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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis
Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires
Ingrid DE LEUS
(UA)
Bestuurlijke collaboratie en radicale confrontatie
met de lokale gemeenschap in Hoogstraten (1940-1944)
Mes recherches relatives à la collaboration administrative à Hoogstraten pendant la Seconde
Guerre mondiale s’inscrivent dans la tradition entamée depuis les années 1990 où ladite
collaboration, l’administration locale et l’histoire locale d’une commune pendant la guerre
sont traitées.
Le cas de la collaboration administrative à Hoogstraten pendant la Seconde Guerre mondiale
est très radical. Dès le début de la guerre, les nationalistes flam<strong>and</strong>s de Hoogstraten
entreprennent les premières démarches pour effectuer un coup de <strong>for</strong>ce dans la commune et
introduire la pensée d’Ordre nouveau. Ils le font de trois manières. En premier lieu, les
nationalistes flam<strong>and</strong>s se savent appuyés par l’administration militaire allem<strong>and</strong>e qui, à
l’intérieur de ce cadre, édicte quelques mesures au niveau national, par exemple l’ordonnance
relative au rajeunissement des cadres, pour faciliter le coup de <strong>for</strong>ce et ainsi épurer le
personnel politique. Ensuite, une collaboration se met aussi en place entre les autorités locales
et l’occupant pour rendre possible la vie publique. Cette collaboration, appelée politique du
moindre mal, se met à première vue en place sur base d’arguments administratifs neutres.
Mais à Hoogstraten, cette collaboration prendra lentement mais sûrement un caractère
politique. Enfin, les nationalistes flam<strong>and</strong>s y prendront eux-mêmes l’initiative de franchir le
pas de la collaboration. Cela aura pour conséquence que la direction du VNV à Hoogstraten et
la communauté locale seront entraînées dans une spirale infernale de collaboration extrême
avec l’occupant et une polarisation croissante à l’intérieur de la commune, dont la rafle du 1 er
mai 1944 sera le point culminant.
Par un ensemble de facteurs interdépendants et relatifs à la collaboration, on en est arrivé à
une polarisation croissante entre les partisans de l’Ordre nouveau d’un côté et le reste de la
population locale de l’autre. En premier lieu, il y a eu le coup de <strong>for</strong>ce que le VNV a pu
réaliser suite à l’introduction de l’ordonnance relative au rajeunissement des cadres. Par cette
mesure, l’ensemble de la direction de la commune est tombée entre les mains du VNV. Ce fut
le point de départ d’une gestion de personnel imprégnée de l’idéologie d’Ordre nouveau qui
avait pour but d’attribuer toutes les fonctions au sein de la commune aux partisans de cette
idéologie. Par ce biais, le VNV tenait la commune <strong>for</strong>tement en son pouvoir. En deuxième
lieu, l’Ordre nouveau organisa une multitude de rituels politiques et de manifestations de
masse, et accorda une gr<strong>and</strong>e importance aux symboles visuels, comme par exemple la
réalisation du salut hitlérien, un facteur qui fut perçu de façon tellement provocante par la
population locale qu’à partir de 1943, on dut faire appel à la Feldgendarmerie lors des défilés
et autres manifestations de l’Ordre nouveau pour garantir le maintien de l’ordre dans la
commune. Sur le plan de la collaboration au travail obligatoire, la commune alla aussi très
loin en comparaison avec d’autres communes de Belgique. L’administration communale se
montra disposée à établir de très longues listes de réfractaires au travail et d’asociaux. Outre
les facteurs déjà mentionnés, cet aspect fit que la population prit distance vis-à-vis de
l’administration communale et de l’Ordre nouveau dans la commune et passa aux actes de
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