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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires Dorien STYVEN (KUL) In korte broek onder het hakenkruis De geschiedenis van de Hitlerjeugd Vla<strong>and</strong>eren, 1943 – 1945 Le 21 novembre 1943, l’hebdomadaire Balming de la Duits-Vlaamse Arbeidsgemeenschap (DeVlag), titrait “Vla<strong>and</strong>eren’s jeugd bekent zich tot den Führer !”. L’article traitait de l’adhésion provisoire des jeunes membres de la DeVlag à la Ausl<strong>and</strong>sHitlerjugend Belgien. D’après le dirigeant de la DeVlag Jef Van de Wiele, cette adhésion n’était qu’une étape intermédiaire vers la création d’une Hitlerjeugd Vla<strong>and</strong>eren (HJV). L’Ausl<strong>and</strong>samt der Hitlerjugend à Berlin avait effectivement assuré à Jef Van de Wiele qu’à terme, cette organisation de jeunesse serait associée à la DeVlag. Par cette association, le parti souhaitait mettre un terme au monopole du Vlaams Nationaal Verbond (VNV) en matière d’organisations de jeunesse collaboratrices. Pourtant, malgré cette déclaration d’intention, les responsables de la Ausl<strong>and</strong>s-HJ en Belgique, le Gebietsführer Gerhardt Bennewitz et le L<strong>and</strong>esjugendführer Wilhelm Hardt, ont tout mis en œuvre pour conserver la mainmise de l’occupant sur les HJV et pour en germaniser les membres flam<strong>and</strong>s. Dans les mois qui suivent la fondation des HJV, celles-ci deviennent fréquemment une source de conflit entre l’occupant, la DeVlag et le VNV. Alors que Bennewitz et Hardt développent une structure hiérarchique et territoriale sur le modèle allem<strong>and</strong>, Van de Wiele tente de placer un Flam<strong>and</strong> à la tête du mouvement de jeunesse. Chacune de ses tentatives se heurte cependant au veto de Bennewitz. Pendant ce temps, les membres flam<strong>and</strong>s se réunissent déjà chaque semaine pour participer à des activités sportives, suivre une <strong>for</strong>mation idéologique et s’enthousiasmer des initiatives de la Hitlerjugend. Ce n’est qu’après le 30 avril 1944, jour où les HJV reçoivent officiellement leurs emblèmes, que Bennewitz cède pour des raisons inconnues et que l’ancien combattant du front de l’Est Raf van Hulse est nommé Inspecteur der Hitlerjeugd Vla<strong>and</strong>eren. Il devient rapidement clair que les autorités d’occupation allem<strong>and</strong>es ne toléreront aucune intervention de van Hulse dans la gestion de l’organisation de jeunesse. Le travail du nouvel inspecteur est entravé de telle sorte que l’ancien instituteur accumule les frustrations sur les quelques semaines entre sa nomination et la libération. Van Hulse comprend qu’il n’est pas le bienvenu parmi les HJV et que la rupture entre la jeunesse flam<strong>and</strong>e et la DeVlag s’intensifie de jour en jour. À cause de l’avancée des troupes alliées, l’Occupant décide d’évacuer les HJV vers l’Allemagne où ses membres sont répartis entre les différents Bundesländer. Selon ses déclarations d’après-guerre, Van Hulse tente de préserver la jeunesse flam<strong>and</strong>e du Service du Travail obligatoire et du service militaire dans la Wehrmacht ou les Waffen-SS dans la mesure de ses possibilités, mais <strong>for</strong>ce est de constater qu’il ne peut exercer ses prérogatives sur le territoire allem<strong>and</strong>. Désillusionné, van Hulse 34
Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires recomm<strong>and</strong>e alors de renvoyer le plus possible d’enfants vers l’Ouest, mais l’accueil des anciens HJV en Belgique est tout sauf cordial. Quant à van Hulse, il retourne combattre au front jusqu’à la fin du conflit. L’étude de la Hitlerjeugd Vla<strong>and</strong>eren constituait un réel défi. Les HJV ont laissé peu de documents. Des témoins déclarent que, peu avant la Libération, la direction centrale avait donné l’ordre aux sections locales de brûler l’ensemble de leurs dossiers. En conséquence notre recherche a pour base des manuels, brochures et copies de correspondance, conservés de façon éparse par divers centres d’archives et de documentation. La littérature scientifique consultée semble elle aussi lacunaire. Seul un article du professeur et archiviste Gustaaf Janssens dans la revue Spiegel Historiael (1983) et un épisode de De Collaboratie, la série documentaire de Maurice De Wilde produite par la BRT (1985-1986), sont consacrés dans leur entièreté aux HJV. La recherche que nous avons menée sur base des archives disponibles et de la littérature secondaire a permit d’écrire une histoire institutionnelle des Hitlerjeugd Vla<strong>and</strong>eren. Cette présentation institutionnelle n’est cependant que la partie émergée de l’iceberg et de nouvelles questions de recherche peuvent être posées à partir de ces observations. Mathieu Vanhaelewyn, doctorant à l’Universiteit Antwerpen, analyse le rôle de la masculinité dans l’Ordre nouveau en se focalisant sur les organisations de jeunesse. Il a pu s’appuyer sur nos travaux pour étudier le culte de la masculinité au sein de cette organisation particulière. D’autres questions, relatives à l’opinion de la population à l’égard de l’Ordre nouveau, à la vie quotidienne parmi les HJV et aux stéréotypes allem<strong>and</strong>s au sujet de la Fl<strong>and</strong>re, sont des pistes intéressantes et variées pour les futurs étudiants et historiens. Les archives encore nonouvertes et non-consultées qui se trouvent sous la supervision des Procureurs généraux, les fonds conservés par le CEGES ainsi que les nombreuses archives conservées à l’étranger constituent de riches sources pour donner suite à ces recherches. 35
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