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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis
Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires
Sylvie RENNEBOOG
(UGent)
De Antwerpse diamantsector en de Eerste Wereldoorlog. Patriottisme of
economisch pragmatisme Studie gebaseerd op sekwesterdossiers
Le fonds d’archives du séquestre d’Anvers relatif à la Première Guerre mondiale a constitué
le point de départ de mes recherches. Je me suis d’abord posée la question de savoir ce que
ces dossiers pourraient nous apprendre concernant le secteur du diamant durant et après la
guerre. Je me suis ensuite posée des questions sur la procédure de séquestre dans son
ensemble. Quel a été l’impact de la législation relative au séquestre sur le secteur du
diamant Les autorités belges ont-elles atteint les objectifs qu’elles s’étaient fixées La
législation a-t-elle correctement été appliquée Je me suis d’ailleurs aussi posée cette dernière
question indépendamment de la législation relative au séquestre : le secteur très lucratif du
diamant a-t-il bénéficié d’un traitement de faveur par rapport aux autres secteurs ou y avait-il
égalité de tous devant la loi En d’autres termes : est-ce que ce sont les sentiments
patriotiques ou les intérêts économiques qui ont primé Comment les autorités se
positionnaient-elles par rapport à cette question et quel était le point de vue de l’opinion
publique La Belgique allait-elle véritablement risquer de tuer la poule aux œufs d’or
En 1914, le patronat du diamant anversois était composé à 85 % d’étrangers, appartenant
principalement à la communauté juive. Lors du déclenchement de la guerre, un peu plus de la
moitié d’entre eux a subitement été considérée comme ennemie. Les difficultés auxquelles le
secteur a été confronté en sont la conséquence directe. Les ressortissants ennemis ont été
expulsés. En outre, le secteur belge du diamant s’est retrouvé sur la liste de contreb<strong>and</strong>e afin
de pouvoir maintenir l’embargo commercial contre l’ennemi. La suprématie dans le
traitement et le commerce du diamant taillé s’en est trouvée menacée. Tant l’Angleterre que
les Pays-Bas ont pu utiliser cette position affaiblie pour insuffler une nouvelle vie dans leur
industrie du diamant. Cette stratégie de survie du secteur du diamant anversois était en gr<strong>and</strong>e
partie basée sur un traitement et un commerce illégal de contreb<strong>and</strong>e rendu possible avec
l’aide de l’occupant. Tant que la guerre s’est prolongée, le gouvernement belge ne pouvait
soutenir ouvertement son propre secteur diamantaire; les bonnes relations avec les États
neutres et alliés ne pouvant être mises en péril.
Dès que la guerre s’est terminée, sur l’insistance de quelques personnalités importantes du
secteur du diamant, le gouvernement est activement intervenu au bénéfice de ce secteur. Ce
sont principalement les socialistes Émile V<strong>and</strong>ervelde, ministre de la Justice et Joseph
Wauters, ministre de l’Emploi et du Travail qui ont apporté leur coopération au rapatriement
des diamantaires en fuite, ressortissants d’anciens pays ennemis. En ce domaine, on peut
parler d’un traitement de faveur dont n’ont pas bénéficié les autres secteurs. Pour les ennemis,
la Belgique demeurait une nation hermétiquement fermée, pour d’autres étrangers, il était
particulièrement difficile de pouvoir (à nouveau) pénétrer dans le pays. Du fait de sa gr<strong>and</strong>e
importance économique, le secteur du diamant avait bénéficié de la faveur permettant à des
ressortissants d’anciens États ennemis de rentrer à nouveau dans le pays par le biais d’une
procédure accélérée. Il y avait même des bateaux spéciaux venant de Gr<strong>and</strong>e-Bretagne mis à
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