />

waist of 260 m. The coupling mirror has a transmission<br />

coefficient T of 10%; the rear mirror is highly reflecting.<br />

Hence, the cavity is close to the bad cavity limit for which<br />

the cavity linewidth ( 5 MHz) is larger than the<br />

atomic linewidth ( 2:6 MHz). We probe the atoms<br />

with a linearly polarized laser beam detuned by about<br />

50 MHz in the red of the 6S 1=2 , F 4 to 6P 3=2 , F 5<br />

transition. The optical power of the probe beam ranges<br />

from 5 to 15 W. Under these conditions, the number of<br />

atoms interacting with the light beam is about 10 6 –10 7 .<br />

The polarization of the light transmitted by the cavity is<br />

analyzed with a quarter-wave plate and a polarizing<br />

beamsplitter (PBS1), so that the signals Vs1 and Vs2<br />

detected by the photodio<strong>des</strong> at the output of the cavity<br />

(see Fig. 1) give the amount of, respectively, left-handed<br />

(I ) and right-handed (I ) circular light.<br />

A typical recording of the transmitted intensities I as<br />

a function of the cavity length is shown in Fig. 2: starting<br />

from the left up to point A, the polarization remains<br />

linear (nearly equal amount of circular polarized light<br />

on both photodio<strong>des</strong>), then it becomes circular. This<br />

polarization switching was known to occur in Fabry-<br />

Perot cavities containing atomic vapors with degenerate<br />

sublevels in the ground state [11,12]. In the experiment<br />

the probe beam is nearly resonant with the 6S 1=2 , F 4 to<br />

6P 3=2 , F 5 transition: in principle, all of the 20 Zeeman<br />

sublevels are involved in the interaction. In order to get a<br />

qualitative physical insight into this problem, avoiding<br />

too heavy calculations, we model the atomic medium as<br />

an X-like four-level system [see Fig. 3].<br />

The competitive optical pumping between the circular<br />

component of light makes the linear polarization<br />

unstable inside the cavity above some intensity threshold.<br />

The optical pumping is responsible for polarization<br />

switching and the general shape of the cavity resonance<br />

curve [see Fig. 2] is well understood within this theoretical<br />

frame [10–12]. Alternatively, the polarization switching<br />

threshold may be interpreted as a laser oscillation<br />

threshold for the mode orthogonal to the main polarization<br />

mode [10]. Here we are interested in the quantum<br />

fluctuations of the light, which can be strongly modified<br />

via the interaction with the atoms. When the polarization<br />

of the light is circular, the situation is analogous to the<br />

previous experimental scheme when the incoming field<br />

was circularly polarized [8]. We therefore focus in the<br />

following on the case for which the polarization remains<br />

linear along the x axis. The saturation of the components<br />

of light causes the medium to behave as a Kerr-like<br />

medium for the mean field ^A x . In addition, the vacuum<br />

orthogonal ^A y mode experiences a nonlinear dephasing<br />

via cross-Kerr effect [4,10]. This system is then expected<br />

to generate quadrature squeezing for both mo<strong>des</strong>; in the<br />

large detuning limit [ ], the equation for the vacuum<br />

mode fluctuations reads [10]<br />

d ^A y<br />

dt<br />

i c 0 ^A y<br />

s<br />

i x<br />

0<br />

2 ^A<br />

2 y h ^A x i 2 <br />

jh ^A x ij ^A y 2 y p<br />

2 <br />

T<br />

^A in<br />

y ; (1)<br />

with c the cavity detuning, 0 2Ng 2 =T the linear<br />

dephasing (N is the number of atoms and g the coupling<br />

constant), s x 2g 2 jh ^A x ij 2 = 2 the saturation parameter,<br />

and ^A in<br />

y the incident field fluctuations. The cross-Kerr<br />

induced term has two contributions: a dephasing ( /<br />

jh ^A x i 2 ^A y ) and the term in h ^A x i 2 ^A y y , responsible for<br />

the squeezing of this mode. A similar equation can be<br />

Transmission (a.u.)<br />

Vs1<br />

Vs2<br />

I +<br />

I -<br />

A<br />

Cavity detuning (a.u.)<br />

FIG. 2. Analysis of the circular polarization content of the<br />

light transmitted by the cavity and detected by the photodio<strong>des</strong><br />

shown in Fig. 1. Polarization switching occurs at point A. The<br />

power of the incident light is 7 W.<br />

FIG. 3. Schematic energy level diagram for the X-like fourlevel<br />

system: k is the optical dipole decay rate; is<br />

the (large) detuning from resonance.<br />

103601-2 103601-2


88 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

VOLUME 91, NUMBER 10<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

5 SEPTEMBER 2003<br />

derived for the mean field ^A x , for which the squeezing is<br />

then generated via the usual Kerr term ( / h ^A x i 2 ^A y x ).<br />

These equations are valid when the large excess noise<br />

due to optical pumping can be neglected, that is, for times<br />

smaller than the optical pumping time, in contrast with<br />

Ref. [7]. Squeezing is then predicted for noise frequencies<br />

higher than the inverse optical pumping time.<br />

Using the experimental setup <strong>des</strong>cribed in Fig. 1, we<br />

have measured the quadrature noise of both mo<strong>des</strong>. The<br />

signal recorded at the output of the cavity (see Fig. 2) is<br />

used to lock the cavity length on the regime where the<br />

polarization remains linear. After interacting with the<br />

atoms, both fields are mainly reflected by the beam<br />

splitter (BS) and then mixed on PBS2 with a 10 mW<br />

LO beam. Using the half-wave plate =2a, we are able to<br />

send either the mean field mode or the orthogonal vacuum<br />

mode to PBS3 and perform the usual homodyne detection.<br />

By varying the relative phase of the LO with respect<br />

to the probe beam, we can detect the noise features of all<br />

the quadratures of the field. In agreement with the<br />

theoretical predictions, we observe quadrature squeezing<br />

on both the main mode and the orthogonal mode.<br />

The results are 5% (7% after correction for optical<br />

losses, mainly due to BS) of noise reduction for the<br />

main polarization mode at 6 MHz and 13% (18% after<br />

correction) for the squeezed vacuum state at 3 MHz, as<br />

shown in Fig. 4. This system is then able to produce<br />

simultaneously two squeezed mo<strong>des</strong>, for which the relatives<br />

phases are intrinsically fixed. Let us note that these<br />

Normalized mean field noise Normalized vacuum noise<br />

1.8<br />

1.6<br />

1.4<br />

1.2<br />

1<br />

0.8<br />

1.4<br />

1.3<br />

1.2<br />

1.1<br />

1<br />

0.9<br />

(a)<br />

(b)<br />

Time (s)<br />

FIG. 4. Normalized quadrature noise (a) for the vacuum field<br />

mode at 3 MHz and (b) for the mean field mode at 6 MHz. The<br />

best squeezing is 13% for the vacuum mode and 5% for the<br />

mean field mode.<br />

two squeezed mo<strong>des</strong> can be used to generate a pair of<br />

entangled beams, which will be presented in a forthcoming<br />

publication [13].<br />

In the following, we focus on the study of the noise of<br />

the mode with orthogonal polarization with respect to the<br />

main mode, commonly referred to as polarization noise.<br />

The characterization of the quantum features of the<br />

polarization state relies on the measurement of the quantum<br />

Stokes parameters [14]. They are defined from their<br />

classical counterparts<br />

^S 0 ^A y x ^A x ^A y y ^A y ; ^S 1 ^A y x ^A x ^A y y ^A y ;<br />

^S 2 ^A y x ^A y ^A y y ^A x ; ^S 3 i ^A y y ^A x ^A y x ^A y :<br />

These operators obey the commutation relations<br />

^S 0 ; ^S i 0 and ^S i ; ^S j ijk 2i ^S k (i 1; 2; 3). Their<br />

spectral noise densities satisfy uncertainty relations<br />

V ^S i<br />

!V ^S j<br />

! j ijk h ^S k ij 2 . In our case the light is linearly<br />

polarized along the x axis, then h ^S 0 i h ^S 1 i 2 x<br />

and h ^S 2 i h ^S 3 i 0, where h ^A x i x is chosen real.<br />

Then the only nontrivial Heisenberg inequality is<br />

V ^S 2<br />

!V ^S 3<br />

! 4 x. Polarization squeezing is then<br />

achieved if V ^S 2<br />

or V ^S 3<br />

is below the coherent state value<br />

2 x. The fluctuations of ^S 2 and ^S 3 are related to the<br />

fluctuations of the quadratures of the vacuum orthogonal<br />

mode<br />

^S 2 x ^A y y ^A y ; ^S 3 i x ^A y y ^A y :<br />

The physical meaning of the Stokes parameter fluctuations<br />

is the following: the ^S 2 fluctuations lead to a<br />

geometric jitter of the polarization axis, whereas the<br />

^S 3 fluctuations are linked to ellipticity fluctuations. It<br />

can be seen from Eq. (2) that these fluctuations are related<br />

to the amplitude and phase fluctuations of ^A y . Therefore,<br />

polarization squeezing is equivalent to vacuum squeezing<br />

on the orthogonal mode.<br />

The measurement of the Stokes parameters can be<br />

carried out directly by means of two balanced photodio<strong>des</strong><br />

and suitable combinations of half-wave and quarter-wave<br />

plates [14]. In our setup, however, the power of<br />

the probe beam interacting with the atoms ( 10 W) is<br />

not sufficient, so that we need a LO for the detection. The<br />

fluctuations of the vacuum mode ^A y are measured using<br />

the homodyne detection <strong>des</strong>cribed above. Following<br />

Eq. (2) the photocurrent can be expressed in terms of<br />

the fluctuations of ^S 2 and ^S 3 :<br />

(2)<br />

i hd / cos hd ^S 2 sin hd ^S 3 ^S hd<br />

; (3)<br />

where hd is the relative phase between the LO and<br />

the mean field. As hd is varied in time, we correspondingly<br />

detect the fluctuations of the Stokes parameter<br />

^S hd<br />

. For instance, hd 0 (respectively, =2) corresponds<br />

to the detection of the fluctuations of ^S 2 (respectively,<br />

of ^S 3 ). Hence, in the experiment we can get the<br />

103601-3 103601-3


3.7 Publications jointes 89<br />

VOLUME 91, NUMBER 10<br />

Normalized vacuum noise<br />

2<br />

1,8<br />

1,6<br />

1,4<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

(a)<br />

S 2<br />

S 2<br />

S 3<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

5 SEPTEMBER 2003<br />

S sq<br />

S 2<br />

To conclude, we have demonstrated that the nearly<br />

resonant interaction of a linearly polarized laser beam<br />

with a cloud of cold atoms in an optical cavity can<br />

produce quadrature squeezing on the mean field mode<br />

and on the orthogonally polarized vacuum mode. We<br />

have shown that these results can be interpreted as polarization<br />

squeezing and developed a method to measure the<br />

quantum Stokes parameters for weak beams, using a<br />

local oscillator and a standard homodyne detection.<br />

This work was supported by the QIPC European<br />

Project No. IST-1999-13071 (QUICOV).<br />

Normalized vacuum noise<br />

1.4<br />

1.2<br />

1<br />

0.8<br />

S 2<br />

(b) S sq = S 3<br />

-1 0 1<br />

Normalized interferences: cos ( ) θ hd<br />

FIG. 5. Normalized quadrature noise at 3 MHz for the vacuum<br />

mode ^A y vs the normalized interference signal: cos hd .<br />

The general case is shown in curve (a): polarization squeezing<br />

is achieved when hd sq 30 : a linear combination of<br />

^S 2 and ^S 3 is squeezed. In curve (b), ^S 3 is squeezed ( sq <br />

=2).<br />

Stokes parameters simply by simultaneously measuring<br />

the relative phase hd and the quadrature noise of the<br />

vacuum mode. This measurement is readily performed<br />

by setting the half-wave plate before PBS2 in such a way<br />

that the ^A y mode is sent to the homodyne detection; the<br />

mean field ^A x goes through the other port of the beam<br />

splitter and is detected together with a portion of the LO<br />

by a photodiode (see Fig. 1). The phase is determined via<br />

the interference signal between LO and ^A x (i / cos hd .<br />

The two signals i and i hd are sent to the XY channel of<br />

the oscilloscope, giving the characteristic curves reported<br />

below.<br />

In Fig. 5 the normalized quadrature noise of ^A y , obtained<br />

at a noise frequency of 3 MHz, is plotted as a<br />

function of the relative phase between the mean field and<br />

the LO. In agreement with Eq. (3), it can be seen that the<br />

noise of ^S 2 is given by the extreme points hd 0; on<br />

the diagram and that of ^S 3 by the center point hd <br />

=2. In general, for an arbitrary squeezed quadrature, a<br />

linear combination of ^S 2 and ^S 3 is squeezed [Fig. 5(a)].We<br />

find that the polarization squeezing strongly depends on<br />

the operating point and on the noise frequency. For instance,<br />

in Fig. 5(b), we see that ^S 3 is squeezed.<br />

S 2<br />

[1] A. Furosawa, J. Sørensen, S. Braunstein, C. Fuchs,<br />

H. Kimble, and E. S. Polzik, Science 282, 706 (1998);<br />

B. Julsgaard, A. Koshekin, and E. S. Polzik, Nature<br />

(London) 413, 400 (2001).<br />

[2] J. Hald, J. L. Sørensen, C. Schori, and E. S. Polzik, Phys.<br />

Rev. Lett. 83, 1319 (1999); J. Hald and E. S. Polzik, J.<br />

Opt. B Quantum Semiclassical Opt. 3, 83 (2001).<br />

[3] A. S. Chirkin, A. A. Orlov, and D.Yu. Paraschuk,<br />

Quantum Electron. 23, 870 (1993); A. P. Alodjants,<br />

A. M. Arakelian, and A. S. Chirkin, J. Eng. Phys.<br />

Thermophys. 108, 63 (1995); N.V. Korolkova and A. S.<br />

Chirkin, J. Mod. Opt. 43, 869 (1996).<br />

[4] L. Boivin and H. A. Haus, Opt. Lett. 21, 146 (1996);<br />

J. Heersink, T. Gaber, S. Lorenz, O. Glöckl,<br />

N. Korolkova, and G. Leuchs, quant-ph/0302100.<br />

[5] P. Grangier, R. E. Slusher, B. Yurke, and A. LaPorta,<br />

Phys. Rev. Lett. 59, 2153 (1987).<br />

[6] W. P. Bowen, R. Schnabel, H. A. Bachor, and P. K. Lam,<br />

Phys. Rev. Lett. 88, 093601 (2002).<br />

[7] A. B. Matsko, I. Novikova, G. R. Welch, D. Budker, D. F.<br />

Kimball, and S. M. Rochester, Phys. Rev. A 66, 043815<br />

(2002); I. Novikova, A. B. Matsko, and G. R. Welch<br />

(private communication).<br />

[8] A. Lambrecht, E. Giacobino, and J. M. Courty, Opt.<br />

Commun. 115, 199 (1995); A. Lambrecht, T. Coudreau,<br />

A. M. Steimberg, and E. Giacobino, Europhys. Lett. 36,<br />

93 (1996); A. Z. Khoury, T. Coudreau, C. Fabre, and<br />

E. Giacobino, Phys. Rev. A 57, 4770 (1998).<br />

[9] L. Hilico, C. Fabre, S. Reynaud, and E. Giacobino, Phys.<br />

Rev. A 46, 4397 (1992).<br />

[10] V. Josse, A. Dantan, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, and<br />

E. Giacobino, J. Opt. B Quantum Semiclassical Opt. 5,<br />

S1 (2003).<br />

[11] E. Giacobino, Opt. Commun. 56, 249 (1985).<br />

[12] S. Cecchi, G. Giusfredi, E. Petriella, and P. Salieri, Phys.<br />

Rev. Lett. 49, 1928 (1982); M.W. Hamilton, W. J. Sandle,<br />

J. T. Chilwell, J. S. Satchell, and D. M. Warrington, Opt.<br />

Commun. 48, 190 (1983).<br />

[13] V. Josse, A. Dantan, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, and<br />

E. Giacobino, quant-ph/0306152.<br />

[14] N. Korolkova, G. Leuchs, R. Loudon, T. C. Ralph, and<br />

C. Silberhorn, Phys. Rev. A 65, 052306 (2002);<br />

N. Korolkova, Ch. Silberhorn, O. Glöckl, S. Lorenz,<br />

Ch. Marquardt, and G. Leuchs, Eur. Phys. J. D 18, 229<br />

(2002).<br />

103601-4 103601-4


90 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

VOLUME 92, NUMBER 12<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

26 MARCH 2004<br />

ContinuousVariable Entanglement using Cold Atoms<br />

V. Josse, A. Dantan, A. <strong>Bramati</strong>, M. Pinard, and E. Giacobino<br />

<strong>Laboratoire</strong> Kastler Brossel, Université Pierre et Marie Curie, Case 74, 4 place Jussieu, 75252 Paris CEDEX 05, France<br />

(Received 10 September 2003; published 22 March 2004)<br />

We present an experimental demonstration of both quadrature and polarization entanglement<br />

generated via the interaction between a coherent linearly polarized field and cold atoms in a high<br />

finesse optical cavity. The nonlinear atom-field interaction produces two squeezed mo<strong>des</strong> with<br />

orthogonal polarizations which are used to generate a pair of nonseparable beams, the entanglement<br />

of which is demonstrated by checking the inseparability criterion for continuous variables recently<br />

derived by Duan et al. [Phys. Rev. Lett. 84, 2722 (2000)] and calculating the entanglement of formation<br />

[Giedke et al., Phys. Rev. Lett. 91, 107901 (2003)].<br />

DOI: 10.1103/PhysRevLett.92.123601<br />

PACS numbers: 42.50.Dv, 03.67.Mn, 42.50.Ct<br />

Entanglement in the continuous variable regime has<br />

attracted a lot of attention in the quantum optics and<br />

quantum information fields in connection with quantum<br />

teleportation, cryptography, quantum computing, and<br />

dense coding [1]. Since the first realization of quadrature<br />

entangled beams by Ou et al. [2], various methods, such<br />

as the 2 process in optical parametric amplifier (OPA)<br />

[3] or the Kerr effect in optical fibers [4], have been used<br />

to generate nonseparable beams. Recently, the concept of<br />

polarization entanglement, i.e., entanglement of Stokes<br />

operators between two beams, has been investigated by<br />

Korolkova et al. [5], and first demonstrated experimentally<br />

by Bowen et al. [6] by mixing two squeezed beams<br />

issued from independent OPAs. The Kerr nonlinearity of<br />

fibers was also exploited by Glöckl et al. to generate a<br />

pulsed source of polarization entanglement [7].<br />

In this Letter, we show evidence for continuous variable<br />

entanglement generated using the interaction between<br />

a linearly polarized coherent field and a cloud of<br />

cold cesium atoms placed in a high finesse optical cavity.<br />

We demonstrate the entanglement using the inseparability<br />

criterion proposed by Duan et al. and Simon [8]. We<br />

generate two kinds of entanglement with the same system,<br />

quadrature entanglement and polarization entanglement.<br />

For this, we use the recently reported generation of<br />

polarization squeezing [9] in the field that has interacted<br />

with cold atoms; both the mean field mode and the vacuum<br />

mode with orthogonal polarization exiting the<br />

cavity can be squeezed. First, we show how a direct<br />

measurement of the quadrature entanglement of the<br />

beam exiting the cavity can be achieved using two balanced<br />

homodyne detections. We then give the form of the<br />

covariance matrix and the associated entanglement of<br />

formation (EOF), which, for Gaussian symmetric states,<br />

is directly related to the inseparability criterion value<br />

[10]. Last, we produce two nonseparable beams by mixing<br />

two parts of the previous outgoing beam with a strong<br />

field and achieve polarization entanglement by locking<br />

the relative phases between the strong field and the weak<br />

field exiting the cavity.<br />

First, let us consider two orthogonally polarized<br />

mo<strong>des</strong> A a and A b of the electromagnetic field satisfying<br />

the usual bosonic commutation rules A ; A y . If<br />

X A y e i A e i and Y X =2 are<br />

the usual quadrature operators (rotated in the Fresnel<br />

diagram by angle ), X a X b and Y a Y b are the continuous<br />

variable analogous of the EPR-type operators first<br />

introduced by Einstein, Podolsky, and Rosen [11]. The<br />

criterion of [8] sets a limit for inseparability on the sum<br />

of the operator variances<br />

I a;b 1 2 2 X a X b 2 Y a Y b < 2: (1)<br />

For states with Gaussian statistics, I a;b < 2 is a sufficient<br />

condition for entanglement and has already been used in<br />

several experiments to demonstrate continuous variable<br />

entanglement [5–7]. Moreover, Giedke et al. recently<br />

calculated the EOF of Gaussian symmetric states [10]<br />

and showed it to be directly related to the amount of<br />

EPR-type correlations given by (1).<br />

In our system, an x-polarized beam interacts with a<br />

cloud of cold cesium atoms in an optical cavity. The<br />

experimental setup [9] is shown in Fig. 1. We probe the<br />

atoms with a linearly polarized laser beam detuned by<br />

about 50 MHz in the red of the 6S 1=2 , F 4 to 6P 3=2 , F <br />

5 transition. The optical power of the probe beam ranges<br />

from 5 to 15 W. After exiting the cavity, both the mean<br />

field mode A x and the orthogonally polarized vacuum<br />

mode A y are squeezed for frequencies ranging between<br />

3 and 12 MHz. An interpretation of these results can be<br />

provided by modeling the complicated 6S 1=2 , F 4 to<br />

6P 3=2 , F 5 transition by an X-like four-level atomic<br />

structure [12]. When the optical transitions are saturated,<br />

the atoms behave as a Kerr-like medium for the mean<br />

field mode A x , which can be squeezed. Furthermore, the<br />

orthogonally polarized vacuum mode A y is also squeezed<br />

on account of cross-Kerr effect, but for an orthogonal<br />

quadrature [9,12].<br />

Our goal is to retrieve the two mo<strong>des</strong> with orthogonal<br />

polarizations which exhibit maximal EPR-type correlations<br />

according to the inseparability criterion (1). We<br />

123601-1 0031-9007=04=92(12)=123601(4)$22.50 © 2004 The American Physical Society 123601-1


3.7 Publications jointes 91<br />

VOLUME 92, NUMBER 12<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

26 MARCH 2004<br />

FIG. 1. Experimental setup: PBS, polarizing beam splitter;<br />

=2, half-wave plate; PZT, piezoelectric ceramic; SA, spectrum<br />

analyzer. T 0:1 is the transmission of the cavity coupling<br />

mirror.<br />

therefore minimize the quantity I a;b with respect to<br />

a; b and . Expanding (1) yields<br />

I a;b hA y aA a A a A y a A b A y b Ay b A bi<br />

2e 2i hA a A b i e 2i hA y aA y bi: (2)<br />

The right-hand side of the first line in (2) is independent<br />

of the polarization basis, while the second line can be<br />

written as 4 cos2 2jhA a A b ij, where 2 is the<br />

phase angle of hA a A b i. Minimizing I a;b corresponds<br />

to maximizing jhA a A b ij with respect to a; b.<br />

In order to find the optimal field components a; b, we<br />

introduce another polarization basis u; v, such that<br />

hA u A v i 0. It can be shown that there always exists<br />

such a polarization basis and that the u and v mode<br />

quadrature variances are minimal for the same value of<br />

[13]. The optimal correlations produced in the system<br />

are directly related to the quantum noise properties of<br />

these mo<strong>des</strong> u; v. Indeed, the maximally correlated<br />

mo<strong>des</strong> a ; b are<br />

p<br />

A a A u iA v = <br />

2 ;<br />

p<br />

Ab A u iA v = 2<br />

<br />

; (3)<br />

and the minimum value of I a;b is then given by the sum of<br />

the u; v mode minimal noises<br />

I a ;b min<br />

a;b; I a;b min<br />

<br />

2 X u 2 X v : (4)<br />

Consequently, if one or two of the u; v mo<strong>des</strong> are<br />

squeezed, the value I a ;b corresponding to maximal<br />

correlations is equal to the sum of their squeezing.<br />

Experimentally, one has to look for the u- and v-type<br />

mo<strong>des</strong>, a signature of which being that I u;v does not<br />

depend on [see (2)], and measure their squeezing (if<br />

any). The maximally correlated mo<strong>des</strong> are then given by<br />

(3) and the amount of their EPR-type correlations by (4).<br />

Let us note that mo<strong>des</strong> u; v are not stricto sensu uncorrelated,<br />

since hA u A y vi can be nonzero. However, one<br />

can think of the correlation properties of mo<strong>des</strong> a ; b as<br />

being created by the mixing of the u and v mo<strong>des</strong>, as it is<br />

usually produced by mixing two independent squeezed<br />

beams [2,4,6]. Let us stress that this analysis provi<strong>des</strong> a<br />

general framework for finding out the maximal correlations<br />

produced in a two-mode system exhibiting quantum<br />

properties. This method is of interest for a class of systems<br />

such as the optical parametric oscillator in which<br />

the correlations are not produced by mixing independent<br />

beams [14].<br />

Coming back to our system, which is symmetrical with<br />

respect to the circularly polarized mo<strong>des</strong> A , it is easy to<br />

see that hA x A y i 0 because A x and A y are combinations<br />

with equal weights of A . Since they are squeezed<br />

for orthogonal quadratures, one can set A u A x and<br />

A v iA y , which are now squeezed for the same quadrature.<br />

Then, using (3), the maximally entangled mo<strong>des</strong><br />

are the 45 mo<strong>des</strong> to the x; y basis. This gives us the<br />

relevant quantity, I 45;45 p , which is to be measured.<br />

Using A 45 A x A y = <br />

2 , the inseparability criterion<br />

for the 45 mo<strong>des</strong> can be expressed directly in terms of<br />

the x; y mode variances with X u X x and X v <br />

Y y :<br />

I 45;45 2 X x 2 Y y < 2: (5)<br />

When corresponds to the angle sq of the squeezed<br />

quadrature of A x , both variances are below unity, and<br />

I 45;45 sq < 2.<br />

In order to experimentally check the inseparability<br />

criterion (5), we need to simultaneously measure the<br />

fluctuations of A x and iA y . After the output of the cavity,<br />

we insert a quarter-wave plate that rotates the noise<br />

ellipsoid of vacuum mode A y by =2, the beam is mixed<br />

on a beam splitter with a local oscillator (LO), and the<br />

two resulting beams are sent into two balanced homodyne<br />

detections [Fig. 1]. Thus, we simultaneously measure the<br />

quadrature noise of each beam for the same quadrature.<br />

The sum of these two signals directly gives the sought<br />

quantity I 45;45 . In Fig. 2(b), we plot a typical measurement<br />

of I 45;45 as a function of , for an analysis<br />

frequency of 5 MHz. Its minimal value is about 1.9 [1.86<br />

corrected from losses] and corresponds to a case for<br />

which A x and iA y are both squeezed by about 5%<br />

[Fig. 2(a)]. Quadrature entanglement is thus achieved in<br />

a frequency range given by the cavity bandwidth (3 to<br />

12 MHz).<br />

Consistently with the general method <strong>des</strong>cribed above,<br />

we also checked that mo<strong>des</strong> A x and iA y correspond indeed<br />

to u; v-type mo<strong>des</strong>. We therefore measured the quantity<br />

I x;y in a similar manner as I 45;45 , and verified that it is<br />

independent of [Fig. 2(c)], thus proving that mo<strong>des</strong><br />

A 45 and A 45 exhibit maximal EPR-type correlations.<br />

Moreover, we note that our measurement not only<br />

demonstrates entanglement, but also quantifies it via the<br />

123601-2 123601-2


92 3. Atomes froids et fluctuations quantiques<br />

VOLUME 92, NUMBER 12<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

26 MARCH 2004<br />

entanglement of formation. Following Giedke et al. [10],<br />

we introduce the covariance matrix (CM) for the 45 <br />

polarized mo<strong>des</strong>:<br />

with n 2 X 45 2 Y 45 and k hX 45 Y 45 i <br />

hX 45 Y 45 i [15]. As calculated by Giedke et al., the<br />

EOF E, representing the amount of pure state entanglement<br />

needed to prepare our entangled state [16], is then<br />

i;j hR i R j R i R j i=2;<br />

directly related to the inseparability criterion value by<br />

[10]<br />

E fn k fI 45;45 sq =2; (7)<br />

with fx c xlog 2 c x c xlog 2 c x and<br />

c x x 1=2 x 1=2 2 =4. For I 45;45 1:86 0:02,<br />

the EOF is E 0:014 0:003.<br />

Last, we show that this quadrature entangled beam<br />

allows to generate polarization entanglement. Polarization<br />

entanglement for two beams and [5] is<br />

B 0 n 0 k<br />

C<br />

0<br />

1<br />

n 0 k 0<br />

@ k 0 n 0 A ; (6) achieved when<br />

I S ;<br />

0 k 0 n<br />

1 2 2 S 2 S 2 2 S 3 S 3 < jhS 1 ij jhS 1 ij;<br />

where the S ;<br />

i are the standard quantum Stokes operators.<br />

For this, we produce new mo<strong>des</strong> by mixing the A 45<br />

mo<strong>des</strong> studied previously with additional strong fields.<br />

The A 45 mo<strong>des</strong> are obtained from the x; y mo<strong>des</strong> by<br />

passing the beam through a half-wave plate with axes at<br />

22:5 . The fields along the x and y directions are now the<br />

A 45 and A 45 fields, which we will denote by A 0 x and A 0 y<br />

[see Fig. 3]. The A 0 x and A 0 y are then spatially separated<br />

with a polarizing beam splitter. In the other input of the<br />

beam splitter, we send a strong field B with a polarization<br />

at 45 from the beam splitter axes, yielding the output<br />

fields B y and B x . The strong field B is similar to the local<br />

oscillator in the previous experiment, except that its phase<br />

B is locked to that of one of the A fields by a servo loop,<br />

as shown in Fig. 3. At the two outputs of the beam splitter,<br />

we have two beams ; which are the superposition of,<br />

where fR i ; i 1; . . . ; 4g fX 45 ; Y 45 ; X 45 ; Y 45 g. Using<br />

the fact that A x and iA y are uncorrelated and symmetrical<br />

[see Figs. 2(b) and 2(c)], it is straightforward to show that<br />

the 45 mo<strong>des</strong> have isotropic fluctuations. Choosing<br />

sq , the covariance matrix can be expressed in the<br />

standard form given in Ref. [10]:<br />

respectively, A 0 x and B y , and A 0 y and B x . The Stokes<br />

operators S i for one of the outputs are then<br />

FIG. 2 (color online). (a) Quadrature noise spectra of A x and<br />

iA y , at a frequency of 5 MHz, when the relative phase <br />

between the LO and the mean field mode is varied in time.<br />

(b) Direct measurement of I 45;45 . (c) Corresponding<br />

measurement of I x;y .<br />

FIG. 3. Setup for nonseparable beam generation. Inserting the<br />

quarter-wave plates (or not) allows for measuring the fluctuations<br />

of S 3 S 3<br />

(or S 2 S 2<br />

). The servo loop is used to lock<br />

the B field phase to the squeezed quadrature angle.<br />

123601-3 123601-3


3.7 Publications jointes 93<br />

VOLUME 92, NUMBER 12<br />

S 0 A0y x A 0 x B y y B y ;<br />

P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S week ending<br />

26 MARCH 2004<br />

S 1 A0y x A 0 x B y y B y ;<br />

S 2 A0y x B y B y y A 0 x;<br />

S 3 iBy y 0A0 x A 0y x B y :<br />

The Stokes operators S i for the other output are obtained<br />

by exchanging A 0 and B in the previous expression. Since<br />

the B field is much stronger than the A field, one has<br />

j B j j A 0j, with B the amplitude of B x and B y and A 0<br />

the amplitude of A 0 x and A 0 y. Then hS 1 i hS 1 i ’<br />

j B j 2 and the inseparability condition reads<br />

I S ; < 2j Bj 2 : (8)<br />

In this case, the Stokes parameter fluctuations are related<br />

to those of the initial 45 mo<strong>des</strong> (now denoted A 0 x; A 0 y)<br />

S 2 BX 0 x B ; S 2 BX 0 y B ; (9)<br />

S 3 BY 0 x B ; S 3 BY 0 y B ; (10)<br />

which straightforwardly lead to<br />

I S ; j Bj 2 I A 0 x ;A 0 y B j B j 2 I 45;45 B :<br />

The polarization entanglement condition (8) is thus<br />

equivalent to the inseparability criterion (5) for the<br />

45 mo<strong>des</strong> when B sq . Therefore, quadrature entanglement<br />

can be mapped into a polarization basis and<br />

lead to polarization entanglement [6]. Experimentally, we<br />

use the setup shown in Fig. 3 and lock the phase of the B<br />

field with the squeezed quadrature angle. We then successively<br />

measure the S 2 and S 3 Stokes operator noises using<br />

the appropriate combination [5] of plates and polarizing<br />

beam splitter (PBS). In Fig. 4, we present the normalized<br />

quadrature noises of S 2 S 2 and S 3 S 3<br />

for an analysis<br />

frequency of 5 MHz. This entanglement between the<br />

beams corresponds to a reduction by approximately 5%<br />

in the noise of each variable: I S ; =j Bj 2 1:9, consistently<br />

with the quadrature entanglement measurement.<br />

From (9) and (10), it is also clear that the CM has the<br />

same form as (6).<br />

In conclusion, we have reported the generation of continuous<br />

variable entanglement via the interaction with<br />

cold atoms in cavity. First, we have developed a method<br />

to directly measure the inseparability criterion [8] and<br />

demonstrated quadrature entanglement between two orthogonally<br />

polarized mo<strong>des</strong>. The entanglement was<br />

quantified using the entanglement of formation calculated<br />

in Ref. [10]. Second, we achieve polarization entanglement<br />

after mapping the quadrature entanglement onto<br />

two spatially separated beams.<br />

This work was supported by the QIPC European<br />

Project No. IST-1999-13071 (QUICOV).<br />

FIG. 4 (color online). Normalized noises at 5 MHz of S 2 <br />

S 2 (a) and S 3 S 3 (b), the phase B being locked with the<br />

value of the squeezed quadrature angle sq .<br />

[1] C. H. Bennett et al., Phys. Rev. Lett. 70, 1895 (1993); S. L.<br />

Braunstein and H. J. Kimble, Phys. Rev. A 61, 042302<br />

(2000); D. P. DiVincenzo, Science 270, 255 (1995);<br />

B. Julsgaard et al., Nature (London) 413, 400 (2001).<br />

[2] Z.Y. Ou et al., Phys. Rev. Lett. 68, 3663 (1992).<br />

[3] Y. Zhang et al., Phys. Rev. A 62, 023813 (2000).<br />

[4] C. Silberhorn et al., Phys. Rev. Lett. 86, 4267 (2001).<br />

[5] N. Korolkova et al., Phys. Rev. A, 65, 052306 (2002);<br />

N. Korolkova et al., Eur. Phys. J. D 18, 229 (2002).<br />

[6] W. P. Bowen et al., Phys. Rev. Lett. 89, 253601 (2002);<br />

W. P. Bowen et al., Phys. Rev. Lett. 90, 043601 (2003).<br />

[7] O. Glöckl et al., J. Opt. B 5, S492 (2003); O. Glöckl et al.,<br />

Phys. Rev. A 68, 012319 (2003).<br />

[8] L. M. Duan et al., Phys. Rev. Lett. 84, 2722 (2000);<br />

R. Simon, Phys. Rev. Lett. 84, 2726 (2000).<br />

[9] V. Josse et al., Phys. Rev. Lett. 91, 103601 (2003).<br />

[10] G. Giedke et al., Phys. Rev. Lett. 91, 107901 (2003).<br />

[11] A. Einstein et al., Phys. Rev. 47, 777 (1935).<br />

[12] V. Josse et al., J. Opt. B 5, S513 (2003).<br />

[13] V. Josse et al. (to be published).<br />

[14] L. Longchambon et al., quant-ph/0311123; H. Adamyan<br />

and G. Kryuchkyan, quant-ph/0309203; S. Feng and<br />

O. Pfister, quant-ph/0310002.<br />

[15] The factor 1=2 in our definition for the CM comes from<br />

our definition of the quadrature operators.<br />

[16] C. H. Bennett et al., Phys. Rev. A 54, 3824 (1996).<br />

123601-4 123601-4


4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime<br />

d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

4.1 Introduction<br />

La diffraction et la dispersion sont <strong>des</strong> phénomènes universels qui caractérisent la propagation<br />

d’un paquet d’onde dans l’espace libre où dans un milieu dispersif. Il est bien connu qu’un faisceau<br />

gaussien émis par un laser voit sa taille transverse augmenter avec la propagation dans l’espace; d’une<br />

façon analogue, une impulsion lumineuse ou acoustique qui se propage dans un milieu dispersif, voit<br />

sa durée s’étaler. Mais, si la propagation se fait dans un milieu non linéaire, sous certaines conditions,<br />

il est possible de compenser diffraction et/ou dispersion grâce à l’interaction non linéaire. Dans ce cas<br />

on obtient un paquet d’onde qui, en fonction de l’effet qu’on arrive à compenser, conserve inchangées<br />

certaines de ses caractéristiques pendant la propagation: on parle alors de solitons.<br />

Les solitons sont connus et étudiés dans plusieurs domaines de la physique qui vont de la physique<br />

<strong>des</strong> plasmas [Bulanov 95] à l’optique non-linéaire [Stegeman 99] et atomique [Burger 99, Rolston 02,<br />

Strecker 02].<br />

Parmi ces domaines, l’optique est sans doute celui qui a connu le plus grand nombre d’étu<strong>des</strong><br />

approfondies autour <strong>des</strong> solitons. Cela est lié au développement, à partir <strong>des</strong> années 1960, de la technologie<br />

<strong>des</strong> lasers qui a rendu disponibles <strong>des</strong> faisceaux assez intenses pour observer la réponse<br />

non-linéaire <strong>des</strong> matériaux diélectriques. En effet la premiere observation du phénomène d’autofocalisation<br />

de la lumière date de 1964 [Chiao 64] et en 1973 les premiers solitons optiques furent<br />

produits dans <strong>des</strong> fibres optiques [Hasegawa 73].<br />

Dans la dernière décennie, grâce au développement de lasers puissants délivrant <strong>des</strong> impulsions<br />

ultra-courtes et de nouveaux matériaux avec <strong>des</strong> très fortes non-linéarités, l’étude <strong>des</strong> solitons<br />

optiques a connu une véritable explosion. Des solitons produits grâce à <strong>des</strong> non-linéarités quadratiques<br />

[Toruellas 95] et de type Kerr saturable [Schwartzlander 92] sont actuellement à l’étude.<br />

La multiplication <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> expérimentales et <strong>des</strong> analyses théoriques a contribué à augmenter<br />

remarquablement les différents types de solitons observables, qui sont désormais recensés suivant<br />

une classification communément acceptée. Je me limiterai ici à en donner une <strong>des</strong>cription succincte;<br />

une revue exhaustive concernant l’état de l’art dans le domaine <strong>des</strong> solitons se trouve dans<br />

[Buryak 02, Boardman 01, Trillo 01].<br />

On parlera de solitons spatiaux si la diffraction est inhibée et la taille transverse du paquet d’onde<br />

reste constante; de même, un soliton temporel est obtenu par compensation de la dispersion et donc la<br />

durée de l’impulsion ne varie pas. Dans le premier cas on peut encore distinguer entre solitons spatiaux<br />

à une ou deux dimensions, selon que la diffraction est compensée sur une seule coordonnée spatiale<br />

transverse ou sur les deux. Les solitons spatiaux à une dimension sont typiquement obtenus dans les<br />

gui<strong>des</strong> d’on<strong>des</strong> et ceux à deux dimensions dans les cristaux. Récemment, le concept de soliton spatiotemporel<br />

a aussi été introduit, à la suite d’observations d’impulsions qui ne diffractent et ne dispersent<br />

pas [Eisenberg 01, Liu X. 99]: ces solitons sont communément appelés "ligth bullets" [Silberberg 00].<br />

Chaque type de soliton que nous avons mentionné se divise en deux classes distinctes: les solitons<br />

95


96 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

brillants (brigth solitons) et les solitons sombres (dark solitons) selon que l’élément qui conserve inchangées<br />

ses caractéristiques pendant la propagation est un pic ou un creux d’intensité. Enfin, les solitons<br />

sont classés sur la base du processus non-linéaire responsable de leur génération: non-linéarité<br />

quadratique (solitons paramétriques), de type Kerr ou encore une combinaison de différents effets<br />

non-linéaires (deuxième et troisième ordre, troisième et cinquième ordre).<br />

J’ai effectué un séjour post-doctoral de deux ans dans le groupe d’optique non-linéaire du Prof.<br />

Di Trapani à l’université de Côme. Les thématiques principales de recherche de cette équipe sont le<br />

développement de nouvelles sources paramétriques et l’étude de la formation de solitons et patterns<br />

dans <strong>des</strong> milieux χ (2) .<br />

Je me suis occupé en particulier d’étudier et caractériser les propriétés <strong>des</strong> solitons spatiaux dans<br />

<strong>des</strong> cristaux à non-linéarité quadratique. L’analyse approfondie que nous avons menée sur l’effet du<br />

paramètre d’accord de phase (∆k) dans la formation et la stabilité <strong>des</strong> solitons en régime de génération<br />

de seconde harmonique et d’amplification paramétrique a permis d’éclaircir le rôle du processus de<br />

"cascading" pour l’onde fondamentale et pour la seconde harmonique et de proposer une <strong>des</strong>cription<br />

améliorée de ce processus en termes d’effet Kerr et effet Kerr croisé. De cette nouvelle <strong>des</strong>cription est<br />

issue, pour la première fois, une interprétation claire pour l’asymétrie du seuil de formation <strong>des</strong> solitons<br />

dans les régimes paramétrique et de seconde harmonique [Di Trapani 01, Conti 02].<br />

Ensuite, dans une perspective plus appliquée, j’ai étudié la possibilité d’utiliser les propriétés <strong>des</strong><br />

solitons spatiaux paramétriques pour <strong>des</strong> applications originales dans le domaine du traitement tout optique<br />

de l’information. Un schéma de calcul tout optique, basé sur la possibilité de contrôler la formation<br />

de patterns réguliers de solitons a été démontré expérimentalement [Molina-Terriza 01, Minardi 01].<br />

Enfin, l’excitation <strong>des</strong> solitons et leur propagation ont été exploitées pour la reconstruction d’images<br />

digitales brouillées par <strong>des</strong> effets de diffraction [<strong>Bramati</strong> 01].<br />

Dans la suite de ce chapitre je présenterai brièvement les résultats mentionnés ci-<strong>des</strong>sus.<br />

4.2 Effets de focalisation et défocalisation dans la conversion<br />

paramétrique de fréquence<br />

L’interaction non linéaire du second ordre produit le processus paramétrique de mélange à trois<br />

on<strong>des</strong>, responsable de phénomènes tels que la génération de seconde harmonique ou l’amplification<br />

paramétrique optique. Un paramètre très important qui caractérise ce type d’interaction est l’accord de<br />

phase, défini comme ∆k = k 1 + k 2 − k 3 ou k 1 ,k 2 ,k 3 sont les vecteurs d’onde <strong>des</strong> trois champs considérés.<br />

Ce paramètre détermine, en particulier, le déphasage non-linéaire que les trois on<strong>des</strong> expérimentent<br />

au cours de la propagation, ainsi que leur couplage effectif. Si ∆k ≠ 0 les trois on<strong>des</strong> passent<br />

par <strong>des</strong> cycles successifs de conversion et reconversion. Le déphasage non-linéaire, analogue à celui<br />

qui se produit dans un milieu Kerr, est dû précisement à ces échanges périodiques d’énergie qui se<br />

produisent parmi les trois on<strong>des</strong> et est proportionnel à leurs intensités relatives (on désigne généralement<br />

cet effet par le mot anglais cascading). Comme dans les milieux Kerr, cet effet donne origine<br />

à <strong>des</strong> phénomènes d’auto-focalisation ou auto-défocalisation pour <strong>des</strong> faisceaux dont la distribution<br />

transverse d’intensité est inhomogène.<br />

Dans la génération de seconde harmonique, le signe du déphasage non linéaire pour le champ<br />

pompe dépend du signe du désaccord de phase: un effet d’auto-focalisation (défocalisation) est observée<br />

pour désaccords positifs (négatifs) [De Salvo 92]. Le cascading a donc été invoqué pour expliquer<br />

la formation de solitons spatiaux en conditions de génération de seconde harmonique à grand désaccord<br />

positif, ainsi que pour rendre compte de l’asymétrie observée dans l’intensité de seuil de formation<br />

<strong>des</strong> solitons en fonction du paramètre d’accord de phase [Stegeman 96, Toruellas 95]. En effet, expé-


4.2 Effets de focalisation et défocalisation dans la conversion paramétrique de fréquence 97<br />

rimentalement, le seuil de formation <strong>des</strong> solitons est plus élevé pour désaccords de phase négatifs.<br />

Cela a été imputé au phénomène d’auto-défocalisation subi par le champ pompe et qui s’oppose au<br />

processus de rétrécissement de la taille du faisceau dû au cycles successifs d’échange d’énergie.<br />

Par ailleurs, le problème <strong>des</strong> possibles effets déstabilisants du cascading sur les solitons formés à<br />

désaccord négatif n’a pas été abordé.<br />

L’étude que nous avons effectuée sur le cascading a démontré que l’effet de ce processus est<br />

à l’origine non seulement d’une auto-modulation de phase de type Kerr pour le champ pompe, mais<br />

aussi de modulations de phase par effet Kerr croisé sur le champ pompe et sur la seconde harmonique,<br />

qu’on doit prendre en compte pour une compréhension complète du phénomène. Le modèle<br />

développé présente un très bon accord avec l’expérience et permet d’expliquer la stabilité <strong>des</strong> solitons<br />

pour désaccords négatifs.<br />

4.2.1 L’asymétrie du seuil de formation <strong>des</strong> solitons<br />

Les étu<strong>des</strong> qui avaient été menées sur la génération <strong>des</strong> solitons dans <strong>des</strong> milieux χ (2) supposaient<br />

toutes qu’un grand désaccord positif induit une auto-focalisation de la lumière produite dans<br />

l’interaction paramétrique, indépendamment du processus considéré: génération de seconde harmonique<br />

ou amplification paramétrique [Canva 97].<br />

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons étudié expérimentalement la formation de solitons dans<br />

ces deux configurations. Dans le premier cas, seul un faisceau pompe fondamental est envoyé dans<br />

le cristal; dans le deuxième cas un faisceau intense à la fréquence de la seconde harmonique et un<br />

faible faisceau à la fréquence du fondamental (seed) incident simultanément sur le cristal.<br />

Fig. 4.1 – Énergie de seuil pour la formation <strong>des</strong> solitons en fonction du désaccord de phase en régime de<br />

génération de seconde harmonique (a) et d’amplification paramétrique (b). Les cercles correspondent<br />

aux données expérimentales, les étoiles aux prévisions théoriques<br />

Les résultats expérimentaux sont présentés sur la figure 4.1. Le seuil mesuré pour la génération<br />

de seconde harmonique (4.1a) diminue soudainement lorsque lorsqu’on passe de la region de autodéfocalisation<br />

(∆k < 0) à celle de auto-focalisation (∆k > 0). Pour les solitons en configuration d’amplification<br />

paramétrique, les mesures sont effectuées sur un intervalle du désaccord de phase plus petit<br />

à cause de la compétition <strong>des</strong> processus d’amplification paramétrique spontanée du bruit quantique à<br />

longueurs d’onde différentes (voir figure 4.1b). Néanmoins la comparaison <strong>des</strong> résultats dans les deux<br />

configurations montre sans ambiguïté que l’amplification paramétrique présente un comportement opposé.<br />

Le seuil plus élevé mesuré en amplification paramétrique pour <strong>des</strong> désaccords positifs suggère<br />

que la non-linéarité effective est de type auto-défocalisant contrairement au cas de la seconde harmonique.<br />

Ces résultats mettent en évidence que la <strong>des</strong>cription couramment acceptée pour le phénomène


98 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

du cascading présente <strong>des</strong> imperfections.<br />

Pour avoir une meilleure compréhension du phénomène du cascading nous avons effectué une<br />

autre expérience qui montre le rôle opposé qui joue le cascading pour les champs fondamental et de<br />

seconde harmonique.<br />

250<br />

200<br />

SH<br />

FH<br />

d [µm]<br />

150<br />

100<br />

50<br />

Linear regime<br />

-60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50<br />

∆k [cm -1 ]<br />

Fig. 4.2 – Diamètre <strong>des</strong> faisceaux fondamental et seconde harmonique mesurés sur la face de sortie du cristal<br />

non linéaire en fonction du paramètre d’accord de phase ∆k dans une expérience de génération de<br />

seconde harmonique. L’énergie du faisceau fondamental et son diamètre à l’entrée du cristal sont<br />

fixés. La ligne en pointillé représente la limite de diffraction en régime linéaire.<br />

Il s’agit d’une expérience de génération de seconde harmonique dans laquelle une impulsion<br />

pompe à 1055 nm de durée 1.5 ps est focalisée sur la face d’entrée d’un cristal de LBO de 30 mm<br />

de longueur. Le diamètre à l’entrée du cristal est de 44 µm à mi-hauteur. L’énergie de l’impulsion, fixée<br />

à 1.5 µJ, correspond à l’énergie nécessaire à la formation de solitons spatiaux près de la condition<br />

d’accord de phase (∆k = 0). Le paramètre d’accord de phase est changé variant la température du<br />

cristal entre 110 et 200 C o .<br />

Les résultats expérimentaux sont illustrés sur la figure 4.2. Le comportement opposé de l’effet<br />

de lentille effective pour le champ pompe et pour la seconde harmonique est très évident dans la<br />

région dans laquelle le régime solitonique n’est pas obtenu (∆k < −2cm −1 et ∆k > 10cm −1 ). Pour<br />

<strong>des</strong> désaccords négatifs, le diamètre du faisceau fondamental à la sortie du cristal est plus grand<br />

qu’en régime de propagation linéaire, en accord avec une non-linéarité effective induisant une autodéfocalisation.<br />

Au contraire, dans la région <strong>des</strong> désaccords positifs, le diamètre du faisceau pompe est<br />

toujours inférieur à la valeur observée en régime linéaire. La seconde harmonique présente aussi <strong>des</strong><br />

effets de auto-focalisation et défocalisation, mais pour <strong>des</strong> signes opposés du désaccord de phase.<br />

Ces résultats mettent en évidence la subtilité du processus de cascading, qui présente <strong>des</strong> effets<br />

opposés pour les deux champs (fondamental et seconde harmonique). De plus, si les résultats illustrés<br />

sur la figure 4.2 permettent d’expliquer qualitativement les variations du seuil de formation <strong>des</strong><br />

solitons en fonction du désaccord pour le cas de génération de seconde harmonique, ils sont inconciliables<br />

avec les mesures concernant le seuil du régime solitonique en configuration d’amplification<br />

paramétrique.


4.3 Vortex optiques et formation contrôlée de pattern de solitons 99<br />

4.2.2 Le modèle<br />

Une compréhension complète <strong>des</strong> effets de lentille effective dans le cascading peut s’obtenir à<br />

partir <strong>des</strong> équations couplées qui décrivent l’interaction paramétrique de deux on<strong>des</strong> [Di Trapani 01,<br />

Conti 02], en effectuant une analyse perturbative dans laquelle les champs sont développés en série<br />

de puissances de 1/∆k (voir [Conti 02] pour les détails de la dérivation). Ce modèle a été développé<br />

en collaboration avec le groupe du Prof. Trillo de l’université de Ferrara. On obtient un système de deux<br />

équations réduites pour les champs fondamental et seconde harmonique a et b de cette forme:<br />

i ∂a<br />

∂z + σ 1<br />

2 ∇2 ⊥ a + 1<br />

2∆k |a|2 a − 1 ∆k |b|2 a = 0 (4-1)<br />

i ∂b<br />

∂z + σ 2<br />

2 ∇2 ⊥ b − 1 ∆k |a|2 b = 0 (4-2)<br />

où les coefficients σ 1 et σ 2 dépendent <strong>des</strong> composantes du tenseur χ (2) . Ces équations constituent<br />

une généralisation de l’equation de Schrödinger non linéaire, normalement utilisée pour la <strong>des</strong>cription<br />

du phénomène du cascading. Elles contiennent <strong>des</strong> termes croisés de modulation de phase qui permettent<br />

d’expliquer le comportement montré sur la figure 4.2. Dans le cas de génération de seconde<br />

harmonique le champ fondamental est très grand devant la seconde harmonique (|a| ≫ |b|) donc les<br />

deux champs expérimentent une effet de lentille effective opposée pour le même désaccord de phase.<br />

Dans l’amplification paramétrique (|a| ≪ |b|) le termes croisés sont dominants dans les deux équations<br />

et les deux champs expérimentent le même effet de lentille effective pour un même désaccord.<br />

Ce modèle explique aussi l’existence de solitons pour <strong>des</strong> désaccords de phase négatifs. En effet,<br />

il a été prévu théoriquement et observé expérimentalement que la composition <strong>des</strong> solitons spatiaux<br />

dans <strong>des</strong> milieux à non linéarité quadratique dépend du ∆k. Pour les désaccords positifs, le contenu<br />

énergétique <strong>des</strong> solitons est plus important pour le champ fondamental que pour la seconde harmonique.<br />

La situation opposée est vérifiée pour les désaccords négatifs. À désaccord nul, l’énergie est<br />

partagée entre les deux champs. En comparant les signes <strong>des</strong> termes croisés dans les équations précédentes,<br />

il est clair que, dans la région à désaccords négatifs, le champ le plus intense pour le soliton<br />

expérimente toujours un effet d’auto-focalisation.<br />

4.3 Vortex optiques et formation contrôlée de pattern de solitons<br />

Les vortex optiques dans les faisceaux lumineux sont <strong>des</strong> points où l’intensité du champ électromagnétique<br />

est nulle. En ces points la phase du champ n’est pas définie et un vortex optique correspond<br />

donc à une singularité de phase du champ électromagnétique. Le front de phase est hélicoïdal autour<br />

de cette singularité. La phase du champ change de 2πm lorsque on parcourt un chemin fermé autour<br />

d’une singularité; m est un nombre entier appelé charge topologique du vortex. Les faisceaux avec<br />

<strong>des</strong> vortex, grâce au front de phase en hélice, sont très intéressants pour certaines applications (par<br />

exemple les pinces optiques). L’utilisation <strong>des</strong> ces faisceaux dans <strong>des</strong> systèmes qui supportent la propagation<br />

de solitons ouvre la voie à la réalisation de dispositifs optiques pour le traitement tout optique<br />

de l’information.<br />

Lorsque nous avons commencé à nous intéresser à ce sujet, il avait déjà été montré que, dans le<br />

processus de génération de seconde harmonique, un faisceau pompe intense présentant <strong>des</strong> vortex se<br />

sépare dans un ensembles de solitons spatiaux. La question naturelle est de se demander si le nombre<br />

de solitons formés est contrôlé par la valeur de la charge topologique de l’onde fondamentale (m ω )<br />

et de la seconde harmonique (m 2ω ). Deux configurations expérimentales permettent la génération<br />

de la seconde harmonique: soit seulement la pompe à la fréquence fondamentale est envoyée sur


100 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

le cristal, soit la pompe et un faible signal (seed) à la longueur d’onde de la seconde harmonique<br />

sont envoyés sur le cristal. Dans le premier cas il avait déjà été montré expérimentalement que la<br />

seconde harmonique est générée avec une charge topologique donnée par la relation m 2ω =2m ω . Ce<br />

faisceau se sépare ensuite en un certain nombre de solitons à cause <strong>des</strong> instabilités de modulation<br />

dans la direction azimuthal [Petrov 98]. Dans la deuxième situation, étudiée seulement du point de vue<br />

théorique, les prévisions montraient que le nombre <strong>des</strong> solitons produits dans le cristal est donné par<br />

n = |2m 2ω − m ω | [Torner 98].<br />

Nous avons donc effectué une expérience pour tester la validité de cette analyse théorique. La<br />

configuration expérimentale est la suivante: une impulsion de 1.1 ps à 1055 nm, issue d’un laser<br />

Nd:verre à verrouillage <strong>des</strong> mo<strong>des</strong>, est focalisée dans un cristal LBO 30 mm de long, coupé pour un<br />

accord de phase non critique de type I; la taille du faisceau pompe est d’environ 50 µm. Un faible signal,<br />

co-propageant avec la pompe, à la longueur d’onde de la seconde harmonique est aussi envoyé<br />

sur le cristal. Les vortex sont préparés à l’aide d’hologrammes de haute efficacité générés par ordinateur.<br />

La charge topologique du faisceau pompe a été fixée égale à 1; <strong>des</strong> faisceaux signal avec charges<br />

topologiques différentes (-1,-2,-3) ont été générés. Un soin particulier est aussi prêté à la qualité optique<br />

<strong>des</strong> deux faisceaux, qui sont filtrés spatialement afin de réduire au minimun les inhomogéneités<br />

spatiales, l’ellipticité et l’astigmatisme.<br />

Fig. 4.3 – Demonstration expérimentale d’une "algèbre de solitons". Le nombre n de solitons observés est déterminé<br />

par les charges topologiques du faisceau pompe et signal selon la relation n = |2m ω − m 2ω .<br />

(a): Pattern obtenu en régime linéaire; (b)-(d): [m ω ,m 2ω ] = [1,−1],[1,−2],[1,−3]<br />

.<br />

Les résultats expérimentaux sont présentés dans la figure (4.3). Pour <strong>des</strong> faibles intensités de<br />

pompe le vortex diffracte et s’étale (fig(4.3 a)). Lorsque la puissance de la pompe est augmentée au<br />

<strong>des</strong>sus du seuil du régime solitonique, un nombre contrôlable de solitons est observé (fig4.3b-d), qui<br />

dépend de la valeur de la charge topologique du faisceau signal et qui vérifie les prévisions théoriques.<br />

Cette expérience démontre le principe de fonctionnement d’un nouveau type de dispositifs optiques<br />

capables d’effectuer un traitement de l’information en mélangeant les charges topologiques pour produire<br />

un nombre contrôlable de solitons. Le schéma expérimentale que nous avons développé reste<br />

valable pour différents types de mélanges paramétriques, en régime de génération de seconde harmonique<br />

mais aussi de conversion paramétrique. Le résultat fondamental est que l’information inscrite<br />

dans les charges topologiques à l’entrée du dispositif est transformée en un ensemble stable, résistant<br />

et surtout prédéfini <strong>des</strong> solitons.


4.4 Reconstruction d’images digitales par formation contrôlée de solitons spatiaux 101<br />

4.4 Reconstruction d’images digitales par formation contrôlée de<br />

solitons spatiaux<br />

La propagation sans diffraction est la propriété qui caractérise les solitons spatiaux. Grâce à cette<br />

propriété un faisceau en régime solitonique est invariant par translation le long de la coordonnée de<br />

propagation z: sa profondeur de champ est en principe infinie.<br />

Dans cette section je présenterai une application dans laquelle la propriété de propagation sans diffraction<br />

<strong>des</strong> solitons est exploitée pour reconstruire <strong>des</strong> images digitales. Dans ce contexte on entend<br />

par image digitale une image formée par plusieurs faisceaux (qui jouent le rôle <strong>des</strong> pixels) disposés<br />

sur <strong>des</strong> noeuds sélectionnés d’un réseau carré. En régime de propagation linéaire, une telle image<br />

apparaît nette et donc reconnaissable seulement dans un intervalle le long de la direction de propagation<br />

correspondant à sa profondeur de champ. En dehors de cette zone l’image est brouillée à cause<br />

<strong>des</strong> effets de diffraction qui induisent la superposition <strong>des</strong> différents faisceaux et leur interférence. Cependant,<br />

en regime non-linéaire, si chaque faisceau est capable d’exciter un soliton, la profondeur de<br />

champ de l’image sera en principe infinie. L’idée est de trouver <strong>des</strong> conditions expérimentales telles<br />

que les solitons soient excités si le plan focal de l’image est à l’intérieur du cristal. Dans ce cas on<br />

pourra récupérer l’image nette sur la face de sortie du cristal, indépendamment de la position du plan<br />

focal image dans le cristal. Avec cette technique nous avons obtenu une amélioration de l’intervalle sur<br />

lequel l’image est clairement reconstruite d’un facteur 3.6 par rapport au régime linéaire.<br />

Dans cette section je présenterai l’expérience et discuterai les facteurs qui limitent l’intervalle maximal<br />

attainable.<br />

4.4.1 Configuration expérimentale<br />

Le cristal non linéaire utilisé pour la génération <strong>des</strong> solitons est un cristal de LBO (triborate de<br />

lithium) de 30mm de long. Le cristal est pompé par un laser Nd : verre, à verrouillage de mo<strong>des</strong>, amplifié<br />

et doublé en fréquence, qui produit <strong>des</strong> impulsions de 1.5ps à 527nm. La température du cristal<br />

est fixée à 107.5C pour réduire au minimum l’écart entre les vitesses de groupe <strong>des</strong> différents impulsions<br />

(signal, complémentaire, pompe) Dans ces conditions on obtient une conversion paramétrique<br />

spontanée à 1.8µm pour le complémentaire et à 0.75µm pour le signal.<br />

Nous avons effectué deux expériences différentes: avec un seul faisceau pompe de 40 µm de<br />

largeur à mi-hauteur et avec une pompe constituée <strong>des</strong> plusieurs faisceaux, obtenue en faisant passer<br />

le faisceau laser à travers une diapositive sur laquelle une image est reproduite. Le plan de la diapositive<br />

est ensuite imagé (avec une réduction convenable) sur la face d’entrée du cristal. Un filtrage<br />

spatial après la diapositive assure une bonne qualité <strong>des</strong> faisceaux pompe, importante pour l’excitation<br />

<strong>des</strong> solitons [Torner 99]. Dans les deux configurations le cristal non linéaire et le système d’imagerie<br />

(camera CCD) sont solidaires et peuvent être déplacés le long de l’axe de propagation z du faisceau<br />

pompe. Ce montage nous permet d’étudier la profondeur de champ du faisceau pompe en fonction de<br />

la position relative de son plan focal et du cristal. Pour repérer aisément la position du cristal par rapport<br />

au plan image de la pompe on fixe la position de l’origine sur l’axe de propagation z de la manière<br />

suivante: z = 0 lorsque le plan focal de la pompe coïncide avec la face de sortie du cristal (en régime<br />

de propagation linéaire). Des valeurs positives de z s’obtiennent déplaçant le cristal dans la direction<br />

de propagation de la pompe; les valeurs négatives pour <strong>des</strong> déplacements dans la direction opposée.<br />

4.4.2 Profondeur de champ d’un soliton spatial<br />

La profondeur de champ d’un seul faisceau pompe à été étudiée en régime de propagation fortement<br />

non-linéaire. Pour une intensité de pompe fixée (120 GW/cm 2 ) on fait varier la position du cristal<br />

sur l’axe z et on mesure le diamètre du faisceau sur sa face de sortie: nous avons pu observer, pour la


102 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

pompe et pour le signal, la formation <strong>des</strong> solitons (mutually trapped beams) sur un intervalle de 32 mm;<br />

sur cet intervalle le diamètre <strong>des</strong> faisceaux à la sortie du cristal est constant. Le résultat important est<br />

que cet intervalle, qui correspond à la profondeur de champ du soliton, améliore d’environ un facteur<br />

trois le paramètre confocal du faisceau pompe en régime de propagation linéaire (voir figure 4.4).<br />

220<br />

Output beam diameter (mm)<br />

200<br />

180<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

Pump (non-linear)<br />

Signal (non-linear)<br />

Pump (linear)<br />

Pump waist<br />

inside LBO<br />

crystal<br />

0<br />

-20 -10 0 10 20 30 40<br />

Z (mm)<br />

Fig. 4.4 – Diamètre du faisceau sur la face de sortie du cristal en fonction de la position du cristal<br />

On peut aussi remarquer qu’il n’est pas nécessaire de focaliser le faisceau pompe à l’intérieur du<br />

cristal pour exciter un soliton. Ces mesures ont été faites avec une intensité de pompe constante; il est<br />

possible d’étendre l’intervalle mesuré si l’on s’accorde la possibilité d’augmenter l’intensité de pompe:<br />

avec une pompe plus intense les solitons peuvent être excités même si le plan image de la pompe est<br />

nettement à l’extérieur du cristal. En mesurant le seuil de formation de solitons en fonction de la position<br />

du cristal, nous avons montré qu’il est possible de déplacer le cristal sur <strong>des</strong> intervalles allant jusqu’a<br />

70 mm. On pourrait penser que, moyennant la puissance nécessaire, une profondeur de champ aussi<br />

grande qu’on le désire soit réalisable. En réalité, pour éviter que <strong>des</strong> processus non linéaires d’ordre<br />

supérieur, tels que la génération de continuum démarrent, l’intensité maximale utilisable reste limitée.<br />

Un point important mis en évidence par la mesure du seuil de formation <strong>des</strong> solitons est que,<br />

lorsque le plan image de la pompe se trouve dans le cristal, l’énergie nécessaire à l’excitation du<br />

régime solitonique est constante. Cette observation, combinée avec la l’invariance du diamètre du<br />

soliton, illustrée par la figure 4.4, démontre que le plan du col du faisceau pompe peut se déplacer<br />

librement à l’intérieur du cristal, sans que cela affecte le diamètre <strong>des</strong> faisceaux pompe, signal et<br />

complémentaire (les trois en régime solitonique) à la sortie du cristal.<br />

Les résultats encourageants obtenus dans le cas d’un seul faisceau pompe suggèrent donc la<br />

possibilité d’appliquer cette technique dans le but d’améliorer la profondeur de champ pour <strong>des</strong> images<br />

digitales précédemment décrites. Nous verrons dans le paragraphe suivant que, dans ce cas, d’autres<br />

effets interviennent à limiter les performances de la technique.<br />

4.4.3 Reconstruction d’images digitales<br />

Le faisceau pompe est maintenant une image digitale constituée <strong>des</strong> plusieurs faisceaux disposés<br />

de façon à former une flèche. Comme pour un seul faisceau pompe, nous avons observé les modifica-


4.4 Reconstruction d’images digitales par formation contrôlée de solitons spatiaux 103<br />

tions de l’image reconstruite à la sortie du cristal, lorsque on fait varier la position du cristal par rapport<br />

au plan image. Les résultats sont illustrés sur la figure 4.5.<br />

Z<br />

(mm)<br />

Pump<br />

(linear)<br />

Signal<br />

(non−linear)<br />

−1<br />

+11<br />

+23<br />

Fig. 4.5 – Exemple de reconstruction d’une image digitale<br />

L’intervalle sur lequel l’image est clairement reconstruite en régime non linéaire à la longueur<br />

d’onde du signal est beaucoup plus grand (24 mm) qu’en régime linéaire (10 mm), où les effets néfastes<br />

de la diffraction sont évidents. Le principal obstacle à une ultérieure amélioration <strong>des</strong> performances de<br />

cette technique de reconstruction d’images simplement en augmentant l’intensité de pompe provient<br />

de la portion <strong>des</strong> faisceaux de pompe non couplée avec les solitons.<br />

En effet cette radiation (background), associée à chaque faisceau-pixel de l’image, n’étant pas<br />

en régime solitonique, diffracte et peut interférer avec celles <strong>des</strong> pixels plus proches. Des figures<br />

d’interférence apparaissent alors et, en régime de haute intensité, en correspondence <strong>des</strong> maxima<br />

d’interférence, <strong>des</strong> nouveaux solitons peuvent être excités. Cela brouille l’image originale par l’ajout de<br />

pixels non prévus.<br />

Comme l’interférence s’est révélée être la limitation principale de cette technique, il est intéressant<br />

d’étudier l’influence <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong> images à reconstruire (diamètre <strong>des</strong> pixels, interdistance)sur<br />

les performances réalisables. À cette fin nous avons mesuré l’intervalle de reconstruction<br />

maximale pour différentes valeurs du grandissement du système d’imagerie (1/6, 1/5, 1/4, 1/3). On observe<br />

que l’intervalle maximal de reconstruction décroît et que le seuil du régime solitonique augmente<br />

au décroître du diamètre <strong>des</strong> pixels. Les effets de diffraction jouent un rôle de plus un plus important<br />

et l’intervalle de reconstruction est de l’ordre de la longueur effective du cristal. Pour <strong>des</strong> diamètres<br />

<strong>des</strong> pixels plus grands la diffraction est plus faible et l’intervalle et donné par la somme du paramètre<br />

confocal d’un pixel et de la longueur effective du cristal. En réalité pour estimer les performances de<br />

notre système, l’intervalle absolu de reconstruction n’est pas un bon indicateur: il faut le comparer<br />

à la profondeur de champ de l’image en régime de propagation linéaire. Le meilleur résultat obtenu<br />

correspond à une amélioration d’un facteur 3.6 par rapport au cas linéaire.


104 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

4.5 Publications personnelles sur le sujet<br />

1. Faccio D, Di Trapani P., Bragheri F., Liberale C., Degiorgio V., <strong>Bramati</strong> A., Minardi S., Dubietis A.,<br />

Matijosius A., Piskarkas R., Varanavicius A. Title: Far-field spectral characterization of conical<br />

emission and filamentation in Kerr media, soumis à JOSA B<br />

2. Conti, C.; Trillo, S.; Di Trapani, P.; Kilius, J.; <strong>Bramati</strong>, A.; Minardi, S.; Chinaglia, W.; Valiulis,<br />

G., J. Opt. Soc. Am. B, 19,852, (2002) Title: Effective lensing effects in parametric frequency<br />

conversion<br />

3. Minardi, S.; Molina-Terriza, G.; <strong>Bramati</strong>, A.; Di Trapani, P.; Torner, L.; Torres, J.P.; Petrov, D.V.;<br />

Soto-Crespo, J.M., Opt.Photonics News, 12, 63, (2001) Title: Controllable patterns of parametric<br />

solitons<br />

4. Di Trapani, P.; <strong>Bramati</strong>, A.; Minardi, S.; Chinaglia, W.; Conti, C.; Trillo, S.; Kilius, J.; Valiulis, G.,<br />

Phys. Rev. Lett., 87,183902/1, (2001) Title: Focusing versus defocusing nonlinearities due to<br />

parametric wave mixing<br />

5. <strong>Bramati</strong>, A.; Chinaglia, W.; Minardi, S.; Di Trapani, P., Opt. Lett.,26, 1409, (2001) Title: Reconstruction<br />

of blurred images by controlled formation of spatial solitons<br />

6. Molina-Terriza, G.; Minardi, S.; <strong>Bramati</strong>, A.; Di Trapani, P.; Torner, L., Opt. Express, 9, (2001)<br />

Title: Demonstration of vortex-induced beam shaping in seeded second-harmonic generation<br />

4.6 Publications jointes


4.6 Publications jointes 105<br />

VOLUME 87, NUMBER 18 P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S 29 OCTOBER 2001<br />

Focusing versus Defocusing Nonlinearities due to Parametric Wave Mixing<br />

P. Di Trapani, 1 A. <strong>Bramati</strong>, 1 S. Minardi, 1 W. Chinaglia, 1 C. Conti, 2 S. Trillo, 2,3 J. Kilius, 1,4 and G. Valiulis 4<br />

1 INFM and Department of Chemical, Physical and Mathemetical Sciences, University of Insubria, Via Lucini 3, 22100 Como, Italy<br />

2 Istituto Nazionale di Fisica della Materia, INFM-RM3, Via della Vasca Navale 84, 00146 Roma, Italy<br />

3 Department of Engineering, University of Ferrara, Via Saragat 1, 44100 Ferrara, Italy<br />

4 Department of Quantum Electronics, Vilnius University, Building 3 Sauletekio Avenue 9, 2040, Vilnius, Lithuania<br />

(Received 9 August 2000; revised manuscript received 12 January 2001; published 16 October 2001)<br />

We show experimentally and theoretically that cascading due to two-wave parametric frequency conversion<br />

in quadratic materials acts as an effective focusing or defocusing nonlinearity, depending not only<br />

on mismatch, but also on the selected wave, and the dominant type of process (second-harmonic generation<br />

or down-conversion). A dramatic asymmetry of beam spreading and threshold lowering for soliton<br />

formation against mismatch is the clear experimental signature of this behavior.<br />

DOI: 10.1103/PhysRevLett.87.183902<br />

PACS numbers: 42.65.Tg, 05.45.Yv, 42.65.Pc, 42.70.Qs<br />

Self-trapped (nondiffractive) wave packets or solitons<br />

are the most striking manifestation of self-focusing occurring<br />

in Kerr media with positive nonlinear index [1]. However,<br />

also second-harmonic generation (SHG) with large<br />

phase mismatches Dk 2k 1 k 2 , results in an effective<br />

self-induced Kerr effect for the fundamental harmonic<br />

(FH) beam, i.e., an intensity-dependent index change<br />

which is of self-focusing type for Dk . 0 [2,3]. This<br />

so-called cascading effect, due to reiterated up- and downconversions,<br />

is a universal x 2 phenomenon occurring<br />

also via other mixing processes [3,4]. A renewed interest<br />

in cascading has motivated the pioneering observation of<br />

parametric solitons in SHG [5], which, unlike solitons<br />

in true Kerr media, do not undergo catastrophic blowup<br />

in 2 1 1 dimensions [6]. The field of x 2 trapping was<br />

then enriched by observations of spatial locking in optical<br />

parametric amplification (OPA, i.e., down-conversion) of<br />

quantum noise [7] or finite seed [8], transverse instabilities<br />

[9] and temporal effects [10] in SHG, and Bessel-like or<br />

vortex beams in SHG and OPA [11,12]. Theoretically,<br />

parametric solitons have also stimulated a deep understanding<br />

of soliton stability with fallout in the whole area<br />

of nonlinear waves [13].<br />

The studies of quadratic wave mixing of confined wave<br />

packets have been carried out by taking for granted that<br />

large positive Dk results into self-focusing of parametrically<br />

generated light. The aim of this Letter is to show<br />

experimentally and theoretically that this is not generally<br />

true. Vice versa the outcome of the quadratic wave mixing<br />

depends critically on the dominant process (SHG vs OPA)<br />

through the launching conditions, and also on which beam<br />

is considered. Experimentally, we choose solitons as natural<br />

candidates to show the diversity existing between SHG<br />

and OPA, for which we present compelling evidence for<br />

asymmetric lowering of formation threshold. Conversely,<br />

to show the different behavior of the two beams we need a<br />

significant departure from solitons. A comprehensive classification<br />

of the observed focusing/defocusing features is<br />

given by means of a novel reduced model.<br />

We have investigated experimentally focusing and soliton<br />

formation in SHG and OPA, by means of a laser source<br />

delivering 1.5-ps pulses (measured by autocorrelation).<br />

SHG is pumped by a beam at l 0 2pk 0 1055 nm,<br />

while in OPA a seed at l 0 is amplified by a SH pump<br />

beam at l 0 2 527.5 nm. A 3-cm-long LBO (lithium<br />

triborate) crystal was chosen in spite of its relatively<br />

low nonlinear coefficient d eff 0.85 pmV (x <br />

k 0<br />

q2ce 0 n 2 1n 2 d eff 7 3 10 25 W 212 with n 1 <br />

n 2 1.6), because of (i) low (virtually zero) two-photon<br />

absorption at 527.5 nm; (ii) absence of walk-off due to<br />

type I temperature-tuned noncritical phase matching. The<br />

measured phase matching temperature, corresponding to<br />

peak SHG conversion for a wide FH beam was 159 ± C. A<br />

nearly Gaussian input pump beam with FWHM diameter<br />

of 45 mm was focused on the input face of the crystal,<br />

and its energy was measured by a calibrated energy meter.<br />

The output beam was imaged onto a CCD camera, where<br />

the beam profiles and diameters at both FH and SH are<br />

measured by means of suitable filters. Under low power<br />

operating conditions, we measure a diffracted output<br />

FWHM diameter d 150 200 mm.<br />

First, soliton formation is observed at a well-definite<br />

pump input energy threshold E T , above which the beam<br />

widths of both harmonics are locked to a fixed value and<br />

do not exhibit appreciable changes in response to large<br />

variations of input energy (see also Ref. [5]). The threshold<br />

measured in SHG is reported in Fig. 1. It decreases<br />

abruptly when crossing from the self-defocusing (Dk , 0)<br />

to the self-focusing (Dk . 0) side. Although in the latter<br />

region the threshold depends smoothly on Dk, the output<br />

imbalance (FH to SH energy ratio) at threshold increases<br />

considerably with Dk, as shown in Fig. 2.<br />

For comparison, we have measured (see Fig. 3) the<br />

soliton threshold in OPA with (fixed) 8 nJ FH seed. In<br />

this case, the measurements are limited to a smaller range<br />

of jDkj by the onset of competing OPA of quantum<br />

noise occurring, for high pumping rates, at different<br />

signal-idler (spontaneously phase matched) wavelengths.<br />

183902-1 0031-90070187(18)183902(4)$15.00 © 2001 The American Physical Society 183902-1


106 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

VOLUME 87, NUMBER 18 P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S 29 OCTOBER 2001<br />

FIG. 1. Threshold energy for soliton formation against mismatch<br />

Dk in a SHG experiment. The solid circles are measured<br />

data, while stars are relative to the peak intensity calculated numerically<br />

from Eqs. (1) within a CW approximation.<br />

Nevertheless, by comparing Figs. 1 and 3, it is clear that<br />

OPA shows the opposite trend. The higher threshold<br />

measured in OPA for Dk . 0 suggests that the effective<br />

nonlinearity is of defocusing (focusing) type for Dk . 0<br />

Dk , 0, unlike the case of SHG. However, in this case<br />

this focusing/defocusing action must be expected to stem<br />

from the SH beam which dominates the OPA dynamics.<br />

To check further the focusing versus defocusing nature<br />

of the effective nonlinear lensing effect, we have performed<br />

a second set of measurements in SHG from an<br />

input FH beam with fixed diameter (d 44 mm) and input<br />

energy corresponding to the formation of a parametric<br />

soliton near phase matching (about 1 mJ, see Fig. 1).<br />

Then, the output beam diameters of the FH and SH beams<br />

are recorded against mismatch Dk and shown in Fig. 4,<br />

in a range of about 100 cm 21 corresponding to temperatures<br />

110 200 ± C. For large absolute mismatches (say<br />

FIG. 3.<br />

As in Fig. 1 for an OPA experiment.<br />

jDkj . 40 cm 21 ), diffraction of the FH beam strongly<br />

dominates over SHG, and the two beam diameters approach<br />

the linear limit, reported as a dashed line in Fig. 4.<br />

Here, unlike the previous set of measurements, we do<br />

not readjust the input energy to form a soliton when the<br />

absolute mismatch is changed. Thus, for intermediate<br />

mismatches, the nonlinearity does not balance completely<br />

diffraction, and the beams experience significant width<br />

variations. Remarkably, the two beams exhibit a strongly<br />

asymmetric behavior against reversal of mismatch. For<br />

Dk , 0 the FH beam spreads well above the linear limit<br />

following the well-established defocusing nature of the effective<br />

nonlinearity. Conversely, for Dk . 0, it is the SH<br />

beam which experiences a significant spread above the linear<br />

limit, confirming that the SH beam follows an opposite<br />

trend with respect to the FH beam, even in SHG. The<br />

data of Fig. 4 are, to the best of our knowledge, the only<br />

FIG. 2.<br />

FH to SH soliton energy ratio versus Dk in SHG.<br />

FIG. 4. Output beam FWHM diameters d of the FH and SH<br />

beams measured versus mismatch Dk in a SHG experiment<br />

with fixed input energy and beam diameter. The dashed line<br />

represents the linear limit of diffractive spreading.<br />

183902-2 183902-2


4.6 Publications jointes 107<br />

VOLUME 87, NUMBER 18 P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S 29 OCTOBER 2001<br />

compelling evidence that cascading is a subtle limit, with<br />

opposite features for the two harmonics.<br />

The observed features can be explained starting from<br />

the standard Hamiltonian coupled-mode model [13], conveniently<br />

written in terms of dimensionless variables as<br />

i ≠u 1<br />

≠z 1 s 1<br />

2 =2 u 1 1 u 2 u 1e 2idkz 0 ,<br />

i ≠u 2<br />

≠z 1 s 2<br />

2 =2 u 2 1 u2 1<br />

2 eidkz 0 ,<br />

(1)<br />

power ratio Q 2<br />

/Q 1<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

127<br />

110<br />

80<br />

Q 1<br />

/Q 2<br />

50<br />

8<br />

4<br />

0<br />

0 5 10<br />

Q=25<br />

Q=25<br />

50<br />

80<br />

127<br />

where z ZZ d , x, y X, Yr 0 (r p x 2 1 y 2 is<br />

the radial coordinate, and = 2 ≠x 2 1 ≠2 y the transverse<br />

Laplacian), r 0 and Z d k 1 r0 2 being a reference input<br />

pspot-size and diffraction length, respectively. u n x, y, z <br />

3 2 n Zd xE n X, Y, Z, n 1, 2, are slowly varying<br />

envelopes, with jE n j 2 being real-world intensities. Here<br />

dk DkZ d 2k 0 Z d n 1 2 n 2 is the normalized mismatch,<br />

while s n k 1 k n , i.e., s 1 1 and s 2 1 2 .<br />

We have dealt with Eqs. (1) following three different<br />

approaches, all of them accounting for the observed features.<br />

First, we have resorted to numerical integration of<br />

Eqs. (1). For any value of Dk, the threshold is determined<br />

numerically by doing several simulations at different input<br />

intensities. The stars in Figs. 1–3 correspond to the<br />

values of threshold and imbalance estimated numerically<br />

(the computed threshold is CW and thus reported on a different<br />

vertical scale in GWcm 2 ). The agreement is satisfactory,<br />

although a more quantitative comparison would<br />

require accounting for temporal effects (i.e., pulse breaking,<br />

group-delay, …), not included in Eqs. (1).<br />

To establish further the asymmetric behavior of mixing,<br />

the entire family of radially symmetric nodeless soliton<br />

solutions u n u n0 r expinbz of Eqs. (1) [14], was<br />

mapped numerically in the plane dk, b. Solitons exist for<br />

any propagation constant b . 0 when dk . 0, and only<br />

for b . 2dk2 when dk , 0, becoming infinitely wide<br />

close to this existence threshold. To our purpose, the soliton<br />

family is conveniently characterized in terms of power<br />

Rimbalance R Q 2 Q 1 (or Q 1 Q 2 ), where Q n Q n b, dk <br />

1`<br />

2` ju n0j 2 3 2 n dx dy gives the parametric dependence<br />

of the FH n 1 and SH n 2 powers. Experimentally,<br />

one does not have direct control on b, but rather<br />

on the (related) total power Q Qb, dk Q 1 1 Q 2<br />

which is conserved along z (together with the Hamiltonian)<br />

[13]. The curves showing the dependence of power<br />

imbalance Q 2 Q 1 on accessible quantities, i.e., against dk<br />

for different constant powers Q, are reported in Fig. 5, and<br />

agree with the observed features. First, strongly asymmetric<br />

behavior around dk 0 is clearly evident. The FH<br />

and SH components are comparable only at phase matching,<br />

whereas the SH content remains weak for dk . 0 and<br />

is markedly enhanced for dk , 0 (vice versa for the FH<br />

component). Since soliton formation is obviously favored<br />

by launching conditions which better match the soliton<br />

0<br />

-10 -5 0 5 10<br />

mismatch δ k<br />

FIG. 5. Ratio Q 2 Q 1 of SH to FH power components versus<br />

mismatch dk, for different values of the total soliton power<br />

Q Q 1 1 Q 2 . Unstable soliton branches are plotted as bold<br />

curves. The inset shows an enlarged picture of the inverse ratio<br />

Q 1 Q 2 for positive dk.<br />

content, this explains why solitons are favored for dk . 0<br />

in SHG (see Fig. 1), and for dk , 0 in OPA (see Fig. 3).<br />

A second subtle point is the strong asymmetry between<br />

the regions of large negative and positive mismatches dk.<br />

For dk . 0, Fig. 5 shows that, at constant power, the<br />

relative FH content of the soliton raises smoothly (and<br />

indefinitely) with dk, in agreement with the quasilinear<br />

increase exhibited by SHG data in Fig. 2. Conversely, for<br />

dk , 0, Q 2 Q 1 increases abruptly where, however, solitons<br />

become unstable (dQdb , 0 [13], shown as bold<br />

branches of the multivalued curves in Fig. 5) thus being<br />

unobservable. Despite the instability affects only a tiny<br />

region of the plane b, dk close to the existence boundary<br />

[13], our accurate calculation shows that solitons exhibit<br />

a strong enhancement of SH content exactly within<br />

this region. In other words, the parametric soliton instability<br />

is the counterpart of the well-known plane-wave decay<br />

instability of the SH beam. In this respect, our available<br />

data, showing that the SH to FH ratio measured in OPA<br />

(not reported) never reaches the high values of SHG imbalance<br />

(FH to SH ratio in Fig. 2), support only qualitatively<br />

this picture. Conclusive statements on this specific<br />

point require overcoming the limitation on the achievable<br />

Dk range in OPA, and account for intrinsic Kerr terms.<br />

Last but not least, the essential focusing/defocusing<br />

role of cascading nolinearities can be captured from a<br />

multiscale reduction [15] of Eqs. (1), taking ´ dk 21 as<br />

smallness parameter. To this end, the two interacting fields,<br />

assumed to depend on both the fast longitudinal scale<br />

z z´, and slow scales z n ´nz, x n ´nx, y n <br />

´ny, (n 0, 1, 2, . . .), are expanded as u 1 A 1 ´A 1 1<br />

´2A 2 1 . . . , and u 2 B 1 ´B 1 1 ´2B 2 1 . . . , without<br />

any assumption on their relative magnitude. By proceeding<br />

in a standard way [15] (details will be published<br />

elsewhere), we obtain in terms of original variables, the<br />

183902-3 183902-3


108 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

VOLUME 87, NUMBER 18 P H Y S I C A L R E V I E W L E T T E R S 29 OCTOBER 2001<br />

reduced system obeyed by the leading-order envelopes A<br />

and B as<br />

i ≠A<br />

≠z 1 1 2 =2 A 1 1<br />

2dk jAj2 A 2 1<br />

dk jBj2 A 0 ,<br />

i ≠B<br />

≠z 1 s 2<br />

2 =2 B 2 1<br />

dk jAj2 B 0 .<br />

Although Eqs. (2) do not account for the parametric<br />

energy conversion since they conserve the individual<br />

beam powers, they <strong>des</strong>cribe correctly the large-scale<br />

dynamics (averaged over many periods of conversion and<br />

back-conversion) for large jdkj, thus generalizing the<br />

self-consistent nonlinear Schrödinger equation (NLSE)<br />

<strong>des</strong>cription of cascading. As compared with previous multiscale<br />

derivations [16], self-action at SH does not appear,<br />

since it involves coupling to higher harmonics for which no<br />

experimental evidence was ever reported. The form of the<br />

effective cubic terms in Eqs. (2) is similar to those found<br />

for quasi-phase-matching gratings [17] (where, however,<br />

they act as a correction to grating-induced phase-matched<br />

quadratic terms), thus suggesting their universal role for<br />

parametric mixing of mismatched waves. Importantly,<br />

the global lensing effect arising from phase curvature<br />

in Eqs. (2) is affected by both self-induced (at FH) and<br />

cross-induced terms which compete and act oppositely for<br />

a fixed dk. This explains the observed physics at a glance.<br />

First, in SHG (jAj ¿ jBj the two harmonics experience<br />

defocusing action for opposite signs of dk, in agreement<br />

with the data reported in Fig. 4. Second, lower threshold<br />

is expected where the effective nonlinearity dictated by<br />

the dominant beam, i.e., FH in SHG and SH in OPA<br />

jBj ¿ jAj, has self-focusing nature thereby balancing<br />

diffraction. According to Eqs. (2), in agreement with<br />

Figs. 1 and 3, this occurs for dk . 0 in SHG, and for<br />

dk , 0 in OPA, respectively. In the focusing regions of<br />

SHG and OPA, the inverse dependence of the effective<br />

Kerr coefficients on dk in Eqs. (2) accounts for the slight<br />

increase of threshold with mismatch. More importantly,<br />

Eqs. (2) in combination with Fig. 5 shows physically<br />

that solitons are allowed to exist for dk , 0 because<br />

the dominant SH component experiences a self-focusing<br />

action. In other words, contrary to common belief, both<br />

signs of dk must be regarded as self-focusing as long as<br />

the prevailing soliton component is considered.<br />

Finally, note that our reduced model is consistent with<br />

the well-known NLSE limit, which is obtained from<br />

Eqs. (2) with B 0. In this case, an axially symmetric<br />

self-trapped FH beam u 1 Ar is accompanied by a<br />

stabilizing SH field which, in our approach arise at order<br />

´ as u 2 ´B 1 A 2 2dkexpidkz. These soliton<br />

solutions approximate the exact ones of Fig. 5 only for<br />

dk ¿ 1. Importantly, in OPA a singular self-consistent<br />

(2)<br />

equation for a single beam amplitude cannot be derived,<br />

even for large Dk. This is due to the fact that the FH beam<br />

is weak, and the beam dynamics remains determined by<br />

the cross-induced origin of nonlinear phase curvature in<br />

Eqs. (2).<br />

In summary, the concept of self-focusing (defocusing)<br />

originating from parametric conversion depends not only<br />

on the mismatch sign, but also upon the selected wave and<br />

the dominant process (SHG or OPA). The physics of this<br />

phenomenon is inherently contained in the usual coupledmode<br />

model for two-wave mixing. Striking asymmetries<br />

between soliton thresholds and evolutions of nonsoliton<br />

beam diameters confirm this picture.<br />

This work was funded by INFM (PAIS Project 1999)<br />

and Project Unesco Uvo-Roste 875.571.0.<br />

[1] R. Y. Chiao, E. Garmire, and C. H. Townes, Phys. Rev. Lett.<br />

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Schiek, Y. Baek, and G. I. Stegeman, Phys. Rev. E 53, 1138<br />

(1996). These experiments were carried out only recently<br />

in spite of an early prediction by Y. N. Karamzin and A. P.<br />

Sukhorukov, JETP Lett. 20, 338 (1975).<br />

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[9] R. A. Fuerst et al., Phys. Rev. Lett. 78, 2756 (1997).<br />

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(1999); X. Liu, K. Beckwitt, and F. W. Wise, Phys. Rev. E<br />

61, R4722 (2000).<br />

[11] P. Di Trapani et al., Phys. Rev. Lett. 81, 5133 (1998);<br />

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[12] P. Di Trapani et al., Phys. Rev. Lett. 84, 3843 (2000).<br />

[13] D. E. Pelinovsky, A. V. Buryak, and Yu. S. Kivshar, Phys.<br />

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and S. Trillo, Phys. Rev. Lett. 77, 5210 (1996).<br />

[14] L. Torner, Opt. Commun. 114, 136 (1995); A. V. Buryak,<br />

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(1996).<br />

[15] A. H. Nayfeh, Introduction to Perturbation Techniques<br />

(Wiley, New York, 1993).<br />

[16] A. G. Kaloksai and J. W. Haus, Phys. Rev. A 49, 574<br />

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[17] C. B. Clausen, O. Bang, and Y. S. Kivshar, Phys. Rev. Lett.<br />

78, 4749 (1997).<br />

183902-4 183902-4


4.6 Publications jointes 109<br />

September 15, 2001 / Vol. 26, No. 18 / OPTICS LETTERS 1409<br />

Reconstruction of blurred images by controlled formation of<br />

spatial solitons<br />

<strong>Alberto</strong> <strong>Bramati</strong>, Walter Chinaglia, Stefano Minardi, and Paolo Di Trapani<br />

Istituto Nazionale per la Fisica della Materia and Department of Chemical, Physical and Mathematical Sciences,<br />

University of Insubria, Via Valleggio 11, 22100 Como, Italy<br />

Received March 20, 2001<br />

Diffracted digital images are reconstructed by excitation of spatial solitons in a bulk x 2 crystal, in the regime<br />

of single-pass parametric amplification of the quantum noise. © 2001 Optical Society of America<br />

OCIS co<strong>des</strong>: 190.4970, 070.4340.<br />

Quadratic nonlinear interaction is known for supporting<br />

the process of spatial soliton formation, which was<br />

observed in both upconversion and downconversion<br />

schemes. 1 – 3 Attractive features of spatial quadratic<br />

solitons are phase-sensitive interaction, 4 ultrafast addressing,<br />

5 and multifrequency trapping, which make<br />

these solitons interesting for all-optical applications.<br />

In this Letter we apply the most fundamental and<br />

well-known property of solitary waves, i.e., diffraction-free<br />

propagation, for reconstruction of digitized<br />

images. These kinds of image are formed by selected<br />

pixellike beams arranged on a square lattice. In the<br />

linear regime such an image can be reconstructed only<br />

in a range corresponding to the linear depth of focus,<br />

because of the blurring effects of diffraction; in the solitary<br />

regime, because of the translational invariance<br />

ensured by the diffraction-free propagation, we are<br />

able to reconstruct the image in a larger range, limited<br />

by the crystal length or by the occurrence of soliton–soliton<br />

interaction. We achieved an increase of<br />

depth of focus of digital images of up to a factor of<br />

3.6 with respect to the linear case. Limitations<br />

of this reconstruction method are analyzed by study<br />

of single-soliton formation with respect to the waist<br />

position (relative to the nonlinear crystal) of the pump<br />

beam and by performance of several tests of the whole<br />

image with different diffraction parameters. Our<br />

work addresses the problem of many-soliton systems<br />

in the traveling-wave configuration, which we have<br />

found only a few experimental studies of in the<br />

literature. 6 – 9<br />

The experimental setup is based on a 30-mm<br />

temperature-tuned lithium triborate crystal, operated<br />

in noncritical type I phase matching and pumped<br />

by a 1.5-ps, 527-nm pulse from an amplified, frequency-doubled,<br />

mode-locked Nd:glass laser. We<br />

set the crystal temperature to 107.5 ± C to obtain<br />

generation at 1.8 mm (idler) and 0.75 mm (signal)<br />

from quantum-noise parametric amplification, ensuring<br />

minimum group-velocity mismatch between the<br />

interacting pulses. In a first experiment, we used a<br />

two-lens telescope (demagnification 53) to reconstruct<br />

at the crystal’s input face an image of a transparency 9<br />

(reproducing two digitized capital letters, M and F)<br />

placed in the high-energy (2-mJ) pump-beam path.<br />

Each pixel in our image was 35 mm FWHM at the<br />

crystal entrance and was arranged on a selected<br />

node of a square lattice with a 120-mm step. A CCD<br />

camera and a single-lens imaging system were used<br />

to monitor the reconstructed image at the output face<br />

of the nonlinear crystal. The achieved results are<br />

shown in Fig. 1. Figure 1a represents the input image.<br />

Figure 1b shows the image at the output face of<br />

the crystal in the linear regime: Dramatic spreading<br />

effects of diffraction are evident. Figures 1c and 1d<br />

show the reconstructed images at the output face of<br />

the crystal in the solitary-wave regime for the pump<br />

and the signal, respectively: Strong improvement of<br />

the image quality is achieved for both the signal and<br />

the pump. The reconstructed image at the signal<br />

wavelength exhibits better quality than the pump<br />

profile, which is affected by a background that is due<br />

to the portion of the pump pulse that is not coupled<br />

with the generated solitons (i.e., that is due to low<br />

single-soliton content of the input). 10 Note that this<br />

high-quality feature of the IR image is a unique<br />

characteristic of the solitons generated by optical<br />

parametric amplification 3 that is absent from the<br />

upconversion (or second-harmonic) regime.<br />

For purposes of image reconstruction we have to<br />

compare the nonlinear image-reconstruction range<br />

with respect to the linear depth of focus: To this end,<br />

we performed measurements in which we scanned<br />

Fig. 1. Reconstruction of a multipixel image: a, image at<br />

the input face of the crystal; b, image at the output face<br />

of the crystal under conditions of the linear propagation<br />

regime; c, reconstructed image at the output face for the<br />

pump wavelength in the strongly nonlinear regime; d, reconstructed<br />

image at the output face for the signal wavelength<br />

in the strongly nonlinear regime.<br />

0146-9592/01/181409-03$15.00/0 © 2001 Optical Society of America


110 4. Génération et contrôle de solitons spatiaux en régime d’impulsions ultra-courtes dans <strong>des</strong> milieux χ (2)<br />

1410 OPTICS LETTERS / Vol. 26, No. 18 / September 15, 2001<br />

the crystal through the image plane. Both the<br />

crystal and the imaging system were mounted on a<br />

translating stage that could be scanned along the<br />

propagation direction of the pump beam. We defined<br />

the position Z of the crystal relative to the image<br />

plane as follows: The origin of the coordinate system<br />

corresponds to the position at which the image plane<br />

(in the limit of low intensity, i.e., the linear propagation<br />

regime) is coincident with the output face of the<br />

crystal. Translations of the crystal (and the related<br />

detecting system) along the propagation direction are<br />

defined as positive Z; negative Z is reached when the<br />

crystal is shifted in the opposite direction. Notice<br />

that, in our reference system, the image plane of the<br />

pump falls inside the crystal for 0 , Z , 18.8 mm; the<br />

apparently shorter crystal length is an effect of<br />

the refractive index of our crystal, which is 1.6.<br />

The results are presented in Fig. 2, which shows the<br />

reconstructed image (arrows) for selected positions of<br />

the nonlinear crystal for the pump in the linear regime<br />

(Fig. 2a) and for the signal in the solitary-wave regime<br />

(Fig. 2b). The scanning range over which the image is<br />

sharply reconstructed in the nonlinear regime is much<br />

more extended than the linear propagation regime<br />

(the confocal parameter, as measured by scanning of<br />

the crystal in the low-intensity regime, is equal to<br />

10 mm); the range is equal to 26 mm for both the<br />

pump and the signal. Further improvement of the<br />

depth of focus by an increase in intensity is limited<br />

by the background of the solitons. In fact, because<br />

of diffraction, interference patterns appear in the<br />

background, leading to the formation of new solitons<br />

at high intensity, distorting the original image with<br />

the addition of un<strong>des</strong>ired pixels. This effect is quite<br />

evident for Z 23 mm in Fig. 2.<br />

Another factor that limits our nonlinear imagereconstruction<br />

method could be the range at which<br />

each pixellike beam is able to excite the soliton. To<br />

verify whether the range of single-soliton formation<br />

is comparable with the reconstruction range of the<br />

multibeam image, we have studied the single-soliton<br />

formation with respect to the waist position (relative<br />

to the nonlinear crystal) of a single pump beam.<br />

The setup for the single-beam experiment is the<br />

same as that of the first experiment, except that the<br />

imaging telescope is replaced with a 400-mm focusing<br />

lens that focuses the whole pump beam to 40 mm<br />

FWHM. In a first experiment, we fixed the pump<br />

intensity 120 GWcm 2 and scanned the crystal<br />

position, measuring the output beam diameter in both<br />

the green 0.527 mm and the signal 0.75 mm bands.<br />

In the Z range from 25 to 127 mm (see Fig. 3) we<br />

were able to observe mutually trapped pump and<br />

signal beams of 30 mm FWHM, which is a clear<br />

signature of the achieved soliton regime. The main<br />

result is that the depth of focus of the pump beam in<br />

the nonlinear regime is 30 mm, i.e., approximately<br />

three times the measured confocal length of the same<br />

pump in the linear propagation regime (Fig. 3). From<br />

the definition of Z, it is also evident that we do<br />

not need Z to focus the pump inside the crystal to<br />

obtain solitary waves. The achieved enhancement<br />

of the pump-focus depth is not the definitive value<br />

that can be obtained, depending on pump intensity;<br />

in fact, as can be seen from Fig. 4, by scanning the<br />

crystal over 70 mm, we can always trigger the soliton,<br />

providing suitable threshold power to the pump pulse.<br />

Of course, not all the pump energy is coupled to the<br />

soliton; the single-soliton content of the output beam<br />

changes dramatically across the scan. 10 An interesting<br />

point about Fig. 4 is that the threshold energy<br />

soliton formation is constant when the pump waist is<br />

inside the nonlinear crystal. This result, combined<br />

with the invariance of the soliton diameter in the<br />

Fig. 2. Image of the crystal output face at selected Z positions.<br />

a, pump beam in the linear propagation regime (low<br />

intensity). At Z 0 each pixel has 30 mm FWHM, and the<br />

step between pixels is 108 mm. b, signal and pump beams<br />

in the strongly nonlinear regime.<br />

Fig. 3. Output beam diameter with respect to pump-waist<br />

position: comparison between the linear and the solitary<br />

propagation regimes. Trapping between the signal<br />

and pump beams is evident for values of Z ranging<br />

from 25 to 127 mm. The vertical lines represent the<br />

pump-waist position at the input and output of the<br />

crystal face. Pump-beam parameters: waist peak intensity,<br />

120 GWcm 2 ; minimum waist diameter, 40 mm<br />

FWHM. LBO, lithium borate.


4.6 Publications jointes 111<br />

September 15, 2001 / Vol. 26, No. 18 / OPTICS LETTERS 1411<br />

Fig. 4. Threshold for soliton excitation with respect to<br />

pump-waist position. The threshold is defined as the lowest<br />

pump power at which, at the output crystal face, a narrow<br />

beam (in the green band) is detected whose diameter<br />

does not change significantly with increasing pump power.<br />

The vertical lines are the same as in Fig. 3. Minimum<br />

waist diameter, 40 mm FWHM. LBO, lithium borate.<br />

trapping range, shown in Fig. 3, demonstrates that the<br />

beam-waist plane of the pump beam can arbitrarily<br />

move inside the crystal without any relevant change<br />

in the size of the mutually trapped pump, signal, or<br />

idler beams at the crystal output face.<br />

In the multiple-beam experiment we achieved<br />

a nonlinear reconstruction range shorter than the<br />

single-beam depth of focus. As we have already<br />

shown, improvement by increasing only the intensity<br />

is impossible. Hence we have tried to optimize our<br />

results by performing several tests in which we<br />

varied the diffraction parameters of the image by<br />

means of telescopes with different demagnifications<br />

33, 43, 53, 63. For a fixed demagnification, by<br />

increasing the intensity of the input pump we observe<br />

typical saturation behavior of the achievable reconstruction<br />

range. In the limit of large demagnification<br />

53, 63, where diffraction becomes strong, the reconstruction<br />

range was found to be comparable with<br />

the effective length of the nonlinear crystal (19 mm).<br />

The use of larger demagnifications that require a<br />

larger intensity was prevented by the limited power<br />

of our source and the onset of high-order nonlinear<br />

processes (continuum generation).<br />

To estimate the performance of our system with<br />

respect to the linear regime, we calculate the improvement<br />

factor, defined as the ratio of the nonlinear<br />

reconstruction range to the linear depth of focus,<br />

for each tested demagnification value. For a 33<br />

demagnification, we found an improvement factor<br />

of 1.5, whereas for a 63 demagnification this value<br />

increased to 3.6.<br />

In conclusion, we have achieved reconstruction<br />

of digital images whose image-plane position is not<br />

precisely defined; the uncertainty is of the order of<br />

the crystal length. We have observed a nonlinear<br />

image-reconstruction range in the signal band 3.6<br />

times larger than the linear depth of focus. We have<br />

also verified that the ultimate achievable depth of<br />

focus in the case of multibeam images in limited<br />

mainly by the diffraction of the whole pattern.<br />

A. <strong>Bramati</strong>’s e-mail address is bramati@fis.unico.it.<br />

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G. I. Stegeman, Opt. Lett. 22, 19 (1997).<br />

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8. D. V. Petrov, L. Torner, J. Martorell, R. Vilaseca, J. P.<br />

Torres, and C. Cojocaru, Opt. Lett. 23, 1444 (1998).<br />

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and A. Beržanskis, Opt. Lett. 25, 326 (2000).<br />

10. L. Torner, J. P. Torres, D. Artigas, D. Mihalache, and<br />

D. Mazilu, Opt. Commun. 164, 153 (1999).


Conclusion<br />

Dans cette section, consacrée aux conclusions, je chercherai à dresser un bilan général de mes<br />

activités de recherche, en dégageant les résultats essentiels et, là où ils existent, les points communs<br />

aux différentes thématiques. Je rappellerai aussi brièvement les développements prévus pour les différentes<br />

lignes de recherche.<br />

Dans le premier chapitre j’ai discuté l’ensemble <strong>des</strong> résultats sur la réduction de bruit dans les<br />

lasers, obtenus au laboratoire dans les dix dernières années. À mon sens, l’importance de l’étude sur<br />

les caractéristiques de bruit <strong>des</strong> lasers, réside dans son double aspect de recherche fondamentale<br />

et appliquée, confrontée aux limites fondamentales de la mécanique quantique d’une part, et aux<br />

problèmes <strong>des</strong> systèmes de télécommunications réels d’autre part.<br />

Le résultat principal de cette recherche peut être énoncé de la manière suivante: les caractéristiques<br />

de bruit du laser sont déterminés principalement par les propriétés de corrélation entre ses<br />

mo<strong>des</strong>, soient-ils longitudinaux, transverses, de polarisation, en <strong>des</strong>sous ou au <strong>des</strong>sus du seuil d’oscillation.<br />

La compréhension de ce phénomène a de répercussions pratiques très importantes: savoir<br />

que le mode principal d’une diode laser peut présenter un excès de bruit de 40 dB n’est en fait pas<br />

négligeable dans les applications.<br />

Actuellement nous sommes en train de diminuer notre effort expérimental sur cette thématique,<br />

et nous utilisons le montage "dio<strong>des</strong> et vcsels" pour initier aux techniques de l’optique classique et<br />

quantique <strong>des</strong> étudiants de licence et maîtrise dans le cadre de stages de courte durée. En revanche,<br />

nous poursuivons la collaboration avec le groupe de Philippe Grangier et d’Antonio Z. Khoury au Brésil,<br />

pour améliorer les <strong>des</strong>criptions théoriques <strong>des</strong> laser à semi-conducteur.<br />

Dans le deuxième chapitre j’ai présenté les résultats de l’activité de recherche que j’ai récemment<br />

entreprise sur l’étude <strong>des</strong> propriétés non linéaires et quantiques <strong>des</strong> microcavités semi-conductrices.<br />

Bien qu’il s’agisse d’un dispositif semi-conducteur, ce système, comme on l’a vu dans le manuscript,<br />

grâce à ces caractéristiques, présente <strong>des</strong> analogies beaucoup plus marquées avec les oscillateurs<br />

paramétriques optiques et les atomes froids en cavité qu’avec les lasers à semi-conducteur. En effet<br />

nous avons mis en évidence <strong>des</strong> phénomènes comme la bistabilité optique et la réduction du bruit<br />

sous le bruit quantique standard, par effet Kerr, de l’emission non linéaire.<br />

Les derniers résultats obtenus par notre groupe sur les fortes corrélations entre polaritons dans<br />

le processus de diffusion paramétrique sont à mon avis de grande importance parce qu’ils constituent<br />

une forte indication de la possibilité de générer de polaritons intriqués. Cette perspective excitante<br />

permettrait de transférer au coeur du domaine de l’information quantique l’étude de ces dispositifs,<br />

actuellement encore principalement limitée aux effets non linéaires classiques.<br />

Je considère aussi que les techniques spécifiques à l’optique quantique que nous employons dans<br />

l’étude <strong>des</strong> microcavités constituent une valeur ajoutée importante qui pourrait se révéler cruciale dans<br />

certaines expériences, notamment concernant la mise en évidence <strong>des</strong> propriétés de cohérence <strong>des</strong><br />

polaritons.<br />

L’effort de l’équipe d’optique quantique va sans doute continuer et mon engagement personnel<br />

augmenter vis-à-vis de cette expérience qui compte actuellement deux étudiants en thèse, dont je suis<br />

113


114 Conclusion<br />

co-responsable.<br />

Le troisième chapitre traite <strong>des</strong> expériences d’information quantique que nous avons effectuées<br />

grâce à l’interaction non linéaire d’un faisceau laser avec un nuage d’atomes froids de Césium en<br />

cavité. Je ne m’attarderai pas à rappeler les résultats fondamentaux que nous avons obtenus dans<br />

ce système (reduction du bruit de polarisation, génération <strong>des</strong> faisceaux intriqués en quadrature et en<br />

polarisation, compréhension théorique complète du système) et dont l’importance apparaît clairement<br />

dans le manuscript. Plutôt, ici, je tiens à souligner le caractère très général et original <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

développées au cours de cette étude. En particulier, nous avons mis au point une méthode de détection<br />

originale de l’intrication qui se fait en une seule mesure au lieu de deux mesures successives chez<br />

les autres auteurs. Encore, la méthode conçue pour trouver l’intrication maximale dans un système<br />

à deux mo<strong>des</strong> peut s’appliquer à une vaste classe de systèmes dans lesquels les corrélations ne<br />

sont pas connues à priori. Un exemple typique est l’oscillateur paramétrique optique de type II en<br />

fonctionnement dégénéré.<br />

Cette expérience, avec les perspectives qui lui sont ouvertes sur la réalisation d’une mémoire quantique<br />

atomique, est certainement celle sur laquelle vont se concentrer les plus gran<strong>des</strong> ressources<br />

économiques et humaines de l’équipe d’optique quantique du laboratoire dans le prochaines années.<br />

Trois étudiants en thèse et trois permanents (Elisabeth Giacobino, Michel Pinard et moi-même) sont<br />

actuellement engagés dans ce projet, qui se déroule dans un contexte de fortes collaboration et compétition<br />

au niveau international: notre groupe participe au réseau européen COVAQUIAL, qui réunie<br />

les principaux protagonistes de la recherche éuropéenne sur l’interaction matière-rayonnement. Je<br />

considère la recherche connexe, à savoir la réalisation d’une mémoire quantique dans les soli<strong>des</strong>, tout<br />

aussi stratégique pour notre équipe et j’estime qu’elle sera aussi renforcée, ainsi que la collaboration<br />

avec l’Institut Fresnel de Marseille chargé de produire les échantillons soli<strong>des</strong>.<br />

Enfin le quatrième chapitre détaille les activités de recherche que j’ai menées pendant mon séjour<br />

post-doctoral sur la génération et le contrôle <strong>des</strong> solitons spatiaux dans <strong>des</strong> milieux à non linéarité quadratique.<br />

Cette thématique de recherche est sûrement assez éloignée <strong>des</strong> mes occupations actuelles.<br />

Mon post-doc a été l’occasion pour moi d’enricher mes connaissances, tant au niveau expérimental<br />

que théorique, dans le domaine de l’optique non-linéaire ultra-rapide et de m’approcher du monde<br />

complexe et fascinant <strong>des</strong> solitons. En particulier j’ai eu l’occasion et le plaisir de participer, malheureusement<br />

pour une courte période, à la recherche excitante, qui venait de commencer, visant à générer<br />

un soliton en trois dimensions, le fameux light bullet, grâce à un mécanisme nouveau: la génération<br />

spontanée de X-pulses dans un milieu non linéaire. Très récemment les efforts <strong>des</strong> mes collègues<br />

dans cette direction leur ont permis de piéger enfin cette bulle de lumière [Di Trapani 03].


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