Jusqu'au standard passif - Plate-forme Maison Passive asbl
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Rénover une maison habitée est un exercice particulier<br />
qui exige réflexion et stratégie. Le projet de rénovation<br />
part souvent de la nécessité de réaménager l’habitat<br />
existant selon ses besoins et ses envies. Dans ce cas-ci,<br />
la maison, divisée en deux appartements, devrait être reconvertie<br />
en habitation unifamiliale d’ici un an environ.<br />
La rénovation énergétique poussée jusqu’au <strong>standard</strong> <strong>passif</strong> a été le fil<br />
conducteur de la réflexion.<br />
<br />
Même en ne disposant pas de fonds propres suffisants pour couvrir<br />
l’ensemble des coûts de rénovation, il est possible de se lancer dans un<br />
projet ambitieux.<br />
Via une reprise d’encours sur un crédit hypothécaire contracté avec la<br />
banque, par exemple, il est en effet possible de réutiliser le capital déjà<br />
remboursé (1). C’est une véritable aubaine pour financer des travaux<br />
de rénovation énergétique : la charge mensuelle liée à l’emprunt ne<br />
change pas (le crédit est prolongé de quelques années) et les économies<br />
de chauffage après travaux seront donc tout bénéfice. Dans ce<br />
cas-ci, un budget de départ de 50 000 aura été dégagé pour démarrer<br />
les travaux.<br />
Le recours aux aides publiques disponibles est le second levier à actionner.<br />
A Bruxelles, une prime de 100 par mètre carré de plancher net<br />
chauffé est octroyée pour une rénovation « basse énergie » (soit une<br />
consommation maximale de 60 kWh/m 2 .an). Ceci constitue l’objectif à<br />
atteindre pour la première étape du projet avec, à la clé, 16 000 pour<br />
passer à la phase suivante.<br />
La deuxième étape est l’objectif fixé par l’appel à projets « Bâtiments<br />
exemplaires 2008 » pour une rénovation « très basse énergie » : soit une<br />
consommation de 30 kWh/m2.an maximum. En cas de sélection par le<br />
jury du concours, une prime supplémentaire de 100 par mètre carré<br />
de plancher brut est octroyée au terme des travaux, soit ici 18 000 <br />
de budget supplémentaire. Cette prime permettrait d’embrayer directement<br />
sur la troisième étape, le « <strong>standard</strong> <strong>passif</strong> » (ce qui fait chuter la<br />
consommation à 15 kWh/m 2 .an). La certification « maison passive »<br />
permet d’obtenir une déduction fiscale de 790 par an pendant dix<br />
ans. Soit 7 900 à ajouter aux deux autres aides publiques.<br />
Un phasage des travaux « 60-30-15 »<br />
L’étude des possibilités de financement du projet a donc induit un<br />
phasage des travaux en trois étapes. L’étalement des travaux permettra<br />
également de s’organiser pour continuer à habiter la maison pendant<br />
la durée du chantier.<br />
La maison comprend un rez-de-chaussée<br />
et deux étages. Cette coupe montre le<br />
phasage des travaux qui seront réalisés<br />
alors que la maison restera habitée : en<br />
bleu la phase 1, en rose la phase 2 et en<br />
vert la phase 3.<br />
Sur la base de ce scénario, un bilan de la situation existante a été<br />
réalisé par le bureau écoRce (2) au moyen du logiciel PHPP (utilisé<br />
pour la conception de maisons passives). Aucune paroi du bâtiment<br />
n’étant isolée, à part les fenêtres équipées de double vitrage, le besoin<br />
en chauffage atteint… 375 kWh/m 2 .an (soit 37,5 m 3 de gaz/m 2 .an) !<br />
Le bilan détaillé des surfaces de déperdition a montré que les plus<br />
grandes pertes de chaleur se font par la toiture (58 %), le sol et les<br />
façades se répartissant à parts plus ou moins égales le solde des déperditions.<br />
Ce constat a orienté l’étude des étapes pour atteindre le<br />
<strong>standard</strong> <strong>passif</strong> :<br />
formance<br />
de 57 kWh/m 2 .an ;<br />
ment<br />
de châssis triple vitrage permettront d’atteindre la performance<br />
de 28 kWh/m 2 .an ;<br />
ment<br />
de châssis triple vitrage permettront d’atteindre la performance<br />
de 15 kWh/m 2 .an.<br />
Il est intéressant de noter que, dans le cas d’une maison mitoyenne<br />
très compacte, les façades prennent une part moins importante dans le<br />
bilan des déperditions du bâtiment que dans le cas d’une maison quatre<br />
façades. L’épaisseur d’isolation est donc moindre (ici 16 et 12 cm,<br />
chiffres qui peuvent être multipliés par deux pour les maisons quatre<br />
façades !).<br />
<br />
Parallèlement à l’isolation, les raccords entre les parois devront être<br />
exécutés très soigneusement pour atteindre la valeur d’étanchéité à<br />
l’air exigée par le <strong>standard</strong> <strong>passif</strong> (renouvellement de l’air inférieur à<br />
0,6 fois le volume par heure et sous une pression de 50 pascals ; soit<br />
une étanchéité 20 fois supérieure à la valeur estimée pour la situation<br />
avant les travaux). Avec un tel niveau de performance d’isolation et<br />
d’étanchéité à l’air, une ventilation mécanique double flux avec récupération<br />
de chaleur sur l’air extrait est indispensable. Isolation, étanchéité<br />
à l’air et ventilation sont les trois axes à travailler en parallèle pour<br />
concevoir des bâtiments à basse consommation d’énergie. La recette<br />
du bâtiment <strong>passif</strong> consiste « simplement » à mettre en œuvre ces trois<br />
éléments de la manière la plus efficace possible.<br />
La première phase des travaux rassemblera les interventions les plus<br />
lourdes. L’importante isolation de la toiture exigera un renforcement<br />
<br />
<br />
Le Centre d’étude, de recherche et d’action en architecture <strong>asbl</strong> vient<br />
de publier, en juin dernier, un rapport portant sur « L’application de<br />
principes de la maison passive en région de Bruxelles-Capitale ».<br />
Ce rapport, commandé par l’IBGE, évalue le potentiel d’application<br />
des principes de la maison passive aux constructions et rénovations sur le<br />
territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.<br />
Pour les bâtiments de logement existants, neuf typologies différentes, représentatives<br />
des bâtiments bruxellois, ont été étudiées : les maisons avec deux,<br />
trois ou quatre façades, les appartements, les bâtiments classés, etc… Pour<br />
chaque cas, l’isolation des parois a été étudiée sur la base des plans réels des<br />
bâtiments, en tenant compte des contraintes techniques (impossibilité d’isoler<br />
certaines parois). Dans une série de cas, on n’arrivera pas au <strong>standard</strong> <strong>passif</strong><br />
mais toujours au <strong>standard</strong> basse énergie ou très basse énergie (soit une<br />
consommation se situant entre 60 et 15 kWh/m 2 .an).<br />
L’aspect économique a été étudié (estimation du prix des travaux pour chaque<br />
<br />
le site www.ceraa.be. Les deux cas de rénovation jusqu’au <strong>standard</strong> <strong>passif</strong><br />
<br />
<br />
chauffé, primes déduites). Les quelques projets de rénovation au <strong>standard</strong><br />
<br />
ces deux extrêmes.<br />
<br />
<br />
déduites). <br />
<br />
[imagine 70] novembre & décembre 2008<br />
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