09.01.2015 Views

leprivilegiumfor01gnuoft

leprivilegiumfor01gnuoft

leprivilegiumfor01gnuoft

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

118 LE PRIVILEGIUM FORl<br />

Après dégradation, que devait-on faire du clerc Le livrer<br />

au bras séculier, disaient les uns d'accord avec le droit du<br />

Décret; le mettre en liberté, prétendaient cerlains prélats,<br />

qui soutenaient, suivant Thomas Becket et Alexandre III,<br />

que la dégradation est par elle-même une peine suffisante *. S*<br />

le<br />

juge séculier mettait la main sur le clerc dégradé, la cour<br />

d'Eglise l'excommuniait. Et, pour soustraire plus efficacement<br />

le condamné au juge temporel, le juge ecclésiastique le mettait<br />

en lieu d'asile, comme.nous l'avons vu faire en Normandie.<br />

Le roi, d'accord avec ses barons, décide ^ que le juge<br />

d'Église ne doit pas la traditio curiœ^ mais ne doit pas non<br />

plus s'opposer à ce que le juge temporel punisse le clerc<br />

dégradé de la peine que mérite son crime. C'est une atténuation<br />

du droit du Décret. Alors les<br />

nous l'avons vu,<br />

gens d'Eglise avaient,<br />

scrupule à livrer eux-mêmes le dégradé au<br />

pouvoir séculier. Le droit canonique, sans pouvoir effacer<br />

des textes la traditio curitin, la remplaçait par un abandon.<br />

Le juge d'Eglise n'a qu'à laisser faire. Le roi n'en demande<br />

pas davantage. Henri II d'Angleterre n'avait pas été plus<br />

exigeant non plus. C'est que la traditio^ basée sur un contresens,<br />

n'appartenait pas à la vieille procédure, à laquelle on<br />

était attaché. Mais ce que l'établissement interdit formellement<br />

à l'évêque, c'est de placer le dégradé en lieu d'asile,<br />

pour mettre obstacle indirectement à l'exercice de la juridiction<br />

temporelle. Le roi et ses barons résistaient donc<br />

encore victorieusement, au début du xiii" siècle, à l'introduction<br />

du droit nouveau.<br />

1. Le roi et ses barons exagéraient peut-être pour les besoins de leur cause<br />

en affirmant que les prélats voulaient remettre en liberté les condamnés<br />

dégradés. Si certains agissaient ainsi, ils étaient assurément en faute, car de<br />

droit commun le dégradé doit accomplir pénitence dans un monastère. Mais<br />

que le juge d'Église ait refusé de le livrer, cela était, en 1205, parfaitement<br />

correct.<br />

2. D'après le Catalor/ue des actes de Pliili'ppe-Auguste de L. Delisle, les<br />

réponses aux questions posées seraient les réponses du clergé. Il suffit d«<br />

lire le début de la première, pour voir que ces réponses sont les décisions<br />

prises par l'assemblée sous la présidence du roi : « In hoc concordat! sunt<br />

rex et barones ».

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!