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Studiedag voor jonge historici – Oorlog, herinnering en erfenis
Journée d’étude “jeunes historiens” – Guerres, héritages et mémoires
régulation militaire consistait en ’peines alternatives’, comme l’attribution de corvées
supplémentaires aux soldats, l’imposition de marches punitives ou encore l’attribution de
missions dangereuses. Ces deux niveaux étaient probablement très importants. Ce qui
s’explique aisément : les chefs militaires se voyaient souvent obligés, en raison de la vie
commune prolongée avec les soldats, de s’en remettre à la “culture des soldats”, au détriment
de la “culture de la hiérarchie militaire”. Le haut comm<strong>and</strong>ement militaire aspirait notamment
à une discipline stricte telle que définie dans le règlement disciplinaire de 1815. Les membres
du cadre inférieur, surtout, jusqu’aux comm<strong>and</strong>ants des compagnies compris, pouvaient être
considérés comme des intercesseurs qui devaient savoir se maintenir à l’intersection entre les
deux cultures. La hiérarchie pouvait aussi opter pour le niveau disciplinaire ou pénal. Le
principe de la hiérarchie des peines semble être le principal levier du renvoi d’un conflit de
type hiérarchique vers une instance supérieure. Le plus haut niveau, administratif, n’était
qu’exceptionnellement utilisé par la direction de l’armée, comme dans le cas des “bûcherons
(pro-flam<strong>and</strong>s) de l’Orne”. L’homme le plus important dans ce mécanisme complexe de
régulation était le comm<strong>and</strong>ant de la compagnie de l’accusé, qui jouait un rôle majeur à tous
les niveaux de régulation. Le fonctionnement du travail et le rôle de deux autres personnagesclé,
l’auditeur militaire et le comm<strong>and</strong>ant de division, furent également étudiés de près :
t<strong>and</strong>is que l’auditeur militaire pouvait notamment classer les plaintes sans nécessairement
passer par une concertation avec une commission judiciaire, le comm<strong>and</strong>ant de division
déterminait si les peines prononcées par le conseil de guerre devaient être exécutées.
Ce travail confirme que les archives judiciaires, par exemple celles des auditorats militaires,
constituent des trésors pour les historiens contemporanéistes. Il <strong>for</strong>mule aussi un certain
nombre de nouveautés. Primo, le modèle ’en ascenseur’, qui présente de façon schématique le
mécanisme complexe de régulation en 5 niveaux. Secundo, la discussion systématique de
l’ensemble du mécanisme de régulation et surtout des niveaux in<strong>for</strong>mel, militaire et
disciplinaire. Tertio, les 2.258 jugements rendus par le conseil de guerre en campagne ont été
intégrés à une base de données et brièvement présentés. Quarto, les condamnés ont également
été suivis pendant l’exécution de leur peine. On peut en dégager, une fois de plus,
l’importance du dilemme de l’exécution des peines en temps de guerre. Finalement, on peut
aussi dégager le rôle important du cadre inférieur, qui doit se maintenir entre les deux
cultures, présentant parfois des intérêts opposés, et la marge de manœuvre des soldats, qui
paraît plus importante qu’on ne le pense généralement.
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