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DEUXIÈME PARTIE 193<br />

quoique le conseil du roi ait eu la haute main sur toute la<br />

procédure ecclésiastique, les chanoines et les jurisperiti ont<br />

dû objecter que le droit canonique ne faisait pas du crime<br />

de lèse-majesté un cas de tradition. Le précédent des deux<br />

Augustins reste isolé<br />

'.<br />

Un peu avant le procès de Nicolas d'Orgemont commençaient<br />

contre un de ses collègues, Jean Fusoris, des<br />

poursuites pour crime de lèse-majesté ^. Le procès devait<br />

être long, et Nicolas d'Orgemont, qui figurait au début du<br />

procès ecclésiastique parmi les juges de Fusoris, devait être,<br />

avant la fin<br />

de ce procès, arrêté et condamné lui-même pour<br />

lèse-majesté.<br />

Compromis par une lettre saisie sur un messager de l'évêque<br />

de Norwich, Jean Fusoris, maître es arts et en médecine,<br />

bachelier en théologie, chanoine de Reims et de Paris,<br />

curé de Jouarre en Brie et prévôt de Larchant, est arrêté<br />

le 6 sept. 1415 sur ordre du Conseil du roi et incarcéré au<br />

Petit Châtelet. Le 7 sept, il est interrogé par une commission<br />

composée de Jean de Vailly, pi-ésident au Parlement, Tanneguy<br />

du Châtel, prévôt de Paris et Raoul Anchier, son lieutenant<br />

civile sous le soupçon « de crime de lèse-majesté,<br />

d'avoir favorisé et conseillé le roy d'Angleterre et les<br />

1. On pourrait tenter de faire la concordantia xHscordanlium. en disant<br />

que la tradition a lieu, quand le crime est un attentat contre la vie du roi<br />

lui-même, comme dans l'affaire des deux Augustins, et que cette peine est au<br />

contraire considérée comme trop grave pour le<br />

crime de lèse-majesté consistant<br />

en rébellion contre l'autorité du roi sans attentat contre sa personne.<br />

Il est possible que ces considérations de fait aient été pour quelque chose<br />

dans les décisions prises. Mais il est impossible de tirer de cas aussi peu<br />

nombreux une jurisprudence ferme et nuancée. Par tous les détails des<br />

procès étudiés, il est clair au contraire qu'il n'y a pas de jurisprudence et<br />

que différents systèmes se heurtent sans qu'aucun d'eux puisse nettement<br />

l'emporter. Il était ici d'autant plus difficile d'ailleurs qu'une jurisprudence<br />

se formât que le jugement est fait, non par un corps permanent qui a des<br />

traditions et une continuité de jurisprudence, mais par des juridictions<br />

extraordinaires.<br />

2. L. Mirot, Le procès de M* Jean Fusoris, chanoine de N.-D. de Paris<br />

(1415-1416). Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de Vile de France,<br />

tome XXVII (1900), p. 137-288.<br />

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