La maquette - Cité de l'architecture & du patrimoine

La maquette
un outil au service du projet architectural
Colloque international | 20-21 mai 2011

Ci-dessus 1913. Salon d’Automne de Paris. Projet de rue à gradins et projet d’avenue à gradins :
vue de la maquette de la rue à gradins enrichie de silhouettes de personnages dessinées au crayon, n.d.,
fonds Henri Sauvage © SIAF/Cité de l’architecture & du patrimoine / Archives d’architecture du XX e siècle
Above 1913. Salon d’automne in Paris. Project for a terraced street and an terraced avenue : model
of the terraced street with figures drawn in pencil. Henri Sauvage collection © SIAF/Cité de l’architecture
& du patrimoine/ Archives d’architecture du XX e siècle
Couverture exposition internationale de 1937 : vue de la maquette d’implantation d’ensemble et des
architectes, 23 janv. 1936 (cliché H. Baranger). © SIAF/CAPA/Archives d’architecture du XX e siècle
Cover International Exhibition of 1937 : the architects working on the model of the general layout,
Jan. 23, 1936 (Photography H. Baranger) © SIAF/CAPA/Archives d’architecture du XX e siècle

Sommaire
Summary
1
Bienvenue Welcome
Troisième session Third session
1
2
3
François de Mazières
président de la Cité de l’architecture & du patrimoine
Sabine Frommel
HISTARA, École pratique des hautes études
Manfred Schuller, Technische Universität München
21
22
23
24
25
Federica Rossi
Yulia Klimenko
Laura Baringo
Benjamin Mouton
Klaus Nohlen
4
Appel à communication Call for papers
3
Quatrième session Fourth session
7
Programme du colloque
Programme of the symposium
Résumés des communications Abstracts
Première session First session
26
27
28
29
30
Conzia Conti, Emmanuel Schwartz
Alice Thomine-Berrada
Turgut Saner
Simon Texier
Charles Hind
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Ulrike Fauerbach
Emanuela Ferretti, Francesco Paolo Di Teodoro
Simona Valeriani
Daniela Del Pesco
Deuxième session Second session
Paolo Amaldi
Christiane Weber
Richard Klein
Marie-Ange Brayer
Catherine Clarisse
Guy Lambert
31
42
47
Biographies par ordre alphabétique
Biographies arranged alphabetically
Deux exemples de collections de maquettes
à Paris Two examples of models collections in Paris
Les maquettes de la Cité de l’architecture & du
patrimoine The models of the Cité de l’architecture
& du patrimoine
Les collections de maquettes et de modèles
d’architecture du musée Carnavalet - Histoire de Paris
The collections of architectural models of the Musée
Carnavalet - Histoire de Paris

Bienvenue
François de Mazières,
président de la Cité de l’architecture & du patrimoine
Welcome
François de Mazières,
president, Cité de l’architecture & du patrimoine
Après les journées internationales d’études sur le relevé en 2007,
la Cité de l’architecture & du patrimoine (École de Chaillot et
musée des Monuments français) organise un nouveau colloque
sur la représentation de l’architecture. Il s’agit cette fois-ci de la
maquette, dont la variété d’usage est abondamment illustrée par
nos collections historiques et dont l’emploi reste essentiel dans les
formations que nous dispensons : maquettes de projet conservées
au centre d’archives d’architecture du XX e siècle, maquettes
analytiques et didactiques présentées au public dans les galeries
du musée des Monuments français, maquettes d’enseignement
de l’École de Chaillot.
Un premier colloque organisé en 2009 par l’Université technique
de Munich, en coopération avec l’École de Chaillot et l’École
pratique des hautes études, s’est intéressé à toutes les typologies
de maquettes, historiques et contemporaines. Nous poursuivons
aujourd’hui cette coopération scientifique en plaçant au centre
des débats la maquette comme outil du projet d’architecture, depuis
l’Antiquité jusqu’à nos jours. Quel est le rôle de la maquette dans
l’élaboration du projet et dans l’enseignement du projet Comment
est-elle devenue au XX e siècle un outil de recherche artistique en
soi ou un mode d’exploration des utopies architecturales
De quelle manière la maquette participe-t-elle aux stratégies
de communication des architectes et des maîtres d’ouvrage
Ce colloque nous donne l’occasion de rassembler des
professionnels de pays et d’horizons divers, universitaires,
architectes, ingénieurs, conservateurs et maquettistes afin
de confronter les points de vue pour faire avancer la connaissance
sur un vaste sujet trop peu connu. Le succès rencontré par l’appel
à communication dans la communauté scientifique témoigne
de l’intérêt suscité par ce sujet. Il mérite d’autant plus d’être
approfondi que l’usage de la maquette évolue considérablement
aujourd’hui avec le recours aux représentations virtuelles.
Ce colloque devrait offrir des éclairages inédits sur les maquettes
anciennes et contemporaines, et ouvrir ainsi des pistes nouvelles
pour la représentation de l’architecture en trois dimensions.
Following on from its International Symposium on Measured
Drawings held in 2007, the Cité de l’architecture & du patrimoine
(École de Chaillot and the Museum of French Monuments) is
organising another event devoted to an aspect of architectural
representation. This time the subject is the architectural model,
which can take a multiplicity of forms – as is amply illustrated in
our own historic collections – and yet remains central to our work
in the areas of education and communication: models of projects
preserved in the Archives of 20 th Century Architecture, analytical
and didactical models presented to the public in the galleries of the
Museum of French Monuments and teaching models in the École
de Chaillot.
A first symposium organised in 2009 by the Technical University
of Munich, in cooperation with the École de Chaillot and the École
pratique des hautes études, looked at all types of models, historic
and contemporary. We now intend to take this project of scientific
cooperation one step further by focussing on the model as an
architectural tool - from antiquity right up to the present. What
is the role of the model in the development and the teaching of
a project How was it that the model - in the 20th century -
became a work of art per se or a way of exploring architectural
utopias What role does the model play in strategies of
communication between architects and clients
This symposium presents the opportunity to bring together
professionals from various countries and points of view - teachers,
architects, engineers, curators and model-makers - to exchange
ideas and opinions with a view to broadening our understanding of
this vast and little-known subject. The success of our call for papers
amongst the scientific community bears witness to a high level
of interest and the theory of the architectural model appears ready
for a reassessment as deep and dramatic as the changes that the
model itself is undergoing in this age of virtual representation. This
symposium should offer unprecedented insights into both historic
and contemporary models as well as opening up new approaches
to the three-dimensional representation of architecture.
1

Sabine Frommel
directeur d’études, HISTARA,
École pratique des haute études (EPHE) Sorbonne
Studies Director, HISTARA,
École pratique des haute études (EPHE) Sorbonne
Le colloque international « La maquette, un outil au service du
projet architectural » poursuit la réflexion instaurée en novembre
2009 par les journées d’études à la Technische Universität de
Munich, sous forme de coopération avec la Cité de l’architecture
& du patrimoine et l’École pratique des Hautes Études (chaire
Histoire de l’Art de la Renaissance). Sans trop s’interroger sur son
rôle comme instrument fondamental du projet architectural et son
évolution historique, les expositions prestigieuses sur les maquettes
d’architecture, notamment à Venise et à Turin, se contentaient
du bel objet, de son effet irrésistible et de sa puissance formelle,
de son intelligibilité pour un public non spécialisé et de son
efficacité cognitive comme porteur de multiples données.
Ces manifestations effleurèrent un énorme champ de recherche
qui reste à explorer avec l’épaulement d’équipes internationales.
Le nombre impressionnant des propositions que le comité
scientifique a recueilli dans un bref laps de temps de la part
des historiens, des architectes, des ingénieurs et des philologues,
non sans se trouver dans l’embarras du choix, révèle nettement
l’intérêt que suscite cette problématique apte à ouvrir un véritable
débat pluridisciplinaire.
Les domaines scientifiques et artistiques étant encore cloisonnés,
d’anciennes catégories de périodisation (gothique, Renaissance,
Maniérisme, baroque, néo-classicisme…) bloquant toujours
la compréhension des perméabilités et des lents glissements
qui s’opèrent entre les époques, l’étude scientifique de la maquette
sur un large horizon chronologique promet des éclaircissements
notables sur le développement de la conception architecturale
et ses méthodes, sur des survivances de traditions et de nouvelles
approches jusqu’à aujourd’hui.
Les multiples fonctions du modèle, de la recherche formelle
à la représentation ou idéalisation, les matériaux et aspects
techniques, les stratégies de son exposition publique et du débat
et, enfin, son assimilation au sein d’une exécution ouvre un large
kaléidoscope de sujets propices à élargir les limites de l’histoire
de l’architecture.
Appuyée sur une attitude d’intégration, la rencontre a pour
objectif de consolider un pont entre sciences humaines et
conception actuelle. Tant le croisement d’approches scientifiques
et conceptuelles que le dialogue entre différents métiers et champs
scientifiques autour desquels graviteront les réflexions sont garants
de l’émergence d’approches inédites et de nouvelles perspectives.
The international symposium “The Model, a Tool in the
Architectural Project” seeks to continue the process of reflection
started at the study days held at the Technical University in Munich
in November 2009, in cooperation with the Cité de l’architecture
& du patrimoine and the École Pratique des Hautes Études (Chair
of the History of Renaissance Art). Rather than focussing on the
historical evolution of the model or on its role as a basic instrument
of the architectural design process, a series of important exhibitions
on architectural models, most notably at Venice and Turin, have
addressed the beautiful object itself; its formal power, its ability
to be understood by the non-specialist public and its cognitive
efficiency as a carrier of information on a number of levels.
These exhibitions have hinted at a huge amount of research which
remains to be carried out with the help of international teams.
The impressive number of papers submitted in a very short time to
the scientific committee of this symposium by historians, architects,
engineers and philologists presented them with not only a very
difficult choice but also ample evidence of the level of interest in
the subject and of its suitability for multidisciplinary investigation.
In an age of continuing separation between science and art and
in which the old temporal classifications (gothic, renaissance,
mannerist, baroque, neo-classical, etc) are still stronger than
the notions of permeability and overlapping between historic
periods, the scientific and chronologically open-minded study
of architectural models promises to shed light on the development
of architectural design and methodology, the survival of tradition
and the emergence of new approaches - right up to the present day.
The many roles of models - in formal research, representation
and even idealisation; their material and technical aspects;
strategies for public display and debate and, finally, their
assimilation into the heart of a finished project - provide a large
kaleidoscope of promising subjects while widening the horizons
of architectural history. Imbued with the spirit of integration,
the objective of the symposium is to strengthen the bridge
between the humanities and the world of design.
Both this mixing of scientific and conceptual approaches and this
dialogue between the different professions and areas of research
which are the subject of the various papers should ensure that
the symposium promotes the emergence of new approaches
and perspectives.
2

Manfred Schuller
professeur, Technische Universität München
professor, Technische Universität München
Les maquettes architecturales nous fascinent par leur magnétisme.
Preuve en est, une nouvelle fois, le nombre et la diversité des
propositions internationales reçues pour le colloque « La maquette,
un outil au service du projet architectural ». En raison du manque
de temps, seul un quart des contributions soumises ont pu être
intégrées au programme. Malgré les fameuses expositions de Venise
en 1994 et de Berlin en 1995-1996, qui ont ensuite fait le tour du
monde, le sujet est encore loin d’être épuisé. Adoptant une vision
aussi large que possible, un groupe international de chercheurs
venus de France, d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, de Grande-
Bretagne et de Russie s’intéresse au phénomène des « maquettes
en architecture » depuis 2008.
La conférence qui s’est tenue à Munich en novembre 2009
a constitué le prélude de cette réflexion en abordant largement
le sujet afin de s’approprier sa dimension scientifique : depuis
quand les maquettes architecturales existent-elles au sens où
nous l’entendons aujourd’hui Qu’en était-il sous l’Antiquité
et à l’époque médiévale, avant qu’elles ne se multiplient à la
Renaissance À quoi servaient et servent encore les maquettes
architecturales d’aujourd’hui À la conception en trois dimensions
d’avant-projets ou à l’inventaire des structures existantes
À des fins d’enseignement ou comme outil de représentation
D’ailleurs, que désigne-t-on par le terme de « maquette
architecturale » Doivent-elles nécessairement être des objets
tangibles en trois dimensions Ou bien faut-il inclure dans
cette acception les maquettes élaborées par simulation virtuelle,
largement répandues et qui influencent de plus en plus
le processus d’esquisse et de construction des ingénieurs
et architectes Ne faudrait-il pas élargir le champ scientifique
aux historiens et aux philosophes
Faisant suite à la conférence de Munich, le rassemblement
de Paris cherche à consolider encore la réflexion autour du thème
de « la maquette comme outil au service du projet architectural ».
De nouveaux intervenants, originaires d’Angleterre, mais aussi
de Turquie et de Russie, présenteront cette fois-ci de nouvelles
problématiques et, comme le promettent les sujets abordés par
les diverses contributions, élargiront la réflexion et approfondiront
l’analyse tout en couvrant l’ensemble des sujets. La prochaine
étape sera un troisième colloque qui clôturera cette approche.
À l’issue de ce tryptique, nous disposerons d’une vue d’ensemble
solide de la question des maquettes en Europe et nous nous
serons rapprochés, espérons-le, de l’objectif encore lointain
d’une exposition transnationale réunissant des éléments
nouveaux et scientifiquement prouvés. En effet, que serait le sujet
des « maquettes » sans une présentation de modèles concrets
L’événement organisé à Paris sera un jalon essentiel de ce parcours.
Je souhaite le plus grand succès à nos hôtes, une multitude
de nouvelles idées au comité scientifique et une pléthore de
contributions passionnantes et de discussions fructueuses
aux intervenants et au public de ce colloque.
Architectural models own a fascinating charisma. Shown once
more by the amount and international variety of proposals for
the colloquium “The Model, a Tool in the Architectural Project”.
For the sake of the restricted time frame, just a quarter of the
proposed contributions could be accepted for the programme.
Despite the famous exhibitions in Venice 1994 and Berlin 1995/96,
which travelled the world thereafter, the topic has not been
exceeded, yet, indeed. Aiming at a range as broad as possible,
an international group of researchers from France, Italy,
Germany, Switzerland, Great Britain and Russia approaches
the phenomenon “model in architecture” since 2008.
The conference in Munich in November 2009 formed the prelude
with questioning the topic broadly to stake off the scientific field:
since which time exist architectural models in our contemporary
sense What about Antiquity and Mediaeval Era, before
architectural models flowered in the Renaissance What were
and, indeed, are architectural models being used for Used
for three-dimensional development of drafts, for documentation
of the existing, for means of teaching or as tool of representation
Actually, what is denominated by the term architectural model
Do they necessarily have to be three-dimensional tangible objects
or do not number the currently widely used virtually simulated
models among the architectural models, too, which influence
increasingly the drafting and building process of engineers and
architects Would not the scientific field have to be enlarged to
historians and philosophers
Following the Munich conference, Paris continues in trying
to solidify the topic “The Model a Tool in the Architectural Project”.
New speakers, who also originate from England, Turkey
and Russia this time, will introduce new aspects and, promised
by the contributions´ topics, will extend the questioning, deepen
the research and encompass at the same time. The next step
to come in future will be a third colloquium to finalize
the approach.
After this triad, a solid overview on the topic of models
in Europe shall be accomplished and the distant aim –
what would the topic “models” be without showing models –
of a transnational exhibition displaying new, scientifically proved
assembled aspects shall hopefully come within reach. The event
in Paris will be an important member of the chain. I wish all the
best success to the hosts, new insights to the scientific committee
and many exciting contributions and fruitful discussions
to the speakers and the audience of the colloquium.
3

Appel à communication
Call for papers
Ce colloque est organisé par la Cité de l’architecture & du
patrimoine (École de Chaillot et musée des Monuments français),
en partenariat avec l’École pratique des hautes études (EPHE)
Sorbonne, et la Technische Universität München. Il se place dans
une série de rencontres internationales de réflexion sur le thème
de la représentation de l’architecture : « Le relevé d’architecture,
ou l’éternelle quête du vrai » (Cité de l’architecture & du
patrimoine, novembre 2007), « Les maquettes d’architecture »
(Technische Universität München, novembre 2009).
Le colloque de Munich ouvrait une série sur les maquettes
d’architecture, et a couvert un large champs d’étude, depuis
l’Antiquité jusqu’à nos jours, et s’est intéressé à toutes
les typologies de maquettes. Il est donc recommandé de lire
les résumés des communications qui ont été données à cette
occasion avant de soumettre une proposition, en visitant le site
www.citechaillot.fr/auditorium/congres___colloques.php
À Paris le colloque se concentrera sur la maquette dans le projet
d’architecture, des premières ébauches jusqu’à la présentation
de celui-ci au public. Une vingtaine de communications seront
retenues. Rencontre internationale et interdisciplinarité seront les
points forts du colloque. Sont ainsi bienvenues les propositions
venant d’architectes (création et/ou restauration) et ingénieurs,
historiens de l’art et de l’architecture, conservateurs et responsables
de collections, maquettistes, etc. Les propositions s’appuyant sur
des études de cas de maquettes ou des collections peu connues
seront privilégiées, comme les études historiques transversales.
À première vue, la maquette est pensée comme une simple
représentation en miniature de l’architecture ou d’une ville.
Cependant, au moins depuis la Renaissance, les maquettes sont
devenues un outil au service du projet : un instrument de recherche
ou de communication. Dans le cas de projets non construits, plus
ou moins utopiques, elle est également souvent privilégiée. Par
rapport aux autres moyens de représentation que sont les dessins,
les relevés ou, plus récemment, les images numériques, l’usage de
la maquette a évolué dans le temps et varie selon les architectes.
Ces tendances et pratiques ont été au fond relativement peu
étudiées en histoire de l’architecture.
Instrument du projet, la maquette s’inscrit donc dans une stratégie
plus large : celle mise en place par le maître d’œuvre et le maître
d’ouvrage pour l’élaboration puis la communication du projet.
À différentes étapes du projet sont développées différentes
maquettes. Tout est signifiant dans ces objets : leur échelle, leurs
matériaux, leur mode de représentation. C’est pourquoi l’étude des
maquettes révèle également les objectifs qui se cachent derrière
leur conception. Leur pouvoir de séduction, enfin, est sans doute
une caractéristique essentielle, à prendre en compte dans toute
étude historique.
The conference is organised by the Cité de l'architecture & du
patrimoine (École de Chaillot and musée des Monuments français),
in cooperation with the École pratique des hautes études (EPHE)
Sorbonne, and the Technische Universität München. It takes part
in a series of international meetings on the representation
of architecture: “ Le relevé d’architecture, ou l’éternelle quête
du vrai ” (“ The architecture layout, or the eternal quest for truth ” ;
Cité de l’architecture & du patrimoine, November 2007),
“ Architektur Modelle ” (“ Architecture models ” ; Technische
Universität München, November 2009).
The conference held in Munich set a large field of research
on architecture models, ranging from Antiquity to nowadays,
and dealt with the full scope of their typologies. It is therefore
recommended, before submitting a proposal, to check
out the topics then covered, by referring to the abstracts
on www.citechaillot.fr/auditorium/congres___colloques.php
In Paris, the conference will focus on the use of models
in the architecture project, from the first sketchy study models
to the more elaborate ones made for the project’s publicity.
Around 20 proposals shall be selected. International exchanges
and interdisciplinarity should be key features of the conference:
proposals dealing with architecture, engineering, restoration,
architecture history, collections, model making are all welcome.
Proposals presenting case studies of rather unknown models or
collections shall be preferred as well as transversal historical studies.
On a first approach, models are simply thought of as miniature
representations of buildings or towns. But, at least since the
Renaissance period, they have become part of the architecture
project, and are used as research instruments or as means
of communication. Even for un-built projects, more or less utopian,
models are often an essential way to represent and transmit ideas.
Their position in the architecture project - in relation to the other
means of composition such as drawings, layout sketches and, more
recently, digital images - has varied over time and differs from
one architect to another. These trends and practices have been
relatively little examined by architecture history studies.
Models fit into the larger strategy followed by the architect, or
the client, to conceive, elaborate and communicate the architecture
project. A model is always built for a specific purpose and, at
different stages of the project, will be built different types of
models. Their scales, their materials, the techniques used for their
making are highly significant. That is why the study of models
has to question the reasons behind their making. Last, models are
also objects “per se”. The aesthetic qualities they can carry, their
craftsmanship, the beauty of the well made object have been part
of their success and can explain the survival of these cumbersome
objects over time. There is a pleasure of making models, a pleasure
of collecting models, which should be taken into account when
working on a history of models.
4

Trois axes de réflexion
peuvent guider les propositions
et organiser les sessions
du colloque
Three lines of research
may guide the proposals
and organise the
conference’s sessions
La maquette et l’étude du projet
Les maquettes d’études sont un instrument de recherche
permettant à l’architecte de juger de son idée première, d’en
évaluer la pertinence, de l’affiner et de la modifier, qu’il s’agisse
d’un projet de création ou de restauration. La maquette sert à
mener les recherches de forme, les études de détails constructifs,
ou les essais d’implantation dans le site. Les maquettes sont
particulièrement utiles pour l’étude de volumes et de structures
complexes - existants ou à venir - que le dessin traduit
imparfaitement ou laborieusement. Les maquettes techniques,
destinées au calcul ou au contrôle des structures, participent
également à l’élaboration du projet, et constituent un support
privilégié pour le dialogue entre ingénieurs et architectes. D’une
manière générale relativement peu de maquettes d’études nous
sont parvenues, sans doute du fait de leur fragilité. De nos jours,
les collections d’architecture tendent à conserver plus
régulièrement les maquettes d’études, en tant que témoins
du processus de création.
Quel est le rôle de la maquette dans l’élaboration du projet architectural
Comment s’articule-t-elle avec les autres outils du projet : dessins, relevés,
prototypes, etc.
La maquette : un projet en soi
Depuis les avant-gardes du XX e siècle, les architectes se tournent
parfois vers la maquette comme outil de recherche artistique en
soi. Ces maquettes, comme chez Malevitch, sont alors des objets
autonomes, sans échelle et sans mesure, des recherches sur l’espace.
Elles explorent les champs transversaux de l’architecture, de la
peinture ou de la sculpture et deviennent de véritables objets
esthétiques. Chez d’autres, la maquette permet d’explorer le champ
des utopies architecturales ou urbaines.
Comment la maquette ouvre-t-elle le champ des expérimentations, se
substituant à des architectures peut-être jamais destinées à être construites
Stratégies de communication
Depuis longtemps, les architectes, conscients du pouvoir de séduction
des maquettes, les utilisent pour communiquer leur projet et remporter
la commande. À la Renaissance, les architectes attendaient le dernier
instant avant de dévoiler leur maquette pour ne pas déflorer leurs
projets. Les maîtres d’ouvrages ont également souvent commandité
des maquettes pour relayer un projet auprès du public et obtenir
l’adhésion de celui-ci. Mais qu’est ce qui est représenté exactement
Si certaines maquettes visent à une imitation précise et réaliste
de l’édifice à venir, d’autres s’attachent plutôt à la communication
d’une idée forte, du concept qui est derrière le projet. Le choix des
matériaux, de l’esthétique de l’échelle ou de cadrage sont révélateurs.
Les maquettes sont donc aussi d’excellents supports pédagogiques
pour donner à voir et à comprendre l’architecture aux architectes
en formation.Enfin, les maquettes participent à l’image de marque
qu’une agence se donne et deviennent une signature. De même,
la reproduction de la maquette dans les médias contribue à la
diffusion internationale d’un projet, surtout s’il n’est pas construit.
Comment la maquette participe-t-elle aux stratégies de communication
des architectes et des maîtres d’ouvrage
The model for the study of the project
Study models allow an architect to judge of his first intuition,
to evaluate the correctness of his idea, to give it more precision,
to work out modifications, should the project be of a new building
or of a restoration. Models help work out the general shape of a
building, but also its details and structure, or the relation to its
future environment. They are particularly useful for the study
of complex volumes and structures that drawings imperfectly or
laboriously render. Technical models, used to calculate or control
structures, are equally part of the project process and can be seen
as a privileged support in the dialogue between architects and
engineers. Few historic study models have been handed down to us,
partly due to their great fragility. Nevertheless, today architecture
collections do gather on a more regular basis study models,
as witnesses of the creation process, and of its different steps.
What role does the architectural model play in the architectural project
How does it fit with the project’s other tools such as drawings, layouts,
prototypes, etc.
The model : a project by itself
Since the 20 th century avant-gardes, artists and architects have
frequently used models as a support for artistic and aesthetic
research. These models, as those of Malevitch, then become
autonomous objects, with no scale, no measure, a research
on space and shape. They explore the links between architecture,
painting and sculpture. They also often allow for an exploration
of either architectural or urban utopian projects.
How does the model open the field of experimentation and become
the substitute for never built architecture
The model in strategies of communication
The model has an important potential of seduction. Architects,
since long, play with this potential. In the Renaissance, they would
already wait for the last moment before disclosing a model to
unveil their project. Clients often asked the architects to produce
models in order to get the support of the public at large.
What is actually represented by a model Some models aim at
imitating the future building in a precise and realistic way, others
give an idea : the concept and the essence of the project. Materials,
design, scale, and framing express the aim of the models. Models
are therefore excellent educational tools to make future architects
understand the architecture.
Finally the models participate to the “branding” of an agency and
are a “signature” by themselves. The circulation of models through
the media contributes to the international spreading of a project,
especially for some famous unbuilt projects.
How do models fit in the architects’ but also the clients’ communication
strategies
5

Comité scientifique
Scientific Committee
Membres
Corinne Bélier
conservatrice en chef, musée des Monuments français,
Cité de l’architecture & du patrimoine
Marie-Ange Brayer
directrice du Fonds régional d’art contemporain (FRAC)
de la région Centre
Howard Burns
professeur à la Scuola Normale Superiore di Pisa
Laurence de Finance
directrice du musée des Monuments français,
Cité de l’architecture & du patrimoine
Sabine Frommel
directeur d’études en Histoire de l’art de la Renaissance
École pratique des hautes études (EPHE) Sorbonne
Javier Giron
professeur à la Escuela Tecnica Superior de Arquitectura Madrid
Mireille Grubert
directrice de l’École de Chaillot, Cité de l’architecture & du patrimoine
Charles Hind
directeur associé et conservateur de la collection de dessins H.J. Heinz,
collection des dessins et archives, Royal Institute of British Architects
Benjamin Mouton
inspecteur général des monuments historiques, professeur associé
à l’École de Chaillot, Cité de l’architecture & du patrimoine
Manfred Schuller
directeur du département Histoire de la construction, archéologie du bâti
et restauration du patrimoine, Technische Universität München
Dimitri Shvidkovsky
recteur, directeur du département d’histoire
de l’architecture et de l’urbanisme, Institut d’architecture de Moscou
Members
Corinne Bélier
Chief Curator, musée des Monuments français,
Cité de l’architecture & du patrimoine
Marie-Ange Brayer
Director, Fonds régional
pour l’art contemporain (FRAC) Centre
Howard Burns
Professor, Scuola Normale Superiore di Pisa
Laurence de Finance
Director, musée des Monuments français,
Cité de l’architecture & du patrimoine
Sabine Frommel
Studies Director, History of Renaissance Art,
École pratique des hautes études 5EPHE) Sorbonne
Javier Giron
Professor, Escuela Tecnica Superior de Arquitectura Madrid
Mireille Grubert
Director, École de Chaillot, Cité de l’architecture & du patrimoine
Charles Hind
Associate Director and Curator of Drawings H.J. Heinz, Drawings
and Archives collections, Royal Institute of British Architects
Benjamin Mouton
General Inspector of Historic Monuments,
Professor, École de Chaillot, Cité de l’architecture & du patrimoine
Manfred Schuller
Director, Chair of Building history, building archaeology and heritage
preservation, Technische Universität München
Dimitri Shvidkovsky
Rector, Director of the Chair of History of architecture
and urban planning, Moscow Architectural Institute
Secrétariat
Antoine Monpert
chargé de mission pour les actions internationales, École de Chaillot
Secretariat
Antoine Monpert
representative for international cooperation, École de Chaillot
6

Programme du colloque
Programme of the symposium
Ce colloque est organisé par l’École de Chaillot et le musée
des Monuments français, en partenariat avec l’École pratique
des hautes études (EPHE) Sorbonne, et l’Université technique
de Munich, et avec le soutien du Département du pilotage
de la recherche et de la politique scientifique (Direction générale
des patrimoines, ministère de la culture et de la communication).
Vendredi 20 mai
9h Accueil des participants
9h30 Mot de bienvenue de François de Mazières,
président de la Cité de l’architecture & du patrimoine
9h40 Introduction par Sabine Frommel,
directeur d’études, École pratique des hautes études (EPHE) Sorbonne
10h Première session :
projets et expérimentations,
de l’Antiquité à la période classique
Modérateur : Howard Burns,
professeur, Scuola Normale Superiore di Pisa
Dans l’étude du projet, la maquette revêt de multiples fonctions.
Elle est l’un des outils par lequel le maître d’œuvre formule son
projet, dans sa forme comme dans sa structure, dans son ensemble
comme dans ses détails. La maquette devient alors l’un des
supports du dialogue entre l’architecte et son maître d’ouvrage,
et sera modifiée au gré des évolutions du projet.
10h10 Projeter les détails, maquettes de l’Égypte ancienne
Ulrike Fauerbach, chercheur, Deutsches Archäologisches Institut
10h30 Les maquettes en bois du dôme de Brunelleschi
au Museo dell’Opera del Duomo à Florence : architecture,
techniques et projet aux XV e et XVI e siècles
Emanuela Ferretti, professeur, Università di Firenze,
Francesco Paolo Di Teodoro, professeur, Politecnico di Torino
10h50 Pause
11h10 La maquette comme outil de « partage
de connaissances » lors de la construction
de la cathédrale Saint-Paul
Simona Valeriani, chercheur, London School of Economics
11h30 Les maquettes du Bernin pour le Louvre :
l’échec d’une difficile séduction
Daniela Del Pesco, professeur, Università di Roma 3
11h50 Débat
12h30 Pause
The symposium is organised by the École de Chaillot and the musée
des Monuments français, in cooperation with the École pratique
des hautes études (EPHE) Sorbonne, and the Technische Universität
München, and is supported by the Département du pilotage
de la recherche et de la politique scientifique (Direction générale
des patrimoines, ministère de la culture et de la communication).
Friday 20 May
9:00 Registration
9:30 Opening by François de Mazières,
President, Cité de l’architecture & du patrimoine
9:40 Introduction by Sabine Frommel,
Studies Director, École pratique des hautes études (EPHE) Sorbonne
10:00 First session :
Projects and experimentations
from Antiquity to the classical period
Moderator : Howard Burns, Professor, Scuola Normale Superiore di Pisa
The model fulfils a number of roles in the development of a project.
It is one of the tools with which the designer communicates
both the form and the structure of his design, from the level
of the ensemble to that of the smallest detail. In this way the model
is a key support to the dialogue between architect and client
and can be modified as the project evolves.
10:10 Designing Details. Models from Ancient Egypt
Ulrike Fauerbach, Researcher, Deutsches Archäologisches Institut
10:30 The wooden models for the Brunelleschi’s Dome
at the Museo dell’Opera del Duomo in Florence :
architecture, technology and project between
the fifteen and sixteen centuries
Emanuela Ferretti, Professor, Università di Firenze,
Francesco Paolo Di Teodoro, Professor, Politecnico di Torino
10:50 Break
11:10 Models as “in-between-knowledge”
in the construction of St Paul’s cathedral
Simona Valeriani, Researcher, London School of Economics
11:30 Bernini’s models for the Louvre :
the failure of a difficult process of persuasion
Daniela Del Pesco, Professor, Università di Roma 3
11:50 Discussion
12:30 Break
7

14h Deuxième session : Projets
et expérimentations au XX e siècle
Modérateur : Mireille Grubert, directrice de l’École de Chaillot,
Cité de l’architecture & du patrimoine
Au XX e siècle la maquette fait un retour en force dans le processus
de conception architecturale. Au service des architectes et des
ingénieurs, elle sert l’invention de formes nouvelles. Elle est
également le support de nombreuses expérimentations dans
la façon de mener le projet et de dialoguer avec de multiples
interlocuteurs. Elle peut, enfin, être le fruit d’une recherche
artistique autonome, donnant corps à des projets purement
expérimentaux ou utopiques.
14h10 L’architecture en représentation :
l’autonomie du medium dans le processus
de conception de Mies van der Rohe
Paolo Amaldi, architecte, professeur
à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon
14h30 L’utilisation de maquettes simulant le comportement
statique (Modellstatik) à l’École polytechnique de Stuttgart
(TH Stuttgart), 1930-1970
Christiane Weber, maître de conférences,
Karlsruher Institut für Technologie
14h50 L’architecture en réduction : art ou communication
Richard Klein, architecte, professeur et chercheur au laboratoire
d’architecture, conception, territoire, histoire (LACTH),
École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
15h10 Pause
15h30 La maquette d’architecture comme anti-modèle
dans l’architecture radicale
Marie-Ange Brayer, directrice du FRAC Centre
(Fonds régional d’art contemporain)
15h50 Maquettes de travail participatif
de l’atelier « Construire »
Catherine Clarisse, architecte, chercheur au laboratoire d’architecture,
conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille, maître-assistante
à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais
16h10 Quand l’habitant expérimente par la maquette
la conception architecturale : au cœur d’une expérience
de logements « à la demande », pensée par Georges
Maurios et par le Plan Construction (1971-1975)
Guy Lambert, maître-assistant à l’École nationale supérieure
d’architecture de Paris-Belleville
16h30 Débat
14:00 Second session : Projects
and experimentations in the 20 th century
Moderator : Mireille Grubert, Director, École de Chaillot,
Cité de l’architecture & du patrimoine
In the 20 th century the model made an important comeback
in the process of architectural design. In the hands of architects
and engineers it was fundamental in the invention of new forms
while playing an equally important role in supporting a series
of interventions in the areas of project management and
communication. And the model can also be the end-result
of a programme of autonomous artistic research and create
a sort of reality for projects which are otherwise purely
experimental or utopian.
14:10 Representing architecture: the autonomy
of the medium in the design process of Mies van der Rohe
Paolo Amaldi, architect, Professor, École nationale
supérieure d’architecture de Lyon
14:30 The use of models to simulate structural
behaviour (Modellstatik) at the Technische
Hochschule Stuttgart, 1930-1970
Christiane Weber, Professor, Karlsruher Institut für Technologie
14:50 Reduced architecture : art or communication
Richard Klein, architect, Professor and Researcher,
laboratoire d’architecture, conception, territoire, histoire (LACTH),
École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
15:10 Break
15:30 The architectural model as an anti-model
in the radical architecture
Marie-Ange Brayer, Director, FRAC Centre
(Regional Contemporary Art Collection)
15:50 Models produced cooperatively
by the “Construire” studio
Catherine Clarisse, architect, Researcher, laboratoire d’architecture,
conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille, Professor, École nationale
supérieure d’architecture de Paris-Malaquais
16:10 The use of models by residents as an architectural
design tool : the “on demand” housing experiment
of Georges Maurios and the Plan Construction (1971-1975)
Guy Lambert, Lecturer, École nationale supérieure
d’architecture de Paris-Belleville
16:30 Discussion
17:30 End of the works of the first day
17h30 Fin de la première journée
8

Samedi 21 mai
9h30 Troisième session : Transmettre et analyser
Modérateur : Dimitri Shvidkovsky, recteur,
Institut d’architecture de Moscou
Les maquettes d’architecture participent à l’élaboration
et à la transmission de savoirs. Toute création de maquette
suppose l’analyse préalable de l’édifice ou du projet représenté.
Les maquettes sont ainsi un support privilégié d’enseignement,
tandis que les collections de maquettes furent souvent constituées
pour transmettre les modèles architecturaux reconnus. L’analyse
des édifices anciens est également un préalable à leur restauration.
9h40 Les maquettes d’architecture en Russie
du XVII e au XIX e siècles
Federica Rossi, chercheur, Scuola Normale Superiore di Pisa
10h Les maquettes dans l’enseignement de l’histoire
de l’architecture à l’Institut d’architecture de Moscou
Yulia Klimenko, professeur, Institut d’architecture de Moscou
10h20 La maquette, un langage
et une représentation de l’espace
Laura Baringo, responsable de l’atelier de maquettes,
Escola Tècnica Superior d’Arquitectura del Vallès
10h40 Pause
11h La maquette au secours de la conservation
des édifices anciens : le cas des structures
Benjamin Mouton, inspecteur général des monuments historiques,
professeur associé à l’École de Chaillot
11h20 Le rôle des maquettes dans l’anastylose
du Traianeum de Pergame
Klaus Nohlen, directeur d’études invité
à l’École pratique des hautes études
11h40 Débat
12h30 Pause
Saturday 21 May
9:30 Third session : Disseminating and analysing
Moderator : Dimitri Shvidkovsky,
Rector, Moscow Architecture Institute
Architectural models play a role in the development
and dissemination of knowledge. The act of creating a model
necessitates the analysis of the building or project which is
represented. In this sense models are a privileged teaching aid,
while collections of models are often used as a means
of propagating well-known architectural typologies. Similarly,
it is necessary to analyse an ancient building before any
programme of restoration.
9:40 Architectural models in Russia
between the 17 th and 19 th century
Federica Rossi, Researcher, Scuola Normale Superiore di Pisa
10:00 The use of models in the teaching of architectural
history at the Moscow Architecture Institute
Yulia Klimenko, Professor, Moscow Architecture Institute
10:20 The model: language and spatial representation
Laura Baringo, Director of the model workshop,
Escola Tècnica Superior d’Arquitectura del Vallès
10:40 Break
11:00 The model as an aid in the conservation
of old buildings: the structural case
Benjamin Mouton, General Inspector of Historic Monuments,
Associate professor, École de Chaillot
11:20 Models as tools for the anastilosis
of the Traianeum in Pergamum
Klaus Nohlen, invited Studies Director,
École pratique des hautes études
11:40 Discussion
12:30 Break
9

14h Quatrième session : De la représentation
à la communication
Modérateur : Corinne Bélier, conservatrice en chef, musée
des Monuments français, Cité de l’architecture & du patrimoine
Les maquettes d’architecture s’inscrivent dans un ensemble
de représentations du projet, qui sont intéressantes par ce qu’elles
mettent en avant et par ce qu’elles passent sous silence. Ainsi,
bien loin de simples reproductions en miniature de l’architecture,
les maquettes sont des outils stratégiques de communication,
pour les maîtres d’œuvre comme pour les maîtres d’ouvrage.
14h10 Les Colisée(s) de Lucangeli à Rome et à Paris
Cinzia Conti, directrice du laboratoire de restauration,
Museo Nazionale Romano, Emmanuel Schwartz,
conservateur à l’École des Beaux-Arts de Paris
14h30 La maquette versus le « beau dessin » 1850-1900
Alice Thomine-Berrada, conservateur du patrimoine
au Musée d’Orsay
14h50 Pause
15h10 « Des jouets pour les sultans ». Les maquettes
ottomanes, entre fonctionnalité et représentation
Turgut Saner, professeur, Istanbul Technical University
15h30 Promotion, réduction, séduction : usages
et signification de la maquette en pays émergent
Simon Texier, maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne
15h50 175 ans de collections de maquettes :
l’expérience du Royal Institute of British Architects
Charles Hind, directeur associé et conservateur de la collection
de dessins H.J. Heinz, collection des dessins et archives,
Royal Institute of British Architects
16h10 Débat
17h10 Conclusion par Benjamin Mouton, inspecteur général
des monuments historiques, professeur associé à l’École de Chaillot
17h30 Fin du colloque
Le colloque aura lieu à l’auditorium
de la Cité de l’architecture & du patrimoine
7 avenue Albert de Mun | 75116 Paris
Contacts
Coordination Antoine Monpert
01 58 51 52 98 | amonpert@citechaillot.fr
Inscriptions Lydie Fouilloux
01 58 51 52 96 | lfouilloux@citechaillot.fr
14:00 Fourth session : From representation
to communication
Moderator : Corinne Bélier, Curator in Chief, musée
des Monuments français, Cité de l’architecture & du patrimoine
Architectural models feature among those ways of representing
projects which are particularly interesting for their ability
to highlight and to dissimulate. Far from being simple miniature
reproductions of architecture, models are strategic communication
tools, as much for designers as for their clients.
14:10 Lucangeli’s Coliseums in Rome and Paris
Cinzia Conti, Director of the Restoration Laboratory,
Museo Nazionale Romano, Emmanuel Schwartz, Curator,
École des Beaux-Arts de Paris
14:30 The model versus the presentation drawing 1850-1900
Alice Thomine-Berrada, Curator, Musée d’Orsay
14:50 Break
15:10 “Toys for Sultans” : Ottoman models
between functionality and representation
Turgut Saner, Professor, Technical University of Istanbul
15:30 Promotion, reduction, seduction: the use
and meaning of the model in emerging countries
Simon Texier, Lecturer, Université Paris-Sorbonne
15:50 Collecting architectural models: a 175 year
perspective from the Royal Institute of British Architects
Charles Hind, Associate Director and H.J. Heinz
Curator of Drawings, Drawings and Archives collections,
Royal Institute of British Architects
16:10 Discussion
17:10 Conclusion by Benjamin Mouton, General Inspector
of Historic Monuments, Associate Professor, École de Chaillot
17:30 End of the symposium
The symposium takes place in the auditorium
of the Cité de l’architecture & du patrimoine
7 avenue Albert de Mun | 75116 Paris
Contacts
Coordination Antoine Monpert
01 58 51 52 98 | amonpert@citechaillot.fr
Registration Lydie Fouilloux
01 58 51 52 96 | lfouilloux@citechaillot.fr
10

Résumés des communications
Abstracts
Première session :
Projets et expérimentations,
de l’Antiquité à la période
classique
Projeter les détails, maquettes de l’Égypte ancienne
Ulrike Fauerbach, chercheur, Deutsches Archäologisches Institut
L’Égypte ancienne possède un ensemble étonnamment vaste
de maquettes architecturales. Pour les comprendre, il est essentiel
d’adopter une approche interdisciplinaire englobant à la fois le
contexte culturel et les aspects techniques. Cette communication
divisera l'ensemble des artéfacts en deux groupes : d’un côté
les miniatures qui n’ont joué aucun rôle dans le processus de
construction, mais ont servi de pars pro toto dans des situations
rituelles 1 , et de l’autre de véritables maquettes architecturales.
Ces dernières, plus de 130 pièces au total, sont conservées dans
différents musées à travers le monde 2 , et notamment au Louvre.
Nombre d’entre elles ont été étudiées pour la première fois dans
le cadre du projet présenté ici. La plupart sont en calcaire et
représentent des détails tels que des colonnes, des chapiteaux,
des gargouilles, des marches, etc. Elles nous dévoilent les
orientations, les différentes étapes de la réalisation et d’autres
informations sur le processus de planification et de production.
Étant donné que la plupart des maquettes datent du 1 er millénaire
avant J-C et sont considérées comme des objets assez tardifs de
la culture pharaonique, nous nous interrogerons sur leur rôle dans
le développement du processus de planification, la communication,
l’éducation, l’émergence du concept de connaissance, les activités
rituelles ainsi que l’évolution de l’architecture pharaonique dans
son ensemble. L’interaction entre maquettes et dessins sera
également abordée, d’autant que l’existence de dessins à l’échelle
de détails architecturaux datant de la même période est attestée 3 .
La comparaison entre dessins, maquettes et œuvres inachevées
et finalisées du même type offre un éclairage puissant sur la façon
dont les bâtisseurs planifiaient et exécutaient leurs travaux, tout en
illustrant le rôle joué par les maquettes architecturales en général
durant la période examinée.
1. Cf. les objets présentés dans ADAM, JEAN-PIERRE, Maquettes et dessins d’Égypte.
Le projet et sa présentation, in Maquettes architecturales de l’Antiquité regards croisés
(Proche-Orient, Égypte, Chypre, bassin égéen et Grèce, du néolithique à l’époque
hellénistique). Actes du colloque de Strasbourg, 3-5 décembre 1998, éd. par BEATRICE
MULLER et D. VAILLANCOURT, Travaux du Centre de Recherche sur le Proche-Orient
et la Grèce antique 17. Paris, 2001, pp. 211-225 ; Busch-Sperveslage, Antje. Hausmodelle
im ptolemäisch-römischen Ägypten, in Architektur, Struktur, Symbol : Streifzüge durch die
Architekturgeschichte von der Antike bis zur Gegenwart. Festschrift für Cord Meckseper zum 65.
Geburtstag, Petersberg, 2000, pp. 11-26 ; résumés de ALEXANDER VON KIENLIN
et EVA WINTER pour la conférence de Munich, 2009.
2. Quelques exemples dans EDGAR, CAMPBELL COWAN. Sculptors’ studies and
unfinished works. al-Qahira, 1906 ; TOMOUM, NADJA. The Sculptors’ Models of the Late
and Ptolemaic Periods. A Study of the Type and Function of a Group of Ancient Egyptian
Artefacts, al-Qahira, 2005.
3. FAUERBACH, ULRIKE, « The Creation of an Egyptian Capital », in Structuring religion. 7.
Ägyptologische Tempeltagung, Louvain, 28 septembre - 1 er octobre 2005, éd. par RÉNÉ PREYS,
Königtum, Staat und Gesellschaft früher Hochkulturen 3,1. Wiesbaden, 2009, pp. 95-112.
First session :
Projects and experimentations
from Antiquity to the classical
period
Designing Details – Models from Ancient Egypt
Ulrike Fauerbach, researcher, Deutsches Archäologisches Institut
Ancient Egypt holds a surprisingly rich corpus of architectural
models. Key to their understanding is an interdisciplinary approach
that covers the cultural context as well as the technical aspects.
The paper will categorise this group of artefacts in miniatures,
which played no part in the building process but rather served as
a pars pro toto in ritual contexts, on the one hand 1 and architectural
models proper on the other. The latter, more than 130 objects
altogether, are kept in museums throughout the world 2 , including
the Louvre ; many were studied for the first time during the project
presented by this paper. Most are made of limestone and depict
details like columns or column-capitals, gargoyles, stairs, etc.
and feature guidelines, different steps of completion and other
information on the planning and production process.
Since most of the models date to the 1 st millennium BC and are
considered to be rather late objects from the pharaonic culture, it
will be discussed which role the models played in the development
of the planning process, communication, education, the concept
of knowledge, ritual activities and the development of pharaonic
architecture as a whole. The interaction between models and
drawings will also be a topic, especially since drawings to scale
of architectural details from the same period are attested 3 . The
comparison between drawings, models and unfinished as well as
completed architecture of the same type provide a deep insight
into the way builders planned and executed their work and
illustrate the role architectural models played in general during
the discussed period.
1. Cf. the objects presented in ADAM, JEAN-PIERRE, Maquettes et dessins d'Égypte.
Le projet et sa présentation, in Maquettes architecturales de l'Antiquité regards croisés
(Proche-Orient, Égypte, Chypre, bassin égéen et Grèce, du Néolithique à l'Èpoque hellénistique).
Actes du colloque de Strasbourg, 3-5 décembre 1998, ed. by BEATRICE MULLER und
D. VAILLANCOURT, Travaux du Centre de Recherche sur le Proche Orient et la Grèce
Antique 17. Paris, 2001, pp. 211-225; Busch-Sperveslage, Antje, Hausmodelle im ptolemäischrömischen
Ägypten, in Architektur, Struktur, Symbol : Streifzüge durch die Architekturgeschichte
von der Antike bis zur Gegenwart. Festschrift für Cord Meckseper zum 65. Geburtstag,
Petersberg, 2000, pp. 11-26 ; abstracts by ALEXANDER VON KIENLIN
and EVA WINTER for the conference in Munich, 2009.
2. Some examples in EDGAR, CAMPBELL COWAN. Sculptors' studies and unfinished
works. al-Qahira, 1906; TOMOUM, NADJA. The Sculptors' Models of the Late and Ptolemaic
Periods. A Study of the Type and Function of a Group of Ancient Egyptian Artefacts,
al-Qahira, 2005.
3. FAUERBACH, ULRIKE. “The Creation of an Egyptian Capital” In Structuring religion. 7.
Ägyptologische Tempeltagung, Leuven, 28. September - 1. Oktober 2005, ed. by RÉNÉ PREYS,
Königtum, Staat und Gesellschaft früher Hochkulturen 3,1. Wiesbaden, 2009, pp. 95-112.
11

Les maquettes en bois du dôme de Brunelleschi
au Museo dell’Opera del Duomo de Florence :
architecture, techniques et projet du XV e au XVI e siècle
Emanuela Ferretti, professeur, Università di Firenze,
Francesco Paolo Di Teodoro, professeur, Politecnico di Torino
L’édification du dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore
est le résultat direct d’un concept architectural inédit et en est
l’expression la plus monumentale. Ce chantier s’est déroulé
pendant l’une des périodes les plus importantes de l’histoire de
l’art florentin. Le Museo dell’Opera del Duomo (musée de l’Œuvre
de la cathédrale) de Florence abrite plusieurs maquettes en bois
qui témoignent de l’histoire du projet de Brunelleschi et des
étapes de la finalisation du tambour qui s’est échelonnée entre la
seconde moitié du XV e et le début du XVI e siècle. Cette analyse se
concentre sur deux questions : d’un côté, la maquette de la coupole
avec des éléments de l’abside et celle de la coupole surmontée de
la « lanterne » (Francesco Paolo Di Teodoro) et de l’autre les neuf
maquettes conçues pour le tambour (Emanuela Ferretti). Nous
pouvons en déduire la fonction des maquettes, attestée par leur
importance, et éclaircir ainsi une question centrale de l’histoire
de la cathédrale Santa Maria del Fiore.
Concernant le premier point (Di Teodoro), en dehors d’un ensemble
de documents, il n’existe aucune monographie sur ces maquettes
qui ont rarement retenu l’attention des étudiants en histoire
de l’architecture. Nous pouvons aujourd’hui les analyser grâce à
de précieux registres inédits, conservés aux archives de l’Œuvre
de la cathédrale à Florence, et grâce à une nouvelle observation
des maquettes qui ont fait l’objet d’examens et de mesures
spécifiques. Nous nous pencherons ici sur l’ouvrage d’Antonio
Manetti, consacré à la vie de Brunelleschi, ainsi que sur les
considérations sur son travail exposées dans Vite de Giorgio
Vasari. Afin de renouveler nos connaissances sur le dôme, nous
examinerons les différences entre les maquettes et le bâtiment,
de même que les caractéristiques (et la fonction) des maquettes,
sans oublier l’architecture de Brunelleschi. Nous verrons
par exemple que les nouvelles observations portent à la fois sur
le profil géométrique de la coupe du dôme et sur les relations
entre les angles et la partie centrale du sommet de la structure.
Quant au second sujet (Ferretti), nous pouvons observer que
les figures de proue de l’art florentin ont apporté leur pierre à
l’édifice, même si certains sont parfois restés au stade de projet
virtuel, traduit aujourd’hui partiellement dans une architecture
matérialisée. Ainsi Michelozzo, Giuliano da Maiano, Simone
del Pollaiuolo, les frères Sangallo, Baccio d’Agnolo puis Michel-
Ange ont été les protagonistes de cette histoire. Les importantes
restaurations effectuées sur les maquettes, en particulier
au XX e siècle, associées au manque d’analyse critique objective
de ces années de l’histoire de la coupole n’ont cessé de compliquer
l’identification et la datation des maquettes : de fait, la littérature
disponible est divisée sur de nombreux sujets et beaucoup
d’interrogations restent sans réponse. La recherche s’oriente
désormais vers une double piste : elle revisite d’une part les sources
documentaires substantielles renfermées dans les archives de
l’Œuvre de la cathédrale afin d’identifier les nœuds de ce canevas
historique et se penche sur la contribution de chaque architecte
à l’œuvre entre 1459 et 1516 ; d’autre part, elle analyse les maquettes
dans leur « matérialité » en procédant à la prise de nouvelles
mesures et en étudiant la documentation consacrée
aux restaurations du XX e siècle.
The wooden models for the Brunelleschi’s Dome
at the Museo dell’Opera del Duomo in Florence:
architecture, technology and project between
the fifteen and sixteen centuries
Emanuela Ferretti, professor, Università di Firenze,
Francesco Paolo Di Teodoro, professor, Politecnico di Torino
The building of Santa Maria del Fiore Dome was the direct
result of the new architectural concept and, at the same time, its
expression in monumental form. This occurred at one of the most
momentous epochs in the history of Florentine art. At the Museo
dell’Opera del Duomo in Florence exist several wooden models
which testify the history of Brunelleschi’s project for Dome
and the events of completing the tambour (between the second
half of the fifteen century and early sixteen century). This research
focuses on two aspects: the model for the Dome with absidal
parts, and the model for the Dome’s top with the “Lanterna”
(Francesco Paolo Di Teodoro); the nine models for the tambour
(Emanuela Ferretti). In this way we can know the function of the
models as fully as their importance warrants, and we can clarify
an important question about the Santa Maria del Fiore history.
In the first theme (Di Teodoro), apart from a collection of
documents, no monograph on exists: they have received casual
attention from students of the history of architecture, but now
we can study it by valuable unpublished records contained
in the Opera del Duomo Archives of Florence, and by new
observation about the models, which have been specifically
examined and measured. In this study, we analyze the Life of
Brunelleschi by Antonio Manetti and the considerations about
this work in the Vite by Giorgio Vasari too. In order to have new
knowledge about the Dome, we can examine the discrepancies
between the models and the building, and the characteristics
(but the function too) of the models as well as the Brunelleschi
architecture. For example, at one hand the new observations are
relating to the geometric profile of the section of the Dome,
and at the other hand relating to the connections between
the corners and the central top of the structure.
For the second aspect (Ferretti), we can note that leading figures
of the Florentine art contest brought their contribution, sometimes
remaining in the virtuality of the project, now partially translated
into the materiality of architecture: Michelozzo, Giuliano da
Maiano, Simone del Pollaiuolo, the Sangallo, Baccio d’Agnolo and
then Michelangelo were protagonists in this history. The heavy
restorations of the models, especially in the twentieth century,
and the lack of an objective critical analysis of this years in the
Cupola history, has made and makes the identification and dating
of models very complex: in fact, the literature is divided on many
issues, and a lot of questions remains opened. The research has
moved on a dual track: on one hand, revisiting the substantial
documentary sources of the Opera del Duomo Archive to define
the nodes of this historical frame, and the contribution of each
architect from 1459 to 1516; on the other hand, analyzing the models
in their “materiality”, by new measurements and by studying
the documentation about twentieth-century restorations.
12

La maquette comme outil de « partage de connaissance »
dans la construction de la cathédrale Saint-Paul
Simona Valeriani, chercheur, London School of Economics
La cathédrale Saint-Paul de Londres, dont la totalité des comptes
financiers du chantier nous sont parvenus, constitue une source
particulièrement riche pour l’étude des modalités d’utilisation
des maquettes par Christopher Wren et ses assistants. L’examen
minutieux des documents a révélé qu’un nombre impressionnant
de maquettes à différentes échelles et fabriquées dans des
matériaux aussi variés que du lambris, du bois, de petites pierres
et du plâtre étaient destinées à des usages divers. L’évocation
de la cathédrale Saint-Paul et de ses maquettes architecturales est
généralement associée à la célèbre « grande maquette » conçue
pour attirer des donations. Cette communication montre que
plusieurs autres types d’utilisation de maquettes peuvent être
associés à ce chantier : certaines ont servi de base contractuelle
pour le travail d’artisans (tels que les charpentiers), d’autres
de modèles d’étude pour développer des solutions permettant
l’exécution d’éléments spatialement complexes (les escaliers
par exemple), d’autres encore pour la représentation de détails
architecturaux (comme les entablements, les chapiteaux ou
les chambranles) ou d’éléments décoratifs (urnes, festons, etc.).
Cette communication explore la pluralité de ces « genres de
maquettes », ayant toutes un lien attesté avec la cathédrale Saint-
Paul en se concentrant également sur la fonction des divers corps
de métiers tels que les maçons, les charpentiers, les menuisiers
et l’architecte lors de la fabrication et de l’utilisation des maquettes
sur le chantier. Ce texte se penchera en outre sur le rôle de ces
dernières dans le processus de création et l’organisation des
travaux sur site, en s’appuyant sur leurs particularités ainsi
que les nombreux dessins, gabarits et moules mentionnés dans
les documents. Il s’achèvera par une analyse des processus de
spécification croissante du concept architectonique et structurel
qui se traduisent par la production – pour une même partie
du bâtiment – d’une série de maquettes consécutives toujours
plus grandes et exécutées dans des matériaux plus « réalistes ».
Models as “in-between-knowledge”
in the construction of St Paul’s cathedral
Simona Valeriani, researcher, London School of Economics
St Paul’s Cathedral in London, for which complete building
accounts survive, constitutes a particularly rich source
to study how models have been used by Christopher Wren and
his assistants. A careful study of the documents has revealed that
an astonishing number of models in different scales and made out
of different materials such as wainscot, timber, small stones and
plaster were used for different purposes. Thinking about St Paul’s
and architectural models the most common association is with the
famous “great model” produced with the aim of ensuring patronage.
The paper shows that several other uses of models can be traced
for this building venture: models as the base for contracts with
craftsmen (such as carpenters), study-models to elaborate solutions
for spatially complex parts of the building (e.g. staircases), models
for architectural details (e.g. entablature, capitals, doorframes)
or decorative elements (urns, festoons etc.).
The paper explores this plurality of “model‘s genres” documented
for St Paul’s cathedral focusing also on the role played by different
artificers such as masons, carpenters, joiners and the architect
in making and using models on the building site. Further more
it will discuss the role played by these models in the design process
and in the organisation of the work on the building site, considering
them alongside the numerous drawings, ‘templetts’
and moulds mentioned in the documents. A discussion of processes
of increasing specification of the architectonical and structural
concept through the production -for the same part of the buildingof
a series of subsequent models of increasing size and more
‘realistic’ materials, closes the paper.
13

Les maquettes du Bernin pour le Louvre :
l’échec d’une difficile séduction
Daniela del Pesco, professeur, Università di Roma 3
Dans l’histoire de l’architecture, il n’existe guère d’incident ayant
été aussi soigneusement communiqué que celui qui concerne
les projets de Gian Lorenzo Bernini pour le nouveau Louvre
de Louis XIV. Un aspect essentiel de ce difficile processus
de persuasion a été le rôle joué par les différents moyens de
reproduction du projet (dessins, gravures de Marot, maquettes).
On connait bien les circonstances dans lesquelles les trois projets
du Bernin furent élaborés, mais l’étude des deux maquettes
réalisées en 1666 par Matthia de Rossi, assistant du Bernin,
peut donner une nouvelle perspective à cet échec.
Il s’agit de deux maquettes perdues, d’échelle différente, l’une
en stuc, l’autre en bois, que nous pouvons connaître par trois
dessins réalisés par Francart, commandés en 1695 à Paris par
Daniel Cronström, l’agent de l’architecte suédois Nicodemus
Tessin, qui avait la charge du projet du palais royal de Stockholm.
Les dessins des maquettes nous permettent de connaître dans
les détails (formes, dimensions, utilisation des ordres) le dernier
effort du Bernin pour définir un thème d’architecture en évolution
à l’époque, le thème du palais pour « un roi d’aujourd’hui », c’est à
dire un projet qui devait exprimer l’idée nouvelle du pouvoir absolu
se manifestant au centre d’une capitale moderne.
De fait, les critiques de Colbert et de Charles Perrault au troisième
projet du Bernin, élaboré à Paris en 1665, doivent plutôt être
comprises comme des critiques des gravures, car l’analyse des
maquettes nous révèle que le projet avait déjà été astucieusement
modifié par rapport à celui représenté sur les gravures : il s’agit
en effet d’un quatrième projet, qui connut un échec « héroïque »,
puisque les changements introduits dans les maquettes eurent une
influence remarquable sur les projets français qui suivirent le refus
de celui illustré par les deux maquettes.
Le recours à des maquettes architecturales en vraie grandeur
en stuc, en bois ou en toile, telles que celles utilisées à Rome
pour la colonnade de Saint-Pierre (un autre sujet passionnant)
fût pour le Bernin un moyen privilégié pour communiquer les
idées force de ses projets, considérés comme « difficiles » à cause
de leur nouveauté par rapport aux typologies architecturales
traditionnelles d’alors.
Bernini’s models for the Louvre:
the failure of a difficult process of persuasion
Daniela del Pesco, professor, Università di Roma 3
There is hardly a chapter in the whole of architectural history
which has been as thoroughly related as that of Gian Lorenzo
Bernini’s projects for Louis XIV’s new Louvre. One crucial aspect
of this difficult process of persuasion was the roles played by
the different means of reproducing the project (the drawings,
the models and the engravings by Marot). The story of the
development of Bernini’s three projects is already well known
but a study of the two models built by his assistant Matthia de
Rossi in 1666 sheds new light upon the failure of the enterprise.
The two models have long since disappeared, but three drawings
by Francart, commissioned in Paris in 1695 by Daniel Cronström
in the name of the Swedish architect Nicodemus Tessin who was
in charge of the project for the Royal Palace in Stockholm, show us
that one was made of plaster and the other of wood. In their details
– their forms, their dimensions and their use of the orders – the
drawings reveal Bernini’s latest attempt to define an architectural
theme which was evolving at that time – the idea of the palace
for “a contemporary King” which, in turn, was an expression of
the new idea of absolute power nestling at the heart of a modern
capital city.
Yet the criticisms levelled by Colbert and Charles Perrault at
Bernini´s third project, which was developed in Paris in 1665, must
be seen as a criticism of the engravings, because an analysis of
the models reveals that the project itself had already been astutely
modified in comparison with that shown in the engravings. This
is, effectively, a fourth project which is best regarded as a “heroic”
failure in that the changes introduced in the models had a profound
effect on the French designs developed in the aftermath of the
rejection of the project shown in the two models.
The use of full-scale architectural models from plaster, wood and
canvas – such as those of the colonnade in St Peter’s Square in
Rome (another passionate subject of his) – was a method preferred
by Bernini for communicating the strong ideas behind those of
his projects which, due to their novelty in comparison with more
traditional architectural typologies, were considered as more
“difficult”.
F. Francart, dessin d'après le gran modello de la façade Est du Louvre de Bernin
(maquette de Matthia de Rossi), détail (Stochkolm, Nationalmuseum).
F. Francart, drawing based on the gran modello of the eastern facade of Bernini’s Louvre
(model by Matthia de Rossi), detail (Stockholm, Nationalmuseum).
14

Deuxième session :
Projets et expérimentations
au XX e siècle
L’architecture en représentation : l’autonomie du medium
dans le processus de conception de Mies van der Rohe
Paolo Amaldi, architecte, professeur, École nationale
supérieure d’architecture de Lyon
Depuis ses projets de Maison en briques et de Maison en béton
de 1923, jusqu’à ses études de gratte-ciels berlinois, il semblerait que
Mies van der Rohe a toujours accordé une place prépondérante
à la façon de représenter son architecture, que ce soit pas le biais
de la perspective, du collage ou de la maquette d’étude. Le fait
intéressant est que ces médiums, censés véhiculer une certaine
idée du projet architectural, prennent souvent des libertés par
rapport au projet lui-même. Ils sont volontairement réducteurs,
où le mot réduction renvoie ici à l’idée phénoménologique de
mise entre parenthèse de la réalité, de sa neutralisation.
Ainsi, la maquette de la célèbre Maison en béton dont la
particularité consistait à être totalement coulée dans le béton,
prend de grandes libertés par rapport au plan du rez-de-chaussée.
C’est un objet sculptural qui vaut pour son rapport entre un
matériau (le béton) et une forme. De même, la maquette qu’il
fit réaliser lors de la Siedlung du Weissenhof de 1927, est une
interprétation plastique d’un projet d’urbanisation dont Mies savait
pertinemment qu’il n’aurait jamais les apparences de sa maquette.
Pourtant, grâce à son haut degré d’abstraction et de stylisation,
elle lui aura permis de maintenir le cap (sauvegarder un effet
d’ensemble prédéterminé) tout en négociant au cas par cas, avec
les autres architectes intervenants, les modifications apportées.
Il en va de même pour les montages et les collages que Mies
réalise à la manière de Moholy-Nagy et qui superposent deux
calligraphies différentes dans une même image (dessin au trait
vs dessin au fusain / dessin au trait vs imprimés photographiques) :
ils rendent compte de leur niveau d’abstraction par rapport
à la réalité qu’ils ne sont pas censés reproduire, alors même
que le traitement du détail est poussé ponctuellement à
l’extrême. Se produit ainsi un effet de suspension, de flottement,
d’indétermination qui affiche d’emblée la fonction « réductive »
du médium en tant que tel.
À travers un certain nombre d’exemples il sera montré comment
le médium de la maquette et du dessin, par leur autonomie propre,
a été utilisé par Mies comme une forme d’écriture qui interprète
la réalité mais ne vise pas à la présenter. Cette efficacité particulière
sera in fine comparée à celle dévolue à la maquette dans la
tradition classique.
Second session :
Projects and experimentations
in the 20 th century
Representing architecture: the autonomy of the medium
in the design process of Mies van der Rohe
Paolo Amaldi, architect, professor, École nationale
supérieure d’architecture de Lyon
From his 1923 projects for the Brick House and the Concrete
House to his ideas for Berlin skyscrapers it appears that Mies
van der Rohe always paid intense attention to the way in which he
represented his architecture – whether in perspectives, collages
or study models. The interesting fact, however, is that these media,
whose ostensible role is to transmit a certain idea regarding an
architectural project, often end up by taking liberties with the
project itself. By their very nature such media are reductivist -
in the phenomenological sense in which reduction refers to
the playing down – or neutralisation – of reality.
The model, for instance, of the celebrated Concrete House – the
most notable feature of which was that it was to be entirely cast
out of concrete – takes great liberties with the ground floor plan.
This is a sculptural object born out of the relationship between a
material (concrete) and a form. In much the same way, the model
of the Weissenhof Siedlung which Mies commissioned in 1927, is a
sculptural interpretation of an urbanisation project which Mies
was quite well aware would never resemble the model. Yet the
high degree of abstraction and stylisation of the model of the
project enabled him to hold course (to protect his desired effect
of a predetermined ensemble), while allowing him to negotiate
modifications proposed by the architects of the individual houses
on a case-by-case basis.
The same applies to the installations and collages which Mies
realised in the manner of Moholy-Nagy in which he superimposed
two different calligraphies within the same drawing (line drawing
versus charcoal drawing/ line drawing versus photographic
prints).The level of abstraction of these drawings from reality
makes it quite clear that they should in no sense be regarded as
reproductions – even though their treatment of detail is sometimes
pushed to the absolute limit. The resulting effect is one of
suspension, of floating and of indeterminacy which immediately
highlights this “reductive” function of the medium as such.
A range of examples are used here to show how, in their very
determinacy, the media of the model and the drawing were used
by Mies as a form of writing which interpreted – while having
no wish to present - reality. This special form of efficacy will then
be compared with the efficacy traditionally ascribed to the model
in the classical tradition.
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L'utilisation de maquettes simulant le comportement
statique (Modellstatik) à l'École polytechnique
de Stuttgart (TH Stuttgart), 1930-1970
Christiane Weber, maître de conférences, Karlsruher
Institut für Technologie
Le terme allemand Modellstatik désigne une méthode
qui prévoit l’usage de maquettes à échelle réduite pour
dimensionner la structure d’une construction. De par l’utilisation
de ces maquettes, il est possible de simuler les contraintes
mécaniques et statiques d’une structure et de mesurer
ses défaillances par photoélasticimétrie.
Dès 1934, l’ingénieur Karl Schaechterle, qui œuvrait alors
à la Reichautobahndirektion (Direction des autoroutes du Reich)
de Stuttgart, utilisait des maquettes pour calculer les contraintes
structurales. La Reichautobahndirektion disposait d’un personnel
qualifié ainsi que d’importantes ressources financières. Elle
conçut plusieurs ponts et constructions de très grande portée en
recourant à la photoélasticimétrie. Elle contribua par le fait même
au développement de cette méthode. Certaines constructions,
telle la coupole de la nouvelle gare (Neuer Hauptbahnhof) de
Münich, qui faisait partie des plans d’aménagement nationalsocialiste
de la ville, possèdent des structures difficiles à calculer.
Au début des années 1940, il n’existait aucun calcul pour prédire
justement leurs comportements statiques. Pour cette raison, le
Materialprüfungsanstalt (Institut de test des matériaux) de Stuttgart
fit fréquemment usage de maquettes pour calculer les contraintes
structurales. Comme en témoignent les archives photographiques
du Materialprüfungsanstalt, les ponts suspendus de Rodenkirchen
(Rheinbrücke) et de Hambourg (Elbehochbrücke) furent conçus à
l’aide de maquettes techniques, respectivement à échelle 1/100 et
1/125, qui furent soumises à diverses conditions mécano-statiques.
Dans les années 1960, des maquettes furent utilisées pour étudier le
comportement statique des structures légères. Pour la conception
de la structure en chapiteaux du pavillon allemand de l’exposition
universelle de Montréal de 1967, Frei Otto usa de maquettes
à échelles et matériaux variables qu’il soumit à une multitude
de tests structuraux (photoélasticimétrie). Notre intervention se
propose d’exposer le rôle déterminant des maquettes dans le calcul
des contraintes, qui menèrent, dans les années 1970, aux calculs
informatisés, dans la conception de projets architecturaux
à l’École polytechnique de Stuttgart (TH Stuttgart).
The use of models to simulate structural
behaviour (Modellstatik) at the Technische
Hochschule Stuttgart, 1930-1970
Christiane Weber, Professor, Karlsruher Institut für Technologie
The German term Modellstatik refers to a method of using
reduced-scale models in order to dimension the structure of
some built object. By using such models it is possible to simulate
the mechanical and structural constraints on a structure
and to measure the failure of such structures by means of
photoelasticimetry.
The engineer Karl Schaechterle started using models to calculate
structural constraints in his work at the Department for Motorways
of the Reich (Reichsautobahndirektion) in Stuttgart as early as
1934. With its highly qualified personnel and significant financial
resources the Reichsautobahndirektion used photoelasticimetry in
the construction of a number of bridges and other structures with
very wide spans – contributing significantly to the development
of the technique. Some structures, such as the cupola of the new
railway station (Neuer Hauptbahnhof) in Munich, which was part
of the Nationalist Socialist plans for the remodelling of the city,
contained elements which are very difficult to calculate and, in
the early 1940s, no formula could accurately predict their structural
behaviour. For this reason the Material Testing Institute (MPA -
Materialprüfungsanstalt) in Stuttgart frequently used models as
a means of calculating structural constraints. As one can see in
the photographic archives of the MPA, the suspension bridges at
Rodenkirchen (Rheinbrücke) and Hamburg (Elbehochbrücke) were
designed with the aid of technical models built at the scales
of 1:100 and 1:125, which were subjected to diverse mechanicalstructural
conditions.
In the 1960s such models were used to study the behaviour of light
structures. In developing the tent-like structure of the German
Pavilion at Expo 1967 in Montreal, Frei Otto subjected models
of differing scales and materials to a multitude of structural tests
(photoelasticimetry). Our paper aims to establish the determining
role of these models in the calculation of constraints which led,
in the 1970s, to the use of computer-based calculations in the design
of architectural projects at the TH Stuttgart.
Frei Otto, Institut für Leichte Flächentragwerke Stuttgart, maquettes techniques (échelle 1:75) pour la conception de la forme géométrique
et des tests mécanostatiques du pavillon allemand de l’exposition universelle de Montréal de 1967
Frei Otto, Institute for Lightweight Structures, Stuttgart, technical models (scale 1:75) for the design of the geometrical form
and mechanical-structural tests for the German Pavilion at Expo 1967 in Montreal
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L’architecture en réduction : art ou communication
Richard Klein, architecte, professeur et chercheur, laboratoire
d’architecture, conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale
supérieure d’architecture et de paysage de Lille
Toutes les mentions de l’histoire de la maquette d’architecture
soulignent des origines anciennes qui remontent à l’Antiquité
et précisent ses missions qui sont fixées dès la Renaissance :
évaluer le projet d’architecture dans les trois dimensions, vérifier
la réalisation, communiquer avec le commanditaire, juger les effets
de l’architecture, armer le concepteur dans le cas de propositions
architecturales concurrentielles.
Les pratiques de l’avant-garde sont significatives de l’évolution du
statut de la maquette au tournant des années trente. Les relations
et quelquefois la confusion entre architecture et sculpture sont
visibles dans les premières expositions qui présentent les tendances
de l’architecture moderne et dans les publications qui relatent ces
événements. Si les protagonistes de l’architecture moderne ont
vécu cette proximité entre art et architecture par l’entremise de la
maquette comme une avancée, certains critiques y ont perçu une
possible « réduction » du propos au profit de la communication
avec le public. L’évolution rapide des représentations en volume
de l’architecture et la professionnalisation de la fabrication des
maquettes à la fin des années vingt illustrent les hésitations entre
l’expérimentation et la communication du projet moderne. Entre
les présentations de l’architecture au Salon d’automne de 1922,
à la galerie l’Effort Moderne en 1923 ou à l’École Spéciale en
1924 et la communication par le volume proposée par la société
Perfecta dans les années trente, il se joue pour la maquette un
changement de statut : le passage d’un instrument artistique à un
outil professionnel.
Scaled-down architecture: art or communication
Richard Klein, architect, professor and researcher, laboratoire
d’architecture, conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale
supérieure d’architecture et de paysage de Lille
Histories of the architectural model invariably point out that it can
trace its origins back to Antiquity while confirming a composite
role which is largely unchanged since the Renaissance: to evaluate
an architectural project in three dimensions, verify its realisation,
communicate with the client, evaluate the architectural effects
and fight the corner of the designer in the face of concurring
architectural propositions.
Avant-garde practices, however, began to have a significant impact
on the importance of the model in the early 1930s. The relationship
(and sometimes the confusion) between architecture and sculpture
was already clear in the first exhibitions to present the pioneers of
modern architecture as well as in the publications which reported
these events. Yet if the protagonists of modern architecture viewed
the bridge between art and architecture which they saw in the
model as a sign of progress, some critics preferred to identify a
potential “simplification” of ideas in the interest of communicating
with the public. The rapid evolution of these volumetric
representations of architecture and the professionalisation of
modelmaking in the late 1920s illustrates this uneasy relationship
between experimentation and the communication of the modern
project. A comparison between the presentations of architecture
at the Salon d’Automne in 1922, the Effort Moderne gallery in 1923
and the École Spéciale in 1924 and those of the Perfecta company
from the 1930s reveals quite clearly the transformation of the role
of the model from artistic instrument to professional tool.
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La maquette d’architecture comme anti-modèle
dans l’architecture radicale
Marie-Ange Brayer, directrice du FRAC Centre
(Fonds régional d’art contemporain)
Instrument projectuel, outil analogique, la maquette d’architecture
est indissociable des théories de la représentation. Au XX e siècle
le statut de la maquette d’architecture est bouleversé : les avantgardes
modernes (suprématisme, constructivisme, De Stijl, etc)
lui confèrent une autonomie esthétique nouvelle tandis que, dans
l’après-guerre, l’architecture radicale fera de la maquette un objet
d’expérimentation en soi.
Dans le contexte de l’architecture radicale en Europe à la fin des
années 1960, le projet architectural comme anticipation fait place
à l’action, la situation, sous l’influence des arts visuels (arte povera,
body art, land art, etc). Art, design, architecture convergent dans
une même aspiration à repenser l’espace social et politique.
Au sein de ces mouvements radicaux, d’Archigram à Superstudio,
de Coop Himmelb(l)au à Archizoom, les outils du projet, dessins
et maquettes, s’ouvrent à la temporalité de l’instant, à l’installation,
l’éphémère, la performance, déclinant l’architecture à toutes
les échelles, domestique et urbaine. Le projet architectural peut
désormais n’être qu’un document, un énoncé conceptuel. L’attitude
iconoclaste et contestataire de ces ultimes avant-gardes rejette
la rationalisation du modernisme pour mettre en crise la notion
même de projet.
Dans ce contexte, la maquette d’architecture devient un instrument
de contestation du langage de l’architecture, de sa codification,
comme en témoigne La Tente (1975) de Franco Raggi, construction
précaire de branchages en forme de temple qui renvoie à l’ordre
vitruvien comme au mythe de la première cabane. La maquette
se transforme en prototype dans les performances urbaines des
architectes viennois qui élaborent des espaces psycho-sensoriels
interpellant les visiteurs dans une dimension physique et cognitive.
L’architecture ne relève plus désormais uniquement de l’ordre
du construire et s’affirme comme expérience ; l’objet fait place
à la notion d’environnement. La maquette d’architecture participe
alors de la déconstruction critique de la notion de modèle,
se rapportant au processus plutôt qu’au référent architectural.
The architectural model as an anti-model
in radical architecture
Marie-Ange Brayer, Director, FRAC Centre
(Regional Contemporary Art Collection)
Whether it is being considered as a project-related instrument
or an analogical tool, the architectural model is inseparable
from representational theory. In the 20 th century, the status
of the architectural model was transformed: modern avant-garde
movements (suprematism, constructivism, De Stijl, etc) conferred
upon it a new aesthetic novelty while, in the post-war period,
radical architecture transformed the model into an object
of experimentation on its own account.
Taking a lead from the visual arts (arte povera, body art, land art,
etc), the European radical architecture of the late 1960s preferred
action and situation to the formal project as a way of anticipating
the act of building. Art, design and architecture converged into
a shared aspiration to reinvent social and political space. At the
heart of these radical movements - from Archigram to Superstudio,
from Coop Himmelb(l)au to Archizoom – the tools of project,
drawing and models opened themselves up to the temporality of
the moment, to installation, to the ephemeral and to performance,
rejecting architecture at every scale – from the scale of the house
to the scale of the city. From now on, the architectural project
could be no more than a document or a conceptual statement.
Iconoclastic and mutinous, the most extreme representatives of
the avant-garde rejected the rationalism of modernity in order to
question the very notion of the architectural project itself.
In this context, the architectural model becomes an instrument of
protest against architectural language and its rules – as exemplified
by La Tente (1975) by Franco Raggi, a precarious arrangement of
branches in the form of a temple with echoes of both the Vitruvian
orders and the myth of the primitive hut. The model became a
prototype for the urban performances of Viennese architects who
created psycho-sensorial spaces which challenged visitors on both
the physical and cognitive levels. Rather than being comprehensible
as a mere built object, architecture is being reinvented as an
experience – just as the notion of the object is giving way to the
notion of the environment. In this way the architectural model
is itself contributing to the critical deconstruction of the notion
of typology as it becomes much more focussed on process than
on any sort of architectural reference.
Peter Cook (Archigram), Airship "Zeppelin" Model, 1969.
Photographie : Philippe Magnon. Collection FRAC Centre, Orléans
David Greene (Archigram), Living Pod, 1965-1966.
Photographie : Philippe Magnon. Collection FRAC Centre, Orléans
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Maquettes de travail participatif de l’atelier « Construire »
Catherine Clarisse, architecte, chercheur, laboratoire d’architecture,
conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille, maître-assistante,
École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais
Cette communication examine le processus de travail en maquettes
initié par l’atelier « Construire », Patrick Bouchain, Loïc Julienne
et associés, dans le cadre de rénovations urbaines telles que
l’Ilot Stephenson à Tourcoing, la cité Delacroix à Boulogne sur
mer, ou Beaumont en Ardèche. Il s’agit de maquettes de travail
accompagnant des interventions sur un contexte existant.
Ces maquettes peuvent être considérées sous de multiples aspects :
- elles permettent une connaissance approfondie du bâti existant :
leur réalisation nécessite des relevés précis, un regard attentif
sur le bâti, son histoire, les matériaux et leur mise en œuvre,
- outils pédagogiques, elles mettent en évidence la structure,
les imbrications de volumes, le potentiel spatial des lieux ;
elles permettent des comparaisons d’échelles, explications
des règlements de construction, des questions d’ensoleillement,
de voisinage…
- outils de concertation, de débat, de mise en commun des savoirs,
elles facilitent le partage des informations au sein de l’équipe,
avec les habitants et les différents acteurs de la construction ;
- langage intergénérationnel, elles sont accessibles à des personnes
de cultures différentes, à l’opposé d’un « jargon » de spécialiste
- elles ont vocation à clarifier les objectifs de projets, comparer
différentes propositions, communiquer.
L’expérience du travail en maquettes dans cet atelier,
par sa variété et ses explorations multiples (maquette à l’échelle
1/5 pour le Lieu Unique à Nantes par Jean Lautrey, maquettes
échelle 1, maquettes en céramique, terre, pâte à modeler, métal,
maquettes en partenariat avec l’école nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille, ébauches, détails ou reliques
de maquettes constituant sur une étagère de l’agence une sorte
de cabinet de curiosités…) constitue au fil des ans un panorama
d’actes préparant et accompagnant la construction des projets
et répondant à différents contextes. Il s’agit aussi d’histoires de
maquettes, et celles-ci peuvent disparaître ou être oubliées sur une
étagère, il reste le récit, le souvenir des gestes, des évènements liés
à leur élaboration… initiant d’autres expériences, une confiance
peut-être aussi pour innover (les gestes stimulant la pensée ),
explorer d’autres façons de faire sur le chemin du projet, avec
tous ceux qui y prennent part.
Au delà de l’objet, les gestes pour fabriquer, montrer, discuter,
transporter entre les lieux où elles s’élaborent, travailler à plusieurs
mains… ces « arts de faire » 1 témoignent aussi du quotidien
du travail d’élaboration de projets.
1. cf Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1. arts de faire, Gallimard, Paris, 1990
Models produced cooperatively by the “Construire” studio
Catherine Clarisse, architect, researcher, laboratoire d’architecture,
conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille, assistant lecturer,
École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais
This paper examines the method of working with models
developed by the atelier “Construire”, Patrick Bouchain, Loïc
Julienne et associés, during the course of such urban renewal
projects as the Stephenson block in Tourcoing, the Cité Delacroix
in Boulogne sur mer and Beaumont in the Ardèche. This method
involves the use of working models which accompany projects
of intervention in an existing context.
There are a number of ways of looking at these models :
- they encourage those involved in projects to develop a profound
understanding of existing buildings because it is only with detailed
information about the history, materials and construction of these
buildings that such models can be made
- they are learning tools which present evidence about structure,
volumetric relationships and spatial potential and allow for the
comparison of scales and the explanation of constructional rules
and issues relating to sunlight and neighbouring buildings, etc…
- they are tools of consultation, debate and knowledge transfer
which ease the sharing of information within the team as well
as with building inhabitants and users and others involved
in the construction process
- in strong contrast with specialist “jargons”, they provide an intergenerational
language which is accessible to people of different
cultural backgrounds
- they have the role of clarifying project objectives, comparing
different propositions and then communicating.
The great variety of ways in which this atelier has worked with
models over the years (1:5 scale models for the Lieu Unique in
Nantes for Jean Lautrey; 1:1 scale models and models in ceramic,
earth, modelling clay and metal; models built jointly with the
École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
and sketch models – not forgetting the details or remains of
models which form a sort of cabinet of curiosities on a shelf in
the office) form a panorama of interventions aimed at preparing
and accompanying the construction of projects while responding
to different contexts. The living history of all these models is also
significant – even if some are completely lost or lie forgotten on a
shelf – because the narrative, the gesture or the events surrounding
the development of one model remain… and these in turn can lead
to new experiments and encourage further innovation (gestures
as stimulants of thought) and the exploration of other ways of
pushing the project further in partnership with all those involved.
And quite apart from the objects themselves, the acts of making,
showing, discussing and transporting these models between the
various places where they are created as well as this collective act
of working… all these various aspects of the “art of doing” 2 …
also offer insight into the ongoing process of project development.
1. See Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1. arts de faire, Gallimard, Paris, 1990
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Quand l'habitant expérimente par la maquette
la conception architecturale : au cœur d’une expérience
de logements « à la demande », pensée par Georges
Maurios et par le Plan Construction (1971-1975)
Guy Lambert, maître-assistant, École nationale supérieure
d’architecture de Paris-Belleville
Parmi les actions du Plan Construction – créé en 1971
pour « stimuler l’innovation » dans le domaine du bâtiment –
la conception d’architectures destinées à permettre une liberté
de cloisonnement et une variété des plans de logement occupe
une large part des réalisations expérimentales engagées dans
le cadre de ce programme. Revendiquée de longue date comme
un point de doctrine de la modernité architecturale, la thématique
de la modularité est également envisagée ici dans une perspective
sociale et sous l’angle de l’usage. Si les exemples de prospective
architecturale qui sont encouragés dans un tel contexte recourent
fréquemment à la maquette comme outil de conception et/ou
de communication, la présente contribution s’intéresse à
une opération conçue par Georges Maurios, mise en œuvre
au Val d’Yerres entre 1971 et 1975, dont l’objectif était d’inviter
les acquéreurs à concevoir les plans de leur logement. Elle est
en effet emblématique par la place qu’y occupe la maquette,
dépassant l’utilisation qu’en font habituellement les architectes.
De grande échelle (1/10 e ), cette dernière était à l’usage des futurs
habitants : elle s’apparente à un savant « jeu de construction »
dont la mobilité des éléments de cloisons et des équipements
permet concrètement à ces derniers de tester et de mieux
prévisualiser les dispositions du plan dans la trame
constructive fixée par l’architecte.
Au-delà de la « manipulation » de cet outil conceptuel par des
« profanes » – illustrant de manière particulière la mission
de sensibilisation à l’architecture dévolue au Plan Construction –,
cette expérimentation invite à s’interroger sur les représentations
de la maquette dont elle témoigne. Outil de médiation au
service d’une conception concertée de l’architecture, elle fait
également figure de moyen de communication entre les mains
des protagonistes du Plan Construction qui en publient les
photographies « en action » comme illustration du processus
qu’ils ont encouragé.
The use of models by residents as an architectural
design tool: the “on demand” housing experiment
of Georges Maurios and the Plan Construction
(1971 - 1975)
Guy Lambert, lecturer, École nationale supérieure d’architecture
de Paris-Belleville
A common feature of the experimental projects drawn up
as part of the Plan Construction – which was established in 1971
with the aim of “stimulating innovation” in the area of building –
was the development of architectural approaches which combined
a reduction in the number of internal walls with an increase in
the flexibility of apartment layouts. Long seen as central to the
doctrine of modern architecture, the notion of modularity is also
applied in this case from a social perspective and from the point
of view of the user. While many of the projects developed in
this context turned to the model as a means of both design and
communication, the example shown here is an operation conceived
by Georges Maurios, and carried out in Val d’Yerres between 1971
and 1975, the aim of which was to invite buyers to plan their own
apartments. The project is important for the way in which the
model plays a much more significant role than that usually allowed
by architects. With its large scale (1:10), it is placed at the disposal
of future inhabitants: a “construction toy” whose movable walls
and fittings allow inhabitants to test and better visualise the plan
variations permitted by the constructional grid established by the
architect.
Beyond the significance of the “layman” being enabled to
“manipulate” such a conceptual tool – which illustrates the
objective of the Plan Construction of making architecture more
accessible – this experiment is also interesting for the way in which
the model was subsequently represented. Ostensibly a tool at the
service of a collective architectural design process, the model was
also favoured as a means of communication by the protagonists
of the Plan Construction who used photos of the model “in action”
to illustrate their chosen process.
Distribution expérimentée en maquette par l’acquéreur d’un logement de l’opération du Val d’Yerres (Georges Maurios, architecte)
Model as used to test interior layouts by the purchaser of an apartment in the Val d’Yerres Operation (Georges Maurios, architect)
20

Troisième session :
Transmettre
& analyser
Maquettes d’architecture en Russie
du XVII e au XIX e siècle
Federica Rossi, chercheur, Scuola Normale Superiore di Pisa
Ce projet de recherche vise l’étude d’épisodes importants et
chronologiquement distincts de l’histoire des maquettes
architecturales russes entre le XVII e et le XIX e siècle. La plus
ancienne maquette connue en Russie ayant eu une influence
considérable est celle du monastère de la Nouvelle Jérusalem,
commandité par le patriarche Nikon en 1656. Celle que l’on nomme
la « Palestine russe » doit beaucoup à la maquette en bois toujours
conservée au musée du monastère ainsi qu’aux gravures de l’église
du Saint Sépulcre de Bernardino Amico et à la tradition de
la construction russe. Par la suite, les maquettes en bois ont
souvent été utilisées. La plus spectaculaire d’entre elles est celle
du couvent Smolny de Saint-Pétersbourg, créée par Francesco
Bartolomeo Rastrelli.
La maquette a également joué un rôle déterminant dans la
promotion d’une nouvelle tendance architecturale initiée par
Catherine II dans la seconde moitié du XVIII e siècle. C’est en
effet sous son règne que la « maquette » est reconnue en tant que
telle comme objet digne de collection. L’impératrice elle-même
demandera la création d’une collection de maquettes précieuses
de monuments romains et préservera celles des édifices présentant
un intérêt architectural qu’elle avait elle-même fait bâtir, comme
la cathédrale Sainte Sophie construite par Charles Cameron
à Tsarskoïe Selo. Les maquettes architecturales de l’époque,
considérées pour leur valeur d’exemple, ont été conservées et
utilisées comme source d’inspiration pour la nouvelle architecture
russe. Elles peuvent être classées en deux grandes catégories :
1. La grande architecture européenne, ancienne et moderne
(parmi les maquettes arrivées à Saint-Pétersbourg figurent
celles de la basilique Saint-Pierre et des principaux monuments
romains anciens),
2. Les nouveaux édifices russes, commandés par Catherine II
(parmi lesquels se trouvent les maquettes des plus grands
architectes de l’impératrice, tels que Quarenghi, Cameron,
Lvov et Vallin de la Mothe).
La politique de Catherine II à l’égard des maquettes va de pair
avec l’idée qu’elle se faisait que les bâtiments qu’elle commandait
devaient servir d’exemple pour l’avenir. L’étude de ces collections
nous permet d’appréhender sous un angle nouveau l’histoire
de l’architecture russe de l’époque. Elle nous éclaire également
sur l’activité d’enseignement de l’Académie des Beaux-Arts
de Saint-Pétersbourg, qui abrite la plus vaste collection
de maquettes en Russie.
Third session :
Disseminating
& analysing
Architectural models in Russia
between the 17 th and 19 th century
Federica Rossi, researcher, Scuola Normale Superiore di Pisa
This research project aims to analyze important, chronologically
distinct, episodes in the history of Russian architectural models
between the 17th and 19th century. The earliest known architectural
model of great influence in Russia was that of the New Jerusalem
Monastery, which was built by the Patriarch Nikon in 1656. The socalled
“Russian Palestine” owes much to the wooden model that is
still conserved in the Museum of the Monastery, to the engravings
of a Bernardino Amico of the Church of the Holy Sepulchre and
to the Russian building tradition. Wooden models were later often
used. Among these the most spectacular is the model created
by Francesco Bartolomeo Rastrelli for the Smolny Monastery
in Saint Petersburg.
The role of the model was also very important in the promoting
the new trend in architecture initiated by Catherine II in the
second half of the 18th century. It was in Catherine’s time that
the “model” was given recognition and autonomy as an object
worthy of collection. The empress herself asked for the creation
of a collection of important models of Roman monuments and
preserved those of architectural importance commissioned
by herself such as the Saint Sophie Cathedral built by Charles
Cameron in Zarskoe Selo. Architectural models of the time,
considered as having value as exemplars, were conserved
and used as a source of inspiration for the new Russian
architecture. These models can be divided in two main
categories:
1. Great European architecture, ancient and modern (among
the models that arrived at Saint Petersburg are those of St. Peter’s
and of the main ancient Roman’s buildings),
2. New Russian buildings commissioned by Catherine II (among
the models there were those of the greatest empress’s architects:
Quarenghi, Cameron, Lvov, Vallin de la Mothe).
Catherine’s policy regarding models was in line with her idea
that buildings commissioned by her should serve as examples
to be followed in the future. The study of collections of models
allow us to analyze, from a new perspective, the history of Russian
architecture in the period. It also sheds light onto the teaching
activity of the Academy of Fine Arts in Saint Petersburg, which
conserved the largest collection of models in Russia.
Le monastère de la Nouvelle Jérusalem à Moscou.
Monastery of New Jerusalem (Moscow)
21

Les maquettes dans l’enseignement de l’histoire
de l’architecture à l’Institut d’architecture de Moscou
Yulia Klimenko, professeur, Institut d’architecture de Moscou
Depuis plus d’un demi-siècle, l’Institut d’architecture de Moscou
utilise les maquettes pour l’enseignement de l’histoire de
l’architecture. En exécutant des maquettes au sein du département
d’histoire de l’architecture et de l’urbanisme, les étudiants ont
la possibilité d’étudier de manière approfondie et d’analyser des
monuments architecturaux concrets. Les œuvres disparues ou
ayant fait l’objet de nombreuses modifications au cours de leur
histoire sont le plus souvent choisies pour être représentées. Les
maquettes des projets historiques qui n’ont pas été réalisés mais
qui ont une grande influence sur la formation et la diffusion d’un
nouveau style, sont aussi intéressantes. Une telle comparaison
visuelle permet, d’une manière la plus exacte, de déterminer le rôle
des traditions européennes dans le développement de la pratique
architecturale russe. Les maquettes offrent la possibilité de révéler
et d’analyser tant les particularités du parti volumineux et spatial
que les objectifs constructifs, décoratifs et d’urbanisme.
Il ne faut pas mésestimer l’importance d’un tel travail pour les
futurs architectes. Au cours des travaux de visualisation des objets
architecturaux historiques, les étudiants sont obligés d’argumenter
leur choix. L’étude des documents historiques dans les archives
et les musées et l’analyse des projets de concours font naitre
le respect des écoles architecturales historiques, et éduque le sens
de la responsabilité des futurs architectes qui auront à travailler
sur le patrimoine historique.
Ces dernières années, on est de plus en plus souvent obligé
de recourir non aux maquettes classiques mais numériques.
Aujourd’hui, les très nombreux documents conservés dans les
fonds du département, et l’expérience accumulée nous permettent
de présenter les résultats de ce travail analytique.
The use of models in the teaching of architectural history
at the Moscow Architecture Institute
Yulia Klimenko, professor, Moscou Architecture Institute
For over half a century the Moscow Architecture Institute
has been using models in the teaching of the history of architecture.
In executing the models at the heart of the Department
of the History of Architecture and Urbanism, students have
the opportunity to study and analyse concrete architectural
monuments at great depth. The monuments most often chosen
as objects of study are those which have been demolished or which
have undergone extensive modifications during their life. Equally
interesting are models of historic projects which were not realised
but which had a great influence on the creation and diffusion
of a new style. Such an act of visual comparison enables one to
determine, in the most exact way, the role of European traditions
in the development of Russian architectural practice. Such models
offer the opportunity to reveal and analyse not only the spatial
particularities of a particular volume but also its constructional,
decorative and urbanistic objectives.
One should not underestimate the importance of this work for
future architects. During the act of visualising historic architectural
objects, students must defend their choices. Furthermore, the study
of historic documents in archives and museums and the analysis of
competition projects generates a respect for historical architectural
movements and engenders a sense of responsibility amongst those
students who will go on to work as professionals in the heritage
field.
In more recent years it has become increasingly necessary
to use computer – rather than traditional -models. Today, the
numerous documents preserved in our department coupled with
our extensive experience allow us to present the results of this
analytical work.
Palais de Tauride (1778-1790), Saint-Pétersbourg. Reconstruction graphique (état de 1809), réalisée en 2010
par les étudiants de 3 e année, sous la direction de Yulia Klimenko et Sergei Klimenko, Institut d’architecture de Moscou.
Tauride Palace (1778-1790), Saint Petersburg. Virtual reconstruction (1809), created
by 3 rd year students under the supervision of Yulia Klimenko and Sergei Klimenko, Moscow Architecture Institute.
22

La maquette, un langage et une représentation de l'espace
Laura Baringo, responsable de l’atelier de maquettes,
Escola Tècnica Superior d'Arquitectura del Vallès
À l'atelier de maquettes de l’École d'architecture del Vallès,
nous pensons que la création de maquettes est un outil essentiel
dans le développement et l'apprentissage des élèves. Nos travaux
sont une sorte de passerelle à double sens entre la recherche
et les développements continus que nous menons pour le secteur
professionnel, et les travaux didactiques que nous réalisons
dans le domaine de l'éducation.
Pour les étudiants, la construction de maquettes autour des projets
historiques des « maîtres » de l'architecture leur permet d'analyser
et de disséquer ces œuvres à différents niveaux, tout en obtenant
une meilleure compréhension du monde de l’architecture.
D’autre part, lorsqu'ils les réalisent pour leurs propres projets,
les maquettes deviennent des outils du processus de travail
et de création. Les maquettes sont un langage qui permet aux
élèves de représenter et de comprendre l'espace, et qui développe
leur capacité de réflexion, d'expression et de création, et bien sûr
de communication avec leurs enseignants.
Ce savoir pédagogique est basé sur l'expérience professionnelle que
nous apportent nos projets pour les organisations professionnelles,
telles que musées, bureaux professionnels, architectes, etc.
Nous y faisons la promotion de notre rôle d’interprètes du projet ;
d’interprètes qui apportent à l’architecte, au commissaire ou au
conservateur de nouvelles idées techniques et plastiques à même
de retranscrire l’intention première. Nous mettons en place un
dialogue créatif qui définit et améliore la maquette comme
la plus haute expression de l'essence du projet.
Pour y parvenir, nous choisissons les matériaux les plus à même
d’exprimer les caractéristiques du projet ; nous proposons l’échelle
adaptée aux dimensions du projet et à la nature des détails, évitant
un mimétisme trop proche du réel. Le traitement chromatique
de la maquette subit le même processus d'abstraction, avec lequel
on s'éloigne du modèle réel et l’on s’exprime mieux.
Coexistent aujourd'hui dans une phase de transition, les méthodes
de production analogiques et numériques (découpe et gravure
laser, CAD-CAM, les systèmes d'impression 3D). Nous considérons
les deux, tout aussi essentiels. Nous ne pouvons pas, en effet,
envisager la construction de certaines maquettes sans l'aide
de ces systèmes de production numériques. D’autre part,
aussi puissants qu’ils puissent paraître, il ne faut pas dépendre
exclusivement des systèmes numériques, car nous courons
alors le risque d’un rendu inexpressif de notre travail.
The model: language and spatial representation
Laura Baringo, Director of the model workshop,
Escola Tècnica Superior d'Arquitectura del Vallès
We at the model-making studio of the School of Architecture of
Vallès believe firmly that the creation of models is an essential tool
in the developmental and learning process of our students. Our
work is a sort of two-way bridge between, on the one hand, the
activities of research and continuous development which we carry
out on behalf of professional clients and, on the other hand, the
didactic work which we carry out in the educational field.
For our students, the building of models related to the historic
projects of master architects allows them to analyse and dissect
these works at various levels - with the ultimate goal of improving
their understanding of the world of architecture. At the same time,
as they work on their own projects, models become creative tools
which are central to their working method. Models are a language
with which students can both represent and comprehend space
and which enhances their abilities to reflect, express, create and,
of course, communicate with their teachers.
Such pedagogic knowledge is based on the professional experience
which we apply to our work for such professional clients as
museums, professional offices and architectural companies, etc.
In this work we demonstrate our role as interpreters of projects;
interpreters who bring the architect, curator or museum director
new technical and sculptural ideas which are even capable
of readdressing the original intention. We establish a creative
dialogue which both defines and improves the model as the purest
expression of the essence of the project.
In order to achieve such ends we propose not only the most
appropriate material for expressing the characteristics of the
project but also the scale which best defines the dimensions of the
building and the intensity of the detail while sparing the viewer the
mimicry which can result from over-realistic representation. The
chromatic treatment of the model is subject to this same process of
abstraction in which one steps back from the modelling of reality in
order to improve one’s ability to express.
We are living through a period of transition, in which analogue
and digital methods of expression (laser cutting and engraving,
CAD-CAM, 3D printing, etc) exist alongside each other. We see
both methods as essential and cannot envisage the construction
of certain models without the availability of such digital means
of reproduction. On the other hand, one should not depend
exclusively on such digital methods - powerful as they may seem -
because one would run the risk of an inexpressive end result.
Construction de la coupole en plâtre, maquette du dôme de Cahors
pour la Cité de l'architecture & du patrimoine. Photographie : Laura Baringo
Building the dome in plaster, model of the dome of Cahors
for the Cité de l'architecture & du patrimoine. Photograph : Laura Baringo
23

La maquette au secours de la conservation
des édifices anciens : le cas des structures
Benjamin Mouton, inspecteur général des monuments historiques,
professeur associé, École de Chaillot
La structure des édifices anciens généralement aisée à aborder
et à comprendre parce que relevant de principes et de mises en
œuvres traditionnelles, présente pourtant des cas de combinaisons
d’espaces et de volumes dans des associations multiples et
savantes, que la représentation traditionnelle ne peut parvenir
à faire comprendre : par le double effet de l’échelle réduite et
de la configuration matérielle en trois dimensions, la maquette
apporte alors une aide très significative.
La recherche d’interprétation des équilibres structurels y trouve
alors un outil efficace d’expression des structures propres
et des contraintes internes (voûtes, combinaisons multiples,
contrebutements, superpositions, adossements), ainsi que des
phénomènes externes (mise en soufflerie de la cathédrale de
Beauvais). La manifestation et l’intelligence des intentions initiales
des concepteurs, comme les transformations ultérieures qui
en résultent y sont plus intelligibles et mieux évalués.
La recherche de réponses aux défaillances structurelles,
dans un contexte prioritaire de conservation et de réversibilité,
y trouve, grâce à l’illustration synthétique de toutes les données
(charpentes, planchers, murs, voûtes), le support idéal du projet
et de l’expérimentation, dans un dialogue avec l’ordinateur et les
modes d’étude les plus sophistiqués : études de renforcements de
charpentes, de voûtes ; tests d’adaptation de solutions, qui seront
ensuite poursuivies, modifiées, ou abandonnées… On observe que
ces expérimentations sont également utilisées de nos jours pour
les plus grands ouvrages neufs (tests d’efforts en soufflerie
du viaduc de Millau).
Les solutions ainsi identifiées et mises au point sont rendues plus
explicites et communicables aux partenaires non professionnels :
propriétaire, utilisateur, grand public, …
Le chantier qui suit va aussi bien trouver dans ce mode de
représentation un outil d’assistance et de guidage lors des phases
de travaux les plus complexes. C’est par une maquette élaborée sur
le chantier, que la méthode des forages des pieux successifs a pu
être déterminée en toute sécurité à l’église de Tourny, évitant les
risques de sectionnement.
On le voit donc, chaque étape du processus de conservation trouve
dans la maquette une aide significative ; et si celle-ci ne répond
qu’à un usage limité et temporaire, elle n’a aucune vocation à la
conservation : après usage, ces outils construits en matériaux
précaires et sans entretien sont voués à la disparition. Pourtant
au-delà de l’utilité du moment, elles représentent une étape dans
l’histoire des modes de compréhension, de réflexion, de recherche
et de propositions ; elles sont l’illustration d’une époque, dépassée
par la suivante, et elle-même dépassée ensuite ; illustrations
d’un moment de la vie des édifices, mais aussi de l’histoire des
restaurations, tant technique que philosophique… La conservation
de ces fragments de vie est peut être à reconsidérer…
The model as an aid in the conservation
of old buildings: the structural case
Benjamin Mouton, General Inspector of Historic Monuments,
associate professor, École de Chaillot
Although it is – as a rule - simpler to address and to understand
the structure of old buildings because they tend to have been
built in line with general principles and traditional constructional
techniques, such buildings can still contain complex and
interrelated spatial and volumetric combinations which cannot
be understood using traditional methods of representation. Models
however - with their combination of reduced scale and threedimensional
configurations of materials – are a very significant
aid to understanding.
In the search to explore structural equilibria, models are therefore
an extremely effective way of expressing not only structures
themselves but also both their internal mechanisms (vaults,
multiple combinations, buttresses, interactions, supports) and
relevant external phenomena (e.g. the placing of the Cathedral
of Beauvais in a wind tunnel). The result is that both the initial
intentions of the designers and the forms to which these lead
become more intelligible and easier to assess.
The ability of the model to synthetically illustrate all factors
(timber frames, floors, walls, vaults) makes it - in combination with
computers and other more sophisticated tools – central to the
search for adequate responses to structural failure, especially in
a climate which prioritises conservation and sustainability. Studies
can be made, for example, on the reinforcing of timber frames
and vaults and proposed solutions can be examined, modified
and, where necessary, abandoned. And one should not forget that
exactly the same experimental approach is also used for the largest
new projects of today (as exemplified by the wind tunnel tests
on the Viaduct of Millau).
Following the identification and subsequent perfection of solutions
in this way, they can then be made more accessible and explained
to such non-professional partners as owners, users and the general
public.
The resulting execution phase can also use models as a tool
for supporting and guiding the more complex building operations.
Only by building a model on site was it possible to determine
a method for boring the piles for the church at Tourny which
avoided all risk of collapse.
It is important to point out, however, that, while models offer
significant help at each phase of the conservation process, they
are at the same time only a response to a specific short-term need
as a result of which they are, themselves, not preserved. These are
tools built from fragile materials which, without care, are destined
to disappear. And yet setting aside their short-term utility they
also represent a specific moment in the history of approaches to
comprehension, reflection, research and problem-solving; models
illustrate an epoch which will give way to the next epoch which
itself will in turn be rendered obsolete and they shed light not only
on a moment in the life of a single building but also on the very
history of conservation itself – as much from the technical as from
the philosophical point of view. It is perhaps time to address
the preservation of these fragments of life.
24

Le rôle des maquettes dans l’anastylose
du Trajaneum de Pergame
Klaus Nohlen, directeur d’études invité,
École pratique des hautes études (EPHE) Sorbonne
Le Trajaneum, bâti sous l’Empire romain sur la colline
de Pergame, a fait l’objet de fouilles dès la fin du XIX e siècle.
Des recherches récentes ont été menées dans le but de remonter
des parties existantes de la construction qui avaient été déposées.
Les maquettes disponibles à différentes échelles se sont révélées
déterminantes et d’une grande utilité pour la prise des décisions
nécessaires.
Souvent, la raison d’être des maquettes est de condenser
et de préciser une forme originale idéale en la reconstituant
intégralement. La maquette du Trajaneum, au contraire, a été
fabriquée afin de servir d’outil d’aide à la décision et de limiter
la portée de la reconstruction aux seuls éléments architecturaux
maîtrisés.
Les pièces de l’édifice destinées à la maquette ont été exécutées
de façon à prendre la forme de blocs miniatures interchangeables
et facilement déplaçables, ce qui a permis de les positionner
différemment.
Grâce à la maquette, il a été possible :
- d’examiner la relation entre les matériaux d’origine
et les nouveaux éléments en béton en identifiant les parties
d’origine colorées et les ajouts en blanc,
- de déterminer le meilleur emplacement des éléments susceptibles
d’avoir leur place en différents endroits ;
- de définir la quantité de nouveaux matériaux à apporter
pour respecter une présentation didactique.
Nous avons vu que le choix d’une petite échelle rend la maquette
plus attrayante au point de souhaiter représenter la construction
de façon plus complète, voire d’opter pour une visualisation
didactique d’un « état d’origine » parfait. Cependant, nous
ne devons pas perdre de vue que le volume de nouveaux
matériaux risque d’altérer la réalité du site antique.
C’est pourquoi nous avons effectué des simulations de la surface
des parties manquantes qui devront peut-être être complétées
(à l’aide de cadres recouverts de tissu, par exemple) pour arriver
à un équilibre entre une représentation cohérente et la présence
réduite au minimum de nouveaux éléments.
De plus, l’utilisation de plusieurs maquettes grandeur nature
a permis de déterminer le degré d’abstraction nécessaire pour
l’exécution des nouveaux éléments architecturaux (tels que
les cannelures, les ornements, etc.).
Les maquettes à différentes échelles ont contribué à maintenir
l’attention sur les objectifs de conservation et de compréhension
historique tout en garantissant, sans pour autant renoncer à une
analyse critique, la compatibilité des divers éléments au sein
du site en ruines ainsi que la cohérence et la logique du lieu.
Models as tools for the anastilosis
of the Traianeum in Pergamum
Klaus Nohlen, invited Studies Director,
École pratique des hautes études (EPHE) Sorbonne
The Traianeum - built during the Roman Imperial Age on
the hill of Pergamum - had been excavated already at the end
of the 19 th century. Recent research aimed to re-erect existing,
but disassembled parts of the building. Models in various scales
have been exceedingly important and helpful as basis for decisions.
Often, models serve well for the recapitulation and clarification
of an ideal original form – as a complete reconstruction. The model
of the Traianeum in contrary was to built as a tool of decision,
to limit the extend of the partial re-erection to the overcome
architectural members.
The work pieces of the building have been formed as exchangeable
miniature blocks for the model, being movable freely, in order
to allow different positioning.
The model enabled:
- to review the relation of original material and new concrete parts
by coloured original parts and white additions,
- to decide on the desirable position of parts which could
be situated at various places,
- to appoint the amount of new material in terms of the didactic
presentation.
We found that the small scale of the model makes it more alluring,
to the point of temptation to represent the building in greater
completeness, tuning even towards a didactic presentation of a
perfect "original state". But we should not lose touch with the fact,
that the mass of new material may alter the reality of an antique place.
Therefore we have simulated the surfaces of missing parts, possibly
due to be supplemented (e.g. with frames covered with linen) in
order to reach a balance between understandable presentation and
minimising the share of new parts. As well, using variable fullsize
models, the degree of abstraction for the complement of new
architectural parts (flutes, ornaments and so forth) was decided.
Models in differing scales have been contributing to keep the focus
on the conservational aims and the historic understanding, but
at the same time implementing, while still examining critically,
the compatibilty within the ruined site as well as the coherence
and comprehensibility of the place.
Maquette du fronton du Trajaneum distinguant les parties anciennes et nouvelles. Échelle 1/50
Model of the pediment of the Traianeum with distinction of old and new parts. Scale 1:50
25

Quatrième session :
De la représentation
à la communication
Les Colisée(s) de Lucangeli à Rome et à Paris
Cinzia Conti, directrice du laboratoire de restauration,
Museo Nazionale Romano, Emmanuel Schwartz,
conservateur, École des Beaux-Arts de Paris
Une maquette du Colisée de Rome par Carlo Lucangeli,
aujourd’hui conservée au Palais Altemps, restitue le monument
complet tel qu'il devait être dans l'Antiquité. Présentée dans
le Colisée jusqu'aux années 1990, les guides évoquaient devant
elle la cavea disparue à 99 %, avec son velarium et ses mâts.
Le public croyait contempler une maquette des années trente
parce qu'elle était peinte en blanc comme les maquettes
mussoliniennes du Musée de la Civilisation Romaine.
Lucangeli eut besoin de plus de vingt ans (1790-1812) et d’une
campagne de fouilles dans l’arène pour la concevoir. Le nettoyage
de 1996 découvrit sous la tempera blanche les couleurs délicates
du travertin et les rampes en étain. Mieux: une fois les 48 éléments
dissociés, le regard put pénétrer, vertige d’une promenade
architecturale (Le Corbusier) dans le monument, par les 44
escaliers intérieurs qui jadis menaient 75 000 spectateurs à leur
place, alors qu’un seul demeure utilisé. Les dessins de J.-L. Duc
(École des Beaux-arts, 1830) se référent à la maquette de Rome
pour expliquer le système distributif, par une démarche
annonçant le fonctionnalisme.
L'image moderne du Colisée naquit avec l’intervention de Valadier
(1822-1826) qui semble transposer l'échelle à 1/60 de Lucangeli.
Or, une seconde maquette de Lucangeli (Paris, École des Beaux-
Arts), suit un autre parti, présentant le Colisée dans son état
de la fin du XVIII e siècle : pittoresque bucolique du monument,
réalisme des matériaux usés, fragilité du chêne liège renvoient
à la crèche napolitaine, réinterprétée comme un théâtre où se
joue la ruine de l’Empire romain. Cette maquette répond à l’image
romantique si répandue d’un Colisée, comme il apparaissait
avant sa restauration.
Pour mener jusqu’à son terme la confrontation entre le Colisée
et ses deux maquettes, les auteurs espèrent les réunir un jour.
On verrait alors comment, à travers les siècles, les Romains
ont ressenti et compris la signification du monument dans
la cité, jusqu’aux travaux actuels.
Fourth session :
From representation
to communication
Lucangeli’s Colosseums in Rome and Paris
Cinzia Conti, Director of the Restoration Laboratory,
Museo Nazionale Romano, Emmanuel Schwartz,
Curator, École des Beaux-Arts de Paris
A model of the Colosseum in Rome by Carlo Lucangeli, which is
preserved today in the Palazzo Altemps, represents the completed
monument as it must have appeared to Antiquity. On display inside
the Colosseum until the 1990s, guides stood before the model to
speak of the cavea (99% of which had disappeared over the course
of the intervening centuries) as well as the velarium and its flags.
The public were under the impression that they were looking at a
model built in the 1930s because it had been painted white just like
the Mussoliniesque models in the Museum of Roman Civilization.
Lucangeli required more than twenty years (1790-1812) – and series
of excavations below the arena – for the design of his model.
Yet when it was cleaned in 1996 the delicate colours of travertine
and tin ramps were revealed below the white tempera. Better still:
upon separating the 48 elements the viewer was able to see deep
into the interior and follow a vertiginous promenade architecturale
(Le Corbusier) via 44 internal staircases (only one of which now
remains) along which 75,000 spectators used to reach their seats.
In a precursor of the functional approach, the drawings of J.-L. Duc
(École des beaux-arts, 1830) used the model in Rome to explain the
distribution system within the building.
The modern image of the Colosseum was born with the work of
Valadier (1822-1826) who appears to have transposed the 1:60 scale
used by Lucangeli. Then, a second model by Lucangeli (Paris, École
des Beaux-Arts) took another approach, presenting the Colosseum
just as it appeared at the end of the 18 th century: a picturesquely
bucolic monument which realistically used materials such as fragile
cork in the manner of the Neapolitan crib and was reinterpreted
as a theatrical setting for the fall of the Roman Empire. This model
addresses the widespread romantic image of a Colosseum as it
appeared before its restoration.
In order to complete this comparative discussion of the Colosseum
and its two models, the authors hope to reunite them some day.
This would create the opportunity to see how, over the centuries
leading up to the works being carried out today, the Romans have
come to feel about and understand the meaning of the monument
for their city.
Modèle (..) du Colisée de Rome tel qu'il était originairement, par Carlo Lucangeli, gravure, 1827. (Photographie : Paris, École des Beaux-arts)
Model (..) of the Colosseum in Rome showing its original state, by Carlo Lucangeli, engraving, 1827. (Photograph : Paris, École des Beaux-arts)
26

La maquette versus le « beau dessin » 1850-1900
Alice Thomine-Berrada, conservateur du patrimoine, Musée d’Orsay
Dans ces Mémoires, Haussmann évoqua la maquette des halles
centrales présentée en 1853 par Victor Baltard à l’empereur
Napoléon III comme « le premier exemple d’un procédé fort
employé depuis lors ». Sans être tout à fait juste (le projet des
halles avait en réalité déjà suscité la réalisation de nombreuses
maquettes), cette assertion est certainement révélatrice d’une
tendance, que cette intervention tentera d’éclairer. Elle s’interrogera
sur la place prise par la maquette dans la présentation du projet
d’architecture au cours de la seconde moitié du XIX e siècle,
qu’il s’agisse de sa présentation au commanditaire ou devant
un plus large public, à une époque où la publicité du projet
d’architecture s’était particulièrement développée, grâce
au Salon, aux expositions universelles et aux concours.
À partir d’un certain nombre de sources (catalogue du salon et
des expositions, revues de l’époque) ainsi que d’exemples tirés
des collections françaises (notamment du musée d’Orsay), cette
communication essaiera de répondre en particulier aux questions
suivantes : face à la prééminence du « beau dessin », devenu autant
un outil de communication qu’une réalisation artistique aboutie,
quel fut le rôle de la maquette dans la stratégie publicitaire des
architectes Les maquettes exposées acquirent-elles aux yeux des
architectes, au même titre que le « beau dessin », le statut d’œuvres
achevées Comment les maquettes furent-elles perçues par le
public et quel succès cette forme de représentation a-t-elle pu avoir
dans l’imaginaire collectif La réalisation des maquettes fut-elle
réservée à la mise en valeur d’un certain type de projet que le
dessin permettait moins aisément d’illustrer Dans quelle mesure
le coût des maquettes et les difficultés liées à leur réalisation
(la formation des architectes étant essentiellement centrée
sur le dessin) ont-ils pu freiner son usage
The model versus the presentation drawing 1850-1900
Alice Thomine-Berrada, Curator, Musée d’Orsay
In his Mémoires, Haussmann referred to the model of Les Halles
presented to Emperor Napoleon III by Victor Baltard in 1853
as “the first example of a method which since then has become
very widely used”. Although this was somewhat inaccurate
(the Les Halles project had already been the subject of several
models) his claim is important in that it sheds light on an issue
which Haussmann was very keen to highlight. This issue was the
role of the model (whether aimed at the client or the general public)
in the presentation of architectural projects during the second
half of the 19 th century, a period in which the presentation of such
projects was - thanks to the Salon, the Universal Exhibitions and
a number of important competitions - particularly widespread.
Drawing on a number of sources (the catalogues of the Salon and
of the Exhibitions and contemporary magazines) and on examples
from French collections (notably the Musée d’Orsay), this paper
attempts to respond in particular to the following questions: in
the face of the pre-eminence of the presentation drawing, which
had become as much a medium of communication as a work
of art in its own right, what was the role of model in the media
strategy of architects Were the models regarded by the architects
exhibiting them as completed works - in much the same way as
the presentation drawing How were these models viewed by the
public and what was the success of this form of representation in
the collective imagination Were models used primarily to promote
a certain type of project which was less easily illustrated
by drawings To what extent was the use of such models
limited due to questions of cost and other difficulties related
to their production (given that the education of architects
was essentially focussed on the art of drawing)
27

« Des jouets pour les sultans » : les maquettes ottomanes,
entre fonctionnalité et représentation
Turgut Saner, professeur, Istanbul Technical University
L’absence de maquettes ottomanes dans les archives et les musées
ne peut que rendre incomplets tous les efforts d’interprétation
actuels de l’architecture ottomane. Pourtant, les archives écrites
ainsi que les représentations historiques suggèrent que les maîtres
d’œuvre ottomans s’appuyaient bien sur des maquettes lors
du processus de planification et de construction. Des peintures
miniatures montrent en effet des processions de membres de
la guilde des architectes portant des maquettes cérémoniales
représentant des mosquées, des pavillons ou des jardins.
Des sources écrites attestent également de la présentation de
maquettes de forts et de casernes aux sultans dans le but d’obtenir
leur accord pour des projets de conception ou de restauration.
En outre, des voyageurs occidentaux rapportent que les maquettes
de plusieurs édifices européens « à la mode » ont été présentées
à la cour ottomane au XVIII e siècle afin de servir de source
d’inspiration à l’architecture locale.
Un groupe restreint de maquettes rescapées ainsi qu’une série
de documents écrits révèlent d’autre part que les maquettes
architecturales avaient également une fonction symbolique et
commémorative dans le monde ottoman. La participation de
l’Empire à la World's Columbian Exposition, exposition universelle
de 1893 à Chicago, ainsi que le 25 e anniversaire de l’accession au
trône du sultan Abdülhamid II en 1901 ont été autant d’occasions
de fabriquer toute une série de maquettes. La Tour de l’horloge à
Izmir, la Fontaine du sultan Ahmet III et l’Obélisque égyptien place
de l’hippodrome à Istanbul ainsi qu’une mosquée non réalisée de
style Art nouveau, conçue par Raimondo d’Aronco, sont quelques
exemples de maquettes fabriquées par des artisans de renom afin
d’être présentées au sultan. La maquette de la mosquée Selimiye
à Edirne, chef-d’œuvre édifié au XVI e siècle par l’architecte Sinan,
destinée à commémorer la visite du sultan, ainsi que celles de la
Grande mosquée des Omeyyades à Damas, des lieux saints comme
le Dôme du rocher à Jérusalem et la Kaaba de La Mecque, en sont
l’illustration vivante. La plupart de ces maquettes ont été fabriquées
en bois et en vermeil et sont ornées d’incrustations de nacre
et de pierres précieuses.
Le rôle des maquettes ottomanes comme outil de travail reste mal
connu, alors qu’il est bien plus simple de reconstituer leur sens audelà
de la simple pratique architecturale. Elles servaient de support
pour l’approbation d’une réalisation par les sultans, représentaient
l’Empire à l’étranger, commémoraient des événements impériaux
importants et contribuaient à mettre en exergue le pouvoir absolu
revendiqué par les Ottomans au sein du monde musulman.
En somme, les maquettes de représentation ottomanes ont
dû refléter une approche plurielle de l’architecture et visaient
à rendre hommage à la gloire des réalisations passées
et présentes de l’Empire.
“Toys for Sultans” : Ottoman models
between functionality and representation
Turgut Saner, professor, Istanbul Technical University
The non-existence of Ottoman models in archives and museums
brings along some sort of incompleteness while interpreting the
Ottoman architecture today. Written archival material and historical
depictions, however, suggest that Ottoman master builders did work
with models during the process of planning and constructing. On
miniature paintings, ceremonial models of mosques, pavilions and
gardens are shown as carried by parading members of architects’
guild. According to written sources, models of forts and barracks
used to be introduced to sultans to receive approval for their design
or restoration. In addition, western travelers in the Ottoman Empire
report that models of several “fashionable” European buildings
were brought to the Ottoman court to inspire the local architecture
in eighteenth century.
A small group of surviving models and a series of written
documents reveal, on the other hand, that architectural models had
also significant symbolic and commemorative function in Ottoman
world. The participation of the Ottoman Empire at the 1893 Chicago
World's Columbian Exposition and the 25 th anniversary of Sultan
Abdülhamit II’s accession to the throne (1901) were occasions for a
set of models to be prepared. The models of the Izmir Watch Tower,
the Sultan Ahmet III Fountain in Istanbul, the Egyptian Obelisk on
the Hippodrom and that of an unrealized mosque in Art Nouveau
style designed by Raimondo d’Aronco are among those examples
which were produced by renowned craftsmen to be presented
to the Sultan. The model of the Selimiye Mosque in Edirne -a
masterpiece of 16 th century architect Sinan- which was prepared
to commemorate the visit of the Sultan and the model of the Great
Umayyad Mosque in Damascus, as well as those of holy places
such as the Dome of the Rock and Ka’ba are among surviving
examples. These models are mostly made of wood and gilded silver,
and decorated with inlaid mother of pearl and precious stones.
The role of Ottoman models as a working tool is not so well
known whereas their meaning beyond architectural practice
can be reconstituted in a far better way. They served as a medium
for the approval of a design by sultans; represented the Empire
abroad; commemorated significant imperial occasions and helped
underline the claimed absolute power of the Ottomans within
the Islamic world. All in all, representational Ottoman models
must have reflected a multi-layered perception of architecture
and carried homage to the glory of the Empire’s past and present.
28

Promotion, réduction, séduction : usages et signification
de la maquette en pays émergent
Simon Texier, maître de conférences, Université Paris-Sorbonne
Dans des villes en projet comme le sont Abu Dhabi et Dubai,
la maquette est un objet familier, presque quotidien : dans
tous les lieux publics (hôtels, centres commerciaux), ces objets
assurent la promotion des opérations en cours. L’accumulation
de maquettes trouve son paroxysme lors du salon international
de l’immobilier, Cityscape, qui se tient chaque année à Abu Dhabi
et à Dubai.
Si la maquette de promotion est, probablement, celle qui se
rapproche le plus d’une traduction littérale du projet, l’enjeu
d’une présentation publique peut conduire à une mise en scène
spécifique : mise en lumière, emploi de matériaux non mimétiques
(altuglas), isolement de l’objet par rapport à son contexte ou,
au contraire, accumulation des objets.
Nous proposons alors d’interroger l’usage et la signification
de la maquette à travers la triple opération qu’il lui est demandé
de réaliser : destinée à la promotion, c’est-à-dire à une sorte
d’inflation du projet, elle le réduit par la même occasion en
le soumettant à une logique de représentation – de chosification ;
dès lors, l’alternative à cette perte des échelles qui font le projet
est la mutation de la maquette en objet spectaculaire,
la conviction du client passant nécessairement par la séduction.
Dépourvue de toute référence technique – une donnée qui ne
compte pas dans la logique immobilière – la maquette sera plus
sculpturale que l’immeuble qu’elle représente. En effet, la maquette
de promotion n’explique pas le projet architectural, son efficacité
se situe à un autre niveau ; ce qu’en revanche elle rend intelligible,
c’est, notamment, sa dimension paysagère et urbanistique. Il reste
cependant à évaluer si les architectures conçues et présentées
de la sorte ne finissent pas par ressembler elles-mêmes,
une fois édifiées, à des maquettes.
Promotion, reduction, seduction: the use and meaning
of the model in emerging countries
Simon Texier, lecturer, Université Paris-Sorbonne
In cities under construction such as Abu Dhabi and Dubai,
models are familiar and almost daily objects, being used in all
sorts of public places (hotels, shopping centres) to promote ongoing
projects. This accumulation of models reaches its frenetic peak
at the international real estate fair, Cityscape, which takes place
annually in Abu Dhabi and Dubai.
If the sales model is, most probably, the model which is closest
to being a literal representation of the project, the reality of this
public presentation can lead to a very specific set of circumstances
in which lighting is highly artificial and materials non realistic
(altuglas) and the building is either isolated from its context or
becomes, on the contrary, part of some sort of mass of objects.
This paper seeks to question the use and meaning of such models
in terms of the triple-role which they are required to perform: as
sales tools they represent a sort of inflation of the project in which
it is reduced in scale and submits to a form of representational,
objectifying logic with the result of this loss of scale being that the
model is transformed into a spectacular object aimed, inevitably,
at the seduction of the client.
Deprived of all technical references – an unimportant factor in
real estate logic – the model is more sculptural than the building
it seeks to represent. In effect, rather than seeking to explain
an architectural project the sales model works at another scale at
which it is highly intelligible – at the urban scale and at the scale
of landscape. It remains however to be judged if the architecture
designed and presented in this way does not end up looking like
the built version of such sales models.
Maquette d'Al Reem Island à Abu Dhabi, présentée à Cityscape en avril 2009. Photographie : Simon Texier
Model of Al Reem Island in Abu Dhabi, exposed in Cityscape, April 2009. Photograph : Simon Texier
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175 ans de collections de maquettes : l’expérience
du Royal Institute of British Architects
Charles Hind, directeur adjoint des collections de dessins
et des archives, Royal Institute of British Architects
Les maquettes architecturales se classent en deux catégories
distinctes : les représentations de bâtiments existants et les modèles
fabriqués dans le cadre du processus de conception.
En s’appuyant sur des exemples britanniques, cet article étudiera
comment, quand et pourquoi ces deux types de maquettes ont
commencé à être collectionnés, en se concentrant d’abord sur
les collections du RIBA, sans pour autant oublier les deux autres
grandes collections de maquettes en Angleterre : celles des musées
Sir John Soane (env. 1780 à 1835) et Victoria and Albert (env. 1860
à nos jours). Le RIBA a commencé à réunir des représentations de
bâtiments dès les années 1840, mais ne s’est pas investi de manière
significative dans la collection de maquettes de conception avant
les années 1950. Ses trésors couvrent aujourd’hui une période allant
de 1694 à nos jours et dépassent les 300 pièces.
Cet article s’intéressera également aux défis posés par le traitement
de ces maquettes dès lors qu’elles cessent d’être utiles au
processus de conception et deviennent des objets de « collection »
à part entière. Ce texte se penchera plus particulièrement sur les
difficultés liées à leur conservation, leur exposition et leur mise à
disposition des chercheurs. Il abordera également la problématique
moderne des maquettes éphémères, exécutées dans les bureaux
d’architectes et destinées par leurs créateurs à avoir une durée de
vie bien plus courte que celle des maquettes de présentation. Les
maquettes de conception peuvent continuer d’être dignes d’intérêt
tant pour les architectes et étudiants en architecture que pour
les historiens, comme nous l’avons observé en exposant de telles
créations dans notre galerie permanente d’architecture au musée
V&A. Enfin, j’évoquerai l’importance de conserver les maquettes,
qui posent des problèmes spécifiques de stockage et exigent
de disposer d’une large gamme de compétences de conservation,
rarement accessibles aux institutions, qui, par ailleurs, ont pris
l’habitude de collecter des documents papier et aujourd’hui
des archives numériques.
Collecting Architectural Models: a 175 year Perspective
from the Royal Institute of British Architects
Charles Hind, Associate Director of the Drawings and Archives
Collections, Royal Institute of British Architects
Architectural models fall into two separate categories:
representations of buildings already existing and models made as
part of the design process. This paper will look at how, when and
why, using British examples, models of both types began to be
collected, concentrating primarily on the collections of the Royal
Institute of British Architects, with some consideration of the
other two great collections of models in England, Sir John Soane’s
Museum (1780s-1835) and the Victoria and Albert Museum (1860s
to now). The RIBA began collecting representations of buildings
from the 1840s but did not embark on a significant collection
of design models until the 1950s. Its treasures now range in date
from 1694 to the present day and number well over 300.
This paper will also look at the challenges of dealing with models
once they have ceased to be relevant to the design process and
become ‘collectable’ objects in their own right, particularly with
regard to storage, display and availability to researchers. It will also
look at the modern issue of ephemeral office-made models that
their creators expected to have a far shorter life than presentation
models. Design models can still be of relevance to architects
and architecture students as well as historians, as we have found
through displaying models in our permanent Architecture Gallery
at the V&A. Lastly, I shall discuss the importance of conserving
models, which present particular problems of storage as well as
requiring a complex variety of conservation skills rarely available
to institutions that otherwise have tended to collect paper
and now digital archives.
30

Biographies
par ordre alphabétique
Biographies
arranged alphabetically
Paolo AMALDI
Diplômé de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (1995),
docteur en architecture de l’Université de Genève (2002) et
professeur titulaire d’histoire et théorie de l’architecture à l’École
nationale supérieure d’architecture de Lyon. Il a été chercheur
invité au Centre Canadien d’Architecture (CCA), professeur invité à
l’Université de Montréal, à l’Accademia di architettura de Mendrisio
et professeur associé à l’Université Catholique de Louvain. Il est
associé du bureau d’architecture Amaldi-Neder à Genève lequel a
remporté de nombreux concours d’architecture. Il est rédacteur en
Chef de la revue FACES et auteur de textes et ouvrages sur l’histoire
de la perception en architecture et sur l’image historiographique
de l’architecture moderne.
Laura BARINGO
Maquettiste et designer, elle est née à Barcelone en 1955.
Elle étudie le design à l'École Eina dans la même ville. Elle a
commencé sa carrière comme architecte d'intérieur, surtout pour
des particuliers, c'est là qu’elle commence à utiliser les maquettes
pour présenter son travail. Vers la fin des années 70 et au début
des années 80, elle a travaillé pendant 4 ans dans la gestion du
secteur public. Pendant cette période, elle étudie la technologie de
l'architecture mais l’abandonne pour un cours monographique sur
les maquettes en plâtre. Ses maquettes en plâtre sont tout d’abord
réalisées pour l'exposition Le Corbusier et Barcelone en 1988. Pendant
7 ans elle travaille dans son studio et c’est en 1994 qu’elle rejoint
l'atelier de maquettes à l’École d'architecture del Vallès (ETSAV).
Elle est diplômée de l'Université des Beaux-Arts de Barcelone,
spécialisée dans la sculpture. Sa carrière est marquée par
l'influence du mouvement rationaliste en architecture, du cinéma,
des mouvements artistiques d'avant-garde et de la photographie.
C’est à partir de l’atelier de l’ETSAV, et sur une idée personnelle,
qu’elle combine l'enseignement avec le travail professionnel,
réalisant de nombreuses maquettes pour des musées et institutions
culturelles (notamment la Cité de l'architecture & du patrimoine).
Pendant toutes ces années elle a concilié la construction de
maquettes avec le montage d’expositions d'art.
Paolo Amaldi was awarded a diploma by the École Polytechnique
Fédérale de Lausanne (1995), and a doctorate in architecture by
the University of Geneva (2002) and is Professor of the History
and Theory of Architecture at the École Nationale Supérieure
d’Architecture de Lyon. He was a researcher at the Canadian
Centre for Architecture (CCA), guest professor at the University of
Montreal and Academy of Architecture of Mendrisio and associate
professor at the Université Catholique de Louvain. He is a partner
of the architectural office Amaldi-Neder in Geneva which has been
successful in many architectural competitions. He is Editor-in-
Chief of FACES magazine and the author of several texts and other
works on the history of the perception of architecture and on the
historiographic image of modern architecture.
A model-maker and designer, she was born in Barcelona in 1955
and studied design at Eina (the School of Art and Design) in the
same city. Starting her career working as an interior architect –
particularly on behalf of private clients – she began using models to
present her interiors. In the late 1970s and early 1980s she worked
for four years in the public sector. During this time she studied
architectural technology before abandoning this in favour of a
monographic course about modelling in plaster. Her first plaster
models were created for the exhibition Le Corbusier and Barcelona
in 1988. She worked for seven years in a studio before, in 1994,
joining the model-making studio of the School of Architecture
of Vallès (ETSAV). She gained a diploma from the Barcelona
University of Fine Arts, specialising in the area of sculpture. Her
career is marked by the influence of the rationalist movement
in architecture, cinema, the artistic avant-garde and photograph.
It is on her own initiative that the activities of the studio at
ETSAV combine teaching with professional work, realising many
models for museums and cultural institutions (notably the Cité
de l'architecture & du patrimoine). During all these years she has
combined model-making with the mounting of art exhibitions.
31

Corinne BÉLIER
Conservatrice en chef du patrimoine, responsable de la galerie
d’architecture moderne et contemporaine à la Cité de l’architecture
& du patrimoine - musée des Monuments français. Elle travailla
d’abord à la Conservation régionale des Monuments historiques
d’Ile-de-France, en particulier sur le patrimoine du XX e siècle,
ses politiques de protection et de restauration. Elle participa à cette
occasion au programme européen de recherche sur le patrimoine
aéronautique - « l’Europe de l’air » - dirigé par le Ministère
de la Culture. Elle rejoint les équipes responsables de la création
de la Cité de l’architecture & du patrimoine en 1999, pour piloter
la conception et la mise en œuvre d’un parcours permanent dédié
à l’architecture de 1850 à nos jours. Depuis l’ouverture de la Cité
en 2007, Corinne Bélier est responsable des collections
d’architecture XIX e et XX e siècle du musée. En 2009 elle monte,
en co-commissariat avec Franck Delorme, l’exposition
Guillaume Gillet - architecte des Trente Glorieuses et, en 2010,
organise le 15 e congrès de la confédération internationale
des musées d’architecture. Elle est également membre
du comité de rédaction de la revue Monumental.
Chief curator with responsibility for the Gallery of Modern and
Contemporary Architecture at the Cité de l’architecture & du
patrimoine – Museum of French Monuments. She worked initially
on the conservation of the historic monuments of the Ile-de-
France, focussing on the politics of protection and restoration of the
heritage of the 20 th century while, at the same time, participating
in “Europe from the air”, the European research programme on
aerial heritage directed by the Ministry of Culture. She returned to
the team responsible for the creation of the Cité de l’architecture
& du patrimoine in 1999, in order to lead the design and realisation
of a permanent trail dedicated to architecture since 1850. Since
the opening of the Cité in 2007, Corinne Bélier has been head of
the museum’s collections of 19 th and 20 th century architecture.
In 2009 she was co-curator (alongside Franck Delorme) of the
exhibition Guillaume Gillet - architecte des Trente Glorieuses and, in
2010, organised the 15 th Congress of the International Confederation
of Architecture Museums. She is also a member of the editorial
committee of “Monumental” magazine.
Marie-Ange BRAYER
Depuis 1996, Marie-Ange Brayer (née en 1964) est directrice du
Fonds Régional d'Art Contemporain du Centre (FRAC Centre)
à Orléans, dont la collection est orientée sur le rapport entre l’art
et l’architecture expérimentale des années 1960 à nos jours. En
1999, elle fonde avec Frédéric Migayrou, ArchiLab, Rencontres
Internationales d'Architecture d'Orléans, qui réunit une nouvelle
génération d’architectes sur un plan international et assure la
direction artistique des différentes éditions. En 2002, avec Béatrice
Simonot, elle est nommée commissaire du Pavillon français
de la VIII e Biennale Internationale d’Architecture de Venise. En
2008, elle est commissaire associé de la Biennale internationale
d’art contemporain de Séville (Youniverse). En tant que directrice
du FRAC Centre, elle organise de nombreuses expositions
internationales de la collection (Mori Art Museum, Tokyo, 2004 ;
Barbican Art Center, Londres, 2006 ; Taipei Fine Arts Museum,
2008, etc). Critique d’art et critique d’architecture, elle a publié
de nombreux articles dans des revues et catalogues, et donne
régulièrement des conférences en France et à l’étranger. Elle mène
actuellement un doctorat à l’École des Hautes Études en Sciences
Sociales (EHESS) à Paris sur le thème La maquette d’architecture,
un objet modèle, croisant les champs de l’art et de l’architecture.
Marie-Ange Brayer (born 1964) has been Director of the Regional
Fund for Contemporary Art of the Centre Region (FRAC Centre)
at Orléans since 1966. The collection of the fund focuses on the
relationship between art and architecture from the 1960s until
today. In 1999 she founded, together with Frédéric Migayrou,
ArchiLab, Rencontres Internationales d'Architecture d'Orléans,
an international meeting place for a new generation of architects
and she has acted as artistic director of the event on a number
of occasions. In 2002, she and Béatrice Simonot were appointed
Curators of the French Pavilion of the 8th International
Architecture Biennale of Venice and in 2008 she acted as Associate
Curator of the International Biennale of Contemporary Art in
Seville (Youniverse). In her role as Director of the FRAC Centre
she has organised a number of international exhibitions of the
collection (Mori Art Museum, Tokyo, 2004; Barbican Art Centre,
London, 2006; Taipei Fine Arts Museum, 2008, etc). As a critic of art
and architecture, she has published many articles in reviews and
catalogues and gives regular lectures in France and abroad. She is
currently completing a doctorate at the École des Hautes Études
en Sciences Sociales (EHESS) in Paris with the title La maquette
d’architecture, un objet modèle in which she seeks to bring together
the fields of art and architecture.
32

Howard BURNS
Professeur en histoire de l’architecture à la Scuola Normale
Superiore di Pisa. Diplômé d’histoire ancienne et moderne à
l’université de Cambridge en 1961, il a été Fellow au King’s College
à Cambridge. Il a ensuite été enseignant d’histoire de l’art et de
l’architecture à l’Institut Courtauld de Londres, puis Slade Professor
of Fine Art à l’université de Cambridge, et Professorial Fellow
au King’s College. Il est ensuite devenu professeur d’architecture,
et Robert C. and Marian K. Weinberg Professor of Architecture
à l’université Harvard, et professeur d’histoire de l’architecture
à l’université de Ferrare. Il a aussi été Fellow à la Villa I Tati à
Florence, professeur à l’université IUAV à Venise, professeur invité
au MIT, et Senior Lecturer en histoire de l’architecture à l’université
Harvard. Il a donné des cours et séminaires à Cambridge, Londres,
aux États-Unis et en Italie, souvent en collaboration avec d’autres
universitaires comme Anthony Blunt, John Shearman,
Micheal Hirst, Gülru Necipoglu, Manfredo Tafuri, James Ackerman,
Jorge Silvetti, William J. Mitchell. Il a eu un rôle prépondérant
dans l’organisation de plusieurs expositions : Palladio e l'Europa
del Nord (Vicence, 1999), John Soane Architetto (2000) ; John Soane
e i Ponti di Legno in Svizzera (2002), Andrea Palladio e la Villa Veneta
da Petrarca a Carlo Scarpa (2005). Il a également contribué
à plusieurs expositions sur Palladio, Raphaël, Giulio Romano
et Francesco Giorgio. Depuis 1995 il est Président du Conseil
scientifique du Centro Internazionale di Studi di Architettura
Andrea Palladio à Vicence.
Professor of Architecture History at Scuola Normale Superiore
di Pisa. Graduated in history (Ancient and Modern) at University
of Cambridge in 1961, he has been Fellow at King’s College
in Cambridge, then professor of art history and architecture
history at Courtauld Institute London, Slade Professor of Fine
Art at University of Cambridge, and Professorial Fellow at King’s
College. He has been also Professor of architecture and Robert
C. and Marian K. Weinberg Professor of Architecture at Harvard
University, and Professor of architecture history at University
of Ferrara. He has been Fellow at the Villa I Tati in Florence,
Professor at University IUAV in Venice, Visiting Professor at MIT
and Senior Lecturer in the History of Architecture at Harvard
University. He has given courses and seminars in Cambridge,
London, in the USA and in Italy, often in cooperation with other
academics like Anthony Blunt, John Shearman, Micheal Hirst,
Gülru Necipoglu, Manfredo Tafuri, James Ackerman, Jorge Silvetti,
William J. Mitchell. He had a leading role in the organisation of the
exhibitions Palladio e l'Europa del Nord (Vicence, 1999), John Soane
Architetto (2000); John Soane e i Ponti di Legno in Svizzera (2002),
Andrea Palladio e la Villa Veneta da Petrarca a Carlo Scarpa (2005).
He has been involved in the organisation of various exhibitions
about Palladio, Raphael, Giulio Romano and Francesco Giorgio.
Since 2005 he is President of the Scientific Council of the Centro
Internazionale di Studi di Architettura Andrea Palladio in Vicenza.
Catherine CLARISSE
Architecte DPLG et diplômée de l’École nationale supérieure des
arts décoratifs (ENSAD), chercheur au Laboratoire d'architecture,
conception, territoire, histoire (LACTH, ENSAP Lille). Commissaire
scientifique de plusieurs expositions et notamment de l’exposition
Ma quête d’architecture, maquettes d’architecture au Pavillon de
l’Arsenal à Paris (1993) : cette exposition, conçue en hommage
aux cabinets de curiosités du 18 e siècle rassemblait plus de 450
maquettes issues de collections diverses. Auteure de Ma quête
d’architecture, maquettes d’architecture, éditions du Pavillon de
l’Arsenal, 1997, ouvrage publié à la suite de l’exposition éponyme.
Cours et TD sur les maquettes d’architecture dans les écoles
d’architecture depuis 1996 (ENSA Clermont-Ferrand, Lille, Paris-
Malaquais). Elle enseigne le projet architectural et urbain à l’École
Nationale Supérieure d’Architecture Paris Malaquais. Elle collabore
dans de nombreuses agences d’architecture, notamment Renzo
Piano building workshop, et accorde une grande importance
au travail en maquettes, à toutes les étapes du projet.
Architecte DPLG and holder of a diploma from École nationale
supérieur des arts décoratifs (ENSAD), is a researcher at the
Laboratoire d'Architecture, Conception, Territoire, Histoire (LACTH,
ENSAP Lille). She has curated a number of exhibitions, most
notably, Ma quête d’architecture, maquettes d’architecture (My search
for architecture, architectural models) at the Pavillon de l’Arsenal
in Paris (1993), writing a book of the same name to coincide with
the exhibition (éditions du Pavillon de l’Arsenal, 1997). Conceived
in homage to the cabinet of curiosities of the 18 th century, the
exhibition brought together more than 450 models from a range
of collections. She has given lectures and tutorials on the subject
of architectural models since 1996 (ENSA Clermont-Ferrand, Lille,
Paris-Malaquais) and teaches architectural and urban design at the
École Nationale Supérieure d’Architecture Paris Malaquais. She
works with a number of architectural offices, notably Renzo Piano
Building Workshop, and places an enormous importance on the use
of models at all stages of the project.
Cinzia CONTI
Directrice du laboratoire de restauration au Musée national romain
(Palais Altemps). Après avoir étudié la peinture avec Giuseppe
Capogrossi, elle a été diplômée de l'Institut central de restauration,
sous la direction de Cesare Brandi. Elle est diplômée et spécialiste
d'archéologie classique. Elle enseigne la restauration à la faculté
d'architecture Valle Giulia de Rome. Elle a dirigé les travaux
de restauration des colonnes de Trajan et de Marc-Aurèle, et
du Colisée (publication dans le Trattato di Restauro Architettonico,
sous la direction de Giovanni Carbonara, 2004-2008).
Director of the restoration laboratory at the Museo Nazionale
Romano (Palazzo Altemps), Cinzia Conti studied painting under
Giuseppe Capogrossi, before gaining her diploma from the Central
Institute of Restoration under Cesare Brandi. She is a qualified expert
in classical archaeology and teaches restoration at the Valle Giulia
Faculty of Architecture in Rome. She was in charge of the restoration
of the Columns of Trajan and Marcus Aurelius and of the Colosseum
(as published in the Trattato di Restauro Architettonico, under the
direction de Giovanni Carbonara, 2004-2008).
33

Renée DAVRAY-PIEKOLEK
Conservatrice en chef des musées de la Ville de Paris, d’abord
conservateur des peintures au musée du Petit Palais, puis nommée
au musée Galliera (mode et costumes), elle est chargée depuis 1999
de la collection de maquettes du musée Carnavalet – Histoire
de Paris. Ses dernières publications : Paris en maquettes, une promenade
historique dans les rues de la capitale, photographies de Thomas
Bilanges, Parigramme, 2009, et Une campagne d’entretien des maquettes
du musée Carnavalet (2009-2010), in Coré, n°24, juillet 2010.
Chief curator of the Museums of the City of Paris. She worked as
curator of paintings at the Museum of the Petit Palais and then at
the Musée Galliera (fashion and dress) before becoming responsible
for the models collection of the Musée Carnavalet – Histoire de
Paris in 1999. Latest publications: Paris en maquettes, une promenade
historique dans les rues de la capitale, with photographs by Thomas
Bilanges, Parigramme, 2009, and Une campagne d’entretien des
maquettes du musée Carnavalet (2009-2010), in Coré, nr. 24, July 2010.
Daniela DEL PESCO
Daniela Del Pesco enseigne l’histoire de l’art moderne à l’Université
de L’Aquila depuis 1994 et l’histoire de l’architecture à l’Université
de Rome 3 depuis 1999. Ses domaines d’expertise sont l’architecture
du 17 e siècle et l’œuvre du Bernin. En 2007 elle a publié une édition
critique du journal de voyage du Bernin à Paris, écrite par Paul
Fréart de Chantelou (éditions Electa Napoli). Sur ce sujet elle a
aussi publié Il Louvre di Bernini nella Francia di Luigi XIV (1984),
Colonnato di San Pietro - Dei Portici antichi e loro diversità - Con una
ipotesi di cronologia, (1988) et Architettura del Seicento (1998). Ses
études plus récentes dediées à ces sujets sont : Gian Lorenzo Bernini
e Carlo Vigarani: due idee di teatro (2009), Nicolas Poussin, Barthèlemy
de Mélo e altri: Paul de Chantelou e Françoise Mariette, committenti
d’arte a Parigi e nel Maine. Riflessioni su un testamento (2007),
Paul de Chantelou, Roland Fréart e Charles Errard: successi e insuccessi
dall'Italia (2010), Paul de Chantelou, il Cinquecento italiano e un
progetto per l'arte francese (2010). Elle prépare actuellement
l’ouvrage La città barocca avec A. Hopkins.
Francesco Paolo DI TEODORO
Professeur titulaire d’histoire de l’architecture au Politecnico de Turin,
professeur et directeur du contenu du programme de doctorat en
patrimoine du Politecnico de Turin, Francesco Paolo Di Teodoro est
détenteur d’un PhD en histoire et critique des biens architecturaux
et environnementaux. Il a enseigné à l’École de spécialisation en
histoire de l’art médiéval et moderne (université Sapienza de Rome),
est chercheur associé au Centre Armand Hammer des études sur
Léonard de Vinci (université de Californie, Los Angeles), directeur
(avec Lucia Bertolini) du Centre international des humanités et
de l’étude de la Renaissance (CISUR) de Penne et membre de
l’Académie Raffaello-Urbino et de l’Académie Clementina de
Bologne. Il appartient également à l’Association des historiens de
l’art italien. Il a fait partie de l’équipe du projet d’édition nationale
des traités de Piero della Francesca (comité scientifique : M. Dalai
Emiliani, C. Grayson, C. Maccagni) et siégé au comité scientifique
des expositions consacrées à Léonard de Vinci à Bologne (1985)
et Malmö (1993). Il a obtenu une récompense honorifique lors
de la cérémonie Giulio Romano pour l’histoire et la critique d’art
(1996), a été membre du comité de direction de HVMANISTICA :
An international journal of early Renaissance studies, Albertiana, OPVS
INCERTVM ainsi que de l’équipe éditoriale d’Achademia Leonardi
Vinci. Il a publié de nombreux essais et ouvrages sur Vitruve, Alberti,
Piero della Francesca, Francesco di Giorgio, Léonard de Vinci,
Bramante, Raphaël, Ammannati, Palladio, Pellegrino Tibaldi, Giovanni
Battista Nolli, Barbot et sur la coupole de la cathédrale Santa Maria
del Fiore. Francesco Paolo di Teodoro écrit pour de nombreuses
revues d’histoire de l’architecture et d’histoire de l’art. Il se passionne
pour les traités, l’architecture des XV e et XVI e siècles, l’exégèse
léonardienne, l’histoire des techniques de la construction, la relation
entre l’histoire de l’architecture et l’histoire de l’art et des sciences
ainsi que pour la philologie du dessin historique géométrique
et architectural.
Daniela Del Pesco has taught History of Early Modern art in the
University of L’Aquila since 1994 and history of architecture in the
university of Roma Tre since 2009. Her specific areas of expertise
are seventeenth-century architecture and the work of Gian Lorenzo
Bernini. In 2007 she published a translation and critical edition of the
travel diary of Bernini to Paris written by Paul Fréart de Chantelou
(edition by Electa Napoli). On these subjects she has also published
the volumes: Il Louvre di Bernini nella Francia di Luigi XIV (Napoli
1984); Colonnato di San Pietro - Dei Portici antichi e loro diversità - Con
una ipotesi di cronologia, (Roma 1988) and Architettura del Seicento,
UTET ed. Torino (1998). She published recently Gian Lorenzo Bernini
e Carlo Vigarani: due idee di teatro (2009), Nicolas Poussin, Barthèlemy
de Mélo e altri: Paul de Chantelou e Françoise Mariette, committenti
d’arte a Parigi e nel Maine. Riflessioni su un testamento (2007), Paul de
Chantelou, Roland Fréart e Charles Errard: successi e insuccessi dall'Italia
(2010), Paul de Chantelou, il Cinquecento italiano e un progetto per l'arte
francese (2010). She is now preparing the volume La città barocca
with A. Hopkins.
Full professor of History of Architecture at the Politecnico di
Torino, professor and Director of line of the Doctoral Program in
Beni Culturali (Politecnico di Torino), Francesco Paolo Di Teodoro
has a PhD in Storia e critica dei beni architettonici e ambientali.
He taught at the Scuola di Specializzazione in Storia dell'arte
medievale e moderna (University La Sapienza, Rome), he is
Research Associate at The Armand Hammer Center for Leonardo
Studies (University of California, Los Angeles), Director (with
Lucia Bertolini) of the Centro internazionale di studi umanistici
e rinascimentali (CISUR), Penne, Academician of the Accademia
Raffaello-Urbino and of the Accademia Clementina at Bologna, he
is also a member of the Association of the Italian Art Historians.
He took part in the working team for the National Edition of
Piero della Francesca’s Treatises (Scientific Committee: M. Dalai
Emiliani, C. Grayson, C. Maccagni) and the Scientific Committee of
Leonardo exhibitions in Bologna (1985) and Malmö (1993). Mention
of merit during the Giulio Romano per la Storia e la critica d'arte
award ceremony (1996), a member of the Direction Committee of
HVMANISTICA: An international journal of early Renaissance studies,
Albertiana, OPVS INCERTVM and a member of the editorial staff of
Achademia Leonardi Vinci. He published many essays and books
on Vitruvius, Alberti, Piero della Francesca, Francesco di Giorgio,
Leonardo, Bramante, Raphael, Ammannati, Palladio, Pellegrino
Tibaldi, Giovan Battista Nelli, Barbot and on the Cupola of Santa
Maria del Fiore. He writes for many journals of architectural history
and art history. He is interested in treatises, architecture of XV-
XVI th centuries, leonardian exegesis, history of building techniques,
relationship between the history of architecture and the history
of arts and science, philology of the architectural and geometrichistorical
drawing.
34

Ulrike FAUERBACH
Elle obtient un Master de l’université de Cologne en égyptologie,
philosophie et histoire antique en 1996, avec comme mémoire
Der sog. 'Elephantine-Skandal' (pTurin 1887). Chercheur et maître
de conférences à la Faculté d’histoire du bâti, de théorie
architecturale et de conservation du patrimoine, université
technologique de Dresde entre 1996 et 1998. En 2000, elle obtient
un diplôme post-universitaire en conservation du patrimoine
et archéologie du bâti à l’université de Bamberg. En 2005, elle
présente sa thèse de doctorat à la Faculté de conservation du
patrimoine et d’archéologie du bâti de l’université de Bamberg
(Prof. M. Schuller) intitulée Der große Pylon des Horus-Tempels
von Edfu. Eine bauforscherische Untersuchung (cette thèse a reçu
le prix Hans Löwel). Membre du DFG Research Training Group
Kunstwissenschaft-Bauforschung-Denkmalpflege (université de
Bamberg / université technique de Berlin). Elle obtient en 2006
une bourse d’études à l’Institut Max Planck d’histoire des sciences
à Berlin pour le projet de recherche interdisciplinaire Epistemic
History of Architecture. Depuis 2006, elle est chargée de recherches
à l’Institut archéologique allemand du Caire. Visiter le site
www.dainst.org/fauerbach pour obtenir la liste de ses publications.
Born 1970, she received a M.A. in Egyptology, Philosophy, Ancient
History from Cologne University with M.A. thesis: Der sog.
'Elephantine-Skandal' (pTurin 1887). Researcher and Lecturer at the
Department of Building History, Architectural Theory and Heritage
Conservation, Dresden University of Technology from 1996 to
1998. In 2000 she received a Post-graduate diploma in Heritage
Conservation - Building Archaeology, University of Bamberg. She
presented her doctoral dissertation in 2005 at the Department of
Heritage Conservation and Building Archaeology, University of
Bamberg (Prof. M. Schuller): Der große Pylon des Horus-Tempels
von Edfu. Eine bauforscherische Untersuchung (this dissertation was
awarded the Hans-Löwel-Preis. Member of the DFG Research
Training Group Kunstwissenschaft-Bauforschung-Denkmalpflege
(University of Bamberg/ TU Berlin). In 2006, she received a
scholarship at the Max Planck Institute for the History of Science,
Berlin in the interdisciplinary research project Epistemic History
of Architecture. Since 2006, she is an Academic Research Fellow
at the German Archaeological Institute Cairo.
Visit www.dainst.org/fauerbach for a list of publications.
Emanuela FERRETTI
Architecte (1996, Université de Florence), elle s’est spécialisée
dans l’archéologie et l’histoire de l’art (2000, Université de Sienne)
et possède un doctorat en histoire de l’architecture (2004, Université
de Florence). Elle enseigne l’histoire de l’architecture à l’Université
de Florence depuis 2005. Son domaine de recherche est
l’architecture de la Renaissance italienne, et plus spécialement
à Florence et à Rome. Elle a publié à de nombreuses reprises
et a participé à plusieurs colloques internationaux. Elle collabore
également avec plusieurs institutions de recherche en Italie
et à l’étranger.
Architect (1996, University of Florence), she is specialized in
Archaeology and Art History (2000, University of Siena) and she
received her Ph.D. in History of Architecture (2004, University
of Florence). She teaches History of Architecture at the University
of Florence (from 2005) as contractor. Her area of research is Italian
Renaissance Architecture, and she has a major research focus on
the context of Florentine and Roman architecture. She has several
publications and has participated as invited speaker in a number
of national and international conferences. Ferretti collaborates
with several research Institutions in Italy and abroad.
Sabine FROMMEL
Directeur d’études (Histoire de l’Art de la Renaissance) à l’École
Pratique des Hautes Études (Paris-Sorbonne). Après des études
d’architecture en Allemagne et en France (Dipl.-Ing, architecte
DPLG), elle soutient à l’université de Marburg une thèse de doctorat
sur l’œuvre architecturale de Sebastiano Serlio en France, publiée
en 1998 en italien (Sebastiano Serlio architetto, Milan, Electa, 1998),
puis en français (Gallimard, 2002) et en anglais (Phaidon, 2003).
Elle enseigne, de 1985 à 2003, l’histoire de l’architecture à l’École
d’architecture de Paris-La-Villette et multiplie, parallèlement, les
expériences didactiques et scientifiques en Allemagne qui lui ont
permis de mettre en place des projets de recherche européens.
En 2001, elle obtient l’habilitation à diriger des recherches à
l’Université Paris-IV Sorbonne (sous la direction scientifique de
Claude Mignot). Son travail est axé sur les rapports entre la France
et l’Italie, et notamment sur le séjour des artistes italiens à la cour
de France du XVI e au XIX e siècle (Léonard de Vinci, Serlio, Vignole,
Primatice, Bernin) et celui des Français dans la péninsule (Delorme,
Lescot, Bullant, Percier et Fontaine). Un autre sujet de réflexion
privilégié de Sabine Frommel est l’histoire de l’histoire de l’art
et l’évolution de ses approches et de ses méthodes.
Director of studies (in the history of Renaissance art) at the École
Pratique des Hautes Études (Paris-Sorbonne). After studying
architecture in Germany and France (Dipl.-Ing and architecte
DPLG), she wrote a doctoral thesis at the University of Marburg
on the architectural works of Sebastiano Serlio in France, which
was published in Italian in 1998 (Sebastiano Serlio architetto, Milan,
Electa, 1998) and then French (Gallimard, 2002) and English
(Phaidon, 2003). Between 1985 and 2003 she taught architectural
history at the École d’architecture de Paris-La-Villette while a
range of simultaneous teaching and scientific work in Germany
allowed her to set up research projects on the European scale. In
2001 she was appointed to direct research at the Université Paris-IV
Sorbonne (under the scientific direction of Claude Mignot). Her
work focuses on the relationship between France and Italy and,
notably, on the time spent by Italian artists at the French court
(Leonardo de Vinci, Serlio, Vignole, Primatice, Bernini) and by
French artists in Italy (Delorme, Lescot, Bullant, Percier
and Fontaine) between the 16 th and 19 th centuries. Another area
of special interest of Sabine Frommel is the history of the history
of art and the evolution of its approaches and methods.
35

Mireille GRUBERT
Architecte et urbaniste en chef de l’État, Mireille Grubert a été
architecte des bâtiments de France dans le Tarn et Garonne et
en Haute-Garonne. Elle a travaillé aux États-Unis à la Foundation
for San Francisco’s Architectural Heritage, ainsi qu’à la Commission
européenne à Bruxelles, dans l’unité des affaires urbaines
de la direction générale de la politique régionale. Elle dirige
actuellement l’École de Chaillot, département Formation de la Cité
de l’architecture & du patrimoine. Elle est membre de l’ICOMOS,
membre correspondant de l’Académie d’architecture et membre
de la Commission du Vieux Paris.
A chief architect and urban planner for the state, Mireille Grubert
acted as a historic buildings architect (ABF) in Tarn and Garonne
and Haute-Garonne. She worked in the United States - with the
Foundation for San Francisco’s Architectural Heritage - as well as in
the Urban Affairs Unit of the Directorate General of Regional Policy
of the European Commission in Brussels. She is currently in charge
of the École de Chaillot - the educational department of the Cité
de l’architecture & du patrimoine. She is a member of ICOMOS,
a corresponding member of the Académie d’architecture and a
member of the Commission du Vieux Paris.
Charles HIND
Conservateur de la collection de dessins H.J. Heinz du RIBA
depuis 1996. Il s’est largement investi dans tous les aspects
du transfert des collections de dessins et d’archives du RIBA
au Victoria and Albert Museum entre 1999 et 2004 ainsi que dans
la création de la Galerie d’architecture V&A+RIBA. Il a étudié
l’histoire à l’université d’Oxford et travaillé ensuite à la British
Library et chez Sotheby’s. Il se passionne pour l’architecture
du XVIII e et du début du XIX e siècles et a dirigé de nombreuses
expositions à la Heinz Gallery du RIBA et à l’actuelle galerie
d’architecture RIBA+V&A du musée Victoria & Albert, dont la
plus récente s’intitulait Europe and the English Baroque, Continental
Influences on English Architecture 1660-1715. Il a également été
co-commissaire de Palladio, une exposition internationale itinérante
célébrant le 500 e anniversaire de Palladio et qui a été montée
entre 2008 et 2010 à Vicence, Londres, Barcelone et Madrid.
Charles Hind a également été co-commissaire de Palladio
and his Legacy: a Transatlantic Journey, une exposition qui sillonne
actuellement les États-Unis. Il est professeur invité du Centre
Palladio de Vicence, et membre de la Society of Antiquaries
of London. Il a rédigé de nombreux articles sur l’architecture
et les aquarelles britanniques, publiés tant dans des revues
spécialisées que dans des magazines grand public. Il organise
également des voyages sur le thème de l’art et de l’architecture,
principalement à Saint-Pétersbourg et en Vénétie.
H.J. Heinz Curator of Drawings at the Royal Institute of British
Architects since 1996. He was closely involved in all aspects of
the move of the RIBA’s Drawings and Archives Collections to the
Victoria and Albert Museum 1999-2004 and the creation of the
V&A+RIBA Architecture Gallery. He studied history at Oxford
and worked subsequently at the British Library and Sotheby’s.
His enthusiasms tend towards architecture of the 18 th and early
19 th centuries and he has curated a number of exhibitions at the
RIBA’s Heinz Gallery and in the present RIBA+V&A Architecture
Gallery at the V&A, most recently Europe and the English Baroque,
Continental Influences on English Architecture 1660-1715. He was also
a co-curator of Palladio, the international exhibition celebrating
the 500 th anniversary of Palladio that travelled 2008-2010 to
Vicenza, London, Barcelona and Madrid and he is the joint curator
of Palladio and his Legacy: a Transatlantic Journey, an exhibition
presently travelling in the United States. He is a Visiting Fellow
of the Centro Palladio, Vicenza and a Fellow of the Society of
Antiquaries of London. He has written numerous articles on British
architecture and British watercolours in both scholarly journals
and popular magazines. He also leads art and architecture tours,
principally in St Petersburg and the Veneto.
Richard KLEIN
Architecte, docteur en histoire de l’art, habilité à diriger des
recherches, professeur et chercheur au Laboratoire d’architecture,
conception, territoire, histoire (LACTH), École nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille. Il est l’auteur de très
nombreux articles et de plusieurs ouvrages traitant de l’histoire
de l’architecture contemporaine : Dialogues sur l’invention, Roland
Simounet (Paris 2005), Robert Mallet-Stevens, La villa Cavrois
(Paris 2005), Hector Guimard, Robert Mallet-Stevens, villas modernes
(avec la collaboration de Gilles Maury, Paris 2004), Les années ZUP,
architectures de la croissance 1960-73, (dir. avec Gérard Monnie,
Paris, 2002), Cahiers thématiques n°2, La réception de l’architecture
(dir. avec Philippe Louguet Villeneuve d’Ascq/Paris, 2002), Roland
Simounet à l’œuvre, architecture 1951-1996 (dir., Villeneuve d’Ascq-
Paris, 2000), La Côte d'Opale architecture des années vingt et trente,
(dir., Paris, 1998). Le Touquet Paris-Plage (Paris 1994). Ses recherches
actuelles portent sur les nouveaux programmes de l’architecture
du second XX e siècle. Son prochain ouvrage à paraître relate
l’histoire d’un des derniers projets de Le Corbusier : le Palais
des congrès de Strasbourg.
Architect, doctor of history of art, authorised research director,
professor and researcher at Laboratoire d’architecture, conception,
territoire, histoire (LACTH), École nationale supérieure
d’architecture et de paysage de Lille. He is the author of many
articles and other works on the history of contemporary
architecture: Dialogues sur l’invention, Roland Simounet (Paris 2005),
Robert Mallet-Stevens, La villa Cavrois (Paris 2005), Hector Guimard,
Robert Mallet-Stevens, villas modernes (with Gilles Maury, Paris
2004), Les années ZUP, architectures de la croissance 1960-73, (ed. with
Gérard Monnie, Paris, 2002), Cahiers thématiques n°2, La réception
de l’architecture (ed. with Philippe Louguet Villeneuve d’Ascq/
Paris, 2002), Roland Simounet à l’œuvre, architecture 1951-1996 (ed.,
Villeneuve d’Ascq-Paris, 2000), La Côte d'Opale architecture
des années vingt et trente, (ed., Paris, 1998). Le Touquet Paris-Plage
(Paris 1994). His current research focuses on the new architectural
programmes of the second half of the 20 th century. His next
published work will tell the story of one of Le Corbusier’s
last projects: le Palais des Congrès in Strasbourg.
36

Yulia KLIMENKO
Architecte, diplômée en 1995 de l’Institut d’architecture de Moscou
(MARCHI), Département de reconstruction et de restauration.
Docteur en architecture (2000), elle a consacré sa thèse
à L’œuvre de l'architecte Nicolas Legrand. 1737-1798. Professeur
au Département d’histoire de l'architecture et de l'urbanisme
(MARCHI). Depuis 2000, elle mène ses recherches à l’Institut
de recherches sur la théorie et l’histoire de l’architecture et de
l’urbanisme (NIITIAG) au sein de l’Académie russe d’architecture
et des sciences de la construction, qui concernent le classicisme
à la française et l'architecture russe de 1760 à 1830, et l’étude des
relations franco-russes dans le développement architectural de
Moscou à l’époque du Siècle des Lumières.
Born 1971, graduated as an architect from the Department of
Reconstruction and Restoration of the Moscow Architecture
Institute (MARCHI) in 1995. Doctor of Architecture (2000), thesis
subject: The Work of the Architect Nicolas Legrand, 1737-1798 and
professor of the Department of History of Architecture and
Urbanism (MARCHI). Since 2000 she has been researching into
French classicism and Russian architecture between 1760 and
1830 and studying the role of French-Russian relations in the
architectural development of Moscow during the Age of the
Enlightenment at the Institute for Research into the Theory and
History of Architecture and Urbanism (NIITIAG) of the Russian
Academy of Architecture and Building Sciences.
Guy LAMBERT
Né en 1972, historien de l’architecture, il est maître-assistant
à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville
et chercheur au Centre d’histoire des techniques et de
l’environnement (CDHTE Cnam). Sa thèse de doctorat (Université
de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) soutenue en 2007, portait
sur L’architecte et la figure de l’expert, au service de l’État sous
la III e République. Cultures et stratégies professionnelles. Autour
de Paul Guadet (1873-1931). Ses recherches portent sur la culture
et les stratégies professionnelles des architectes aux XIX e et
XX e siècles. Il a dirigé Les Ponts de Paris (Action artistique de la
ville de Paris, 1999) et co-dirigé (avec Jean-Louis Cohen et Joseph
Abram) l’Encyclopédie Perret (Éditions du Patrimoine, Le Moniteur,
2002) et (avec Christophe Laurent et Joseph Abram) Auguste
Perret. Anthologie des écrits, conférences et entretiens (Le Moniteur,
2006). Il a consacré plusieurs travaux à l’histoire et aux activités
du Plan Construction depuis 2005, son dernier article sur le sujet
vient de paraître : Les premières réalisations expérimentales du Plan
Construction, entre laboratoire et démonstration, dans Lieux communs,
Les cahiers du LAUA (ENSA Nantes), n°13, 2010.
An architectural historian born in 1972, he is an assistant professor
at the École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville
and a researcher at the Centre d’histoire des techniques et de
l’environnement (CDHTE Cnam). The subject of his doctoral thesis
of 2007 (University of Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines)
was L’architecte et la figure de l’expert, au service de l’État sous
la III e République. Cultures et stratégies professionnelles. Autour
de Paul Guadet (1873-1931). His research focuses on the culture and
professional strategies of architects in the 19 th and 20 th centuries. He
directed Les Ponts de Paris (an artistic action of the City of Paris,
1999) and co-directed (with Jean-Louis Cohen and Joseph Abram)
l’Encyclopédie Perret (Éditions du Patrimoine, Le Moniteur, 2002)
and (with Christophe Laurent and Joseph Abram) Auguste Perret.
Anthologie des écrits, conférences et entretiens (Le Moniteur,
2006). Since 2005 he has devoted a number of works to the history
and activities of the Plan Construction, the latest of which is the
recently published article: Les premières réalisations expérimentales
du Plan Construction, entre laboratoire et démonstration, dans Lieux
communs, Les cahiers du LAUA (ENSA Nantes), number 13, 2010.
Benjamin MOUTON
Architecte DPLG (1972), diplômé de l’École de Chaillot (1975),
Architecte en Chef des Monuments Historiques (1980) et Inspecteur
Général des Monuments Historiques (1994). Il a exercé depuis 1980
des missions d’étude, de projet et dirigé les travaux de restauration
sur Monuments Historiques du Finistère et du Morbihan (1980
à 1987), de l’Eure (1987 à 1993), de l’Eure et Loir (1987 à 1994). Il
est chargé actuellement de l’Hôtel National des Invalides, du Val
de Grâce, de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, de la
cathédrale Notre-Dame de Paris. Ancien président d’ICOMOS
France (2000 à 2006) et de l’Académie d’Architecture (2005 à
2008), il est chargé de missions internationales (Comité Exécutif
ICOMOS, Expert de l’UNESCO) et de participations à de nombreux
congrès nationaux et internationaux. Professeur associé à l’École
de Chaillot depuis 1983, il est chargé de la coordination du champ
Architecture. Créateur des ateliers croisés en 1994, il en dirige
les travaux (en Roumanie, en Écosse, en Chine et en Grèce). Il
enseigne également dans les formations organisées par l’École à
Sofia, Damas, et Rabat. Chevalier de l’Ordre National de la Légion
d’Honneur, Officier dans l’Ordre National du Mérite et de l’Ordre
des Arts et Lettres, Commandeur du Mérite Culturel Roumain,
Honorary Fellow American Institute of Architects.
Born 1948, qualified architect DPLG (1972), diploma from the École
de Chaillot (1975), Chief Architect of Historic Monuments (1980)
and General Inspector of Historic Monuments (1994). Since 1980
he has worked on studies and projects and directed the restoration
work on the historic monuments of Finistère and Morbihan (1980
to 1987), Eure (1987 to 1993) and Eure et Loir (1987 to 1994). He is
currently responsible for the Hôtel National des Invalides, the Val
de Grâce, the École Nationale Supérieure des Beaux Arts and the
cathedral of Notre-Dame de Paris. A former president of ICOMOS
France (2000 to 2006) and of the Académie d’Architecture (2005
to 2008), he is responsible for international projects (ICOMOS
Executive Committee, UNESCO Expert) and has participated in
many national and international congresses. Associate professor
at the École de Chaillot since 1983, he is responsible for the
coordination of the Department of Architecture. Having created
the joint ateliers in 1994 he oversaw the work of the ateliers (in
Rumania, Scotland, China and Greece) and also teaches in schemes
organised by the school at Sofia, Damascus and Rabat. Knight of
the Ordre National de la Légion d’Honneur, Officer in the Ordre
National du Mérite and the Ordre des Arts et Lettres, Commandeur
du Mérite Culturel Roumain, Honorary Fellow of the American
Institute of Architects.
37

Klaus NOHLEN
Architecte (Dr.-Ing.), professeur émérite d’Histoire de l´architecture
à l’Université des sciences appliquées de Wiesbaden, directeur
d’études invité à l’École pratique des hautes études (EPHE),
membre de l’Institut Allemand d’Archéologie. Ses travaux portent
notamment sur l’architecture romaine, en particulier le sanctuaire
de Trajan à Pergame dont il a conçu et dirigé l’anastylose, et sur
l’architecture officielle à Strasbourg entre 1871 et 1918. Il a mené
des travaux comme expert de la préservation du patrimoine
architectural dans plusieurs pays d´Europe et en Géorgie, Israël,
Turquie et Syrie.
Architect (Dr.-Ing.), Emeritus Professor of the History of
Architecture at the Wiesbaden University of Applied Sciences,
Guest Director of Studies at the École pratique des hautes études
(EPHE) and member of the German Institute of Archaeology.
Among the special focuses of his work are roman architecture
(and, in particular, the sanctuary of Trajan at Pergamus of which
he managed the anastylosis) and the public architecture of
Strasbourg between 1871 and 1918. As an expert in the preservation
of architectural heritage he has managed projects in many parts of
Europe as well as Georgia, Israel, Turkey and Syria.
David PEYCERé
Conservateur en chef du patrimoine, en poste aux Archives
départementales de la Côte-d’Or (1988), à la conservation régionale
des monuments historiques (DRAC) d’Île-de-France (1989), puis
aux Archives nationales (1991). Depuis 1995, il est responsable du
Centre d’archives d’architecture du xx e siècle. Il a coordonné des
programmes de recherches nationaux ou internationaux (groupe
de travail ICA-SAR du Conseil international des archives, 1995-
2000 ; groupe de travail de l’Association des archivistes français
sur les archives d’architecture, 1996-2000 ; action « Archives
d’architecture » du programme européen Gau:di, 2002-2008 ;
conférence ICAM15, 2010). Contributeur ou coordonnateur
des ouvrages suivants : Archives d’architectes : état des fonds,
xix e -xx e siècles (avec Gilles Ragot, Sonia Gaubert, Rosine Cohu),
Paris, Direction des archives de France, IFA, Documentation
française, 1996 ; Manuel de traitement des archives d’architecture
xix e -xx e siècles, Paris, Conseil international des archives, 2000 ;
La Gazette des archives, coordination et contributions au numéro
« Les archives des architectes », n° 190-191, 3 e -4 e trim. 2000 ;
Les Frères Perret, l’œuvre complète : les archives d’Auguste
et Gustave Perret, architectes-entrepreneurs (dir. avec Maurice Culot
et Gilles Ragot), Paris, éd. Norma, IFA, 2000 ; Architecture et archives
numériques. L’architecture à l’ère numérique : un enjeu de mémoire,
Gollion/Paris, InFolio, Cité de l’architecture & du patrimoine,
2008 (coord. avec Florence Wierre et Carole Koch).
Chief curator with experience in the Archives of the Department
of Côte-d’Or (1988), the Regional Directorate of the Conservation
of Historic Monuments (DRAC) of the Île-de-France (1989) and the
National Archives (1991). Since 1995 he has been responsible for the
Centre of Archives of 20 th Century Architecture. He has coordinated
national and international research programmes (the ICA-SAR
working group of the International Council of Archives, 1995-2000;
the Association of French Archivists working group on architecture
archives, 1996-2000; the “Architecture Archives” project of the
European Gau:di programme, 2002-2008 and ICAM15 conference,
2010). He contributed to or coordinated the following works: Archives
d’architectes: état des fonds, xix e -xx e siècles (with Gilles Ragot, Sonia
Gaubert, Rosine Cohu), Paris, Directorate of French Archives, IFA,
French Documentation, 1996; Manuel de traitement des archives
d’architecture xix e -xx e siècles, Paris, International Council of Archives,
2000; La Gazette des archives, coordination of and contributions
to the edition “Les archives des architectes”, n o . 190-191, 3 rd and 4 th
quarters. 2000; Les Frères Perret, l’œuvre complète: les archives d’Auguste
et Gustave Perret, architectes-entrepreneurs (ed. with Maurice Culot
and Gilles Ragot), Paris, éd. Norma, IFA, 2000; Architecture et archives
numériques. L’architecture à l’ère numérique: un enjeu de mémoire,
Gollion/Paris, InFolio, Cité de l’architecture & du patrimoine, 2008
(coordination with Florence Wierre and Carole Koch).
Federica ROSSI
Federica Rossi a obtenu un PhD en histoire de l’art en 2007 à
l’École normale supérieure de Pise. Elle a publié de nombreux
articles consacrés à l’art et à l’architecture russes ainsi que l’une
des premières monographies européennes sur Nikolai Lvov, un
architecte russe majeur du XVIII e siècle (Nikolaj L’vov architetto
e intellettuale russo al tramonto dei Lumi, éditions Marsilio, Venise
2010). Elle a reçu en 2008 le prix James Ackerman en histoire
de l’architecture. La même année, elle a remporté le prix Pinax
D’Argento ainsi qu’une bourse de recherche de la fondation
Ermitage Italia. Elle mène actuellement des recherches
à l’École normale supérieure de Pise.
Federica Rossi obtained a PhD in Arts History in 2007 at the Scuola
Normale Superiore of Pisa. She has published numerous articles
on Russian art and architecture as well as one of the first European
monograph on Nikolai Lvov, an important Russian architect
in the eighteen-century (Nikolaj L’vov architetto e intellettuale russo
al tramonto dei Lumi, Marsilio, Venezia 2010). She was awarded
the James Ackerman Award, History of Architecture 2008.
In the same year, she obtained the Pinax D’Argento Award and
had a research fellowship in the Ermitage Italia Foundation as well.
At the moment, she carries out research activities at the Scuola
Normale Superiore di Pisa.
38

Turgut SANER
Diplômé du Lycée allemand d’Istanbul, il a étudié l’architecture
à l’université technique d’Istanbul (ITU) de 1981 à 1985 avant d’y
obtenir son master (1988), puis son PhD (1995). Il travaille ensuite
comme assistant-chercheur au sein de la Faculté d’histoire de
l’architecture de l’ITU avant de devenir professeur à plein temps
en 2007. Ses recherches se concentrent sur l’architecture grecque
ancienne en Asie Mineure et la dimension interculturelle dans l’art
et l’architecture turcs. Il a participé à plusieurs études et fouilles
archéologiques en Anatolie. En 2008-2009, il a conduit des travaux
de terrain sur le site d’Isnebol en Isaurie, remontant à l’Antiquité
tardive. Il s’est également lancé dans un nouveau projet sur le site
grec ancien de Larisa sur l’Hermos, sur les rives de la mer Egée.
Il a obtenu des bourses de recherche pour la conduite de plusieurs
études de courte durée menées au sein de plusieurs universités en
Italie, en Allemagne et en Inde et a également été professeur invité
aux universités techniques de Berlin et de Karlsruhe ainsi qu’à
l’université Ludwig Maximilian de Munich.
Born in Istanbul in 1961, graduated from German High School in
Istanbul. He studied architecture at Istanbul Technical University
(ITU) between 1981 and 1985. He received MS (1988) and PhD (1995)
degrees at the same institution. He worked as a research assistant
at the Department of History of Architecture at ITU where he
became a full-time Professor in 2007. Ancient Greek architecture in
Asia Minor and intercultural aspects of Turkish art and architecture
are his major fields of research. He participated in several
archaeological surveys and excavations in Anatolia. Conducted a
field work in late antique site of Zenonopolis (Isauria) in 2008-09
and started a new project in early Greek site of Larisa on Hermus
in the Aegean. He got research grants for short-term studies at
several universities in Italy, Germany, and India; and was invited
to Berlin Technical University, Karlsruhe Technical University, and
Ludwig-Maximilians University in Munich as a guest professor.
Emmanuel SCHWARTZ
Agrégé de lettres, conservateur du patrimoine depuis 1995,
chargé, à l'École des beaux-arts de Paris, des peintures, sculptures
(originaux et moulages), objets d’art, éléments d’architecture et
maquettes. Ses ouvrages et expositions analysent les échanges
entre les différentes fonctions, aspirations et inspirations de l’artiste
dans la cité : modèles antiques et sources littéraires, contraintes ou
engagements politiques, idéaux ou modes artistiques. Ainsi, Dieux et
Mortels, The Legacy of Homer (2004-2005, Paris-Princeton-New York),
L’École de la liberté, Être artiste à Paris 1648-1817 (Paris, 2009) ont
illustré l’enrichissement mutuel de l’art et de la création littéraire.
Dimitri SHVIDKOVSKY
Dimitri Shvidkovsky est issu d'une famille d’historiens de
l’architecture. Il est l’auteur de la biographie de Charles Cameron
et de plusieurs essais sur des artistes britanniques et leur rôle
dans l’art en Russie. Il publie en 1997 The empress & the architect:
British architecture and gardens at the court of Catherine the Great
(Yale University Press), et Saint Petersbourg, l’architecture des tsars
(Place des Victoires, 2001). En 1998 il publie avec Jean-Marie
Pérouse de Montclos Moscou, patrimoine architectural (Flammarion).
Il poursuit sur le thème de l’influence occidentale en publiant
Russian architecture and the West (Yale University Press, 2007), illustré
par Yekaterina Shorban. Il est aussi l’auteur de dix ouvrages et
de plus de 200 articles en russe sur l’histoire de l’architecture et de
l’urbanisme du XVIII e au XX e siècle. Diplômé en 1982 de l’Institut
d’architecture de Moscou, il y enseigne et dirige le département
d’histoire de l’architecture, et a été élu Recteur en 2007. Membre
de l’Académie russe des arts, il en est le Secrétaire pour l’histoire
de l’art depuis 1998 et vice-président depuis 2004. Il est aussi
membre de l’Académie russe d’architecture et membre honoraire
de la Society of Antiquaries of London.
Teacher of literature, curator since 1995 and currently responsible
for the paintings, sculptures (originals and casts), works of art
and architectural models and other elements at the École des
beaux-arts in Paris. His exhibitions and other works analyse the
intertwining of the various functions, aspirations and inspirations
of the artist in the city: ancient models and literary sources,
constraints or political engagement, ideas or artistic fashion. Such
works as Dieux et Mortels, The Legacy of Homer (2004-2005, Paris-
Princeton-New York), L’École de la liberté, Être artiste à Paris 1648-1817
(Paris, 2009) illustrate this rich interrelationship between art and
literary creation.
Dimitri Shvidkovsky was born in 1959 in Moscow in a family of
architectural historians. Shvidkovsky is the author of the definitive
biography of Charles Cameron and several essays on British artists
and their role in Russian art. In 1997 he has published The empress
& the architect: British architecture and gardens at the court of Catherine
the Great, Yale University Press, and St. Petersburg: Architecture of
the Tsars (translated into French, English and German). In 1998 he
published with Jean Marie Pérouse de Montclos Moscou, patrimoine
architectural (Flammarion). The topic of Western influence
continued with the 2007 Yale edition of Russian architecture and
the West, illustrated by Yekaterina Shorban. He published as well
ten books and about 200 articles on the history of architecture and
town planning of XVIII-XX centuries in Russian. A 1982 alumnus,
long-term professor and head of architectural history department of
Moscow Architectural Institute, Shvidkovsky was elected its Rector
in 2007. Shvidkovsky is a fellow of the Russian Academy of Arts, its
secretary for History of Arts since 1998, and vice-president since
2004, and is also a member of the Russian Academy of Architecture
and a honorary fellow of the Society of Antiquaries of London.
39

Simon TEXIER
Né en 1969. Maître de conférences en histoire de l’art à l’université
de Paris-Sorbonne, habilité à diriger des recherches, il a réalisé
de nombreuses expositions et publié une quinzaine d’ouvrages
sur l’architecture et l’urbanisme contemporains, parmi lesquels
Paris contemporain. De Haussmann à nos jours, une capitale à l’ère
des métropoles (Parigramme, 2005 et 2010), Voies publiques. Histoires
et pratiques de l’espace public à Paris (Pavillon de l’Arsenal, 2006),
L’Architecture exposée. La Cité de l’architecture & du patrimoine
(Gallimard, 2009), Accords chromatiques. Histoires parisiennes
des architectures en couleurs, 1200-2010 (Pavillon de l’Arsenal,
2008, 224 p.), Paris 1950. Un âge d’or de l’immeuble (Pavillon de
l’Arsenal, 2010) et Les Architectes de La Défense (Éditons Carré, 2011).
Sa thèse de doctorat consacrée à Georges-Henri Pingusson a été
publiée en 2006 (Verdier). Il est également directeur de la collection
« Carnets d’architectes » (Paris, Éditions du Patrimoine/Infolio)
et mène depuis 2007 des recherches sur Abu Dhabi, publiées
dans plusieurs revues (Archiscopie, AMC-Le Moniteur Architecture
et Histoire de l’art).
Born in 1969. A lecturer in the history of art at the Sorbonne in
Paris, authorised research director (HDR), he has realised a number
of exhibitions and published around fifteen works on the subject
of contemporary architecture and urbanism, including Paris
contemporain. De Haussmann à nos jours, une capitale à l’ère des
métropoles (Parigramme, 2005 and 2010), Voies publiques. Histoires
et pratiques de l’espace public à Paris (Pavillon de l’Arsenal, 2006),
L’Architecture exposée. La Cité de l’architecture & du patrimoine
(Gallimard, 2009), Accords chromatiques. Histoires parisiennes des
architectures en couleurs, 1200-2010 (Pavillon de l’Arsenal, 2008, p.224),
Paris 1950. Un âge d’or de l’immeuble (Pavillon de l’Arsenal, 2010)
and Les Architectes de La Défense (Éditons Carré, 2011). His doctoral
thesis on the subject of Georges-Henri Pingusson was published in
2006 (Verdier). He is also editor of the series “Carnets d’architectes”
(Paris, Éditions du Patrimoine/Infolio) and the research which he
has been carrying out into the subject of Abu Dhabi since 2007
has been published in a number of reviews, (Archiscopie, AMC-
Le Moniteur Architecture and Histoire de l’art).
Alice THOMINE-BERRADA
Archiviste-paléographe, conservateur du patrimoine, Alice
Thomine-Berrada a soutenu en 1999 sa thèse de doctorat sur
l’architecte Émile Vaudremer (1829-1914) à l’École pratique des
hautes études (publiée aux éditions Picard en 2004). Conservateur
au Centre des archives du monde du travail (1997-2001), chercheur
invitée au Centre canadien d’architecture (2001), elle a été
conseiller scientifique à l’Institut national d’histoire de l’art où
elle a mis en place les programmes de recherche en histoire de
l’architecture (2001-2007). Passionnée par la ville du xix e et du
début du xx e siècle, elle est aujourd’hui conservateur au musée
d’Orsay où elle s’occupe de la collection de dessins d’architecture.
Elle prépare actuellement une exposition consacrée à l’architecte
des Halles centrales de Paris (aujourd'hui détruites), Victor Baltard
(1805-1874) qui aura lieu au musée d’Orsay en 2012. Elle travaille
également sur l’histoire du Champagne et ses rapports avec l’art
en vue d’une exposition intitulée Champagne ! Dionysos et les arts
qui sera présentée au Musée des Beaux-Arts de Reims.
A palaeographer and archivist, curator, Alice Thomine-Berrada wrote
a doctoral thesis about the architect Émile Vaudremer (1829-1914) at
the École pratique des hautes études in 1999 (which was published
by éditions Picard in 2004). She has worked as a curator at the
Centre des archives du monde du travail (1997-2001), guest researcher
at the Canadian Centre for Architecture (2001) and scientific advisor
at the Institut national d’histoire de l’art where she introduced
research programmes in the area of architectural history (2001-2007).
With a particular interest in the 19 th and early 20 th century city she
is now a curator at the Musée d’Orsay where she is responsible for
the architectural drawings’ collection and is currently preparing an
exhibition about Victor Baltard (1805-1874), architect of the (now
demolished) Les Halles de Paris, which is to be held at the museum
in 2012. She is also working on the history of champagne and on
its relationship with art in connection with an exhibition titled
Champagne! Dionysos and Art which is to be held at the Musée des
Beaux-Arts in Reims.
40

Simona VALERIANI
Diplômée d’architecture de l’université de Gênes (Italie), spécialisée en
histoire de l’architecture (mémoire de master en archéologie du bâti,
1997). Elle a ensuite obtenu son PhD à Berlin (Allemagne, 2006) où elle
faisait partie du « Graduiertenkolleg Kunstwissenschaft, Bauforschung
und Denkmalpflege » (Centre de troisième cycle pour l’étude de
l’art, la recherche en bâtiment et la conservation des monuments
historiques). En 2005, elle s’associe au projet How Well Do Facts Travel
de la London School of Economics, dont certains résultats ont été
publiés dans l’ouvrage How Well Do facts Travel, édité par P. Howlett
et M. Morgan, Cambridge University Press, 2011. Depuis 2009, elle
fait partie de l’équipe de la LSE travaillant sur le projet « Useful and
Reliable Knowledge in Global Histories of Material Progress in the East
and the West », financé par le Conseil européen de la recherche. Elle
y étudie la façon dont les connaissances scientifiques et techniques
ont été accumulées et transmises du Moyen-Âge tardif jusqu’au
début de l’Époque moderne en Europe, ainsi que la manière dont
ces deux domaines du savoir ont interagi. L’utilisation de maquettes
comme « vecteurs de connaissance » par différents acteurs et sphères
socioprofessionnelles présente un intérêt majeur. En 2006, Simona
Valeriani a publié l’ouvrage Kirchendächer in Rom. Zimmermannskunst
und Kirchenbau von der Spätantike bis zur Barockzeit (Michael Imhof
Verlag, Petersberg).
Graduated in Architecture at the University of Genoa (Italy), she
specialised in the History of Architecture with a thesis in Building
Archaeology (MA 1997). She then earned her PhD in Berlin
(Germany, 2006) where she was member of the “Graduiertenkolleg
Kunstwissenschaft, Bauforschung und Denkmalpflege”. In 2005
she joined the How Well Do Facts Travel project at the London
School of Economics (some results of which have been published
in the volume How Well Do facts Travel, edited by P. Howlett and
M. Morgan, Cambridge University Press, 2011). Since 2009 she
has been a member of the team working at LSE on the project
Useful and Reliable Knowledge in Global Histories of Material
Progress in the East and the West (funded by the European
Research Council). In this context she is analysing the way in
which scientific and technical knowledge were accumulated
and transmitted in Late Medieval and Early Modern Europe and
how the two spheres interacted. The use of models as carriers of
“in-between-knowledge” amongst different actors and different
social-professional spheres constitutes a central interest. In 2006
she published the book Kirchendächer in Rom. Zimmermannskunst
und Kirchenbau von der Spätantike bis zur Barockzeit (Michael Imhof
Verlag, Petersberg).
Christiane WEBER
Elle étudie l’architecture à l’Université de Karlsruhe et à l’École
d'Architecture de Paris-Belleville entre 1993 et 2000, en même
temps que l’histoire de l’art et de l’architecture à l’Université
de Karlsruhe et à l’Université de Strasbourg de 1995 à 1999.
Elle obtient une bourse de doctorat de la Basse-Saxe en 2001.
Elle obtient son doctorat (Dr.-Ing.) en 2010 à la Technische
Universität Braunschweig (Prof. Berthold Burkhardt) avec comme
thèse Fritz Leonhardt. Leichtbau - eine Forderung unserer Zeit. Zur
Einführung baukonstruktiver Innovationen im Leichtbau in den
1930 er und 1940 er Jahren. Elle est maître de conférences à l’Institut
für Baugeschichte de l’Université de Karlsruhe entre 2003 et
2006, puis chargée de projets (Akademische Mitarbeiterin) aux
Südwestdeutsches Archiv für Architektur und Ingenieurbau à
l’Université de Karlsruhe jusqu’en 2008. Depuis 2008, elle est maître
de conférences (Akademische Angestellte) à l’Institut für Kunstund
Baugeschichte au Karlsruhe Institute of Technology. Elle a
participé à plusieurs projets de recherche et a été commissaire
de plusieurs expositions : Fritz Leonhardt 1909-1999. Die Kunst
des Konstruierens/The Art of Engineering, présentée à Stuttgart
et Cologne en 2009, Berlin, Dresde et Weimar en 2011 (auteur
du catalogue avec Joachim Kleinmanns) ; Rolf Gutbrod – Bauten
der 1960 er Jahre présentée à Stuttgart en 2010 ; projet DFG Histoire
urbaine et architecturale de Strasbourg de 1850 à 1950, en coopération
avec l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg,
l’Université de Strasbourg et l’Université Johannes Gutenberg
de Mayence.
She studied architecture at the University of Karlsruhe and the
École d'Architecture de Paris-Belleville from 1993 to 2000, and the
history of art and architecture at the Universities of Karlsruhe and
Strasbourg from 1995 to 1999. After receiving a doctoral grant from
the State of Lower Saxony in 2001, she earned a Doctorate (Dr.-Ing.)
under Professor Berthold Burkhardt at the Technical University
of Braunschweig entitled Fritz Leonhardt. Lightweight Building -
A Challenge for our Times. The Introduction of Constructional Innovation
in Lightweight Building in the 1930s and 1940s. She has been lecturer
at the Institute for the History of Building at the University of
Karlsruhe from 2003 to 2006, then Head of Projects (Academic
Assistant) at the Southwest German Archive for Architecture and
Engineering at the University of Karlsruhe until 2008. Since 2008,
she has been a Lecturer (Academic Employee) at the Institute
for the History of Art and Building of the Karlsruhe Institute of
Technology). She has been involved in several research projects
and has curated exhibitions: Fritz Leonhardt 1909-1999. The Art of
Engineering, presented at Stuttgart and Cologne in 2009 and Berlin,
Dresden and Weimar in 2011 (author of the catalogue with Joachim
Kleinmanns); Rolf Gutbrod - Buildings of the 1960s, presented at
Stuttgart en 2010; project DFG The Urban and Architectural History
of Strasbourg from 1850 to 1950, in cooperation with the École
nationale supérieure d’architecture de Strasbourg, the University
of Strasbourg and the Johannes Gutenberg University in Mainz.
41

Deux exemples de collections
de maquettes à Paris
Two examples of models
collections in Paris
À l’issue de ces deux journées de travail, les intervenants du colloque sont
invités à découvrir les collections de maquettes de la Cité de l'architecture
& du patrimoine et du musée Carnavalet. Ces collections, en partie
accessibles au public toute l’année, illustrent la variété des usages de
la maquette, notamment comme outil au service du projet. Voici une
invitation au voyage dans ces architectures en miniature.
Les maquettes de la Cité
de l'architecture & du patrimoine
Les maquettes dans les collections
du musée des Monuments français
Corinne Bélier, conservatrice en chef , musée des Monuments français
Le musée des Monuments français, inauguré en 1882, fut créé
à l’initiative de l’architecte Eugène Emmanuel Viollet-le Duc.
Aujourd’hui, ses collections s’articulent autour de trois galeries
– la galerie des moulages, la galerie d’architecture moderne et
contemporaine et la galerie des peintures murales et des vitraux –
qui comprennent, toutes trois, des maquettes. Celles-ci sont aussi
diverses dans leur provenance que dans leur typologie, puisque
se côtoient des maquettes d’enseignement du XIX e siècle, des
maquettes de projet – historiques ou contemporaines –, ou encore
des maquettes créées par le musée pour ses présentations.
La collection la plus ancienne est celle que l’architecte Anatole de
Baudot fait réaliser, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900,
pour son cours d’histoire de l’architecture française du Moyen Âge
et de la Renaissance. Destinées à la formation des futurs architectes
des monuments historiques, ces grandes et magnifiques maquettes
en plâtre, à l’échelle de 7,5 cm par mètre, montrent l’évolution
des éléments essentiels de la construction : voûtes, arcs-boutants,
encorbellements… à travers une sélection d’exemples types. Elles
ne sont pas strictement fidèles à l’original, pouvant regrouper des
caractéristiques présentes dans différentes parties du bâtiment,
ce à des fins d’exemplarité. Cette collection se développera dans le
temps, en particulier sous l’impulsion de Paul Deschamps, directeur
du musée à partir de 1930, qui élargira le champ d’investigation
notamment autour de l’architecture militaire. Il commandera
également des maquettes d’une autre veine, plus spectaculaires.
La collection de trente neuf maquettes initiée par l’architecte
Henri Deneux en 1916 relève du même esprit : il s’agit d’un
ensemble destiné à l’enseignement, qui retrace l’histoire de
la charpente et en établit une typologie.
Cette politique de création de maquettes à des fins démonstratives
et didactiques s’est poursuivie à l’occasion de l’ouverture de la Cité
en 2007. Un premier programme de soixante quinze maquettes fut
mené à bien pour retracer une histoire de l’architecture
des XIX e et XX e siècles, mettant particulièrement en avant les
innovations. Ces maquettes s’adressent au grand public : elles
viennent illustrer les thématiques développées dans le parcours
par des édifices emblématiques, qu’elles analysent du point de vue
de leur structure, de leur distribution, de leur implantation urbaine
ou de leur symbolique. D’échelles et de matériaux variés, elles
At the end of the two days of sessions, symposium speakers are invited
to discover the collections of models of the Cité de l'architecture
& du patrimoine and the Musée Carnavalet. These collections, which are
partially permanently accessible to the public, illustrate the variety of uses
of models, most notably as a tool at the service of the project. There now
follows an invitation to travel through these miniature architectural worlds.
The models of the Cité de
l'architecture & du patrimoine
The models in the collections
of the Museum of French Monuments
Corinne Bélier, chief curator, musée des Monuments français
Inaugurated in 1882, the Museum of French Monuments was
created on the initiative of the architect Eugène Emmanuel
Viollet-le Duc. Today, its collections are built around three galleries
– the Gallery of Casts, the Gallery of Modern and Contemporary
Architecture and the Gallery of Murals and Stained Glass – all of
which contain architectural models. These are as varied in their
provenance as in their typology and include 19 th century teaching
models, historic and contemporary project models and the models
created by the museum as presentation tools.
The oldest collection is that created by the architect Anatole de
Baudot on the occasion of the Universal Exhibition of 1900 for
his course on the history of the French architecture of the middle
ages and the Renaissance. Created to support the education
of those architects who were to be responsible for caring for
historic monuments, these enormous and magnificent plaster
models (built at a scale of 7.5cm:1m), used a range of examples to
demonstrate the evolution of such key constructional elements
as vaults, flying buttresses and cantilevers, etc. Rather than being
strict copies of the original these models sought to serve as
examples by regrouping characteristic features of different parts of
a building. The collection grew over time, most particularly under
the energetic leadership of Paul Deschamps who, on becoming
director of the museum in 1930, widened the areas of study, most
particularly in the direction of military architecture. He also
commissioned more spectacular models than some that had been
produced previously.
The collection of 39 models initiated by the architect Henri Deneux
in 1916 had similar objectives. This series of models tracing the
history of timber frameworks aims to establish a typology while
providing a set of tools for learning about structural design.
This policy of creating models as demonstrative and didactic tools
was continued with the opening of the Cité in 2007. A first series of
75 models was commissioned as a means of establishing a history
of 19th and 20th century architecture with a particular focus on
innovation. The models are aimed at the general public, analysing
structural, organisational, urbanistic and symbolic aspects of
significant buildings as a means of illustrating the themes which
accompany the visitor moving through the museum. Made from a
range of materials at a range of scales the models are particularly
42

se caractérisent par leur fidélité à l'édifice présenté et leur haute
qualité d'exécution. Un deuxième programme vint compléter les
collections de peinture murales par un ensemble de maquettes
de situation.
Les collections du musées comptent enfin de nombreux dons et
dépôts, de la part d'architectes, d'institutions privées ou publiques.
Le champ des typologies est ici très large puisque l’on trouve
aussi bien des maquettes d’étude du projet que des maquettes
conçues pour sa communication : maquettes en carton plume
pour l’étude du show-room Citroën de Manuelle Gautrand (2002),
maquette d’essai en soufflerie du CNIT (1956), maquette pour la
promotion du projet comme cette rare maquette du XVIII e siècle
par l’architecte Claude-Théophile Muly pour son projet d’Opéra
(1781), ou comme celle pour le pavillon de la France à l’Exposition
Universelle de 1958, maquettes-concept enfin, comme celle réalisée
pour le musée par Dominique Perrault.
Ces collections de maquettes continuent à s’accroitre aujourd’hui
au gré des donations, des dépôts et des acquisitions du musée.
notable for both the high quality of execution and the accuracy
with which they recreate the original buildings. A second series of
location models has complemented the murals collection.
The collections of the museums also include a number of gifts
and deposits from architects and private and public institutions.
The range of typologies is very wide – from study models to
presentation models: from Manuelle Gautrand´s foamboard studies
of a Citroën showroom (2002) and the wind tunnel models of CNIT
(1956) to the rare 18 th century model by the architect Claude-
Théophile Muly showing his project for the Opéra (1781) or the
model of the French pavilion at the Universal Exhibition of 1958.
And there are conceptual models too – such as those created for
the museum by Dominique Perrault.
And these collections of models continue to grow to this day
as a result of gifts, deposits and the museum’s own acquisitions.
Troyes (Aube), église Saint-Urbain de Troyes : abside. 2 e moitié du XIII e siècle.
Maquette créée en 1898 par Anatole de Baudot et Henri Chaine pour l’Exposition
universelle de 1900. Dépôt MAP/CRMH © CAPA/MMF/David Bordes
Troyes (Aube), Church of Saint-Urbain de Troyes: apse, 2 nd half of the 18 th century.
Model created in 1898 by Anatole de Baudot and Henri Chaine for the Universal
Exhibition of 1900. MAP/CRMH Deposit © CAPA/MMF/David Bordes
Maquette du système d'assemblage des éléments préfabriqués de la Cité de la Muette,
Drancy, 1931-1935. Eugène Beaudouin, Marcel Lods, architectes
© CAPA/MMF/Gaston Bergeret
Model showing the constructional system of the prefabricated elements of the Cité
de la Muette, Drancy, 1931-1935. Eugène Beaudouin, Marcel Lods, architects
© CAPA/MMF/Gaston Bergeret
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La maquette comme outil pédagogique :
l’expérience de l’École de Chaillot
Benjamin Mouton, inspecteur général des monuments historiques,
professeur associé, École de Chaillot
Dans la continuité des collections des maquettes d’architecture
d’Anatole de Baudot (1898), et de charpentes d’Henri Deneux
(1916) qui servirent de support pédagogique au cours du
Trocadéro, ancêtre de l’École de Chaillot, les maquettes qui y sont
réalisées aujourd’hui sont un exercice pratique de conception
et d’exécution, et portent sur des ouvrages d’étaiement ou de
consolidation provisoire à réaliser. À chaque session, un ouvrage
à étayer est proposé à l’ensemble des étudiants, avec documents
graphiques correspondants ; les maquettes d’étaiement sont à
construire individuellement par chaque étudiant. L’exercice est
né avec l’étaiement d’un arc en tiers-point (2003 et 2005), puis une
contrefiche (2004), une baie à réseau (2006), un chevalement (2007)
une croisée d’ogives (2008), un pont (2009), des arcs-boutants (2010).
Il s’agit donc d’abord d’un véritable projet de structure, mettant
en action les capacités de conception des étudiants, tenant compte
des forces nécessaires des ouvrages à supporter, de la répartition
des éléments porteurs à prévoir, leur étrésillonnement, leurs appuis
et surfaces de répartition au sol, le contrôle du serrage,
les protections au contact de l’édifice, etc…
Il s’agit ensuite d’un exercice de construction concret, à
l’échelle 1/200 e en matériau rigide (bois, balsa, polystyrène…)
représentant avec le plus de fidélité les organes de charpente et
leurs assemblages. La manipulation, les essais de mise en place,
les liaisons, les superpositions, sont autant de cas de prises de
conscience concrètes de la réalité. L’usage d’aiguilles métalliques,
pour représenter les boulons ou les chevilles, sans aucun collage,
permet immédiatement de comprendre la réaction obtenue sous
l’effet d’une pression exercée sur la maquette, et de vérifier la
conception de l’ouvrage et sa pertinence.
Il est intéressant de constater que, bien qu’un sujet unique soit
imposé à chaque session, aucune maquette ne ressemble à
une autre (sauf parentés de détail), ce qui illustre l’originalité
et l’inventivité du travail de chaque étudiant, et le caractère
foisonnant des réponses. Il est également intéressant de noter
qu’après avoir été le support d’un exercice pratique de conception
et de manipulation, les meilleures maquettes conservées à l’École
constituent désormais une collection de références à laquelle
les sessions suivantes se réfèrent. La collection devient alors à
son tour corpus documentaire et commence une autre vocation
pédagogique, qui rejoint celles d’Anatole de Baudot
et Henri Deneux.
The model as a teaching tool:
the experience of the École de Chaillot
Benjamin Mouton, General Inspector of Historic Monuments,
associate professor, École de Chaillot
In keeping with the traditions of the architectural models created
by Anatole de Baudot (1898) and the models of timber structures
created by Henri Deneux (1916), both of which were used as
teaching tools in the courses held at the Trocadéro, the forerunner
of the École de Chaillot, the models built in the sessions held
by the school today are practical exercises in conception and
execution which help the students develop concrete solutions
to structural problems. In each session a project of stabilisation
is presented to the students in the form of drawings and other
images - and each individual student then has the task of finding
an appropriate structural solution in model form. The first such
exercise was the construction of a pointed arch (2003 and 2005)
followed by a strut (2004), tracery (2006), a trussed beam (2007),
a ribbed vault (2008), a bridge (2009) and flying buttresses (2010).
These are real structural projects, designed to test the conceptual
ability of the students to address not only the forces involved but
also the distribution, bracing, support, tightening and foundation
of the load-bearing elements as well as issues surrounding the
protection of the existing building, etc.
After this initial conceptual phase, the projects become concrete
constructional exercises at the scale of 1:200 in which students
use those rigid materials (wood, balsa, polystyrene, etc) which
most accurately replicate the behaviour of the elements of the
supporting structures - both individually and as an ensemble. Each
act of manipulation, assembly, joining or superposition offers the
student concrete insight into how structures really work. Similarly,
the assembly of the models using metal needles - representing bolts
or pins – rather than adhesives allows students to see immediately
the effects of loading the model and, thereby, to check both the
concrete details and the broader logic of their design solution.
It is interesting to note that even though each session has a single
subject, no two models are ever the same (even if some details
are clearly related), a fact which illustrates both the originality
and inventiveness of the work of the individual students and the
fruitful character of the solutions. It is also interesting to note that
having been developed as a concrete response to a practical design
exercise the best models are then kept by the École to become part
of a rich catalogue of references for future sessions. In this sense
this collection is developing both a documentary character and
also a didactic role – just like the earlier collections of Anatole de
Baudot and Henri Deneux.
Maquettes d’étaiement réalisées par
les élèves de l’École de Chaillot, sous la direction
de Benjamin Mouton. Photo Benjamin Mouton.
Model of raking shores, made by École de Chaillot
students, under the supervision of Benjamin
Mouton. Photograph : Benjamin Mouton.
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Les maquettes dans les collections du Centre d’archives
d’architecture du xx e siècle
David Peyceré, conservateur en chef du patrimoine,
Centre d’archives d’architecture du XX e siècle
Le Centre d’archives d’architecture du xxe siècle, créé dans les
années 1980 par l’Institut français d’architecture, a réuni plus
de 350 fonds d’archives d’architectes français, qu’il traite et
conserve pour l’État. Il collecte des fonds d’architectes entiers,
dans toute la variété de leurs supports : documents graphiques
ou photographiques mais aussi correspondance, dossiers
techniques, pièces personnelles et enfin maquettes. Conforme
aux principes archivistiques (le premier étant le respect de
l’intégrité des fonds), cette collection se distingue d’une collection
de musée – centrée sur les maquettes et les beaux dessins de
présentation –, mais s’écarte aussi de certains fonds d’architectes
recueillis par des services d’archives publics, qui souvent, faute
d’espaces de rangement adéquats, laissent de côté les éléments
tridimensionnels.
Les architectes, de leur côté, ne donnent pas toutes leurs
maquettes. Ils n’intègrent pas tous la maquette dans leurs outils
de travail ; ils remettent de nombreuses maquettes aux maîtres
d’ouvrages ; et eux-mêmes, bien souvent, ont dû éliminer des
archives par manque de place, en commençant par les objets
tridimensionnels.
Relativement réduite – environ 600 objets –, la collection
de maquettes du Centre d’archives est hétérogène. Presque
entièrement postérieure à 1950, elle ne comporte qu’une dizaine
d’éléments d’avant-guerre. Parmi ceux-ci, deux ou trois maquettes
en plâtre témoignent d’une technique largement répandue vers
1900-1920. On trouve toutes les échelles de représentation, du détail
grandeur aux plans-maquettes d’urbanisme. De nombreux fonds
comportent très peu de maquettes, quelques autres en contiennent
plusieurs dizaines.
The models in the collection of the Centre of Archives
of 20 th Century Architecture
David Peyceré, chief curator,
Centre d’archives d’architecture du XX e siècle
The Centre of Archives of 20 th Century Architecture which was
created in the 1980s by the French Institute of Architecture brings
together the archives of more than 350 French architects which
it cares for and conserves for the nation. The centre takes over
entire archives: not only drawings and photographs but also
correspondence, technical dossiers, personal items and, of course,
models. In accordance with archival principles (the most important
of which is respect for the integrity of an archive), this collection
distinguishes itself from a museum collection – which would
necessarily focus on models and presentation drawings – while
being less interested in those architectural archives often gathered
together in public collections which, due to lack of space, have been
known to discard three-dimensional elements.
And architects themselves are also not always in the position to
hand over all their models. Quite apart from those architects who
make less use of models, some who do use models give them to
clients and others are often obliged to destroy them due to lack of
storage space.
The models collection of the Centre of Archives is both highly
varied and - with about 600 objects - relatively small. Consisting
almost entirely of models built after 1950, no more than a dozen
date from before the Second World War. Among these, two or three
plaster models offer evidence of a technique which was widespread
between 1900 and 1920. Every scale of representation can be found,
from full scale details to huge urbanistic models. The archives of
many architects include very few models but some contain several
dozen.
1954-1969. Église Notre-Dame, Royan (Charente-Maritime) : vue de la maquette
en bois, n.d. (cliché anonyme). Fonds Guillaume Gillet. © SIAF/Cité de l'architecture
& du patrimoine/Archives d'architecture du XX e siècle
1954-1969. Wood model of the Church of Notre-Dame, Royan, Charente-Maritime
(unknown photographer). Guillaume Gillet collection. © SIAF/Cité de l'architecture
& du patrimoine/Archives d'architecture du XX e siècle
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Les maquettes d’André Wogenscky (années 1970 et 1980) ou de
Georges Maurios (années 1980-1990) sont parmi les plus abouties :
il s’agit de maquettes de présentation en matériaux durs et colorés
dans la masse (plastiline), présentées sous capot et pourvues
de caisses de transport. Jean Dubuisson, pour les décennies
de la croissance, a donné plusieurs dizaines de maquettes de
présentation, dans des matériaux souvent plus légers, également
pourvues de capots. Plus récemment, l’agence de Pierre Riboulet a
donné environ 120 maquettes de travail, souvent en carton-plume
blanc, de petit format, constituant une tout autre entrée dans le
travail projectuel de l’architecte. Dans tous ces cas, comme dans
celui de Guillaume Gillet (80 maquettes des années 1960 et 1970)
ou celui de l’Atelier de Montrouge (40 maquettes des mêmes
décennies), il s’agit de commandes ou de projets de concours, en
tout cas d’architecture potentiellement constructible.
Les maquettes de Claude Parent et de Jean Bossu témoignent
d’une approche plus expérimentale. Tous les deux développent
dans les années 1970 et 1980 une esthétique forte, le premier – avec
le maquettiste Étienne Follenfant – autour de maquettes en poirier
verni pour des projets de centrales nucléaires ou des explorations
de la fonction oblique, le second avec des maquettes en carton
rehaussées de couleurs douces, d’un grand effet plastique, pour des
projets qui n’avaient pas de chance de réalisation. Les quelques
maquettes en bois peint de Roger Le Flanchec, qui remontent aux
années 1950, produisent des effets analogues dus à la forme même
de son architecture.
Cette collection de « maquettes ordinaires de l’architecture
française » est complétée par de très nombreuses photographies
de maquettes présentes dans les archives, une autre source qui fait
intervenir aussi le savoir-faire d’un photographe spécialisé.
The models of André Wogenscky (from the 1970s and 80s) or
Georges Maurios (from the 1980s) are amongst the most powerful.
These are presentation models in colourful, long-lasting materials
(plasticine) with protective covers and carrying cases. Similar to
these are the models by Jean Dubuisson from the three decades of
post-war growth, some of which are made out of lighter materials
and also equipped with protective covers. More recently, the office
of Pierre Riboulet donated around 120 small-scale working models,
often in foamboard, which offer a completely different insight into
the project work of the architect. In all of these examples – as well
as in those of Guillaume Gillet (80 models from the 1960s and 70s)
or of the Atelier de Montrouge (40 models from the same period) -
these are real and potentially buildable projects – whether concrete
commissions or competition schemes.
The models of Claude Parent and Jean Bossu, who developed
their strongly aesthetic approaches in the 1970s and 80s, represent
a more experimental approach. Parent – together with his modelmaker
Étienne Follenfant – developed varnished pear-wood models
of projects for nuclear power stations or of explorations of oblique
functions while Bossu crafted extraordinarily sculptural models out
of subtly coloured card to represent projects which had no chance
of ever being realised. The painted wooden models created by
Roger Le Flanchec in the 1950s have a similar effect due
to the form of his architecture.
This collection of “ordinary models of French architecture” is
completed by the many photographs of models held in the archive
which provide not only a rich alternative source of material but also
evidence of a very specialist type of photograph.
1963-1979. Eglise Sainte-Jeanne-d'Arc et place du Vieux-Marché, Rouen
(Seine-Maritime) : vue de la maquette « Gaudin » (cliché Haphong). Fonds Louis Arretche.
© SIAF/Cité de l'architecture & du patrimoine/Archives d'architecture du XX e siècle
1963-1979. Gaudin’s model : The Church of St. Joan of Arc and the Place du Vieux-
Marché, Rouen, Seine-Maritime (photographer Haphong). Louis Arretche collection
© SIAF/Cité de l'architecture & du patrimoine/Archives d'architecture du XX e siècle
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Les collections de maquettes
et de modèles d’architecture
du musée Carnavalet
(musée de l’histoire de Paris)
Renée Davray-Piekolek, conservatrice en chef des musées de la Ville
de Paris, responsable de la collection de maquettes du musée Carnavalet
Unique en son genre, cette collection est composée de plus d'une
centaine d'œuvres (dont une trentaine présentée en permanence
dans les salles), pour certaines anciennes, comme le modèle
de l’Enclos du Temple au XVIII e siècle, daté de 1783. On peut
y découvrir aussi des monuments oubliés ou disparus du Paris
de l'Ancien Régime et du XIX e siècle, de même que certains
quartiers avant leur disparition prévue par les plans d'urbanisme
qui sont projetés entre la fin du XIX e siècle et les lendemains
de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au début des années 1960.
Le XX e siècle est présent avec des maquettes d'éléments
architecturaux exemplaires : tunnel du métro, bâtiments innovants,
tel que l’école de la rue Kuss, par Expert, ou bien le pittoresque
misérabiliste de la Zone, avant sa destruction (1937). Quelques
pièces remarquables, par leur qualité ou leur provenance sont
à signaler : la maquette de la façade de l’église Saint-Sulpice,
provenant sans doute de l’atelier de Chalgrin, la Bourse de
Brongniart dont une signature nouvellement découverte nous
fait rendre cette maquette au grand modeleur Fouquet (1807),
quatre quartiers du Vieux Paris, dans l’état qu’ils présentaient à la
veille de 1914, par Gaston Renault qui fut conservateur au musée
des Plans-reliefs. Les maquettes ou les modèles d’architecture du
musée Carnavalet, rassemblés depuis deux siècles ou commandés
spécialement par la Ville de Paris forment ainsi un raccourci
saisissant de l’histoire de l’urbanisme parisien depuis l’antiquité
quand Paris n’était encore que Lutèce, jusqu’à l’aube du XXI e
siècle, avec projets ou réalisations contemporaines et reconstitution
historique (l’île de la Cité au XVI e siècle). Par manque de place,
seule une sélection d’entre elles sont présentées dans les salles du
musée. Pour la période contemporaine, le musée a bénéficié d’un
reversement des maquettes ordonnées pour les concours diligentés
par l’APUR (atelier parisien d’urbanisme des années 1970 et 80), qui
sont malheureusement de moindre qualité factuelle.
Cette collection malgré son manque d’homogénéité, du à des
donations très diverses, dont les auteurs des maquettes bien
souvent autodidactes de génie ou leurs descendants, a pris, avec le
temps une importance historique et patrimoniale que les différents
donateurs n’avaient certainement pas prévu. Le musée possède
aussi de véritables modèles réduits de voitures hippomobiles
du XIX e siècle. Depuis une dizaine d’années, une campagne
d’entretien et de restauration systématique est entreprise
pour la remise en valeur de ce patrimoine un temps négligé.
The collections of architectural
models of the Musée Carnavalet
(Museum of the History of Paris)
Renée Davray-Piekolek, chief curator of the museums of the City
of Paris, responsible for the models collection of the Musée Carnavalet
This unique collection consists of more than a hundred works,
around thirty of which are on permanent display and some of
which are extremely old – such as the model of the surroundings of
the Temple in the 18 th century which dates from 1783. One can also
see long forgotten or long demolished Parisian monuments dating
from the Ancien Régime or the 19th century as well as entire city
districts, the destruction of which was envisaged by the huge urban
redevelopment projects drawn up between the late 19 th century
and post war period (which continued until the early 1960s). The
20th century is represented by models of exemplary architectural
elements: metro tunnels or such innovative buildings as Expert’s
school in the rue Kuss or the poverty-stricken picturesque of La
Zone before its destruction in 1937. Several pieces deserve special
mention due to their quality or origins: the model of the façade
of the Church of Saint-Sulpice, which certainly emanated from
the atelier of Chalgrin; Brongniart’s Bourse, which carries a newly
discovered signature allowing us to attribute it to the great modelmaker
Fouquet (1807) and four quarters of Old Paris by Gaston
Renault, the former curator of the Musée des Plans-reliefs, as they
appeared before the outbreak of the First World War. With their mix
of projects, contemporary realisations and historic reconstructions
(such as that of the île de la Cité in the 16th century), the
architectural models of the Musée Carnavalet - which have been
collected together here over more than two centuries or specially
commissioned by the City of Paris - provide an emotional record
of the urban history of Paris from the days when the city was no
more than Lutetia to the dawn of the 21 st century. A shortage of
space means that only a selection of these models is on display
in the museum’s galleries. The contemporary collection has been
enhanced by the gift of the models created for the competitions
organised by APUR (the Paris City Planning Office in the 1970s
and 80s), although these models are of limited factual value.
Despite the lack of homogeneity which is an inevitable result of
the great variety of donations – sometimes by the brilliant, selftaught
authors of the models themselves and sometimes by their
descendents - the collection has developed a historical significance
greater than that which many of those donors could possibly have
imagined. The museum also has a collection of reduced-scale
models of horse-drawn carriages from the 19th century. Over the
past decade a campaign of cleaning and systematic restoration has
been underway with the aim of re-establishing the importance
of these relics which have been neglected in the past.
La Bourse, signé et daté Jean-Pierre Fouquet 1807. Plâtre,
hauteur 11 cm, largeur 26 cm, longueur 42 cm. © Thomas BILANGES
The Bourse, signed and dated Jean-Pierre Fouquet 1807.
Plaster, height 11cm, depth 26cm, length 42cm. © Thomas BILANGES
L’hôtel de Sens et ses
alentours, par Gaston Renault,
1914, bois, verre, papier
polychromé. Hauteur 22 cm,
largeur 70 cm, longueur 109
cm. Échelle 1/100 e
© Thomas BILANGES
The Hôtel de Sens and its
surroundings, by Gaston
Renault, 1914. Wood, glass and
multi-coloured paper, height
22cm, depth 70cm, length
109cm, scale 1:100
© Thomas BILANGES
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Directeur de la publication
François de Mazières
Président de la Cité de l'architecture
& du patrimoine
Mirelle Grubert
Directrice de l’École de Chaillot
Laurence de Finance
Directrice du musée des Monuments français
Coordination
Antoine Monpert
assisté de Lydie Fouilloux
et Laetitia Autié,
École de Chaillot
Traduction
Rupert Hebblethwaite, Eve Doucet,
Antoine Monpert
Réalisation
Direction de la communication
et des partenariats
Conception graphique
Guillaume Lebigre / Noémie Barral
Photogravure & impression
Imprimerie Demaille
Cité de l’architecture
& du patrimoine
Palais de Chaillot
1, place du Trocadéro / 75116 Paris
Tél. : 01 58 51 52 00
Fax : 01 58 51 59 39
Mail : com@citechaillot.fr
© Cité de l’architecture
& du patrimoine, mai 2011

cité de l'architecture & du patrimoine
Palais de Chaillot / 7, avenue albert de mun
75116 Paris / www.citechaillot.fr