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56 LE PRIVILEGIUM FORI
et respecté,
qiioiquen dise Guillaume Durand à la veille du
concile de Vienne. Si celui-ci trouve à se plaindre, c'est
qu'il prétend donner au privilège sa plus large étendue et
à la juridiction ecclésiastique toutes les causes des serfs et
manants des domaines ecclésiastiques, ce qui n'était évidemment
pas soutenable '.
Quelque exorbitante qu'elle paraisse, la coutume s'explique
par deux considérations : l" le principe assez général
que tout seigneur a juridiction sur ceux qui sont à son service
;
2° une confusion de la juridiction ecclésiastique et de
la temporelle. Cette confusion, dont on rencontre d'autie^
traces, est particulièrement facile ici parce que ce n'est pas
en tant que seigneur justicier temporel que le chapitre ou
l'évêque a ses sergents à son service. Ce sont des serviteurs
personnels, ou môme attachés au service de la cour ecclésiastique.
Au témoignage d'Aufrère le privilège aurait disparu à la
fin du XV* siècle. Reproduisant à son habitude l'opinion de
canonistes antérieurs, il insiste sur la doctrine de Guy de
Baisio et de Parnoniitanus, qui déniaient le privilège aux serviteurs
à gages et le réservaient aux perpetuo devoti c'est-àdire
aux oblats. Et il conclut que telle est la pratique de
son temps '.
donc plus.
Le privilège des sercientcs clericorum n'existait
1. « Turbatur enim per eosdem ecclesiastica jurisdictio in causis servorum
et rusticorum ecclesiasticorum quos taillant et justlciant tanquam suos
contra iilajura LXXXIX, dist., c. indicatuiu, Xl(, q. 1, ecclesiarum serves, de
foro competenti c. nullus ».G. Durand, De modo celebrandi rjeneralis concilii,
II, 10.
« Unde nec aliquis in Normannia hominis sui corpus potest vel débet
prisonie uiancipare, nisi.. ejus scrviens fuerit vel prepoaitus, molendinarius...
« Summa de legibiis, ch. vi, 8, Tardif, Coulumiers de Normandie,
H, p. 21.
2. « Tertio extende ad familiain clericorum sed Archldiaconus in
allegato canone clericum dicit quod istud non habet locum in servitoribus
qui serviunt pretio et idem tenet Siculus Et haec pars videtur tutior
et de facto servatur ». Aufrère, op. cit., II, 36.