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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis
Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires
Adrien VERDEBOUT
(ULB)
La prison de Saint-Gilles sous l’occupation (1940-1944).
Politiques répressives et structures de détention
De 1940 à 1944, la Belgique est à nouveau envahie. Guerre sur le front, guerre des gr<strong>and</strong>es
puissances étatiques certes, mais guerre raciale, guerre sociale, guerre politique encore.
Toutes ces guerres, à leur façon, se lient pour faire de ce second conflit mondial l’événement
qui, de par sa totalité et son intensité morbide, est sans doute le plus traumatisant de l’histoire
du XXe siècle.
Cette seconde occupation laisse derrière elle, entre autres, l’image des répressions et des
persécutions nazies. Des lieux d’internement comme le <strong>for</strong>t de Breendonk et la caserne
Dossin à Malines en seront <strong>for</strong>t justement des symboles. Toutefois, peut-on clore ici l’étude
des lieux de détention en Belgique occupée Arguant que cette vision resterait largement
incomplète, cette étude s’est donnée pour objectif premier de commencer à combler le vide
historique flottant autour d’un autre lieu : la prison de Saint-Gilles.
L’organisation et les dynamiques internes au régime d’occupation sont complexes (nature de
l’administration militaire, luttes de pouvoir, la gradation des mesures répressives....) et leur
compréhension est le plus souvent indispensable. Mais, en tant que prison typique de la fin
du XIXe siècle, le bâtiment porte en lui-même certains idéaux de la justice “moderne”. Ainsi,
en plus d’entrevoir un éclairage particulier sur un certain nombre d’aspects politiques,
structurels et sociaux de l’histoire de l’occupation, il nous faudra aussi compter avec la
rencontre de cette prison “progressiste” et d’une Allemagne hitlérienne renommée pour ses
pratiques arbitraires et brutales.
Il a été choisi de construire l’analyse en deux temps. Le premier aura tendance à voir la prison
en tant qu’élément d’un contexte beaucoup plus global, en restant le plus possible en dehors
de ses murailles. Il s’agira donc de situer la prison de Saint-Gilles dans l’ensemble plus large
qui la contient. La seconde dynamique veut que l’on rentre dans les entrailles de Saint-Gilles.
Elle aura donc comme objectif d’analyser les structures de la détention, mais aussi certains
aspects de son fonctionnement concret.
Ce double mouvement, sorte de zoom, pourrait se résumer ainsi : tout d’abord voir la prison
en tant que rouage d’un vaste système qui la définit. Ensuite s’intéresser à d’autres rouages,
ceux de la prison elle-même, qui constituent eux aussi des facettes du système répressif, et de
la société qu’il entend encadrer.
L’étude d’une prison, institution de l’isolement, se trouverait finalement être un point
d’ouverture riche, particulier, et assez ample sur une des périodes les plus étudiées de notre
histoire. C’est du moins le pari que nous avions fait en entamant cette recherche, son
hypothèse.
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