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DEUXIÈME PARTIE 183<br />

Nicolas fut arrêté le 21 avril par les officiers du roi, les<br />

scellés mis sur ses coffres, lui-même mené à la Bastille '.<br />

Un clerc coupable pouvait être, d'après le droit canonique<br />

même, arrêté par la justice laïque, au moins quand il était à<br />

craindre qu'il ne s'échappât, ce qui était le cas. Mais il devait<br />

être aussitôt remis au juge d'Eglise. JEn pratique les officiers<br />

de justice laïque attendaient souvent la<br />

réquisition de l'ordinaire.<br />

Le lendemain, mercredi 22 avril, le chapitre intervenait<br />

auprès du roi et réclamait le prisonnier ^ Le chapitre<br />

de Noire-Dame de Paris jouissait en effet de l'exemption<br />

et avait juridiction sur ses propres mernbres. Le<br />

serment que prêtaient les chanoines de conserver la juridiction,<br />

les privilèges et les libertés de l'Eglise de Paris,<br />

leur faisait un devoir de réclamer la remise de leur confrère.<br />

Le conseil du roi hésita. Il demanda que le chapitre présentât<br />

requête écrite, ce qui fut fait. Mais la réponse ne vint<br />

pas vite. Evidemment les conseillers du roi cherchaient un<br />

moyen de réserver Nicolas d'Orgemont à la justice séculière.<br />

En attendant, Nicolas était gardé à la Bastille et cuisiné,<br />

pour en obtenir des aveux. C'était là une pratique courante,<br />

quoique contraire au droit canonique, de faire avouer le<br />

clerc avant de le rendre au juge d'Eglise, afin de pouvoir le<br />

rendre chargé du crime et<br />

préjuger ainsi la sentence. dD'ailleurs<br />

on ne savait encore s'il serait rendu.<br />

Dans la matinée du jeudi 23, l'inculpé se décida à faire<br />

des aveux devant le roi de Sicile et le duc de Berry. Le<br />

procès verbal en fut aussitôt adressé au roi qui l'examina<br />

post prandium avec le roi de Sicile et le duc de Berry euxmêmes<br />

et plusieurs prélats et autres gens du conseil. On<br />

discuta là de la juridiction compétente. Les laïques étaient<br />

d'avis que Nicolas devait être jugé et condamné par la justice<br />

séculière. La résistance énergique des prélats empêcha seule<br />

1. Qj). cit., p. 258(21 avril).<br />

2. Op. cit., p. 258 (22 avril).

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