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DEUXIÈME PARTIE 167<br />

Le pape prit la chose assez mal. Il reprocha au roi<br />

d'avoir<br />

violé le pririler/ium canonis, il exigea que toute garde<br />

laïque fût écartée du prisonnier et que la main du roi fût<br />

levée de son temporel (ce que d'ailleurs il n'obtint pas), et<br />

manda à l'archevêque de Narbonne et aux deux évêques de<br />

Béziers et de Maguelonne de faire une enquête<br />

\ Les choses<br />

n'allèrent pas plus loin. Un conflit plus retentissant fit<br />

bientôt oublier Bernard Saisset. Du moins les royaux<br />

avaient-ils eu une première occasion d'affirmer nettement<br />

que la trahison est un cas de livraison au bras séculier,<br />

peut être même de perte ipso jure du privilège.<br />

Une autre occasion leur était donnée quelques années plus<br />

tard par l'affaire célèbre de Bernard Délicieux.<br />

Dès l'année 1300, Bernard Délicieux ^,<br />

lecteur du couvent<br />

des frères mineurs de Garcassonne, avait des difficultés avec<br />

l'Inquisition, parce qu'il se posait en défenseur de la mémoire<br />

d'un homme que les inquisiteuis voulaient faire et firent,<br />

en effet, condamner comme hérétique par une procédure<br />

posthume. Deux réformateurs, envoyés par le roi en<br />

Languedoc l'année suivante, Jean de Picquigny, vidame<br />

d'Amiens et Richard Leneveu, archidiacre d'Eu, reçurent de<br />

Bernard et des habitants d'Albi dénonciation des abus<br />

commis par l'inquisiteur et l'évêque. Les réformateurs voulurent<br />

en référer au roi, et, comme ils partaient pour la<br />

cour, Bernard et quelques députés de Garcassonne et d'Albi<br />

les accompagnèrent. Le roi les écouta d'une oreille complaisante,<br />

condamna l'évêque d'Albi, pour abus de justice,<br />

à 2000 livres d'amende, demanda au couvent des frères<br />

prêcheurs de Paris la révocation de l'inquisiteur d'Albi, ce<br />

de quo aliqua correctio vel vile emendatio sperari non potest possit Deo<br />

facere per viam justitiœ sacrificium optimum ». On voit par ces dernières<br />

lignes que le roi tente ici, comme argument subsidiaire, de faire considérer<br />

Bernard comme incorrigible, afin de pouvoir lui appliquer le c. cum non ab<br />

homine. Voir infra.<br />

1. Boniface VIII, n^ 4432 et 4433, 5 et6déc. 1301.<br />

2. Sur toute cette affaire, voir Hauréau, Bernard Délicieux et l'Inquisition<br />

albigeoise, Paris, 1877.

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