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DEUXIÈME PARTIE 99
lité et appelées à connaître l'une et l'autre de chefs d'accusation
différents. Rapprochée de l'affaire de Philippe de
Hrois, Tune de celles qui provoquèrent la querelle, la prétention
du roi s'éclaire. Il veut que la cour laie juge seule les
infractions qui, à raison de leur nature spéciale, doivent être
de sa compétence exclusive, ce que l'on appellera plus tard
en France les cas privilégiés \
Mais l'essentiel des dispositions du troisième article de
Clarendon, le véritable brandon de discorde, est dans les
deux derniers points. Pour le crime de droit commun dont
il est accusé, le clerc sera jugé par l'Eglise, mais sous le contrôle
d'un officier du roi, lequel s'emparera du coupable convaincu
ou avouant, que l'Biglise dès lors doit cesser de défendre.
L'article est ici un peu trop concis. La preuve ou l'aveu
du crime ne peut donner immédiatement au juge séculier
le droit de procéder contre le clerc. Il faut qu'en conséquence
de cette preuve ou de cet aveu le juge d'Eglise prononce et
exécute la dégradation du coupable. Alors, mais alors seulement,
il cessera d'être protégé par l'Eglise et la voie sera
ouverte à l'action du juge séculier. Ce que ne dit pas le texte
officiel, des contemporains nous l'ont expliqué \ Et l'auleur
de la Summa causœ nous donne en même temps la principale
raison de la présence de l'officier royal. Il ne faut pas
1. Ainsi le clerc coupable de délit de forêt est puni par le roi. Raoul de
Diceto I, p. 410 ; PoUock et Maitland, History of english law,\, 446, n. 3.
2. « Peto igitur et volo ut, tuo, domine Cantuariensis, et coepiscoporum
consensu, clerici in maleficiis deprehensi vel confessi exauctorentur illico
et mox curiaB meœ lictoribus tradantur, ut omni defensione ecclesiœ destitua
corporaliter puniantur ». Summa causse, Mat.,\\, p. 202 « Ut in clericos
publicorum criminuni reos de ipsorum (scil. episcoporum) consilio sibi
liceret, quod avitis diebus factura sua curia recolebat, taies enim deprehensos
et convictos aut confessos mox degradari sicque pœnis publicis sicut et laicos
subdi tune usurpatum est ». Anonymus 11, Mat. IV, p. 96. « Rcx Anglorum
volens in singulis, ut dicebat, maleûcia débita cum severitate punire, et
ordinis dignitatem ad iniquum trahi compendium incongruuin esse considerans,
clericos a suis justitiariis in publico flagitio deprehensos episcopo
loci reddendos decreverat, ut quos episcopus inveniret obnoxios, présente
justitiario régis exauctoraret et post curiae traderet puniendos ». Kadulphus
de Diceto, I, p. 313.