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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis
Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires
nécessaire d’étudier une année représentative pour la période avant et après la guerre, dans le
cas présent 1911 et 1919. L’année 1915 représente la période de guerre, parce qu’autant pour
Courtrai que pour l’ensemble de la Belgique, les célébrations de mariage ont connu alors leur
niveau le plus bas. Les données pour chaque acte de mariage ont été soigneusement notées
dans une banque de données, pour pouvoir analyser les aspects décrits plus haut. Les
principales conclusions de la recherche sont esquissées ci-dessous.
Les conditions spécifiques de la guerre, et en particulier la mobilisation économique et
militaire, ont poussé nombre de personnes à reporter le mariage. Un report ne signifie pas
toutefois un ab<strong>and</strong>on : immédiatement après la libération, on assiste à un boom du nombre de
mariages. Bien que pendant les 50 mois de l’occupation, la tendance ait été de renoncer au
mariage, cela ne signifie pas que l’on ne se soit pas du tout marié. Il apparaît, à travers ces
recherches, qu’à Courtrai le mariage a été ab<strong>and</strong>onné principalement par une partie spécifique
de la population locale. La volonté et le besoin de se marier ont été <strong>for</strong>tement ressentis par les
jeunes. La nécessité d’assurer l’avenir et l’incitation à se marier en toute hâte sont ici les
motifs principaux. Dans la ville de Courtrai, la majorité des mariages conclus étaient des
premiers mariages. Cela ne signifie pas que des veufs ne songeaient pas au remariage. Le
besoin de se marier était présent ici également et, du fait des circonstances de guerre, il y avait
de meilleures chances sur le marché du mariage, notamment pour les veufs. Avec la
mobilisation économique et militaire, la concurrence sur le marché du mariage avait en
gr<strong>and</strong>e partie disparu. Ces “mariés de substitution” sont le résultat de circonstances
spécifiques, et donc plutôt éphémères. Le surplus présumé de jeunes filles, des femmes
célibataires, n’empêche pas les veuves de reprendre elles aussi leur place sur le marché du
mariage. La raison du remariage est ici aussi surtout pragmatique. L’incitation à se marier est
principalement d’ordre économique. Un authentique boom de remarriages a eu lieu à Courtrai
après la libération. Il n’est pas non plus question d’un autre facteur de perturbation manifeste
du marché du mariage : le choix du partenaire. L’occupation n’a pas eu d’influence sur le
choix du partenaire, en ce qui concerne l’âge, pour les premiers mariages. La préférence pour
un partenaire de son âge n’a rien à voir avec les circonstances de la guerre. L’incitation
particulière au mariage n’a pas non plus eu pour conséquence d’attribuer moins d’importance
au critère de la position sociale. La pression du mariage n’a pas entraîné de franchissement
des barrières sociales d’avant-guerre. Se marier en temps de guerre a principalement été
postposé pour un groupe défini, principalement la population active dans le secteur
secondaire. Cela a eu comme conséquence que les tendances à se marier à l’intérieur du
même groupe social se sont ren<strong>for</strong>cées. Aussi après la guerre aucun changement réel n’est
apparu. Le besoin de se marier ne supprime pas le fait que la position sociale joue encore un
rôle dans la recherche d’un partenaire pour la vie. Le maintient de la mentalité traditionnelle
dans la stratégie du mariage est également une question sensible dans le choix du partenaire
en fonction de son origine. Le caractère plutôt fermé du marché du mariage avant la guerre à
l’égard des étrangers, se trouve ren<strong>for</strong>cé en 1915. Il s’agit là plus que probablement de la
conséquence de la limitation de la liberté de mouvement pendant l’occupation, vu qu’après la
guerre, les tendances d’avant-guerre se sont immédiatement restaurées.
Les impressions générales vont toutes dans la même direction : bien que la Première Guerre
ait constitué une cassure radicale dans l’intensité des mariages, cela n’a pas été le cas de la
pratique du mariage. Les traditions d’autrefois n’ont pas été ab<strong>and</strong>onnées, mais se sont au
contraire ren<strong>for</strong>cées. En d’autres termes, on ne peut pas parler de renouveau, et encore moins
d’une trans<strong>for</strong>mation irréversible. Si l’on peut parler d’une césure, elle est due aux
circonstances spécifiques de la guerre et est, dès lors, temporaire.
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