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09.01.2015 Views

Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires Kevin DE BODT (UGent) Het gebroken verzetsaureool. De Witte Brigade en het verzet als actieve speler in de strijd om de herinnering Dans son ouvrage Mijn long>andong> in de kering, Karel Van Isacker consacre à peine un quart de page à la résistance, contre plus de dix pages à la collaboration. Van Isacker s’étend surtout sur la répression et l’intransigeance dont aurait fait montre la résistance. Cette dernière y est également hâtivement assimilée à la gauche. Van Isacker achève son propos par une pique à l’encontre des “lâches politiciens” qui n’auraient jamais voulu condamner la “fête de la haine” car ils ne souhaitaient pas se retourner contre ce “petit groupe d’intransigeants”. Selon lui, les résistants entendaient continuer la répression jusqu’à ce que chaque victime ait disparu 14 . Telle est l’image que beaucoup de Flamong>andong>s ont encore aujourd’hui de la résistance. L’auréole que la résistance reçut après la guerre fut consciencieusement détruite. Les divisions régnant au sein de la résistance et la politisation du regard jeté sur le passé furent les facteurs principaux qui menèrent à la création d’une palette mémorielle des plus diverses. Mais la couleur dominante en Flong>andong>re, pour reprendre l’expression de Marnix Beyen, fut toujours plus noire 15 . La résistance n’est jamais parvenue à y devenir un acteur politique d’importance. Seules sa puissance numérique et son auréole autour du thème de la répression la rendaient encore visible. En 1959, la dernière grong>andong>e manifestation contre l’amnistie eut lieu, et la résistance perdit alors également le contrôle de la rue. Mon étude s’inscrit dans le prolongement des travaux de Pieter Lagrou. Sa thèse de doctorat portait sur la réintégration, l’usage politique et le traitement de groupes spécifiques comme les travailleurs déportés et les résistants 16 . Bien qu’il ait également publié sur les différents sentiments nationaux des associations patriotiques et la façon dont elles se manifestèrent dans la rue après la guerre, il indique lui-même que son attention sur le niveau national ne permet pas d’appréhender spécifiquement les représentations au sein des organisations de résistance 17 . Lagrou estime que ces dernières purent exercer une véritable influence en Belgique précisément de par l’absence d’un consensus patriotique. Ces “milieux de mémoire” spécifiques avaient donc une réelle influence mais en même temps construisaient leur propre 14 15 16 17 K. VAN ISACKER, Mijn long>andong> in de kering: 1830-1980. Deel 2 : De enge ruimte 1914-1980, Antwerpen, Nederlong>andong>sche Boekhong>andong>el, 1983, p. 131-163. M. BEYEN, “Zwart wordt van langs om meer de Vlaamsgezinde massa. De Vlaamse beeldvorming over bezetting en repressie, 1945-2000”, in J. GOTOVITCH & C. KESTELOOT (red.), Het gewicht van het oorlogsverleden, Gent, Academia Press, 2003, p. 105-120. P. LAGROU, The legacy of Nazi occupation : patriotic memory ong>andong> national recovery in Western Europe, 1945-1965, Cambridge, Cambridge University, 2000, 327 p. P. LAGROU, “Welk vaderlong>andong> voor vaderlong>andong>slievende verenigingen Oorlogsslachtoffers en verzetsveteranen en de nationale kwestie. 1945-1958”, in Bijdragen tot de Eigentijdse geschiedenis, nr. 3, 1997, p. 143-161. 66

Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires représentation 18 . Mener des recherches sur les résistants et sur les collaborateurs en tant que groupes sociaux apparaît pertinent pour pouvoir analyser les mémoires sociales, autrement dit les mythes qui émergent dans ces différents milieux, autour de la Seconde Guerre mondiale et de la répression. Celles-ci constituèrent pendant de nombreuses années l’une des pierres de touche du nationalisme flamong>andong>. Mon étude sur le destin de la Witte Brigade après la guerre joint une histoire institutionnelle à une analyse du rôle de cette organisation dans le combat de la résistance après la guerre. Je souhaitais ainsi étudier comment ce mouvement de résistance construisit sa propre mémoire sociale et comment il combattit, via les organisations de coordination de la résistance et les autres associations patriotiques, pour ses idéaux et son auréole. Outre les documents de travail, les notes de réunion et la correspondance, Steeds Verenigd – le journal des membres qui portait le même nom que leur feuille clong>andong>estine – s’est avéré d’une grong>andong>e valeur pour notre recherche. Afin de mettre en perspective les actions de la résistance, outre les documents internes de la Witte Brigade et des organisations de coordination, la presse d’inspiration libérale, socialiste ou catholique fut également prise en compte. La famille libérale est ici représentée par Het Laatste Nieuws et De Nieuwe Gazet, les socialistes par Vooruit et Volksgazet, et les catholiques par De Stong>andong>aard et la Gazet van Antwerpen. Cette dernière est certainement intéressante de par les opinions de son ancien rédacteur Louis Kiebooms. Cet homme politique CVP et ancien prisonnier de guerre est symbolique de ces catholiques flamong>andong>s pro-belges qui furent d’abord favorables à la résistance, avant d’ensuite lui tourner le dos. De cette manière, les actions de la résistance purent être davantage approfondies que par une seule enquête, et la résistance appréhendée comme un acteur à part entière du combat mémoriel. Simultanément, en exploitant la presse, le contexte global put être pris en compte. En se concentrant principalement sur les manifestations de rue à propos de la répression, ont émergé des séquences où les avis des partisans comme des opposants de la résistance apparaissent le plus clairement. L’étude a permis de mettre à jour les caractéristiques de la Witte Brigade comme organisation, et d’offrir un regard nouveau sur la manière dont les mouvements de résistance luttaient entre eux et contre une opinion catholique pro-flamong>andong>e hostile. 18 P. LAGROU, “Welk vaderlong>andong> voor vaderlong>andong>slievende verenigingen Oorlogsslachtoffers en verzetsveteranen en de nationale kwestie. 1945-1958”, in Bijdragen tot de Eigentijdse geschiedenis, nr. 3, 1997, p. 143-161. 67

Studiedag voor j<strong>on</strong>ge historici – Oorlog, herinnering en erfenis<br />

Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires<br />

Kevin DE BODT<br />

(UGent)<br />

Het gebroken verzetsaureool.<br />

De Witte Brigade en het verzet als actieve speler in de strijd om de herinnering<br />

Dans s<strong>on</strong> ouvrage Mijn l<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g> in de kering, Karel Van Isacker c<strong>on</strong>sacre à peine un quart de<br />

page à la résistance, c<strong>on</strong>tre plus de dix pages à la collaborati<strong>on</strong>. Van Isacker s’étend surtout<br />

sur la répressi<strong>on</strong> et l’intransigeance d<strong>on</strong>t aurait fait m<strong>on</strong>tre la résistance. Cette dernière y est<br />

également hâtivement assimilée à la gauche. Van Isacker achève s<strong>on</strong> propos par une pique à<br />

l’enc<strong>on</strong>tre des “lâches politiciens” qui n’auraient jamais voulu c<strong>on</strong>damner la “fête de la haine”<br />

car ils ne souhaitaient pas se retourner c<strong>on</strong>tre ce “petit groupe d’intransigeants”. Sel<strong>on</strong> lui, les<br />

résistants entendaient c<strong>on</strong>tinuer la répressi<strong>on</strong> jusqu’à ce que chaque victime ait disparu 14 .<br />

Telle est l’image que beaucoup de Flam<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>s <strong>on</strong>t encore aujourd’hui de la résistance.<br />

L’auréole que la résistance reçut après la guerre fut c<strong>on</strong>sciencieusement détruite. Les<br />

divisi<strong>on</strong>s régnant au sein de la résistance et la politisati<strong>on</strong> du regard jeté sur le passé furent les<br />

facteurs principaux qui menèrent à la créati<strong>on</strong> d’une palette mémorielle des plus diverses.<br />

Mais la couleur dominante en Fl<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>re, pour reprendre l’expressi<strong>on</strong> de Marnix Beyen, fut<br />

toujours plus noire 15 . La résistance n’est jamais parvenue à y devenir un acteur politique<br />

d’importance. Seules sa puissance numérique et s<strong>on</strong> auréole autour du thème de la répressi<strong>on</strong><br />

la rendaient encore visible. En 1959, la dernière gr<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>e manifestati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tre l’amnistie eut<br />

lieu, et la résistance perdit alors également le c<strong>on</strong>trôle de la rue.<br />

M<strong>on</strong> étude s’inscrit dans le prol<strong>on</strong>gement des travaux de Pieter Lagrou. Sa thèse de doctorat<br />

portait sur la réintégrati<strong>on</strong>, l’usage politique et le traitement de groupes spécifiques comme les<br />

travailleurs déportés et les résistants 16 . Bien qu’il ait également publié sur les différents<br />

sentiments nati<strong>on</strong>aux des associati<strong>on</strong>s patriotiques et la faç<strong>on</strong> d<strong>on</strong>t elles se manifestèrent dans<br />

la rue après la guerre, il indique lui-même que s<strong>on</strong> attenti<strong>on</strong> sur le niveau nati<strong>on</strong>al ne permet<br />

pas d’appréhender spécifiquement les représentati<strong>on</strong>s au sein des organisati<strong>on</strong>s de<br />

résistance 17 . Lagrou estime que ces dernières purent exercer une véritable influence en<br />

Belgique précisément de par l’absence d’un c<strong>on</strong>sensus patriotique. Ces “milieux de mémoire”<br />

spécifiques avaient d<strong>on</strong>c une réelle influence mais en même temps c<strong>on</strong>struisaient leur propre<br />

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K. VAN ISACKER, Mijn l<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g> in de kering: 1830-1980. Deel 2 : De enge ruimte 1914-1980, Antwerpen,<br />

Nederl<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>sche Boekh<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>el, 1983, p. 131-163.<br />

M. BEYEN, “Zwart wordt van langs om meer de Vlaamsgezinde massa. De Vlaamse beeldvorming over<br />

bezetting en repressie, 1945-2000”, in J. GOTOVITCH & C. KESTELOOT (red.), Het gewicht van het<br />

oorlogsverleden, Gent, Academia Press, 2003, p. 105-120.<br />

P. LAGROU, The legacy of Nazi occupati<strong>on</strong> : patriotic memory <str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g> nati<strong>on</strong>al recovery in Western Europe,<br />

1945-1965, Cambridge, Cambridge University, 2000, 327 p.<br />

P. LAGROU, “Welk vaderl<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g> voor vaderl<str<strong>on</strong>g>and</str<strong>on</strong>g>slievende verenigingen Oorlogsslachtoffers en<br />

verzetsveteranen en de nati<strong>on</strong>ale kwestie. 1945-1958”, in Bijdragen tot de Eigentijdse geschiedenis, nr. 3,<br />

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