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PREMIERE PARTIE 31
pour se marier et ne font point abandon de leur propriété *.
Sans les condamner les papes se sont défendus de les approuver
^
Aucun des textes canoniques qui les mentionnent ne dit expressément
que l(!schanoinesses et béguines jouissent du privilegium
fori. Leur situation religieuse reste indécise; Boniface
VIII impose aux chanoinesses l'observation des règles
sur l'éleclorat et l'éligibililé, qu'il édicté pour les ordres de
religieuses; mais il se défend de donner par là son approbation
à un état, un ordre ou une règle de chanoinesses. Quant
aux béguines, le concile de Vienne, en les condamnant, dit
expressément que, ne promettant obéissance à
personne, ne
renonçant pas à leurs biens, ne professant aucune règle
approuvée, elles ne sont pas des religieuses.
On a cependant voulu voir dans les passages parlant delà
juridiction de l'évèque sur ces femmes l'exclusion de la
compétence du juge laïque ^ C'est évidemment une interprétation
extensive.
En tout cas Johaniies Andreae et la jurisprudence de la
Rote leur refusent \q privilegium canonish. raison de ce qu'elles
ne font point profession *.
cile de Vienne pour les doctrines hérétiques qu'elles professaient (cieni. i.
de religiosis domibus, 111, iv ; clem. 3, de haereticis, V, m). Mais le concile
avait déclaré et Jean XXII confirma {Exlrav. com., III, ix) que cette condamnation
frappait uniquement les maisons dans lesquelles s'était développée
l'hérésie, mais ne préjudiciait point
aux femmes pieuses qui, sous le nom de
béguines ou sous quelque autre nom, vivaient honnêtement, avec ou sans
vœux, dans leurs couvents.
1 « ... dit que les chanoineresses d'illec (Remiremont) ne font point de
profession et se puent marier comme les chanoineresses de Paris et d'ailleurs
». XI A 1471, .131 r», juin 1380. « Canonicas.... loquitur secundum
consuetudinem Theutonicoruui ubi sunt canonicse seculares, quœ nuUam
faciunt professionem nec renunciant propriis, immo quandoque contrahunt
mattimonium ». Glose sur le c. 12. X, de majoritale et obedienlia,
I, XXXIII.
2. Pour les chanoinesses, c. 43, in vi, de electione, I, vi, § antepenult.
3. Thomassin, loc. cit., n° 11.
4. « Si verberentur quando serviunt in ecclesia et habent habitum religio-'
sarum, alias secus et ista sequitur Rota, decisione 167 in antiquis. Tamen