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34 LE PRIVILEGIUM FORI<br />

être reçus ni guidés par persoune ». D'oii la possibilité d'abus<br />

L'opinion des canonistes resta toujours fort hésitante ^<br />

Dans la pratique française les ermites paraissent bien<br />

avoir joui du privilège. Le procès de Guichard, évêque de<br />

Troyes, nous montre un ermite prisonnier de l'officialité<br />

métropolitaine \ A la fin du xiv' siècle nous voyons, il est<br />

vrai, le Ghâtelet condamner un ermite, sans qu'il soit ques-<br />

'tion même de déclinatoire présenté par celui-ci. Mais cet<br />

ermite avait vécu avec une fille et l'avait épousée, il ne<br />

menait donc plus la vie érémétique et était d'ailleurs bigame \<br />

En 1386 le parlement confirmait une condamnation à<br />

l'amende prononcée contre un officier de l'évêque de Meaux<br />

1. Ceci ne s'applique donc pas aux religieux dénommés ermites bien que<br />

réunis en congrégation sous une règle approuvée, comme les ermites de saint<br />

Augustin approuvés par une bulle d'Alexandre IV en 1256.<br />

2. Johannes Teutonicus hésite sur le point de savoir si l'ermite est persona<br />

religiosa. 11 rapporte le pour et le contre sans se décider (glose solilud'mem<br />

sibi eler/it sur le § ecce, C, XXYII, q. h)- Innocent IV se prononce pour la<br />

négative, l'ermite n'est pas personne religieuse ; mais il est personne ecclésiastique<br />

et jouit « privilégie ecclesiastico respectu fori vel personte » (sur le'<br />

c. 13, X, deeleclione, I, vi). Dans le miune sens Zabarella qui avec Genzelinus<br />

argue a fortiori du privilège de l'ermite pour le reconnaître aux fratres<br />

pœnilenles « nam et eremita, qui non est ordinis per ecclesiam approbati,<br />

gaudet tali privilégie » (Zabarella sur la clémentine 3, de senlentia excommunicationis,<br />

V, x). Mais Panormitanus est fort hésitant. « Nota glossam quod<br />

eremita non renunciat proprio et sic non potest appellari religiosus. Nam<br />

nullam regulam habent; sunt enim sicut locustflB sine rege, ut dicit glossa<br />

in c. qui vere, C. XVI, q. 1. Imo dubitatur utrum gaudeant privilégie ecclesiastico<br />

» (Panormitanus sur lo c. 14, X, de conversione conjngaiorum, III,<br />

xxxii). « Sicut enim taies ex utero matris processerunt laici, ita et in eodem<br />

statu censendi sunt ex que non intervenit alius actus eos eripiens a juris^<br />

dictione iroperatoris... et hoc dictum videtur verius de jure, licet primum<br />

SBquius » (id. sur le c. 2, X, de foro competenli, II, n° 10). Mais ailleurs il<br />

parait admettre sans hésitation le privilège « Tamen glessa in dicte § ecce<br />

(C. XVII, q. 1) ponit opinionem contrariara scilicet quod eremita non sit<br />

persona religiosa et etiam ego puto quod non sit, licet gaudeat privilégie<br />

ecclesiastico respectu fori vel personœ ». (Sur le c. 13, X, de electione, I, vi,<br />

n» 2).<br />

3. Arch. nat., 3 438, n° 8, art. 22 et 23, Uigault, Le procès de Guichard, évêque<br />

de Troyes, 1308-1313, p. 35.<br />

4. « Jehan le Porchiei* ermite... confesse que a pris l'habit d'ermite par<br />

dévotion depuis six ans convient qu'il s'était accointé d'une fille, qu'il est<br />

marié... avoue avoir préparé herbes... » Registres du Chdtelel, l, p. 312.

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