09.01.2015 Views

leprivilegiumfor01gnuoft

leprivilegiumfor01gnuoft

leprivilegiumfor01gnuoft

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

196 LE PRIVÏLEGIUM FORI<br />

cas dans lesquels des traîtres avaient été, quoique clercs,<br />

punis par la justice laïque '. Il ne se contentait pas en effet<br />

de demander la livraison du coupable dégradé. Il affirmait<br />

qu'au juge temporel seul appartient dans ce cas la connaissance<br />

et la punition ^<br />

Le prélat écarta par divers arguments ces arrêts, dont la<br />

plupart en effet ne sont rien moins que probants. ^<br />

constate dans ses réponses mêmes que, s'il<br />

Mais on<br />

se refuse absolument<br />

à laisser au seul juge laïque la connaissance et la<br />

punition, il ne serait pas éloigné d'admettre que le coupable<br />

peut, après dégradation, être livré au bras séculier. Sur l'un<br />

des arrêts il fait en effet cette remarque significative :<br />

« Il n'appert point que ledit prestre fusl exécuté pour<br />

ledit cas (de lèse-majesté) ne le procureur du roi ne le<br />

montre, et, se décapité fu, si ne fu ce sans degradacion ».<br />

Et il ne manque pas de faire la même remarque sur l'arrêt<br />

des deux Augustins, ajoutant, il est vrai, pour justifier la<br />

1. L'archevêque a soigneusement conservé la copie de cette pièce avec ses<br />

observations (Arch. Seine Inf. G. 1885, Mémoire des arresiz de Parlement dont<br />

se est aidié le procureur du Roy contre Monseigneur Varchevêque de Rouen,<br />

desquelx il n'appert se non par coppie en pappier et qui ne sont signez, seelez<br />

ne approuvez, excepté Varrest contre Mons. Philippe d'Alençon, cellui de Jehan<br />

Le Bourrellier et cellui de Simonnet Condé ».<br />

2. Voir in Ira p. 204.<br />

3. La question était si douteuse que, dans une série d'articles présentés à<br />

la même date à Bedford par Pierre Polin, lieutenant du bailli de Rouen contre<br />

les abus de la justice spirituelle, on trouverait allégués par ce dernier<br />

lui-même d'excellents arguments pour la<br />

thèse de l'archevêque. Se plaignant<br />

en effet que les criminels rendus au juge d'Église soient par celui-ci rais en<br />

liberté sans châtiment, il cite comme exemples des clercs arrêtés par le juge<br />

laïque et remis au juge d'Église sans difficultés ni réserves pour crime de<br />

trahison : « Damp Guillaume Mores, moisne pour souppeçon d'estre traître et<br />

murtrier et que l'en dit estre atteint par la cour d'Église des diz cas, lequel<br />

l'en dit que l'en veut délivrer. Georget Fol Enfant, pour plusieurs murtres<br />

et larrechins et avoir favorisé les enemis en traison Guillaume La<br />

Pie, larron et brigant, atlaint convaincu de très gtant nombre de larrechins<br />

faicts en bois et chemins et souppeçonné de plusieurs murtres, enemi publique<br />

du roy nostre sire, sa seignourie et subgez ... » Cartulaire de Philippe<br />

d'Alençon, p. 1012. A la suite de ces plaintes, Pierre Polin fut excommunié<br />

et obligé de solliciter humblement son absolution. Le Cartulaire donne tous<br />

les détails de l'amende honorable qu'il dut faire en cour d'Église.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!