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Klik hier - Centre for Historical Research and Documentation on War

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Studiedag voor j<strong>on</strong>ge historici – Oorlog, herinnering en erfenis<br />

Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires<br />

dispositi<strong>on</strong> des ouvriers et des commerçants du diamant. Depuis la découverte de ressources<br />

diamantaires du C<strong>on</strong>go belge quelques années auparavant, l’intérêt des autorités belges pour<br />

l’industrie diamantaire anversoise s’était d’ailleurs <str<strong>on</strong>g>for</str<strong>on</strong>g>tement accru.<br />

Ce faisant, toutes les difficultés n’étaient pas pour autant éliminées. En vue de court-circuiter<br />

sur le plan éc<strong>on</strong>omique et de maintenir à l’extérieur l’ennemi interne et les ressortissants de<br />

nati<strong>on</strong>s ennemies qui avaient vécu en Belgique, leurs biens et leurs intérêts <strong>on</strong>t été mis sous<br />

séquestre. Outre la législati<strong>on</strong> en matière de séquestre, l’opini<strong>on</strong> publique n’était pas n<strong>on</strong> plus<br />

favorable à un retour des diamantaires étrangers. Une gr<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>e partie de la presse belge ne<br />

cachait pas que ces diamantaires n’étaient désormais plus les bienvenus. Les faveurs d<strong>on</strong>t<br />

avait bénéficié le secteur de la part de l’occupant allem<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g> n’étaient pas oubliées.<br />

Le gouvernement et l’opini<strong>on</strong> publique étaient extrêmement divisés c<strong>on</strong>cernant les<br />

diamantaires d’anciens États ennemis. D’une part, <strong>on</strong> estimait que celui qui avait été l’ennemi<br />

durant la guerre, le restait. Au sein du gouvernement, le ministre des Affaires éc<strong>on</strong>omiques,<br />

Henri Jaspar, le ministre de la Guerre, Fulgence Mass<strong>on</strong> et le premier ministre, Charles de<br />

Broqueville, étaient de cet avis. Au sein de la populati<strong>on</strong>, c’était principalement la<br />

bourgeoisie, les milieux francoph<strong>on</strong>es et patriotiques qui défendaient ce point de vue. D’autre<br />

part, le ministre socialiste V<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>ervelde, le ministre libéral des Col<strong>on</strong>ies, Frank et le ministre<br />

catholique des Postes, Télégraphes et Téléph<strong>on</strong>es Jules Renkin de même que la presse<br />

socialiste estimaient que l’<strong>on</strong> devait faire des excepti<strong>on</strong>s pour certaines catégories d’anciens<br />

ennemis. Ils estimaient que c’était en c<strong>on</strong>tradicti<strong>on</strong> avec les droits de l’homme que de liquider<br />

toutes les propriétés d’(anciens) ennemis. Ces deux tendances se reflètent dans la différence<br />

entre la loi et la pratique du séquestre de guerre. Le ministre compétent, le ministre de la<br />

Justice Émile V<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>ervelde a adopté une attitude attentiste et a dispensé de la loi sur le<br />

séquestre nombre de catégories d’anciens ennemis.<br />

En vertu de la loi, la liquidati<strong>on</strong> générale n’est finalement demeurée d’applicati<strong>on</strong> que sur les<br />

ressortissants de la nouvelle Allemagne et de l’Autriche. La compétence administrative<br />

relative au séquestre a cependant été transférée au ministère des Affaires éc<strong>on</strong>omiques dans le<br />

courant de l’année 1919. Le ministre Henri Jaspar a d’emblée fait savoir aux juristes et aux<br />

parquets c<strong>on</strong>cernés qu’au nom de l’intérêt général, il n’y avait pas lieu de douter de la<br />

nécessité de liquider les biens des (anciens) ennemis. C’est ainsi que d’anciens ennemis d<strong>on</strong>t<br />

la nouvelle nati<strong>on</strong>alité n’était pas encore c<strong>on</strong>sidérée comme établie <strong>on</strong>t néanmoins été<br />

c<strong>on</strong>cernés par la loi sur le séquestre. Dans le secteur du diamant, il y a eu finalement deux fois<br />

plus de diamantaires (29) qui <strong>on</strong>t fait l’objet de liquidati<strong>on</strong> sur base de cette règle qu’en vertu<br />

de l’applicati<strong>on</strong> de la législati<strong>on</strong> effective en matière de liquidati<strong>on</strong> pour les ressortissants<br />

allem<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>s et autrichiens (14). En ce qui c<strong>on</strong>cerne le séquestre de guerre, le secteur du diamant<br />

n’a pas pu faire appel à des mesures d’excepti<strong>on</strong> ou à des privilèges particuliers. Dans une<br />

certaine mesure, nous pouv<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>c affirmer que la législati<strong>on</strong> relative au séquestre et s<strong>on</strong><br />

applicati<strong>on</strong> a c<strong>on</strong>tré les pratiques des ministres qui voulaient voir restaurer le plus rapidement<br />

possible le secteur du diamant.<br />

Les liquidati<strong>on</strong>s dans le secteur du diamant <strong>on</strong>t finalement rapporté quelque deux milli<strong>on</strong>s de<br />

francs belges (soit envir<strong>on</strong> 10,4 milli<strong>on</strong>s d’euros actuellement). Les liquidati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t<br />

principalement c<strong>on</strong>cerné d’anciennes propriétés privées et n<strong>on</strong> des entreprises. La législati<strong>on</strong><br />

en matière de séquestre a dès lors n<strong>on</strong> seulement servi des intérêts éc<strong>on</strong>omiques mais était<br />

également un moyen de se venger de “l’ennemi”.<br />

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