les mecaniciens de l'inutile - Mission Ethnologie
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Vroum ! vroum ! L’auto biographique 36
“ Des voitures qui roulent, j’en ai eu quatre, en bon état, quoi. Quatre, une 203 berline, une 203 plateau, la ‘203 huit’ que l’on appelle, je m’en sers pour la vigne. Et la Simca 5 de 1939 et la Simca 6 de 1950. (…) Pourquoi la Simca 6 Celle que j’ai, elle est restée trente-cinq ans dans un hangar. Je l’avais. C’était ma première voiture que j’ai achetée . Voilà. Quand j’étais étudiant, j’étais pion à Puy-L’Evêque. C’était ma première voiture. Et avant de partir à l’armée, j’ai cassé un arbre de roue et au lieu de la mettre à la ferraille directement, je l’ai mise sous un hangar, à la campagne, chez moi. Et puis trentecinq ans après, ce hangar a menacé de tomber il y avait la voiture dedans, et… bon… Je me disais : ‘Quand je serai vieux, en vieillissant, je vais la retaper.’ C’est un souvenir de jeunesse. C’est vrai, des souvenirs, Alors, les gosses : ‘Oui, il te faut la retaper. On va la retaper. Il te faut la reprendre cette voiture. ‘ (…) Donc celle-là, c’est la sentimentale. Cellelà, elle me suivra jusqu’au bout du parcours. Elle n’est pas à vendre. (…) Et pourquoi cette 203 C’est la première voiture que j’ai conduit après avoir eu mon permis. J’ai passé le permis avec une vieille 2 CV avec un voisin, l’agriculteur du coin qui apprenait à tous les jeunes à conduire en 2 CV. Et la première voiture… la voiture qu’il y avait à la maison, c’était une 203 familiale. Et c’est la première voiture que j’ai renversée sur le bas-côté. Donc c’est resté toujours un souvenir. Parce que j’ai arraché une flèche. Et j’ai pris le fossé et je me suis renversé. Enfin renversé… Je me suis enfilé dans le fossé. Et je me suis fait engueuler par mon père comme de droit. Et j’ai toujours eu ce souvenir, de cette voiture-là. Et c’est pour ça que j’avais dit : ’Si un jour j’ai des sous, j’achèterai un 203.’ (…) Souvent on retrouve la voiture de son enfance, de ses origines. La Simca 6, celle-là, c’est le coup de cœur. Elle m’a toujours accompagnée. Je peux pas m’en séparer parce que c’est ma jeunesse. J’y ai des histoires. La 203, elle en fait partie, et c’est la famille surtout, parce qu’il y a eu ça à la maison. ” "L'amour de mes voitures anciennes Peugeot découle de mon enfant (sic). Nous étions une grande famille nombreuse (9 enfants) et chaque été un voisin venait en vacances à côté de chez nous, avec des 202, 203, 403 et 404 Peugeot. Un jour à l'âge de 7 ans, comme j'avais nettoyé son parc, il m'offrit un tour dans sa belle 203 Berline, 11 kms, je ne vous explique pas le coup au coeur, pour moi qui n'avait même pas une trottinette, c'est pour cela qu'aujourd'hui je regarde mes vieilles Peugeot dans mon garage. Je les aime comme on pourrait aimer sa mère, pas la valeur mais sentimentalement. Peugeot 1 jour... Peugeot toujours." (lettre de Michel Merlin, sans date) “ ‘Mes deux grands-pères’ Philippe Morault, de Nantes, fait prendre l’air à des photos de famille. Il a choisi ces trois documents. ‘Abonné à votre journal avec un plaisir renouvelé chaque semaine, je parcours toutes les rubriques avec intérêt. J’ai pensé que vous pourriez m’aider à mettre un nom sur ces anciennes autos familiales. Tout d’abord, je vous présente mon grand-père paternel, médecin à Isbergues, dans le nord de la France, avec sa voiture en 1908. Le docteur Joseph Morault a pris place à l’avant avec son beau-fils et ses trois enfants à l’arrière. L’aîné d’entre eux disparaîtra en Avril 1916 à Verdun, tandis que le plus jeune des enfants est mon père.’ Châssis tubulaire, forme du capot, radiateur entre les ressorts, levier de vitesse sous le volant… Il s’agit d’une De Dion-Bouton. Quant au modèle, on reconnaît un tonneau 10 CV de 1905. ‘Et puis voici mon grand-père maternel William Kent, sujet anglais mais installé en 37
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“ Des voitures qui roulent, j’en ai eu quatre, en bon état, quoi. Quatre, une 203<br />
berline, une 203 plateau, la ‘203 huit’ que l’on appelle, je m’en sers pour la vigne. Et la<br />
Simca 5 <strong>de</strong> 1939 et la Simca 6 <strong>de</strong> 1950. (…) Pourquoi la Simca 6 Celle que j’ai, elle est<br />
restée trente-cinq ans dans un hangar. Je l’avais. C’était ma première voiture que j’ai<br />
achetée . Voilà. Quand j’étais étudiant, j’étais pion à Puy-L’Evêque. C’était ma première<br />
voiture. Et avant <strong>de</strong> partir à l’armée, j’ai cassé un arbre <strong>de</strong> roue et au lieu <strong>de</strong> la mettre à la<br />
ferraille directement, je l’ai mise sous un hangar, à la campagne, chez moi. Et puis trentecinq<br />
ans après, ce hangar a menacé <strong>de</strong> tomber il y avait la voiture <strong>de</strong>dans, et… bon… Je me<br />
disais : ‘Quand je serai vieux, en vieillissant, je vais la retaper.’ C’est un souvenir <strong>de</strong><br />
jeunesse. C’est vrai, <strong>de</strong>s souvenirs, Alors, <strong>les</strong> gosses : ‘Oui, il te faut la retaper. On va la<br />
retaper. Il te faut la reprendre cette voiture. ‘ (…) Donc celle-là, c’est la sentimentale. Cellelà,<br />
elle me suivra jusqu’au bout du parcours. Elle n’est pas à vendre. (…) Et pourquoi cette<br />
203 C’est la première voiture que j’ai conduit après avoir eu mon permis. J’ai passé le<br />
permis avec une vieille 2 CV avec un voisin, l’agriculteur du coin qui apprenait à tous <strong>les</strong><br />
jeunes à conduire en 2 CV. Et la première voiture… la voiture qu’il y avait à la maison,<br />
c’était une 203 familiale. Et c’est la première voiture que j’ai renversée sur le bas-côté. Donc<br />
c’est resté toujours un souvenir. Parce que j’ai arraché une flèche. Et j’ai pris le fossé et je<br />
me suis renversé. Enfin renversé… Je me suis enfilé dans le fossé. Et je me suis fait engueuler<br />
par mon père comme <strong>de</strong> droit. Et j’ai toujours eu ce souvenir, <strong>de</strong> cette voiture-là. Et c’est<br />
pour ça que j’avais dit : ’Si un jour j’ai <strong>de</strong>s sous, j’achèterai un 203.’ (…) Souvent on<br />
retrouve la voiture <strong>de</strong> son enfance, <strong>de</strong> ses origines. La Simca 6, celle-là, c’est le coup <strong>de</strong><br />
cœur. Elle m’a toujours accompagnée. Je peux pas m’en séparer parce que c’est ma jeunesse.<br />
J’y ai <strong>de</strong>s histoires. La 203, elle en fait partie, et c’est la famille surtout, parce qu’il y a eu ça<br />
à la maison. ”<br />
"L'amour <strong>de</strong> mes voitures anciennes Peugeot découle <strong>de</strong> mon enfant (sic). Nous étions<br />
une gran<strong>de</strong> famille nombreuse (9 enfants) et chaque été un voisin venait en vacances à côté<br />
<strong>de</strong> chez nous, avec <strong>de</strong>s 202, 203, 403 et 404 Peugeot. Un jour à l'âge <strong>de</strong> 7 ans, comme j'avais<br />
nettoyé son parc, il m'offrit un tour dans sa belle 203 Berline, 11 kms, je ne vous explique pas<br />
le coup au coeur, pour moi qui n'avait même pas une trottinette, c'est pour cela<br />
qu'aujourd'hui je regar<strong>de</strong> mes vieil<strong>les</strong> Peugeot dans mon garage. Je <strong>les</strong> aime comme on<br />
pourrait aimer sa mère, pas la valeur mais sentimentalement. Peugeot 1 jour... Peugeot<br />
toujours."<br />
(lettre <strong>de</strong> Michel Merlin, sans date)<br />
“ ‘Mes <strong>de</strong>ux grands-pères’<br />
Philippe Morault, <strong>de</strong> Nantes, fait prendre l’air à <strong>de</strong>s photos <strong>de</strong> famille. Il a choisi ces<br />
trois documents.<br />
‘Abonné à votre journal avec un plaisir renouvelé chaque semaine, je parcours toutes<br />
<strong>les</strong> rubriques avec intérêt. J’ai pensé que vous pourriez m’ai<strong>de</strong>r à mettre un nom sur ces<br />
anciennes autos familia<strong>les</strong>.<br />
Tout d’abord, je vous présente mon grand-père paternel, mé<strong>de</strong>cin à Isbergues, dans le<br />
nord <strong>de</strong> la France, avec sa voiture en 1908. Le docteur Joseph Morault a pris place à l’avant<br />
avec son beau-fils et ses trois enfants à l’arrière. L’aîné d’entre eux disparaîtra en Avril 1916<br />
à Verdun, tandis que le plus jeune <strong>de</strong>s enfants est mon père.’<br />
Châssis tubulaire, forme du capot, radiateur entre <strong>les</strong> ressorts, levier <strong>de</strong> vitesse sous le<br />
volant… Il s’agit d’une De Dion-Bouton. Quant au modèle, on reconnaît un tonneau 10 CV<br />
<strong>de</strong> 1905.<br />
‘Et puis voici mon grand-père maternel William Kent, sujet anglais mais installé en<br />
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