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104 LE PRIVILEGIUM FORI<br />

qui prescrivent la traditio après dégradation, mais il<br />

entend que par la dégradation le clerc perd son privilège<br />

et relève du tribunal séculier pour les crimes qu'il pourra<br />

commettre à l'avenir *.<br />

D'où vient à Thomas cette théorie Il n'est pas impossible<br />

qu'il en soit l'inventeur. Il se peut qu'il l'ait entendue soutenir<br />

dans quelque controverse d'école à Bologne, où Etienne<br />

deïournaylui aussi en aurait eu connaissance ^ Son argumentation<br />

en tout cas paraît bien lui appartenir en propre.<br />

Il n'y a pas trace qu'avant lui on ait songé à utiliser pour<br />

cette fin le passage bien connu du prophète Nahum ',<br />

Le martyre de Thomas Becket lui donna gain de cause en<br />

Angleterre d'abord. Le roi,<br />

les légats, abandonnait les<br />

s'humiliant à Avranches devant<br />

statuts de Giarendon. Donc plus<br />

de comparution des clercs criminels en cour laie, plus de<br />

peine séculière consécutive à la dégradation. VA la victoire<br />

de Becket fixa solidement le droit ecclésiastique anglais.<br />

procédure décrite pas Bracton, au milieu du xiii' siècle, est<br />

à peu de chose près celle-là même que Becket avait voulu<br />

imposer près d'un siècle<br />

auparavant.<br />

Arrêté pour crime par le juge séculier, le clerc doit être<br />

La<br />

1. « Si qui nosterfuit exauctoratus (disait Thomas à Westminster) et curiœ<br />

traditus, deinceps ex novo causa hœc sustineat (sans doute ex nova causa)<br />

et dictante sœculari judice pœnam corporalem subeat, aequum fore hoc et<br />

dignurn non negauius, et de cpertione vel coercendo deinceps nostra nil interest.<br />

Curiœ enim traditus est regiœ et ssecuiari jurisdictioni suppositus,<br />

curiae perpetuo serviturus. Hoc est enim quod canon dicit « tradendum<br />

curiae » unde postquam sic traditus, nobis et ilii, jam curiœ servo nihil... ».<br />

Herbert de Bosham, HI, 24, Mat., III, p. 270.<br />

2. Voir supra p. 19.<br />

3. Le texte se rencontre de bonne heure dans les collections canoniques<br />

où il<br />

est venu par la version dionysienne des canons des apôtres. Le 24» de<br />

ces canons s'appuye en eflet sur ce passage de Nahum pour établir que<br />

l'excomnaunication et la déposition ne se cumulent pas. 11 figure au Décret<br />

de Gratien (c. 12, D. LXXXl). Ailleurs Gratien prouve par le même passage<br />

qu'un même péché ne comporte pas plusieurs pénitences {dict. c. 39 et 42,<br />

Disl. 111, de pœn.). Enfin en traitant du droit de sépulture, Gratien a inséré<br />

un canon d'un concile de Mayence de 847, qui, pour interdire de refuser la<br />

communion aux condamnés à mort, se base aussi sur l'autorité du prophète<br />

(c. 30, C. XIII, q. 2).

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