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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires Julie LOUETTE (UCL) La photo, une arme au service du IIIe Reich : analyse des photographies de presse de deux quotidiens censurés La Légia (25 mai 1940-1 er septembre 1944) et Volk en Staat (13 juin 1940-4 septembre1944) L’ambition de ce mémoire consiste à traiter la question de la propag<strong>and</strong>e nazie en Belgique occupée (28 mai 1940 à début septembre 1944) à travers les photographies de presse de deux quotidiens, l’un flam<strong>and</strong>, Volk en Staat, organe du VNV, et l’autre wallon, La Légia, organe de CCW. Même si le thème de la propag<strong>and</strong>e a été abondamment traité à travers d’autres médias, tout l’intérêt historiographique réside ici dans l’analyse de la photographie de presse comme source pour l’historien. Peu de recherches ont été menées dans cette voie : “l’histoire de la photographie est certes vivace, (…) l’histoire par la photographie demeure peu féconde” 1 . Notre mémoire n’a pas la prétention de répondre à toutes les questions que suscite l’exploitation de cette source, mais d’en offrir au moins un aperçu, appliqué à un cas déterminé et d’ouvrir des pistes de réflexion. Sous des dehors d’objectivité apparente, il s’avère en fait que la photo est une totale mise en scène dont il convient de décortiquer les éléments pour bien en saisir le message, a <strong>for</strong>tiori dans un contexte de propag<strong>and</strong>e. En outre, à la différence d’un texte qui dem<strong>and</strong>e une gr<strong>and</strong>e capacité d’attention, l’image vient naturellement à l’œil et à l’esprit, sans qu’on le veuille consciemment. Ne nécessitant pas d’être lettré, elle atteint toutes les classes sociales, même les plus populaires. Certaines interrogations ont d’emblée guidé notre recherche : qu’est-ce qui est donné à voir et qui passe sous la censure Pourquoi ces images ont-elles été publiées par la censure nazie En quoi sont-elles révélatrices de l’idéologie de l’occupant De quelle vision de la guerre témoignent-elles Des thèmes de prédilection peuvent-ils être mis en évidence Si oui, lesquels Quelles sont les différences entre les photos de la Belgique et les photos traitant de la situation à l’étranger Que tirer de la comparaison entre les deux journaux Ces clichés témoignent-ils d’une politique différente entre les deux communautés linguistiques Peut-on déceler à travers ces photos une Flämenpolitik, semblable à celle pratiquée pendant la Gr<strong>and</strong>e Guerre Mais surtout, qu’apportent les photographies de presse à l’étude de la propag<strong>and</strong>e Quelles sont les spécificités de ce média Notre mémoire s’organise en deux parties : la première est consacrée au contexte dans lequel s’inscrit notre recherche, la seconde est réservée à l’analyse des données proprement dites autour de trois gr<strong>and</strong>s thèmes que sont “les individus et les collectivités (réelles ou imaginaires)”, “des faits de guerre” et “des faits de la vie quotidienne”. Nous avons veillé à 1 I. ABOUT et Cl. CHÉROUX, “L’histoire par la photographie”, in Ch. DELPORTE, L. GERVEREAU et D. MARÉCHAL (dir.), Quelle est la place des images en Histoire , s.l., 2008, p. 145 (Collection Histoire culturelle). 42
Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires chaque fois distinguer ce qui est propre au média photo et à montrer les spécificités des deux régions envisagées. Il ressort de notre étude que toutes les règles élémentaires de propag<strong>and</strong>e s’appliquent à notre corpus parmi lesquelles : simplification et ennemi unique, stigmatisation de l’ennemi, orchestration des thèmes, etc. En ce qui concerne les différences régionales, notre recherche nous a permis de mettre en évidence qu’aucune différence notoire ne ressort. En effet, les mêmes thèmes sont présents dans les deux quotidiens, mais hiérarchisés différemment selon les préoccupations de chacun, inhérentes à leur nature, l’une plus politique et l’autre, plus culturelle. Contrairement à ce qui s’est passé durant le premier conflit mondial, aucune préférence dans le chef des Allem<strong>and</strong>s vis-à-vis du quotidien flam<strong>and</strong> n’est apparue. Au terme de ce mémoire, nous n’avons pas la prétention d’avoir épuisé le sujet, mais au contraire, nous espérons avoir ouvert des pistes de recherches sur l’apport de la photographie à l’historien dans l’histoire de guerre : la question des dégâts de guerre et l’ambivalence d’une photographie montrant la même situation, mais symbolisant dans le chef de l’armée allem<strong>and</strong>e, sa puissance, et dans le chef de l’armée anglaise, sa cruauté. Outre cette question, nous pouvons aussi pousser plus avant la réflexion dans le domaine des fonctions de la photographie, nous avons pu constater qu’elles sont pour la plupart du temps illustratives, mais qu’elles regorgent également d’un potentiel sémantique en elles seules. 43
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