Télécharger le numéro - Bretagne Economique
Télécharger le numéro - Bretagne Economique
Télécharger le numéro - Bretagne Economique
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
à 14 Focus<br />
Le marché des pâtes à emporter et/ou<br />
à consommer décol<strong>le</strong> à l‘Ouest<br />
à 30 Région<br />
Bilan positif pour <strong>le</strong> nouveau dispositif régional<br />
Performance <strong>Bretagne</strong> Ressources Humaines Plus<br />
à 34 Enquête<br />
Chefs d‘entreprise : quel look privilégier <br />
Nº200àMAI 2010à4,20 E<br />
Dossier<br />
Les achats à l‘aune de la crise<br />
Tout remettre à plat<br />
www.bretagne-economique.com
édito<br />
sommaire<br />
ACTUALITÉS<br />
A L’AFFICHE ......................................................................................................................................................................................... 5<br />
FOCUS : Le marché des pâtes à emporter et/ou<br />
à consommer se développe dans l’Ouest ........................... 14<br />
ENTREPRISES<br />
<strong>Bretagne</strong> Viandes (29), spécialiste du bœuf et du veau ............ 18<br />
Sotira (35), sous-traitant en matériaux composites ............................... 19<br />
Aubaud Menuiserie (35), une entreprise familia<strong>le</strong><br />
reprise par <strong>le</strong>s enfants .................................................................................................................................................... 20<br />
MDY Marbresol (56), marbrier pour <strong>le</strong> secteur du luxe ................. 21<br />
DOSSIER<br />
La fonction Achats dans l’entreprise .................................................................................. 22<br />
Témoignages d’entreprises : Ambalia Cornouail<strong>le</strong>, Ame Haslé,<br />
Canon <strong>Bretagne</strong>, Cloître imprimeurs, Delphi, Icare, Lequertier,<br />
Norcis conseil, Romi, Scarmor, Traiteur de Paris<br />
RÉGION<br />
PBRH+, un dispositif régional pour aider <strong>le</strong>s entreprises<br />
à structurer <strong>le</strong>urs ressources humaines ............................................................................ 30<br />
Témoignages d’entreprises :<br />
An A’vel (29), Sarl Gilot (22), Babychou Services (35) .................................................... 31<br />
PRATIQUES<br />
ENQUÊTE : Soigner son apparence,<br />
un code de communication ............................................................................................................................ 34<br />
JURIDIQUE : Pour la mise en place<br />
d’une vraie politique d’achat .................................................................................................................... 38<br />
EDITION “BRETAGNE ECONOMIQUE”<br />
CRCI : 1, RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT<br />
CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX<br />
e-mail : breteco@orange. fr<br />
Directeur de la publication :<br />
JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC<br />
Directeur délégué :<br />
RÉMI BILGER<br />
Abonnez-vous en page 39 de ce numéro<br />
Comité de rédaction :<br />
JACQUES FEUNTEUNA – YOUENN LE BOULC’H<br />
VANESSA ERMEL – MARIO PIROMALLI<br />
RONAN PERENNOU – PATRICK SOLO<br />
FRANÇOIS CLÉMENT<br />
Responsab<strong>le</strong> Publication :<br />
VÉRONIQUE MAIGNANT : 02 99 25 41 39<br />
Assistante rédaction et développement :<br />
ANNIE RENAULT : 02 99 25 41 37<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
C. CHERON – A. LETESTU – V. MAIGNANT<br />
S. MARSHALL – Y. POUCHARD – V. ROLLAND – C. VIART<br />
Publicité : 02 99 25 41 36<br />
Couverture : FOTOLIA<br />
Maquette de couverture : HOKUS POKUS<br />
Création, maquette & photogravure : ODÉBI<br />
Impression : CALLIGRAPHY PRINT<br />
À CHÂTEAUBOURG (35)<br />
Dépôt légal : MAI 2010<br />
ISSN : 0153-6028<br />
Mensuel<br />
C’est lors de son<br />
Assemblée généra<strong>le</strong><br />
d’avril que la CRCI<br />
de <strong>Bretagne</strong> a présenté <strong>le</strong>s<br />
résultats et priorités de CCI International, maintenant<br />
au cœur de l’organisation mise en place dans <strong>le</strong> cadre<br />
de l’Équipe de France de l’Export.<br />
Cette équipe a vu <strong>le</strong> jour grâce à une coopération<br />
renforcée entre <strong>le</strong>s acteurs qui la composent, au<br />
premier rang desquels CCI International et <strong>le</strong>s CCI<br />
françaises à l’étranger, Ubifrance, Oséo et la Coface,<br />
avec <strong>le</strong> soutien de l’Etat et de la Région <strong>Bretagne</strong>.<br />
Mobilisé pour mettre en œuvre une stratégie partagée,<br />
chaque acteur intervient dans son domaine de<br />
compétence en complémentarité avec <strong>le</strong>s autres<br />
membres de l’équipe, accroissant ainsi la lisibilité et<br />
l’efficacité des actions au service de la compétitivité<br />
des entreprises.<br />
En 2009, CCI International <strong>Bretagne</strong> a ainsi contribué<br />
à accompagner (hors formalités rég<strong>le</strong>mentaires) 1 140<br />
entreprises dans des domaines tels que <strong>le</strong> conseil<br />
individuel pour adapter l’organisation et l’offre des<br />
entreprises, la prospection des marchés étrangers,<br />
l’information spécialisée, s’adressant aussi à la<br />
majorité des entreprises exportatrices bretonnes.<br />
CCI International s’est éga<strong>le</strong>ment fixé pour objectif<br />
l’émergence de 500 nouveaux exportateurs réguliers<br />
sur 5 ans, conduisant à doub<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur nombre actuel<strong>le</strong>ment<br />
estimé à 670, en accompagnant éga<strong>le</strong>ment 200<br />
entreprises nouvel<strong>le</strong>s à exporter “au grand large” c’està-dire<br />
au-delà de l’Europe et du Maghreb.<br />
C’est dans cet esprit que <strong>le</strong>s CCI de <strong>Bretagne</strong><br />
participent à l’élaboration du projet initié par <strong>le</strong> Conseil<br />
Régional de “Pacte breton pour l’internationalisation des<br />
entreprises”.<br />
Jean-François LE TALLEC<br />
Président de la CRCI <strong>Bretagne</strong><br />
WWW.BRETAGNE-ECONOMIQUE.COM<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
3
Le réseau des CCI<br />
CÔTES D’ARMOR<br />
NOUVELLES NORMES D’ACCESSIBILITÉ<br />
DANS LE COMMERCE<br />
Informer<br />
<strong>le</strong>s commerçants<br />
En 2015, tous <strong>le</strong>s commerces (et plus<br />
généra<strong>le</strong>ment tous <strong>le</strong>s établissements recevant du<br />
public) devront être accessib<strong>le</strong>s aux personnes à<br />
mobilité réduite. Cette obligation léga<strong>le</strong> nécessite<br />
des mises aux normes parfois importantes qui<br />
ne sont pas sans poser de problèmes : coût,<br />
adaptation avec <strong>le</strong>s installations existantes, etc.<br />
Afin de sensibiliser <strong>le</strong>s commerçants et <strong>le</strong>s aider<br />
à anticiper au maximum, la CCI des Côtes d’Armor<br />
organise quatre réunions d’information : <strong>le</strong> mardi<br />
18 mai à Lannion, <strong>le</strong> mercredi 19 mai à Loudéac,<br />
<strong>le</strong> mercredi 26 mai à Dinan et <strong>le</strong> jeudi 27 mai à<br />
Saint-Brieuc. Des agents de la Direction départementa<strong>le</strong><br />
des territoires et de la mer y feront <strong>le</strong><br />
point sur la législation et <strong>le</strong>s aménagements possib<strong>le</strong>s.<br />
Ces réunions, organisées dans <strong>le</strong> cadre<br />
d’Ecobiz Commerçants, sont ouvertes à tous <strong>le</strong>s<br />
commerçants.<br />
INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS :<br />
CCI 22 – François Menez – 02 96 28 67 61<br />
ILLE-ET-VILAINE<br />
SEMAINE DES CRÉATEURS ET REPRENEURS D’ENTREPRISES<br />
Lancement de la 2 ème édition<br />
La CCI du Pays de Saint-Malo et Saint-Malo Agglomération co-organisent la<br />
2ème édition de la Semaine des Créateurs et Repreneurs d’Entreprises. Au programme,<br />
un festival d’animations d’une semaine sur la création et la reprise d’entreprises : Créer<br />
une entreprise durab<strong>le</strong>, solidaire et socia<strong>le</strong> (lundi 7 juin à la CCI du Pays de Saint-Malo) ;<br />
La gestion du capital humain, élément clé de la réussite d’une reprise (mardi 8 juin au<br />
CREC à Dinan) ; Les réseaux sociaux en ligne, outils de développement de la jeune<br />
entreprise (mercredi 9 juin à l’IUT de Saint-Malo) ; Clubs de créateurs : un réseau<br />
pour démarrer (mercredi 9 juin à la CCI du Pays de Fougères) ; Entreprendre au<br />
féminin (vendredi 11 juin au Cosec à Dinard). Enfin deux temps forts vous<br />
sont proposés : La soirée des réseaux, <strong>le</strong> jeudi 10 juin au Domaine de La<br />
Bourbansais à P<strong>le</strong>ugueneuc et Le salon des créateurs, <strong>le</strong> samedi 12 juin à<br />
l’Espace Duguay-Trouin à Saint-Malo.<br />
INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS : www.semainedescreateurs.com<br />
MORBIHAN<br />
COMMERCE<br />
Lancement de la 1 ère édition<br />
des Trophées de l’innovation<br />
La première édition des Trophées de l’innovation commercia<strong>le</strong><br />
organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du<br />
Morbihan et ses partenaires (<strong>le</strong> Conseil Général du Morbihan, La<br />
Poste et <strong>le</strong> Crédit Agrico<strong>le</strong>) récompense une entreprise du Morbihan<br />
qui développe et met en place une démarche commercia<strong>le</strong> innovante.<br />
Les six catégories pour concourir sont <strong>le</strong>s suivantes :<br />
Hôtel<strong>le</strong>rie/tourisme, Restaurant/bar, Commerce, Services aux entreprises<br />
et aux particuliers, Industrie, Créateur/repreneur de 1 à 3 ans.<br />
La remise des Trophées se dérou<strong>le</strong>ra <strong>le</strong> 18 juin 2010.<br />
Pour participer à ces Trophées, <strong>le</strong>s<br />
dossiers de candidature sont à<br />
télécharger sur www.morbihan.cci.fr<br />
et à retourner à la CCI du Morbihan avant <strong>le</strong> 21 mai 2010.<br />
POUR TOUTE INFORMATION : Jean-Marie Hervé<br />
jm.herve@morbihan.cci.fr<br />
ACTUALITÉS<br />
FINISTÈRE<br />
RELATION ÉCOLE-ENTREPRISES<br />
Profitez des ressources de l’ESC <strong>Bretagne</strong> Brest !<br />
CRM <strong>Bretagne</strong> : trois <strong>le</strong>ttres à retenir et un concept novateur à découvrir. Le Centre de ressources<br />
en management (CRM) de l’Eco<strong>le</strong> supérieure de commerce <strong>Bretagne</strong> Brest, lancé <strong>le</strong> 19 mars dernier, est un<br />
centre unique dans <strong>le</strong> paysage des éco<strong>le</strong>s de management françaises. Inspiré des modè<strong>le</strong>s anglo-saxons, <strong>le</strong> CRM <strong>Bretagne</strong> réunit<br />
des dirigeants de tous secteurs d’activités qui souhaitent bénéficier des compétences et services de l’ESC. Pour une cotisation<br />
annuel<strong>le</strong> de 300 €, <strong>le</strong>s adhérents bénéficient d’une offre de service privilégiée sur 6 thématiques essentiel<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>ur développement<br />
: communication et mise en réseaux, veil<strong>le</strong> stratégique, recherche appliquée, pédagogie interactive, recrutement des cadres,<br />
développement des compétences. Dans chacun d’eux, l’ESC propose une offre de services en adéquation avec <strong>le</strong>urs besoins.<br />
CONTACT : Françoise Choquet, ESC <strong>Bretagne</strong> Brest : 02 98 34 44 92<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
5
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
Gamme étoffée, outil de production modernisé<br />
et développement des ventes sur internet :<br />
tel est <strong>le</strong> pari de Jo Loussouarn pour la Hou<strong>le</strong><br />
ACTUALITÉS<br />
■ 7 millions d’euros d’investissements<br />
pour la SAS la Hou<strong>le</strong> à Saint-Guénolé-<br />
Penmarch (29). “J’ai eu mon premier bateau de<br />
pêche en 1976 et l’armement la Hou<strong>le</strong> a vu <strong>le</strong><br />
jour en 1984 avec 2 bateaux. Aujourd’hui,<br />
l’entreprise compte 13 chalutiers hauturiers<br />
spécialisés dans la pêche à la langoustine. Ils<br />
naviguent en mer Celtique et Sud Irlande. Nous<br />
en sortons deux cette année afin de respecter <strong>le</strong>s<br />
quotas. Avec cet argent, nous allons moderniser<br />
notre outil de production (transformation d’un<br />
bateau et agrandissement de l’atelier de réparation)<br />
et construire un bâtiment à énergie positive de 1 200 m 2<br />
afin d’accroître nos capacités commercia<strong>le</strong>s (atelier de transformation).<br />
Il sera livré en juin prochain. C’est un pari sur<br />
l’avenir, nous allons étoffer notre gamme et tenter de développer<br />
nos ventes sur Internet via <strong>le</strong> site www.poissonfrais.fr<br />
que nous avons lancé en novembre 2009 (livraison à domici<strong>le</strong><br />
en 24h de poissons frais, crustacés et langoustines).<br />
J’envisage éga<strong>le</strong>ment d’accroître nos ventes en direct sur <strong>le</strong><br />
site, détail<strong>le</strong> Jo Loussouarn, président de la SAS familia<strong>le</strong> La<br />
Hou<strong>le</strong>. Avec un effectif consolidé de 130 personnes dont 70<br />
marins, l’entreprise a réalisé un CA 2009 de 17 millions d’euros<br />
répartis entre la GMS (- de 50 %), la restauration et la<br />
vente aux particuliers. 3 000 tonnes de poissons sont<br />
pêchées chaque année et l’export représente à peine 10 %<br />
des ventes réalisées essentiel<strong>le</strong>ment vers l’Espagne et <strong>le</strong><br />
Benelux. “Depuis 1994, nous vivons des crises à répétition.<br />
En 2 ans, <strong>le</strong> prix du poisson a baissé de 30 %. La dévaluation<br />
de la livre anglaise amoindrit fortement notre compétitivité et<br />
favorise <strong>le</strong> poisson écossais. Dans ces conditions, je n’ai pas<br />
d’autres choix que d’al<strong>le</strong>r de l’avant et d’investir pour col<strong>le</strong>r<br />
aux nouveaux modes de consommation qui passent par un<br />
produit de plus en plus valorisé.”<br />
Contact : 02 98 58 65 48<br />
■ Quantel SA à Lannion développe des lasers à fibre<br />
optique. Son axe privilégié aujourd’hui : <strong>le</strong> marché<br />
médical et plus encore l’ophtalmologie antérieure (la<br />
cornée). “Nous fêtons cette année <strong>le</strong>s 50 ans du laser. Inventé<br />
en 1960, <strong>le</strong> 1er a été vendu en 1970, l’année de création de<br />
Quantel. Aujourd’hui, nous sommes <strong>le</strong> N° 1 du laser en France,<br />
aussi bien en fabrication qu’en développement. Notre groupe<br />
(coté en Bourse) possède 5 sites en France dont celui de<br />
Lannion créé il y a 4 ans”, commente David Pureur, son responsab<strong>le</strong>.<br />
Tourné vers la R&D et <strong>le</strong> marketing, <strong>le</strong> site breton<br />
emploie aujourd’hui 10 personnes, des chercheurs, ingénieurs<br />
et techniciens. Marché industriel (automobi<strong>le</strong>, contre-façon…),<br />
marché scientifique (marchés à façon pour <strong>le</strong>s labos, outils de<br />
recherche…) et, depuis deux ans, marché médical sont ses<br />
cib<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s. “Depuis deux ans, nous sommes en phase<br />
de développement et une gamme de produits à destination des<br />
ophtalmologues verra <strong>le</strong> jour début 2011, poursuit David<br />
Pureur. Le laser est de plus en plus utilisé par <strong>le</strong> grand public,<br />
<strong>le</strong>s souris de PC en sont pourvues par exemp<strong>le</strong> et dans <strong>le</strong><br />
domaine médical, <strong>le</strong>s chirurgiens s’en servent notamment pour<br />
la correction de la myopie, la dermatologie ou la chirurgie<br />
esthétique. Les lasers “verts” sont de plus en plus petits et fiab<strong>le</strong>s<br />
avec une durée de vie garantie de 2 à 3 ans. Ils consomment<br />
5 à 10 fois moins d’é<strong>le</strong>ctricité qu’il y a 10 ans. C’est un<br />
marché qui pèse 6 milliards de dollars”. Avec 280 salariés,<br />
Quantel SA a subi en 2009 <strong>le</strong>s effets de la crise avec une chute<br />
bruta<strong>le</strong> des commandes dans un certain nombre de secteurs<br />
industriels. Seul <strong>le</strong> segment ophtalmologique s’est maintenu<br />
avec un niveau d’activité équiva<strong>le</strong>nt à celui de l’année précédente.<br />
Cela se traduit par un CA consolidé de 44,5 millions<br />
d’euros (75 % à l’international) en baisse de 14 %.<br />
Contact : 02 96 48 11 71<br />
6<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
De G à D, Jean-Marc<br />
et Emmanuel Le Loup<br />
■ Investissements et recrutements pour la SAS Menuiserie Le Loup<br />
créée en 1969 à Quimper. “Nous allons sur des marchés de plus en plus<br />
pointus pour des particuliers aisés désireux de personnaliser <strong>le</strong>ur agencement<br />
intérieur, de <strong>le</strong> rénover ou de l’agrandir. Parquet, fenêtre, dressing, aménagement<br />
de cuisine, de comb<strong>le</strong>s et d’escaliers, nous offrons un service global en<br />
menuiserie. Les marchés publics représentent 30 % de notre activité, car<br />
nous réalisons aussi la charpente et <strong>le</strong> bardage,” explique Emmanuel Le<br />
Loup, <strong>le</strong> créateur, qui depuis 6 ans a passé la main à son fils Jean-Marc. Avec<br />
42 salariés, bientôt 45, “nous allons bénéficier d’une aide à l’embauche en<br />
CDI dans <strong>le</strong> cadre du contrat de transition professionnel pour trois salariés<br />
d’EADS”, la PME a réalisé, en 2009, 3,1 millions d’euros de CA, en baisse de<br />
15 % par rapport à 2008. “Nous devons évoluer avec la clientè<strong>le</strong>, à savoir disposer<br />
d’une surface et de machines capab<strong>le</strong>s de fabriquer des pièces essentiel<strong>le</strong>ment<br />
sur mesure. Nous ne sommes pas dans l’industriel” précise<br />
Emmanuel Le Loup. Pour ce faire, l’entreprise investit cette année 1,1 million<br />
d’euros dans l’agrandissement de son atelier de menuiserie (+1 000 m 2 ) et de<br />
son hall d’exposition (+700 m 2 ). El<strong>le</strong> forme tous <strong>le</strong>s ans 5 à 6 apprentis, <strong>le</strong>s savoir-faire manuel et mécanique étant essentiels.<br />
Métreurs, chefs de chantier, mais aussi é<strong>le</strong>ctriciens, magasiniers ou encore plombiers, complètent l’équipe de menuisiers<br />
et de monteurs qui travail<strong>le</strong>nt dans un rayon de 35 km autour de Quimper.<br />
Contact : 02 98 90 28 57<br />
ACTUALITÉS<br />
■ Avec Terra City, sa nouvel<strong>le</strong><br />
filia<strong>le</strong>, Plant’Events<br />
(Rennes) vise une clientè<strong>le</strong><br />
de particuliers au pouvoir<br />
d’achat é<strong>le</strong>vé. De la petite<br />
plante de bureau au palmier<br />
géant de la ga<strong>le</strong>rie marchande,<br />
Plant’Events est spécialisée<br />
dans l’agencement végétal et la<br />
décoration flora<strong>le</strong> intérieure<br />
d’espaces professionnels.<br />
Rayonnant à 80 % sur la<br />
<strong>Bretagne</strong>, la PME a été reprise<br />
en janvier 2009 par Amine<br />
Aguelmous suite à la liquidation<br />
de Presta’ F<strong>le</strong>urs. “J’y étais<br />
directeur depuis 2005. Ce qui<br />
m’intéresse c’est de monter en<br />
gamme. Je ne veux pas être un<br />
nouveau paysagiste sur la place<br />
mais m’adresser à des particuliers<br />
aisés en <strong>le</strong>ur proposant une<br />
décoration et une ambiance paysagées<br />
qu’ils ne retrouveront<br />
nul<strong>le</strong> par ail<strong>le</strong>urs. Cette clientè<strong>le</strong> veut du détail et du service !”<br />
Pour autant, <strong>le</strong> jeune dirigeant souhaite aussi développer l’activité<br />
événementiel<strong>le</strong> qui représente 30 à 35 % du CA estimé à<br />
900 000 euros pour l’année 2010. Foire expo de Rennes,<br />
Prorestel, meetings politiques de la dernière campagne régiona<strong>le</strong>,<br />
Plant’Events a connu une intense activité durant ces derniers<br />
mois. Cependant, la <strong>Bretagne</strong> manque selon lui de sièges<br />
sociaux pour développer son activité événementiel<strong>le</strong>. Son<br />
catalogue comporte quelque 1 200 références de pots (métal,<br />
céramique, matériaux naturels et matériaux synthétiques) qu’il<br />
importe pour l’essentiel d’Al<strong>le</strong>magne ou de Hollande : “Ce<br />
sont <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs fabricants ! Pour <strong>le</strong> design, je travail<strong>le</strong> avec<br />
des Italiens ou des Espagnols. Tout ce qui est poterie vient du<br />
Vietnam Je voyage beaucoup pour m’inspirer et, croyez moi,<br />
la France a beaucoup de retard en matière d’objets déco<br />
design.” Ses autres activités consistent à créer des paysages<br />
intérieurs pour <strong>le</strong>s bureaux, centres commerciaux, hôtels et<br />
lieux publics divers (siège de Lactalis ou de Kerméné, Banque<br />
de <strong>Bretagne</strong>, Pizza del Arte…) et de la petite plante verte pour<br />
l’habitat. “Tout part de Rennes mais 90 % de mes stocks sont<br />
entreposés en région parisienne car je travail<strong>le</strong> au niveau<br />
national. Je dispose ici de 1 250 m 2 dont 190 m 2 de show<br />
room que je viens d’agrandir pour permettre à Terra City de<br />
mieux s’ouvrir aux particuliers. Je vends du rêve et quand <strong>le</strong>s<br />
gens ont la volonté d’équiper <strong>le</strong>urs locaux ou <strong>le</strong>ur maison en<br />
déco végéta<strong>le</strong>, ils vont d’abord s’intéresser au contenant.”<br />
Pour se faire, Amine Aguelmous va embaucher 2 personnes et<br />
passer à 12 permanents d’ici fin 2010.<br />
Contact : 02 99 67 02 50<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
7
AGENDA<br />
ACTUALITÉS<br />
■ Start-West. Les 19 et 20 mai<br />
(rencontres du capital et de l’innovation<br />
entreprises innovantes/porteurs de projets)<br />
Cité internationa<strong>le</strong> des congrès<br />
Nantes Métropo<strong>le</strong><br />
www.start-west.com<br />
■ A l’aise web. Jeudi 20 mai<br />
Conférences débat et ateliers thématiques<br />
pour sensibiliser à l’économie numérique<br />
Palais des congrès de Lorient<br />
02 97 03 40 00<br />
■ Carrefour biennal international du bois<br />
du 2 au 4 juin. Parc des expositions<br />
de la Beaujoire à Nantes<br />
www.timbershow.com<br />
■ Rendez-vous des managers<br />
de l’industrie agro-alimentaire<br />
<strong>le</strong>s 9 et 10 juin, 4ème édition organisée<br />
à Rennes par l’Adria<br />
02 98 10 18 28<br />
■ Sea Tech week 2010. (7 ème édition du<br />
grand rendez-vous interdisciplinaire des<br />
sciences et technologies de la mer).<br />
Du 21 au 25 juin. Centre de congrès<br />
Le Quartz à Brest<br />
www.seatechweek-brest.org<br />
■ Profood (17 ème convention d’affaires<br />
des procédés industriels du secteur<br />
agroalimentaire) <strong>le</strong>s 22 et 23 juin à Nantes<br />
www.profoodmeetings.com<br />
■ Cosm’ing 2010 (cosmetic ingredients<br />
& biotechnology) du 23 au 25 juin 2010<br />
à Saint-Malo<br />
www.cbb-developpement.com/<br />
cosming2010<br />
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
■ Avec 80 % de son CA réalisés à l’export, la SARL<br />
Kaandorp (Plomeur-29) cultive des bulbes depuis<br />
1980. “Nos installations s’éta<strong>le</strong>nt sur 68 ha à la pointe de la<br />
Torche. Nous sommes près de la côte et <strong>le</strong> sol sablonneux est<br />
bien adapté à cette production”, explique Ard Kaandorp,<br />
gérant de la SARL qui emploie 20 équiva<strong>le</strong>nts temps p<strong>le</strong>in<br />
dont 12 permanents. Jacinthes, tulipes et iris constituent <strong>le</strong>s<br />
principa<strong>le</strong>s productions. “Le climat océanique de la <strong>Bretagne</strong><br />
permet d’obtenir des bulbes un mois plus tôt que <strong>le</strong>s concurrents<br />
du nord de l’Europe.” Voilà sa force et pourquoi l’essentiel<br />
de la production de la SARL Kaandorp prend la direction<br />
des Pays-Bas, soit 1,4 million d’euros de CA réalisé avec ce<br />
pays sur un total de 1,8 million en 2009. Le reste de la récolte<br />
est vendu en France, auprès des grossistes ou en direct dans<br />
<strong>le</strong> magasin de l’exploitation. “La Hollande reste la plaque tournante<br />
européenne et un gros pays producteur, poursuit-il. En<br />
France, on cultive principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s bulbes à la pointe de la<br />
Torche et dans <strong>le</strong>s Landes, sur une surface six fois moins<br />
importante qu’aux Pays-Bas.” La PME familia<strong>le</strong> cueil<strong>le</strong> trois<br />
millions de tiges chaque année et confectionne selon la<br />
demande 300 000 bouquets composés de cinq à vingt tiges.<br />
“En mécanisant, nous pourrions en cultiver deux fois plus,<br />
mais nous avons 18 variétés différentes à proposer. Nous vendons<br />
à la demande, en appelant directement <strong>le</strong> client. Aux<br />
Pays-Bas, en revanche, la production passe par <strong>le</strong> cadran, qui<br />
fixe <strong>le</strong> prix. Un producteur peut se permettre de n’offrir qu’une<br />
seu<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>ur s’il sait que son voisin peut compléter la gamme.<br />
On assiste depuis 4-5 ans à une surproduction.” Dans ces<br />
conditions, l’exploitation a du revoir ses tarifs à la<br />
baisse. De plus, el<strong>le</strong> peut diffici<strong>le</strong>ment s’agrandir pour<br />
accroître ses capacités de production car el<strong>le</strong> est<br />
implantée en zone Natura 2000. Cependant, l’homme<br />
est passionné et, alors que la fête des f<strong>le</strong>urs vient de<br />
s’achever à Plomeur, il assure : “la cou<strong>le</strong>ur qui marche<br />
de mieux en mieux, c’est <strong>le</strong> blanc !”<br />
Contact : 02 98 82 06 87<br />
■ Dans un marché de la construction en forte<br />
baisse, Peintures du Gouessant (Lambal<strong>le</strong>)<br />
assure, aujourd’hui, plus de 61 % de son activité<br />
avec <strong>le</strong>s particuliers. Le reste se répartit entre <strong>le</strong>s<br />
entreprises (27 %), <strong>le</strong>s HLM (5 %) et <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités<br />
loca<strong>le</strong>s (8 %). “80 % de notre activité concernent la<br />
rénovation et la réhabilitation de logements ou pavillons.<br />
Décoration intérieure (peintures, papiers et<br />
enduits muraux), revêtement sol soup<strong>le</strong> et rava<strong>le</strong>ment<br />
sont nos principa<strong>le</strong>s activités. La tendance est aux<br />
produits très naturels, à base de chaux notamment,<br />
dont la durée de vie est plus longue”, détail<strong>le</strong> Roger Bertrand,<br />
qui a repris la SARL en 1993 avec 5 salariés. Aujourd’hui,<br />
Peintures du Gouessant, qui travail<strong>le</strong> dans un rayon de 40 km<br />
autour de Lambal<strong>le</strong>, emploie 17 personnes pour un CA 2009<br />
de 1,15 million d’euros en léger retrait par rapport à 2008. “Je<br />
pourrais avoir deux compagnons supplémentaires, mais sans<br />
véritab<strong>le</strong> visibilité, je préfère attendre. Les carnets de commande<br />
à + de 5 mois, c’est aujourd’hui terminé. J’ai une vision<br />
de mon activité à 2,5 mois environ. De plus, il est plus diffici<strong>le</strong><br />
de fixer <strong>le</strong>s jeunes. Hier, <strong>le</strong> salarié venait travail<strong>le</strong>r et avait un<br />
salaire. Aujourd’hui, il vient chercher son salaire et <strong>le</strong> travail<br />
semb<strong>le</strong> être un accessoire”, conclut <strong>le</strong> dirigeant.<br />
Contact : 02 96 31 05 11<br />
8<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
Prochaine étape pour Alpiniste Brestois :<br />
<strong>le</strong> marché de l’éolien<br />
■ Une croissance régulière de 5 % pour la<br />
SARL Alpiniste Brestois (Brest) qui vise <strong>le</strong><br />
marché éolien et la certification Qualibat<br />
1452 pour entreprise de travaux d’accès diffici<strong>le</strong> à<br />
la corde. “En obtenant ce certificat, je ferai partie de<br />
la quinzaine d’entreprises françaises à la détenir,<br />
explique Christian Esnaut, gérant de la SARL qu’il a<br />
créée en 1991, c’est une marque de confiance,<br />
indispensab<strong>le</strong> en période de crise. Notre métier<br />
consiste à effectuer, grâce à une corde, des travaux<br />
en hauteur de nettoyage, peinture, maçonnerie,<br />
couverture, mais aussi pose de lignes de vie ou de<br />
paratonnerres là où l’accès est très diffici<strong>le</strong>.<br />
L’industrie représente 70 % de mon activité, <strong>le</strong> reste concerne <strong>le</strong> bâtiment. J’ai éga<strong>le</strong>ment une activité portuaire avec <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />
de grues (soudure et peinture) ou de bateaux à Brest, Lorient, Saint-Nazaire et Cherbourg. La qualité du travail et la sécurité<br />
sont mes “dadas”, c’est pourquoi je suis encore là 20 ans après mon lancement.” Aujourd’hui, Alpiniste Brestois emploie 10<br />
personnes pour un CA 2009 de 1,1 million d’euros en hausse de 5%, tendance qu’il affiche depuis plusieurs années et qui se<br />
confirme ce 1er trimestre. “Je suis arrivé à Brest en 1993 pour capter <strong>le</strong> marché militaire et celui de l’IAA. J’embauche toujours<br />
des professionnels dans <strong>le</strong>ur métier que j’envoie en formation de cordiste, par alternance, à Paris. S’ils n’ont pas <strong>le</strong>ur diplôme,<br />
je ne peux pas <strong>le</strong>s garder. Ces cas sont très rares.” Peinture d’un château d’eau à Brest, contrô<strong>le</strong> de grue pour la DCNS, problème<br />
d’éclairage, <strong>le</strong>s employés interviennent toujours par équipe de 2 pour assurer <strong>le</strong>ur sécurité mais aussi cel<strong>le</strong>s des personnes<br />
qui sont amenées à travail<strong>le</strong>r avec eux. “La prochaine étape va être la pénétration du marché éolien. Nous avons de<br />
nombreux sites dans <strong>le</strong> pays brestois, certains avec des problèmes de maintenance et pourtant des résistances existent. Pour<br />
<strong>le</strong>s contourner et décrocher des marchés, j’ai embauché un commercial.”<br />
Contact : 02 98 42 21 63<br />
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
■ “Notre atout : nous sommes capab<strong>le</strong>s d’aborder <strong>le</strong><br />
réseau dans sa globalité, en téléphonie et en informatique.”<br />
Karl Gautier a repris l’ex-Téléphonie de l’Ouest il y a 3<br />
ans et recruté un salarié par année (4 personnes à ce jour) pour<br />
un dernier CA de 300 000 euros. “C’est actuel<strong>le</strong>ment en<br />
périmètre constant. L’entreprise réalisait 130 000 euros de CA<br />
quand je l’ai reprise. Nous tablons sur la reprise des investissements<br />
à compter de la rentrée prochaine.” Avec 400 clients en<br />
portefeuil<strong>le</strong>, LTIO (La téléphonie et l’Informatique de l’Ouest -<br />
Langueux-22) mise avant tout sur son “adaptabilité” dès lors<br />
qu’el<strong>le</strong> démarche TPE, PME-PMI mais aussi associations et<br />
col<strong>le</strong>ctivités : “nous n’arrivons pas avec une solution clé en<br />
main. Nous savons reprendre l’existant et proposer une solution<br />
adaptée. Les attentes des entreprises portent aujourd’hui<br />
de plus en plus sur la mutualisation de l’outil Internet.”<br />
Contacts : 02 96 33 21 53<br />
Karl Gautier,<br />
dirigeant de LTIO<br />
TOUJOURS GAGNANT AVEC VOS CLIENTS<br />
Courtier en assurance-crédit, affacturage, caution et renseignements commerciaux.<br />
Agréé auprès des plus grandes compagnies européennes<br />
Tél. 02 30 09 00 00<br />
www.axefia.fr - axefia@axefia.fr - N° Orias 07019260<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
9ACTUALITÉS
RENAULT AFFICHE UN GROS APPÉTIT SUR LE MARCHÉ DES VÉHICULES UTILITAIRES (VU)<br />
Les professionnels, une cib<strong>le</strong> à reconquérir<br />
ACTUALITÉS<br />
10<br />
“En 2009 et pour la première fois, nous avons dépassé, toutes<br />
marques confondues sur <strong>le</strong> Grand Ouest, <strong>le</strong> cap des 300 000 véhicu<strong>le</strong>s<br />
vendus, commente Laurent Peyrat à la tête de la direction<br />
régiona<strong>le</strong> Ouest de Renault 1 . Dans notre région, nous avons<br />
progressé 2 fois plus vite que la moyenne nationa<strong>le</strong> et enregistrons<br />
une hausse de 11,4 % de nos ventes. La crise n’a pas affecté la<br />
structure du réseau. Les 55 concessionnaires de l’Ouest, dont 22<br />
sont basés en <strong>Bretagne</strong>, enregistrent de très bons résultats sur l’année,<br />
marquée, il est vrai, par la prime à la casse dont l’effet a été<br />
plus fort ici du fait d’une sensibilité au prix plus importante.” A<br />
l’Ouest, encore plus que dans <strong>le</strong> reste de la France, c’est <strong>le</strong><br />
marché des véhicu<strong>le</strong>s particuliers qui a permis à Renault d’atteindre<br />
de tels scores (+20 % dans l’Ouest et +12 % pour la France)<br />
car du côté des véhicu<strong>le</strong>s utilitaires, l’année 2009 aura été marquée<br />
par un net recul du marché, -17 %dans l’Ouest et -19 % au<br />
Déposez gratuitement<br />
vos offres d’emploi en ligne<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
Photo : Jean-Brice Lemal<br />
Cette année, Renault part<br />
à la reconquête du marché<br />
des véhicu<strong>le</strong>s utilitaires et sort<br />
trois modè<strong>le</strong>s renouvelés :<br />
Nouveau Master, Nouveau Trafic<br />
et Nouveau Kangoo Express Maxi.<br />
Cette nouvel<strong>le</strong> gamme ainsi enrichie<br />
couvre des volumes de 2 à 22 m 3 .<br />
niveau national. “Dans un contexte de crise, beaucoup<br />
de chefs d’entreprise ont préféré recu<strong>le</strong>r<br />
l’échéance de renouvel<strong>le</strong>ment de <strong>le</strong>urs fourgons<br />
ou fourgonnettes, commente Laurent Peyrat.<br />
Malgré ce contexte à la DR Ouest, nos ventes ont<br />
très légèrement progressé en 2009 (+0,2 %) sur<br />
<strong>le</strong> segment des fourgons, dans <strong>le</strong>quel sont rangés<br />
Trafic et Master”.<br />
Une nouvel<strong>le</strong> gamme avec 350 versions<br />
“La tendance du marché pour <strong>le</strong>s premiers mois de l’année 2010<br />
est toujours positive. Nous enregistrons une hausse de 9 % des<br />
ventes dans l’Ouest (5,6 % pour l’ensemb<strong>le</strong> de la France) du fait<br />
des immatriculations des commandes opérées fin d’année dernière.<br />
A l’Ouest, nous restons <strong>le</strong>s premiers sur tous <strong>le</strong>s segments à<br />
l’exception du “M2” sur <strong>le</strong>quel la C5 devance la Laguna. Les<br />
prévisionnistes s’attendent à une baisse de l’ordre de 10 % du<br />
marché du véhicu<strong>le</strong> particulier mais annoncent une reprise de celui<br />
du véhicu<strong>le</strong> utilitaire de +5 %. Depuis fin avril, nous commercialisons<br />
<strong>le</strong> nouveau Master et <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de la gamme va<br />
s’opérer tout au long de l’année. Ce ne sont pas moins de 350<br />
versions différentes que nous proposons, de 2 m 3 à 22 m 3 , avec<br />
une ergonomie du poste de conduite et l’accès aux technologies<br />
habituel<strong>le</strong>ment comprises dans <strong>le</strong> VP qui permettent d’en faire un<br />
véritab<strong>le</strong> bureau mobi<strong>le</strong>. Ce nouveau Master est entièrement<br />
produit en France et ses coûts de maintenance, réduits de 40 %,<br />
sont parmi <strong>le</strong>s plus bas du marché.” Renault n’avait pas renouvelé<br />
sa gamme de VU depuis 1997. Son offre 2010 particulièrement<br />
étoffée devrait lui permettre de reprendre des parts de<br />
marché, c’est d’ail<strong>le</strong>urs l’un des principaux objectifs affichés par<br />
la DR Ouest. “Avec <strong>le</strong> Master mais aussi <strong>le</strong> Trafic, poursuit Laurent<br />
Peyrat, nous voulons reprendre notre <strong>le</strong>adership sur <strong>le</strong> marché des<br />
fourgons. Cela passe notamment par l’arrivée prochaine du Master<br />
camping car, modè<strong>le</strong> qui représente 25 % du marché des fourgons.”<br />
Ce rééquilibrage du marché des VU s’accompagne de l’ouverture<br />
à Quimper (effective depuis avril) et à Rennes (2ème<br />
semestre) de deux nouveaux Renault Pro Plus en <strong>Bretagne</strong>, une<br />
enseigne pour <strong>le</strong>s clients professionnels articulée autour du<br />
concept de “one stop shop” (“tout sur place”).<br />
■ V. M.<br />
1<br />
DR Grand Ouest regroupe <strong>le</strong>s régions de Basse Normandie,<br />
<strong>Bretagne</strong>, Pays de la Loire et Indre et Loire.
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
■ Synthèse Prod (Rennes)<br />
investit dans un plateau de<br />
tournage pour réaliser des<br />
vidéos à destination notamment<br />
des sites Internet des<br />
entreprises. “Soyons francs : la<br />
vidéo d’entreprise ou publicitaire<br />
en région, ça n’est pas un marché<br />
très florissant. Avec notre nouveau<br />
studio vidéo, notre pari est<br />
davantage de proposer aux<br />
entreprises de réaliser des films,<br />
sur <strong>le</strong>ur métier comme sur un<br />
nouveau produit, destiné à alimenter<br />
<strong>le</strong>ur site Internet par exemp<strong>le</strong>.”<br />
Evènementiel, communication<br />
interne, présentation de nouveaux<br />
Le plateau de tournage de Synthèse Prod<br />
produits, visio conférence en<br />
streaming, interview, ce nouvel outil est à la croisée des deux<br />
expertises de Synthèse et Odébi, deux structures distinctes<br />
mais qui fusionnent <strong>le</strong>urs compétences. Synthèse Prod s’illustre<br />
sur l’audio (réalisation de messages publicitaires, annonces<br />
voca<strong>le</strong>s…), quand Odébi a fait <strong>le</strong> choix de la création et du<br />
développement multimédia/communication par l’image. Ce<br />
nouvel investissement porte sur un plateau de tournage intégré,<br />
“d’une surface de 45 m 2 avec deux caméras fixes et plus<br />
si besoin, <strong>le</strong> tout monté sur un châssis aluminium avec éclairage<br />
permanent LED. Pour la première année d’exploitation,<br />
nous envisageons un CA supplémentaire de 80 000 euros<br />
environ” présente Didier Perrichon, gérant. Le CA cumulé des<br />
deux structures s’élève à 1,03 million d’euros.<br />
Contact : 02 99 14 55 56<br />
ACTUALITÉS<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
11
DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />
ACTUALITÉS<br />
12<br />
■ Paul Strada trace sa “route”.<br />
Avec un CA de l’ordre de 1,9 million<br />
d’euros attendu pour 2010,<br />
tout semb<strong>le</strong> bien parti pour cette<br />
marque en p<strong>le</strong>in essor depuis <strong>le</strong><br />
centre <strong>Bretagne</strong> avec 4 magasins<br />
en propre (à Pontivy, Loudéac,<br />
Carhaix et Lambal<strong>le</strong> depuis fin avril.<br />
Investissement moyen : 100 000<br />
euros) et qui propose aussi des contrats<br />
de distribution exclusive aux généralistes<br />
de la chaussure (cib<strong>le</strong> : magasins situés dans<br />
des vil<strong>le</strong>s de 5 000 à 20 000 habitants). “Je suis persuadé<br />
que l’avenir est aux multimarques, insiste G<strong>le</strong>n Le<br />
Charpentier, en charge du développement de la marque.<br />
Tactiquement, c’est une faib<strong>le</strong>sse de faire du monomarque.<br />
Imaginez une col<strong>le</strong>ction ratée ou décalée des attentes du<br />
consommateur : si el<strong>le</strong> n’est distribuée que dans une poignée<br />
de boutiques, vous pouvez encore sauver <strong>le</strong>s meub<strong>le</strong>s mais<br />
avec un réseau de 50 franchisés, tout <strong>le</strong> monde plonge avec<br />
vous !” C’est pourquoi Paul Strada mise sur “5 à 10 % de son<br />
offre en chaussures distribuées dans <strong>le</strong>s magasins qui nous<br />
référencient. Ils continuent en parallè<strong>le</strong> à travail<strong>le</strong>r avec<br />
d’autres marques.” Nombre de franchisés en vue pour fin<br />
2010 : “une dizaine, tout en continuant à asseoir notre savoirfaire<br />
avec des magasins dédiés à l’homme et à la femme à<br />
Pontivy et Lambal<strong>le</strong>, et à la famil<strong>le</strong> sur Loudéac et Carhaix.”<br />
Contact : 02 97 27 68 25<br />
■ “Faire de la restauration gastronomique en traiteur” :<br />
c’est toute l’ambition de Gaëtan Poulain depuis son entreprise<br />
Poulain & Fils Traiteur qui vient de déménager dans 1 000 m 2<br />
flambant neufs (investissements : 1,6 million d’euros) et qui<br />
s’apprête à ouvrir <strong>le</strong>s portes de son manoir. Jusqu’alors “éclatée”<br />
entre 3 sites (cuisines et bâtiment de stockage) à<br />
Hennebont (56), l’entreprise (23 salariés permanents avec,<br />
depuis mars, deux nouveaux cuisiniers et un pâtissier +<br />
recours à des extras) est aujourd’hui en p<strong>le</strong>in développement<br />
avec un CA de 2,2 millions d’euros (contre 1,99 million en<br />
2008 et 1,76 million en 2007). “Nous comptons entre 50 et<br />
60 % de PME parmi nos clients, se réjouit Gaëtan Poulain. Et<br />
nous intervenons sur tout <strong>le</strong> Grand Ouest voire sur Paris, de<br />
Bercy à un événement organisé par Lacoste.” Conviction de<br />
l’entrepreneur qui fête <strong>le</strong>s 15 ans de sa SARL (même si la première<br />
charcuterie familia<strong>le</strong> date de 1964 !) : “il faut avoir la rage<br />
et savoir déléguer.” Porté par son essor, <strong>le</strong> dirigeant vient aussi<br />
d’investir dans Le Manoir d’Orient (1,2 million d’euros) “de<br />
manière à offrir un lieu de réception et événementiel avec tous<br />
<strong>le</strong>s équipements attendus.” Ouverture en Juil<strong>le</strong>t.<br />
Contact : 02 97 36 53 37<br />
■ Ni agence commercia<strong>le</strong>, ni bureau de distribution<br />
“mais entre <strong>le</strong>s deux”, CPSI est une société “de conseil et<br />
d’assistance technique et commercia<strong>le</strong> auprès d’entreprises<br />
européennes en vue de <strong>le</strong>s aider à s’implanter sur <strong>le</strong> marché<br />
français” positionne Guillaume Chupin, créateur installé à<br />
Saint-Malo (35) qui tab<strong>le</strong> déjà sur un CA de 150 000 euros<br />
(contre 110 000 pronostiqués) pour son premier exercice (clos<br />
en septembre prochain). “Comment je convainc mes clients<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
de s’appuyer sur notre expertise <br />
Au nom de mon réseau. J’ai été distributeur, notamment pour<br />
un client danois, de ses machines de thermoformage et de<br />
scellage de blisters pour l’industrie médica<strong>le</strong>. Idem pour mon<br />
client anglais et ses machines de pesage et de conditionnement<br />
de poudres et granulés. En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, ces entreprises<br />
nous demandent de <strong>le</strong>ur réaliser des études de marché, de<br />
<strong>le</strong>ur “démarrer” <strong>le</strong>ur premier client… avant de se décider à<br />
ouvrir un premier bureau. L’autre avantage qu’el<strong>le</strong> trouve à s’appuyer<br />
sur CPSI, c’est qu’el<strong>le</strong>s peuvent garder <strong>le</strong>urs clients dans<br />
<strong>le</strong>ur base de données, alors qu’en passant par des distributeurs,<br />
el<strong>le</strong>s ne savent pas où vont <strong>le</strong>urs machines !” Après <strong>le</strong><br />
recrutement déjà opéré d’une première assistante, <strong>le</strong> créateur<br />
est attelé au recrutement pour septembre prochain d’un commercial<br />
“pour <strong>le</strong> Sud de la France”. De quoi avoir un pied sur <strong>le</strong><br />
continent Nord-africain “Il est vrai que nous sommes déjà<br />
amenés à travail<strong>le</strong>r l’Algérie et <strong>le</strong> Maroc pour <strong>le</strong> compte de nos<br />
clients. Mais, pour l’heure, nous établissons <strong>le</strong>s contacts via<br />
des salons, comme <strong>le</strong> dernier CFIA ou <strong>le</strong> Salon de l’emballage<br />
qui se tient à Paris.”<br />
Contact : 02 99 19 52 10<br />
RÉGION<br />
■ La 7 ème édition du<br />
concours Cré’ACC 2010<br />
est lancée ! Cré’ACC, <strong>le</strong><br />
concours régional d’aide à la<br />
création d’entreprise organisé<br />
par <strong>le</strong>s experts-comptab<strong>le</strong>s<br />
de <strong>Bretagne</strong> avec<br />
l’APCE, vise à encourager <strong>le</strong>s<br />
porteurs de projet à se faire<br />
accompagner <strong>le</strong> plus en<br />
amont possib<strong>le</strong>. Les lauréats<br />
Cré’ACC bénéficient de 2 ans<br />
d’accompagnement par un<br />
expert-comptab<strong>le</strong>, d’un film<br />
promo de <strong>le</strong>ur projet, d’une<br />
formation création d’entreprise du réseau des CCI et d’un chèque<br />
de 750 euros. Ce concours est ouvert à tous <strong>le</strong>s porteurs<br />
de projets et à toutes <strong>le</strong>s entreprises de moins de 6 mois,<br />
exclusivement sur internet, entre <strong>le</strong> 15 avril et <strong>le</strong> 15 juin,<br />
sur <strong>le</strong>s sites www.creacc.com ou www.apce.com
RÉGION<br />
■ CCI International poursuit son développement<br />
et se dote d’une nouvel<strong>le</strong><br />
image. Confrontés à une conjoncture économique<br />
défavorab<strong>le</strong>, de plus en plus d’entreprises<br />
bretonnes recherchent à l’international<br />
de nouveaux relais de croissance.<br />
Dans ce contexte, CCI International a intensifié<br />
ses actions et son travail en réseau<br />
avec ses partenaires de l’Equipe de France<br />
de l’Export. En 2009, CCI International aura<br />
accompagné à l’export 1 140 entreprises<br />
bretonnes différentes, parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s 111<br />
nouveaux exportateurs et 57 entreprises<br />
accompagnées au grand large, pays hors<br />
Europe et Maghreb. Les autres ont été accompagnées soit de<br />
manière individuel<strong>le</strong> (539) ou col<strong>le</strong>ctive (678). Pour accompagner<br />
sa dynamique de croissance, <strong>le</strong>s CCI dotent <strong>le</strong>ur réseau<br />
CCI International d’une nouvel<strong>le</strong> identité visuel<strong>le</strong>. Ce nouveau<br />
logo reprend l’abréviation anglo-saxonne “int’l” pour international,<br />
bien connue dans <strong>le</strong> monde de l’export, tout en marquant<br />
son identité française à travers <strong>le</strong> drapeau tricolore figuré par<br />
<strong>le</strong>s deux “I” de CCIINT’L.<br />
■ Rennes 1 lance sa fondation<br />
avec <strong>le</strong> soutien de représentants<br />
du monde économique<br />
breton. Après Rennes 2 et son<br />
Forum Convergences destiné à rapprocher<br />
<strong>le</strong>s étudiants du monde de<br />
l’entreprise, c’est au tour de Rennes<br />
1 de lancer sa Fondation avec la<br />
caution de 5 fondateurs issus du<br />
monde économique : Biotrial, Crédit<br />
Mutuel Arkéa, Orange, Triballat Noyal<br />
et Veolia Environnement Centre<br />
Ouest auxquels s’ajoute encore<br />
la Communauté d’Agglomération<br />
Rennes Métropo<strong>le</strong>. Présidée par<br />
Vincent Marcatté, directeur à Orange<br />
labs et président du pô<strong>le</strong> Images et<br />
Réseaux, el<strong>le</strong> est dotée d’un capital de<br />
départ de 2,1 millions d’euros (dont 600 000 euros apportés<br />
par la col<strong>le</strong>ctivité et 300 000 euros par chacune des 5 entreprises).<br />
Objectif Renforcer <strong>le</strong>s relations entre l’Université et <strong>le</strong>s<br />
entreprises en vue de favoriser l’innovation et <strong>le</strong> développement<br />
socio-économique à travers trois missions : valoriser une<br />
recherche de pointe, renforcer l’attractivité et la professionnalisation<br />
des formations et développer la politique d’internationalisation.<br />
L’Université Rennes 1 compte 23 300 étudiants et<br />
1 150 doctorants, emploie 3 300 personnes et délivre 10 000<br />
diplômes par an.<br />
Contact : 02 23 23 36 12<br />
ACTUALITÉS<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
13
FOCUS<br />
ACTUALITÉS<br />
(LE MARCHÉ DES PÂTES À EMPORTER ET/OU À CONSOMMER<br />
CONNAÎT UN FORT DÉVELOPPEMENT DANS L’OUEST<br />
Pasta presto !<br />
Des matières premières peu onéreuses, peu de<br />
personnel et une rentabilité é<strong>le</strong>vée : estimé<br />
à plus de 50 millions d’euros par Xerfi,<br />
<strong>le</strong> marché des pâtes à emporter et/ou<br />
à consommer sur place est à la mode. En p<strong>le</strong>in<br />
dans la tendance street food, cette alternative<br />
aux sandwichs et autres burgers, en bol, cornet<br />
ou cup, rencontre un vrai succès avec,<br />
partout en <strong>Bretagne</strong>, de nombreuses enseignes<br />
qui poussent sur <strong>le</strong> macadam. Jusqu’à parfois<br />
se faire presque face ! De quoi encourager<br />
une nouvel<strong>le</strong> génération d’entrepreneurs <br />
Une chose est sûre : si <strong>le</strong>s pâtes<br />
n’en finissent pas de se dérou<strong>le</strong>r,<br />
<strong>le</strong> marché, lui, pourrait se contracter.<br />
Fin de l’American Cup <br />
Un marché al dente… venu des USA<br />
Avec des marges qui atteignent souvent 70 %, “c’est un concept qui a<br />
fait son apparition il y a trois ans, témoigne Yves Sassi, président de<br />
l’Observatoire de la franchise. Vu aux Etats-Unis, en Belgique et en<br />
Al<strong>le</strong>magne, il n’a pas tardé à débarquer dans l’Hexagone. Les consommateurs<br />
veu<strong>le</strong>nt changer de type de restauration”. Soit sortir des plats<br />
convenus du marché de la street food jusqu’alors tenu “entre <strong>le</strong>s dents”<br />
des traditionnels kebabs, sandwichs, crêpes ou hamburgers. Il semblait<br />
donc évident que ce nouveau concept qui allie proximité et rapidité<br />
trouve faci<strong>le</strong>ment sa clientè<strong>le</strong> : en 5 minutes, <strong>le</strong>s pâtes sont cuites, agrémentées<br />
de sauces (c’est toute la réussite de l’affaire !) et versées dans<br />
un cornet, cup ou box (selon <strong>le</strong>s enseignes) qui <strong>le</strong>s tient bien au chaud.<br />
Les étudiants et urbains actifs en raffo<strong>le</strong>nt. Pour l’heure, cinq grandes chaines<br />
se partagent <strong>le</strong> marché : Francesca, Mezzo di Pasta, Pastacosy,<br />
Mecca Pasta et Viagio en partenariat avec Panzani. La plupart de ces enseignes<br />
affichent l’objectif d’étendre <strong>le</strong>urs réseaux et d’ouvrir 10 à 15 restaurants<br />
par an. Pastacosy sert entre 800 et 1 000 repas par jour avec<br />
seu<strong>le</strong>ment six restaurants ! Sans oublier des petits nouveaux qui pointent<br />
<strong>le</strong> bout de <strong>le</strong>ur nez, comme Nooi. La concurrence fait rage. Bref ! Tout <strong>le</strong><br />
monde veut en croquer. “C’est un signe positif. Cela veut dire que <strong>le</strong> concept<br />
est éprouvé et qu’il fonctionne” juge Yves Sassi. Seu<strong>le</strong> ombre au tab<strong>le</strong>au :<br />
des emplacements plutôt onéreux dans <strong>le</strong>s grandes vil<strong>le</strong>s. La street food,<br />
de fait, ça se vend mieux à la sortie du métro qu’au fond d’une impasse.<br />
14<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
Mezzo Di Pasta à Lorient et Lanester<br />
A toute vapeur !<br />
Une tendance à la standardisation et une nette attente pour <strong>le</strong>s<br />
remises en caisse ! Voilà ce qu’observe Richard Costa depuis qu’il<br />
a ouvert en mai 2006 un premier Mezzo Di Pasta en p<strong>le</strong>in centre<br />
de Lorient, “doublé” depuis la rentrée dernière d’un second<br />
point de vente directement implanté dans la ga<strong>le</strong>rie du Géant<br />
Casino de Lanester (soit au total 3 salariés temps p<strong>le</strong>in et 6<br />
temps partiel). “Qu’ils viennent de Strasbourg ou de Nantes, nos<br />
clients attendent qu’on <strong>le</strong>ur présente <strong>le</strong> même produit avec la<br />
même régularité dans sa préparation. C’est exactement ce<br />
qui fait <strong>le</strong> succès d’un Mac Donald’s ou d’un Quick. A côté de<br />
cela, comme nous avons tous <strong>le</strong>s mêmes process, quel<strong>le</strong> que<br />
soit l’enseigne que vous avez choisie en tant que franchisé, il<br />
faut toujours rester attractifs avec des promos, genre “1 plat<br />
acheté : <strong>le</strong> second à 3 euros. A Lanester, nous avons davantage<br />
une clientè<strong>le</strong> d’actifs que dans <strong>le</strong> centre de Lorient, et <strong>le</strong>s gens<br />
nous arrivent ticket restos en main.”<br />
Avec 250 000 à 300 000 euros d’investis par point de vente – “en<br />
fonction des travaux engagés” – Richard Costa souligne “un<br />
reversement mensuel de 4 % de son CA, auxquels s’ajoute<br />
encore 1 % dédié à la publicité qui nous profite directement, en<br />
affiches, PLV et communication plus large. Sous l’influence des<br />
médias, on assiste à un engouement pour ce type d’affaires et<br />
on voit beaucoup de gens vouloir <strong>le</strong>ur part de gâteau. Il va y avoir<br />
de la casse. C’est un métier qui nécessite investissements financiers<br />
mais aussi en personnel et en matériel. Rien que sur Lorient,<br />
nous servons 200 à 300 plats/jour !”<br />
Christophe Catoire de Viagio à Rennes<br />
Viagio à Rennes<br />
Mil<strong>le</strong> et une pâtes<br />
Un cadre moderne aux cou<strong>le</strong>urs claires et au mobilier tendance :<br />
“il faut du marketing, c’est indéniab<strong>le</strong>. A côté de nos différentes<br />
sauces, carbonara, bolognaise…, il faut aussi proposer LA sauce<br />
du moment : tartif<strong>le</strong>tte, Tajine… Pour toute cette réf<strong>le</strong>xion, je<br />
peux compter sur la force du groupe Bertrand qui détient bien<br />
d’autres franchises et qui a développé <strong>le</strong> concept Viagio avec<br />
Panzani pour fournisseur.” Février 2009 : Christophe Catoire, 42<br />
ans, dont une bonne vingtaine passée chez Mac Donald’s – “entre<br />
la Belgique et la <strong>Bretagne</strong>” – décide de prendre un virage<br />
ACTUALITÉS<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
15
ACTUALITÉS<br />
ENTRETIEN AVEC EMMANUEL GUTH,<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MEZZO DI PASTA<br />
DONT LE SIÈGE EST BASÉ À STRASBOURG<br />
2 à 3 ouvertures<br />
par mois<br />
professionnel. Ca sera <strong>le</strong>s pâtes. “Je voulais mon affaire et dans un secteur<br />
porteur qui allait émerger. C’est un concept d’avenir, pas encore arrivé<br />
à maturité.” Le déclic viendra d’une réunion d’informations donnée à la<br />
Faculté des Métiers de Ker Lann (35) où la directrice de Viagio présente<br />
son concept. “Ça faisait quelques années que je regardais <strong>le</strong>s choses se<br />
mettre en place.” Ticket d’entrée : 15 000 euros. “Pour l’emplacement,<br />
ou la marque <strong>le</strong> trouve pour vous, ou vous <strong>le</strong> trouvez. Dans mon cas, ce<br />
sont eux qui me l’ont trouvé mais <strong>le</strong> loyer est bien pour moi.” Emplacement<br />
de choix : en p<strong>le</strong>in dans <strong>le</strong> nouveau cœur culturel de Rennes, entre <strong>le</strong>s<br />
Champs Libres et un Liberté en p<strong>le</strong>ine réouverture. “Bon, on dit qu’il faut<br />
un an de recul pour juger des choses. Il est certain que <strong>le</strong>s travaux de la<br />
place ont trainé, donc <strong>le</strong>s premiers mois ont été un peu décevants. Mais<br />
depuis aout-septembre, on a trouvé notre rythme de croisière.” Ouverte<br />
de 11h à 21h, l’adresse où s’activent quatre autres personnes, reste<br />
ouverte jusque 22h30 <strong>le</strong> week-end “et même plus tard pour capter la clientè<strong>le</strong><br />
après <strong>le</strong>s concerts du Liberté.” Une élasticité qui rime avec diversité :<br />
pain (focaccia) toasté, salades et glaces maison ! “Et ne me demandez<br />
pas si en été <strong>le</strong>s gens mangent moins de pâtes qu’en hiver ! (rires) Estce<br />
qu’ils mangent moins de burgers De toute façon, notre groupe préfère<br />
se développer doucement mais sûrement”, conclut Christophe Catoire<br />
qui a intégré la commission Achat.<br />
16<br />
“Le concept est né en 2002 à Strasbourg et nous<br />
avons ouvert notre 1ère franchise à Nantes en 2004.<br />
Aujourd’hui, sur <strong>le</strong>s 109 établissements ouverts, 11<br />
sont situés en <strong>Bretagne</strong> 1 . Nous avons été <strong>le</strong>s premiers<br />
à développer ce concept de vente de pâtes en<br />
restauration rapide, à modéliser <strong>le</strong> concept de cuisine<br />
spectac<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s clients voient en direct la cuisson de<br />
<strong>le</strong>urs pâtes. Dès l’origine, nous nous sommes portés<br />
sur <strong>le</strong> créneau du frais avec un fournisseur italien qui<br />
nous livre une fois par semaine. Le ticket moyen du<br />
repas est de 6,50 euros en province, 7,50 euros à<br />
Paris et notre cœur de cib<strong>le</strong> est <strong>le</strong> jeune actif.” Selon<br />
<strong>le</strong> dirigeant, l’emplacement mais éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> facteur<br />
climat sont essentiels à la réussite d’une franchise.<br />
Celui tempéré de la <strong>Bretagne</strong> apporte une va<strong>le</strong>ur<br />
ajoutée au produit et explique en partie <strong>le</strong> fort développement<br />
de Mezzo Di Pasta dans l’Ouest. Le droit<br />
d’entrée est de 25 000 euros. “Il faut compter 8 à 12<br />
mois entre <strong>le</strong>s premiers contacts et l’ouverture effective<br />
du magasin. Nous accompagnons <strong>le</strong> franchisé<br />
dans la négociation de son local et cela prend du<br />
temps. Le profil type est un homme de 40 ans à la<br />
recherche d’une reconversion sur un marché porteur<br />
et qui souvent n’est pas issu de la restauration.<br />
Depuis <strong>le</strong> lancement de nos franchises, nous n’avons<br />
connu aucun échec et nous ambitionnons un nombre<br />
total de 150 Mezzo Di Pasta à fin 2010.”<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
1<br />
3 à Rennes, 3 à Brest, 1 à Saint-Brieuc, 1 à Vannes,<br />
1 à Lorient, 1 à Lanester et 1 à Quimper<br />
PastaCosy à Quimper<br />
Pâtes qui peinent<br />
à décol<strong>le</strong>r <br />
“Je suis en p<strong>le</strong>ine interrogation.<br />
Avec mon comptab<strong>le</strong>, on<br />
est bien d’accord : il faut absolument<br />
que j’augmente mon<br />
chiffre. Je réfléchis donc à la<br />
possibilité de livrer <strong>le</strong>s<br />
bureaux, voire au-delà… Car, pour <strong>le</strong> moment, je ne tiens pas du tout mon<br />
business plan.” Aïe ! Première arrête dans <strong>le</strong> marché de la pasta C’est<br />
en novembre 2009 qu’Henri Corlosquet, 52 ans, se lance lui aussi dans<br />
ce marché qu’il a découvert en tant que client tout d’abord. Passé par<br />
la restauration “pas rapide mais gastro”, l’homme a aussi travaillé en discothèques,<br />
pubs… avant de vendre des cadeaux-gadgets depuis sa cellu<strong>le</strong><br />
commercia<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>in dans la ga<strong>le</strong>rie du Géant de Quimper-29. “Séduit<br />
par <strong>le</strong> concept, j’ai entrepris mes recherches sur <strong>le</strong> net avant de me rendre<br />
au Salon de la franchise où j’ai fait <strong>le</strong> tour des enseignes. C’est PastaCosy<br />
qui m’a <strong>le</strong> plus séduit. Pourquoi Notamment parce qu’ils fabriquent euxmêmes<br />
<strong>le</strong>urs sauces ! El<strong>le</strong>s ne sont pas industriel<strong>le</strong>s, ce qui <strong>le</strong>ur confère<br />
une typologie de goûts différente justement.” Chez PastaCosy, <strong>le</strong> franchisé<br />
ne verse pas de royalties après un ticket d’entrée à 21 000 euros,<br />
bénéficie de deux semaines en formation avec son cuisinier “où là<br />
encore j’ai été séduit par <strong>le</strong>urs desserts” et d’une semaine d’accompagnement<br />
lors de son ouverture. Notre entrepreneur s’est ainsi lancé sur<br />
58 m 2 . “Nous sommes trois avec une clientè<strong>le</strong> essentiel<strong>le</strong>ment composée<br />
d’actifs qui travail<strong>le</strong>nt dans <strong>le</strong>s bureaux. On ne voit pas vraiment <strong>le</strong>s<br />
étudiants : on reste un peu cher pour eux, même si on <strong>le</strong>ur propose une<br />
formu<strong>le</strong> à 5 euros, pâtes et boisson.” Alors, pourquoi ces premiers résultats<br />
décevants “A cause de mon loyer qui est cher. Ca fait 15 ans que<br />
je suis dans la ga<strong>le</strong>rie et je m’en sortais bien mieux avec cadeauxgadgets,<br />
c’est sûr.” D’où un élargissement de la carte : soupe quotidienne,<br />
sandwichs crousti ou froids et nouvel<strong>le</strong>s tartes salées : “il faut pouvoir<br />
répondre à la demande des personnes qui n’aiment pas forcément <strong>le</strong>s<br />
pâtes.”<br />
■ Serge Marshall
DOCAPOST, HOLDING DU GROUPE LA POSTE,<br />
REGROUPE UNE DIZAINE DE FILIALES SPÉCIALISÉES<br />
DANS LA GESTION DU DOCUMENT ET DU COURRIER<br />
Optimiser <strong>le</strong>s flux<br />
et réduire <strong>le</strong>s coûts<br />
Créée en 2007, Docapost accompagne <strong>le</strong>s entreprises et <strong>le</strong>s acteurs publics en <strong>le</strong>ur<br />
proposant des solutions sur mesure ou c<strong>le</strong>fs en main. Du conseil à la numérisation,<br />
en passant par l’échange de données sécurisées, l’éditique, l’impression à la<br />
demande, l’archivage et la gestion d’un service courrier, el<strong>le</strong> se positionne en<br />
opérateur global de service. El<strong>le</strong> <strong>le</strong>s aide ainsi à optimiser <strong>le</strong>urs coûts, à faire de la<br />
gestion documentaire et du courrier un <strong>le</strong>vier de développement et d’amélioration<br />
de <strong>le</strong>ur productivité.<br />
L’un de ses représentants en <strong>Bretagne</strong>, Philippe Lourgouilloux, nous la présente.<br />
“Le courrier, ce n’est pas mon job ! Je<br />
souhaite externaliser tout son traitement<br />
ou réviser l’organisation et <strong>le</strong>s moyens<br />
existants de manière à gagner en efficacité<br />
mais aussi en coût.” Ces paro<strong>le</strong>s<br />
rapportées par Philippe Lourgouilloux<br />
sont cel<strong>le</strong>s de ses clients qui, de plus en<br />
plus, font appel à son expertise pour<br />
optimiser <strong>le</strong>urs coûts de production.<br />
“L’audit de l’existant est un préalab<strong>le</strong> à<br />
tout déploiement de solution. Avec <strong>le</strong>s<br />
conseil<strong>le</strong>rs d’ISC, filia<strong>le</strong> de Docapost,<br />
nous menons chez nos clients des<br />
missions de diagnostic de la gestion du<br />
document et du courrier de manière à<br />
identifier <strong>le</strong>s potentiels d’amélioration.<br />
Libre à eux par la suite de faire appel ou<br />
non à nos autres filia<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>ur mise en<br />
œuvre.” ISC assure éga<strong>le</strong>ment l’accompagnement<br />
des projets d’entreprises à<br />
<strong>le</strong>urs différents stades (idée, concept,<br />
étude d’opportunité/faisabilité, cadrage,<br />
spécifications fonctionnel<strong>le</strong>s et techniques,<br />
cahiers des charges…) si ces<br />
projets concernent plus particulièrement<br />
<strong>le</strong>s grands comptes : industries, banques,<br />
assurances, ou encore <strong>le</strong> secteur public ;<br />
ils sont déjà 200 aujourd’hui en <strong>Bretagne</strong><br />
à être clients de Docapost. En un peu<br />
plus de deux ans, Docapost a doublé<br />
son chiffre d’affaires et a réalisé en 2009<br />
plus de 400 millions d’euros de CA pour<br />
un effectif consolidé de 4 600 personnes.<br />
Rationaliser et optimiser <strong>le</strong>s envois des<br />
courriers sortants, al<strong>le</strong>r vers une dématérialisation<br />
accrue et automatisée des flux<br />
entrants ou améliorer la gestion de<br />
la relation client sont <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s<br />
solutions proposées par Docapost et ses<br />
filia<strong>le</strong>s. “Extelia, spécialisée dans <strong>le</strong>s solutions<br />
d’externalisation, offre notamment<br />
aux établissements bancaires une gamme<br />
complète et unique de services innovants<br />
couvrant la totalité de la chaîne de<br />
paiements, de l’acquisition jusqu’à<br />
l’archivage en passant par la gestion des<br />
impayés. Autre exemp<strong>le</strong>, Seres, basée à<br />
Saint-Grégoire (35), est spécialisée dans<br />
la numérisation des documents et la mise<br />
à disposition de plates-formes de travail<br />
Philippe Lourgouilloux<br />
collaboratif. Mai<strong>le</strong>va intéresse<br />
plus particulièrement <strong>le</strong>s PME à<br />
l’occasion de la conception, l’envoi<br />
et l’optimisation de <strong>le</strong>urs<br />
mailings … Bref, nous accompagnons<br />
l’entreprise dans la mise<br />
en œuvre d’une gestion efficace<br />
de sa communication multicanal<br />
tout en tenant compte de son<br />
avancée technologique. Dans<br />
certains cas, <strong>le</strong>s dirigeants préfèrent<br />
nous confier l’évolution de <strong>le</strong>ur système<br />
informatique pour gérer l’ensemb<strong>le</strong> de<br />
<strong>le</strong>urs documents et <strong>le</strong>ur éviter ainsi une<br />
solution interne trop coûteuse. Dans<br />
d’autres, nous mettons à <strong>le</strong>ur disposition<br />
du personnel qui gère sur place tous <strong>le</strong>s<br />
courriers entrants et sortants. Un des<br />
derniers contrats que nous venons de<br />
remporter est la gestion du vote par<br />
internet à l’occasion des prochaines<br />
é<strong>le</strong>ctions consulaires qui auront lieu en<br />
fin d’année. 57 CCI nous font confiance.<br />
Nous apportons notre expertise aux<br />
hôpitaux dans <strong>le</strong> cadre de l’archivage et de<br />
la numérisation des dossiers médicaux<br />
de chaque patient.” La capacité de<br />
Docapost à proposer des solutions sur<br />
mesure permettant à tous types d’entreprise<br />
ou administrations d’optimiser ses<br />
processus métiers a aujourd’hui fait ses<br />
preuves… une aide bienvenue à l’heure de<br />
la crise et alors que la réduction des coûts<br />
est au centre des priorités.<br />
PUBLI-INFO<br />
Pour toute demande de diagnostic ou renseignement<br />
sur <strong>le</strong>s solutions Courrier du groupe La Poste,<br />
n’hésitez pas à composer <strong>le</strong> 36-34<br />
(0,34 euro TTC la minute à partir d’un téléphone fixe)
BRETAGNE VIANDES, FIÈRE D’ÊTRE UNE PME<br />
L’art de se décarcasser<br />
ENTREPRISES<br />
18<br />
Spécialiste du bœuf et du veau de haute qualité bouchère,<br />
<strong>Bretagne</strong> Viandes à Quimper est un cas à part à l’ouest,<br />
<strong>le</strong> seul de tail<strong>le</strong> moyenne entre <strong>le</strong>s géants Bigard<br />
ou Jean Rozé et la myriade de petits opérateurs.<br />
Avec, à la clé, des performances à l’export.<br />
C’est en 1986 que Denis Le Roy, professionnel du<br />
commerce de la viande, franchit <strong>le</strong> pas en créant Cornouail<strong>le</strong><br />
Viande sur <strong>le</strong> site de l’ancien abattoir de Quimper. Ils sont alors<br />
cinq à s’embarquer dans la fourniture aux bouchers de proximité.<br />
Ils seront 15 cinq ans plus tard pour y ajouter <strong>Bretagne</strong><br />
Viandes Restauration à destination cette fois des restaurateurs<br />
et col<strong>le</strong>ctivités. Quand, en 1998, ouvre <strong>le</strong> nouvel abattoir municipal<br />
de Quimper, Cornouail<strong>le</strong> Viandes fusionne avec Beyou, l’autre<br />
intervenant majeur de l’équipement, pour devenir <strong>Bretagne</strong><br />
Viandes Distribution avec un effectif de 70 personnes. Au retrait<br />
de la famil<strong>le</strong> Beyou en 2007, Denis Le Roy tient toutes <strong>le</strong>s<br />
manettes pour aboutir l’année dernière à la demande de la<br />
mairie de Quimper au rachat de l’abattoir municipal dont<br />
<strong>Bretagne</strong> Viandes assurait plus de 90 % de l’activité. Aujourd’hui,<br />
avec 135 personnes, l’entreprise abat et commercialise 550<br />
bovins et 300 veaux par semaine pour un CA de 55 millions<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
d’euros, dont 13 à l’export. “Ces dernières années, nous avons<br />
investi 1 million d’euros par an pour nous développer et adapter<br />
l’outil. Cela ne sera plus nécessaire en 2010 à mon grand<br />
soulagement, raconte Denis Le Roy. Nous pouvons ainsi nous<br />
concentrer sur une valorisation encore meil<strong>le</strong>ure de nos produits.”<br />
La confiance et l’écoute<br />
Deux principes mènent la stratégie de l’entreprise : la confiance<br />
et l’écoute du marché. “Nous sommes capab<strong>le</strong>s de livrer tout<br />
point de vente deux fois par semaine jusqu’à l’axe Rennes-<br />
Nantes, c’est 50 % de notre chiffre. Le reste de l’hexagone en<br />
représente 25 %, à égalité avec l’export. Autant dire que la<br />
majeure partie de la vente se fait au téléphone avec des gens<br />
qu’on ne voit en moyenne que tous <strong>le</strong>s deux ans. Sans relation<br />
de confiance, pas de vente !” Travaillant au jour <strong>le</strong> jour une<br />
matière première vivante de conformation hétérogène par nature,<br />
<strong>Bretagne</strong> Viandes doit re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> défi d’une livraison homogène<br />
sur l’année. “Le savoir-faire et la connaissance du produit sont<br />
nos armes pour fidéliser nos clients, tout comme notre<br />
conscience de n’être en fait que <strong>le</strong> prolongement d’un é<strong>le</strong>vage<br />
breton de qualité. Nous ne touchons pas directement <strong>le</strong> grand<br />
public puisque nous n’avons pas de marques, mais c’est vers<br />
nous que tout <strong>le</strong> monde se retournerait en cas de problème sanitaire<br />
ou de qualité.” La crise de la vache fol<strong>le</strong> a laissé des traces<br />
dans toute la profession… une addition corsée par des tests obligatoires<br />
et la fin d’exploitation de certaines parties des carcasses,<br />
en France comme à l’étranger.<br />
Des goûts et des cou<strong>le</strong>urs<br />
“Aujourd’hui, on ne cherche pas obligatoirement à développer <strong>le</strong><br />
nombre de nos clients, mais plutôt à vendre plus à chacun en <strong>le</strong>ur<br />
proposant davantage de produits transformés et une réponse bien<br />
adaptée à <strong>le</strong>ur clientè<strong>le</strong>.” Pour la France, de la blanquette, du bourguignon,<br />
en lots prêts à cuisiner pour <strong>le</strong>s restaurateurs, des<br />
steaks hachés prêts à cuire pour <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités, sont déjà une<br />
réalité chez <strong>Bretagne</strong> Viandes. “A l’export, nous voulons col<strong>le</strong>r<br />
toujours de plus près au goût des consommateurs, celui que nous<br />
réclament nos clients.” Ainsi pour l’Italie (45 % de l’exportation<br />
à el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> avec une quinzaine de gros acheteurs livrés toutes<br />
<strong>le</strong>s semaines), ce sera du jeune bovin à la chair la plus pa<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>,<br />
tout comme en Grèce, Portugal, Al<strong>le</strong>magne ou Pays-Bas, <strong>le</strong>s<br />
autres marchés principaux, alors que <strong>le</strong> consommateur français<br />
demande une viande bien rouge d’animaux plus âgés.<br />
“Nous sommes une PME positionnée en régional, conclut Denis<br />
Le Roy, sans <strong>le</strong>s lourdeurs d’un grand groupe mais capab<strong>le</strong> de<br />
se projeter au loin par une ambition partagée. Un signe ne trompe<br />
pas : alors que dans nos métiers, il est très dur de recruter à cause<br />
d’une mauvaise image du travail en agroalimentaire, la personne<br />
qui entre chez nous y reste pour l’ambiance.”<br />
■ Yves Pouchard
SOTIRA 35, SOUS-TRAITANT DE CARROSSERIES<br />
EN MATÉRIAUX COMPOSITE<br />
De James Bond<br />
à Arnold Schwarzenegger<br />
Créée en 1998 à Saint-Méloir-des-Ondes, sur l’ancien site<br />
de Marie Surgelés, Sotira 35 emploie 140 personnes<br />
pour un CA 2010 prévisionnel de 12 millions d’euros.<br />
Aston Martin, Tesla, Mercédès, John Deere ou encore<br />
Barco comptent parmi ses principaux clients.<br />
ENTREPRISES<br />
Tesla et Barco en 2008<br />
Aston Martin, la prestigieuse marque anglaise, est à<br />
l’origine de la création de Sotira 35. A l’époque, <strong>le</strong> constructeur<br />
automobi<strong>le</strong> cherchait activement un sous-traitant industriel<br />
proche de son siège social basé à Gaydon au Royaume-Uni et<br />
spécialisé dans la fabrication de pièces de carrosserie en matériaux<br />
composite. “Notre capacité à livrer en huit heures de<br />
temps par camion-bateau et la précision de notre technologie,<br />
qui permet à un robot de projeter des fibres de carbone sur une<br />
pièce préalab<strong>le</strong>ment moulée, ont d’emblée séduit Aston Martin,<br />
explique Ronan Gallou, directeur de l’usine bretonne. Filia<strong>le</strong> du<br />
groupe Sora Composites (53) 1 , Sotira 35 est devenue, au fil du<br />
temps, spécialiste en production de pièces plastique renforcées<br />
de fibres de verre et de carbone, depuis la conception jusqu’au<br />
moulage et la mise en peinture. Avec Mercedes pour autre<br />
client et la fabrication d’une cabine complète en carbone pour<br />
camion 4x4 type forestier, <strong>le</strong>s petites séries et <strong>le</strong>s marchés de<br />
niche deviennent rapidement sa marque de fabrique. “Cinq fois<br />
plus léger qu’une cabine classique mais avec la même solidité,<br />
nous en produisons un millier par an.”<br />
D’autres éléments de carrosserie sont éga<strong>le</strong>ment fabriqués par<br />
Sotira. Comme l’habillage des ensi<strong>le</strong>uses ou des moissonneuses-batteuses<br />
de la marque américaine John Deere, “pour<br />
<strong>le</strong>quel on réalise toute la carrosserie d’un modè<strong>le</strong> design, jusqu’à<br />
1 500 pièces par an” ou <strong>le</strong> nez des tracteurs d’Agco, qui<br />
regroupe un grand nombre de marques du marché de l’équipement<br />
agrico<strong>le</strong>. “Ces marchés ont des durées de vie de 5 à 7 ans<br />
et nous envisageons de fabriquer d’autres pièces que la<br />
carrosserie.”<br />
Dès 2008, ce savoir-faire reconnu amène la société américaine<br />
Tesla Motors à confier aux Bretons la carrosserie de sa luxueuse<br />
Tesla, <strong>le</strong> nouveau roadster é<strong>le</strong>ctrique haut de gamme, “vendue<br />
100 000 dollars avant sa sortie à Arnold Schwarzenegger, Nico<strong>le</strong><br />
Kidman ou George Clooney. C’est un marché spot qui va durer<br />
3-4 ans jusqu’en 2012 et représente 25 % de notre CA. Sa<br />
carrosserie, entièrement en fibres de carbone, assure la légèreté<br />
de cette voiture dont 20 exemplaires sortent chaque semaine de<br />
notre usine”, poursuit Gil<strong>le</strong>s Gallou. En 2008, Sotira 35 s’est tournée<br />
vers d’autres secteurs d’activité et travail<strong>le</strong> aujourd’hui pour<br />
Barco, entreprise internationa<strong>le</strong> spécialisée dans <strong>le</strong>s vidéoprojecteurs.<br />
“Nous réalisons la structure complète en carbone qui<br />
sert de support géant pour des écrans d’image. Il fallait qu’el<strong>le</strong><br />
soit légère et résistante pour éviter tout risque de distorsion sous<br />
la cha<strong>le</strong>ur. Nous devrions en sortir 700 à 800 sur <strong>le</strong> 1er semestre.<br />
Début 2010, nous avons démarré la fabrication de l’Aston<br />
Martin Rapide, 10 véhicu<strong>le</strong>s/jour sortent actuel<strong>le</strong>ment mais il est<br />
diffici<strong>le</strong> d’anticiper la fluctuation des volumes car la crise est<br />
passée par là.”<br />
Pour assurer son avenir, Sotira dispose d’un centre de R&D 2<br />
constitué d’une équipe internationa<strong>le</strong> et pluridisciplinaire qui<br />
travail<strong>le</strong> sur la conception de nouveaux projets.<br />
“Beaucoup de ces projets concernent notre site du fait de notre<br />
spécialisation en composite de niche associée à une forte maind’œuvre.<br />
En ce moment, par exemp<strong>le</strong>, l’équipe développe des<br />
châssis en carbone, plus légers. Nous cherchons toujours à<br />
nous diversifier, tant en typologie de clientè<strong>le</strong> qu’en secteur<br />
d’activité. La croissance devrait être de retour en 2010.”<br />
■ Véronique Maignant<br />
1<br />
Sora Composites dispose de 4 sites de production en France<br />
2<br />
Cemcat (Centre d’Etudes des Matériaux Composites Avancés<br />
pour <strong>le</strong> Transport) basé à Changé en Mayenne, lieu du siège<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
19
AUBAUD MENUISERIE, UNE ENTREPRISE FAMILIALE AVEC, À SA TÊTE, UNE JEUNE FEMME<br />
ENTREPRISES<br />
Isabel<strong>le</strong> Aubaud et son frère Christian ont prévu plus<br />
de 150 000 euros d’investissements en 2010<br />
Passionnée et<br />
déterminée<br />
Depuis 2004, année de reprise par <strong>le</strong>s enfants<br />
Isabel<strong>le</strong> et Christian, la menuiserie Aubaud a connu<br />
une forte croissance. Aujourd’hui, <strong>le</strong>s investissements<br />
se poursuivent et une réf<strong>le</strong>xion sur la structuration<br />
de l’entreprise est en cours.<br />
“Mon frère et moi-même avons intégré l’entreprise dans<br />
<strong>le</strong>s années 90, explique Isabel<strong>le</strong> Aubaud, la jeune dirigeante de<br />
39 ans. Cela s’est fait naturel<strong>le</strong>ment, Christian avait suivi une<br />
formation en bâtiment génie civil et moi des études en secrétariat<br />
de direction. Nous sommes cogérants, j’ai pris en charge l’administratif,<br />
<strong>le</strong> commercial ainsi que <strong>le</strong> bureau d’études. Mon<br />
frère est responsab<strong>le</strong> production. Nous assurons tous <strong>le</strong>s deux<br />
<strong>le</strong> suivi des chantiers et, depuis 2008, avec la crise, <strong>le</strong>s affaires<br />
étant plus dures, la présence sur <strong>le</strong> terrain auprès des clients est<br />
essentiel<strong>le</strong>.”<br />
L’entreprise, installée à Iffendic (35) depuis son origine, est<br />
spécialisée dans <strong>le</strong> travail du bois, du PVC et de l’aluminium pour<br />
la réalisation de menuiseries intérieures et extérieures, l’agencement<br />
de maisons ou bureaux et la pose de cloisons sèches.<br />
Ses clients vont du particulier aux professionnels établis sur <strong>le</strong><br />
22 et <strong>le</strong> 35. Cependant, l’essentiel de l’activité se fait via <strong>le</strong>s appels<br />
d’offres publics ou <strong>le</strong>s marchés avec<br />
architectes. “Depuis fin 2008, <strong>le</strong> retour<br />
positif des AO que nous traitons est<br />
beaucoup moins important, seu<strong>le</strong>ment<br />
10 % ! Vous imaginez la dépense de<br />
temps et d’énergie pour rien. Un particulier<br />
peut, lui, demander jusqu’à 6<br />
devis différents. A côté de cela, <strong>le</strong> poids<br />
administratif avec <strong>le</strong>s mises aux normes obligatoires ne cesse de<br />
croître.”<br />
Malgré cette surcharge de travail, une croissance rapide et un<br />
marché tendu avec des prix tirés vers <strong>le</strong> bas, la jeune femme,<br />
de tempérament positif, est déterminée à al<strong>le</strong>r de l’avant. Avec<br />
son frère, el<strong>le</strong> réfléchit à une redéfinition des postes pour optimiser<br />
<strong>le</strong>s compétences de chacun et, pourquoi pas, à un recrutement<br />
pour mieux structurer l’entreprise. “Comme tout <strong>le</strong><br />
monde, je connais des baisses de moral mais je redémarre<br />
assez vite. Avec mon frère, nous sommes complémentaires<br />
même si je ressens <strong>le</strong> besoin de redéfinir <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de chacun. Ce<br />
qui me plait <strong>le</strong> plus c’est <strong>le</strong> suivi de chantier, <strong>le</strong> contact avec <strong>le</strong>s<br />
gens. J’ai appris <strong>le</strong> métier sur <strong>le</strong> tas et je suis passionnée par ce<br />
que je fais ! J’aime faire face aux difficultés.” Avec 16 personnes,<br />
l’effectif comme <strong>le</strong> CA de 1,45 million d’euros ont doublé<br />
depuis 2004.<br />
J’apprends tous <strong>le</strong>s jours<br />
“Ce qui me plaît <strong>le</strong> plus,<br />
c’est <strong>le</strong> suivi de chantier”<br />
Très présente dans son entreprise, Isabel<strong>le</strong> Aubaud est éga<strong>le</strong>ment<br />
très engagée à l’extérieur. El<strong>le</strong> est ainsi membre du CJD,<br />
du conseil d’administration de la Capeb, conseillère municipa<strong>le</strong><br />
au sein de sa commune et membre de l’union des commerçants.<br />
“J’apprends tous <strong>le</strong>s jours et ces échanges me permettent de<br />
progresser. Je n’ai pas d’enfants et ma maison jouxte l’entreprise,<br />
ce qui facilite grandement cette capacité à mener de front vie<br />
privée et vie professionnel<strong>le</strong>. De plus, je prends très peu de vacances<br />
car je culpabilise et à chaque retour je me sens obligée de<br />
travail<strong>le</strong>r deux fois plus. Durant la semaine, je passe l’essentiel<br />
de mon temps à l’extérieur et je rattrape <strong>le</strong> travail administratif<br />
accumulé, <strong>le</strong> samedi.” Cet emploi du<br />
temps bien rempli semb<strong>le</strong> lui réussir ainsi<br />
qu’à l’entreprise, puisque, cette année,<br />
plus de 150 000 euros d’investissements<br />
sont prévus. “Du fait de la crise, nous<br />
avons <strong>le</strong>vé <strong>le</strong> pied durant <strong>le</strong> précédent<br />
exercice, mais cette année, pour adapter<br />
nos menuiseries aux normes européennes,<br />
nous allons moderniser l’outil de fabrication et changer<br />
quelques machines. Nous prévoyons aussi des travaux d’aménagement<br />
dans <strong>le</strong>s bureaux, <strong>le</strong> remplacement de certains véhicu<strong>le</strong>s<br />
de chantier …c’est sans fin !”<br />
Les perspectives sont bonnes pour la menuiserie Aubaud dont<br />
certains chantiers sont prévus jusqu’en 2011 et 2012. “On signe<br />
et on s’adapte en faisant appel de temps à autre à des intérimaires<br />
ou à des sous-traitants. Nos chantiers vont de 1 500 à<br />
500 000 euros. Le CA devrait continuer à croître et l’effectif<br />
atteindre 20 personnes. Cependant, à ce stade et au vu du<br />
chemin parcouru, il nous faudra avoir bien structuré l’entreprise<br />
pour assurer sa pérennité”, conclut de manière très réaliste<br />
Isabel<strong>le</strong> Aubaud.<br />
■ Véronique Maignant<br />
20<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
MDY MARBRESOL,<br />
MARBRIER AU SAVOIR-FAIRE D’EXCEPTION<br />
Du marbre dont on fait<br />
...<strong>le</strong>s paquebots<br />
Depuis son rachat en 2008 par <strong>le</strong> groupe MDY<br />
(Marbrerie des Yvelines), l’entreprise guidéloise Marbresol<br />
gagne des parts de marché dans <strong>le</strong> milieu du luxe.<br />
En 2009, el<strong>le</strong> a travaillé sur <strong>le</strong> hall d’accueil du paquebot<br />
de croisière Magnifica de la compagnie STX.<br />
ENTREPRISES<br />
Marbresol travail<strong>le</strong> depuis 50 ans comme marbrier haut<br />
de gamme. Rachetée par MDY en 2008 suite à un redressement<br />
judiciaire, l’entreprise s’est remise en ordre de marche. “Marbresol<br />
a toujours privilégié la qualité du travail à la quantité. El<strong>le</strong> bénéficie<br />
d’une très bel<strong>le</strong> image de marque”, souligne Marc Pitussi,<br />
directeur de Marbresol. L’entreprise, implantée à Guidel (56), doit<br />
répondre aux très hautes exigences de certains de ses clients.<br />
“Dénicher des plaques de marbre aux veines parfaites, peu de<br />
marbriers savent <strong>le</strong> faire. Nous ne sommes que trois entreprises<br />
françaises sur ce créneau. Nos deux concurrents sont basés à<br />
Nantes et Paris.”<br />
Paquebots de croisière, boutiques Chanel et Dior<br />
Depuis quelques années, l’entreprise séduit <strong>le</strong>s paquebots de<br />
croisière. En 2009, el<strong>le</strong> a décroché un très gros marché, lié à<br />
l’agencement du hall d’accueil du paquebot MSC Magnifica<br />
(fabriqué par STX à Saint-Nazaire) et à l’habillage de ses spas.<br />
“On a commencé fin juil<strong>le</strong>t et on a terminé en novembre ! Les<br />
exigences étaient très hautes. Nous sommes allés chercher <strong>le</strong><br />
marbre directement où il est produit, en Italie, avec <strong>le</strong>s architectes”,<br />
précise Marc Pitussi. Grâce à ce chantier de 450 000<br />
euros (quatrième du genre pour l’entreprise), MDY Marbresol a<br />
pu atteindre un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2009.<br />
L’entreprise rêve à présent de renouve<strong>le</strong>r l’expérience en 2010.<br />
El<strong>le</strong> attend d’ail<strong>le</strong>urs une réponse pour un chantier d’aussi<br />
grande importance, sur un paquebot…<br />
Mais <strong>le</strong> domaine du luxe, ce n’est pas nouveau pour MDY<br />
Marbresol. La PME travail<strong>le</strong> aussi pour Chanel et Dior. Les<br />
prestigieuses marques ont en effet acheté chez Marbresol un<br />
produit blanc à base de poudre de marbre pour <strong>le</strong> faire poser<br />
sur <strong>le</strong>s sols de toutes <strong>le</strong>urs boutiques. Marbresol est aussi<br />
reconnue dans <strong>le</strong> milieu des hôtels de luxe parisiens, comme<br />
<strong>le</strong> Plaza Athénée ou <strong>le</strong> Madarin Hôtel, deux enseignes qui ont<br />
choisi MDY pour <strong>le</strong> marbre de <strong>le</strong>urs sal<strong>le</strong>s de bains. Marbresol<br />
travail<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>ment sur un chantier en Ouzbékistan, celui du<br />
palais présidentiel, comprenant 200 m 2 de marbre, murs et<br />
plafonds compris ! “Ce chantier, nous l’avons obtenu grâce à<br />
un architecte qui nous a repérés au Salon Maison et Objets”,<br />
tient à souligner Marc Pitussi.<br />
Marbre et carrelage pour séduire tous <strong>le</strong>s clients<br />
MDY Marbresol n’a pas pour autant vocation à se spécialiser sur<br />
<strong>le</strong>s gros marchés luxueux. “Pas question de dépasser <strong>le</strong>s 500 000<br />
euros pour un gros marché. Nous sommes une PME de 16<br />
personnes, avec certes un bureau d’études de six personnes,<br />
mais il ne faut pas être trop gourmand”, confie Marc Pitussi. MDY<br />
Marbresol compte bien continuer à honorer ses commandes de<br />
particuliers. D’autant qu’el<strong>le</strong> propose, contrairement à ses<br />
concurrents, la possibilité de mélanger marbre et carrelage. Un<br />
bon point quand on sait que <strong>le</strong> prix pour faire poser du marbre<br />
dans une sal<strong>le</strong> de bains démarre à 15 000 euros, alors qu’avec<br />
un mélange carrelage et marbre on divise d’emblée la facture<br />
par deux. “Tous nos clients ne sont pas riches ! On fait beaucoup<br />
de rénovations de sal<strong>le</strong>s de bains pour des seniors qui ont envie<br />
de produits de qualité…”, note Marc Pitussi.<br />
Marbresol envisage donc de continuer ainsi, sans nouvel<strong>le</strong>s<br />
embauches, tout en s’accordant une ou deux grosses commandes<br />
annuel<strong>le</strong>s. Avec un souci de tail<strong>le</strong> pour Marc Pitussi : <strong>le</strong> vieillissement<br />
des salariés et l’absence de formation de marbrier.<br />
“Nous allons devoir remplacer des départs en retraite, mais<br />
avant cela il faut commencer à former des jeunes sur <strong>le</strong> tas ! C’est<br />
un métier extraordinaire, à condition de n’avoir peur ni de la poussière,<br />
ni de travail<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pieds dans l’eau !”<br />
■ Charlotte Viart<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
21
DOSSIER<br />
Les achats à l’aune de la crise<br />
Tout remettre à plat<br />
CES ENTREPRISES TÉMOIGNENT :<br />
• Ambalia Cornouail<strong>le</strong> (Quimper)<br />
• Ame Haslé (Me<strong>le</strong>sse)<br />
• Canon <strong>Bretagne</strong> (Liffré)<br />
• Cloitre imprimeurs (Brest)<br />
• Delphi (St aubin du Cormier)<br />
• Icare (Morlaix)<br />
• Lequertier (St-Jouan-des-Guérets)<br />
• Norcis conseil (Gevezé)<br />
• Romi (Rennes)<br />
• Scarmor (Landerneau)<br />
• Traiteur de Paris (La Guerche de <strong>Bretagne</strong>)<br />
22
Quand son activité baisse, faut-il acheter<br />
moins ou mieux La crise est l’occasion<br />
de repenser son organisation, d’imaginer<br />
d’autres modes de gestion, en externalisant<br />
et en mutualisant certaines fonctions,<br />
de mettre en place d’autres relations<br />
avec des fournisseurs qui sont aussi<br />
des partenaires de la performance.<br />
Couper dans <strong>le</strong>s budgets, ou mieux s’organiser Alors que<br />
la crise perdure, la nécessité de mieux gérer ses achats est d’actualité<br />
dans toutes <strong>le</strong>s entreprises.<br />
Prenons <strong>le</strong> groupe Eric Lequertier à Saint-Jouan-des-Guérets (35).<br />
Spécialisé dans la conception, la création paysagère, l’entretien de<br />
jardin, la piscine et <strong>le</strong> service à la personne, il emploie actuel<strong>le</strong>ment<br />
52 salariés et son chiffre d’affaires a doublé en quatre ans pour<br />
atteindre 3,4 millions d’euros. Chaque service est responsab<strong>le</strong> de ses<br />
achats, en dehors des frais généraux confiés à une centra<strong>le</strong> d’achats,<br />
PME centra<strong>le</strong>. La procédure prévoit une validation par la direction et<br />
l’intervention de la responsab<strong>le</strong> qualité et du bureau d’études. “Nous<br />
nous posons actuel<strong>le</strong>ment la question de la structuration de la fonction<br />
achats pour une gestion plus rigoureuse, qui s’inscrit dans une<br />
démarche de progrès”, déclare <strong>le</strong> dirigeant.<br />
De bonnes pratiques illustrées aussi par Traiteur de Paris (La Guerche<br />
de <strong>Bretagne</strong> -35), qui emploie 350 personnes pour la fabrication de<br />
produits surgelés pour la restauration et réalise un chiffre d’affaires de<br />
35 millions d’euros. Comme <strong>le</strong> développe Denis Pinault : “L’entreprise<br />
participe au groupement d’achats “Maîtres salaisonniers” pour un<br />
tiers des achats (carton, lait). En interne, deux salariés suivent <strong>le</strong>s<br />
prescriptions de cahiers des charges déterminés avec <strong>le</strong> service R&D.<br />
Les frais généraux sont déc<strong>le</strong>nchés par la direction (maintenance) ou<br />
<strong>le</strong>s ressources humaines (formation). Le point essentiel est la forte<br />
communication entre <strong>le</strong>s acheteurs et <strong>le</strong> service R&D”.<br />
D’amont en aval<br />
Canon <strong>Bretagne</strong> a, de longue date, organisé sa fonction achats, mais<br />
fait évoluer régulièrement ses critères de choix. A Liffré, <strong>le</strong>s dépenses<br />
<strong>le</strong>s plus importantes concernent <strong>le</strong>s achats de pièces pour la produc-<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
23
DOSSIER<br />
Chez Romi (recyclage de tous types de déchets),<br />
chaque chef d’agence reçoit <strong>le</strong>s prix de vente<br />
pour se positionner sur <strong>le</strong>s achats<br />
nous ramène aux fondamentaux, la<br />
marge de manœuvres est réduite, on va<br />
à l’essentiel, quitte à retarder certains<br />
achats non prioritaires”, explique Sylvie<br />
Daniel, responsab<strong>le</strong> achats. “La fonction<br />
est très généraliste, de la fourniture<br />
de bureau au contrat de maintenance<br />
des simulateurs de vol. Les cahiers des<br />
charges permettent d’aboutir au bon<br />
produit, car ils sont rédigés en collaboration<br />
avec <strong>le</strong> service utilisateur. Les<br />
veil<strong>le</strong>s, technique, rég<strong>le</strong>mentaire mais<br />
aussi socia<strong>le</strong>, sont très intenses. La<br />
notion de qualité prend de plus en plus<br />
en compte <strong>le</strong>s conditions d’utilisation en<br />
interne”. Bref, un achat, “c’est un<br />
ensemb<strong>le</strong> de contraintes à valider. Le<br />
partenariat est un des révélateurs de la<br />
crise, il ne faut pas mettre <strong>le</strong> fournisseur<br />
sous pression au risque qu’il disparaisse”…<br />
On y reviendra.<br />
24<br />
tion, des commandes très dispersées, allant de 10 éléments à<br />
70 ou 80 000 pièces par mois. Depuis quelques années, la firme<br />
a mis en avant une politique d’achats “verts”. “Avant d’être<br />
homologué, un fournisseur doit ainsi satisfaire à des exigences<br />
proches de la norme Iso 14001, explique Patrick Ménard, directeur<br />
adjoint des achats. Il doit avoir mis en place un système<br />
de management environnemental, auquel s’ajoute, depuis trois<br />
ans, la gestion des substances (dont <strong>le</strong>s substances interdites<br />
par l’Europe). S’il répond à ces conditions, <strong>le</strong> candidat reçoit de<br />
Canon Japon un “Green Procurement” valab<strong>le</strong> deux ans.<br />
L’entreprise doit faire preuve de motivation, mais el<strong>le</strong> peut valoriser<br />
cette démarche auprès d’autres prospects”, reconnaît<br />
Patrick Ménard, qui justifie aussi <strong>le</strong> recrutement mondial de ses<br />
fournisseurs. “Pour nous,<br />
l’homologation est un investissement,<br />
surtout pour <strong>le</strong>s<br />
pièces stratégiques. Le CO2<br />
n’est pas <strong>le</strong> seul critère quand<br />
on sait que <strong>le</strong>s tensions sur<br />
<strong>le</strong>s approvisionnements peuvent<br />
provoquer des variations<br />
de délai de 30 à 40 semaines et que <strong>le</strong>s hausses sur <strong>le</strong>s cours<br />
de certaines matières sont diffici<strong>le</strong>ment maîtrisab<strong>le</strong>s. La veil<strong>le</strong><br />
est permanente pour trouver des substituts sans remettre en<br />
cause la qualité, mais la démarche a ses limites”.<br />
Des limites que reconnaît aussi Romi, à Rennes. “Le cours des<br />
métaux varie deux fois par jour, <strong>le</strong> carton au moins une fois par<br />
mois et la tonne de ferrail<strong>le</strong>, cotée aux environs de 200 euros,<br />
a augmenté de 75 euros entre mars et avril. La crise a eu un très<br />
gros impact, <strong>le</strong> chiffre d’affaires a baissé de 43 % sur <strong>le</strong>s métaux<br />
qui, en trois mois, sont passés de 380 à 70 euros la tonne”, souligne<br />
Didier Monnier, <strong>le</strong> dirigeant de ce groupe de 95 salariés,<br />
spécialisé dans <strong>le</strong> recyclage de tous types de déchets (sauf dangereux).<br />
“Les achats sont éclatés, chaque chef d’agence reçoit<br />
<strong>le</strong>s prix de vente pour se positionner sur ses achats. On ne peut<br />
ni se prémunir ni faire de stock. A la moindre tension, <strong>le</strong> marché<br />
peut se retourner car la ressource n’est pas réactive”.<br />
Sur un autre registre, c’est aussi la position d’Icare, filia<strong>le</strong> de<br />
Brit Air à Morlaix, chargée de la formation des pilotes : “La crise<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
Une fonction plus que jamais stratégique<br />
“...pour maintenir la marge,<br />
la seu<strong>le</strong> solution est de mieux acheter...”<br />
“Les entreprises prennent de plus en plus conscience que <strong>le</strong>s<br />
achats sont une fonction stratégique car ils conditionnent la<br />
vente, explique Francis Guilbaud de Norcis Conseil à Gévezé<br />
(35). Il y a encore des progrès à faire dans l’industrie pour qu’el<strong>le</strong><br />
se mette à niveau de la grande distribution : un seul responsab<strong>le</strong><br />
de tous <strong>le</strong>s achats, du stylo à la machine-outil ou la<br />
prestation d’intérim, de communication ou de formation, c’està-dire<br />
tout ce qui se négocie. Pour éviter <strong>le</strong> “sentimentalisme<br />
du produit”, il faut des négociateurs, pas des spécialistes du<br />
produit. Ce n’est pas une charge de plus : <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> des<br />
achats s’autofinance largement par <strong>le</strong>s économies qu’il génère”.<br />
Et de souligner : “pour maintenir<br />
la marge, la seu<strong>le</strong> solution<br />
est de mieux acheter,<br />
notamment en externalisant<br />
la fonction sur <strong>le</strong>s achats nonstratégiques”.<br />
Ce que proposent, par exemp<strong>le</strong>,<br />
Immergence Achats à<br />
Rennes ou PME Centra<strong>le</strong> à Lyon. Centra<strong>le</strong> de référencement,<br />
Immergence Achats prend en charge, pour ses 500 adhérents<br />
bretons, industriels et indépendants, <strong>le</strong>s frais généraux<br />
non stratégiques (la courbe A des diagrammes de Pareto) :<br />
entretien des portes automatiques, achats de vêtements de travail,<br />
analyses microbiologiques, etc, précise Joël Hadjimanolis,<br />
consultant. C’est un gain d’argent (20 % en moyenne) et de<br />
temps qui permettent à l’entreprise adhérente de se consacrer<br />
à son coeur de métier tout en bénéficiant des prix du marché<br />
dans <strong>le</strong> cadre de contrats sécurisés.”<br />
PME Centra<strong>le</strong> a été créée à Lyon en 2002 pour répondre à la<br />
demande d’indépendants du BTP qui souhaitaient mutualiser<br />
<strong>le</strong>urs achats. Aujourd’hui, la centra<strong>le</strong> compte 1 700 entreprises<br />
sur toute la France et intervient sur <strong>le</strong>s achats non stratégiques<br />
pour un montant d’achats de 30 millions d’euros (en<br />
2009). La négociation est confiée à un groupe d’acheteurs,<br />
membres des entreprises adhérentes, ce qui garantit à la fois<br />
la qualité de l’achat et la connaissance du marché et des<br />
Suite page 26
Scarmor approvisionne<br />
38 centres E. Lec<strong>le</strong>rc<br />
LA SCARMOR À LANDERNEAU (29)<br />
Priorité aux<br />
productions régiona<strong>le</strong>s<br />
Centra<strong>le</strong> d’achat du groupe<br />
Lec<strong>le</strong>rc, la Scarmor approvisionne 38 centres<br />
E. Lec<strong>le</strong>rc des départements du<br />
Finistère, des Côtes d’Armor et du<br />
Morbihan. Depuis plus de 30 ans, el<strong>le</strong> a<br />
tissé des liens étroits avec <strong>le</strong>s PME régiona<strong>le</strong>s<br />
et fait partie des membres fondateurs<br />
de “Produit en <strong>Bretagne</strong>”. “Nous<br />
avons toujours voulu promouvoir <strong>le</strong> savoirfaire<br />
de nos entreprises et favoriser la<br />
création d’emplois dans la région”, souligne<br />
Michel Jestin, adjoint de direction.<br />
Une profession de foi qui a connu<br />
l’épreuve du feu lors des quasi-émeutes<br />
de novembre 2008 au cours desquel<strong>le</strong>s<br />
des producteurs ont mis à sac l’entrepôt.<br />
“Pourtant, une grande partie des achats<br />
passe par <strong>le</strong> marché au cadran donc<br />
échappe aux négociations individuel<strong>le</strong>s.<br />
De même, nous menons un travail de fond<br />
avec <strong>le</strong>s producteurs en soutenant <strong>le</strong>s<br />
marques Cochon de <strong>Bretagne</strong> ou Lait de<br />
<strong>Bretagne</strong>. Nous avons aussi reçu un prix<br />
de la FEEF (Fédération des entreprises et<br />
entrepreneurs de France) pour notre soutien<br />
à la bière Britt. Les produits “Marque<br />
repère” sont confiés à 90 % à des producteurs<br />
locaux que l’on accompagne dans la<br />
définition de la composition du produit, la<br />
démarche de qualité et <strong>le</strong> packaging. Nous<br />
nouons avec eux des relations durab<strong>le</strong>s car<br />
<strong>le</strong> zapping ne permet pas de fidéliser <strong>le</strong>s<br />
clients qui ont besoin de retrouver <strong>le</strong>urs<br />
produits préférés en rayon. Notre filia<strong>le</strong><br />
Logi<strong>le</strong>c apporte aussi une aide logistique<br />
aux petites productions qui veu<strong>le</strong>nt étendre<br />
<strong>le</strong>ur zone de chalandise, par la massification<br />
et l’organisation de groupagesdégroupages<br />
par bassin et par région”.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
25
DOSSIER<br />
Photo : Franck Betermin<br />
L’HÔPITAL DE BREST<br />
Entamer une vraie négociation<br />
Pour Jean Urvois, directeur des<br />
services économiques à l’hôpital de<br />
Brest, “la réforme du code des marchés<br />
public, assouplie depuis 2009 avec l’instauration<br />
du Mapa (marché à procédure<br />
assouplie), favorise une vraie négociation<br />
avec <strong>le</strong>s fournisseurs”. Un aménagement<br />
bienvenu pour <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> des<br />
“achats généraux” d’une structure qui<br />
regroupe sept établissements soit 2 000<br />
lits et génère environ 100 millions d’euros<br />
d’achats chaque année : médicaments<br />
et dispositifs médicaux (confiés<br />
à une équipe pilotée par une pharmacienne),<br />
équipements médicaux et travaux<br />
(une dizaine d’acheteurs), achats<br />
généraux avec des postes comme l’alimentation<br />
(5 millions d’euros), <strong>le</strong> transport<br />
par hélicoptère (900 000 euros par<br />
an), <strong>le</strong>s ambulanciers, <strong>le</strong>s produits d’entretien,<br />
la col<strong>le</strong>cte de déchets, <strong>le</strong>s réactifs<br />
de laboratoire… Les 50 plus gros<br />
établissements français se sont regroupés<br />
au sein de l’UNIHA à Lyon pour certains<br />
achats comme <strong>le</strong>s vêtements<br />
professionnels, <strong>le</strong> linge… “en ayant toujours<br />
recours au marché local pour certaines<br />
denrées comme <strong>le</strong> pain (200 000<br />
euros par an). Nous effectuons un gros<br />
travail d’anticipation et de planification,<br />
mais il peut y avoir des demandes nouvel<strong>le</strong>s<br />
sur des besoins techniques. Par<br />
exemp<strong>le</strong>, il a fallu acheter en 15 jours<br />
<strong>le</strong>s contenants pour poches de sang que<br />
l’EFS a décidé de ne plus livrer. Nous<br />
sommes sur un plan de retour à l’équilibre,<br />
donc on commence par réduire <strong>le</strong><br />
nombre de lits, mais je travail<strong>le</strong> aussi à la<br />
réorganisation de certains services.<br />
L’achat n’est jamais déconnecté de la<br />
logistique. J’agis sur tous <strong>le</strong>s <strong>le</strong>viers.”<br />
produits. “Nous contribuons à la réf<strong>le</strong>xion et à l’organisation de<br />
la fonction en interne”, explique Gaëtan de Sainte-Marie, <strong>le</strong> dirigeant.<br />
“La mode est aux économies mais nous veillons à garder<br />
une relation équilibrée et durab<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s fournisseurs, dont<br />
on aura <strong>le</strong>s bénéfices à la sortie de la crise. A la demande de<br />
nos adhérents, nous avons lancé la réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>s achats écoresponsab<strong>le</strong>s”.<br />
Mutualisation à tous <strong>le</strong>s étages<br />
Au fil des témoignages, s’impose ainsi la notion de mutualisation.<br />
Chez Cloître, imprimeur à Brest, “la responsab<strong>le</strong> des<br />
achats, du suivi des contrats et de l’approvisionnement, travail<strong>le</strong><br />
en lien avec la direction. L’imprimerie participe au niveau national<br />
à Impriclub, à la fois groupement d’achats et club de<br />
réf<strong>le</strong>xion qui regroupe une quarantaine d’imprimeurs en France.<br />
Une fois par an, ses membres étudient <strong>le</strong>s contrats, qui représentent<br />
95 % de nos achats de papier, d’encre, de plaques et<br />
de matériel, explique Alain Cloître. Première mondia<strong>le</strong> : cette<br />
organisation nous a permis d’obtenir de meil<strong>le</strong>ures conditions<br />
d’un fournisseur japonais plutôt que du <strong>le</strong>ader al<strong>le</strong>mand pour<br />
l’achat de 120 groupes d’impression. Notre politique d’achat tient<br />
aussi compte de notre position géographique et a intégré toute<br />
la chaîne graphique pour répondre en qualité et en délais à nos<br />
clients. Nous avons confié la gestion des frais généraux à une<br />
société extérieure qui se paie sur <strong>le</strong>s économies qu’el<strong>le</strong> nous<br />
fait réaliser. La crise nous pousse bien sûr à nous poser la<br />
question de la pertinence de certains achats. Membre du Club<br />
développement durab<strong>le</strong> du Finistère et de Produit en <strong>Bretagne</strong>,<br />
nous menons aussi la réf<strong>le</strong>xion pour acheter “durab<strong>le</strong>ment”.<br />
A Quimper, Ambalia Cornouail<strong>le</strong> est un prestataire de services<br />
spécialisé dans la conception, la réalisation et la distribution<br />
d’emballages alimentaires pour <strong>le</strong>s métiers de bouche, la RHF<br />
et <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités : “La demande d’un emballage assurant<br />
mise en va<strong>le</strong>ur et protection est cel<strong>le</strong> d’un service, son prix en<br />
tient compte, indique Hubert Gauthier. Pour s’approvisionner,<br />
<strong>le</strong> prestataire se tourne à 80 % vers des fournisseurs français,<br />
européens à 15 % et choisit l’Asie pour 5 % de ses achats,<br />
“surtout des artic<strong>le</strong>s banalisés retenus par nos<br />
clients <strong>le</strong>s plus touchés par la crise”. Au sein<br />
d’un réseau national de dix membres,<br />
Ambalia Cornouail<strong>le</strong><br />
réalise “un volume<br />
L’imprimerie Cloître est membre d’Impriclub,<br />
groupement d’achats et club de réf<strong>le</strong>xion<br />
regroupant une quarantaine d’imprimeurs<br />
26<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
d’achats minimum de 60 à 80%”. Son dirigeant<br />
participe aux rencontres avec <strong>le</strong>s fournisseurs “trois<br />
ou quatre fois par an. Il n’y a pas de cahier des charges.<br />
C’est l’expérience qui nous guide car nos<br />
achats sont trop éclatés. En dehors de Brest, qui a<br />
besoin de sac à crêpes ”<br />
Une seu<strong>le</strong> porte ouverte<br />
Autéo réunit l’ensemb<strong>le</strong> des acteurs<br />
de la filière véhicu<strong>le</strong>s du Grand Ouest :<br />
constructeurs, équipementiers,<br />
fournisseurs, universitaires et partenaires<br />
du Grand Ouest, dont 880 entreprises<br />
Certaines entreprises ont aussi choisi de mutualiser<br />
<strong>le</strong>ur réf<strong>le</strong>xion. C’est <strong>le</strong> cas des membres du Club<br />
Achats 35 1 animé par Denis Michel. “Nos travaux<br />
portent d’abord sur <strong>le</strong> coeur de métier, en lien<br />
avec <strong>le</strong>s services, en remontant <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> en<br />
amont de la conception du produit pour garder une<br />
marge de négociation. L’expertise technique est<br />
nécessaire mais ne doit pas piloter <strong>le</strong>s achats.<br />
L’acheteur doit récolter <strong>le</strong>s informations commercia<strong>le</strong>s<br />
et <strong>le</strong>s spécificités techniques ( qualité, normes,<br />
contrô<strong>le</strong>, conditionnement, délais...) pour<br />
al<strong>le</strong>r chercher <strong>le</strong> produit qui correspond aux<br />
besoins. C’est grâce à sa curiosité technique que<br />
l’acheteur va gagner de l’argent.”<br />
Auteo réunit entre autres des sous-traitants de<br />
l’automobi<strong>le</strong>. “L’achat est un des <strong>le</strong>viers de la performance<br />
et <strong>le</strong> prix n’est pas <strong>le</strong> seul critère.<br />
L’acheteur responsab<strong>le</strong> intègre tous <strong>le</strong>s postes :<br />
recherche du partenaire, logistique, coût de la<br />
non-qualité pour obtenir <strong>le</strong> coût d’achat, reprend<br />
Xavier Médard. La crise met en exergue la nécessité<br />
de faire la “chasse au gaspi”, ce que <strong>le</strong>s Anglosaxons,<br />
s’inspirant de concepts japonais, nomment<br />
<strong>le</strong> “<strong>le</strong>an-manufacturing. Travail<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong> à<br />
l’amélioration du processus fournisseur-client, c’est<br />
un pied de nez à la délocalisation. L’équilibre de la<br />
relation peut résoudre des difficultés, par la communication<br />
avec <strong>le</strong> fournisseur. On a tout intérêt à<br />
permettre à son fournisseur de gagner de l’argent si l’on veut<br />
qu’il se maintienne dans <strong>le</strong> marché mais en étant attentif et en<br />
suggérant des améliorations dans <strong>le</strong> process”.<br />
Ce qu’applique François Constant, directeur achat chez Delphi<br />
à Saint-Aubin-du-Cormier. Filia<strong>le</strong> d’une société américaine<br />
fabricant des cartes é<strong>le</strong>ctroniques pour <strong>le</strong>s éléments de sécurité<br />
dans <strong>le</strong>s voitures, el<strong>le</strong> dispose d’un service achats de huit<br />
salariés, dont quatre “acheteurs projets”. “Ceux-ci sé<strong>le</strong>ctionnent<br />
à partir d’un cahier des charges des fournisseurs qu’ils accompagnent<br />
jusqu’à la réalisation de l’équipement nécessaire pour<br />
la production en série : un travail en amont avec <strong>le</strong> bureau<br />
d’études et développement. Ma pratique est d’établir un par-<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
27
DOSSIER<br />
AME HASLÉ À MELESSE (35)<br />
Le partenariat, un credo<br />
Au départ de l’Il<strong>le</strong>-et-Vilaine, Ame Haslé négocie 30 000<br />
tonnes de fruits et légumes et 2 500 tonnes de marée chaque<br />
année. Son équipe de six acheteurs spécialisés a un credo : <strong>le</strong><br />
partenariat. Celui-ci s’exprime depuis 25 ans avec un producteur<br />
espagnol pour <strong>le</strong>s oranges “Minou” : “Avec la crise, alors que <strong>le</strong>s<br />
produits basiques ont stagné, la marque a vu ses ventes<br />
augmenter en volume de 12 à 15 %”, souligne Jean-Michel Urien,<br />
acheteur. Dans la région, <strong>le</strong> négociant s’est rapproché de Terres de<br />
Saint-Malo : “Le cahier des charges met en avant la culture raisonnée<br />
et assure à la coopérative de nouveaux débouchés. C’est une<br />
Le bureau Achats de Ame Haslé<br />
démarche qui par<strong>le</strong> au consommateur ”. Pour massifier davantage<br />
<strong>le</strong>s volumes, Ame Haslé a rejoint <strong>le</strong> groupement Creno, une cinquantaine de grossistes indépendants qui, chacun dans <strong>le</strong>ur<br />
région, ont noué avec <strong>le</strong>s fournisseurs des liens dont profite l’ensemb<strong>le</strong> du groupement. Creno est aussi un lieu de réf<strong>le</strong>xion<br />
sur <strong>le</strong>s évolutions de la demande. C’est ainsi qu’a été créée la marque “Merci maman” : “On est tous parents et on voit que<br />
<strong>le</strong>s enfants, nos clients de demain, ne mangent plus de fruits. Un partenariat a été monté pour l’obtention de fruits de plus<br />
petite tail<strong>le</strong>, plus colorés et plus parfumés. La bonne surprise, c’est que ces produits ont trouvé une nouvel<strong>le</strong> cib<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s<br />
personnes âgées. Nous donnons toujours une préférence aux produits locaux, même s’il faut tenir compte des<br />
contradictions du consommateur qui se dit sensib<strong>le</strong> au développement durab<strong>le</strong> mais veut des melons à Noël !”<br />
tenariat et de miser sur <strong>le</strong> long terme, en créant des liens de quasi<br />
co-développement. Nous appliquons <strong>le</strong>s principes du <strong>le</strong>anmanufacturing,<br />
allant jusqu’au partage des économies réalisées.<br />
Ceci implique que <strong>le</strong> fournisseur ouvre ses portes à son client<br />
et accepte une relative ingérence dans l’étude de l’amélioration<br />
Répertoire de la sous-traitance industriel<strong>le</strong><br />
www.cotraitel.com<br />
3000 entreprises référencées<br />
Des fiches détaillées et actualisées<br />
Un moteur<br />
de recherche<br />
multicritères<br />
• mot-clé<br />
(dirigeant, raison socia<strong>le</strong>, …)<br />
• savoir-faire<br />
• équipement<br />
• localisation<br />
• secteur client<br />
• qualification<br />
Pour répondre<br />
à tous vos besoins<br />
• cotraitance<br />
• sous-traitance<br />
• diversification<br />
• recherche<br />
d'une spécificité<br />
(équipement, savoir-faire,<br />
qualification, …)<br />
de ses procédés de fabrication. Ceci permet d’obtenir un cout<br />
global d’achat entièrement maitrisé et, dans certains cas, d’éviter<br />
l’achat en pays “low cost” et une délocalisation à outrance.<br />
Les achats de prestations hors production et <strong>le</strong>s frais généraux<br />
sont partiel<strong>le</strong>ment centralisés en Pologne. Une partie se fait au<br />
sein du groupe, <strong>le</strong> reste à l’extérieur, en négociant un avantage<br />
(par exemp<strong>le</strong>, on confie l’entretien des bâtiments à un fournisseur<br />
qui octroie une remise sur <strong>le</strong>s achats futurs). Placé sous<br />
<strong>le</strong> régime des faillites aux Etats-Unis, Delphi a été racheté, ce<br />
qui a eu un impact énorme sur la centralisation et l’out-sourcing<br />
alors que <strong>le</strong> marché de l’automobi<strong>le</strong> a connu de sévères tensions.<br />
La hausse attendue des matières premières, <strong>le</strong>s tensions<br />
sur <strong>le</strong>s approvisionnements et <strong>le</strong>s taux de change auront un<br />
retentissement certain sur <strong>le</strong>s achats”.<br />
Retour à l’analyse de la va<strong>le</strong>ur<br />
La Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF)<br />
a été créée en 1945 pour valoriser la fonction achat. A el<strong>le</strong> de<br />
conclure. “Pour être pérenne, une entreprise doit avoir des fournisseurs<br />
pérennes, souligne Dominique Proust, membre du<br />
CDAF <strong>Bretagne</strong>. Plutôt que de rechercher <strong>le</strong> gain rapide, mieux<br />
vaut prendre en compte toutes <strong>le</strong>s composantes du coût de<br />
revient. L’analyse de la va<strong>le</strong>ur fait la performance de l’entreprise.<br />
L’achat représente entre 50 et 70 % du chiffre d’affaires, c’est<br />
<strong>le</strong> <strong>le</strong>vier d’action <strong>le</strong> plus important sur la marge. Il faut connaître<br />
son fournisseur, suivre l’évolution de son chiffre d’affaires,<br />
de sa rentabilité, exercer une veil<strong>le</strong> technologique. A cette<br />
condition, on pourra al<strong>le</strong>r jusqu’à des contrats de co-développement<br />
de produits. On peut acheter du prix (pour des produits<br />
en grande série, mondiaux) mais aussi une capacité d’innovation<br />
qui contribuera à asseoir sa place sur <strong>le</strong> marché en y<br />
apportant créativité, service, qualité”.<br />
■ Clotilde Chéron<br />
1<br />
Le Club Achats 35 est une association de loi 1901qui a pour objectif<br />
de représenter et promouvoir <strong>le</strong>s fonctions achats et approvisionnements<br />
auprès des différents partenaires économiques, des associations<br />
28<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
ENTRETIEN AVEC HÉLÈNE PERSON, CHEF DE MARCHÉ NON ALIMENTAIRE CHEZ BIOCOOP,<br />
AUTEURE DU “GUIDE PRATIQUE FONCTION ACHATS ET APPROVISIONNEMENTS EN PME”<br />
La crise donne toute sa force<br />
à la notion de partenariat<br />
Quel est l’impact de la crise<br />
sur la fonction achats <br />
En période de crise, <strong>le</strong>s entreprises sont dans un<br />
mouvement de recentrage sur <strong>le</strong>urs métiers et éliminent<br />
<strong>le</strong>urs activités satellites. Les achats sont vus comme un<br />
centre de coût et non pas comme une source de profit,<br />
on fait des coupes dans <strong>le</strong>s moyens en espérant faire des<br />
économies sur ces postes qui peuvent représenter jusqu’à<br />
80 % des dépenses de l’entreprise. Il faudrait plutôt<br />
profiter de la période pour revoir <strong>le</strong>s façons de travail<strong>le</strong>r,<br />
al<strong>le</strong>r jusqu’à intégrer <strong>le</strong>s fournisseurs à l’entreprise pour<br />
réaliser un produit final qui portera la compétitivité et<br />
l’innovation.<br />
L’achat repose sur la négociation et la relation fournisseur<br />
et ne concerne ni l’administration des contrats, ni la<br />
gestion des stocks. Il faut certes s’assurer qu’il n’y a pas<br />
de déperditions, bien prendre en compte l’enjeu financier<br />
et de service qui réside dans <strong>le</strong>s stocks mais la va<strong>le</strong>ur ajoutée<br />
des achats se situe dans la négociation qui permet<br />
d’apporter de la différenciation au produit et de se distinguer<br />
de la concurrence.<br />
Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s compétences nécessaires<br />
au service achats dans ce contexte <br />
L’entreprise a intérêt à concentrer la fonction achats<br />
sur un responsab<strong>le</strong> spécifique qui, par sa position, peut gagner<br />
faci<strong>le</strong>ment 10% sur <strong>le</strong>s achats. Il faut bien comprendre que<br />
<strong>le</strong> prix n’est qu’un aspect du coût d’achat qui recouvre des<br />
dépenses variées : acheminement, frais d’approche, non-qualité,<br />
stockage, gestion des déchets… et tient compte des<br />
risques : défaillance des fournisseurs, variation des taux de<br />
change et des matières premières, ce qui demande d’organiser<br />
une véritab<strong>le</strong> veil<strong>le</strong> et de bien connaître <strong>le</strong>s besoins.<br />
L’acheteur doit avoir de la rigueur, savoir tenir et convaincre.<br />
Qu’implique la notion de partenariat<br />
avec <strong>le</strong>s fournisseurs <br />
C’est une relation à long terme basée sur la confiance et<br />
la transparence, sur <strong>le</strong>s freins et <strong>le</strong>s motivations de chaque<br />
entité. Cette lisibilité permet d’envisager un certain nombre<br />
d’investissements et d’innovations : en avançant à deux, on va<br />
plus loin. Selon la somme et l’enjeu (en termes de risque de<br />
rupture, de chiffre d’affaires, de différenciation), on peut<br />
envisager de s’associer à la conception d’un produit. Cette<br />
relation très privilégiée sur un objectif partagé permet<br />
d’optimiser <strong>le</strong> process, <strong>le</strong>s prévisions...Mais el<strong>le</strong> repose sur des<br />
personnes, une structure d’entreprise stab<strong>le</strong>, de la sincérité<br />
dans la démarche même si el<strong>le</strong> n’aboutit pas.<br />
Qu’est-ce que l’achat responsab<strong>le</strong><br />
dans un contexte de crise <br />
Je suis convaincue que cette préoccupation est de plus<br />
en plus présente chez <strong>le</strong> consommateur, comme chez <strong>le</strong><br />
législateur. La démarche peut être valorisée auprès du<br />
consommateur et intégrée au projet d’entreprise, c’est un axe<br />
d’innovation. Mais celui-ci n’a de sens que s’il s’intègre dans<br />
la politique globa<strong>le</strong> de l’entreprise. La fonction achats doit<br />
composer avec son métier et ses fournisseurs tout en suivant <strong>le</strong><br />
rythme de son environnement et de son entreprise afin qu’il<br />
n’y ait aucune fausse note dans son message.<br />
■ Propos recueillis par Clotilde Chéron<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
29
RÉGION<br />
LE NOUVEAU DISPOSITIF DE PERFORMANCE BRETAGNE<br />
RESSOURCES HUMAINES PLUS (PBRH+) AFFICHE UN BILAN POSITIF<br />
Structurer <strong>le</strong>s RH pour assurer<br />
la pérennité de l’entreprise<br />
Lancé en 1995 à l’initiative de la CRCI <strong>Bretagne</strong><br />
avec l’appui du CMB et de l’Etat, Performance <strong>Bretagne</strong><br />
Ressources Humaines + accompagne <strong>le</strong>s PME<br />
dans l’organisation de <strong>le</strong>urs RH. A ce jour,<br />
plus de 400 entreprises bretonnes ont bénéficié<br />
de ce dispositif régional auquel l’Europe,<br />
la Région et La Poste se sont joints.<br />
“Depuis juil<strong>le</strong>t 2008, commente Bertrand Dupic, pilote de<br />
l’opération et directeur de la Formation à la CRCI <strong>Bretagne</strong>, l’opération<br />
Performance <strong>Bretagne</strong> Ressources Humaines Plus a connu<br />
une évolution de sa mission en renforçant <strong>le</strong> caractère col<strong>le</strong>ctif de<br />
l’accompagnement proposé à l’entreprise. Cela suppose un engagement<br />
fort du dirigeant que nous nous attachons à mesurer<br />
lors du premier contact que nous avons avec lui.” Ce nouveau dispositif<br />
est animé, en <strong>Bretagne</strong>, sur <strong>le</strong> terrain, par Gisè<strong>le</strong> Kermarec<br />
et Valérie Albisetti 1 . El<strong>le</strong>s ont constitué 8 groupes, soit un total de<br />
52 entreprises. Pour mener à bien <strong>le</strong>ur mission, à savoir l’organisation<br />
et <strong>le</strong> suivi sur un an de cinq réunions col<strong>le</strong>ctives et six entretiens<br />
individuels par entreprise, el<strong>le</strong>s bénéficient du soutien de<br />
cadres RH mis à disposition par <strong>le</strong> CMB et La Poste 2 ou d’intervenant<br />
à titre bénévo<strong>le</strong>. “Lors du premier entretien, el<strong>le</strong>s commencent<br />
très souvent par aborder l’organigramme, la description de<br />
postes, <strong>le</strong>ur appropriation par <strong>le</strong> personnel. D’autres thèmes<br />
majeurs reviennent : la délégation, <strong>le</strong>s entretiens professionnels<br />
et <strong>le</strong> recrutement. PBRH+ accompagne <strong>le</strong>s entreprises dans la mise<br />
en place d’une organisation qui <strong>le</strong>ur permet d’anticiper <strong>le</strong>s difficultés<br />
RH majeures dans <strong>le</strong>ur développement.”<br />
A l’issue de l’intervention de PBRH+, <strong>le</strong> dirigeant pourra renforcer<br />
cette organisation en faisant appel aux compétences de<br />
consultants RH dont une partie du coût d’intervention sera pris<br />
en charge par <strong>le</strong> Conseil Régional au titre de l’aide au conseil.<br />
L’action de PBRH+ s’inscrit donc en complémentarité de l’intervention<br />
de ces consultants.<br />
6 rencontres individuel<strong>le</strong>s par an<br />
Les thèmes majeurs sont abordés au cours de cinq réunions<br />
col<strong>le</strong>ctives auxquel<strong>le</strong>s participent en moyenne 5 à 6 entreprises<br />
d’un même département mais de secteurs d’activités différents<br />
(industrie, services aux entreprises). “Les échanges sont riches et<br />
des liens étroits se créent entre <strong>le</strong>s participants.” Chaque dirigeant<br />
bénéficie éga<strong>le</strong>ment de six rendez-vous individuels d’une demijournée<br />
pour mettre en place des outils et avancer dans son<br />
organisation. “PBRH+ se dérou<strong>le</strong> sur un an, poursuit Bertrand<br />
Dupic. Le binôme conseil<strong>le</strong>r RH et cadre RH détaché fonctionne<br />
bien. La majorité des entreprises participantes ont entre 10 et 50<br />
salariés et, pour <strong>le</strong>urs dirigeants, l’engagement dans un tel programme<br />
a donné lieu à une profonde réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>ur management,<br />
notamment en termes de délégation et de transmission de<br />
savoirs.” Parmi el<strong>le</strong>s, on identifie trois grandes catégories d’entreprises.<br />
La première est constituée par des PME qui ont un problème<br />
de recrutement et cherchent une solution d’urgence.<br />
PBRH+ <strong>le</strong>s aide à anticiper <strong>le</strong>urs besoins en compétences, de<br />
30<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
manière à ce qu’el<strong>le</strong>s ne soient plus confrontées à une tel<strong>le</strong> situation.<br />
Puis, viennent <strong>le</strong>s entreprises dont la croissance rapide<br />
oblige <strong>le</strong> dirigeant à repenser son organisation. Enfin, <strong>le</strong> cas des<br />
reprises d’entreprises par des cadres ou des collaborateurs qui<br />
décident de mettre en place une nouvel<strong>le</strong> organisation RH et<br />
apprécient l’apport de PBRH+ pour <strong>le</strong>s accompagner dans cette<br />
démarche.<br />
Un point sensib<strong>le</strong> demeure pourtant : celui de la prescription de<br />
l’opération auprès des PME. “Beaucoup de dirigeants de petites<br />
entreprises ont déjà pris conscience de l’importance des RH<br />
comme facteur de compétitivité. Aujourd’hui, nous souhaitons que<br />
d’autres, à <strong>le</strong>ur tour, puissent y réfléchir au sein de <strong>le</strong>ur entreprise.<br />
Si nous bénéficions déjà du soutien du réseau des CCI, de la<br />
Fédération du bâtiment et de l’ensemb<strong>le</strong> des réseaux de compétitivité<br />
“Performance <strong>Bretagne</strong>” pour prescrire l’opération, nous<br />
avons besoin du soutien d’autres branches professionnel<strong>le</strong>s.<br />
Nous souhaitons qu’el<strong>le</strong>s favorisent un premier échange avec <strong>le</strong><br />
dirigeant afin de l’informer du dispositif”, conclut Bertrand Dupic.<br />
■ Véronique Maignant<br />
1<br />
Contact : brhplus@bretagne.cci.fr<br />
Gisè<strong>le</strong> Kermarec - 02 98 62 29 77<br />
Valérie Albisetti - 02 99 25 41 84<br />
2<br />
Entreprises partenaires<br />
La Poste : Gilbert Fournier<br />
CMB : Gilbert Leux, Jean-Marc Ferrand, Pierrick Rabin<br />
Jean-Paul Miossec : consultant RH<br />
RÉGION<br />
AN A’VEL À PLOUDANIEL (29)<br />
Identifier et écrire <strong>le</strong>s responsabilités de chacun<br />
An A’Vel est une SARL reprise en 2005<br />
par David Berlivet et Jean-Paul Cloarec, à 50/50.<br />
Spécialisée en sérigraphie et impression numérique,<br />
la PME fabrique et instal<strong>le</strong> des enseignes de magasins,<br />
des panneaux signalétiques, réalise <strong>le</strong> marquage<br />
de véhicu<strong>le</strong>s, etc. Avec une dizaine de salariés,<br />
son CA est en constante progression<br />
et s’élève à 602 000 euros.<br />
“Nous sommes passés de deux salariés en 2005 à huit CDI<br />
plus un contrat de professionnalisation en 2010. Cette croissance<br />
rapide plus un rachat d’entreprise opéré durant cette période<br />
nous a amenés dès 2008 à intégrer <strong>le</strong> programme PBRH+<br />
proposé par la CCI de Brest. Avec Jean-Paul Miossec, <strong>le</strong> consultant<br />
RH qui nous a suivis une année durant, nous avons fait une<br />
analyse des postes et des compétences de chacun au sein de<br />
l’entreprise pour, au final, écrire ce qui nous semblait logique<br />
mais n’était pas formalisé. Ce travail, que nous avons décidé de<br />
poursuivre aujourd’hui avec ce même consultant, nous a permis<br />
de mettre en place une fonction RH que je pilote moi-même en<br />
tant que DG. Comme beaucoup d’artisans, je suis un<br />
autodidacte, graphiste décorateur de formation. Avec mon<br />
associé, nous avancions à l’instinct. Aujourd’hui, bien que nous<br />
soyons cogérants, nous nous sommes répartis <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s<br />
fonctions. J’ai pris la direction généra<strong>le</strong> et lui la direction<br />
commercia<strong>le</strong>. On a séparé l’association financière de la fonction<br />
exercée par chacun au sein de l’entreprise et, pour <strong>le</strong>s salariés, c’est<br />
beaucoup plus clair. Il fallait commencer par nous-mêmes pour<br />
pouvoir réorganiser l’ensemb<strong>le</strong> de l’entreprise.”<br />
Premiers entretiens professionnels en septembre 2009<br />
“PBRH+ nous a obligés à formaliser <strong>le</strong>s choses par écrit, à définir<br />
où commencent et s’arrêtent <strong>le</strong>s responsabilités de chacun. J’ai<br />
mené mes premiers entretiens professionnels durant l’opération.<br />
Ils m’ont permis de mettre à jour des problématiques latentes<br />
notamment vis-à-vis des deux salariés présents depuis l’origine d’An<br />
A’vel en 1995. Au vu de <strong>le</strong>ur expérience, j’ai souhaité <strong>le</strong>s faire<br />
progresser et nommer un responsab<strong>le</strong> de production en charge<br />
de manager <strong>le</strong>s deux chefs d’atelier. Avec une meil<strong>le</strong>ure affectation<br />
du rô<strong>le</strong> de chacun, on utilise mieux aujourd’hui <strong>le</strong>ur potentiel.<br />
On va faire en sorte que <strong>le</strong>s gens en place se forment et, à l’avenir,<br />
nous pensons recruter des gens plus diplômés, bac à bac +2,<br />
pour tirer l’entreprise par <strong>le</strong> haut. J’ai moi-même un seul CAP mais<br />
je mesure aujourd’hui la différence de compétences, selon <strong>le</strong><br />
diplôme. Dans la foulée de PBRH+, j’ai entrepris une formation en<br />
gestion et management. Au-delà de ce programme régional, j’ai<br />
découvert l’offre de la CCI de Brest qui me semb<strong>le</strong> vraiment<br />
adaptée à notre tail<strong>le</strong> d’entreprise. Nous avons besoin de conseils<br />
extérieurs pour sortir de notre culture artisana<strong>le</strong> où règne souvent<br />
la débrouil<strong>le</strong> et apprendre à nous structurer.”<br />
V. M.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
31
RÉGION<br />
SARL GILOT À PLOUGUERNEVEL (22)<br />
“18 mois pour restructurer, il fallait au moins ça !”<br />
La SARL Gilot est une entreprise familia<strong>le</strong> d’é<strong>le</strong>ctricité<br />
généra<strong>le</strong>, reprise en 2009 par Jean-Luc, <strong>le</strong> fils<br />
du fondateur et sa femme. En 2008, <strong>le</strong> siège social<br />
costarmoricain s’est séparé d’une partie de<br />
son activité en cédant l’agence de Quiberon.<br />
C’est dans <strong>le</strong> cadre de cette cession que la PME<br />
a saisi l’opportunité d’intégrer <strong>le</strong> dispositif PBRH+.<br />
BABYCHOU SERVICES À SAINT-GRÉGOIRE(35)<br />
Déléguer, c’est admettre<br />
qu’on ne peut pas tout faire<br />
“L’objectif de ma démarche était de remplacer mon père,<br />
<strong>le</strong> fondateur, et restructurer l’entreprise qui, du fait de la séparation<br />
d’activité, perdait la moitié de son effectif, explique <strong>le</strong> gérant<br />
de 37 ans. Aujourd’hui, nous sommes 20 à Plouguernevel après<br />
avoir été 40 avec l’agence de Quiberon. C’est ma sœur qui a pris<br />
<strong>le</strong>s rênes de cette dernière et, désormais, chacun mène sa barque<br />
de son côté.” Aujourd’hui, la SARL Gilot affiche un CA<br />
2009 d’environ 2 millions d’euros en hausse de 15 %. “Ce ne<br />
Babychou Services est un réseau de franchise<br />
spécialisé dans la garde d’enfants à domici<strong>le</strong> et<br />
compte à ce jour 26 agences en France. Parmi el<strong>le</strong>s,<br />
cel<strong>le</strong> d’Eric Perrin, ouverte depuis août 2006.<br />
Pour fidéliser ses salariés composés pour l’essentiel<br />
d’étudiantes, il a souhaité structurer ses RH.<br />
C’est la pépinière d’entreprises<br />
de la CCI de Rennes qui accueil<strong>le</strong> Eric<br />
Perrin depuis sa création. “Le service à<br />
la personne est un marché très, très<br />
concurrentiel, il nous faut <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures<br />
pour fidéliser notre clientè<strong>le</strong> et asseoir<br />
notre notoriété, commente-t-il. Babychou<br />
a, depuis son origine, fait <strong>le</strong> choix du<br />
mono service, à savoir la garde d’enfants<br />
à domici<strong>le</strong> avec une prestation relais<br />
maman très forte, <strong>le</strong> soir,<br />
entre 16h30 et 19 h.<br />
Pour assurer ce service,<br />
j’emploie 75 baby-sitters,<br />
soit 13 équiva<strong>le</strong>nts<br />
temps p<strong>le</strong>in, que je paye<br />
entre 10 et 15 % au dessus<br />
du Smic. Pour me<br />
seconder au bureau, j’ai<br />
embauché une personne<br />
à p<strong>le</strong>in temps pour s’occuper<br />
du recrutement et<br />
depuis peu une stagiaire<br />
RH pour poursuivre <strong>le</strong><br />
programme PBRH+ initié<br />
en septembre 2008”.<br />
Celui-ci a été mis en place<br />
au sein de l’entreprise<br />
Babychou par Valérie<br />
Albisetti et Gilbert<br />
Fournier, cadre RH détaché<br />
par La Poste. “Nous avons commencé<br />
par <strong>le</strong>s basiques, redéfinit <strong>le</strong>s<br />
fiches de poste et couché sur <strong>le</strong> papier<br />
<strong>le</strong>s process. La société est jeune et <strong>le</strong><br />
plus diffici<strong>le</strong> est d’apprendre à déléguer.<br />
Les deux conseil<strong>le</strong>rs RH ont pointé<br />
cette amélioration et, aujourd’hui, je<br />
délègue l’intégralité du recrutement des<br />
étudiantes à ma collaboratrice. Nous<br />
validons ensemb<strong>le</strong> ses choix à l’issue de<br />
ses entretiens. En ce qui me concerne,<br />
je me suis recentré sur <strong>le</strong> commercial et<br />
<strong>le</strong> suivi client.”<br />
Des rencontres régulières<br />
avec <strong>le</strong>s baby-sitters<br />
Le CA de Babychou Services s’est é<strong>le</strong>vé<br />
en 2009 à 300 000 euros en hausse de<br />
60 % par rapport à l’exercice précédent.<br />
Au vu des contrats engrangés à ce jour,<br />
il devrait atteindre 380 000 euros fin 2010.<br />
“Il faut al<strong>le</strong>r chercher <strong>le</strong> volume et garder<br />
tout à la fois la qualité de service.<br />
Pour ce faire, je dois fidéliser mes meil<strong>le</strong>ures<br />
étudiantes car el<strong>le</strong>s sont l’image<br />
de l’entreprise. Sur <strong>le</strong>s préconisations de<br />
PBRH+, nous avons décidé de mettre<br />
en place trois rencontres annuel<strong>le</strong>s, par<br />
groupe de 8 à 10 personnes. Les objectifs<br />
: échanger sur <strong>le</strong>s problèmes rencontrés,<br />
créer du lien mais plus encore<br />
un sentiment d’appartenance à une<br />
entreprise. Chaque réunion est abordée<br />
avec une thématique précise, préparée<br />
et animée par la stagiaire RH<br />
recrutée courant 2009.” Grâce à cette<br />
communication interne, Eric Perrin espère<br />
fidéliser d’une année sur l’autre <strong>le</strong>s étudiantes<br />
et continuer ainsi à bénéficier<br />
d’un bon bouche-à-oreil<strong>le</strong>.<br />
32<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
Jean-Luc et Karine Gilot<br />
sera pas <strong>le</strong> cas en 2010, alors que<br />
depuis 2004 nous n’avions cessé de<br />
nous développer. Notre stratégie est<br />
de couvrir tous <strong>le</strong>s besoins en local, de<br />
l’industrie au particulier en passant<br />
par <strong>le</strong> commerce ou <strong>le</strong>s administrations.<br />
Nous fidélisons au mieux cette<br />
clientè<strong>le</strong> de proximité plutôt que de<br />
chercher à s’étendre géographiquement."<br />
C’est par l’intermédiaire de la fédération du bâtiment des Côtes<br />
d’Armor que Jean-Luc Gilot a découvert <strong>le</strong> dispositif PBRH+.<br />
Avant de l’intégrer en septembre 2008, il a fait appel à une<br />
consultante extérieure pour réaliser un diagnostic RH. “Le bilan<br />
était plutôt positif. A cette occasion, l’ensemb<strong>le</strong> du personnel,<br />
dont la moyenne d’âge est de 38 ans et l’ancienneté de 10, a<br />
témoigné de son attachement à l’entreprise mais plus encore à<br />
la qualité du travail. Les points d’amélioration portaient essentiel<strong>le</strong>ment<br />
sur la communication interne et certains points pratiques<br />
comme la rénovation des vestiaires. Ce regard extérieur<br />
a révélé <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs fortes de l’entreprise et nous a permis par la<br />
suite avec Gisè<strong>le</strong> Kermarec et Jean-Paul Miossec de travail<strong>le</strong>r sur<br />
<strong>le</strong>s fiches de postes et l’organigramme. Mon père quittant définitivement<br />
l’entreprise, je devais faire ma place et bien définir ma<br />
fonction. Au lieu de prendre en<br />
charge <strong>le</strong> suivi des chantiers et la<br />
partie technique, comme je l’avais<br />
imaginé, la rédaction des postes de<br />
travail nous a fait changer de voie. Je<br />
conserve <strong>le</strong> commercial et la gestion<br />
et délègue <strong>le</strong> suivi de chantier à un<br />
conducteur de travaux que je viens de<br />
recruter. J’étoffe en parallè<strong>le</strong> <strong>le</strong> bureau<br />
d’études. Par contre, avec 20 personnes<br />
en moins depuis 2008, <strong>le</strong><br />
poste administratif à temps p<strong>le</strong>in ne se justifiait plus. C’est ma<br />
femme qui a repris cette fonction à mi -temps.”<br />
La restructuration de l’entreprise a duré 18 mois : “Cela peut<br />
paraître long mais, en matière de RH, on ne change pas <strong>le</strong>s choses<br />
du jour au <strong>le</strong>ndemain. Entre la cession de l’agence de<br />
Quiberon, puis la transmission officiel<strong>le</strong> opérée en 2009, beaucoup<br />
d’évènements se sont passés.” Aujourd’hui, <strong>le</strong> dirigeant a<br />
conscience qu’il va falloir poursuivre <strong>le</strong> travail entamé avec<br />
PBRH+. “Il me faut entre autres développer la communication<br />
interne, mettre en place trois rencontres minimum par an avec<br />
<strong>le</strong> personnel pour créer du lien et atténuer <strong>le</strong>s différences entre<br />
<strong>le</strong>s jeunes et <strong>le</strong>s plus anciens”, conclut Jean-Luc Gilot.<br />
V. M.<br />
RÉGION<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
33
SOIGNER SON APPARENCE, UN CODE DE COMMUNICATION<br />
Gare au look !<br />
PRATIQUES<br />
Le chef d’entreprise n’est pas une personne comme <strong>le</strong>s autres,<br />
il incarne son entreprise. Dans ses relations avec<br />
ses collaborateurs, comme dans cel<strong>le</strong>s avec ses partenaires,<br />
<strong>le</strong> moindre détail de son apparence joue, avec ou contre lui.<br />
En France, on se targue d’égalité. C’est sans compter<br />
sur <strong>le</strong> jugement de l’autre. Celui qui scrute <strong>le</strong> pantalon en tirebouchon,<br />
<strong>le</strong> manteau froissé ou <strong>le</strong>s cheveux en batail<strong>le</strong> et qui<br />
va tirer des conclusions hâtives, et forcément négatives, sans<br />
prendre soin d’écouter celui qui par<strong>le</strong> de son entreprise. Le<br />
sociologue et directeur de l’Observatoire des discriminations<br />
en France, Jean-François Amadieu note pourtant dans son<br />
livre, “Le poids des apparences” : “En France, ces sujets sont<br />
carrément tabous. Ce n’est pas chic, pas assez intel<strong>le</strong>ctuel, pas<br />
sérieux de par<strong>le</strong>r de l’apparence des individus, de <strong>le</strong>ur corps et<br />
de l’importance que cela peut avoir dans la destinée.” Si l’on<br />
ajoute que 80 % de la communication est non verba<strong>le</strong>, que 55 %<br />
sont liés à l’apparence physique, 25 % à la gestuel<strong>le</strong> et à l’intonation<br />
et seu<strong>le</strong>ment 20 % au contenu, <strong>le</strong>s entrepreneurs<br />
beaux par<strong>le</strong>urs n’auront plus qu’à al<strong>le</strong>r se rhabil<strong>le</strong>r…<br />
“J’ai eu parmi mes clients, se souvient Virginie Le Cozic, conseillère<br />
en image (Look Design) à Rennes, un homme qui dirigeait<br />
une concession automobi<strong>le</strong> et prônait la modernité. Le problème<br />
était son apparence, aux antipodes de son discours : costume<br />
vieillot, manches de chemise qui tombaient sur <strong>le</strong> poignet,<br />
chaussettes de tennis et mocassins. On a retravaillé sur <strong>le</strong> rapport<br />
entre son entreprise et lui-même”.<br />
Une image cohérente<br />
Tous <strong>le</strong>s spécialistes en relooking sont d’accord. Rien ne sert<br />
de par<strong>le</strong>r si votre apparence ne reflète pas <strong>le</strong> message que vous<br />
vou<strong>le</strong>z transmettre. Aude Roy, auteur de “Donnez une vraie, et<br />
bonne, image de vous”, insiste : “Les patrons de PME devraient<br />
prendre <strong>le</strong> temps de faire un audit de <strong>le</strong>ur image, en consultant<br />
<strong>le</strong>urs proches ou <strong>le</strong>urs collaborateurs pour commencer.”<br />
Les enjeux sont parfois importants, comme <strong>le</strong> souligne<br />
Valérie Gouriou, créatrice de “Moi et mon image” à<br />
Saint-Thonan (29) : “L’apparence crédite <strong>le</strong> métier, mais peut<br />
aussi <strong>le</strong> discréditer. On peut très vite perdre un contrat si on n’est<br />
pas en adéquation avec ce que <strong>le</strong>s gens attendent de vous.”<br />
Côté chefs d’entreprise, même constat. La confiance que <strong>le</strong><br />
chef d’entreprise inspire dépend donc de l’adéquation entre<br />
<strong>le</strong> fond et la forme.<br />
Suite page 36<br />
ENTRETIEN AVEC MARIO PIROMALLI, DIRIGEANT<br />
DE SERVIMAP (RENNES). A 50 ans, il est à la tête<br />
de 18 McDonald’s dans l’agglomération rennaise<br />
“Si l’on se plaît, on plaît<br />
forcément aux autres !”<br />
Pourquoi l’apparence est-el<strong>le</strong><br />
importante pour vous<br />
en tant que chef d’entreprise <br />
L’apparence est extrêmement importante,<br />
d’abord pour moi. Ensuite, bien sûr,<br />
el<strong>le</strong> l’est par rapport aux autres. Cela<br />
vient sans doute en partie de mes origines<br />
italiennes. J’aime <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s choses,<br />
<strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s matières… Chaque matin, c’est<br />
ma femme qui me guide dans ma tenue,<br />
des pieds à la tête. Je me fie à el<strong>le</strong> car<br />
el<strong>le</strong> a bon goût et je me sens bien dans<br />
ses choix. Je <strong>le</strong>s trouve beaux. En fait,<br />
el<strong>le</strong> fait tout pour me mettre en va<strong>le</strong>ur.<br />
Quel<strong>le</strong>s sont vos préférences <br />
Vos codes vestimentaires <br />
J’ai remarqué que mes codes ont évolué<br />
avec <strong>le</strong> temps. Quand j’étais plus<br />
jeune, je prenais moins de risques au<br />
niveau vestimentaire, pour être sûr d’être<br />
dans <strong>le</strong> ton. Et puis, au fil des années, je<br />
me suis permis des tenues un peu plus<br />
cool. Aujourd’hui, il m’arrive même de ne<br />
pas mettre de cravate. Au début, on veut<br />
être quelqu’un. Ensuite, quand on est<br />
devenu quelqu’un, on cherche à se différencier.<br />
J’aime des marques comme<br />
Hugo Boss, Dolce & Gabbana, et des<br />
designers qui font des choses origina<strong>le</strong>s.<br />
Les chaussures aussi sont très importantes.<br />
J’aime marier la fantaisie au pied et<br />
<strong>le</strong> classique pour <strong>le</strong> reste. Pour moi, l’élégance,<br />
c’est la discrétion. Il ne faut pas<br />
que cela soit ostentatoire. Si l’on se plaît,<br />
on plaît forcément aux autres !<br />
34<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
ENTRETIEN AVEC AUDE ROY, CONSULTANTE, PRÉSIDENTE ET FONDATRICE DE L’AFIPP<br />
(Association française de l’image personnel<strong>le</strong> et professionnel<strong>le</strong>)<br />
“Les codes vestimentaires des hommes<br />
sont plus anciens que ceux des femmes.”<br />
Comment peut-on définir l’image<br />
idéa<strong>le</strong> d’un chef d’entreprise <br />
Son image doit être exemplaire, car c’est<br />
el<strong>le</strong> qui donne <strong>le</strong> “la” sur ses collaborateurs.<br />
D’ail<strong>le</strong>urs, très souvent l’image de<br />
l’entreprise est à l’image de son patron,<br />
aussi bien sur <strong>le</strong> plan vestimentaire que<br />
sur <strong>le</strong> plan comportemental. Dans mon<br />
livre “Donnez une bonne image de vous”,<br />
j’insiste sur 4 clés essentiel<strong>le</strong>s : il faut<br />
être juste, à savoir être en rapport avec<br />
ce que l’on est. Il faut être crédib<strong>le</strong> dans<br />
sa façon de se montrer et de se comporter<br />
car <strong>le</strong> chef d’entreprise reste <strong>le</strong> garant<br />
de la culture de l’entreprise et de ses<br />
va<strong>le</strong>urs, mais aussi stratégique en<br />
sachant adapter son image et son<br />
comportement à ses interlocuteurs.<br />
Enfin, il faut impérativement être à l’aise<br />
dans ses vêtements.<br />
Est-ce que <strong>le</strong>s hommes et<br />
<strong>le</strong>s femmes chef d’entreprise<br />
sont à égalité dans la quête<br />
d’une bonne image <br />
Non. Sur <strong>le</strong> plan vestimentaire, <strong>le</strong>s hommes<br />
ont des codes vestimentaires plus<br />
anciens que ceux des femmes. Ils ont<br />
cette simplification vestimentaire qu’est<br />
<strong>le</strong> costume cravate. Le costume de<br />
l’homme date du costume du pasteur<br />
anglican, et tous <strong>le</strong>s codes masculins<br />
viennent d’Ang<strong>le</strong>terre.<br />
Pour <strong>le</strong>s femmes, on se réfère aux codes<br />
de proxémie définis par Edward Hall. Le<br />
code de proxémie qui définit <strong>le</strong> code de<br />
l’entreprise, c’est <strong>le</strong> code social qui se<br />
situe dans la bul<strong>le</strong> personnel<strong>le</strong> de<br />
quelqu’un à partir de 1,20 mètre jusqu’à<br />
2,40 mètres. Il définit <strong>le</strong> comportement et<br />
<strong>le</strong> vêtement d’une femme et permet ainsi<br />
que sa communication reste professionnel<strong>le</strong>,<br />
qu’el<strong>le</strong> ne tombe pas dans une communication<br />
familière ou intime. Il est très<br />
diffici<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s femmes de savoir jusqu’où<br />
peut al<strong>le</strong>r la séduction et très souvent el<strong>le</strong>s<br />
se piègent el<strong>le</strong>s-mêmes dans un outil qui<br />
peut être facilitateur et barrière.<br />
PRATIQUES<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
35
PRATIQUES<br />
Le relooking<br />
Dans <strong>le</strong>s pays anglo-saxons, on en par<strong>le</strong> très franchement.<br />
En France, ceux qui ont affaire aux agences de relooking<br />
témoignent anonymement. Ainsi, Claire, PDG d’une PME<br />
dans <strong>le</strong> BTP : “j’ai pris la suite de mon père et je me suis<br />
retrouvée projetée dans un monde d’hommes. Le plus dur<br />
pour moi, c’était d’être crédib<strong>le</strong>, avec mes petites chaussures<br />
à talons et mes tail<strong>le</strong>urs. Au bout de quelques mois, j’avais<br />
l’impression que tout allait à vau-l’eau et j’ai fait appel à une<br />
agence de relooking. En quatre jours, on a fait <strong>le</strong> tour de mes<br />
vêtements, en gommant un peu plus mes signes extérieurs<br />
féminins et en incluant plus de tenues sports et de talons<br />
plats… Je croyais que la féminité allait asseoir mon autorité,<br />
j’avais tout faux. Il fallait que je sois plus sobre, plus androgyne…”<br />
Claire, se sentant très à l’aise dans ses vêtements,<br />
s’est mise naturel<strong>le</strong>ment à communiquer plus simp<strong>le</strong>ment avec<br />
ses salariés. L’ambiance s’est détendue et la motivation des collaborateurs<br />
a suivi une courbe ascendante. Frédérique Durant,<br />
coach conseil en image, installée à Lanester (56), raconte : “Un<br />
jeune chef d’entreprise manquait de crédibilité parce qu’il faisait<br />
très jeune. On lui a choisi une paire de lunettes à monture écail<strong>le</strong><br />
pour <strong>le</strong> vieillir, un costume plus classique, une coupe de cheveux<br />
nette et toute sa gestuel<strong>le</strong> a changé instinctivement !” Certains<br />
conseil<strong>le</strong>rs en image avouent même inciter <strong>le</strong>urs clients à fouil<strong>le</strong>r<br />
dans <strong>le</strong>ur passé. “Souvent nos blocages viennent de l’enfance,<br />
explique Frédérique Durant, ex-étudiante en psychologie, il faut<br />
<strong>le</strong>s mettre à jour pour avancer.”<br />
De l’importance des codes<br />
Chaque secteur professionnel a son “dress code”. Vincent<br />
Colin, créateur de “Swann & Oscar” sur Internet et auteur d’un<br />
Vincent Colin,<br />
auteur d’un ouvrage pédagogique<br />
sur l’entretien d’embauche,<br />
a travaillé cinq ans<br />
dans <strong>le</strong> recrutement<br />
ouvrage pédagogique sur “l’entretien d’embauche”, sait bien<br />
que <strong>le</strong> costume cravate est toujours de mise dans la finance,<br />
la banque, <strong>le</strong> commerce. Il habil<strong>le</strong> discrètement quelques jeunes<br />
patrons bretons. “J’ai travaillé pendant 5 ans dans <strong>le</strong> recrutement<br />
et j’ai vu combien l’apparence était importante. Pour <strong>le</strong>s<br />
hommes d’affaires, je conseil<strong>le</strong> des chemises droites et sobres<br />
et, pour <strong>le</strong>s esthètes, des chemises cintrées et près du corps.<br />
Pour <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs, on revient au b<strong>le</strong>u et au blanc.” Même ceux<br />
qui se défendent des codes en sont parfois <strong>le</strong>s serviteurs,<br />
sans <strong>le</strong> savoir, instinctivement. Ainsi Philippe Sebolde, jardinierpaysagiste<br />
(Horta), installé dans <strong>le</strong>s environs de Rennes : “Mon<br />
apparence n’a pas d’importance, ce qui l’est c’est l’harmonie<br />
des plantes entre el<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> jardin, <strong>le</strong> projet que je propose. Ma<br />
tenue n’a aucun rô<strong>le</strong> dans l’affaire. Je pense que <strong>le</strong>s clients n’attendent<br />
pas que je sois un porte-fringues !” Il est à parier que<br />
<strong>le</strong> costume-cravate ne ferait pas forcément l’affaire…<br />
■ Anny Letestu<br />
ENTRETIEN AVEC SANDRINE MANUSSET, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION FORMATION DU RÉSEAU<br />
“ENTREPRENDRE AU FÉMININ” DANS LE FINISTÈRE, CHEF D’ENTREPRISE ET SOCIOLOGUE ENVIRONNEMENTALE<br />
En <strong>Bretagne</strong>,<br />
<strong>le</strong> discours compte plus<br />
que l’apparence<br />
Est-ce que l’apparence<br />
d’une femme chef d’entreprise<br />
a plus d’importance que cel<strong>le</strong><br />
d’un homme <br />
Chez une femme, ce qui revient souvent,<br />
même si l’on retrouve ça aussi chez un<br />
chef d’entreprise, c’est <strong>le</strong> manque de<br />
confiance en el<strong>le</strong>. Les femmes qui ont un<br />
projet d’entreprise et qui viennent dans <strong>le</strong><br />
réseau ont souvent besoin de travail<strong>le</strong>r sur<br />
ce point. Il faut éviter de faire <strong>le</strong> lien entre<br />
féminité et beauté, car la beauté est très<br />
subjective. Si la femme a confiance en el<strong>le</strong>,<br />
ce ne sera pas la peine de travail<strong>le</strong>r sur<br />
l’apparence. Aujourd’hui encore, on<br />
constate que l’on attend plus d’une femme<br />
qu’el<strong>le</strong> fasse attention à son apparence, alors que c’est moins<br />
important lorsqu’il s’agit d’un homme. Les différences ne sont<br />
pas seu<strong>le</strong>ment liées au sexe. El<strong>le</strong>s sont aussi géographiques.<br />
Ainsi, <strong>le</strong>s codes ne sont pas <strong>le</strong>s mêmes à Paris et en province.<br />
Comment fait-on lorsqu’on ne connaît pas <strong>le</strong>s codes<br />
professionnels régionaux <br />
On adopte un sty<strong>le</strong> un peu passe-partout, pas de cou<strong>le</strong>urs<br />
vives, comme ça on est certain de ne pas heurter. Si l’on est hésitant,<br />
si l’on doute de son apparence, rien de positif ne sera<br />
communiqué à l’autre. Le plus important, c’est la cohérence entre<br />
la personne et son entreprise. Chaque corps de métier a ses<br />
codes, à chacun ensuite de se <strong>le</strong>s approprier.<br />
Vous qui avez travaillé dans d’autres régions, est-ce que<br />
l’apparence d’un chef d’entreprise est importante en<br />
<strong>Bretagne</strong> Est-ce qu’il y a des particularités <br />
J’ai l’impression qu’ici en <strong>Bretagne</strong>, <strong>le</strong> discours compte plus que<br />
l’apparence. Ici on n’est pas à Paris. Si vous arrivez très chic à<br />
un rendez-vous professionnel, cela n’épatera personne. On tient<br />
plus compte des réseaux, de l’humain. Les questions : Vous<br />
connaissez qui Vous venez de la part de qui reviennent souvent<br />
dans <strong>le</strong>s rencontres.<br />
36<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
Juridique<br />
Pour la mise en place d’une vraie politique d’achat<br />
Entre contraintes nationa<strong>le</strong>s et communautaires liées<br />
à la régulation de la concurrence, normalisation des produits<br />
et services et rég<strong>le</strong>mentation de la négociation commercia<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong>s écueils peuvent semb<strong>le</strong>r nombreux à un point<br />
tel que décliner une politique agressive d’achat risque<br />
d’emporter effet antiéconomique car anticoncurrentiel.<br />
Libre négociation commercia<strong>le</strong> : entre contraintes et vraies<br />
opportunités pour l’acheteur.<br />
L’effectivité de la négociation commercia<strong>le</strong> et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />
administratif et jurisprudentiel des pratiques<br />
Un rapport de la Commission des affaires économiques de<br />
l’Assemblée nationa<strong>le</strong> a dressé début 2010 un premier bilan d’application<br />
de la loi de modernisation de l’économie (LME). Si des<br />
avancées ont été observées, la difficulté majeure semb<strong>le</strong> être la<br />
formalisation de l’accord cadre annuel. Dans <strong>le</strong> même temps,<br />
la Commission d’examen des pratiques commercia<strong>le</strong>s (CEPC)<br />
a rendu plusieurs avis. Il revient en conséquence aux entreprises<br />
de faire <strong>le</strong>ur propre audit contractuel et concurrentiel,<br />
à défaut de quoi <strong>le</strong> risque de sanction est latent. La jurisprudence<br />
récente de la Cour de cassation n’est pas en reste puisque<br />
plusieurs décisions rendent effectives <strong>le</strong> dispositif prévu par <strong>le</strong><br />
législateur, ou bien au titre des pratiques restrictives ou bien au<br />
titre des pratiques anticoncurrentiel<strong>le</strong>s. Enfin très récemment,<br />
l’Autorité de la concurrence s’est autosaisie pour auditer<br />
certaines pratiques qui ont pour objet notamment <strong>le</strong>s clauses<br />
contractuel<strong>le</strong>s contenues dans <strong>le</strong>s contrats des distributeurs.<br />
La réf<strong>le</strong>xion amène alors à s’interroger sur <strong>le</strong>s repères pour une<br />
gestion tout à la fois “responsab<strong>le</strong>” et stratégique pour l’entreprise<br />
de sa politique d’achat.<br />
Premier point clé : la loi de modernisation de l’économie donne<br />
l’opportunité pour <strong>le</strong> fournisseur d’opter pour la mise en place<br />
de conditions catégoriel<strong>le</strong>s ou particulières de vente. En conséquence,<br />
la spécificité des conditions de vente peut remplir l’objectif<br />
de prise en considération des caractéristiques propres à<br />
l’acheteur.<br />
Second point clé : conseil<strong>le</strong>r à l’acheteur d’accroître sa vigilance<br />
sur des critères autres que des critères de prix : rythme des livraisons<br />
qui permet à l’acheteur de vivre en flux tendu, d’économiser<br />
sur <strong>le</strong>s coût de stockage, sur <strong>le</strong>s coûts de manutention, etc ;<br />
conformité des produits, surtout si l’acheteur est importateur…<br />
En conclusion, la réf<strong>le</strong>xion et la mise en place d’une véritab<strong>le</strong><br />
politique de vente du fournisseur doivent encourager l’acheteur<br />
à initier, en regard, une vraie politique d’achat. Cette confrontation<br />
doit permettre aussi à l’acheteur d’éradiquer des pratiques<br />
d’abus de puissance d’achat et d’optimiser ses propres<br />
objectifs.<br />
Daniè<strong>le</strong> Briand<br />
Ancien rapporteur au Conseil de la concurrence<br />
Avocat au barreau de Rennes<br />
Maître de conférences<br />
PRATIQUES<br />
Quelques repères<br />
sur la formalisation<br />
des politiques d’achat<br />
L’acheteur ne peut plus se contenter d’une stipulation généra<strong>le</strong><br />
édictant que ses propres conditions généra<strong>le</strong>s d’achat éliminent<br />
d’emblée <strong>le</strong>s conditions généra<strong>le</strong>s de vente des fournisseurs.<br />
Quand bien même une tel<strong>le</strong> clause ne serait pas intégrée dans<br />
<strong>le</strong>s conditions d’achat, des contradictions peuvent en outre<br />
exister dans <strong>le</strong> corps du texte et la DGCCRF critique notamment<br />
l’introduction dans <strong>le</strong>s conditions généra<strong>le</strong>s d’achat d’éléments<br />
qui “devraient léga<strong>le</strong>ment figurer dans <strong>le</strong>s conditions généra<strong>le</strong>s<br />
de vente” (modifications tarifaires, retour de marchandises,etc) :<br />
Un contrat annuel qui ne peut être un simp<strong>le</strong> accord-type proposé<br />
par l’acheteur doit formaliser <strong>le</strong> résultat de la négociation<br />
commercia<strong>le</strong> et son contenu est expressément prévu par l’art.<br />
L 441-7 du code de commerce sous peine de sanction péna<strong>le</strong>.<br />
La facturation, photographie du contrat, doit correspondre à cette<br />
même organisation.<br />
Quelques préconisations pour élaborer des politiques<br />
stratégiques licites d’achat<br />
L’idée ici est de considérer que <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>s permettent<br />
de développer de véritab<strong>le</strong>s stratégies d’achat et de vente.<br />
Quelques points clés pour illustrer la démarche.<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
37
PRATIQUES<br />
Mis en place en 2008 et couvrant 40 pays, “Enterprise Europe” est <strong>le</strong> réseau<br />
officiel de la Commission européenne d’appui à l’innovation et la compétitivité<br />
des PME.<br />
En <strong>Bretagne</strong> et Pays de la Loire, <strong>le</strong>s Chambres régiona<strong>le</strong>s de commerce et<br />
d’industrie, Oséo Innovation et <strong>Bretagne</strong> Innovation ont allié <strong>le</strong>urs expertises<br />
au sein d’“Entreprise Europe Ouest” pour accompagner <strong>le</strong>s entreprises dans<br />
<strong>le</strong>urs projets d’innovation et d’internationalisation.<br />
Retrouvez ci-dessous, une sé<strong>le</strong>ction d’opportunités de partenariats<br />
Si vous vou<strong>le</strong>z être mis en relation, recevoir <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s opportunités ou si vous<br />
souhaitez diffuser vous-même une annonce dans <strong>le</strong> réseau Entreprise Europe,<br />
contactez-nous : Tél. 02 99 25 41 57 ou par mél : een@bretagne.cci.fr<br />
Opportunités de partenariats technologiques<br />
Contact : Caro<strong>le</strong> TAFFUT<br />
Biotechnologie : Une société espagno<strong>le</strong> a mis au point<br />
un kit de détection enzymatique pour <strong>le</strong>s microcystines<br />
dans l’eau. Le test est basé sur la protéine phosphatase.<br />
Le kit est prêt à l’emploi, simp<strong>le</strong> d’utilisation et permet de<br />
tester jusqu’à 44 échantillons en une heure. La société<br />
propose un accord commercial ou une coopération technique<br />
pour son adaptation.<br />
Réf : 10 ES 29G6 3H0S<br />
Dépollution : Un groupe d’entrepreneurs turcs a développé<br />
un nouveau système de filtration pour purifier <strong>le</strong>s gaz<br />
et <strong>le</strong>s particu<strong>le</strong>s provenant de combustib<strong>le</strong>s fossi<strong>le</strong>s dans<br />
<strong>le</strong>s usines, <strong>le</strong>s zones minières, <strong>le</strong>s centra<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques etc.<br />
Le système offre <strong>le</strong>s avantages d’un taux é<strong>le</strong>vé d’épuration<br />
et de coûts d’exploitation et de maintenance relativement<br />
faib<strong>le</strong>s. Le groupe est intéressé par des accords de licence.<br />
Réf : 10 TR 97NA 3H3D<br />
Energie : Une société UK a développé des pi<strong>le</strong>s à combustib<strong>le</strong><br />
alcalines à faib<strong>le</strong> coût, dynamiques et recyclab<strong>le</strong>s.<br />
La société active en R&D fournit des matériaux de<br />
pointe et des coûts réduits. La technologie est transférée<br />
à des partenaires industriels présents sur <strong>le</strong> marché de<br />
l’énergie. La société recherche des partenaires dans <strong>le</strong>s<br />
déchets ou l’industrie de gazéification de la biomasse<br />
pour des accords de fabrication.<br />
Réf : 09 GB 44O7 3FLI<br />
Environnement : Une PME belge spécialisée dans <strong>le</strong><br />
rotomoulage plastique PE, actuel<strong>le</strong>ment actif dans l’industrie<br />
du traitement des eaux usées et la production<br />
réservoir de diesel, cherche à élargir son offre de produits.<br />
La PME recherche des technologies dans <strong>le</strong><br />
domaine de l’industrie de l’eau ou des déchets tels que<br />
biorotors, lits filtrants.... La société vise un accord de<br />
licence ou une coopération au développement.<br />
Réf : 09 BE 0427 3FRC<br />
Opportunités de partenariats commerciaux<br />
Contact : Caro<strong>le</strong> WAGNER<br />
Industrie : Un distributeur danois d’échangeurs de<br />
cha<strong>le</strong>ur cherche à diversifier son offre, avec des pompes,<br />
des valves, des équipements de contrô<strong>le</strong> et d’autres produits<br />
dans <strong>le</strong> domaine des composants industriels.<br />
La société est bien installée sur <strong>le</strong> marché danois des<br />
composants et un savoir-faire technique.<br />
Réf : 20100421015<br />
Microé<strong>le</strong>ctronique : Un agent commercial britannique,<br />
spécialisé dans <strong>le</strong> domaine des semi-conducteurs,<br />
cherche à représenter des sociétés étrangères sur <strong>le</strong><br />
marché UK. 23 ans d’expérience et un bon réseau de<br />
clients. L’agent souhaite des contrats d’exclusivité.<br />
Réf : 20100329011<br />
Equipements loisirs : Une société suédoise développe,<br />
produit et vend des équipements innovants de p<strong>le</strong>in air<br />
pour <strong>le</strong>s aires de jeux qui s’adressent aussi bien aux<br />
enfants qu’aux adultes. Tous <strong>le</strong>s produits sont brevetés<br />
et conformes aux normes de sécurité européennes. Ils<br />
sont faci<strong>le</strong>s à instal<strong>le</strong>r, robustes et durab<strong>le</strong>s, avec un<br />
minimum d’entretien. La société cherche des partenaires<br />
pour fabriquer et distribuer <strong>le</strong>s produits en dehors de la<br />
Suède.<br />
Réf : 20100318035<br />
Produits IAA : Une société italienne est spécialisée dans<br />
la production d’hui<strong>le</strong> d’olives extra vierge bio, de qualité<br />
et avec des olives soigneusement sé<strong>le</strong>ctionnées (variété<br />
Nocellare Etnea). Le produit est fabriqué en quantité<br />
limitée afin de satisfaire <strong>le</strong>s clients qui cherchent<br />
l’excel<strong>le</strong>nce et l’authenticité. La garantie offerte par la<br />
société est la transparence de la culture, de la récolte et<br />
<strong>le</strong>s procédures techniques utilisées. La société cherche<br />
un distributeur.<br />
Réf : 20100316078<br />
38<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010
Affaires à céder (Grand Ouest)<br />
1. Fabrication et commercialisation de matériel de construction frigorifique<br />
C.A. 2008 négocié 15 000 K€ C.A. net 5 500 K€<br />
Clientè<strong>le</strong> : France, B to B - Fonds propres nécessaires : 800 à 1 000 K€<br />
2. Société de transport spécialisée sur marché européen de niche<br />
C.A. 2009 : 5 500 K€ - EBE environ 6%<br />
Fonds propres nécessaires : 800 à 1 000 K€<br />
3. Magasin de distribution de matériel de bricolage<br />
C.A. 2009 : 1 200 K€ - EBE environ 6%<br />
Clientè<strong>le</strong> : Particuliers et Col<strong>le</strong>ctivités - Fonds propres nécessaires : 250 K€<br />
4. Fabrication industriel<strong>le</strong> de crêpes<br />
C.A. 2009 environ 2 000 K€<br />
Clientè<strong>le</strong> : Professionnels et GMS - Fonds propres nécessaires : 150 à 200 K€<br />
5. Bureau d’études bâtiment<br />
C.A. 2008 : 200 à 250 K€<br />
Clientè<strong>le</strong> : Particuliers et Col<strong>le</strong>ctivités - Fonds propres nécessaires : 100 K€<br />
PRATIQUES<br />
JTB RENNES - Félix JOLIVET<br />
Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine • 35000 Rennes<br />
Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 - E-mail : contact@jtbconseil.fr<br />
1. Entreprise d’installation et d’entretien de piscines et accessoires. CA > 2 M€<br />
2. Entreprise négoce et distribution de clôtures, portails, automatismes,<br />
mobiliers urbains et jeux extérieurs. CA < 4 M€<br />
3. Affaire de motoculture. CA 3 M€<br />
4. PME spécialisée dans <strong>le</strong> traitement de surface. CA entre 6 et 10 M€<br />
Excel<strong>le</strong>nte rentabilité. Budgets 2010 signés.<br />
JTB NANTES - Jacques THIÉBAUT<br />
16, rue Marie-Anne du Boccage • 44000 Nantes<br />
Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 - E-mail : jtb.jtr@wanadoo.fr<br />
ABONNEZ-VOUS<br />
À BRETAGNE ÉCONOMIQUE<br />
35 €<br />
au lieu de<br />
41,20 €<br />
8<br />
numéros<br />
Bul<strong>le</strong>tin d’abonnement<br />
à retourner à <strong>Bretagne</strong> Économique<br />
1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37<br />
1 an d’abonnement = 35 €*<br />
Je joins mon règ<strong>le</strong>ment à l’ordre de <strong>Bretagne</strong> Économique - *TVA 5,5 % incluse<br />
ou je paie par carte sur <strong>le</strong> site www.bretagne-economique.com (ong<strong>le</strong>t abonnement)<br />
Offre valab<strong>le</strong> jusqu’au 31 décembre 2010<br />
Société ........................................................................................................................<br />
Destinataire ...................................................................................................................<br />
Adresse ........................................................................................................................<br />
Vil<strong>le</strong> .............................................................................................................................<br />
Code postal ..............................<br />
Tél. ..........................................<br />
Fax ..........................................<br />
Code APE .................................<br />
Signature<br />
Date : .......... / .......... / ..........<br />
ou cachet<br />
BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />
39