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CANNES<br />
MUSÉE DE LA MER<br />
MUSÉE DE LA CASTRE<br />
ELLA MAILLART<br />
UNE VIE DE VOYAGES<br />
Du 10 juil<strong>le</strong>t au 19 septembre 2010<br />
Vernissage samedi 10 juil<strong>le</strong>t 2010 à 11h<br />
Musée de la Castre<br />
Le musée de la Mer à Cannes<br />
propose depuis près de 15 ans<br />
des expositions estiva<strong>le</strong>s de<br />
photographies dont <strong>le</strong> thème<br />
récurrent est celui du voyage.<br />
L’exposition « Ella Maillart-Une<br />
vie de voyages » du 10 juil<strong>le</strong>t au<br />
19 septembre 2010, produite en<br />
collaboration avec <strong>le</strong> Musée de<br />
l’Elysée de Lausanne, fait partie<br />
de cette cohérence.<br />
Les expositions de Nicolas Bouvier<br />
ou de Bruce Chatwin, en 1999 et<br />
2001, parmi d’autres exemp<strong>le</strong>s,<br />
présentaient des carnets de route<br />
nous menant au-delà des océans.<br />
En 2002, Mimmo Jodice nous<br />
donnait à voir des photographies<br />
dont <strong>le</strong> traitement contemporain<br />
conviait à un voyage mémoriel en<br />
Italie et dans la Grèce antique.<br />
En 2005 et 2008, Olivier Mériel<br />
et Gil<strong>le</strong>s Leimdorfer parlaient de<br />
<strong>le</strong>ur voyage initiatique à Cannes,<br />
pendant <strong>le</strong>ur résidence d’artiste,<br />
entre <strong>le</strong> quotidien et <strong>le</strong>s mythes<br />
de la vil<strong>le</strong>.<br />
Pour renouer avec la série des<br />
grands photographes voyageurs,<br />
à l’instar de Nicolas Bouvier, nous<br />
avons choisi de mettre en exergue<br />
Ella Maillart (1903-1997), sa<br />
compatriote helvète, voyageuse<br />
intrépide, écrivain, journaliste, qui<br />
a nourri son désir d’ail<strong>le</strong>urs, depuis<br />
la Turquie jusqu’aux confins de la<br />
Chine.<br />
Le Musée de l’Elysée de<br />
Lausanne, qui possède un fonds<br />
de 16 000 négatifs, offerts en<br />
1989 par Ella Maillard el<strong>le</strong>-même,<br />
a prêté <strong>le</strong>s tirages qui évoquent<br />
<strong>le</strong>s périp<strong>le</strong>s de la célèbre<br />
aventurière. L’exposition compte<br />
91 tirages argentiques récents,<br />
repris d’après <strong>le</strong>s négatifs<br />
précieux conservés à Lausanne.<br />
L’ensemb<strong>le</strong> est réparti sur <strong>le</strong>s<br />
deux musées de Cannes, <strong>le</strong> Musée<br />
de la Castre et <strong>le</strong> Musée de la Mer,<br />
formant ainsi un évènement<br />
commun aux deux sites.<br />
Ella Maillart, Kirghize nomade avec un aig<strong>le</strong>, ex-URSS, 1932 © Musée de l’Elysée / Fonds Ella Maillart
Au Musée de la Mer<br />
Une partie des clichés exposés au Musée<br />
de la Mer sur l’î<strong>le</strong> de Sainte-Marguerite,<br />
présente <strong>le</strong>s voyages <strong>le</strong>s plus anciens d’Ella<br />
Maillart, ceux qui la rendirent célèbre : de<br />
Moscou où el<strong>le</strong> séjourna en 1930 « pour <strong>le</strong><br />
sport et <strong>le</strong> cinéma » comme <strong>le</strong> prétendait<br />
son visa, à ses voyages de 1937 et 1939 à<br />
travers l’Iran vers l’Afghanistan.<br />
Avec <strong>le</strong> même courage et goût des chemins<br />
d’aventure qu’A<strong>le</strong>xandra David-Néel, son<br />
ainée de 35 ans, el<strong>le</strong> traversa l’Asie avec<br />
Peter F<strong>le</strong>ming en 1935, pour rallier la<br />
Chine de l’Est aux Indes Britanniques à<br />
l’Ouest. Ils échappèrent aux batail<strong>le</strong>s des<br />
communistes de Mao Tsé-toung contre <strong>le</strong>s<br />
Nationalistes, en passant par <strong>le</strong>s plateaux du<br />
Tibet à 5000 m d’altitude.<br />
Les 66 tirages exposés au Musée de la<br />
Mer nous évoquent encore son périp<strong>le</strong> au<br />
Turquestan, en Kirghizie et Ouzbékistan<br />
en 1932 dans la Russie soviétique de<br />
Staline. Equipée d’un Leica, un appareil<br />
photographique de petit format, el<strong>le</strong> ne<br />
pouvait éveil<strong>le</strong>r la méfiance des autorités<br />
soviétiques des régions traversées, qui<br />
concevaient la photographie comme au<br />
19 e sièc<strong>le</strong>, à la chambre et en posant dans<br />
l’officine du photographe. Ainsi, el<strong>le</strong> rapporta<br />
des images témoins des populations qu’el<strong>le</strong><br />
rencontrait et des évènements marquants<br />
comme <strong>le</strong> procès des rebel<strong>le</strong>s à Samarcande<br />
en Ouzbekistan. Quelques tirages plus<br />
récents qui couvrent la seconde moitié du<br />
20 e sièc<strong>le</strong>, jusqu’au années 80, évoque la<br />
seconde partie de sa vie, où el<strong>le</strong> continuait<br />
à voyager jusqu’à 80 ans, en accompagnant<br />
des personnes plus jeunes qu’el<strong>le</strong>.<br />
Au Musée de la Castre<br />
Le deuxième vo<strong>le</strong>t de la présentation se<br />
tient au musée de la Castre à Cannes. Il<br />
présente une bel<strong>le</strong> série de 25 tirages sur<br />
<strong>le</strong> Népal, issus des clichés du voyage d’Ella<br />
Maillart en 1951. Pour ce périp<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> reçut<br />
un sauf conduit de Nehru qui la porta à<br />
Kathmandou et vers <strong>le</strong>s vallées au Nord de<br />
la capita<strong>le</strong>.<br />
Dans <strong>le</strong> droit fil de l’actualité du musée<br />
de la Castre, <strong>le</strong> choix de présenter des<br />
photographies du Népal d’Ella Maillart,<br />
permet de former un prolongement<br />
thématique et évènementiel de la nouvel<strong>le</strong><br />
sal<strong>le</strong> Himalaya-Tibet ouverte en janvier<br />
2010.<br />
Ella maillart, Atterrissage à Samarcande, ex-URSS, 1932 ©Musée de l’Elysée/ Fonds Ella Maillart
ELLA MAILLART<br />
Par Daniel Girardin<br />
Douée d’une énergie extraordinaire et<br />
d’une intelligente curiosité, Ella Maillart<br />
(1903-1997) a su donner des réponses<br />
humaines et personnel<strong>le</strong>s à ses révoltes<br />
face aux préjugés et à l’exclusion. Après des<br />
rêves de mer, el<strong>le</strong> entreprend un premier<br />
voyage terrestre à Moscou en 1930, qui la<br />
met définitivement sur la longue route de<br />
l’Orient et décide de sa carrière d’écrivain et<br />
de photographe.<br />
Lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur<br />
la vie d’Ella Maillart, rien ne semb<strong>le</strong> être dû<br />
au hasard. Son premier voyage fut financé<br />
par la veuve de Jack London, rencontrée à<br />
Berlin. El<strong>le</strong> fit ses premières photographies<br />
avec des déchets de pellicu<strong>le</strong> donnés par<br />
<strong>le</strong> grand cinéaste soviétique Vsevolod<br />
Poudovkine, qui lui prodigua conseils<br />
et encouragements. Son premier Leica<br />
lui fut offert par <strong>le</strong> Dr Leitz en personne,<br />
impressionné par <strong>le</strong>s photographies qu’el<strong>le</strong><br />
ramenait, en toute modestie, du Turkestan<br />
russe.<br />
El<strong>le</strong> pratiqua une photographie libre et<br />
mobi<strong>le</strong>, caractérisée par une esthétique<br />
sobre, immédiate, qui laisse à l’esprit sa<br />
liberté et au regard son acuité. Si ses<br />
photographies ont souvent un caractère<br />
ethnologique, el<strong>le</strong>s ne donnent jamais<br />
l’impression d’avoir été volées. El<strong>le</strong>s<br />
témoignent avant toute chose d’une<br />
certaine forme d’échange et d’un sentiment<br />
de respect, qui constituent une grande part<br />
de <strong>le</strong>ur beauté.<br />
Ella Maillart a vécu selon son goût de la<br />
différence. Evitant <strong>le</strong> reportage rapide<br />
ou superficiel, el<strong>le</strong> s’est immédiatement<br />
tournée vers <strong>le</strong> livre, apte à rendre<br />
substantiel<strong>le</strong> l’expérience toujours<br />
approfondie de ses rencontres. El<strong>le</strong> incarne<br />
cette nouvel<strong>le</strong> génération de femmes<br />
indépendantes qui deviennent dans <strong>le</strong>s<br />
années trente photographes, écrivains<br />
et journalistes, tel<strong>le</strong>s Marianne Breslauer,<br />
Gerta Taro ou son amie Annemarie<br />
Schwarzenbach.<br />
Ses photographies montrent la qualité<br />
de regard et l’originalité qui illustrent sa<br />
personnalité. Au-delà de la nostalgie obligée<br />
des sujets, ses photographies touchent<br />
à l’essence de l’être humain et illustrent<br />
l’intérêt incontournab<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> a toujours<br />
eu pour <strong>le</strong>s autres.<br />
Ella Maillart, inscription votive dans <strong>le</strong> lit de la rivière Dudh Kosi, région de l’Everest, Népal, 1965 ©Musée de l’Elysée/ Fonds Ella Maillart
Biographie<br />
Ella Maillart (1903-1997)<br />
Ella Maillart, prêtres taoïstes, Pékin, 1934<br />
©Musée de l’Elysée/ Fonds Ella Maillart<br />
1903<br />
Ella Marie, dite Kini, naît à Genève.<br />
Son père, Paul Maillart (1866-1936)<br />
est commerçant en fourrures. Sa<br />
mère Marie Dagmar, née Klimt (1874-<br />
1936), est une Danoise très sportive.<br />
1916<br />
Pratique la navigation et la régate sur<br />
<strong>le</strong> lac Léman avec Miette de Saussure<br />
et <strong>le</strong> ski dans <strong>le</strong>s Alpes avec sa mère.<br />
1919<br />
Fonde <strong>le</strong> Champel Hockey Club,<br />
équipe féminine de hockey sur terre<br />
1923<br />
Navigue en Méditerranée sur <strong>le</strong><br />
Per<strong>le</strong>tte avec Miette de Saussure.<br />
Rencontre Alain Gerbault.<br />
1924<br />
Représente la Suisse aux Jeux<br />
Olympiques de Paris. Navigue dans<br />
l’Atlantique et la mer du Nord sur <strong>le</strong><br />
Volonteer.<br />
1925<br />
Navigue en Méditerranée sur <strong>le</strong> Bonita.<br />
1926<br />
Navigue sur l’Atalante, en vue d’une<br />
croisière dans <strong>le</strong>s mers du Sud. Miette<br />
de Saussure malade, <strong>le</strong> projet est<br />
abandonné.<br />
1927-1929<br />
Exerce divers métiers : enseignante,<br />
modè<strong>le</strong>, doublure d’actrice dans des<br />
films. Membre fondatrice du Ski Club<br />
féminin de Suisse.<br />
1930<br />
La veuve de Jack London l’aide<br />
financièrement à partir pour Moscou.<br />
El<strong>le</strong> travail<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> cinéaste<br />
Poudovkine. Découvre <strong>le</strong> Caucase,<br />
rentre par la mer Noire et la Crimée.<br />
1931<br />
Membre de l’équipe suisse aux<br />
championnats du monde de ski à<br />
Mürren<br />
1932<br />
Se rend au Turkestan russe et dans <strong>le</strong>s<br />
Monts Cé<strong>le</strong>stes, découvre <strong>le</strong>s Kirghizes,<br />
<strong>le</strong>s Kazakhs et <strong>le</strong>s Ouzbeks. Revient par<br />
Frunze, Tachkent, Samarcande, traverse<br />
<strong>le</strong> Désert des Sab<strong>le</strong>s rouges. Publie son<br />
premier livre, Parmi la jeunesse russe.<br />
De Moscou au Caucase. Membre de<br />
l’équipe suisse aux championnats du<br />
monde de ski à Cortina d’Ampezzo.<br />
1933<br />
Membre de l’équipe suisse aux<br />
championnats du monde de ski à<br />
Innsbruck.<br />
1934<br />
Membre de l’équipe suisse aux<br />
championnats du monde de ski à<br />
Saint-Moritz.<br />
1934-1935<br />
Publie Des Monts Cé<strong>le</strong>stes aux Sab<strong>le</strong>s<br />
rouges. Se rend en Chine, puis dans la<br />
Mandchourie occupée par <strong>le</strong>s Japonais<br />
et décide de gagner <strong>le</strong>s Indes depuis<br />
Pékin avec Peter F<strong>le</strong>ming. Ils traversent<br />
<strong>le</strong> Turkestan chinois, région interdite, et<br />
gagnent <strong>le</strong> Cachemire après sept mois<br />
de voyage en passant notamment<br />
par <strong>le</strong> nord du Tibet, <strong>le</strong> Tsaidam, <strong>le</strong><br />
Taklamakan et la chaîne de l’Himalaya.<br />
1937<br />
Traverse la Turquie, l’Iran et<br />
l’Afghanistan en revenant des Indes.<br />
Publie Oasis interdites. De Pékin au<br />
Cachemire, qu’el<strong>le</strong> a écrit au Liban.<br />
1939<br />
Voyage avec Annemarie Schwarzenbach<br />
en Afghanistan. Réalise un film,<br />
Nomades afghans, et publiera The<br />
Cruel Way, en 1947 (La Voie cruel<strong>le</strong>,<br />
1952)<br />
1940-1945<br />
Reste durant <strong>le</strong>s années de guerre<br />
aux Indes, auprès du sage Sri<br />
Râmana Maharishi. Publie en 1942<br />
Gypsy Afloat (La Vagabonde des<br />
mers, 1991) et Cruises and Caravans<br />
(Croisières et caravanes, 1951)<br />
1946<br />
Premier séjour à Chandolin, village<br />
du Val d’Anniviers dans <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong><br />
s’instal<strong>le</strong>ra six mois par année dès<br />
1948, « de la dernière à la première<br />
neige ».<br />
1951<br />
Publie Ti-Puss. Se rend au Népal et<br />
tourne Seu<strong>le</strong>. Publie en 1955 The<br />
Land of the Sherpas.<br />
1955-1987<br />
Voyages au Bhoutan, en Chine,<br />
au Tibet, à Java, à Bali, en Corée,<br />
au Japon, au Yémen. Donne de<br />
nombreuses conférences, organise<br />
des voyages en Asie et en Egypte,<br />
écrit des artic<strong>le</strong>s. Fait en moyenne<br />
deux voyages importants par année,<br />
dont un en Inde, jusqu’en 1987.<br />
1997<br />
Ella Maillart s’éteint à l’aube du 27<br />
mars dans son cha<strong>le</strong>t de Chandolin,<br />
en Suisse.
Entrée de l’ancien palais royal (Hanuman Dhoka), Kathmandou, Népal, 1951 ©Musée de l’Elysée/ Fonds Ella Maillart<br />
Vil<strong>le</strong> de Cannes - Département communication - Juin 2010<br />
COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION :<br />
Daniel Girardin<br />
Conservateur du Musée de l’Elysée, Lausanne<br />
et<br />
Frédérique Citéra-Bullot<br />
Conservateur en chef des Musées de Cannes<br />
Contact presse<br />
Magali Barsante<br />
Tél : 04 93 38 55 26 / 04 93 99 75 34<br />
Fax : 04 93 38 81 50<br />
magali.barsante@vil<strong>le</strong>-cannes.fr<br />
Illustrations disponib<strong>le</strong>s sur demande<br />
Musées de France<br />
Une exposition du Musée de l’Elysée (Lausanne)<br />
Musée de la Castre (Le Suquet, Cannes)<br />
Juil<strong>le</strong>t et août : 10h - 19h, ouvert tous <strong>le</strong>s jours<br />
Nocturnes jusqu’à 21h <strong>le</strong>s mercredis<br />
Musée de la Mer (Fort royal - I<strong>le</strong> Sainte-Marguerite, Cannes)<br />
Embarcadères Quai Laubeuf<br />
Juin à septembre : 10h - 17h45, ouvert tous <strong>le</strong>s jours